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Edgar Grospiron est revenu jeudi sur sa nomination avant d'évoquer le défi qui l'attend à la tête du Comité d'Organisation des JOP Alpes Françaises 2030.

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Transcription
00:00On est heureux d'accueillir Edgar Gropiro, le président du comité d'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d'hiver 2030.
00:07Bienvenue Edgar, merci d'être avec nous.
00:09C'est un plaisir, on a un peu la maison quand même, c'est vrai, avec tout le skidboss que vous diffusez.
00:17On est heureux de vous l'entendre. Vous suivez toujours aussi assidûment le skidboss Pierre-Yves Laffont ?
00:21Quand on voit en plus les performances qu'elle fait cet hiver après une année sabbatique, franchement c'est impressionnant.
00:29Et puis Ben, Ben Cavey, je l'adore. C'est un super mec, au-delà de le champion, mais c'est un super mec.
00:41Je pense qu'il mérite aussi qu'on le remercie et qu'on l'encourage.
00:50On sait ce que vous allez faire demain, entre 15 réunions, 13h40, à l'étape en Chine, sur la chaîne, donc demain 13h40.
00:58Edgar, d'abord sur votre nomination, on y revient parce qu'elle était très attendue, évidemment.
01:06Est-ce qu'on peut dire à nos téléspectateurs le nombre de messages que vous avez reçus le soir de votre nomination ?
01:14Ça a beaucoup d'effet ?
01:16Oui, oui, c'était quasiment toutes les secondes ou deux secondes, mais pendant 24h, même 48h encore.
01:23Là, ça s'est un peu calmé, mais je ne peux même pas faire le compte.
01:28Sur la nature des messages, c'était quel genre de message ? Félicitations ou alors bon courage dans cette galère ?
01:36Il y a un peu de ça, mais c'est surtout qu'on est trop contents.
01:41Les proches que j'ai eu au téléphone, c'est quel bonheur, on est hyper fiers, on est hyper contents, c'est vraiment un vent d'enthousiasme.
01:51Moi, je suis le premier surpris de ça. Je suis content d'être là, je suis content de pouvoir reprendre ce dossier.
02:02Je reprends le flambeau d'un Martin qui a dit « moi, je n'y vais pas ».
02:07On ne m'a pas mis le dossier entre les mains, on m'a mis la proposition entre les mains, il a fallu réfléchir.
02:14Ça a été très vite.
02:16Combien de temps ?
02:17Huit jours.
02:19Chaque jour était différent. La sidération au début, la peur, la colère et puis une forme d'acceptation.
02:30Après, un moment d'enthousiasme où je me suis dit qu'il fallait passer par là, mais je ne peux pas ne pas y aller, ce serait débile.
02:41Je suis très reconnaissant de la part des gens qui m'ont fait confiance pour pouvoir mener ce projet-là.
02:54Ces gens-là sont des gens que je connais aussi, j'ai la chance de les connaître, de les avoir côtoyés.
02:59Ce sont les parties prenantes, David Lappartient, Marie-Amélie Le Fur, Renaud Muselier, Fabrice Pancouk, Laurent Wauquiez et puis la ministre que je connais aussi très bien, Marie Barzac.
03:12Et Michel Barnier, je ne vais pas l'oublier parce qu'il fait partie aussi des gens qui ont poussé pour que ce soit moi qui soit retenu.
03:20Est-ce qu'on ne mesure pas là, en vous écoutant, la difficulté de ce qui vous attend ?
03:24N'oubliez personne, composé de beaucoup de monde.
03:27Est-ce que ce n'est pas ça votre principal défi aujourd'hui ?
03:31D'être celui qui va réussir à rassembler tout ça ou de l'extérieur, on se dit que bon courage pour rassembler tout ce monde et emmener tout le monde dans la même direction ?
03:39Je vois mon défi comme étant plutôt ne pas se faire ralentir parce que les échéances ne sont pas si lointaines.
03:48On doit être vite en action donc il va falloir attaquer la pente comme on dit chez moi et sans se faire freiner, inhiber, polluer par oui effectivement j'ai oublié un tel,
04:04ah tiens là je n'ai pas parlé de tel site ou oh telle région n'a pas été citée.
04:12Je m'excuse, ce n'est pas de la mauvaise volonté, c'est qu'à un moment donné il faut qu'on avance.
04:18Le message est déjà passé.
04:20Je le passe.
04:22Ne vous sentez pas offensés, c'est juste qu'à un moment donné on trace.
04:27On va revenir sur vos principaux chantiers mais Edgar Gropiron, d'abord pour nous, ce n'est pas le président du Cojob, c'est d'abord Edgar Gropiron, champion olympique.
04:38On revoit cette une du journal 1992, quel bosseur ou la France découvrait le ski de bosse et vous découvrez en grande partie Edgar.
04:47De revoir cette une, de vous replonger dans ces années-là.
04:51J'imagine que depuis que vous avez été nommé, les Jeux ça revient dans votre tête mais ça vous fait quoi de vous dire de revoir tout ça ?
05:00Pour moi c'était un exercice qui était à la fois maîtrisé, parce que vous êtes au Jeux, vous ne pouvez pas vous laisser submerger par l'émotion.
05:09Surtout pas au départ ni pendant la piste mais ça a été une pression d'abord qui est montée pendant des années.
05:18Il faut quand même savoir qu'on s'entraînait à Tignes toutes les semaines du mois d'avril au mois de décembre et puis après on attaquait les compétitions.
05:30Et d'année en année on voyait les travaux des Jeux olympiques transformer en fait cette région.
05:37Et toute cette ferveur, toute cette pression qui est montée, je peux vous dire que le jour J tu arrives là, quand tu te lèves le matin tu te dis c'est le dernier jour.
05:47Demain je serai cool, cette pression sera partie mais il reste quand même 30 secondes à délivrer.
05:54J'étais dans un exercice maîtrisé, heureusement ça s'est bien passé et derrière ça a été une explosion de joie.
06:05Mais ce que je ne me suis pas rendu compte et qui m'a toujours surpris, alors pas sur le coup parce que l'événement tout ça mais 30 ans après, 33 ans après,
06:15c'est quand on m'arrête dans la rue, c'est quand tu me dis moi j'avais 17 ans et c'était un moment formidable, c'était un moment marquant.
06:21Je me dis attends mais ça a duré que 30 secondes quand même et c'est que du ski de bosse.
06:26Et là tu arrives et ça a marqué les esprits et c'est ça que je trouve dingue, c'est la puissance des Jeux olympiques.
06:33C'est ce qu'on a vécu, je m'en suis rendu compte, en tout cas je l'ai beaucoup mieux apprécié cette émotion en étant dans les tribunes de Paris l'été dernier.
06:43Et en vivant le truc en tant que spectateur et je me suis dit ouais c'est vrai que ces émotions-là,
06:48quand je vois Léon Marchand qui gagne une médaille, quand je vois le triplé au BMX qui nous fait un truc, une course déjà magistrale.
06:58Quand je vois le scénario de l'équipe de France de judo, quand je vois Duplantis qui nous explose un record,
07:04donc il n'y a pas que les médailles françaises mais je me dis ça ouais, je vais le garder à vie.
07:08Les 30 ans, facile, pas de problème, j'aurai ça en tête.
07:14On voit vous n'êtes pas Martin Fourcade en termes de palmarès mais quand même Anne-Sophie, on le voit s'afficher, c'est quand même un sacré champion.
07:21Oui quand même, vous êtes le premier champion olympique du ski de bosse,
07:24puisque en 1992 à Tignes c'est la toute première fois qu'on voit du ski de bosse aux Jeux olympiques.
07:29Le bronze olympique, quatre ans plus tard, vous êtes triple champion du monde et quatre globes de cristal quand même.
07:36Deux ans plus tard, pardon, ils sont où ces globes de cristal aujourd'hui ?
07:39Un peu éparpillés, un peu éparpillés mais je dois en avoir un ou deux à la maison.
07:47Vous n'êtes même pas sûr ?
07:49Il y en a un dans un coffret et puis il y en a un qui trône derrière moi sur le bureau.
07:56Mais en fait, je pense que ce qui est le plus dur,
08:00ce n'est pas facile de gagner un titre de champion du monde ou un globe de cristal,
08:04mais le plus dur c'est quand même de rester et de s'inscrire dans la durée.
08:08En fait, quand je me suis retourné sur ma carrière et que j'ai regardé effectivement ce palmarès,
08:12je me suis dit en fait c'est chaud.
08:15D'abord, on ne gagne pas un championnat du monde deux fois de la même manière.
08:18Parce que vous arrivez en outsider, c'est cool.
08:21Vous arrivez en leader, il y a plus de pression.
08:24Vous ne gagnez pas les Jeux olympiques comme vous gagnez un championnat du monde.
08:27Il faut savoir élever le niveau à l'entraînement parce que ça se transforme le jour de la course.
08:32Moi, je n'ai jamais considéré que ça se gagnait le jour de la course.
08:35C'est à l'entraînement que ça se gagne.
08:37Et donc, d'arriver à s'inscrire dans la durée, c'est savoir se réinventer
08:41et c'est le plus dur.
08:43Et pourquoi c'est difficile de gagner, de continuer de gagner
08:46quand on a déjà gagné un titre de champion d'Europe ou du monde ou olympique ?
08:52C'est tout simplement parce que quand tu te pointes au départ, tu as un truc à perdre.
08:56Et quand tu as un truc à perdre, c'est plus dur de prendre des risques,
08:59c'est plus dur de s'engager, de se réinventer.
09:02Et donc, voilà, c'est aussi ça le sport de haut niveau.
09:06On voit la une de votre dernier titre de champion du monde également en 1995.
09:10Quelle fête !
09:13C'est vrai que la fête est une notion extrêmement importante.
09:16C'est chez vous en plus, à la Clusaz.
09:19Pour moi, la célébration, la fête, ça fait partie du cycle de la performance.
09:24L'entraînement, la compétition, la fête, ça fait partie du cycle de la performance.
09:30Puis après, on tire les leçons, on essaye de débriefer,
09:33de comprendre comment on peut faire un peu mieux le coup d'après.
09:36Mais le cycle de la performance, c'est à chaque fois ça.
09:39Et souvent, on oublie en fait le plus important qui est la fête.
09:43Et conférencier pour sa reconversion.
09:46Et ça se voit là, Edgar.
09:49C'était votre reconversion réussie d'ailleurs.
09:51Très réussie même.
09:53On en vient aux enjeux.
09:55Vous allez nous expliquer ce qui vous attend concrètement dans les jours qui viennent.
09:58Un tout petit détour par Lenzerheide avec Tanguy,
10:00avant le relais mixte simple.
10:02Tanguy, Julia Simon et Quentin Fillon-Maillet qui vont s'élancer tout à l'heure.
10:05Dans quelles conditions ?
10:07Vous avez choisi des trous là ?
10:10On a pris un peu de hauteur, mais on est tout en haut de la tribune
10:13pour voir s'il y avait un peu de vent.
10:15Mais finalement, on a ces espèces de petites cabines là sur le côté
10:18qui ressemblent un peu à des cabines d'astronautes.
10:21On va aller dans une de ces cabines
10:23pour aller voir ce qui se passe de l'autre côté.
10:25Hop, on rentre là-dedans.
10:27C'est les cabines commentateurs.
10:28On est pile au-dessus de la ligne d'arrivée.
10:30Puis on a vu sur quoi ? Sur le pas de tir.
10:32Ça nous permet de vous parler des conditions météo
10:35qui ressemblent à celles des jours précédents.
10:37Mais Saoud, on voit au loin les fagnons
10:39qui poussent un tout petit peu de la gauche vers la droite.
10:42Mais ça n'a pas l'air trop compliqué.
10:44On va redescendre, on va aller se rapprocher de ces fagnons
10:46pour voir ce que ça donne du côté du pas de tir.
10:48Là, on est bien protégés derrière la cabine.
10:50Pas de vent ici, mais personne ne tire dans cette cabine.
10:52Il vaut mieux.
10:54Anne-Sophie, vous voyez là où vous auriez pu être
10:56et que vous n'êtes pas ?
10:57C'était pour vous.
10:58Super, merci Tanguy.
10:59Petit message de Tanguy.
11:01Mais vous êtes bien ici.
11:03Le petit casque qui aurait pu vous servir.
11:06Edgar, on va rentrer dans le vif du sujet
11:08de cette nomination et de ce qui vous attend.
11:10D'abord, le fait que Martin Fourcade ait décliné.
11:13Est-ce que c'est un poids pour vous ?
11:15Ou au contraire, c'est libérateur
11:17pour que ça puisse favoriser votre action ?
11:20Oui, c'est une très bonne question
11:22parce que Martin se retire,
11:26mais il y a eu quand même sept mois
11:28de tractation, de négociation
11:30qu'il a eue avec les différentes parties prenantes
11:33pour lui, en tout cas,
11:37essayer de créer des conditions
11:39qui soient propices à exercer son mandat
11:42tel qu'il voulait le faire.
11:44Malheureusement, ça n'a pas abouti.
11:46Et je dis malheureusement parce que
11:48j'étais derrière Martin en lui disant
11:50je serai là en soutien, j'aiderai,
11:52mais de manière non opérationnelle,
11:54plutôt consultative.
11:57Enfin, t'es l'homme clé, t'es l'homme de la situation.
12:00Malheureusement, ça n'a pas marché.
12:02Ces sept mois-là, ça a aussi permis
12:05d'éminer le terrain, d'éminer la situation.
12:08Et je pense que les gens ont compris
12:10qu'effectivement, il faut un champion
12:13qui incarne ce projet.
12:15En l'absence de Martin, on a qui ?
12:17On m'a appelé, on m'a proposé le truc.
12:20Ce qui était quand même soudain
12:22parce que moi, il y a 20 jours,
12:24je n'étais pas du tout dans cette logique.
12:26Je n'ai jamais eu d'ambition pour ce poste-là.
12:29Et le fait qu'on me le propose
12:31a été pour moi, oui, je l'ai dit tout à l'heure,
12:33une réflexion qui a été intense
12:36et qui m'amène aujourd'hui
12:38à prendre les rênes de ce projet.
12:40Je trouve que c'est une chance extraordinaire
12:42parce que j'ai fait ma révolution personnelle
12:46et je le fais en concertation.
12:49Ce n'est même plus qu'une concertation
12:51mais avec mon épouse.
12:54Ces cinq années qui viennent
12:56ne seront pas là pour nous.
12:58En tout cas, c'est un défi qu'on se fixe.
13:00Ils ne seront pas là pour détruire
13:02ce qu'on a mis 15 ans à construire.
13:04Au contraire, on veut en sortir aussi plus fort
13:06sur le plan personnel et sur le plan familial.
13:09On a parlé de Martin Fourcade.
13:11On évacue un autre nom
13:13qui n'est pas simple à gérer
13:15quand on est nommé comme vous.
13:17Être comparé à Tony Estanguet et Paris 2024,
13:20est-ce que ce n'est pas une difficulté majeure
13:23pour vous ?
13:25C'était un tel succès.
13:27C'est devenu un tel personnage
13:29que c'est devenu la référence pour ce genre de poste.
13:31Est-ce que ce n'est pas trop lourd à porter déjà ?
13:34Non, parce que je trouve que Tony a fait un super travail.
13:37C'est extraordinaire ce qu'il a réussi à faire.
13:39C'est pour moi une source d'inspiration.
13:41Ce n'est pas du tout une charge.
13:43Je ne suis pas Tony Estanguet.
13:45J'ai ma personnalité, ma façon d'être,
13:47ma façon de faire, j'ai mon expérience
13:49et j'y vais avec mes atouts.
13:51Il a les siens, j'ai les miens.
13:53Ce ne sont pas les mêmes.
13:55Ma méthode sera sans doute différente de celle de Tony.
13:57Mais c'est aussi à vous.
13:59Vous pourrez comparer.
14:01La méthode d'Edgar, la méthode de Tony.
14:03C'est le jeu des médias aussi.
14:05Tant que c'est réussi, on sera content.
14:07Oui, à la fin.
14:09Qu'est-ce qu'on veut à la fin ?
14:11Que ce soit une grande fête.
14:13Comment basculer dans ce mode fait
14:15et ce mode opérationnel
14:17avec tous les défis qui vous sont lancés ?
14:19D'abord, le premier pour vous.
14:21Depuis que vous êtes nommé,
14:23c'est quoi votre premier défi ?
14:25Le premier défi, c'est de structurer
14:27une organisation qui fonctionne.
14:29Mais pour qu'elle fonctionne,
14:31il va falloir aussi que le concept
14:33qu'on s'est fixé,
14:35qui a été déterminé
14:37et que j'ai découvert
14:39et sur lequel j'ai accepté le contrat,
14:41ce concept-là
14:43soit ficelé, budgété
14:45dans le détail
14:47de manière à ce que l'organisation
14:49que je vais mettre en place
14:51puisse travailler
14:53et avancer le plus rapidement possible.
14:55Le défi, il est là.
14:57Les trois, quatre premiers mois
14:59qui viennent, ça va être
15:01d'aller ficeler
15:03correctement et budgéter
15:05à la centime près
15:07ce dispositif
15:09qu'on va mettre en place
15:11dans cinq ans.
15:13Jean-Claude Killy,
15:15de vous avoir dit que chaque euro...
15:17Il dit que l'argent de l'Etat
15:19est sacré.
15:21Il m'a dit, Edgar, n'oublie jamais
15:23que l'argent de l'Etat, c'est sacré,
15:25dépense chaque euro
15:27comme si ta vie en dépendait.
15:29Quand Jean-Claude dit un truc,
15:31il faut écouter.
15:33Je veux dire,
15:35c'est tellement fort,
15:37c'est tellement impactant
15:39et il le dit
15:41tout le poids de l'expérience qui est la sienne.
15:43Pour moi, c'est quand même
15:45Jean-Claude qui m'a aussi mis
15:47le pied à l'étrier, il y a 15 ans de ça,
15:49quand je me suis lancé
15:51dans l'aventure Annecy 2018.
15:53Toutes ces phrases
15:55qu'il a pu me transmettre,
15:57tous ces enseignements qu'il a pu me transmettre,
15:59je les note et celle-là,
16:01elle sera affichée au-dessus de mon bureau
16:03parce que je vais quand même avoir
16:05la responsabilité
16:07de délivrer des jeux avec un budget de 2 milliards.
16:092 milliards, ça peut faire tourner la tête.
16:11Je veux dire, c'est quand même énorme.
16:13Après, on peut dire, oui, pour organiser
16:15des jeux, c'est quand même...
16:17D'habitude, il faut plutôt 3 milliards,
16:193 milliards 2.
16:21Mais non,
16:23il faut quand même être vigilant
16:25et je remercie Jean-Claude
16:27parce qu'il a toujours
16:29le bon mot, la bonne phrase au bon moment.
16:31Alors, Jean-Claude
16:33qui dit Val d'Isère, vous voyez
16:35le parallèle.
16:37Val d'Isère, pour l'instant,
16:39n'accueille pas d'épreuve.
16:41Est-ce que, pour vous, Val d'Isère
16:43doit accueillir une épreuve
16:45de ski alpin ? Ce n'est pas le cas pour l'instant.
16:47Et ce n'est pas ma décision
16:49personnelle. En tant que président
16:51de ce Cojop 2030,
16:53je vais devoir
16:55apporter des arguments pour dire
16:57si oui ou non,
16:59Val d'Isère
17:01a sa place sur la carte
17:03avec des chiffrages,
17:05on va voir à quel prix, dans quelles conditions,
17:07si on y va,
17:09à quel prix, dans quelles conditions,
17:11et si on n'y va pas,
17:13pour quelles raisons aussi.
17:15Votre volonté, Edgar,
17:17les Jeux Olympiques en France,
17:19ça ne peut pas se faire sans Val d'Isère
17:21et on va tout faire pour y arriver
17:23ou bien vous partez
17:25avec la position actuelle ?
17:27Je pars dans une position neutre par rapport à Val d'Isère
17:29puisqu'il faut
17:31qu'on sache dans quelles conditions
17:33les choses se font à Val d'Isère
17:35ou ne se font pas.
17:37Et dans quelles conditions, si elles ne se font pas à Val d'Isère,
17:39elles se font ailleurs. Je pars dans une position
17:41qui est neutre parce que je me dois d'être neutre,
17:43je ne peux pas être partisan d'une solution
17:45ou d'une autre.
17:47Et parce que, aussi, derrière,
17:49d'abord,
17:51je n'ai pas d'opinion, je vais devoir
17:53me faire aussi une opinion sur le sujet
17:55et cette opinion, je l'aurai
17:57après le passage des experts.
17:59Et ensuite, je vais avoir un conseil
18:01à un bureau exécutif
18:03auprès duquel je vais
18:05devoir défendre ce qui me paraît être le mieux
18:07pour le projet, pour le dossier.
18:09Et ensuite, il y aura
18:11une décision qui va être prise,
18:13une décision collégiale qui va être prise
18:15et là encore, moi, je ne suis pas
18:17là pour imposer les choses, pour convaincre
18:19de ce qui est bon pour le projet
18:21et ensuite, mon job, ça sera
18:23de mettre en oeuvre avec l'équipe
18:25les décisions qui auront été prises.
18:27Donc, vous voyez, ma voix
18:29là-dedans, elle compte, mais
18:31elle n'est pas prioritaire,
18:33elle ne domine pas les autres.
18:35Il nous reste 2 minutes 30, Edgar,
18:37d'autres questions, si on peut les aborder rapidement.
18:39L'écologie,
18:41évidemment que c'est l'un de vos enjeux.
18:43Un challenge.
18:45Mais comment...
18:47On sait théoriquement que c'est un challenge
18:49impossible, mais comment
18:51le rendre... Je ne comprends pas pourquoi vous dites impossible.
18:55L'opinion des gens
18:57en majorité, c'est de se dire
18:59des Jeux d'hiver et écologie,
19:01ça ne colle pas forcément ensemble.
19:03Alors comment, vous, vous allez vous y prendre
19:05à la fois dans le discours et dans la méthode
19:07pour convaincre que
19:09l'écologie a sa place aux Jeux olympiques ?
19:11Alors, je pense que
19:13on est d'accord, il y a un discours
19:15et je pense qu'il va falloir quand même faire un peu
19:17de pédagogie et dédiaboliser
19:19ce discours qui consiste
19:21à dire le ski,
19:23l'industrie du ski, du tourisme,
19:25des sports d'hiver,
19:27et le mal absolu.
19:29Parce qu'effectivement, c'est ce qu'on entend.
19:31Et qu'en plus, on va entendre
19:33que les Jeux olympiques, ça ne sert à rien de les organiser
19:35puisque de toute façon,
19:37ils sont voués à disparaître.
19:39D'accord ?
19:41J'entends ces voix-là.
19:43J'ai déjà entendu, on va dire, ces voix
19:45et ces arguments. Ces voix, on les entend.
19:47Ce qu'on n'entend pas, et ce que j'aimerais
19:49aussi qu'on entende, ce sont
19:51les centaines,
19:53les milliers de personnes
19:55qui travaillent dans cette industrie,
19:57qui la vivent,
19:59qui vivent à la montagne,
20:01qui profitent aussi
20:03de tout ça et qui se disent
20:05« Ok, mais moi demain, s'il n'y a plus le ski,
20:07comment je me reconvertis ?
20:09Comment je me réinvente ? »
20:11Parce que les gens aujourd'hui,
20:13ces gens-là se posent aussi la question.
20:15Et ces gens-là aussi ont des solutions.
20:17Et la solution de ces gens-là,
20:19ce n'est pas une destruction pure et simple
20:21du modèle. C'est une évolution.
20:23Et je pense que le
20:25grand défi qui est le nôtre,
20:27c'est d'arriver à faire comprendre
20:29qu'on est tous d'accord sur une vision
20:31qui est de trouver un équilibre,
20:33la qualité de vie
20:35durable dans ce monde,
20:37dans cet écosystème fragile,
20:39et d'être capable de cette
20:41qualité de vie durable dans cet écosystème fragile,
20:43d'arriver à le transmettre
20:45aux générations qui viennent.
20:47C'est ça, notre enjeu. Après, les stratégies
20:49des uns et des autres pour y arriver, elles vont être différentes,
20:51mais il va falloir les coordonner.
20:53Déjà, il faut qu'on marque une courte pause.
20:55Merci infiniment, Edgar,
20:57d'être venu en rappel président du comité
20:59d'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques
21:01d'hiver. Le biais de ton sport numéro 1
21:03d'hiver, maintenant ?
21:05C'est un beau sport, mais pour moi, il n'est pas numéro 1.
21:07On ne peut pas dire ça, parce qu'après,
21:09à la glace, on va m'engueuler.
21:11Les freestylers vont dire, « Edgar, tu m'ennuies. »
21:13Ce n'est pas faute, parce qu'en plus, il faut qu'on part en pub.
21:15Merci infiniment d'être passé nous voir.
21:17Merci d'avoir été des oreilles d'eux, juste après une courte pause.

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