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L’humoriste, qui sera maîtresse de la 14e cérémonie des Magritte ce samedi soir, s’est livrée face aux lectrices et lecteurs au sein de la rédaction.

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00:00:00Bonsoir. Bonsoir à tous et à toutes. Merci d'être ici aussi nombreux ce soir. Donc je m'appelle Christophe Berty.
00:00:13J'ai la chance et l'honneur d'être le rédacteur en chef du journal depuis très longtemps, près de 12 ans.
00:00:19Et en fait, si nous nous sommes réunis aujourd'hui ici, c'est pour deux raisons. La première, c'est parce qu'on a décidé au soir
00:00:26de se rapprocher de nos lecteurs et d'organiser ce genre de réunion. Je vois certains dans la salle qui ont participé en 2024
00:00:33aux 13 événements qu'on a faits, notamment ici et aussi dans d'autres endroits. On a vraiment la volonté de rapprocher
00:00:40le lecteur de notre projet éditorial et donc pouvoir vous offrir – entre guillemets – des soirées comme celles-ci en échangeant
00:00:47avec vous et en partant de vos questions. Les abonnés du soir ont eu l'occasion, en s'inscrivant à cette soirée,
00:00:52de poser des questions. Je me ferai humblement votre porte-parole pendant cette soirée. Et la deuxième raison
00:00:59pour laquelle on est ici, c'est que depuis très longtemps déjà, on est partenaire, fier et fidèle des Magritte du cinéma,
00:01:07qui auront lieu samedi. Et donc dans ce cadre-là, on a la chance, grâce aux organisateurs des Magritte, d'avoir en exclusivité
00:01:15la présentatrice, la maîtresse de cérémonie, parfois le Magritte d'honneur, le président ou la présidente de la cérémonie.
00:01:22Et donc l'année passée, nous avions eu l'honneur ici d'avoir Boudi Lanners, qui avait fait une masterclass. Cette année-ci,
00:01:29on a encore plus de chance et encore plus d'honneur, puisque nous avons avec nous ce soir Charline Vanhoenacker.
00:01:34Je vous demande de l'accueillir.
00:01:35Bonsoir, Bruxelles !
00:01:45Charline a peu de voix. Je n'ai pas envie d'être responsable du fait que ça se passe mal samedi. Donc je vais faire les questions
00:01:52et les réponses. Vous la ferez en mime, la soirée des Magritte. Je vais apprendre le langage des signes d'ici samedi. Ça va le faire.
00:01:58Alors, Charline, bonsoir. Bonsoir, Christophe. Bienvenue chez nous. T'es un peu chez moi. J'ai commencé ici.
00:02:04Bienvenue chez vous. Alors Charline a commencé ici. Elle a été journaliste au soir. Et on a retrouvé des éléments de ce moment.
00:02:11Antoine, Antoine qui organise la soirée avec moi. Est-ce que vous la reconnaissez ?
00:02:18Oui, c'est quand même...
00:02:19Ah là là, mais j'ai quel âge ?
00:02:21C'est 12 ou 13 ans, je ne sais plus. Donc Charline, alors il y a Béatrice Delvaux que vous aurez reconnue au centre,
00:02:28à qui je me suis permis de dire tout à l'heure qu'il y avait eu, disons, une évolution capillaire chez elle.
00:02:33Et en fait, la plupart des gens sont encore au soir aujourd'hui. Est-ce que vous vous souvenez de cette photo et surtout de ce moment, Charline ?
00:02:39Oui, oui, oui. Elle a dû être prise à Paris.
00:02:42Exactement.
00:02:43C'était la veille d'une élection présidentielle, probablement. Et ça devait être un entre-deux-tours.
00:02:52Et la rédaction du soir s'était installée à Paris. Et on a travaillé en équipe resserrée pour vivre ce grand moment d'histoire.
00:03:02Puisque je pense que la fois où Nicolas Sarkozy a été élu, c'était à la fois un grand moment d'histoire de la rigolade essentiellement.
00:03:12Donc à ce moment-là, j'étais encore journaliste. Et oui, j'ai fait mes débuts au soir. C'est le premier média qui m'a accueilli.
00:03:20Pour vous dire qu'on en était déjà audacieux à l'époque. Comment ça s'est passé ? Racontez-nous un peu votre vie au soir.
00:03:25Ma vie au soir ? Déjà extrêmement mal payée. J'étais exploitée. C'est là que j'ai développé mon côté syndicaliste.
00:03:34Non, j'étais très bien accueillie. J'avais fait mes études à l'université de Bruxelles. Et ensuite, j'ai poursuivi mes études de journalisme à Paris.
00:03:42Et après un an à Paris, il fallait faire un stage. Et j'ai écrit au soir, qui m'a volontiers accueillie. Et j'ai fait un premier été où j'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup écrit.
00:03:54J'étais au service Société, en plein cœur de la rédaction. Et tout de suite, on m'a laissé commencer à écrire dans le journal. Le fameux, entre parenthèses, ST, stagiaire.
00:04:07— Alors c'est pas Jean-Pierre Foucault, ici. Mais on a retrouvé le premier article de Charline au soir. Alors physique... Ça a mal passé, la technologie de l'app.
00:04:17Mais le titre était « Le fouet passe le mur du son. Un Belge explique son claquement ». Vous aviez déjà quand même un côté un peu particulier, non ?
00:04:26— C'est là qu'on voit que j'étais tout terrain. Et c'est là que... Là, je reconnais bien le côté... La physique, tu maîtrises ? Oui, bien sûr.
00:04:35Et j'ai fait ça toute ma carrière, d'ailleurs jusqu'au Magritte. Tu crois que tu pourrais présenter les Magrittes ? Oui, bien sûr. Grosse crâneuse, en fait.
00:04:44Il faut toujours dire oui, et puis après, on se débrouille. C'est un petit conseil que je vous donne dans la vie. Oui, c'est mon tout, tout, tout premier papier.
00:04:52Et là, je reconnais bien ce qu'on m'a bien appris à l'école de journalisme à Paris, c'est-à-dire commencer par une phrase...
00:05:02Genre une phrase qui claque, une accroche, on dit. Une accroche... — Interpeller le lecteur.
00:05:06— Interpeller le lecteur, que dans les 5 premières lignes, on comprenne à peu près déjà où on va, que ça accroche. Ensuite, on développe.
00:05:14Et puis il faut une bonne chute. Et finalement, c'est ce qu'on demande en humour aussi, ou même dans une cérémonie des Magrittes,
00:05:19de faire une bonne entrée, un bon développement, et puis de terminer par une chute. — En gros, tout doit être bien, quoi.
00:05:25— Oui. Mais voilà. Surtout l'entrée, la sortie. Oui, oui. Je me souviens très très bien. Je me souviens même avoir le lendemain
00:05:32découpé l'article dans le journal. Et j'ai ça chez moi à Paris dans un classeur avec mes premiers articles du journal de France.
00:05:40— C'est vrai ? — Ah oui, bien sûr. Évidemment. C'était un honneur. Déjà, c'est le journal familial. Ça l'est toujours.
00:05:45Je pense que ma grand-mère a dû être à un moment l'abonnée la plus âgée du journal Le Soir. Donc elle est décédée pas cet été
00:05:54mais l'été d'avant, à 101 ans et demi. Et à 101 ans, elle lisait encore le journal Le Soir avec une loupe. Et mon grand-père,
00:06:02qui est mort 20 ans avant... Je commençais mes études de journalisme à Paris. Et j'allais faire un stage au soir.
00:06:10En fait, je pense que mon grand-père, il m'a pas vu écrire dans Le Soir. Mais il m'avait demandé « Qu'est-ce que tu veux faire ? ».
00:06:16J'avais dit « Journaliste ». Et comme c'était le journal de la famille, il disait « Mais alors il faudra un jour que tu essaies d'être
00:06:23rédactrice en chef au soir ». Je dis « Bon, on va déjà essayer d'être stagiaire ». Et d'ailleurs, il y a une histoire familiale
00:06:30entre le journal Le Soir et ma famille parce que mon grand-père a été prisonnier politique pendant la guerre. Il a d'abord été arrêté à Saint-Gilles.
00:06:37Et il a croisé là-bas – je parle sous ton contrôle – Marie-Thérèse Rossel. Et donc il y a un attachement très, très, très, très fort
00:06:52du journal à ma famille réciproquement parce que mon grand-père l'a croisé en prison. Et donc le fait que j'entre stagiaire au soir
00:07:01a été, je pense, pour nous tous un grand honneur.
00:07:05Merci. Merci, Charline. Marie-Thérèse Rossel, grande figure de l'histoire du journal. Donc petite fille – ce n'est pas prévu, on n'a pas prévu ça.
00:07:13Ouais, j'espère que t'as bossé le volet historique, parce que sinon, on a la merde.
00:07:15Donc petite fille du fondateur du Soir, Emile Rossel, et directrice pendant la guerre. Et donc les Allemands ont perquisitionné, pris le journal,
00:07:26qui est évidemment pour eux un événement de propagande. Alors l'histoire se répète. Mais donc le Soir, sans doute, était un élément,
00:07:33évidemment, qui vendait plusieurs centaines de milliers d'exemplaires à l'époque en Belgique. Et donc les Allemands l'ont pris pour la propagande.
00:07:39Et Marie-Thérèse Rossel, dans les deux sens du terme, a refusé de collaborer et donc a défendu des journalistes qui ont refusé d'écrire pour les Allemands.
00:07:49Et il y a ce fameux épisode – peut-être que certaines ou certains d'entre vous le savent – du soir volé et du faux soir.
00:07:55Donc on appelait le soir volé, en fait, ce que les Allemands avaient fait. Et certains journalistes courageux ont fait en fait un faux soir.
00:08:03En novembre 1943, ils ont trouvé un imprimeur. Ils ont écrit des articles. C'était un petit peu du fact-checking avant que ça s'appelle comme ça.
00:08:11Ça peut revenir. Il va y avoir un soir volé 2 dans quelques années.
00:08:15Et ils ont écrit et ils ont réussi à distribuer dans une bonne partie des librairies à Bruxelles ce soir. Ça peut dire que les Allemands étaient fâchés.
00:08:27Et je dis ça parce qu'il y a la photo de Marie-Thérèse Rossel dans l'entrée du journal au deuxième étage. Pourquoi ?
00:08:32Parce que la plupart des journalistes qui ont écrit ça ont été poursuivis par la Gestapo, arrêtés, envoyés dans les camps.
00:08:37Et certains ne sont pas revenus. Donc je vais pas plomber l'ambiance. Mais c'est vraiment pour dire que...
00:08:42C'est bien pour dire que d'abord, un, des journalistes ont payé de leur vie à l'époque le fait de travailler pour le soir.
00:08:47Ça doit nous faire réfléchir, nous, aujourd'hui, qui y travaillons. Et deux, qu'on a « résisté », entre guillemets, et que certains ont – je répète – payé ça leur vie.
00:08:59– Sans transition. – Et tout ça à partir du claquement du fouet. C'était de là qu'on était partis. Vous voyez, cette soirée peut nous mener très loin.
00:09:05– Oui, la soirée va être bien. Alors cette soirée, on l'a découpée. Je remercie Marine Bouisson, la chef du pôle culture, au soir, qui doit prier là-bas.
00:09:14Bonsoir, Marine. Elle a pris vos questions. Donc une grande partie d'entre vous ont pu poser des questions. Et donc on les a analysées en 4 thèmes.
00:09:23Alors la question qui a le plus revenu – je te le dis déjà, comme ça, c'est fait, tu peux te préparer –, c'est « Qu'est-ce qu'il en est d'Alex Vizorek ? ».
00:09:30Ça, ça passionne les gens. Je crois qu'on a dû te le poser environ 1 200 fois. Mais je ne vais pas éviter de te la poser ce soir.
00:09:37– Et c'est là, je me dis, c'est quand même fabuleux. On est en 2025. Et il faut que je sois associée à un mec absolument. – Incroyable.
00:09:44– C'est vraiment « La femme seule ne peut pas exister sans l'homme que de Vizorek ». C'est ça que ça dit, monsieur. Mais je comprends bien.
00:09:51– Évidemment. On a pris 4 grands thèmes. Forcément, le cinéma et le cinéma de chez les manipules. – Je vais répondre à la question. Il va très, très bien.
00:09:58– Tu le comprends tout à l'heure. Le deuxième thème, France Inter. Vous écoutez beaucoup France Inter et vous écoutez beaucoup Charline.
00:10:04Donc forcément, on a des questions là-dessus. Le troisième thème, ça n'étonnera pas, c'est la politique et l'humour.
00:10:09Et le quatrième thème, qui est quand même un peu lié, c'est la liberté d'expression, dont on peut dire que c'est vraiment un thème d'actualité.
00:10:16Donc ce que je te propose, c'est de commencer classiquement avec des questions qu'on a dû te poser depuis que tu as accepté ça.
00:10:21C'est pourquoi tu as accepté de présenter « Les Maghrites » ?
00:10:25– Alors, c'est un grand honneur pour moi d'être MC, maîtresse de cérémonie des Maghrites du cinéma belge.
00:10:32C'est une belle responsabilité et un terrain de jeu très excitant.
00:10:37D'abord, j'ai à cœur de mettre en valeur le cinéma belge que je trouve extrêmement audacieux, poétique, jeune, plein d'alent.
00:10:49Et le cinéma français est formidable aussi.
00:10:53Mais je dirais que, vu la taille de notre pays et les moyens dont on dispose, etc., le cinéma belge m'a toujours épatée.
00:11:04Je l'ai découvert, alors là encore hommage au journal Le Soir, c'est marrant, mais moi je viens de la Louvière,
00:11:09donc le cinéma qu'il y avait dans ma ville à la Louvière passait surtout des, je dirais, des blockbusters,
00:11:13c'est peut-être un peu caricatural, mais après tout, la caricature, c'est mon métier, donc vous ne m'en voudrez pas.
00:11:18Et je n'avais pas forcément accès, hormis par la télévision, à un cinéma, voilà, moins commercial, je dirais.
00:11:26Et quand le journal Le Soir m'a envoyé au festival de Cannes pour suivre les Belges qui étaient à Cannes, etc.,
00:11:31j'ai découvert, alors c'est marrant, j'ai découvert mon cinéma, le cinéma belge à Cannes.
00:11:36Et autant francophone que flamand, je me suis dit, waouh, mais on sait faire ça, nous ?
00:11:41Et je m'en souviens comme d'une révélation avec beaucoup d'émotion.
00:11:45Et donc les Magritte, je les regarde depuis très très longtemps, même depuis que je suis en France,
00:11:52je jette toujours un œil, évidemment, dessus.
00:11:55Et cette année, avant, je me sentais moyen prête, je sais que c'était une idée qui était un petit peu dans l'air,
00:12:05l'équipe était un petit peu venue de prendre la température, mais j'étais très accaparée par France Inter,
00:12:10à l'époque, j'étais productrice d'une émission qui était une émission de bande.
00:12:14Et donc, c'est vrai que quand on a les Magritte qui se projettent, ça vous colonise l'esprit.
00:12:20C'est-à-dire que vous y pensez quand même matin, midi et soir, parce qu'il faut être à la hauteur de ce moment-là,
00:12:24il faut être à la hauteur, c'est quand même du travail de très longue haleine, quoi, ne fût-ce qu'un court-métrage.
00:12:30Et puis les longs-métrages, je suis tellement admirative de ces artistes, de ces gens qui parviennent à aller au bout de leur projet,
00:12:39qu'il fallait que je me sente prête et que je puisse avoir l'esprit colonisé par ça.
00:12:45Et depuis cette année que j'entame un peu ma carrière solo, j'ai eu un peu plus le temps d'y réfléchir.
00:12:51Et puis c'est un terrain de jeu très excitant. Moi, je suis une fille de radio, en fait,
00:12:55donc je ne suis pas une fille du visuel, je ne suis pas une fille de spectacle, de salle, etc.
00:13:00Donc je ne me sentais pas les épaules pour le faire. Il y a des gens bien plus talentueux que moi pour le faire.
00:13:04Je pense que c'est la première fois que ce n'est ni une comédienne, actrice, ni une ou un humoriste.
00:13:09Voilà, donc c'est une prise de risque. Et c'est à la fois une prise de risque et à la fois peut-être l'occasion, je vais essayer,
00:13:18d'amener quelque chose d'un peu différent peut-être, puisque moi, je ne suis ni télé, ni actrice, ni humoriste, ni scène.
00:13:26Comme je viens de la radio, pour moi, il y a un nouveau terrain de jeu très excitant.
00:13:30Et donc, j'ai des idées qui ne sont pas formatées par un tel ou tel métier.
00:13:37Donc je vais tenter parfois de vous surprendre. On verra si c'est le cas ou pas, parce qu'il y a un côté qui peut être assez protocolaire.
00:13:45Et moi, j'aime bien jouer avec le cadre. Donc dès qu'on m'offre quelque chose qui est un peu protocole, j'aime bien jouer avec le protocole.
00:13:51Donc j'ai envie de jouer, de m'amuser. Et si je m'amuse, on va s'amuser tous ensemble, je pense.
00:13:56Alors, on est entre nous ici, ça ne sort pas d'ici, mais on aimerait quand même en savoir un peu plus.
00:14:00Ça va être quoi? Vous diriez un scoop, évidemment.
00:14:03C'est mon métier. Ça veut dire quoi, une cérémonie resserrée ou une cérémonie rythmée?
00:14:08Comment tu imagines ça? Qu'est-ce qui va se passer?
00:14:12Venant de la radio, normalement, j'ai une horloge dans le ventre.
00:14:18Donc quand je regarde un programme, quand je regarde un film, quand j'écoute une émission,
00:14:23j'ai un espèce de rythme comme ça.
00:14:27Donc, j'espère pouvoir le traduire dans cette cérémonie et que cette cérémonie soit rythmée et qu'elle vous emmène pas trop tard non plus.
00:14:37Donc, je vais me mettre un défi de passer sous la barre des 12 heures de direct.
00:14:43Ce sera beaucoup moins de d'habitude.
00:14:47Et puis, qu'est-ce que je peux vous dire que oui, je vais essayer de m'affranchir à certains endroits du protocole,
00:14:55comme je le disais, autant visuellement que peut être dans le propos, que dans la forme.
00:15:02On va essayer d'en faire à certains égards un petit laboratoire pour des choses, voire tenter des choses.
00:15:11Mais vraiment, le sel de ces soirées, c'est quand même de vous laisser des surprises.
00:15:17On est déçus, c'est bien gentil, mais peut être qu'au fil de tes questions, je vais pouvoir dévoiler quelque chose.
00:15:23Si je suis assez bon, bien sûr.
00:15:26Alors, je me fais toujours le porte parole de nos lecteurs et lectrices, parce que tu as un modèle.
00:15:31En fait, tu t'es dit Florence Forestier au Césaire, c'était sympa ou tu te dis, tiens, c'était moyen.
00:15:36Les Oscars, c'était bien, les Oscars, ça, c'est moyen aussi.
00:15:41Non, non, je n'ai pas pour habitude d'avoir des modèles.
00:15:45C'est mon modus operandi, c'est d'essayer de m'affranchir des modèles et d'essayer de faire quelque chose qui me ressemble.
00:15:52Donc voilà, cette cérémonie, elle va ressembler aux Magritte, parce que les Magritte existent depuis, ce sera la quatorzième année quand même.
00:16:01Donc, ils ressemblent à l'équipe qui la fabrique, à l'union des producteurs.
00:16:10Mais évidemment, moi, je ne peux pas faire des choses qui ne me ressemblent pas.
00:16:13Donc, on a trouvé un accord et on a tout de suite été OK sur le fait que si on me demandait à moi d'animer cette cérémonie, il fallait aussi qu'elle me ressemble.
00:16:21Donc, tout ce que vous, l'image que je peux renvoyer et ce que vous connaissez de moi, normalement, vous allez le retrouver dans cette cérémonie.
00:16:30Je vais essayer que cette cérémonie ne m'avale pas, mais que je ne l'avale pas non plus et que ce soit un hybride entre mon style et le style des Magritte, par exemple.
00:16:39On est impatients d'être samedi pour voir ça. Tu as mis la barre haut. Donc, toi-même, tu t'es mis la pression.
00:16:45Bien sûr, évidemment, on se met la pression. Donc, je n'ai pas de modèle, mais bien sûr, j'ai regardé ce qui s'est fait avant.
00:16:53J'ai regardé la cérémonie, évidemment. Alex était MC. J'en ai vu d'autres. J'ai eu l'occasion deux fois d'être remettante.
00:17:03Donc, j'ai pu voir de l'intérieur comment ça fonctionnait. Ça m'a pas mal aidée pour imaginer les choses.
00:17:09Je n'ai pas le talent de Florence Foresti, d'un Jérôme Commander ou d'une Valérie Lemercier, mais je vois très bien comment ils font.
00:17:20Je n'ai pas leur talent. J'espère avoir d'autres atouts différents, mais je dirais que peut-être toute proportion gardée parce qu'il est vraiment là.
00:17:32Et moi, je débute, mais j'ai peut-être plutôt un style hybride entre Antoine de Cône avec un peu d'esprit de flègme tant que je pourrais.
00:17:43Et je vais essayer de mettre le plus de moi. Ça va être pas mal. On peut peut-être encourager quand même pour Samedi parce que je n'ai jamais fait.
00:17:53Je ne suis pas capable de le faire, mais je sais à quel point c'est difficile. Alors, tu en as déjà un peu parlé, mais le cinéma belge, quand on en parle,
00:17:59on peut le voir de deux manières. Soit on se dit que c'est un cinéma un peu austère, un peu social, ou soit on se dit que c'est un cinéma quand même très moderne
00:18:07qui ose dans son approche des sujets, des éléments que peut-être le cinéma français n'ose pas de la même manière. Je pense que tu as clairement choisi ton camp.
00:18:14Ah oui, moi, j'ai tout de suite découvert le cinéma belge et ça ne s'est jamais démenti depuis comme un cinéma. Oui, c'est vrai qu'on a le cliché du cinéma social,
00:18:23mais finalement, le cinéma, c'est toujours politique et c'est toujours social. Costa-Gavras dit tous les films sont politiques.
00:18:31Moi, je suis d'accord avec lui. Dès qu'on prend la parole, qu'on filme des images, il y a quelque chose qui affleure, qui est politique.
00:18:37Le cinéma, c'est un reflet grossissant de la société. Et donc, quand on parle de cinéma belge, moi, le premier mot qui ne me vient pas, ce n'est pas forcément social.
00:18:51Si vous me parlez de cinéma social, je trouve que, par exemple, par rapport au cinéma français, mais ces propos n'engagent que moi,
00:18:57quand le cinéma belge fait du social, il a une dimension poétique en plus qui, moi, ne me le fait pas voir comme purement social.
00:19:06Je trouve que le cinéma social, moi, j'adore, il m'attrape, évidemment, mais le cinéma belge qu'on dit social m'attrape d'autant plus
00:19:15qu'il a ce recul, cette poésie, cette odeur, ce parfum, où il y a de l'audace en plus, on ose plus les choses.
00:19:24Et donc, ce n'est pas le qualificatif qui me vient forcément. Je pense vraiment à l'audace et puis davantage de modernité aussi.
00:19:32Ça, je pense que ça tient notre société à nous.
00:19:34Dans l'approche des sujets.
00:19:35Dans l'approche des sujets, oui. On est quand même assez progressiste, je trouve. Moi qui vis en France maintenant et que je vois certaines inerties,
00:19:50je me rends compte à quel point le cinéma belge... Là, par exemple, le dernier film, je parlais de Costa Gavras, le dernier film de Costa Gavras,
00:20:00qui s'appelle Le Dernier Souffle, est un film sur la fin de vie qui se déroule dans un hôpital de soins palliatifs avec Kad Merad, avec Denis Podalides.
00:20:09Je vous le conseille. C'est Costa Gavras, donc merveilleux. C'est une de mes idoles en cinéma.
00:20:16Et je me dis, bon, on est en 2025 et il y a un film sur presque les balbutiements de l'euthanasie.
00:20:25Donc moi, en tant que Belge, évidemment, le film m'a beaucoup plu. Mais en tant que Belge, j'ai un regard qui se dit, bon...
00:20:31Bien sûr. Mais d'un autre côté, c'est un débat qui existe en France aujourd'hui.
00:20:35Oui, bien sûr. Et qui freine encore.
00:20:37Exactement, exactement.
00:20:38Parce que là, ils sont en train d'essayer de diviser la loi par deux, etc.
00:20:42Alors Antoine, tu vas m'aider. On va prendre une question à l'écran pour rentrer dans le fond quand même.
00:20:47Donc une question de Jean-François.
00:20:49Charline, quels films belges réalisés par un ou une cinéaste belge avez-vous vus en 2024 ?
00:20:56Et en plus, que vous conseillez.
00:20:58Mais je pense que j'ai un devoir de réserve.
00:21:02Mais non.
00:21:03Oui, parce que les films que j'ai vus...
00:21:06Oh là là, ça, c'est un peu plus précis.
00:21:10Alors le film étranger ?
00:21:12Ah oui, tiens, un film étranger.
00:21:15Étranger, ça veut dire français aussi ?
00:21:16Oui, oui, c'est ça. C'est non belge.
00:21:24Le dernier film qui m'a foutu vraiment une grosse claque, c'est Emilia Perez.
00:21:27Je ne vais pas être très originale, mais là, dans la modernité, dans la forme et le fond,
00:21:34et là, dans l'audace, moi qui aime le cinéma audacieux, Emilia Perez, ouais.
00:21:40Alors, on va faire un petit quiz.
00:21:41On va essayer d'animer un peu cette soirée de manière un peu drôle.
00:21:44Si je peux dire ça, en tout cas, moi, elle, elle l'est.
00:21:47Petit quiz.
00:21:49Si je te dis que tu peux aller sur une déserte avec une de ces trois actrices,
00:21:53vous aurez reconnu Virginie Effira, Cécile Defrance et Émilie Dequenne, avec qui tu pars ?
00:22:01Et là, qui a rédigé cette question ?
00:22:02Moi.
00:22:04Mon cri-cri, je peux t'appeler mon cri-cri.
00:22:06Tu peux tout faire.
00:22:08Mais moi, j'aurais posé cette question en stage, j'aurais jamais été prise.
00:22:11Allez, vas-y, vas-y, réponds.
00:22:14Je dis ça, je pose ça là.
00:22:16Alors, sur une île déserte,
00:22:20ben là, j'aurais envie de...
00:22:22Comme j'ai envie d'envoyer plein, plein, plein de baisers et d'énergie
00:22:25et de faire du bien à Émilie Dequenne.
00:22:28Si c'est possible, j'emmène Émilie, mais vraiment pour lui donner toute l'énergie
00:22:32que peut donner un bel horizon et une île déserte,
00:22:37parce que j'ai envie de lui faire beaucoup de bien.
00:22:39Et puis, là, en fait, on a trois des meilleures actrices du cinéma français aussi.
00:22:47Et puis, non, je les adore toutes.
00:22:52Chez Cécile de France, j'ai découvert un côté chez elle.
00:22:57Donc, ses parents tenaient un bar complètement anard.
00:23:01Anna Mur, elle a un côté hyper punk et c'est une merveilleuse actrice.
00:23:06Donc, je pense que je m'éclaterais bien avec elle aussi.
00:23:08Et Virginie, ouais, elle est...
00:23:10Virginie, elle est aussi...
00:23:13Elles sont toutes les trois intelligentes, drôles, généreuses.
00:23:16C'est impossible de faire un choix.
00:23:17On a de la chance d'avoir des actrices comme ça.
00:23:19Ouais, carrément. Et les Français ont beaucoup de chance aussi.
00:23:21Parfois, d'ailleurs, ils disent qu'ils sont françaises.
00:23:23Malheureusement, à chaque fois, on répète, non, non, elles sont belges.
00:23:25Même chose avec les hommes, obligé.
00:23:27Benoît Boully ou François ?
00:23:29Ah !
00:23:30Alors, si je suis sur une île déserte, je vous cache pas que je vais prendre un voileux
00:23:33qui va pouvoir nous tirer d'affaires immédiatement.
00:23:36Donc, je pense que François Damiens, ça, c'est aussi...
00:23:40Tu l'as reçu récemment à la radio.
00:23:42Après, Boully, il navigue aussi, mais c'est plus au moteur.
00:23:44Donc, il faut vraiment que là, on trouve de l'essence et tout ça.
00:23:47Après, Boully, franchement, si on est sur une île déserte,
00:23:49je pense qu'il peut, en 4-5 jours, il peut nous monter un potager,
00:23:53un truc, il nous construit une douche, une cabane, voilà.
00:23:56Il rendrait l'île déserte durable.
00:23:58Et voilà, c'est ça.
00:23:59Et donc, avec Benoît, je sais pas si le côté voile et le côté potager, on va l'avoir.
00:24:05Je vais moins miser sur Benoît, alors que franchement, je l'adore.
00:24:09Merci, Charlene.
00:24:10Je pense que ça va être moins gérable.
00:24:11Alors, si tu es toujours sur cette île déserte et que tu...
00:24:14Alors, il faut s'imaginer un peu d'imagination,
00:24:16que tu peux te passer en boucle un de ces trois films
00:24:19qui représentent différents films importants du cinéma.
00:24:24Je pense que je regarderai en boucle Jeanne Dillman,
00:24:27parce que je pense que...
00:24:31qu'il y a dans Jeanne Dillman la substantifique moelle du cinéma
00:24:38et que ça me permettrait de me faire comme une école.
00:24:42Ce serait comme une école de cinéma, de se le voir, de se le revoir, de se le revoir.
00:24:47Donc, le film de Chantal Ackerman, évidemment, considéré par la revue du British Institute
00:24:52comme le meilleur film de l'histoire, devant Vertigo et Citizen Kane,
00:24:57si je ne dis pas de bêtises.
00:24:59Mais ça, le classement est sorti après Camping 3.
00:25:03Donc, on n'est pas sûr.
00:25:04Avant. Donc, il doit être revenu.
00:25:05Oui, avant, pardon.
00:25:08Merci beaucoup. On va passer à France Inter.
00:25:11Obligé.
00:25:12Ah non, et aucune obligation.
00:25:13Sentez-vous libre.
00:25:15Liberté d'expression.
00:25:16Et alors là, il y a une question auxquelles tu ne t'attends pas du tout,
00:25:18mais alors pas du tout.
00:25:20Et alors là, comme je suis là, je vais dire, c'est Paul qui a posé la question.
00:25:23Question de Paul.
00:25:24Ouais.
00:25:27Mais évidemment.
00:25:28Donc, la réponse peut être non et on passe à autre chose.
00:25:30Mais non, non, non, non, non, non, non.
00:25:31Mais évidemment, Alex, me manque.
00:25:35Oui, évidemment, on a démarré ensemble la RTBF
00:25:41dans l'émission d'Olivier Monsens, qui était une émission de bande.
00:25:44La première fois qu'on s'est croisés, c'était à Paris.
00:25:47Je me souviens qu'il est venu au bureau.
00:25:48J'avais un petit bureau du journal Le Soir à Paris
00:25:50parce que j'étais correspondante à Paris après.
00:25:52Et il était venu faire une interview.
00:25:55On partageait les locaux avec la radio suisse.
00:25:57Il était venu faire une interview à la radio.
00:25:58Vous ne le connaissiez pas avant ?
00:25:59Non, on s'était croisés une fois dans l'émission d'Olivier.
00:26:03Et moi, je collaborais de temps en temps à cette émission, mais en duplex.
00:26:06Puis là, il est venu et puis on a bu une bière dans mon bureau,
00:26:09puis deux bières, puis trois bières.
00:26:11Et en fait, on...
00:26:12Après, on ne veut pas savoir.
00:26:13Non, non, mais après, tu connais Alex, il devait partir parce qu'il jouait.
00:26:17Et en fait, c'est vrai qu'il est parti ric-rac en disant
00:26:19Oh là là, je joue sur scène.
00:26:21Et c'est vrai que ce jour-là, il s'est joué à un truc où on s'est dit
00:26:23on s'entend vachement bien et ça a pris tout de suite.
00:26:27Et ensuite, on s'est fait engager chacun de notre côté à France Inter.
00:26:35Et puis, il a remis un projet à France Inter.
00:26:38Je me souviens, un jour, il m'envoie un e-mail.
00:26:40L'objet s'est écrit gros dossier, clin d'œil.
00:26:44Et j'ouvre et il avait déposé un projet d'émission.
00:26:48Il m'a dit est-ce que tu voudrais venir avec moi ?
00:26:50Je dis écoute, on va tenter.
00:26:52Et on a été pris pour faire une émission d'été sur France Inter.
00:26:56Et donc là, la patronne de la RTBF à l'époque nous a dit
00:27:01c'est bien les jeunes, allez faire votre petit stage d'été à France Inter.
00:27:04Et puis, je vous attends en septembre et on n'est jamais revenus.
00:27:08Voilà, et si vous voulez, concernant Alex,
00:27:13pour que le soir ait quand même un scoop ce soir.
00:27:16Et je peux vous réserver cette primeur.
00:27:19Il sera là samedi.
00:27:21C'est pas un scoop, je le sais déjà.
00:27:23Comment ça, vous le savez ?
00:27:24Je sais tout, moi, c'est mon métier.
00:27:25Mais comment c'est possible ?
00:27:26Mais non, je ne sais pas. Je l'ai inventé, là, maintenant.
00:27:29Il sera là samedi ?
00:27:30Ben oui.
00:27:30Ben voilà, on a notre scoop avec les jeunes, il sera là samedi.
00:27:34Donc, on va reformer.
00:27:35Alors, on n'a plus jamais travaillé ensemble depuis qu'il a quitté France Inter pour RTL.
00:27:43Et donc, c'est la première fois qu'on va reformer notre duo.
00:27:48Pendant les Magrites.
00:27:49Et c'est très symbolique, parce qu'on va se reformer pour la RTBF, pour le public belge,
00:27:54tous les deux, samedi soir.
00:27:56Est-ce que, très sérieusement, tu te permets qu'on l'écrive dans le journal de demain, ou pas ?
00:28:00Parce que Marine...
00:28:01Comme ça, il n'oubliera pas, parce que je suis sûre qu'il viendra samedi.
00:28:05Voilà une bonne nouvelle.
00:28:07Merci.
00:28:08Est-ce qu'on peut passer à une autre question du public ?
00:28:11Alors, forcément, après Lysorek, par définition, Guillaume Meurice.
00:28:16Tout le monde me quitte, vous avez remarqué, ça ?
00:28:18Ils sont quand même fous.
00:28:20Comment se passent vos relations avec l'équipe de Guillaume Meurice ?
00:28:24Maintenant, c'est l'équipe de Guillaume, en fait.
00:28:26C'est un peu bizarre, parce que c'est mon équipe.
00:28:30Je vous dirais...
00:28:31Donc, ils sont partis sur Radio Nova.
00:28:34Donc, je suis très heureuse, évidemment, qu'ils aient un espace d'expression sur Radio Nova.
00:28:39Moi, j'ai recrété qu'ils aient démissionné.
00:28:42Bon, Guillaume, il a été viré.
00:28:43Je trouve ça toujours aussi scandaleux.
00:28:45Et je le dis toujours.
00:28:47Je me suis bien emplafonnée ma présidence et ma direction à ce sujet, d'ailleurs.
00:28:51Et je trouve toujours scandaleux qu'il ait été viré.
00:28:53Donc, je suis très heureuse qu'ils aient retrouvé un espace d'expression à Nova.
00:28:57Et vous savez que Nova est détenu par un banquier.
00:28:59Donc, je constate que Guillaume Meurice a revendu mon émission avec ma bande à un banquier.
00:29:04J'espère donc qu'il a fait une bonne plus-value.
00:29:06Tu l'as attaqué en justice ?
00:29:10Suivant, toujours France Inter.
00:29:13Sois sympa avec la Belgique.
00:29:15Que manque-t-il en Belgique pour une émission comme la matinale de France Inter nous demande Valéria ?
00:29:19De l'argent.
00:29:20Des moyens, essentiellement.
00:29:22Non, mais ça tient à ça, parce que je fais le constat qu'en Belgique,
00:29:27on a toujours eu de très bonnes idées, d'excellents journalistes,
00:29:31des gens tenaces, de bonnes enquêtes, du bon reportage.
00:29:34Vraiment, on n'a pas du tout à envier le journalisme français.
00:29:40En tout cas, au soir, à la RTBF, après je regarde peut-être moins les autres médias.
00:29:45Mais dans la manière de faire, dans la persévérance sur les sujets,
00:29:51on n'a rien du tout à envier aux Français.
00:29:54Je dirais même que sur la question du cordon sanitaire et de ne pas inviter l'extrême droite,
00:29:59ou de ne pas les laisser freestyle, dire vraiment n'importe quoi sur le plateau,
00:30:03je trouve que plutôt le modèle belge est très très bien.
00:30:06On le constate tous que c'est matin, midi et soir.
00:30:10N'importe qui peut dire n'importe quoi, toutes les fake news possibles.
00:30:15Et on sait très bien que pour un propos comme ça, en l'air tenu,
00:30:19qui n'a ni queue ni tête, qui est un mensonge, une fake news,
00:30:22il faut dix journalistes et dix heures d'enquête pour démonter le truc.
00:30:27Et c'est absolument, comment dire, ce n'est pas un jeu égal.
00:30:32Donc, on n'a rien à envier.
00:30:33Ce que je constate, c'est qu'ils ont juste beaucoup plus de moyens.
00:30:36Quand vous entendez la matinale de France Inter par rapport à la matinale de La Première,
00:30:39par exemple, le nombre de séquences, de gens qui viennent faire des chroniques,
00:30:44ne fut-ce que le nombre de gens qui mobilisent le matin.
00:30:48Évidemment, le pays est beaucoup plus grand.
00:30:50Quand il y a 68 millions d'habitants et qu'il n'y a plus de redevances,
00:30:54mais qu'il y a un financement public, etc., ça fait plus de sous.
00:30:57Mais oui, le terrain de jeu est immense.
00:31:04Les moyens sont beaucoup plus grands, même si aujourd'hui, évidemment, ils rapetissent.
00:31:11Donc, on n'a absolument rien à envier au journalisme français.
00:31:14Après, ils sont excellents aussi.
00:31:16Moi, j'ai beaucoup d'admiration pour tout ce qu'ils font, etc.
00:31:19Mais évidemment, quand il y a plus de moyens, c'est plus mis en valeur.
00:31:22Merci, Charline.
00:31:23Juste pour vous donner un complément d'information,
00:31:26on est une centaine de salariés au soir et environ 100-150 indépendants.
00:31:30Parfois, entre guillemets, des indépendants importants qui s'occupent de grosses matières.
00:31:35Parfois, les gens qui font un ou deux articles par an,
00:31:38comme correspondant à l'étranger.
00:31:40Une rédaction comme Le Monde ou Le Figaro, c'est ce qu'ils appellent 500 cartes de presse,
00:31:44disent-ils en France.
00:31:45Donc, c'est environ 500 journalistes, pour vous donner un point de comparaison.
00:31:50Ils ont une armée mexicaine, mais c'est la France.
00:31:52Exactement.
00:31:53Alors évidemment, on va revenir à toi, toujours sur France Inter.
00:31:56Oui, parlons un peu de moi, ça fait longtemps.
00:31:57Ça fait longtemps qu'on n'a pas parlé de toi.
00:31:59Question suivante de Rita.
00:32:02Comment tu te diriges ?
00:32:03Elle va bien, elle est là ?
00:32:05Voilà.
00:32:05Ah bonjour, Rita.
00:32:06Vous allez bien, Rita ?
00:32:09Déjà, merci pour votre question.
00:32:10Et merci d'être abonné au soir.
00:32:15Ah, la fin de mon équipe.
00:32:17Oh, mais on est toujours là, vous savez.
00:32:20Oui, mais oui.
00:32:22Mais vous voyez, là, c'est la société qui nous éclate.
00:32:25Parce que, je peux revenir là-dessus,
00:32:26puisque Rita vient de dire que la bande lui manquait.
00:32:30En fait, moi, ce qui me tenait à cœur jusqu'au bout,
00:32:32et pourquoi je me suis battue jusqu'au bout,
00:32:34c'est parce que ça faisait plus de dix ans qu'on était un collectif.
00:32:38Et je trouve que dans la société et la marche qu'elle a prise,
00:32:46où les politiques essayent de nous diviser,
00:32:48et que tout est fait pour nous diviser,
00:32:50pour éviter qu'on conteste, qu'on se fédère.
00:32:55Il y avait, en plus, dans un milieu,
00:32:56qui est le paysage audiovisuel français,
00:32:58qui est quand même un paysage à couteau tiré,
00:33:02il y avait encore une troupe,
00:33:03il y avait une bande d'amis, etc.,
00:33:06qui pouvaient traverser le temps,
00:33:09et traverser les tempêtes, et traverser les polémiques.
00:33:11Et donc, le fait que,
00:33:16que je dirais sans doute le fait politique,
00:33:18parce que moi, je sais qu'il y a des caméras et que ce sera redit,
00:33:22mais je pense qu'il y a un côté politique dans cette décision.
00:33:25D'ailleurs, je ne m'en cache pas, je l'ai dit dans une chronique,
00:33:30je pense à la fin de l'année, au mois de juin.
00:33:32À l'époque, Emmanuel Macron disait,
00:33:35quand il a dissous l'Assemblée nationale,
00:33:36j'ai envoyé une grenade dégoupillée dans les jambes de tout le monde.
00:33:39J'ai le sentiment que Radio France
00:33:40nous a envoyé une grenade dégoupillée dans les jambes,
00:33:43et qu'elle nous a dissous,
00:33:44elle a quand même été dissous avant l'Assemblée nationale, je vous signale.
00:33:47Et donc, je tenais vraiment, je me suis dit,
00:33:50waouh, sans ça, aujourd'hui, il était encore possible qu'un collectif,
00:33:56avec en plus des gens qui sont forcément individualistes,
00:33:59ils viennent tous du one man show, du one woman show.
00:34:04Donc, ils sont forcés d'être individualistes.
00:34:08Et ça voulait dire que malgré le fait qu'ils aient une carrière solo
00:34:12qui est 80% de leur carrière,
00:34:15il y avait moyen de former un collectif, c'est ça ?
00:34:17C'est ça le marché du collectif,
00:34:18c'est d'arriver à faire un collectif avec des individuels.
00:34:20Et ce qui nous est arrivé est juste une métaphore
00:34:23de ce qui nous arrive à tous dans nos entreprises,
00:34:25dans nos familles, dans nos groupes d'amis,
00:34:28dans nos associations, dans la gauche.
00:34:33On a fini comme la gauche française, voilà.
00:34:35La gauche se divise, c'est un bon coup.
00:34:37Alors Rita, attendez,
00:34:38parce qu'il faut qu'on reste concentré sur la question de Rita, quand même.
00:34:41Exactement.
00:34:43Ah ben voilà, je crois que je viens de répondre, en fait.
00:34:44Je ne l'avais même pas lu, mais j'ai anticipé.
00:34:46On est en connexion, Rita, voilà.
00:34:48Donc, pas super bien, je sais.
00:34:51Mais vous êtes passée à autre chose, quand même, parce que...
00:34:53Ah ben oui, il faut, évidemment.
00:34:54Vous critiquez, et ce n'est pas du tout une critique
00:34:56de dire que vous critiquez Radio France,
00:34:58mais vous y êtes toujours,
00:34:59lors de vos disputes, et plus que jamais.
00:35:01Oui, bien sûr, j'ai choisi d'y rester.
00:35:04Moi, je déplore que tout s'est démissionné,
00:35:07même si je comprends qu'il l'ait fait,
00:35:11et je trouvais ça un très beau geste vis-à-vis de Guillaume, très solidaire.
00:35:14Moi, j'ai choisi d'être solidaire d'une autre manière,
00:35:16c'est-à-dire en défendant tout ce que je pouvais
00:35:19auprès de la présidence, auprès de la direction.
00:35:22Il y a quand même... Tout Radio France a fait grève un dimanche.
00:35:25Voilà, il n'y a aucune ambiguïté là-dessus.
00:35:26Moi, j'ai défendu de l'intérieur, en fait.
00:35:28Vous avez hésité, vous, à jeter l'appel ?
00:35:30Oui, ça m'est passé par la tête de quitter France Inter, bien sûr.
00:35:32Qu'est-ce qui a fait, en fait, que vous l'avez décidé ?
00:35:35Ben, je me suis dit, c'est quand même de 1.
00:35:37C'est la première radio de France, c'est un lieu de pouvoir.
00:35:39Et ils essayent de nous dégager.
00:35:41Donc, moi, tant qu'ils ne peuvent pas me dégager, je reste.
00:35:45Ça, c'est une chose.
00:35:46Pour ça, je n'étais pas la seule sur cette ligne.
00:35:48Il y a aussi Walidia.
00:35:49J'étais heureuse de l'entendre dans une chronique dire
00:35:51tant qu'il me reste une minute de micro ici, voilà.
00:35:55Parce que résultat, en fait, le problème, c'est que comme
00:35:58après, plein de gens ont démissionné à la suite,
00:36:01ben, il n'y avait plus d'émissions qui tiennent.
00:36:03Et puis, en fait, ça a mis dehors plein d'autres humoristes
00:36:05qui auraient voulu continuer, en fait.
00:36:07Il y a des gens qui ont perdu leur emploi.
00:36:08Il y a des gens qui ont perdu le micro.
00:36:09Est-ce que vous imaginez, dans la suite de votre carrière,
00:36:13peu importe où, de recréer ce collectif ?
00:36:16Là, je vais me reposer un peu du collectif.
00:36:18Parce qu'à la fin, c'était déjà pratiquer l'humour aujourd'hui
00:36:23n'est pas chose aisée parce qu'aujourd'hui, la question de la
00:36:26réception des blagues, de la réception de l'humour comme de
00:36:30la réception des reportages, des articles, voire des films.
00:36:32On parlait d'Emilia Perez.
00:36:33Je pense que Jacques Audière s'est pris la réception de son
00:36:35film et des polémiques et des tweets en plein de tranches.
00:36:39Et donc, faire de l'humour aujourd'hui est devenu très, très compliqué.
00:36:44Et moi, de gérer une bande, d'être productrice d'une émission
00:36:47de bande, est devenu de plus en plus compliqué.
00:36:49C'est-à-dire qu'à la fin, surtout la dernière année avec la polémique
00:36:52de Guillaume, sur Guillaume plutôt, je passais, je dirais,
00:36:5880% de mon temps à régler des problèmes, à faire de la diplomatie,
00:37:03à me retrouver à devoir discuter, éteindre des incendies.
00:37:06Et après, moi, il faut que je continue d'écrire.
00:37:09J'ai une chronique le matin.
00:37:10Mon émission, il faut que je l'écrive.
00:37:12Il faut que j'aille à l'antenne, etc.
00:37:13Et je faisais de la gestion de groupe.
00:37:15Et dès qu'il y avait une polémique suite à une blague d'un de mes chroniqueurs,
00:37:20c'est moi qui allais en répondre et le défendre ou la défendre.
00:37:25Donc ça, ça prenait beaucoup d'énergie et de temps.
00:37:27Donc aujourd'hui, évidemment, je regrette cette époque
00:37:29et j'aurais souhaité qu'on continue.
00:37:31Mais aujourd'hui, je ne vis pas non plus mal.
00:37:34Je regarde droit devant et je fais cette expérience d'être seule.
00:37:39Alors, c'est plus dur dans l'humour d'être seule
00:37:41parce que vous êtes seul à vous défendre.
00:37:47Mais je ne suis plus comptable que de moi-même.
00:37:49Et donc, je suis davantage concentrée sur l'écriture, sur le propos,
00:37:52sur la réflexion et je m'occupe moins des autres.
00:37:56S'occuper des autres vous apporte beaucoup de choses.
00:37:59Je l'ai fait pendant dix ans.
00:38:01Donc là, je me repose un peu et après, on verra.
00:38:03Je n'exclus pas de reformer une bande parce que j'adore ça.
00:38:07Mais c'est ce que j'aime aussi, par exemple, avec les Magritte.
00:38:09Et pourquoi j'ai accepté ?
00:38:10Je me suis dit chouette, je vais intégrer une équipe
00:38:13et je vais travailler en équipe.
00:38:15Et il m'apporte plein de choses.
00:38:18J'apprends plein de choses
00:38:19et j'espère apporter mon point de vue sur certaines choses.
00:38:22Et voilà, donc là, je suis en solo sur France Inter.
00:38:26Mais voilà, j'ai trouvé ici une super équipe
00:38:29pour mener un beau projet ambitieux.
00:38:31En vous écoutant, je n'ai pas le sentiment une seconde
00:38:33que vous regrettez votre choix d'être restée sur Radio France.
00:38:35Ah non, non, mais rester sur Radio France,
00:38:37non, parce que déjà, je suis très attachée au service public.
00:38:39Moi, j'ai toujours travaillé sur le service public
00:38:42ou le soir, quoi, mais je ne veux pas dire pour un privé.
00:38:46Si je peux éviter de travailler pour un privé,
00:38:49non pas que je dédaigne le privé, j'y irai peut-être.
00:38:53Mais il y a des pressions différentes,
00:38:54il y a des enjeux économiques et la première censure, elle est économique.
00:38:57Donc, non, non, moi, je suis…
00:38:59Et puis, j'ai toujours défendu dans mes chroniques et dans mes émissions
00:39:03les services publics qui sont aujourd'hui asséchés, démembrés, dénigrés.
00:39:10Et comme je les ai toujours défendus,
00:39:12ce n'est pas le moment, je n'ai pas envie de l'abandonner, quoi.
00:39:15J'y crois encore, moi, au service public.
00:39:17C'est ce putain de service public qui rend service à tout le monde
00:39:21quand tu n'as pas une thune, quoi.
00:39:22Donc, si on finit avec des hôpitaux privés, que des médias privés,
00:39:26regardez ce qui se passe avec les médias privés en France.
00:39:29Heureusement qu'il y a encore Radio France, France Télévisions.
00:39:34– Alors, on est privés.
00:39:35– Donc, je ne regrette pas du tout mon choix
00:39:36et il me resterait encore une minute,
00:39:38on me laisserait encore une minute de micro sur les services publics
00:39:40que je le garderais.
00:39:42Et aujourd'hui, j'ai toute liberté.
00:39:44J'ai voulu assainir les choses avec la direction,
00:39:46on s'est vus à la fin de l'année.
00:39:48Et j'ai dit, ok, si le cadre a changé, dites-moi comment vous dressez le cadre.
00:39:53Parce que moi, j'ai besoin de connaître le cadre puisque je joue avec,
00:39:56puisque moi, j'aime bien marcher en finambule sur les bords du cadre
00:39:59et faire un pied en dehors en disant, regardez, j'ai mis un pied dehors.
00:40:02C'est ça, mon métier.
00:40:03Donc, j'ai demandé, voilà, redessinez-moi le cadre.
00:40:06Si le cadre s'est rétréci, je pars.
00:40:08Et alors, on m'a répondu, ben, Charline, pendant deux mois,
00:40:11tu nous as quand même bien défoncés en direct.
00:40:14Donc, est-ce que tu t'estimes empêchée ?
00:40:17J'ai dit non.
00:40:18– C'est une mauvaise réponse,
00:40:19on ne serait pas le sentiment aujourd'hui que vous êtes empêchée.
00:40:20– Non, non, non, je ne suis pas du tout empêchée.
00:40:23Et donc, j'ai dit, ok, si on continue comme ça, moi, je suis ok.
00:40:26Les relations se font apaiser, je suis très, très fière.
00:40:30Cette radio, elle est formidable, il y a plein de gens géniaux.
00:40:34Il y a des émissions comme L'Atterre au Carré, Mathieu Vidard,
00:40:37il y a Rebecca Manzoni, Fabienne Saintes, La Matinale,
00:40:39il y a plein de gens talentueux.
00:40:41– Il ne faut pas refaire toute la grille, on la connaît par cœur.
00:40:44– Je suis toujours très, très fière d'en faire partie.
00:40:46Sinon, je peux me permettre, j'aurais pu me permettre de partir.
00:40:50Je pense qu'aujourd'hui, j'aurais repostulé au soir, mon cher Christophe, déjà.
00:40:54– On vous aura où ? – Voilà, tout de suite.
00:40:57– Bon, bah, alors, super.
00:40:58Alors ça, que tu me dises ça, tu vois, c'est le meilleur soutien.
00:41:02Parce que ça veut dire que si je peux me sentir libre et pousser le curseur,
00:41:07et je sais que je peux me le permettre parce que si ça déborde,
00:41:10ben voilà, j'ai un beau média prestigieux qui m'accueille.
00:41:13Et bien ça, c'est un luxe et un support très, très précieux.
00:41:16– C'est chez toi ici, tu le sais.
00:41:18– Ouh là là ! Je vais refaire la déco, en revanche.
00:41:21– Alors, on va passer au troisième thème, et tu l'as déjà largement abordé.
00:41:25C'est évidemment l'humour et la politique.
00:41:27– Ah oui, on n'a pas déjà fait le tour, là, mais…
00:41:28– On va voir si les questions ont permis, ont déjà fait le tour.
00:41:31– Vous voyez, les Magritte, ça va être comme ça.
00:41:32Je vais anticiper, vous serez sortis plus tôt.
00:41:34– Ah, exactement.
00:41:36Elle va rentrer, elle va dire qui a gagné les Magritte du meilleur film, et hop, elle s'en va.
00:41:40Vas-y, alors, question de Franck.
00:41:42Ça, c'est une bonne question.
00:41:44C'est mieux que ma question de tout à l'heure.
00:41:46– Est-ce qu'un parti politique a déjà essayé de vous débaucher ?
00:41:49– Alors, la réponse est…
00:41:50– Le Rassemblement national, je pense, plusieurs fois.
00:41:52– Non, la réponse est non.
00:41:55– Non, sérieusement.
00:41:56– Ah, très sérieusement, non.
00:41:59Et je pense que c'est dû au fait que j'ai tout de suite imperméabilisé
00:42:07mon attitude vis-à-vis des politiques.
00:42:09C'est-à-dire que je ne fraille pas avec eux, je ne le parle pas.
00:42:13C'est-à-dire que je peux être en phase 2 dans le studio,
00:42:16et dès qu'on sort du studio, je ne me mets même pas à papoter avec eux.
00:42:19Ils partent à droite, je pars à gauche, ou l'inverse, ça dépend de quel bord ils sont.
00:42:23Et donc, ça n'est jamais arrivé.
00:42:25Alors, il arrive que l'un ou l'autre parti, étonnamment plutôt de gauche,
00:42:31essaye de m'inviter à leurs universités d'été.
00:42:33– Quelle surprise.
00:42:34– Et là, je ne réponds même pas, en fait.
00:42:35Je ne dis même pas non, merci.
00:42:37Voilà, c'est vraiment tout à fait hermétique.
00:42:41Voilà, et donc, ça, je l'ai tout de suite…
00:42:44Voilà, ceux qui m'ont le plus approché en France, c'est les Verts, en fait.
00:42:49Voilà, historiquement, ce n'est pas le PS, ce n'est pas LFI.
00:42:55J'ai commencé avant qu'ils se splitent, je pense.
00:42:59Mais oui, je pense que Yannick Jadot avait essayé de…
00:43:02Voilà, c'est chouette, je le remercie beaucoup, mais non.
00:43:06– Mais non, quand même, il a quand même essayé de te débaucher.
00:43:07– Non, mais ce n'est pas débaucher, c'est pas…
00:43:09C'était vraiment pour participer, oui.
00:43:11Voilà, mais après, on sait comment on met le doigt dans l'engrenage.
00:43:13On commence à aller à l'université d'été, puis voilà, et puis…
00:43:18Non, non, non, je vois trop bien le truc.
00:43:20Non, non, je prends le plus de distance possible
00:43:23parce que la condition sine qua non de l'humour et de la blague,
00:43:26c'est la prise de distance.
00:43:28Si je n'ai plus cette distance, je ne peux plus faire des bonnes blagues, quoi.
00:43:33Donc…
00:43:35– Antoine, la question de Stéphanie, justement par rapport à ça.
00:43:40Est-ce qu'il est plus facile de faire de la satire politique en Belgique ou en France ?
00:43:44– Alors ça, je ne peux pas vous répondre parce que
00:43:46j'ai pratiqué la satire politique quelques mois en Belgique.
00:43:52C'est d'ailleurs la RTBF qui a eu l'audace de me faire porter cette double casquette.
00:43:56J'étais journaliste correspondante à Paris pour la RTBF.
00:43:59Et pendant la campagne 2012, ils m'ont laissé faire la présidentielle,
00:44:05ils m'ont laissé faire un billet d'humour le vendredi.
00:44:08Donc ils ont accepté que j'aie cette double casquette
00:44:09et c'est ça que France Inter est venue piquer en fait, en la développant.
00:44:14Donc je l'ai fait trop peu de temps que pour pouvoir…
00:44:17Et puis depuis 12 ans, les choses ont tellement changé.
00:44:20Donc je ne suis pas capable de vous répondre.
00:44:22Je dirais que…
00:44:24Je ne sais pas s'il y a une différence énorme
00:44:26puisque aujourd'hui, la frontière, elle ne compte plus avec les réseaux sociaux.
00:44:31Puisque moi, mes chroniques, elles sont beaucoup relayées sur les réseaux, etc.
00:44:36Et comme la question de la réception est aujourd'hui un espèce de rouleau compresseur,
00:44:44je ne suis pas sûre qu'il y ait une différence, que ce soit plus facile.
00:44:51J'ai du mal à répondre à cette question.
00:44:52Et quand je ne peux pas répondre, je préfère pas faire l'experte BFM
00:44:55qui un jour fait Covid et l'autre jour fait le conflit en Ukraine.
00:44:58Je préfère dire « je n'ai pas la réponse à cette question, veuillez m'en excuser ».
00:45:02En effet. On passe à la suivante alors.
00:45:06Mais on n'est pas là pour parler de Christophe Barbier.
00:45:07Bonne question quand même de Margot.
00:45:12Est-ce que finalement, le climat politique actuel, la montée des populismes,
00:45:15ce qu'on vit actuellement, est-ce que c'est une bonne chose pour l'humour en fait ?
00:45:19L'humoriste prospère énormément sur les malheurs du monde, sachez.
00:45:24Si tout allait bien, je n'aurais plus de travail. Et je le déplore.
00:45:28Donc il y a une sorte de dissonance cognitive chez moi entre la citoyenne
00:45:32atterrée, sidérée et en colère, indignée, permanente,
00:45:37et l'humoriste qui se frotte les mains.
00:45:39Pierre Kroll dit toujours « ne demandez jamais à un caricaturiste ou à un humoriste de voter ».
00:45:45Si vous me demandez de voter, je vote Trump, Musk, Berlusconi,
00:45:51Georges-Louis Boucher, Bardot-Ever, je vote Francis Lalanne,
00:45:56allez-y, mettez-moi tout, remettez-moi une couche.
00:45:59Évidemment, l'humour a besoin de personnages, d'un peu d'outrance, d'un théâtre politique en fait.
00:46:06Quand Macron est arrivé et qu'il a mis, je ne sais plus les noms des ministres…
00:46:09Blanqués.
00:46:11Oui, voilà. Quand on ne connaît même plus le nom des ministres, moi ça ne m'arrange pas.
00:46:16J'ai besoin d'un théâtre évidemment.
00:46:18Maintenant c'est difficile de suivre en France.
00:46:20Ah non, maintenant c'est formidable, Manuel Valls est revenu.
00:46:24Je me suis dit, est-ce qu'on aura Manuel Valls avant 21h ? Il n'est pas encore 21h.
00:46:29Franchement, Bayrou, c'est comme s'il m'avait appelé la veille.
00:46:33Le truc, c'est qu'il a appelé Bernard Arnault.
00:46:36Mais s'il m'avait appelé la veille, j'aurais gardé Rachida Dati à la culture, évidemment.
00:46:42Manuel Valls à l'outre-mer.
00:46:44Le mec qui a évri, il a dit « je veux plus de white, de blancos ».
00:46:48Et là maintenant, il fait la même. En outre-mer, je veux plus de white, de blancos.
00:46:54Génial.
00:46:56Après, quand la réalité devient plus caricaturale que le réel, ça nous pose aussi des soucis.
00:47:03Je dirais qu'en fait, quand les clowns arrivent au pouvoir,
00:47:06et ce n'est pas gentil pour les clowns parce que c'est vraiment un art pour lequel j'ai beaucoup de respect, c'est vrai.
00:47:10Mais on va dire clown parce que je suis caricaturiste.
00:47:13Quand les clowns arrivent au pouvoir, le problème, c'est qu'on commence à prendre les humoristes au sérieux.
00:47:19Je vous laisse juste le temps de méditer un peu. Je ne vais pas relancer tout de suite.
00:47:23Christophe, attends votre dissertation pour demain.
00:47:26La meilleure sera publiée dans le soir.
00:47:28On se retrouve à 23h.
00:47:30Est-ce que dans tes chroniques en phase 2, il y en a certains qui ont voulu te démonter, te frapper, t'engueuler ?
00:47:36Tu as eu ça après ou pas ?
00:47:39Non, parce qu'ils savent que c'est contre-productif de faire ça.
00:47:42Il y en a bien un qui a gueulé en sortant du studio.
00:47:45Les rares fois où j'ai eu quelqu'un de mécontent face à moi,
00:47:49parce qu'ils ne sont jamais mécontents face à vous,
00:47:51ils font « Ah ah ah, t'es excellent ! »
00:47:53et puis ils montent à la direction.
00:47:55C'est où vous me la virez ou elle a un contrôle fiscal.
00:47:58Tu as eu beaucoup de contrôles fiscaux ?
00:48:00C'est normal.
00:48:06Je peux donner deux exemples.
00:48:10Si ça vous amuse, on a deux minutes.
00:48:13Ça vous amuse, hein ?
00:48:15Au début de ma carrière, il y avait Jean-François Copé.
00:48:18Est-ce que tout le monde voit qui est Jean-François Copé ?
00:48:21Qui était vraiment dans une traversée du désert.
00:48:25Et à un moment, il relevait la tête un peu.
00:48:27Il y avait une petite interview, il revenait comme ça.
00:48:29Et j'avais fait une chronique où je disais
00:48:32« C'est quand même con pour Jean-François Copé de traverser le désert
00:48:36parce qu'il va devoir rencontrer plein d'arabes du coup. »
00:48:39Et là, il m'a appelée.
00:48:42Il m'a appelée direct.
00:48:44Je ne sais pas comment il a trouvé mon numéro de téléphone,
00:48:46mais je décroche.
00:48:47« Bonjour, c'est Jean-François Copé. »
00:48:49Et là, il me dit « Mademoiselle Vanhoenacker,
00:48:51j'ai entendu votre chronique ce matin. »
00:48:53C'est marrant parce que j'avais utilisé le gimmick
00:48:55« je suis profondément choquée ».
00:48:56Pendant la chronique, toutes les trois secondes,
00:48:58je disais « je suis profondément choquée »
00:48:59parce qu'il disait tout le temps.
00:49:00Eh bien, il me l'a fait.
00:49:01Il m'a dit « je vous appelle parce que je suis profondément choquée. »
00:49:05Alors, je suis sûre que c'est vous et que ce n'est pas un imposteur.
00:49:07Et il m'a dit « écoutez, ma femme est d'origine tunisienne. »
00:49:13Il était à deux doigts de me dire « et je mange un couscous tous les vendredis. »
00:49:17Je lui ai dit « excusez-moi alors si vous mangez un couscous,
00:49:20je vais m'excuser demain alors. »
00:49:22Voilà, au revoir.
00:49:23Coluche disait « j'ai même un disque de Sidney Bechet. »
00:49:27C'était un sketch de Coluche.
00:49:29C'est une espèce d'hommage quand même.
00:49:31Non, mais voilà.
00:49:32Et après, sinon, j'ai l'exemple pour un jeu de mots vraiment trois fois rien.
00:49:38Le type sort et il fait un scandale devant tout le monde en disant
00:49:42« je ne viendrai plus jamais dans cette matinale. »
00:49:47Trois semaines après, il était mis en examen
00:49:49pour la même affaire pour laquelle j'avais fait un petit jeu de mots.
00:49:53C'était qui ?
00:49:54C'était un jeu de mots sur Mutuel que j'ai recherché.
00:49:57Parce que maintenant, il peut devenir président du conseil constitutionnel.
00:50:02Je ne l'ai pas dit.
00:50:06Donc, oui, c'était un scandale.
00:50:07Et après, trois semaines après, il y avait une pleine page dans Le Parisien
00:50:12mis en examen et tout ça.
00:50:14Et puis, quatre semaines après, il revenait
00:50:16parce que c'est la première matinale de France.
00:50:18Il ne va pas se couper du…
00:50:20Voilà.
00:50:21Il revient toujours.
00:50:22Mais ce n'est même pas arrivé souvent.
00:50:24Bon, après, il y a eu Darmanin.
00:50:26C'est sûr que Darmanin n'était pas très content.
00:50:29Il l'a montré à l'antenne.
00:50:31Il a rappelé son palmarès.
00:50:33Je n'ai fait que rappeler.
00:50:34J'étais factuelle.
00:50:37Je suis restée journaliste au soir, dans le fond, moi-même.
00:50:40Le fait que les matinales soient en vidéo, maintenant,
00:50:43il y a aussi…
00:50:44On voit presque autant quand tu parles,
00:50:46on voit autant leur visage qui t'écoute que quand tu parles.
00:50:49Ça rajoute aussi pour eux un élément médiatique.
00:50:54Si ce n'est pas en vidéo, ils peuvent râler.
00:50:56Il n'y a que toi qui le sais, entre guillemets.
00:50:57Oui, oui, oui.
00:50:58C'est toujours amusant de voir, maintenant que c'est filmé,
00:51:00de voir le contre-champ.
00:51:02C'est comme ça qu'on dit au cinéma.
00:51:03Parce que j'ai l'équipe des Magritte qui est là.
00:51:05C'est la meuf qui va animer les Magritte.
00:51:07Elle ne sait pas ce que c'est qu'un contre-champ, les gars.
00:51:08Donc, on est mal.
00:51:09Passons à la question suivante, vite,
00:51:10parce que personne ne s'est rendu compte.
00:51:11Alors, question un peu provoque, quand même.
00:51:13Question de Laurent.
00:51:18Il n'a pas dit « aimez-vous quelque chose dans le gouvernement Bayrou
00:51:21ou le gouvernement de Weaver ? »
00:51:22Il dit « qu'aimez-vous dans le gouvernement Bayrou ? »
00:51:25Alors, de Weaver, il vient de former son gouvernement.
00:51:27Tu peux ne pas répondre, si tu veux.
00:51:30La réponse est très simple.
00:51:32« Qu'aimez-vous dans le gouvernement Bayrou et de Weaver ? »
00:51:35« C'est qu'ils me font bouffer. »
00:51:38« Et qu'en plus, je me bidonne. »
00:51:41Merci à eux deux.
00:51:42Merci à eux deux, franchement.
00:51:43Petit quiz.
00:51:44On a parlé de politique.
00:51:45On va te proposer des noms de politiques, avec leurs photos.
00:51:49Et ce serait bien d'avoir, que tu imagines, un slogan pour eux, en fait.
00:51:53Oh là là !
00:51:54Ça peut être sympa.
00:51:55Alors, disons que ça, je te dirais que…
00:51:58Alors, on a commencé par mettre ton fiancé.
00:52:00Moi, j'écoute France Inter.
00:52:02Vous êtes d'accord, c'est son fiancé.
00:52:04Alors, je vais vous dire, cette question-là, elle est difficile pour moi,
00:52:06de trouver un slogan pour eux.
00:52:07Parce qu'en réalité, je fais vraiment…
00:52:09Mon métier est absolument diamétralement opposé
00:52:13à la com politique, qui est de trouver des slogans.
00:52:16Alors, prends exactement le contraire de ce que tu voudrais dire.
00:52:18Ah ouais, non, mais en fait, je ne pourrais pas.
00:52:20Et ce serait même une faute professionnelle de leur donner des slogans.
00:52:24Parce que…
00:52:25Tu as connu ton histoire d'amour avec Retailleau.
00:52:27Moi, mon métier, c'est vraiment de…
00:52:29Mon métier, c'est vraiment de casser tout le storytelling de leur com, en fait.
00:52:34Donc, Retailleau…
00:52:36Ce qui est amusant avec Retailleau, c'est qu'il a commencé comme écuyer au Puy-du-Fou, quand même.
00:52:40Donc, voilà, c'est quand même fulgurant, quoi.
00:52:45Tu commences sur un cheval au Puy-du-Fou.
00:52:47Et t'es ministre de l'Intérieur.
00:52:49Ouais.
00:52:50Ben oui, en fait, il venait assez souvent dans la matinale de France Inter.
00:52:56Parce que…
00:52:57Tu en as fait un gimmick, pour être clair, avec tout le monde.
00:52:59Oui, j'en ai fait un gimmick, parce qu'il venait assez souvent.
00:53:02Parce qu'il a des idées de droite, je dirais, que je qualifierais de droite dure.
00:53:06C'est quand même l'ancien bras droit de Villiers.
00:53:09Mais il enrobe ça toujours dans un gant de velours, avec un langage très châtié.
00:53:16En fait, il n'est pas vraiment dans la provoque.
00:53:21Il est de plus en plus, maintenant qu'il est ministre.
00:53:23Et donc, il avait un discours qui était argumenté, etc.
00:53:30Même si on n'est pas d'accord avec ses idées.
00:53:32Et comme on ne peut absolument pas me soupçonner d'acointance avec lui,
00:53:35je trouvais marrant de m'inventer une idylle avec lui, quoi.
00:53:38Parce qu'il venait souvent.
00:53:39Et j'ai fini par me désaper devant lui.
00:53:41Ouh là ! Oui, je me souviens.
00:53:43J'ai fait une chanson.
00:53:44Parce qu'il était indigné que, justement, au César,
00:53:47Corinne Masiero était arrivée carrément à Walpé
00:53:50pour délivrer un message pour les intermittents du spectacle.
00:53:53Et il avait été profondément choqué, comme Copé.
00:53:56Et comme il avait été profondément choqué,
00:53:58je lui ai dit, franchement, ce n'est pas le problème.
00:54:00Et j'avais fait une chanson.
00:54:02Je m'étais désapée.
00:54:03Et j'avais ouvert mon corsage.
00:54:05Et j'avais écrit « I love Bruno ».
00:54:07Voilà.
00:54:08Et donc ça, il le rappelle régulièrement à la matinale,
00:54:10quand il est interviewé.
00:54:11C'est très très gênant pour moi.
00:54:12Heureusement, je suis revenue en quotidienne.
00:54:14Donc, dès qu'il commence à dire oui, Charlie, etc.,
00:54:16en pleine interview,
00:54:17alors qu'il vient d'annoncer une nouvelle loi immigration,
00:54:20ça la fout mal.
00:54:21Heureusement, j'interviens derrière.
00:54:22Donc là, je suis dans mon bureau, juste étage au-dessus.
00:54:24J'entends ce qu'il dit.
00:54:25Je fais « Oh, merde ! ».
00:54:26Et je retravaille tout mon texte pour lui répondre,
00:54:28en catastrophe et en panique.
00:54:29Et après, je descends à l'antenne en catastrophe
00:54:31pour répondre à Retailleau au lieu de faire la chronique
00:54:33que j'avais prévue.
00:54:34Donc, c'est toujours un peu casse-gueule
00:54:35quand il vient à la matinale.
00:54:36Alors, suivant.
00:54:37Tu en as un peu parlé, Bayrou.
00:54:42Mais on ne le voit pas venir depuis 80 ans, au moins.
00:54:45Voire depuis le XVIe siècle, je dirais.
00:54:47Donc, même lui, il ne s'est pas vu venir, je dirais.
00:54:52Donc, c'est difficile.
00:54:54Ça, si on m'avait dit un jour.
00:54:56Pouf !
00:54:57Alors, ça.
00:54:58Je ne sais pas.
00:54:59S'il faut faire un slogan,
00:55:00il faut le faire rimer avec « mou », en tout cas.
00:55:02Ça marcherait très, très bien.
00:55:06Arrêtez, il me fait peur.
00:55:10Déjà, il a choisi un décor.
00:55:11Il a choisi un décor moderne.
00:55:14On voit là toute la modernité.
00:55:15On voit là tout le chemin qu'il est en train de nous tracer.
00:55:20Parfois, une image, vous voyez, c'est un Photoshop.
00:55:23Non, non, non.
00:55:26Peut-être que notre horizon est un Photoshop, les amis.
00:55:30Alors, suivant.
00:55:35Or.
00:55:37Eh bien, qu'est-ce qu'il faut que je dise, là ?
00:55:40Ce que tu veux, comme toujours.
00:55:43Qu'est-ce qu'il faut que je dise ?
00:55:44Écoutez, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:55:47Les Français ont élu un banquier.
00:55:49Ils ont élu un banquier, quoi.
00:55:53Je pense que les Français ont élu...
00:55:54Ils ne le connaissaient pas, quand ils l'ont...
00:55:56Personne ne le connaissait.
00:55:57Oui, c'était sa première élection.
00:56:02Les mots me manquent, à force, quand même.
00:56:04Ça fait quand même longtemps.
00:56:05C'est long, hein.
00:56:06Tant ressenti, 20 ans.
00:56:14La chose...
00:56:16Ce que je vois, là, quand je le vois là, comme ça,
00:56:18en plus avec le drapeau européen derrière et le drapeau français,
00:56:21je me dis, putain, c'est quand même le mec qui avait dit
00:56:23qu'il ferait barrage à l'extrême droite.
00:56:25Et je pense aux gens qui ont voté deux fois
00:56:27pour faire barrage à l'extrême droite.
00:56:29Il avait promis de faire barrage.
00:56:31Il y a des gens qui se sont un peu forcés à voter pour lui
00:56:33pour faire barrage à l'extrême droite.
00:56:35Et plutôt que de faire barrage, il a déroulé un tapis.
00:56:44Après, Notre-Dame a retrouvé sa gargouille.
00:56:49Donc là aussi, c'est l'avenir.
00:56:51Suivant.
00:56:52L'avenir dans une gargouille.
00:56:55En fait, le slogan, il l'a trouvé tout seul.
00:56:57C'est la République, c'est moi !
00:57:00On a l'impression qu'aujourd'hui, il dirait
00:57:02la République, c'est moi. Et comment ?
00:57:04On se dit, mais quand est-ce qu'il va lâcher l'affaire ?
00:57:07Parce que là, on voit bien
00:57:13que la gauche, elle n'avance plus des masses, des masses.
00:57:17Parce qu'il est toujours là et qu'il s'accroche.
00:57:21Là, par contre, le slogan est là.
00:57:23La République, c'est moi.
00:57:25Je pense qu'il a résumé les choses comme ça.
00:57:27J'avoue que c'est très testostérone, là.
00:57:30Ah oui, c'est vrai.
00:57:32On s'est dit quand même, il faudrait essayer d'appuyer
00:57:34dans tout le champ politique.
00:57:36C'est quand même bien.
00:57:38Tu as déjà parlé tout à l'heure de Marine Tondelier, écologiste.
00:57:42Déjà, une femme, une nouvelle génération.
00:57:51J'ai l'impression qu'il n'y a pas de faux pas pour l'instant.
00:57:56On la découvre encore.
00:57:58Début prometteur.
00:58:00Après, pour moi, humoriste,
00:58:02tant qu'elle ne fait pas de conneries,
00:58:04ce n'est pas très intéressant.
00:58:06Elle a l'avenir devant elle.
00:58:08Oui, voilà.
00:58:10Parfait.
00:58:12Obligé, forcément, le dernier.
00:58:16Juste pour l'anecdote, il est assis au même endroit que toi.
00:58:18L'année passée, on a réuni ici
00:58:20les présidents de partis, un par un.
00:58:22Je me disais aussi qu'il y avait un truc bizarre.
00:58:24Bernard de Monty, chef du service politique,
00:58:26derrière lui,
00:58:28il répond à une question.
00:58:30Le journaliste derrière a l'air passionné.
00:58:32Il a l'air de ne pas y croire, Bernard.
00:58:34Le journaliste derrière est en train
00:58:36de littéralement se liquéfier.
00:58:38Que dire ?
00:58:44Moi, j'aimerais bien, par exemple,
00:58:46qu'il voit les films
00:58:50belges qui sont nominés au Magritte.
00:58:56Le thème et la modernité dont tu parlais tout à l'heure,
00:58:58c'est ça que tu veux dire ?
00:59:02J'aimerais essayer de comprendre son rapport
00:59:04à l'art et à la culture.
00:59:06C'est ça qui m'intrigue.
00:59:08Quel est votre rapport
00:59:10à l'art et à la culture ?
00:59:12Pour moi, c'est un peu un énigme.
00:59:14Là aussi, je suis un peu
00:59:16sans voix.
00:59:20Pour les humoristes,
00:59:22c'est du pain béni aussi.
00:59:24Je pense qu'ils piquent pas mal de choses
00:59:26aux Français.
00:59:28Même les piquent des Américains.
00:59:30Ces gens-là ne me surprennent pas tellement.
00:59:32Parce qu'ils sont en train
00:59:34d'appliquer des tactiques
00:59:36de Trump,
00:59:38de Berlusconi, etc.
00:59:42Ça manque d'inventivité,
00:59:44j'ai envie de lui dire.
00:59:46Sois toi-même.
00:59:50Sois un peu toi-même.
00:59:54Et tout ira mieux.
00:59:56On va arrêter là
00:59:58avec le massacre politique.
01:00:00Le dernier thème
01:00:02qu'on va aborder,
01:00:04tu l'as déjà beaucoup abordé,
01:00:06c'est la liberté d'expression.
01:00:08On a encore deux questions de la salle.
01:00:10Après, on aura quelques questions dans la salle
01:00:12si tu as encore le courage et la possibilité.
01:00:14J'ai d'abord une question.
01:00:16Pour moi, c'est la liberté d'expression.
01:00:18Aujourd'hui, si on écoute
01:00:20toute une série de personnes,
01:00:22on n'a pas la possibilité de pouvoir tout dire.
01:00:24Est-ce que tu définirais la liberté d'expression comme ça ?
01:00:28Oui, bien sûr.
01:00:30C'est la liberté de pouvoir
01:00:32tout dire.
01:00:36Je dirais que
01:00:38cette définition-là,
01:00:40il faudrait en trouver
01:00:42linguistiquement
01:00:44peut-être une meilleure,
01:00:46parce qu'elle est instrumentalisée
01:00:48par l'extrême droite,
01:00:50qui, sous couvert
01:00:52de liberté d'expression, appelle à la haine.
01:00:54Et pour moi, la liberté d'expression,
01:00:56c'est le contraire de l'appel à la haine.
01:00:58Donc, il faudrait trouver
01:01:00avec toute la complexité
01:01:02et les nuances linguistiques du français
01:01:04peut-être une meilleure définition.
01:01:08La liberté d'expression,
01:01:10moi, je l'exerce
01:01:12pleinement
01:01:16dans les limites de la loi.
01:01:18C'est-à-dire que
01:01:20il y a quand même la loi
01:01:22qui est là
01:01:24pour éviter
01:01:26d'appeler à la haine,
01:01:28au rejet de l'autre.
01:01:30De transformer des délits en opinions.
01:01:32Oui, exactement, c'est ça.
01:01:34Et donc, là,
01:01:36de toute façon,
01:01:38le jeu de ce bord politique
01:01:40avec cette guerre culturelle qu'ils ont apportée
01:01:42encore une fois des États-Unis,
01:01:44c'est simplement de renverser les choses de façon très malhonnête,
01:01:46de prendre une blague au second degré
01:01:48et de la transformer en premier degré.
01:01:50Typiquement, la blague de Guillaume Meurice,
01:01:52la transformer en bandeau BFM,
01:01:54c'est malhonnête.
01:01:58Ce qui est assez fou sur la liberté d'expression,
01:02:00c'est que, en tout cas en France,
01:02:02parce que maintenant que je vis en France,
01:02:04je connais moins le cas de la Belgique,
01:02:06sur les plateaux télé
01:02:08ou radio,
01:02:10on peut entendre les pires outrances,
01:02:12mais vraiment, genre
01:02:14« On va sauver les Juifs », etc.
01:02:16N'isolez pas ce propos.
01:02:20Charline Vanhoenacker, deux points.
01:02:26Et on laisse faire,
01:02:28parce qu'il n'apalme comme ça tout.
01:02:32Et en fait, on est tellement n'apalmé
01:02:34de ce genre de propos diffamatoires,
01:02:36obscènes, etc.,
01:02:38que la justice, elle ne peut pas suivre.
01:02:40Elle n'a déjà pas les moyens qu'il faut.
01:02:42C'est la guerre culturelle.
01:02:44Elle nous a imposé.
01:02:46Il faut essayer de ne pas rentrer dans ce jeu-là
01:02:48ou de rentrer plus intelligemment qu'eux.
01:02:50Aujourd'hui, la question de la liberté d'expression,
01:02:52il faut vraiment
01:02:54se la reposer
01:02:56à cette aune-là
01:02:58de ce qu'elle est vraiment,
01:03:00parce qu'elle est dévoyée.
01:03:02Dans la guerre culturelle, elle est dévoyée
01:03:04par ce que j'estime être le camp d'en face,
01:03:06qui est en train de la piétiner allègrement,
01:03:08de la dévoyer comme certains dévoient la laïcité.
01:03:10Tout est dévoyable.
01:03:12Je ne sais pas.
01:03:14Comment tu imagines la réponse
01:03:16des journalistes dans ce monde-là
01:03:18face à ce que tu disais,
01:03:20la montée des populistes ?
01:03:22Je suis juste humoriste.
01:03:24Je ne sais pas si je suis compétente pour répondre à ces questions-là.
01:03:26Déjà, de ne pas se décourager.
01:03:28Le jeu est inégal.
01:03:30Je le disais tout à l'heure.
01:03:32Pour un propos
01:03:34de fake news, un propos mensonger,
01:03:36une parole en l'air pas vérifiée, etc.,
01:03:38comme ça en pâture,
01:03:40ça demande de débunker,
01:03:42comme on dit, ça demande des moyens, etc.
01:03:44Je pense qu'ils essayent de nous fatiguer.
01:03:46Ils essayent de nous essouffler.
01:03:48C'est ça.
01:03:50C'est vraiment des méthodes de lâches.
01:03:52C'est vraiment les méthodes de lâches.
01:03:54Il faut essayer de ne pas se fatiguer.
01:03:58Moi, j'espère qu'ils se fatigueront avant nous
01:04:00et qu'on ne se fatigue pas.
01:04:02Pour qu'on ne se fatigue pas, il faut qu'on reste solidaires,
01:04:04qu'on continue à miser
01:04:06l'information de qualité,
01:04:08qu'on mette notre rebelle au journal.
01:04:10C'est pour ça que je suis ravie d'être ici parmi vous.
01:04:12Parce que c'est une soirée aussi pour les abonnés
01:04:14du journal et les gens qui mettent
01:04:16le rebelle dans l'information.
01:04:20Parce que l'information,
01:04:22elle ne peut pas être gratuite.
01:04:24C'est des débats qui nous font
01:04:26beaucoup vivre au soir et beaucoup réfléchir, évidemment.
01:04:28C'est-à-dire ne pas avoir honte de nos valeurs,
01:04:30jamais, de les défendre,
01:04:32même si elles ne sont plus toujours à la vôtre.
01:04:34C'est un élément qui est extrêmement important.
01:04:36Moi, je suis assez optimiste.
01:04:38Il faudrait qu'on se compte.
01:04:40Ils ont l'air d'être nombreux sur les réseaux sociaux
01:04:42parce qu'ils sont bien organisés, qu'ils ont des bots,
01:04:44des robots, etc.
01:04:46Mais je suis sûre que nous, si on se compte,
01:04:48on est plus nombreux qu'eux.
01:04:50C'est juste qu'il faut qu'on se signale qu'on est là.
01:04:52On va encore prendre deux questions d'Éric.
01:04:54La première,
01:04:56est-ce que justement, par les temps qui courent,
01:04:58il faut avoir du courage pour imposer l'humour en général
01:05:00et son propre humour en particulier ?
01:05:02Est-ce que tu as le sentiment d'être courageux ?
01:05:04J'ai d'abord besoin de courage.
01:05:06Bah non, courageux, c'est
01:05:08Violette d'Orange
01:05:10qui a 23 ans, boucle le Vendée Globe.
01:05:12D'ailleurs, on a des nouvelles du skipper belge.
01:05:14Parce que je pense que Violette, 23 ans,
01:05:16est arrivée avant notre...
01:05:18Ne te moques pas, on se prend envoi à Paris.
01:05:20Mais non, ne me moques pas, je m'inquiète.
01:05:22J'aimerais bien qu'il arrive
01:05:24avant la fin des Magritte, peut-être.
01:05:26Je ne sais pas.
01:05:28Je vous promets que ce ne sera pas un Vendée Globe.
01:05:30Donc non, le courage, c'est...
01:05:32Au-delà du courage, est-ce que tu as le sentiment que
01:05:34les temps qui courent peuvent te dire
01:05:36d'éviter une vanne
01:05:38ou d'éviter un sujet,
01:05:40de créer de l'autocensure ?
01:05:42La notion de courage est intéressante.
01:05:44C'est-à-dire qu'on sait très bien que...
01:05:46Déjà, l'humour est une prise de risque.
01:05:48L'humour politique encore plus.
01:05:50L'humour ne prend pas de pincettes.
01:05:52Il a vocation à créer le débat,
01:05:54à provoquer un peu,
01:05:56à aller appuyer là où ça fait mal.
01:05:58Donc ça, il faut déjà se dire
01:06:00je fais un métier où il y a une petite prise de risque.
01:06:02Après, ce n'est pas non plus...
01:06:04Ensuite, la réception
01:06:06peut vous arriver comme un tsunami d'emmerdes.
01:06:10On se retrouve...
01:06:12Généralement, il y a une petite visite annuelle
01:06:14au commissariat ou à la PJ.
01:06:16Ça arrive, il faut le savoir, quand on fait l'humour politique.
01:06:18C'est-à-dire ?
01:06:20Là, par exemple, pour la blague de Guillaume,
01:06:22j'ai passé deux heures et quart à la PJ.
01:06:24T'as dû définir l'humour ?
01:06:28En tant que productrice de l'émission
01:06:30où j'ai laissé dire cette blague,
01:06:32il a fallu que je passe
01:06:34sous le rouleau,
01:06:36le feu des questions
01:06:38de flics pendant deux heures et quart.
01:06:40Est-ce bien normal ?
01:06:42Il y avait une vidéo de ça ?
01:06:44Généralement, non.
01:06:48Ou alors, la question à laquelle
01:06:50on est confronté aussi, c'est évidemment les menaces.
01:06:52On ne va pas porter plainte
01:06:54à chaque fois qu'on est menacé.
01:06:56Sinon, on passerait ça dans son temps au commissariat.
01:06:58Mais de temps en temps, il faut le faire
01:07:00pour marquer le coup
01:07:02et montrer qu'il y a un moment...
01:07:04T'as souvent porté plainte ?
01:07:06Ça m'est arrivé plusieurs fois.
01:07:08Pas plus tard que la semaine dernière.
01:07:12Encouragée par Radio France, qui était un peu inquiète.
01:07:14Là, c'était parce que...
01:07:16C'était sur Elon Musk.
01:07:18Ouais...
01:07:20Elon Musk est le nouveau prophète,
01:07:22sachez-le.
01:07:24Merde, je vais avoir un problème avec cette phrase aussi.
01:07:28Et donc, tu as porté plainte la semaine passée ?
01:07:30Oui, encouragée par
01:07:32ma radio, qui m'a dit
01:07:34qu'ils sont vigilants.
01:07:36On a reçu du courrier.
01:07:38Finalement, on finit par intégrer ça.
01:07:40On ne le fait pas à chaque fois, mais de temps en temps, on le fait.
01:07:42C'est aussi notre manière de dire
01:07:44que je prends du temps pour aller signaler
01:07:46que ça existe et que c'est intolérable.
01:07:48Parce que finalement, on s'habitue...
01:07:50Je pense que toute mon équipe
01:07:52et moi-même, on a été vaccinés assez tôt.
01:07:54Parce que l'attentat
01:07:56contre Charlie Hebdo et l'hypercacher
01:07:58est survenu 4 mois après qu'on soit à l'antenne.
01:08:00On venait de nous mettre à l'antenne.
01:08:02Et on avait fait une interview,
01:08:04une fausse interview de Mahomet,
01:08:06à l'époque.
01:08:08On s'est pris tous les inconvénients
01:08:10à ce moment-là.
01:08:12C'est comme si on avait été vaccinés à la naissance.
01:08:14On a une tendance à avoir finalement
01:08:16des plumes de canard.
01:08:18Mais de temps en temps, des gens disent
01:08:20« Je te rappelle que ce n'est pas normal. Viens, on va... »
01:08:22Mais moi, après...
01:08:24Juste pour dire aussi que
01:08:26tous ceux qui se permettent d'insulter,
01:08:28menacer, etc.,
01:08:30moi, ça ne me touche plus tellement.
01:08:34De temps en temps, quand même,
01:08:36je vais le signaler parce qu'on peut vous retrouver.
01:08:38Sans transition, au contraire, avec transition.
01:08:40La deuxième question d'Éric
01:08:42et la dernière question de ce tableau.
01:08:44Est-ce que tu as l'impression
01:08:46que l'humour, c'est la dernière arme
01:08:48contre la montée des extrêmes ?
01:08:50Non, parce qu'une arme,
01:08:52c'est beaucoup.
01:08:54C'est trop fort comme mot.
01:08:56C'est comme courage qui est un peu trop fort.
01:08:58Arme, c'est trop fort aussi.
01:09:00On a vraiment une épée en mousse et on chatouille les pieds
01:09:02depuis ça, en fait.
01:09:04Je dirais que je pourrais remplacer
01:09:06le mot « arme » par autre chose.
01:09:08Dernière,
01:09:10je ne sais pas,
01:09:12forme de thérapie collective.
01:09:14Je vois plutôt ça comme une thérapie collective.
01:09:16Ça permet de dédramatiser,
01:09:18ça permet de prendre un peu de recul,
01:09:20d'appuyer là où ça fait mal.
01:09:22Ça permet parfois
01:09:24d'allumer une petite lampe.
01:09:26Parfois, ça aide à informer.
01:09:28C'est-à-dire qu'il arrive
01:09:30qu'il y ait une partie de la population
01:09:32qui soit défiante vis-à-vis des médias
01:09:34dominants, qu'on appelle les médias
01:09:36mainstream, et donc qui basculent
01:09:38en s'informant uniquement sur
01:09:40Facebook, etc.
01:09:42Quand les journalistes se mêlent de...
01:09:44Pardon, vous voyez le lapsus révélateur ?
01:09:46Quand les humoristes se mêlent
01:09:48de s'emparer de l'actualité,
01:09:50quand c'est bien fait, que c'est solide,
01:09:52et donc c'était le cas dans mon équipe,
01:09:54à part Jupiter et les émissions qu'il y a eu après,
01:09:56parce qu'on a changé de nom,
01:09:58avec des Guillaume Meurice, des Walidia, d'Henric Lomprey,
01:10:00etc., puis il y en a d'autres.
01:10:02On est quand même très attachés aux faits.
01:10:04Et plus on est
01:10:06solides sur les faits, plus on peut les tordre.
01:10:08Et donc,
01:10:10il arrive parfois que
01:10:12les gens qui sont défiants vis-à-vis
01:10:14des médias mainstream,
01:10:16nous, nous écoutent encore
01:10:18sur ces médias mainstream, parce que
01:10:20l'humour, c'est une manière alternative
01:10:22de raconter la réalité.
01:10:24Et donc c'est une forme de journalisme
01:10:26alternatif.
01:10:28Et nous, on n'est pas
01:10:30soupçonnés de...
01:10:32C'est pas le cas en Belgique, mais en France,
01:10:34certains ont quand même un peu fricoté avec les politiques.
01:10:36Et donc, c'est pour ça qu'il y a eu
01:10:38quand même, à un moment ou une partie,
01:10:40une perte de confiance vis-à-vis
01:10:44d'une partie des journalistes,
01:10:46très exposés.
01:10:48Et on peut encore être un peu modestement
01:10:50ce garde-fou. Donc ça a plein de vertus,
01:10:52et des vertus pédagogiques.
01:10:54Moi, je suis la première à m'être intéressée à la politique française
01:10:56à travers les guillemots de l'info,
01:10:58à travers Charlie Hebdo, etc.
01:11:00Donc ça a plein de vertus,
01:11:02pédagogiques,
01:11:04thérapeutiques,
01:11:06et aussi de...
01:11:08peut-être d'affronter les difficultés
01:11:10et d'affronter les hiérarchies.
01:11:12Parce que je raconte toujours
01:11:14que l'humour, en tout cas politique,
01:11:16inverse les dominations
01:11:18le temps de l'énonciation. C'est-à-dire que, par exemple,
01:11:20quand je me retrouve face à un politique, ou par exemple,
01:11:22si vous écoutez sur la première un humoriste
01:11:24face à un politique, ou face à un patron,
01:11:26ou face à quelqu'un qui est puissant,
01:11:28c'est vous qui avez le croix-choix
01:11:30trois minutes, vous avez de l'imagination,
01:11:32vous pouvez tout inventer pendant trois minutes.
01:11:34– C'est vous en position de force. – C'est vous en position de force
01:11:36ou du moins vous rétablissez l'équilibre.
01:11:38Et l'humour, d'ailleurs,
01:11:40ça déstabilise vos patrons,
01:11:42souvent. Ils ne sont pas prêts
01:11:44à ce que vous fassiez une blague.
01:11:46Et d'ailleurs, les dictateurs n'aiment pas la joie.
01:11:48Les dictateurs n'aiment pas...
01:11:50Dans son pays, Kim Jong-un est le seul
01:11:52à sourire quand il a une couille coincée
01:11:54dans le slip, vous voyez.
01:11:56– Je ne pense pas mieux, on va terminer là-dessus.
01:11:58– Allez, laissez faire le beau de la fin.
01:12:00On va finir sur tous les points.
01:12:02Merci.

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