Dans cet épisode on va découvrir ensemble l'envers du décor de deux avocats à Lyon. Pour ça j'ai suivi Joëlle FOREST-CHALVIN et Jean-François BARRE dans leur journée.
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00:00Salut, bienvenue dans une nouvelle vidéo, bienvenue dans une nouvelle journée avec.
00:04Aujourd'hui on va suivre Joël et Jean-François qui sont avocats à Lyon.
00:08D'ailleurs cette vidéo est en partenariat avec l'Ordre des avocats de Lyon.
00:11Par contre, petite précision quand même avant que cette vidéo commence,
00:14je ne peux évidemment pas montrer les procès, parce que je ne peux pas montrer les gens dans les procès.
00:19Tout simplement pour le respect de la vie privée,
00:21comme je ne peux pas montrer non plus ni les noms ni les visages des clients, des avocats.
00:26Voilà, donc je vais essayer quand même de montrer à quoi ressemble le métier sans pouvoir montrer tout ça.
00:31Voilà, en tout cas c'est parti.
00:36Bonjour, bonjour Joël, ça va ?
00:38Bonjour, bienvenue.
00:40Merci de me recevoir ici.
00:42Elle, c'est Joël, elle est avocate au Barreau de Lyon et comme beaucoup d'avocats, elle a un domaine spécifique.
00:47Est-ce que tu as une spécificité dans ton métier ?
00:52D'accord, mes domaines d'intervention.
00:54Oui, alors je ne sais pas comment ça s'appelle du coup.
00:56J'ai trois domaines d'intervention.
00:58C'est le droit de la famille, le droit des personnes, tout ce qui est divorce, succession, pension alimentaire.
01:05Mon deuxième domaine d'intervention, c'est le préjudice corporel,
01:08donc les personnes qui ont un accident de la vie et qui ont des séquelles qui perdurent après cet accident.
01:13Et puis le troisième domaine d'intervention qui n'a rien à voir avec les deux premiers, c'est le droit du tourisme.
01:18Toi, dans ta journée, comment ça se passe ?
01:20Est-ce qu'il y a des clients qui viennent et qui se disent j'ai un problème, un litige, quelque chose qui t'appelle ?
01:26Comment ça se passe après ?
01:28Je ne sais pas si on peut dire qu'il y a une journée type d'un avocat.
01:31En tout cas sur les dossiers.
01:34Il y a déjà deux grandes sphères de profession, ce qu'on appelle les conseils juridiques,
01:41c'est-à-dire ceux qui vont faire du corporate, de la constitution de sociétés, des assemblées générales, etc.
01:49Qui sont plus dans l'écrit de leur bureau et qui ne vont pas aller plaider.
01:53C'est-à-dire qu'ils ne vont pas porter la robe pour plaider devant les juridictions.
01:58Il y a les avocats judiciaires.
02:00Moi, je suis avocat judiciaire, c'est-à-dire je suis un avocat plaidant.
02:03Je n'ai pas beaucoup d'activités de conseil.
02:06Les gens viennent me voir quand soit ils sont convoqués devant un tribunal, soit ils ont une difficulté dans leur vie
02:13et ils veulent savoir s'il faut saisir un tribunal pour la résoudre.
02:17Donc ça se rapproche un peu plus de ce qu'on imagine, en tout cas dans la vision...
02:20Peut-être plus dans l'image d'épinal, ce que l'on voit dans les films, l'avocat qui met sa robe, etc.
02:25Et qui va plaider son dossier.
02:27Voilà, plaider devant la cour, etc.
02:29Ou au tribunal de première instance.
02:32Joël enchaîne justement sur une réunion téléphonique avec une de ses clientes en plein divorce.
02:37Sur le projet de convention, moi je ne l'ai toujours pas, d'accord.
02:41C'est l'avocat de monsieur qui doit faire le premier jet.
02:44Est-ce que vous en avez parlé à monsieur ou pas du tout ?
02:46Or moi, avec son avocat, on s'était mis d'accord finalement sur les termes de la convention.
02:51A partir du moment où on a soldé les crédits, ce serait un partage anticipé de l'intégralité des sommes si tout le monde est content.
02:57De toute façon, le premier départ du délai de réflexion, moi je vous le ferai par recommander AR Electronique.
03:03Tu as appelé une cliente qui est en plein divorce ?
03:07Oui.
03:08C'est ça ? Et c'est pour essayer de trouver des solutions laniables ?
03:10Oui, parce que ça y est, on va passer. Mais il a fallu un refus du juge. Ils ont fait des procédures.
03:16On a fait de l'appel. Je crois qu'ils se sont tous fait dans ce dossier.
03:19Et puis finalement, on a eu le refus du juge.
03:22Donc voilà, on leur a dit, c'est soit maintenant vous reprenez l'amiable, soit on repart encore pour deux ans.
03:27Le conflit était tellement tel qu'ils se sont mis même dans une situation financière tous les deux délicate.
03:33Ce qui fait que personne n'a rien gagné finalement à la fin en termes d'argent.
03:36Là c'est bon, je pense qu'on va revenir à des choses plus raisonnables.
03:40Mais ça aurait pu être très embêtant. Ils se sont retrouvés dans une précarité financière alors que les sommes sont séquestrées chez le notaire.
03:48Personne ne les a pour l'instant tant qu'il n'y a pas de décision rendue.
03:52Je l'ai positionné. Le notaire ne peut pas refuser. Je l'ai positionné en qualité de séquestre.
03:57Je lui ai dit, tant qu'on ne vous donne pas un accord des deux côtés, vous ne pouvez plus débloquer les fonds.
04:02Ça fait combien de temps que ça dure un truc comme ça ?
04:04Ce dossier...
04:06On parle de mois, d'années ?
04:08Non, dans celui-là on est en années.
04:10J'avais pensé faire une réunion amiable avec l'ancien avocat. On était le 8 décembre 2016.
04:15Ça date de 2016 !
04:18Oui, mais ça veut dire que c'était encore plus vieux.
04:20Parce que si j'en suis arrivée à l'amiable, c'est qu'à un moment on s'est dit que les enjeux, il valait peut-être mieux les faire rapidement.
04:25Et pour dire que des fois l'amiable, c'est pas le bon tempo.
04:29Quand quelqu'un rentre en contact avec toi, parce qu'il a un litige, un problème, quelque chose, qu'il a besoin d'un avocat,
04:36pour travailler là-dessus, tu récupères des documents, des pièces, etc.
04:41Pour t'aider dans... finalement c'est un peu comme...
04:44Alors non, pas une sorte d'enquête, mais plus...
04:47Il faut en tout cas creuser certaines choses, et après pouvoir défendre le client.
04:51Comment tout ça se met en place ?
04:53En fait, nous, en France, on ne peut pas parler d'enquête.
04:57C'est pour ça qu'aux Etats-Unis, il y a un pouvoir d'investigation pour les avocats que nous, nous n'avons pas.
05:03Bon, il faut qu'on comprenne quelle est la problématique de la personne,
05:08qu'on lui demande des pièces pour voir un petit peu ce qu'il en est.
05:12On doit toujours apporter la preuve si on est demandeur.
05:15Donc on va constituer un dossier. Je dirais plus que c'est une constitution de dossier qu'une véritable enquête.
05:19Une fois que toi, tu as toutes les informations, en tout cas les pièces du dossier que tu as besoin...
05:25On donne une première vision du dossier à la personne, c'est-à-dire qu'on lui explique.
05:29Il peut peut-être saisir une juridiction, quelles vont être les probabilités de succès,
05:34tout ce qui peut être au niveau de la procédure pour qu'il puisse, en toute connaissance de cause,
05:39engager éventuellement l'action.
05:41Toute connaissance de cause, ça veut dire aussi les honoraires de son avocat.
05:44Donc il faut lui proposer un projet de convention d'honoraires.
05:47Par exemple, en droit de la famille, un procès, ça peut durer plus d'un an, un an et demi.
05:52Et si l'une des parties n'est pas contente de la décision de justice et veut faire appel,
05:57on est reparti sur un an et demi de procès.
06:00Plus c'est long, plus on paie l'avocat ? De toute façon, c'est comme ça ?
06:03Il y a des diligences, en fait.
06:06Si je dois faire beaucoup de conclusions, assister à beaucoup de réunions d'expertise,
06:11c'est vrai que c'est du temps que je passe dans le dossier et qui va donc être facturé.
06:15Donc une fois que le client accepte finalement d'y aller, en gros, sur cette affaire-là,
06:23après c'est très variable à la fois sur le résultat et à la fois sur le temps que tout ça prend.
06:28Oui. Quand on a fini une affaire, on dit au tribunal, ça y est,
06:32on a fini de chacun donner nos arguments, nos pièces,
06:35merci de clôturer cette affaire pour qu'on puisse la plaider.
06:39Théoriquement, une clôture intervient, et on va dire, pour être dans un délai raisonnable,
06:44on devrait plaider le dossier dans les 2-3 mois qui suivent cette clôture.
06:48D'accord. C'est-à-dire, clôture, pardon, je te coupe.
06:50Du coup, tu clôtures le dossier, c'est-à-dire que toi, tu estimes que tu as toutes les pièces qui vont.
06:55Et la partie adverse aussi.
06:56Et la partie adverse aussi.
06:57C'est bon, c'est tout dit.
06:58Maintenant, on peut se voir au tribunal, par exemple, pour pouvoir...
07:01Pour que le juge tranche entre la proposition A et la proposition B.
07:05D'accord. Je pensais qu'il y avait une date butoir et qu'il fallait faire ça jusqu'à la date butoir,
07:09mais en fait, finalement, c'est...
07:11Pour les audiences d'urgence, pour justement que ça aille vite,
07:14il va y avoir un calendrier qui va être imposé aux avocats.
07:17Maintenant, sur les autres procédures, alors c'est urgent pour les gens,
07:20mais ce n'est pas la notion d'urgence pour la justice.
07:23On échange, et quand on estime que c'est bon, on va pouvoir plaider le dossier.
07:27On devrait, moi, je trouve, dans un délai raisonnable, pouvoir plaider 2-3 mois après.
07:31Quelquefois, aujourd'hui, il faut attendre un an.
07:34On va nous donner une date de plaidoirie qui a plus d'un an.
07:37Oui, mais entre-temps, il y a peut-être des choses qui sont rajoutées au dossier,
07:41d'un côté comme de l'autre, ou alors, même pour toi,
07:44il faut se remettre dans la tête tout le dossier, etc.
07:47Moi, ça fait partie de mon travail.
07:49Et puis les gens attendent, quoi.
07:50Voilà, c'est surtout ça.
07:51Et donc, les avocats ont su évoluer là-dessus,
07:55c'est-à-dire qu'ils se sont emparés des modes amiables.
07:58C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on peut essayer, avec des outils que l'on a appris,
08:05de trouver une solution à 2 personnes qui sont en litige,
08:10mais qu'elles vont en fait co-construire.
08:12Sans passer devant le juge.
08:14Sans passer devant le juge.
08:15Et on pourra faire un acte d'avocat.
08:17Et on aura donc un acte, une fois homologué, qui a valeur de jugement.
08:20Et justement, Joëlle enchaîne sur un rendez-vous avec une confrère avocate
08:24pour trouver un accord amiable sur un autre dossier de divorce.
08:27C'est un dossier de divorce, de personnes qui souhaitent se séparer.
08:32Et en fait, le travail que je mène avec ma consoeur,
08:35qui est formée en la matière,
08:37c'est d'essayer de trouver une résolution amiable du dossier.
08:41Donc on aura un jugement de divorce parfaitement exécutoire,
08:44sans être passé devant les magistrats.
08:46J'ai un petit peu avancé par rapport aux intentions que vous m'aviez fait parvenir de Madame.
08:52Que ce soit pour les enfants, la pension alimentaire ou la prestation compensatoire.
08:58Il faut qu'on en parle un petit peu par rapport aux divergences de revenus.
09:01Ma cliente m'avait étonnée en me disant qu'il y avait des questions accessoires qui bloquaient.
09:08En particulier le découvert. Il y a un découvert bancaire.
09:11Il faut savoir comment on va arriver à le recombler.
09:14On a un problème de mutuel.
09:16On a un problème d'organisation de vacances d'été et de frais périscolaires.
09:21Sur le découvert, c'est le compte joint ?
09:23C'est le compte joint.
09:25Et on a un gros découvert ou pas ?
09:27Pas énorme.
09:28La cliente proposait que chacun liste les dépenses qu'il avait faites sur les deux derniers mois.
09:35Est-ce que ce qu'on voit, parce que ça fait partie des métiers avocats,
09:40ou finalement ce qu'on a, c'est essentiellement à travers les films.
09:44Et les séries. Les séries télé.
09:46C'est essentiellement un truc. Et souvent des Etats-Unis.
09:49Alors, j'ai quelques questions là-dessus.
09:51Lors des audiences, le coup d'objection, tout ça...
09:55Non. Alors ça, non.
09:57Surtout pas.
09:59Je parle aux jeunes confrères,
10:01qui, je sais pas,
10:03effectivement bercés par les séries américaines.
10:06Oui, c'est ça.
10:08Objection !
10:10Il n'y a pas de marteau non plus.
10:12Le juge français n'a pas de marteau.
10:14On voit beaucoup le marteau américain sur les sites internet des avocats.
10:18Non, pas de marteau en fait.
10:20Nous, c'est la balance.
10:22C'est la justice qui a les yeux bandés.
10:25Les avocats, on les imagine aussi beaucoup en robe.
10:29La robe noire, etc.
10:31C'est vrai ça déjà ? Ça existe vraiment ?
10:33Bien sûr. Dès que nous sommes en audience,
10:36pour plaider un dossier,
10:38les avocats mettent leur robe.
10:40C'est obligatoire ?
10:41Bien sûr.
10:42Je peux voir ta robe ?
10:43Oui, bien sûr.
10:44Est-ce que je peux voir ta robe ?
10:45Bien sûr.
10:46Alors on s'habille et on se déshabille à l'extérieur de la salle d'audience.
10:49Ok, d'accord.
10:50En plus d'être avocate, Joël est vice-bâtonnière de Lyon.
10:53Un bâtonnier, qu'est-ce que c'est ?
10:55Pour vulgariser, voilà.
10:57C'est celui qui est à la tête de l'ordre.
10:59C'est le chef des avocats.
11:01D'une certaine région, d'une certaine zone ?
11:03Oui, du barreau. Du barreau concerné.
11:05Genre Lyon, là, par exemple ?
11:06Voilà. Nous, on est 3 657 avocats à Lyon.
11:10Les 3 657 avocats votent pour un bâtonnier, vice-bâtonnier,
11:15quand il exerce en binôme,
11:17qui va donc être à la tête de l'ordre pendant deux ans.
11:20C'est des mandats de deux ans.
11:21D'accord.
11:22Donc actuellement, tu es vice-bâtonnière.
11:26Tu pourrais être amenée à défendre des gens, par exemple,
11:30qui ont commis des crimes, viols, etc.
11:33Comment on se sent quand on défend des gens
11:35dont on sait qu'ils sont coupables,
11:36d'avoir fait des atrocités comme ça ?
11:39C'est pas dur de défendre ces gens-là ?
11:41D'essayer de les défendre et de...
11:43Déjà, l'avocat, il a sa clause de conscience.
11:45C'est-à-dire qu'il peut toujours refuser un dossier
11:48en opposant sa clause de conscience.
11:50D'accord.
11:51Mais il faut bien quelqu'un, à la fin,
11:52qui le défende quand même.
11:53Bien sûr.
11:54Mais parce que, de toute façon,
11:55chacun a le droit à une défense.
11:57Ça, c'est la première chose.
11:58C'est aussi pour ça qu'on s'engage dans cette profession.
12:01Et deuxième chose, on n'est pas là pour dire
12:04oui, il y a les vidéos qui montrent
12:06qu'il a violé cette personne, torturé, etc.
12:09Mais en fait, c'est pas vrai.
12:11L'avocat, il n'est pas là pour dire ça.
12:14L'avocat, il est là, il y a un fait.
12:17Ce fait, dans le code pénal,
12:19il a une peine qui est prévue.
12:22Alors, c'est toujours une fourchette de peine.
12:24Le plancher et le plafond.
12:26D'accord.
12:27Et le juge doit graduer.
12:28Entre les deux.
12:29En fonction de quoi ?
12:30En fonction de la personnalité.
12:31D'accord.
12:32L'avocat, il doit apporter ça.
12:33C'est le lien qu'il fait avec le client.
12:35Dans le dossier du juge, on voit l'atrocité.
12:37On voit les photographies de l'autopsie.
12:40On voit la douleur de la famille.
12:43La douleur peut-être de la victime.
12:45Donc, on voit tout ça.
12:46Il y a peut-être eu des expertises.
12:47On voit comment elle a été traumatisée, etc.
12:49Mais nous, on est là pour expliquer
12:51quelle est la personne qui a fait ce geste.
12:53D'accord.
12:54On peut peut-être aussi apporter des éléments de contexte.
12:56Comment en est-il arrivé là ?
12:58On ne dit pas, il a fait ça.
13:00Mais ça s'explique, ce n'est pas grave.
13:03Oh là là, laissez-le en liberté.
13:05Non, ce n'est pas ça, le but.
13:06On apporte sa personnalité.
13:08Pour mieux comprendre les spécificités
13:10d'un avocat plaidant sur des affaires de crime,
13:12j'ai retrouvé Jean-François
13:13lors d'un procès à la cour d'assises de Lyon.
13:16Donc là, actuellement, on est où ?
13:18Et qu'est-ce qui se passe ?
13:19Pour essayer de comprendre.
13:20Alors ça, c'est la salle de la cour d'assises du Rhône.
13:23Puisqu'il y a une cour d'assises par département.
13:25La cour d'assises du Rhône,
13:27elle juge principalement les crimes.
13:29Donc les infractions, contraventions, délits-crimes.
13:31Les crimes sont jugés ici.
13:33Et actuellement, vous êtes au sein
13:35d'une cour d'assises des mineurs.
13:37Il y a une suspension puisqu'il y a un huis clos.
13:39On ne peut pas assister aux juridictions
13:42qui jugent les mineurs.
13:44Ça, je ne peux pas filmer.
13:45Il faut être conscient.
13:46Est-ce qu'on peut savoir un peu ce qui se passe
13:48dans le procès d'aujourd'hui ?
13:49Aujourd'hui, il est reproché à plusieurs accusés,
13:53dont un mineur,
13:54des faits de vol à main armée.
13:56On appelle des braquages,
13:57mais juridiquement, on parle de vol à main armée.
13:59Et vous, vous défendez qui dans l'histoire ?
14:02Pardon, moi, je défends le mineur.
14:04Je défends le mineur qui est accusé des faits.
14:06On a aussi des avocats pour les parties civiles
14:08qui représentent les personnes
14:10qui ont été agressées
14:13dans le cadre du vol à main armée.
14:14Et parfois, vous défendez aussi les victimes.
14:16Vous ne défendez pas forcément les gens accusés.
14:18Comment ça se passe ?
14:19C'est un coup chacun
14:20ou on peut se spécialiser que dans les victimes
14:22ou que dans les accusés ?
14:23Ce n'est pas la courte paille.
14:24Oui, mais comment ça se passe ?
14:25C'est peut-être un peu notre côté schizophrène,
14:28on va dire.
14:29C'est un coup chacun.
14:31Ça dépend du mandat.
14:32Ça dépend des clients.
14:33Ça dépend de la spécialisation des cabinets.
14:35On a les cabinets qui ne font que de la défense.
14:37On a les cabinets qui ne font que des parties civiles.
14:41Mais en règle générale,
14:42les confrères sont habitués à avoir les deux positions.
14:46Soit côté partie civile,
14:48soit côté défense, accusé ou prévenu.
14:51Ça dépend de qui vient vous voir
14:52pour vous demander d'être son avocat.
14:54Ça dépend aussi de votre renommée
14:56sur la place lyonnaise.
14:59Ça dépend de beaucoup de choses.
15:01Ça dure combien de temps un procès comme ça ?
15:03Celui-ci, il a commencé jeudi.
15:05Il terminera demain mercredi.
15:07D'accord.
15:08C'est assez long quand même.
15:10Les gens viennent là, c'est ça ?
15:11Oui.
15:12Ça, c'est la barre des témoins.
15:14Vous voyez comme elle est usée.
15:16Il y a tellement de personnes qui sont venues ici déposer.
15:20Mais c'est un lieu de souffrance, la cour d'assises.
15:22C'est un lieu de souffrance,
15:23c'est un lieu de larmes, de pleurs.
15:25Oui, parce qu'on ne juge pas n'importe quel crime ici.
15:28Tous les crimes.
15:29Oui, on juge les crimes.
15:30Les viols, les braquages, les vols à main armée.
15:32Peut-être les meurtres, les choses comme ça.
15:34Oui, les homicides, les empoisonnements, les homicides volontaires.
15:36Vous vous traitez déjà de ce genre d'affaires ?
15:38Oui, quand vous êtes avocat,
15:39vous êtes habilité à traiter toutes les affaires pénales.
15:41Ce n'est pas trop dur justement.
15:42Comment ça se passe cette relation ?
15:43Parce que parfois, vous devez avoir accès à des dossiers,
15:45avec des photos peut-être, des choses.
15:47Ça a un impact sur votre vie ?
15:48On n'apprend pas à l'école à se former
15:50par rapport à ce qui peut être un choc lié à l'empathie
15:53ou lié aux souffrances des victimes
15:55qui viennent déverser leurs récits.
15:57Donc, on essaye de ne pas être inondé par l'émotion.
16:01Plaider, c'est aussi avoir un recul par rapport aux éléments.
16:07Je me rappelle un dossier, on était partie civile,
16:09j'étais partie civile,
16:10j'étais pour les grands-parents de la jeune femme
16:12qui a été assassinée par son mari
16:14et qui avait tué ses quatre enfants,
16:16tour à tour, âgés de six mois à sept ans.
16:19Donc, ça a été terrible.
16:21Les autopsies des enfants, des nouveaux-nés,
16:23des enfants où on voyait les photos,
16:25c'était pour les jurés,
16:26pour tout le monde d'ailleurs, extrêmement lourd.
16:28Donc, il y a une émotion,
16:30ces murs sont teintés de douleur aussi.
16:33Voilà, ce n'est pas évident, ce n'est pas évident.
16:37Un avocat, ça gagne bien sa vie ?
16:39Alors, il y a de tout en fait.
16:42Il y a une profession et des métiers.
16:45C'est ça dans la profession d'avocat.
16:49Donc, il y a des avocats
16:51qui vont évidemment énormément bien gagner leur vie.
16:55Tous ceux qui font peut-être de l'affaire
16:57avec des multinationales.
16:58Voilà, droit des affaires, l'international, mais pas que.
17:03Et puis, il y a des avocats aussi
17:05qui vont gagner difficilement leur vie
17:08parce qu'ils ont fait le choix d'être
17:11ce qu'on appelle des avocats de terrain,
17:13très proche du justiciable,
17:15ce qui permet aussi le maillage territorial
17:18que chaque personne puisse rencontrer un avocat.
17:21Ils vont aussi faire des permanences
17:23où ils vont être défrayés,
17:24donc pas véritablement d'honoraires.
17:26Ou les commis d'office.
17:28C'est que du volontariat.
17:29Donc, il faut que ce soit des avocats
17:30qui se portent volontaires.
17:32Et c'est vrai que là,
17:34on peut être sur des revenus
17:35qui vont être beaucoup plus faibles.
17:38Tu ne gagnes pas d'argent
17:40en fonction de la peine qu'a la personne.
17:44C'est-à-dire que, finalement,
17:46moins sa peine est lourde,
17:47plus toi, tu gagneras de l'argent.
17:49Ce n'est pas comme ça que ça marche.
17:50On est d'accord.
17:51Non, parce que moralement,
17:52ce serait inconcevable
17:53de faire varier un honoraire là-dessus.
17:55Quelquefois, on peut ne pas connaître d'avocat
17:57ou on ne peut ne pas avoir les moyens
18:00de payer un avocat.
18:01Tout à fait.
18:02Ce qu'on perd, je rappelle,
18:03c'est quand même...
18:04Si on gagne un procès,
18:05du coup, on peut avoir de l'argent.
18:07Oui.
18:08Souvent, c'est d'ailleurs ce qui se passe.
18:10Oui.
18:11Mais si on perd, évidemment,
18:12il faut payer...
18:13On peut être condamné.
18:14Oui, on peut être condamné.
18:15Et puis, il faut payer à la fois
18:17la sentence, on va dire,
18:19qui est tombée,
18:20mais aussi l'avocat, etc.
18:22Donc, ça peut coûter cher.
18:23Oui, bien sûr.
18:24Bien sûr, dans le procès,
18:25ça peut coûter cher.
18:26Donc, si on n'a pas d'argent
18:27pour payer un avocat,
18:28il y a un avocat comme in office.
18:29Voilà.
18:30Donc, l'avocat comme in office
18:31et au pénal,
18:33c'est-à-dire qu'il y a
18:34une difficulté au pénal,
18:36c'est-à-dire une infraction,
18:38qui a commis une infraction,
18:39un délit, un crime,
18:40et un avocat
18:41qui puisse l'assister.
18:42Et cet avocat
18:43va être défrayé par l'État.
18:45Je dis bien défrayé
18:46parce qu'en fait,
18:47ça ne correspond absolument pas
18:49à un honoraire
18:51que l'on pourrait facturer
18:53dans un dossier normal.
18:54C'est-à-dire que...
18:55C'est bien en dessous.
18:56Oui.
18:57L'avocat, il l'accepte
18:58par conviction.
18:59Alors, il ne va pas faire
19:00que ça dans son cabinet,
19:01autrement, il ne s'en sortirait pas.
19:02Mais par conviction,
19:03il va se mettre au service
19:05des personnes qui ne vont pas
19:06avoir les moyens
19:07de se payer par eux-mêmes
19:08un avocat.
19:10Tout à l'heure,
19:11j'étais à la Cour d'appel.
19:12Là, c'est le palais de justice.
19:14C'est quoi la différence exactement ?
19:16Ça, c'est tout ce qui est
19:17première instance.
19:18Donc, la Cour d'appel,
19:19c'est un deuxième degré
19:20de juridiction.
19:21Là, quand on engage
19:22un procès,
19:23que ce soit devant
19:24le juge aux affaires familiales,
19:25le juge du surendettement,
19:27peu importe le juge.
19:28Le juge du tribunal de commerce
19:29aussi, on a ici.
19:30Et c'est donc
19:31la première décision
19:32qui va être rendue.
19:33D'accord.
19:34Dans notre système
19:36organisation judiciaire,
19:37il y a deux degrés
19:38de juridiction.
19:39Je ne suis pas satisfaite
19:40d'une première décision.
19:41Je peux saisir
19:42la Cour d'appel
19:43pour avoir un deuxième regard
19:44sur le même dossier,
19:45éventuellement,
19:46une décision qui soit différente.
19:47Donc là, c'est la première fois
19:48et la deuxième fois,
19:49ça se passe à un autre endroit.
19:50Oui, première instance.
19:51Tout à fait.
19:52Ok, d'accord, très bien.
19:53Alors, comment ça se passe ?
19:54Derrière nous, c'est quoi tout ça ?
19:55Alors, derrière nous,
19:56il y a un escalier
19:57qui descend à ce qu'on appelle
19:58le rez-de-jardin.
19:59Et tout le long du rez-de-jardin,
20:00il y a les audiences
20:02qui vont prendre
20:03les affaires correctionnelles.
20:04Donc, ils ont une activité
20:05plutôt sur l'après-midi,
20:07tout ce qui est
20:08comparution immédiate,
20:09délit, contravention.
20:10Voilà.
20:11Donc, vous voyez,
20:12tout ça, c'est les salles d'audience.
20:13Je rappelle évidemment
20:14que je n'ai pas le droit
20:15de filmer à l'intérieur
20:16des salles d'audience.
20:17En tout cas, merci beaucoup,
20:18Joël, de m'avoir accueilli ici,
20:20d'avoir permis
20:21de découvrir ce métier, vraiment.
20:22J'ai appris plein de trucs.
20:23C'était trop cool.
20:24Ça, c'est chouette.
20:26Et puis maintenant,
20:27j'en saurai plus
20:28si jamais un jour,
20:29j'ai besoin d'un avocat
20:30ou quoi que ce soit.
20:31Voilà.
20:32Je serai un peu plus au courant.
20:33Et puis, peut-être intégrer
20:34la profession, pourquoi pas ?
20:35Ben, pourquoi pas un jour ?
20:36Écoute, pourquoi pas ?
20:37Merci beaucoup.
20:38Merci, bonne fin de journée.
20:39A bientôt.
20:40Au revoir.
20:41Salut.
20:42Voilà, c'est la fin de cette vidéo.
20:43J'espère qu'elle vous aura plu.
20:44Merci énormément à Joël
20:45et Jean-François
20:46de m'avoir fait découvrir
20:47un peu tout ça.
20:48Merci également du coup
20:49à l'Ordre des avocats de Lyon.
20:50J'espère que la vidéo vous a plu.
20:51Si c'est le cas,
20:52n'hésitez pas à la liker,
20:53à partager.
20:54Abonnez-vous à cette chaîne,
20:55c'est important.
20:56Et moi, je vous donne rendez-vous
20:57un prochain dimanche 10h
20:58pour une prochaine vidéo.
20:59Salut.