Diplômé de grandes écoles, musulman marocain, l’intellectuel et essayiste Driss Ghali publie un ouvrage très personnel : "L’identité d’abord", une réflexion profonde sur la question de l’identité, avec des développements touchant à la fois l’histoire, la culture, la politique et la religion.
Dans cette "lettre ouverte d’un immigré aux Français qui ne veulent pas disparaitre", Driss Ghali rappelle cette évidence : "Les Français ont laissé depuis trop longtemps de médiocres ambitieux prendre tous les pouvoirs, notamment économiques, médiatiques ou judiciaires. Par résignation ou au prétexte de préserver un confort bien illusoire, ils ont trop souvent renoncé à s’affirmer et à refuser leur propre effacement".
Face à ce qu’il appelle "la dictature des trous du c... et des enfoirés", il n’hésite pas à écrire : "Si tu es Français d’origine, réassimile-toi à ton identité. Prends possession de l’héritage de tes aïeux".
Dans la même veine, l’auteur, qui défend une vision exigeante de l’intégration, s’adresse aux nouvelles générations issues de l’immigration en ces mots : "Faites attention à ne pas devenir des Français de contrefaçon".
Dans cette "lettre ouverte d’un immigré aux Français qui ne veulent pas disparaitre", Driss Ghali rappelle cette évidence : "Les Français ont laissé depuis trop longtemps de médiocres ambitieux prendre tous les pouvoirs, notamment économiques, médiatiques ou judiciaires. Par résignation ou au prétexte de préserver un confort bien illusoire, ils ont trop souvent renoncé à s’affirmer et à refuser leur propre effacement".
Face à ce qu’il appelle "la dictature des trous du c... et des enfoirés", il n’hésite pas à écrire : "Si tu es Français d’origine, réassimile-toi à ton identité. Prends possession de l’héritage de tes aïeux".
Dans la même veine, l’auteur, qui défend une vision exigeante de l’intégration, s’adresse aux nouvelles générations issues de l’immigration en ces mots : "Faites attention à ne pas devenir des Français de contrefaçon".
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00:00Diplômé de grandes écoles, il est marocain, musulman, on verra que ça a son importance.
00:10Dries Ghali présente un ouvrage très personnel, l'identité, d'abord une réflexion profonde
00:16sur la question de l'identité avec des développements qui touchent à la fois l'histoire, la culture,
00:22la religion, la politique.
00:23Allez, en avant à la découverte de cette lettre ouverte d'un immigré au français
00:28qui ne veut pas disparaître, Dries Ghali, bonjour.
00:31– Bonjour, merci d'en savoir.
00:32– Alors cet ouvrage est édité, bien évidemment, aux éditions L'Artilleur
00:36et il est en vente sur le site de TVL.fr, dans la boutique TVL.fr.
00:42Dans cet ouvrage, vous insistez sur l'importance de l'identité dans sa propre construction,
00:47dans sa construction personnelle.
00:49La construction de votre identité aura pris, elle, de très nombreuses années,
00:54à tel point qu'il vous faut 80 pages pour l'évoquer et expliquer le rôle des femmes,
00:59puis d'une femme, dans ce développement, dans l'élaboration de votre personnalité.
01:05Beaucoup de temps, et le rôle des femmes.
01:07– Oui, je suis têtu, je suis…
01:11j'ai longtemps été plus à l'aise avec l'intellect, le côté cérébral, que le côté émotionnel,
01:18alors que le côté émotionnel est une richesse extraordinaire
01:21pour des raisons peut-être génétiques, familiales, ou autres, ou du hasard,
01:25je ne l'ai pas assez développé et c'est ma femme qui m'a réveillé
01:27d'un point de vue émotionnel, sentimental.
01:30– Ce n'est pas faute d'avoir cherché quand même.
01:32– Cherché à mon sens, oui, oui, mais je m'ai…
01:34– Cette émotion.
01:35– Cette ?
01:35– Cette émotion avec les femmes.
01:36– Ah oui, les femmes, les femmes ont une influence extraordinaire sur les hommes.
01:42Nous faisons le possible et l'impossible pour leur plaire.
01:46Leur parfum nous touche, nous met en mouvement.
01:49Il y a des femmes, bien sûr, qui sont toxiques,
01:50il y a des femmes qui sont extraordinaires,
01:52il y a la Vierge Marie qui est notre mère à tous,
01:54mais la femme, les femmes ne nous laissent pas indifférents.
01:58Elles peuvent être une voie sans issue quand c'est le sexe pour le sexe,
02:02je suis passé par ça, espèce de syndrome Tinder, voilà, comme le papillon,
02:09et puis elles peuvent vraiment nous sauver,
02:12alors on se sauve toujours soi-même,
02:13mais une femme peut être une sorte de psy à domicile.
02:17Pourquoi, ce sera mon dernier point, les femmes voient l'invisible ?
02:20J'y crois beaucoup, ce n'est pas un hasard
02:22qu'elles ont été toujours pourchassées pour sorcellerie, voilà,
02:26au Moyen-Âge et autres, dans toutes les cultures,
02:28il y a une espèce de méfiance par rapport aux femmes,
02:33toujours éloignées des sacrements, des rites, même en Afrique,
02:36c'est-à-dire hors du monde musulman ou du monde catholique.
02:38Et ma femme a vu en moi un potentiel auquel moi je ne croyais plus
02:41et elle a vu en moi la difficulté, l'identitaire,
02:45au sens large du terme, c'est-à-dire, quel est ton projet ?
02:48Quel est ton désir ?
02:49Et le jour où j'ai récupéré mon désir, je l'ai assumé,
02:52et mon projet, donc mon identité, j'ai commencé à m'en sortir.
02:56– Alors pourquoi vous avez choisi d'écrire ce livre maintenant ?
02:59Est-ce que pensez-vous que la question de l'identité
03:01est plus urgente qu'auparavant ?
03:02– Je pense qu'elle est primordiale parce qu'au fait, on a tout essayé,
03:10et pas seulement en France, on a tout essayé,
03:11le communisme, le socialisme, le libéralisme, l'Europe,
03:14le macronisme, on arrive à la fin, là, les batteries sont plates.
03:18Et rien ne marche, on s'enfonce, on continue à s'enfoncer,
03:23il y a un sentiment d'impuissance, de déréliction,
03:26on a l'impression que Dieu nous a abandonnés en fait.
03:28Tout ce qu'on fait, ça ne marche pas.
03:29On appuie sur les boutons, ça ne marche pas, politiquement.
03:32Et la thèse du livre, c'est qu'on s'est oublié nous-mêmes,
03:36et donc on n'appuie pas sur les bons boutons,
03:37on appuie sur des boutons techniques, les retraites,
03:40la réforme de je ne sais pas quoi, l'aménagement du territoire,
03:43la dette, ok c'est important, mais c'est de la technique.
03:47En fait, ce qu'on a oublié, s'il y a une télécommande intérieure,
03:49c'est l'identité française, c'est le pétrole de demain en fait.
03:53C'est-à-dire que le pays de la grandeur, le pays de l'élite, de l'excellence,
03:57c'est un pays de l'excellence intellectuelle,
04:00pays d'ingénieurs, un pays d'hommes d'affaires
04:03qui font des grandes choses, qui font des ponts.
04:05Vous avez de l'ESSEPS qui a creusé le canal de Suez,
04:07qui a failli faire celui de Panama, quand même.
04:10Le pays de Gustave Eiffel, la France c'est Gustave Eiffel,
04:13c'est-à-dire on rayonne dans le monde mais avec une expertise très pointue,
04:17c'est pas un pays de… et tout ça on l'a oublié
04:19et on veut ressembler aux Américains, aux Allemands,
04:21donc on se plante complètement.
04:23Et moi j'en parle avec, en guillemets, légitimité parce que toute ma vie,
04:26j'ai essayé de ressembler à des gens qui avaient d'autres projets que moi,
04:31au HEC, au Polytechnicien, j'ai voulu me faire passer pour un vendeur,
04:35pour un cadre, je ne suis pas à tout ça.
04:37Et le jour où je me suis retrouvé moi-même, grâce à ma femme notamment,
04:40mais aussi grâce à beaucoup d'efforts intérieurs,
04:42parce que le sauveur rarement il vient d'extérieur,
04:45il faut décider soi-même de changer.
04:47J'ai commencé à avoir un minimum de paix intérieure.
04:51C'est ce qui manque, je pense que le malheur français
04:53n'est pas économique ni technique, c'est un malheur identitaire.
04:55On s'est oublié nous-mêmes, ça va au-delà d'immigration,
04:58même si l'immigration occupe le centre de la place.
05:00– En fait, considérez-vous que l'identité elle est mise à mal
05:02par la prédominance d'un universalisme abstrait
05:07colporté par ce que vous appelez la dictature des trous du cul ?
05:09– Oui, l'identité elle est mise à mal par un système
05:19et des profils psychologiques qui servent ce système,
05:22qui n'ont précisément pas d'identité.
05:24C'est-à-dire qu'ils ont une identité de prédateurs,
05:28suprémacistes, ce sont les vrais suprémacistes,
05:29c'est-à-dire qu'ils colonisent tous les espaces.
05:31Ils ont colonisé Radio France, France Télévisions,
05:34le gouvernement, le Conseil d'État, le Conseil constitutionnel,
05:40l'Europe évidemment, ils ont colonisé les États-Unis.
05:42Vous voyez tout le mal qu'a Trump à faire appliquer ses décisions.
05:46Il y a des juges faits des roux qui rejettent les décisions de M. Trump,
05:51qui lui mettent des référés complètement illégaux.
05:55Il n'a plus le droit de virer les fonctionnaires.
05:58La Californie est colonisée par ces gens-là.
06:00Ils ont quand même réussi à cramer Los Angeles.
06:02Il n'y avait pas d'eau dans les réservoirs d'eau de Los Angeles.
06:06L'État qui taxe le plus aux États-Unis.
06:08Ils ont l'impôt sur le revenu le plus cher aux États-Unis.
06:11Donc ces profils-là, ils ont une identité qui…
06:16En fait, ils compriment notre identité à nous,
06:18individuelle et collective, en la transformant en victime ou en esclave.
06:23En gros, un voyou, très simple, un Marocain a violé Philippine, il l'a tué.
06:28On nous dit, ben on n'y peut rien, les frontières sont ouvertes,
06:31le juge, il a appliqué la loi 90 jours de rétention.
06:35Mais non, ils font de nous des victimes.
06:38Donc un viol, une meurtre comme ça, c'est normal.
06:40Ou des esclaves, entreprise.
06:42C'est, tu fermes ta gueule, tu applaudis toutes les bêtises.
06:46Et c'est la compliance, c'est l'obéissance.
06:49Or, ça, ce n'est pas la France.
06:50La France est un pays de l'honnête homme.
06:53C'est-à-dire une autonomie intérieure, intellectuelle.
06:56Ça ne veut pas dire un pays d'insurrectionnels.
06:57Mais ce n'est pas ni la victimisation, ni l'esclavage.
07:03– Mais tout votre livre d'ailleurs, il vise non pas à sauver votre lecteur,
07:07mais surtout à lui donner l'envie de s'intéresser à son identité,
07:11qui, dites-vous, source de liberté et de puissance.
07:14Et cette identité, elle précède dans votre esprit l'économie, la politique
07:18et même les droits individuels ?
07:20– L'économie et la politique, certainement.
07:21Parce que ce sont des individus qui créent des entreprises,
07:25qui créent l'aviation.
07:27Ce n'est pas un hasard que l'aviation soit née en France,
07:29ou le cinéma ou l'automobile.
07:31C'est le génie français.
07:32C'est le génie français qui a industrialisé la France
07:34et qui a fait la tour Eiffel, qui a fait les paysages de France.
07:38Et c'est le génie français qui a fait le Mirage, la Gazelle, le Concorde.
07:41Les droits individuels, je les remets à leur place.
07:45C'est-à-dire que l'identité n'est pas démocratique.
07:48Même moi, si je voulais devenir chinois, d'abord les Chinois n'en voudraient pas.
07:52Je ne connais pas de drisse chinoise, ni de noir chinois.
07:56Mais même si je faisais de l'effort, je n'y arriverais pas.
07:57J'appartiens toujours au Maroc.
08:00Alors je peux apprendre le chinois, si j'ai des bons neurones.
08:03Mais je ne deviendrais pas chinois,
08:04parce que j'aurais des réflexes marocains, musulmans, tout ça.
08:06Je n'ai même pas réussi à devenir pleinement français.
08:09Dans ce livre, je l'avoue.
08:10– Vous n'en parlez pas, ne vous inquiétez pas.
08:11– Donc, il y a des limites aux droits individuels.
08:15Au fait, le problème de notre époque,
08:16c'est qu'on a mis la démocratie des droits individuels comme un objectif.
08:19Ce n'est pas un objectif, c'est un contexte.
08:21L'objectif, c'est d'être puissant.
08:23Moi, très sincèrement, ça me sert à quoi d'avoir mes droits individuels ?
08:28Si un racaille me coupe la tête au sortir de studio,
08:32je verrais une belle jambe.
08:33Ça me sert à quoi d'être en démocratie, de changer de sexe,
08:37ou de me dire que je m'appelle Rachida, si le frigo est vide ?
08:42Donc, les droits individuels, même dans leur définition la plus large,
08:46ne sont qu'un des objectifs.
08:48La priorité, c'est la puissance.
08:49Avoir un pays puissant, prospère et se défendre.
08:53Même physiquement, on en est là, on a des gosses qui se font trucider.
08:56– C'est assez surprenant,
08:57c'est que vous critiquez le concept de citoyen du monde.
08:59– Oui.
09:00– Mais alors, vous êtes né marocain, vous inspirez du Maroc,
09:06votre identité, vous la faites votre en France,
09:09et vous vivez à l'étranger, dans aucun de ces deux pays.
09:14Ce citoyen du monde, il vous permet quand même
09:17d'avoir un enracinement dans une culture.
09:19Ce n'est pas incompatible, l'enracinement d'une culture,
09:21avec l'ouverture sur le monde ?
09:23– Non, non, non.
09:24On s'ouvre vraiment sur le monde, c'est-à-dire sur autrui, l'étranger,
09:28que quand on est enraciné en soi-même.
09:30Moi, je ne peux comprendre un mongol ou un japonais que si je me comprends.
09:35Je sais que j'ai un…
09:36C'est un copain guadeloupéen qui me l'a dit, on se montait le…
09:40Je lui parlais du racisme anti-blanc,
09:42et lui me parlait du racisme anti-noir.
09:43À un moment, on s'est engueulés.
09:45Après, on s'est rabibochés, et je lui ai dit, mais pourquoi tu m'as engueulé ?
09:48Il m'a dit, j'ai des démons, moi aussi.
09:49Ce n'est pas parce que je suis noir et guadeloupéen que je n'ai pas de démons.
09:53C'est comme moi, Driss, je reconnais mes démons, mes ondes d'ombre,
09:56que je peux me mettre à la place d'un Tchétchène,
10:00ou d'un Béninois, ou d'un Brésilien.
10:02Donc, le problème avec l'expression citoyen du monde,
10:05c'est qu'elle est parisianisée, et c'est le petit milieu parisien qui…
10:10C'est quoi la conclusion en vérité ?
10:12Citoyen du monde, donc un Français est l'égal d'un Marocain.
10:15C'est complètement faux.
10:16Un Parisien ne sera jamais l'équivalent d'un Nivoirien.
10:20Nous nous sommes différents.
10:21Parce que les conclusions, c'est quoi ?
10:22C'est, venez chez moi.
10:24Or, en réalité, venez chez moi, vous êtes chez vous.
10:27Non, en fait, il n'y a pas de monde.
10:28En citoyen du monde, il n'y a pas de monde.
10:30Il n'y a que des peuples et des territoires, des civilisations.
10:33On peut être à l'aise dans le monde, mais il y a des frontières.
10:40Il faut les reconnaître.
10:42Moi, je suis au Brésil en tant qu'invité.
10:44Bien sûr, ça ne m'empêche pas de critiquer la politique, Lula, tout ça.
10:46Mais je sais que je suis chez les gens, et je fais un effort pour…
10:50De toute façon, avec ma femme qui est brésilienne…
10:53– L'adaptation, oui.
10:53– Ce n'est pas un effort, je suis sous protectorat,
10:57sous protectorat étranger, c'est un matriarcat.
11:01Mais c'est emblématique, les mariages mixtes,
11:03parce qu'il faut faire un effort.
11:05Dans le mariage mixte, j'en ai parlé avec une copine latina-brésilienne récemment,
11:08elle est mariée à un Libanais chrétien.
11:10Je lui dis, ça marche, elle me dit non.
11:12Je dis, mais pourquoi ?
11:13Elle me dit, on est tellement différents.
11:15Quand c'est pour le fleur, tout va bien,
11:17mais quand il y a des gosses, il y a des factures à payer…
11:19Donc chacun doit faire un effort, non ?
11:20– Pour évoquer que votre épouse est brésilienne et chrétienne.
11:22– Et chrétienne, tout à fait, tout à fait.
11:24– Votre livre s'adresse aux Français qui ne veulent pas disparaître,
11:27c'est son titre,
11:28comment aider un sursaut identitaire que vous appelez de vos voeux ?
11:31Vous fournissez, j'ai trouvé de nombreuses pistes,
11:34j'en ai trouvé une intéressante, je vous cite.
11:36– Bien sûr.
11:36– Si tu es Français d'origine, réassimile-toi à ton identité,
11:40prends possession de l'héritage de tes aïeux.
11:42Cela va aussi de pair avec une réappropriation de ses racines spirituelles.
11:48Christianisme en France ?
11:49– Oui, avant de venir vous voir, j'ai fait un saut à l'Église,
11:53évidemment vide, mais c'est le service public le meilleur qu'il y a en France.
11:57En plus, c'est gratuit.
11:59Oui, bien sûr, bien sûr.
12:00Alors, il y a, moi je n'appelle pas la conversion christianisme.
12:04Je dis juste, vous avez des églises qui sont en général magnifiques,
12:08surtout les anciennes, les nouvelles sont désincarnées
12:10parce que la foi n'y est plus.
12:12Vous avez des calvaires, vous avez des saints,
12:14Sainte Thérèse d'Elysée, qui sont des exemples de dépassement de la douleur,
12:18de la souffrance, de la revanche de la vie,
12:22parce qu'en général les saints ont une vie médiocre d'un point de vue social,
12:27mais ils sont consacrés après leur mort.
12:29Donc vous avez des fresques,
12:32vous avez une beauté des églises, l'encens, les chants,
12:38toutes les statues, j'étais hier à Sainte-Clotilde,
12:40c'est magnifique les statues, près de l'Assemblée nationale,
12:43c'est superbe le travail qu'il y a.
12:45Ça c'est vous, réinvestissez ça parce que c'est vos protéines.
12:49Quand on fait de la musculation, on prend des protéines ou je ne sais pas quoi,
12:52de la créatine, la créatine française c'est ça.
12:55Et ça ce n'est pas négociable, c'est la religion du pays.
12:58– Et ça, vous n'avez jamais eu envie de profiter de ces protéines-là, vous ?
13:04– Alors, nous les… je dis nous, je…
13:08– Il y en a qui l'ont fait, j'ai reçu une étude,
13:09où chacun a eu un peu de temps ici à votre place,
13:12qui a quitté l'islam, pas pour d'ailleurs un engagement religieux, spirituel.
13:18– En général, les musulmans quand ils se convertissent,
13:20ils sont attirés par Jésus, pas par le dogme, c'est Jésus qui…
13:24c'est un ovni, parce que pas de violence, l'amour, fils de Dieu,
13:28c'est un truc de dingue, même pour les premiers chrétiens.
13:33Moi, j'ai mis 40 ans à me trouver, je ne vais pas encore sortir de ma voie,
13:37j'ai mis 40 ans à trouver ma voie, je pense que…
13:40et en plus, je suis plus utile en tant que musulman,
13:41parce que malheureusement, je vais le dire avec mes mots,
13:44à cause d'une bande d'abrutis, de racailles, de voyous
13:47et d'imbéciles de gauche qui les ont encouragés là-dedans,
13:50vous avez, et ce n'est pas votre faute, je penserais pareil si j'étais à votre place,
13:55vous avez créé l'image du musulman anti-français,
14:00du musulman égal à l'anti-français.
14:02– Pas tous, pas tous, mais cette intelligence-là, au moins à TVL, bien sûr.
14:06– Bien sûr, mais pas TVL, pas vous qui connaissez le Maroc,
14:09connaissez le monde, mais je me mets à la place du petit français
14:12qui est dans son village, qui voit le grand remplacement,
14:14parce qu'il existe, je l'assume évidemment,
14:16il voit arriver des populations en général musulmanes,
14:18son fils se fait taper, sa fille se fait harceler,
14:20donc dès qu'il y a un abruti qui veut tuer quelqu'un, il crie à l'akbar,
14:24moi je serais à la mosquée de Paris, mais je mettrais une fatwa par mois
14:28pour dire ne criez pas à l'akbar, cette expression n'est pas digne de ça,
14:33vous avez eu le bataclan, enfin je pourrais appeler les choses communes,
14:35mais moi je pense que je suis utile à la France en disant,
14:38écoutez, on peut être musulman,
14:40je n'ai jamais dit qu'on peut être musulman et français pleinement,
14:42ce qu'on enlève, ce qu'on donne à la France, on l'enlève à l'islam,
14:46c'est certain, la France n'est pas le pays d'islam,
14:48c'est le pays du jambon, du vin et des femmes libérées,
14:52et de la pensée critique, en islam tout ça, on n'a pas,
14:55on l'a eu à un certain moment avec Khaldoon et tout ça,
14:57mais nous l'avons enterré sous 5 mètres de béton armé, d'accord,
15:05mais je vous dis qu'on peut être musulman,
15:08bien dans sa peau et tendre la main à la France et la défendre,
15:12parce que l'islam a besoin de la France,
15:13parce qu'aujourd'hui l'islam, il va se retrouver avec qui ?
15:15L'islam comme civilisation, ce sera mon dernier point,
15:18d'un côté à l'ouest, les américains,
15:21c'est quoi, c'est les GAFAM, certaines violences quand même,
15:24Trump il veut coloniser le Groenland, c'est un truc de dingue,
15:27il veut coloniser Gaza, c'est pas très friendly pour dire ça en franglais,
15:33et on a la Chine, la Chine qui n'aime pas les musulmans de toute façon,
15:36on va voir ce qu'elle fait aussi en Grèce,
15:37et qui n'a rien à nous dire, qu'est-ce qu'on va dire aux chinois ?
15:40Rien, rien, bien sûr on fait du commerce, mais il n'y a rien,
15:44avec la France, malgré toutes nos différences,
15:46on a fait des grandes choses.
15:48– Ça m'amène directement à mon autre sujet qui était celui de l'ouvrage,
15:52que vous avez évoqué à l'instant, c'est l'immigration, l'assimilation,
15:56vous vous défendez d'une assimilation forte,
15:59plutôt qu'un modèle multiculturel,
16:01et là encore j'ai des difficultés à comprendre cela,
16:04parce que vous vous dites, et vous dites, vous écrivez,
16:07la grève française est arrivée trop tard,
16:10vous parlez de vous, je ne me plains pas,
16:12je suis un hybride, tel un olivier,
16:15mes feuilles sont vertes d'un côté et grises de l'autre,
16:18donc vous faites un appel à l'assimilation,
16:21tout en disant, moi, Dries Galli, qui vous parle,
16:24cette assimilation, elle n'est pas parfaite.
16:26– Bien sûr, mais la nature…
16:28– Il n'y a pas d'inconvénient à ça ?
16:31– Vous savez, il y en a qui sont nés sans un bras, sans un œil,
16:35il y en a qui sont nés diabétiques…
16:38– C'est un handicap alors ?
16:40– Ah oui, là on est au cœur du problème,
16:42l'assimilation c'est un sport dangereux,
16:45si ça marche, ça donne des gens merveilleux,
16:49c'est comme les chevaux purssants,
16:51parfois on fait des croisements qui donnent des trucs merveilleux,
16:53je suis un fils de paysan, milieu paysan,
16:55la grève, quand ça marche, c'est génial,
16:58vous trouvez des oliviers qui donnent deux fois plus de production,
17:01qui résistent aux parasites,
17:02et parfois ça donne des spécimens moins forts,
17:05donc je dis l'assimilation, si c'est pour améliorer l'individu,
17:09bon coup, si c'est pour faire un grand français, un bon français,
17:12quelqu'un qui soit utile au pays,
17:13mais si c'est pour faire un français au rabais, mal dans sa peau,
17:16moi franchement je préfère avoir affaire à un algérien
17:19ou à un marocain amélioré qu'à un mauvais français,
17:22parce que, pour comprendre, la France pour moi c'est une pharmacie,
17:27il y a plein de remèdes,
17:29alors soit on prend tous les remèdes en même temps et on devient français,
17:31mais il y a des risques d'accident,
17:32soit, ce que je trouve beaucoup plus utile et beaucoup plus noble,
17:37c'est qu'on prend les vitamines qui vont bien,
17:40parce que grâce à la France, dans la colonisation,
17:42Maroc, Algérie, Tunisie, l'Afrique,
17:44nous avons appris la rigueur, nous avons appris la raison,
17:48et nous avons appris une ressource rare qui est penser contre soi-même,
17:52ça vous l'avez déjà bonifié, comme un terrain, la France c'est un engrais,
17:57moi je pense que si déjà on fait ça avec les immigrés,
18:00bien sûr ceux qui vont s'assimiler, qui s'assimilent,
18:02tant mieux, il n'y a pas de problème,
18:03mais le reste, au lieu de les rejeter, de leur dire vous êtes des mauvais français,
18:07qu'ils restent même étrangers en France,
18:08c'est des passeports étrangers,
18:10mais qu'ils s'inspirent de l'engrais français.
18:13– Mais je vois très bien votre vision exigeante de l'intégration,
18:16d'ailleurs vous le dites à nouveau dans le livre,
18:18vous dites, faites attention à ne pas devenir des français de contrefaçon,
18:20c'est votre terme, une phrase qui mérite au moins d'être claire,
18:25et vous le dites, et vous le dites à nouveau,
18:27il vaut mieux être un grand marocain, on raconte l'Algérien,
18:30qu'un français de pacotille, un grand marocain,
18:33alors il a vocation à retourner dans son pays, le grand marocain.
18:35– Très bonne question, très bonne question.
18:38Moi je pense qu'il n'y a pas de place,
18:41vous voulez vraiment ce que je vous dirai la vérité,
18:45je ne vais pas exiger de quelqu'un qu'il aille faire la révolution au Maroc,
18:49ou qu'il aille même faire des affaires au Maroc,
18:53parce qu'il n'y a pas beaucoup de place, l'économie est toute petite.
18:56– C'est pas ce que disait votre roi Hassan II,
18:57qui disait de son vivant qu'il voulait que les marocains qui étaient en France,
19:01une fois qu'ils avaient été formés, reviennent au Maroc,
19:03il y a de la place au Maroc.
19:04– Pas beaucoup, pas beaucoup.
19:07– Attention, je vais revenir sur…
19:10en fait comme toute question humaine,
19:12on vit une époque vertigineuse et merveilleuse
19:14parce que vous avez une diversité de cas.
19:16Il y a un marocain né dans le 95,
19:18donc pour la gauche et pour le mainstream, il est français,
19:22il est né dans le 95, il a fait ses études en France,
19:25primaire, collège, lycée, merci la France,
19:27ça c'est un service que vous devriez facturer au Maroc.
19:31Il a inventé un moteur à hydrogène, qu'il a présenté au Maroc,
19:36c'est symbolique, il ne l'a pas présenté en France,
19:37il l'a présenté au Maroc.
19:38Et là, il fait le tour du monde de Pininfarina, Ford,
19:41les Chinois, pour passer en phase industrielle.
19:43Ce type est un génie, un génie, ça c'est le marocain amélioré.
19:47Moi, très sincèrement, je m'en fiche s'il a des papiers français ou pas.
19:52Tant qu'il produit de la puissance, tant qu'il est heureux, ça me va bien.
19:56Maintenant, vous avez…
19:58donc ça c'est des cas, mais ils sont rares.
20:00Le retour au Maroc, je ne vais pas vous dire n'investissez pas au Maroc,
20:03mais je vous dis, le Maroc, c'est un problème d'identité aussi.
20:06Tous les peuples ont un problème d'identité ou une solution identitaire.
20:10Il y a un problème d'identité, nous avons la corruption,
20:13nous avons le clientélisme, nous avons le népotisme.
20:15Donc, quelqu'un qui a grandi en France, investir au Maroc,
20:18moi je lui dis, vas-y, mais avec des précautions,
20:20parce que ça ne va pas être la France.
20:23Il faudra s'adapter aux mœurs locales, que je déplore,
20:27mais je ne vais pas… il faudra s'adapter.
20:29Mais, pour refaire de la poétique au Maroc, au fond de moi-même,
20:34je vous le dis très sincèrement, peu importe les conséquences,
20:37vous me livrerez des oranges en prison.
20:43En France, on peut encore sauver la France, c'est déjà un peu trop tard,
20:47mais on peut encore faire quelque chose des vestiges,
20:50de ces magnifiques vestiges de l'identité française et de cette diversité.
20:53Je fais ce pari-là, on peut encore construire quelque chose,
20:55il faut beaucoup de courage.
20:56Le Maroc, c'est trop tard dans un sens,
20:58parce qu'il faut tout refaire.
21:01Et je suis un des rares qui disent ça,
21:03parce que si vous trouvez un Marocain éduqué, il va vous dire,
21:06le Maroc, les autoroutes, les ronds-points, le TGV,
21:09mais moi je le dis très sincèrement, c'est magnifique, magnifique.
21:13Qu'est-ce qui importe moi ?
21:16Moi, il m'importe l'être humain.
21:17Le grand péché des pays d'Afrique du Nord,
21:19c'est qu'on se fiche complètement de l'être humain.
21:20On investit sur du béton et du TGV, c'est bien, mais c'est du maquillage.
21:24Il y a… oh là là, je vais dire des choses que je vais regretter.
21:27Il y a un proverbe marocain qui dit,
21:29passer du rouge à lèvres sur de la morve.
21:31Imaginez, nous les Africains, noirs et les Arabes,
21:36nous nous méfions de l'être humain,
21:38pour plein de raisons qu'on n'aura pas d'abordé.
21:40Donc, on est rassuré par le hardware, par l'infrastructure,
21:44le béton, les ponts, les viaducs, c'est bien.
21:47Mais le problème au Maroc, et partout ailleurs dans ces pays-là,
21:51c'est l'individu.
21:52Et l'individu, c'est la grande résistance.
21:53Et vous, les Français, vous avez vaincu l'individu,
21:56grâce au christianisme, la royauté, l'État.
21:59Vous avez l'individu docile, trop docile.
22:01Vous avez l'individu discipliné, trop discipliné, gentil, trop gentil.
22:05Nous, il n'est pas comme ça.
22:06Parce que nous étions dans des milieux tribaux, féodaux,
22:08où l'État était inexistant, en Algérie.
22:10Même au Maroc, l'État, dans ses belles années,
22:14il couvrait le pays, mais en général était limité à Essaouira,
22:17Tétouan, les grandes villes, Fès, Marrakech.
22:20Mais le Maroc profond, celui de mes grands-parents,
22:23ils voyaient l'État une fois tous les dix ans, pour ramasser l'impôt.
22:26Et encore avec le fouet, parce que la caravane de la P. Salaharqa,
22:30c'est-à-dire l'expédition punitive, elle passait.
22:33Donc, moi, j'aime trop l'être humain pour leur dire, faites-ci ou faites-ça.
22:37Je leur dis, les gars, ouvrez les yeux.
22:40– Écoutez, il nous reste malheureusement peu de temps.
22:42– Bien sûr.
22:43– On reviendrait de risque, parce que de toute façon,
22:45c'est toujours un plaisir de vous recevoir sur TVL, vous le savez.
22:47L'identité doit être au cœur des préoccupations françaises.
22:50Si le pays veut retrouver son influence et sa cohésion, on a bien compris.
22:53Si on tient compte de vos recommandations, des préconisations d'un livre
22:56qui tourne des fois un peu au développement personnel, on est d'accord.
22:59À quoi ressemblerait, selon vous, la France,
23:02qui aurait réussi à retrouver son identité dans 20 ans, dans 30 ans ?
23:05Comment vous la voyez ?
23:06Et est-ce qu'elle en est capable ?
23:07Est-ce qu'elle en est plus capable que d'autres pays occidentaux ?
23:10Est-ce qu'elle est toujours la fille aînée ?
23:11– Ouf ! Malheureusement, elle est devenue la fille aînée de la gauche.
23:14Elle a remplacé le christianisme par une religion de gauche.
23:17C'est pour ça qu'on le sent moins bien parti, moins avantagé que les Américains,
23:22qui ont quand même gardé le protestantisme.
23:23Ultralibéral, capitaliste, la religion de l'argent aussi,
23:26mais au moins, ils peuvent divorcer avec le wokeisme plus facilement que nous.
23:30Nous, on a tué le christ, malheureusement, et on a mis à la place Côte-Bendite.
23:33Côte-Bendite, BHL, Bourdieu, Badinter.
23:37Donc, c'est difficile de nous libérer de cette prison mentale.
23:40Et moi, je m'en suis libéré, c'est ma femme qui m'a libéré.
23:42Peut-être que les femmes françaises,
23:44devant autant de faits divers, de viols de Louise et d'Elias,
23:47peut-être qu'elles se réveilleront avant les hommes.
23:49Maintenant, dans 20 ans, que peut être la France ?
23:52– Mon projet, à titre de langage que moi,
23:55retour à la figure de l'honnête homme.
23:59C'est un homme, c'est un modèle français, un idéal français,
24:02qui se défend lui-même.
24:03Donc, il fait un peu de boxe.
24:06Il lit lui-même, il écoute TVL parce qu'il s'est réinforme,
24:09il n'a pas besoin de lire Le Monde et Libération.
24:12Et il est autonome financièrement.
24:13Il détecte le bien et le mal.
24:15Il sait qui l'enfume.
24:16Donc, quand il voit le gouvernement, il sait que c'est l'ennemi.
24:18Aujourd'hui, vous avez plein de naïfs qui ont fait Bac plus 10
24:21et qui me disent que Macron a quand même bien géré la pandémie.
24:24On en est là.
24:25Ils sont complètement à l'ouest.
24:26Donc, c'est un honnête homme.
24:27Et une partie de l'immigration, moi j'appelle ça de mes voeux,
24:31qui rejoint le peuple de souche,
24:33qui est le peuple légitime du pays, hégémonique,
24:34il doit toujours garder son hégémonie culturelle,
24:36il doit fixer le cap, toujours.
24:38Sinon, ça deviendra le Maroc ou l'Algérie.
24:40À ce moment-là, je reste chez moi.
24:41Si c'est pour vivre entre les miens, je reviens chez moi.
24:44Ils seront toujours plus authentiques et la saveur sera là.
24:47Ce peuple d'immigrés, il faudra l'amalgamer avec vous par le projet
24:51et non pas par le sang.
24:53Parce que l'islam est trop fort, il est trop fort.
24:57Très difficile de faire l'amalgame par le sang, me semble-t-il.
25:00Un exemple, ce sera la fin.
25:02Comme je suis un bourgeois qui travaille à la maison,
25:04je fais du vélo d'appartement, dans une salle de sport, évidemment.
25:08– Du bobo, t'es pas bourgeois.
25:09– Oui, bobo, pardon, il ne faut pas dire la vérité.
25:13Donc, on est une vingtaine.
25:15Il y a un prof qui crie des instructions et la musique est très élevée.
25:17On a 45 minutes, on en sort avec le cœur qui bat et on a mal aux fesses.
25:22Eh bien, on le fait avec des inconnus, des parfaits inconnus.
25:25Eh bien, au bout de 45 minutes, ce sont mes frères et mes sœurs.
25:28Parce que nous avons vécu une épreuve ensemble.
25:31La même chose s'est passée en 14-18 et 39-45 avec des tirailleurs sénégalais.
25:36On a besoin peut-être d'une guerre ou d'un projet ambitieux extérieur
25:40pour amalgamer les gens.
25:41Parce que le sang ne se fera pas, l'islam est trop fort, il y a une distance raciale.
25:47Moi, j'aime bien le métissage parce que je vis au Brésil.
25:49Mais il y a une distance raciale quand même qui est là.
25:51À part quelques cas, l'amour peut foudroyer les gens.
25:53Moi, je pense qu'il y a un projet plutôt international
25:55pour amalgamer les gens qui veulent s'amalgamer.
25:57Sans les obliger à une chimère qui est l'assimilation parfaite
26:00parce qu'on le voit bien qu'ils ne s'assimilent pas.
26:02– Identité d'abord.
26:03La poursuite de cette discussion est dans cet ouvrage que je vous invite à lire
26:06et que beaucoup de personnes lisent avec intérêt
26:08parce que c'est vraiment un témoignage très personnel
26:11et qui sort complètement des sentiers bêtes.
26:13L'être ouvert d'un immigré au français qui ne veut pas disparaître.
26:16Toute dernière question, vous êtes réconcilié avec le Maroc ?
26:18Ça va arriver un jour ?
26:19– Ça arrivera, je suis tombé sur…
26:23Je tombe sur le problème dans les pays…
26:25– C'est une question personnelle.
26:26– Bien sûr, c'est dans le livre.
26:28Je suis réconcilié avec mon père, ma mère, c'est déjà beaucoup.
26:31Avec mon village, je revendique mes racines paysannes.
26:34Le problème, c'est qu'au Maroc, vous avez…
26:38Nous avons le même phénomène qu'en France.
26:39Nous sommes colonisés par des médiocres ambitieux,
26:42pour ne pas dire des enfoirés, dans tous les domaines.
26:44Haut en bas, au milieu, en haut.
26:46Et j'ai du mal à gérer ça parce que je suis trop français, trop cartésien.
26:50C'est pour ça que je dis, j'en appelle personne à aller là-bas,
26:53ceux qui ont grandi ici, parce qu'ils sont déjà francisés.
26:55Et là-bas, c'est une autre software.
26:57Donc moi, j'ai beaucoup souffert avec ça
26:59parce que moi, je suis très premier de la classe, gentil garçon, voilà.
27:03Mais j'ai trouvé des grands Marocains, actuellement.
27:07J'ai trouvé des grands Marocains, j'en parle d'un
27:08qui travaille dans une municipalité que je ne citerai pas,
27:11de tous les domaines, pas forcément des francophones,
27:15et qui sont en train de me réconcilier avec mon pays.
27:17Parce qu'ils ont cette espèce de…
27:24ce qui manque un peu parfois en Occident,
27:25ils ont… le lien s'établit très facilement.
27:28Il y a une espèce de compagnonnage, au fait.
27:30– Escalier, vous êtes jeune, très jeune.
27:33Au jour dernier, où est-ce que, ce dernier jour,
27:36où est-ce qu'on souhaite être enterré ?
27:38En France, au Brésil, au Maroc, en Chine ?
27:41– Sans aucune hésitation, au Brésil, sans aucune hésitation.
27:45Après, c'est Dieu qui décide.
27:46Peut-être que ce sera dans un avion, quelque part.
27:49Non, non, mais je… ouais, je pense que…
27:54– Pas dans la terre de vos pères ?
27:56– Non, je suis déjà… j'ai assez pris, j'ai assez pris.
28:01Là, j'ai besoin de sédimenter tout ça, j'espère y arriver,
28:04et de prendre tout ça.
28:05Je pense que j'ai une vocation vraiment internationale.
28:08Si Dieu me prête vie, et si ce livre vend bien,
28:11moi, j'aimerais bien être l'ambassadeur de cette cause-là,
28:13de réconcilier les identités,
28:16au lieu de rentrer dans un rêve globaliste stupide,
28:19Starbucks, ou de gauche, la laïcité, tout ça.
28:22Non, je pense qu'il y a un truc à faire,
28:24parce que les Marocains ont le même problème que vous avec l'identité.
28:27Bon, vous, vous voyez l'islam qui vous envahit,
28:28mais nous, on a TikTok, on a la drogue,
28:31le cannabis et toutes les drogues de saleté qui arrivent.
28:34Nous avons été déracinés du monde paysan, on nous a mis en ville,
28:39ce qui fait que la famille marocaine qui a cuit compte 20 personnes,
28:41elle est dans un petit appartement.
28:42On a un taux de divorce stratosphérique,
28:44multiplié par au moins 3 depuis 10 ans.
28:47Nous avons un problème d'islam.
28:49Notre islam n'est pas l'islam saoudien que nous pratiquons aujourd'hui,
28:51qui arrive par Al Jazeera.
28:53Notre secteur audiovisuel est incapable,
28:55je refais, je redis, incapable de contrer Al Jazeera,
28:59parce qu'il n'attire pas les meilleurs.
29:01Pourquoi il n'attire pas les meilleurs ?
29:02Parce qu'un bon journaliste, on est chez TVL,
29:03il y a des bons journalistes, il pense par lui-même.
29:06Au Maroc, on a peur de penser par nous-mêmes.
29:09Va que je froisse le ministre et je perds ma carrière.
29:13On est comme ça, c'est pour ça qu'on n'est pas un pays développé.
29:15Ce n'est pas à cause de l'Algérie ou d'Israël ou de la France.
29:17L'Algérie, c'est pareil.
29:18Les Algériens, c'est des Marocains qui appuient sur l'accélérateur,
29:21donc tout est grossier.
29:22Mais c'est la même chose, nous avons peur de l'être humain.
29:25Un journaliste, il faut lui donner la liberté de penser,
29:27donc de se tromper.
29:29Nous, on ne peut pas se tromper, donc qu'est-ce qu'on fait ?
29:30On fait de la propagande.
29:32Donc, on n'arrive plus à nous réinventer.
29:37C'est pour ça que je suis assez pessimiste sur le Maroc.
29:39Mais bon, rares sont ceux qui vont dire ça.
29:41– On transmettra le message à Mohamed et Moulay Hassan
29:44qui écouteront avec intérêt la description que vous faites de…
29:47– Bien sûr, j'aime mon pays, ce n'est pas le problème.
29:49Mais c'est au-delà du politique, c'est l'âme.
29:53Qui est assez puissant pour toucher dans l'âme d'un pays ?
29:56Un prophète, une sainte.
29:58Nous avons au Maroc les marabouts, qui peuvent être des hommes.
30:02En général, c'est des hommes ou des femmes.
30:03Moi, je réponds aux marabouts de Sidi Abdallah, près de Sefrou.
30:06Là, on touche l'âme.
30:07Vous voyez la complexité du truc ?
30:09Au Maroc, nous avons la même maladie qu'en France.
30:11Ça, c'est un peu votre faute, mais ce n'est pas grave.
30:13On a foncé dessus.
30:14On a la maladie des polytechniciens et des ingénieurs.
30:17C'est-à-dire qu'on réduit tout à un business plan.
30:20Aujourd'hui, ceux qui ont le vent en peau pour le Maroc,
30:21c'est les financiers.
30:23Ils ne comprennent rien,
30:24parce que le blocage au développement, c'est l'âme humaine.
30:26Et pour la toucher, il faut des littéraires
30:27et des gens qui font de la spiritualité.
30:29– Voilà, et tout ça, c'est le diplômé de l'EDEC
30:31et de Centrale Supélec qui nous en parle.
30:32– Il n'y a pas mieux qu'un repenti.
30:34C'est le repenti qui vous dit la vérité de l'autre côté.
30:37– Voilà, c'est l'histoire d'un repenti.
30:38Merci, Dries Ghali.
30:39– Merci.