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00:00La transition est toute trouvée avec la chronique d'Eugénie Bastille il y a quelques minutes
00:05parce que vous aussi, vous vous intéressez au discours de Jay Devance.
00:09Et si Jay Devance avait effectivement raison, rien que de le dire, j'en bafouille, j'en
00:15ai des frissons Jacques, mais grâce à Eugénie on a un peu plus de courage.
00:18Alors reprenons les choses depuis le début si vous voulez bien.
00:21Depuis vendredi, une certaine presse tourne en boucle pour dénoncer les propos du vice-président
00:26américain et l'affront fait aux Européens.
00:29D'ailleurs, le philosophe Gaspard Koenig qui signe une tribune hebdomadaire dans les
00:33échos a failli se laisser prendre lui aussi par ce rouleau compresseur médiatique.
00:37Mais, par acquis de conscience, écrit-il, j'ai tout de même lu dans son intégralité
00:42son discours et j'ai dû admettre que bien dissimulé parmi les provocations, le message
00:47principal touche juste.
00:49Que reproche Jay Devance à l'Europe ? Un dédain du petit peuple qu'elle empêche
00:54de s'exprimer via des restrictions excessives à la liberté d'expression, puis lors des
00:59échéances électorales en ignorant sa voix.
01:02Le vice-président américain dénonce le contournement de la volonté populaire par
01:06des élites convaincues de faire le bien des citoyens malgré eux en mettant en place
01:11des stratégies de barrage médiatique et politique.
01:14Croire dans la démocratie, conclut Jay Devance, c'est comprendre que chaque citoyen détient
01:19une part de vérité et une voix pour l'exprimer.
01:23Il n'en faut pas plus à de beaux esprits pour dénoncer un odieux populisme.
01:27Mais en fait, ce discours n'est pas nouveau.
01:28Eh bien non, Jay Devance ne fait que reprendre à son compte un diagnostic fait depuis des
01:32années par nombre d'intellectuels de part et d'autre de l'Atlantique, rappelle aussi
01:36Alexandre de Vecchio, dont le Figaro, ce diagnostic, c'est celui d'une profonde crise démocratique
01:42entraînée par une fracture entre les élites et les citoyens.
01:45En France, par exemple, Marcel Gauchet, dans un ouvrage paru en octobre dernier, décrit
01:50l'impasse à laquelle a conduit la sacralisation de l'État de droit au détriment de la souveraineté populaire.
01:56De livre en livre, le géographe Christophe Guillouis met aussi en lumière la dépossession
02:01économique, culturelle, mais aussi démocratique des classes moyennes et populaires au profit
02:06d'une élite coupée de la réalité des gens ordinaires.
02:09Mais auriez-vous un exemple concret pour qu'on comprenne bien ?
02:12Eh bien, écoutez, pas besoin d'aller bien loin, il est à la une du Figaro, Jacques
02:16Le Quotidien consacre sa une à l'affaire Robert Ménard, le maire de Béziers, comparé
02:20aujourd'hui devant la justice, parce qu'il a refusé de marier un Algérien clandestin
02:25sous OQTF et connu défavorablement, comme l'on dit, par la justice.
02:30Bref, de marier quelqu'un qui n'avait pas le droit d'être dans la salle de mariage,
02:34résume Laurence de Charette dans son éditorial.
02:36On demanderait leur avis aux Français sur cette affaire, on a peu de doute sur leur
02:39réponse, mais le Conseil constitutionnel et la Cour européenne des droits de l'homme
02:45ont imposé une interprétation extensive du droit au mariage et en même temps des
02:50autres droits auxquels ouvrent les épousailles, titre de séjour, rapprochement familial et
02:55tutti quanti.
02:56Cette évolution de la jurisprudence, et donc du droit qui s'impose, est dessinée non
03:00plus par les peuples, mais par les juges, rappelle-t-elle, des « sages », sans mandat
03:06électif, mais non sans idéologie.
03:08Mais est-ce que les choses ne sont pas en train de changer ?
03:10Eh bien si, un peu, sans doute.
03:12Parce que Trump secoue aussi la politique française, c'est le constat de l'opinion,
03:16en gros titre ce matin, le quotidien n'est pas suspect de sympathie pour la nouvelle
03:20administration américaine et pourtant, pourtant, chaque jour, reconnaît-il, l'Europe se réveille
03:25et découvre les décisions prises d'un trait de plume de l'autre côté de l'Atlantique.
03:29Elle nous renvoie à notre impuissance publique, à nos conciliabules, à nos tables rondes.
03:35Forcément, les gens se disent que ce type fait ce qu'il dit et cela nourrit le populisme
03:40que chez nous, regrette un proche de François Bayrou, mais du côté du RN, on se frotte
03:44les mains, explique le journal.
03:46Pour Jordan Bardella, le sacre de Donald Trump augure du retour de la politique, et ce alors
03:52que plus de la moitié des Français estiment que les gouvernements ne peuvent plus faire
03:56grand-chose aujourd'hui.
03:57La tornade Trump décomplexe le parti à la flamme, la radicalité du président américain
04:03synthétise cette ère du temps au point que le RN l'importe dans le débat français.
04:09Et une question taraude les partis de gouvernement, quel effet aura ce tourbillon américain sur
04:15la prochaine présidentielle ?
04:17Voilà, on parlait du retour du politique, mais on va terminer avec ceux qui la quittent.
04:21C'est un papier assez singulier que signe Willy Bordas dans le Figaro, papier sur les
04:26fantômes de l'Assemblée, des élus qui ont décidé de déserter l'hémicycle.
04:3176% des députés n'ont participé qu'à moins de 10% des votes depuis leur élection
04:38en juillet dernier.
04:39Parmi eux, il y a certains poids lourds comme Hollande, Wauquiez, Le Pen, mais on peut considérer
04:43qu'ils occupent beaucoup le champ politique par ailleurs.
04:46Et puis, il y a les vrais fantômes.
04:48Est-ce que vous connaissez Alain David ?
04:50Ben non, pas du tout.
04:52Et bien, même au groupe socialiste auquel il appartient, on ne le connaît pas.
04:55Je ne lui ai même jamais adressé la parole, reconnaît un de ses collègues parlementaires,
05:00alors permettez-moi de lui dédier cet extrait musical.
05:03Et puis, il y a tous ses copains fantômes de l'Élysée, de l'Élysée de l'Assemblée.