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00:00Je les mets d'abord, comme chaque vendredi, Catherine Né est à nos côtés. Bonjour Catherine !
00:04Bonjour Jacques ! Bonjour tout le monde !
00:06Bon, avec l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, nous assistons en direct au bouleversement du monde,
00:13l'Amérique lâche ses alliés, abandonne l'Ukraine et Emmanuel Macron jubile, il a retrouvé un rôle.
00:20Et oui, s'étant coupé les ailes avec la dissolution, le Président retrouve des marges de manœuvre,
00:25un peu d'oxygène et son entourage le dit ravi.
00:28Alors, le désengagement américain valide ses thèses, celles qu'il défendait depuis 2017 sur la souveraineté de l'Europe
00:34qui devait faire bloc pour sa sécurité, ne plus dépendre de l'Amérique.
00:38Et lundi, à son initiative, il a reçu à l'Elysée huit leaders européens, dont l'Allemand Olaf Scholz,
00:44dont c'est probablement la dernière sortie, était présent, l'Italie, la Grande-Bretagne, l'Espagne, les Pays-Bas, etc.
00:49Bon, et mercredi, nouvelle salve d'Européens à l'Elysée, certains en visioconférence, le Canada était présent, oui.
00:56Il n'y a pas eu de communiqué final, mais au moins, on se parle.
01:00Et dans cet exercice, le Président est passé maître, ça il sait faire,
01:04et c'est qu'il est au pouvoir depuis bientôt huit ans, donc il est l'un des plus anciens, quoiqu'étant toujours le plus jeune.
01:11Plutôt une bonne semaine pour lui, alors Catherine, les parlementaires ont autorisé Richard Ferrand à succéder à Laurent Fabius au Conseil constitutionnel.
01:18Oui, le rejet de sa candidature aurait gâché la bonne impression d'ensemble, c'était pour lui un camouflet fâcheux.
01:23Mais, il y a une cerise sur le gâteau, c'est que lundi, il sera reçu par Donald Trump, qui l'avait su convaincre de venir à l'inauguration de Notre-Dame.
01:33Il y avait rencontré Zelensky à l'Elysée, et ce dernier, on l'avait vu, était sorti plutôt rasséréné de cette première rencontre avec Trump.
01:40Mais depuis, c'est la douche froide.
01:42À l'instar de Staline à Yalta, la Russie et l'Amérique redessinent la carte du monde, sans consulter Kiev et leurs alliés.
01:48À Munich, les représentants de Donald Trump, dont son vice-président, ont averti que l'Amérique répondait tout à fait favorablement à toutes les exigences de la Russie.
01:56Arrêt des hostilités, annexion de 20% du territoire ukrainien, interdiction de l'Ukraine d'adhérer à l'OTAN, départ de Zelensky, nouvelles élections et aucune garantie pour la sécurité future.
02:07Et Donald Trump fait sienne toutes les contre-vérités du Kremlin.
02:10Ah oui, incroyable, il dit que Zelensky est un dictateur, alors qu'il a été, lui, élu dans un système électoral libre, contrairement à Poutine,
02:18que son mandat est en clôt, il n'est plus légitime, alors qu'il est impossible de tenir des élections dans un pays en guerre,
02:23affirme que c'est lui qui a agressé la Russie, que la guerre c'est sa faute, donc des milliers et des centaines de milliers de morts,
02:29il le traite de comédien au succès modef, bref, il le poignarde dans le dos.
02:33Comment interpréter l'attitude de Trump ?
02:35Eh bien, par l'attitude de la Russie qui s'est jouée sur les faiblesses de l'adversaire.
02:40Pour Trump, c'est son égo surdimensionné et sa vanité XXL.
02:45Lors de sa première élection, déjà, lors de la première rencontre Trump-Poutine, la Russie était accusée par la presse américaine
02:51d'avoir manipulé les élections face aux deux hommes des journalistes interrogés Trump sur le sujet, qui répondait
02:57« J'ai demandé à monsieur Poutine, il m'a dit que la Russie n'était pas intervenue et je le crois. »
03:01Et on avait vu Poutine, un petit sourire en coin, qui jubilait, avait l'air de se dire « Mais quel crétin j'ai en face de moi ! »
03:06Et lors de la dernière élection, avant de l'avoir félicité, Poutine, devant un parterre russe, sur scène,
03:13était interrogé dans un fauteuil et déclarait sa grande admiration pour un homme qui avait failli être assassiné
03:18et qui s'était relevé aussitôt en criant « Fight, fight ! » « Quel homme ! » disait-il.
03:22C'était une version russe de la fable « Le corbeau et le renard » et nous y sommes.
03:27Catherine Né, hier soir, Emmanuel Macron répondait aux questions des internautes sur TikTok, un média chinois,
03:32également sur X, un média d'Elon Musk.
03:35Oui, les journalistes français étant exclus.
03:37Alors, entre autres questions, on lui demandait comment allait-il s'y prendre avec Trump.
03:41Sa réponse ? « Eh bien, je veux le convaincre que son intérêt est le même que le nôtre et je vais lui dire
03:47« Donald, tu ne peux pas être faible, ce n'est pas toi, ce n'est pas ta marque de fabrique, ce n'est pas ton intérêt.
03:53Après, comment être fort face à la Chine ? »
03:56Une façon de le flatter, oui, mais par le biais de la culpabilité.
03:59Un homme comme toi ne peut pas faire ça.
04:01Alors, pour que la flatterie soit utile, il faut y mettre une couche,
04:07que vous êtes joli, que vous me semblez beau, monsieur le corbeau,
04:10si votre ramache se rapporte à votre plumage, vous êtes le phénix, etc.
04:14Mais, en tous les cas, déjà, Trump sait ce que va lui dire Macron lundi
04:18et s'est enfin en train de dévoiler ainsi son jeu.
04:21Et fait de surprise nulle, ne pas l'oublier, l'art de la diplomatie, c'est d'abord l'art du secret et de la surprise.
04:27C'est signé Catherine Ney, sur Europe 1. Merci Catherine, très bonne journée à vous.

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