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Retrouvez le replay du débat de l'Équipe de choc du 17/02/2025.

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Sport
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00:00Bonjour à tous, ravi de vous retrouver en direct sur la chaîne L'Equipe pour cette
00:08magnifique émission, l'équipe de choc, pour m'accompagner, ils sont là, ils sont
00:12en pleine forme, Pierre Bouby et Julien Aliane, ça va les gars ?
00:15Ça va, ça va, le volume est haut ! Bien sûr, c'est pour te réveiller Pierre,
00:18je crie parce qu'on va le dire, et vous êtes de plus en plus nombreux d'ailleurs,
00:22regardez l'équipe de choc, on vous remercie de votre fidélité, ils sont avec leur smartphone
00:26en fait, ils ne se parlent pas, il y a une ambiance délétère, on est concentrés,
00:30on est concentrés.
00:31Ils parlent de qui là ? Je ne sais pas, je ne sais pas ce qu'ils
00:32font.
00:33Ça en dit plus sur toi que sur nous, tu vois.
00:34Ce n'est pas faux, j'aime beaucoup ta veste.
00:35Merci beaucoup, tu es un homme de goût.
00:36On essaye modestement.
00:38Vous êtes bons les gars, mais vous n'êtes pas prêts, donc pour vous accompagner, on
00:42a pris un petit peu de renfort.
00:43Le premier renfort, c'est Mathieu Dossevy, il vient de fêter ses 37 ans.
00:49Tu lis quoi toi ? Comment ?
00:50Tu lis quoi là ? Je lis la fiche en fait.
00:52Ah, sur ton téléphone.
00:54Il a fait l'équipe du soir hier et c'était le meilleur en plateau.
00:58Mathieu, tu peux rentrer.
00:59Ça va Mathieu ? Ça va, nickel.
01:01La nuit a été courte avec le All-Star Game, mais content d'être avec vous, toujours
01:06un plaisir.
01:07Je crois savoir que Julien Lian, qui a exceptionnellement bossé cet après-midi, a prévu de parler
01:11de ce All-Star Game.
01:12L'autre renfort, c'est Tidjani Embo, il est chroniqueur Winamax FC, il a aussi fait
01:20l'équipe du soir hier et c'était aussi le meilleur en plateau.
01:23Bonjour Tidjani.
01:24C'était qui le meilleur alors ? C'était Mathieu ou toi ?
01:27C'était toi Joël.
01:28J'en étais sûr.
01:29Il a fait exactement ce lancement pour ça.
01:31Il n'y a même pas besoin d'en discuter, c'est les automatismes.
01:37Je commence à faire un petit moment.
01:38Preuve que Pierre Bouby vraiment me connaît mal, c'est Mathieu Maes qui a rédigé les
01:42feuilles C'est pas moi.
01:43Est-ce qu'on va vraiment te croire ?
01:44C'est vrai.
01:45Grand Chauve, est-ce que t'es là ?
01:46C'est non.
01:47Toi aussi t'as fait l'équipe du soir hier ?
01:50Bien sûr.
01:51C'est Karine Gallier à la présentation.
01:52On n'a pas la carte.
01:53Vous étiez en repos pour bosser aujourd'hui les gars.
01:56Allez, on va avancer le sommaire de cette émission.
01:59On va malheureusement parler d'une petite déception quand même.
02:03C'est les mondiaux de ski en Autriche, zéro médaille pour l'équipe de France.
02:07On va en parler.
02:08On aura Julien Liseroux qui est notre consultant, excellent consultant pour parler de ce fiasco
02:15parce que c'est le terme, c'est le pire résultat d'une équipe de France depuis plus de 20
02:19ans.
02:21On a aussi de l'Olympique de Marseille qui a étrié l'AS Saint-Édienne ce week-end
02:24avec un homme fort, c'est Amine Gouiri.
02:26On se posera cette question, est-ce qu'il change le visage de l'Olympique de Marseille
02:31?
02:32Et enfin, on parlera des droits télé puisque malheureusement c'est un feuilleton qui dure
02:36le conflit entre Dazone et la Ligue et un acteur qui revient au centre, c'est Canal
02:41Plus qui est réclamé par tous les acteurs du monde du foot.
02:45Mon Juju, ça va être à toi, on va revoir des images qu'on n'a pas envie de revoir
02:49mais c'est Clément Noël qui une nouvelle fois hier a enfourché.
02:52Oui, oui, lors de la deuxième manche du Slalom pour le français, c'était le seul
02:56espoir de médaille pour la délégation tricolore.
02:59On va revivre cette deuxième manche avec au commentaire Adrien Courrouble et Julien
03:03Lizeroux, vous allez voir complètement dépité par la tournure des événements.
03:19C'est plus timide et maintenant il met la machine en route.
03:214 centièmes de retard, il a perdu du temps dans le premier secteur, Clément Noël, allez
03:24Clément !
03:25Allez, il va falloir se lâcher maintenant, prendre des risques, attention !
03:27Viens t'appliquer, viens t'appuyer sur ton ski extérieur, là pour l'instant c'est
03:32un rythme moins soutenu.
03:3310 centièmes.
03:34C'est un rythme moins soutenu, Chloé Kmeyar.
03:35Il reste au contact, il faut prendre de la vitesse maintenant Clément Noël.
03:37Allez, il faut y aller, il faut tout lâcher, c'est tout de suite, c'est maintenant.
03:4030 secondes pour tout donner, 30 secondes pour écrire l'histoire.
03:43Allez, il faut rajouter ici, il faut tout donner, il faut en mettre.
03:47Allez Clément, c'est le centième, il est encore dans le match, c'est encore là, allez !
03:51Oh non, c'est terrible, c'est terrible !
03:54Non, il n'y aura pas de médaille pour Clément Noël.
03:56Le Français qui enfonce en haut du mur.
03:59Oh non, quelle désillusion.
04:04Et Louis Kmeyar qui devient champion du monde de slalom.
04:08Oh là là, quelle déception pour le clan France.
04:12Clément qui avait tout fait comme il fallait.
04:14On est assommé, agarre, abattu.
04:18Alors vous avez vu tout le désarroi de notre duo de commentateurs,
04:21Julien Lysereau et Adrien Courrouble.
04:22Nous on va écouter Clément Noël en sortie de course, de piste j'ai envie de dire même.
04:28C'était au micro de France Piron.
04:29Finalement il est assez lucide sur sa déconvenue.
04:33Je me précipite un tout petit peu, il faudrait que je le revoie.
04:36Vous savez, ça passe tellement vite dans la tête
04:37qu'on ne sait pas exactement toujours pourquoi on fait les bons ou les mauvais choix.
04:40Après voilà, je n'étais pas très bien parti sur la manche.
04:44Le reste de la manche, il y avait vraiment des choses qui étaient intéressantes.
04:46Je me suis donné, j'ai essayé, j'ai joué.
04:49Ça ne suffit pas, ce n'est pas assez.
04:52Alors ce n'est pas une malédiction championnat du monde.
04:53C'est juste moi qui ne suis pas assez bon sur le jour même
04:57pour arriver à tout amener jusqu'à l'arrivée.
05:00Bon effectivement, la déception est grande.
05:02C'était notre dernière chance d'avoir une médaille dans ces mondiaux de ski.
05:06Est-ce que, Pierre, il faut en vouloir à cette équipe de France selon toi ?
05:10J'ai plus l'impression qu'ils sont dépendants de ce qui se passe un peu
05:13et des moyens qui se passent au-dessus et des moyens qu'on leur met aussi à disposition.
05:17Tu leur trouves des excuses ?
05:19Je leur trouve des excuses, oui et non.
05:21Parce que l'autre jour, on nous a expliqué un petit peu le fonctionnement et la préparation,
05:26comment ça se passait, la difficulté aussi financière et pas que pour essayer de performer.
05:31Là honnêtement, ça se joue un détail en plus.
05:34Tu ne peux pas résumer le fiasco de l'équipe de France en ski alpin uniquement sur cet échec-là.
05:42La problématique, elle est plus sur le fait qu'on n'a que Clément Noël
05:45pour pouvoir peut-être proposer quelque chose.
05:47Donc là, la vraie question, elle se situe ici.
05:50Maintenant, ça met le point sur quelque chose dont il faut vraiment s'occuper
05:55parce que 2030, c'est demain et pour l'instant, on n'a que dalle.
05:57Donc je pense que c'est important de mettre le doigt dessus.
06:00Il y a effectivement les Jeux de 2030,
06:01mais il y a ceux qui arrivent en 2026 également en Italie.
06:05Avant de retrouver Julien Liseroux,
06:07Juju, est-ce que tu peux juste nous montrer les déclarations de David Chastan
06:11qui est le patron du ski alpin à la FEDE ?
06:14Clairement, c'est un fiasco qui était attendu, j'ai l'impression.
06:16Plutôt, plutôt oui.
06:18Il dit notamment sur le site l'équipe,
06:20il était assez lucide sur le niveau global de l'équipe en arrivant à Salbar
06:23face à une forte concurrence comme la Suisse, l'Autriche ou même la Norvège.
06:27Mais quand même, on doit vraiment travailler
06:30et se remettre en question pour trouver des solutions,
06:32car on manque clairement de densité et de niveau.
06:35Le constat, il est catastrophique.
06:37Tizianis, c'est le directeur du ski alpin quand même qui lâche ça.
06:40Oui, mais moi, j'ai envie de dire,
06:42est-ce que ce n'est pas mieux d'avoir un constat sans appel,
06:44quitte à ce qu'il soit dur et que derrière, il y ait des mesures qui soient prises,
06:47plutôt que de se voiler la face,
06:48comme ça peut parfois arriver dans certaines fédérations
06:51où on pratique la politique de l'Autriche,
06:54parce qu'on sait comment ça se passe dans tous ces postes.
06:57On est un peu systématiquement dans la défense de son propre bilan.
07:01Moi, je trouve que Pierre a tout à fait raison
07:05quand il parle de manque de densité aussi.
07:08Quand on voit avec d'autres sports d'hiver
07:10où l'équipe de France a beaucoup plus de densité,
07:12on pense évidemment au biathlon qui passe régulièrement sur les antennes.
07:16Là, on n'a pas cette densité.
07:17Fatalement, ça rajoute de la pression sur les têtes d'affiche
07:20et malheureusement, cette pression, pour le moment,
07:22est pénalisante pour un Clément Noël qui,
07:25en plus, on en avait déjà parlé au tout début de la saison,
07:27avant qu'il commence sa saison de Coupe du Monde,
07:29il évoquait qu'il ne voulait pas se mettre d'objectif spécifique
07:33parce qu'il voulait pouvoir skier sans pression
07:36pour pouvoir donner son meilleur ski.
07:37Là, il a un peu rattrapé par ça.
07:39Donc, tu as une mécanique à la fois structurelle,
07:42on manque peut-être un peu de nombre dans cette équipe de France
07:46et puis après, il y a aussi une concurrence qui est très forte.
07:50On va retrouver notre consultant
07:52qui nous a fait rêver durant ces mondiaux,
07:54c'est Julien Liseroux.
07:55Le décor est magnifique, Julien.
07:57Merci d'être avec nous.
07:59Est-ce que toi, tu en veux à cette équipe de France, Julien ?
08:06Par contre, je pense qu'eux, ils s'en veulent.
08:08En stigmate, si c'est toujours une équipe,
08:13une simple individualité des athlètes,
08:15il faut pas oublier qu'eux, ils sont là pour performer
08:17et que ce sont les premiers tristes
08:21du constat de ces championnats du monde.
08:23Après, vous l'avez dit, ça manque de densité,
08:27tout le monde le sait, c'est un fait, c'est un constat.
08:30La seule grosse déception de ces championnats du monde,
08:33c'est le fait que Clément hier n'arrive pas à aller chercher une médaille.
08:37Après, on pourra dire tout ce qu'on veut,
08:38la pression, les attentes et ainsi de suite.
08:40Clément hier, il a fait le job,
08:42il était en tête de la première manche,
08:43il n'a pas deskié et voilà, il enfourche.
08:46Ça fait partie de la vie de slalomeur.
08:49Il n'y a rien de plus frustrant que d'enfourcher,
08:52mais le fait est que la France a fait un zéro médaille
08:55et qu'il va falloir aussi se servir de ça
08:57pour rebondir, pour repartir de l'avant.
08:59Justement, Julien, tu le disais,
09:01zéro médaille, c'est le pire bilan depuis plus de 20 ans
09:04pour une équipe de France.
09:06Julien, tu en as parlé souvent sur la chaîne L'Équipe,
09:09des problèmes de moyens.
09:11On le sait, ça coûte énormément d'argent,
09:14une préparation pour une saison de ski.
09:16Selon toi, quels sont les moyens ?
09:19Qu'a la Fédération pour rebondir ?
09:23Les moyens, il va falloir en trouver, tout simplement.
09:26Il y avait un gros problème qui a été supprimé
09:30depuis deux ou trois ans maintenant,
09:32et ça, il va falloir le remettre en place.
09:35Il y a toute une économie autour des sports d'hiver
09:37et il faut vraiment trouver des moyens supplémentaires
09:39pour que les conditions d'entraînement
09:43ne sont pas mauvaises, mais en tout cas qu'elles soient meilleures.
09:45Et puis surtout qu'on fasse rêver toute une génération derrière,
09:48parce que c'est cette génération qui va aller disputer
09:50les Jeux olympiques de l'an prochain.
09:52Julien, par rapport aux moyens,
09:54peut-être pour les gens qui sont un petit peu moins habitués
09:57à ce type de compétition,
09:58il y a un écart vraiment qui est abyssal
10:01par rapport à des nations comme l'Autriche ou la Suisse ?
10:06Les cas sont importants par rapport à l'Autriche et la Suisse,
10:10mais par contre, on a beaucoup plus de moyens
10:13que d'autres petites nations,
10:14donc ce n'est pas une excuse à proprement parler.
10:18Par contre, c'est sûr que sur du haut niveau,
10:20quand on va au centième de seconde,
10:22quand on parle de densité et que les Suisses et les Autrichiens,
10:26ils en ont quatre au départ qui partent dans les 15 premiers,
10:28alors qu'en France, il y en a peut-être quatre
10:32qui sont plutôt dans les 30 ou dans les 40.
10:36Ce sont ces petites différences qui font des écarts,
10:40pas pour rien si aujourd'hui la Suisse,
10:42ils font des championnats du monde de Maboule,
10:43mais en même temps, ils font une saison de Maboule,
10:45ils sont sur les podiums tous les week-ends,
10:48donc c'est un petit peu plus logique de ramener plein de médailles.
10:51Et encore, on le voit, les filles en vitesse,
10:53Lara Gutt, Corinne Sutter, elles ne sont pas montées sur les podiums,
10:56donc il y a encore de la marge.
10:58Mais c'est sûr que pour nous, pour le clan France,
11:01ça fait un petit peu penser au JO de 2010 à Vancouver,
11:03où on était revenus sans médailles et c'était compliqué à gérer,
11:08mais tout le monde s'est remis au turbin
11:09et du coup, les deux grands championnats qu'il y a eu après en 2011,
11:13avec Garmisch en 2013 à Schlemming, ils ont été réussis.
11:16Une question de Tidjani pour toi, Julien.
11:18Oui, bonjour Julien.
11:20On évoque beaucoup la perspective, l'horizon 2030
11:24avec cette organisation des Alpes françaises pour les Jeux olympiques.
11:28Ça va inclure des moyens, évidemment,
11:32pour tout ce qui est, je pense, infrastructure et organisation.
11:35Est-ce qu'il faut qu'il y ait une prise de conscience
11:38pour aussi qu'il y ait de l'investissement dans la performance
11:41et comment ça se matérialise en fait concrètement ?
11:43C'est-à-dire que là, on parle beaucoup de ce qu'on va mettre pour organiser les Jeux,
11:46mais concrètement, qu'est-ce qu'on peut faire pour améliorer notre performance ?
11:53C'est toute la question en fait, c'est toute la question.
11:56Le sujet a déjà été abordé pendant les JO de 2004.
11:59On a dit on veut 80 médailles, mais c'est déjà trop tard.
12:03Quand on en parle en fait, les JO d'hiver dans cinq ans, c'est demain.
12:06Donc plutôt que penser aux Jeux olympiques,
12:10pensons juste au sport, pensons au bien-être, pensons santé,
12:13pensons performance et mettons en place des structures suffisantes
12:18pour que les gamins qui ont l'envie, la passion et les qualités nécessaires
12:24puissent essayer d'atteindre les hauts niveaux sans que ça coûte rien.
12:30Merci beaucoup Julien Alizerou d'avoir été avec nous.
12:33Il est en pleine montagne, c'est pour ça que la connexion n'était pas terrible.
12:36Je suis désolé, la connexion n'est pas top.
12:38Ce n'est pas grave Julien, c'était un plaisir de t'avoir.
12:46On va couper malheureusement.
12:48Et honnêtement, si la France a déçu pendant ces championnats du monde,
12:52Julien Alizerou a été exceptionnel.
12:54Ça me fait plaisir qu'un ancien sportif de haut niveau,
12:57et on l'a beaucoup entendu sur les Jeux 2024,
13:00une nouvelle fois, stigmatise le côté un peu politique
13:04et parfois même des patrons de fédération qui se disent
13:07Les JO c'est dans cinq ans, il faut maintenant qu'on se réveille
13:09pour qu'il y ait des résultats.
13:11C'est assez insupportable Pierre ce discours.
13:13C'est insupportable mais c'est un petit peu à l'image
13:14de ce qui se passe avec le budget dédié pour le sport aussi par l'État.
13:17La prise de conscience n'a pas du tout été à la hauteur de ce qu'on attendait,
13:22de ce que les Français attendent en fait.
13:25Parce que la problématique, je pense,
13:28et dans le climat général qui se passe en France,
13:30je pense que le sport est à vocation justement à rapprocher les gens,
13:35à créer quelque chose, on l'a vu pendant le mois avec les Jeux olympiques.
13:39Il y a plein de sujets qui passent à la trappe parce que les gens sont heureux,
13:41parce que les gens sont de bonne humeur, parce que les gens déstressent,
13:44parce qu'ils se défoulent, parce qu'ils font autre chose
13:45et ça diffuse autre chose et peut-être une atmosphère beaucoup plus positive.
13:50Il faut essayer de constater que nos politiciens n'ont pas pris conscience du truc
13:55et c'est dramatique et on ne sera pas un pays de sport
13:59tant qu'on verra les choses de cette manière.
14:01Mathieu, Julien disait, au lieu de parler d'objectifs Jeux olympiques,
14:06il disait bien-être, il parlait par rapport au sport.
14:09Selon toi, est-ce que même dans notre quotidien,
14:12et je pense à la jeunesse aussi parce qu'on parle beaucoup parfois des soucis,
14:16selon toi il y a une vraie carence au niveau du sport dans notre éducation en France ?
14:20Oui, évidemment, Pierre le dit, au niveau de la culture ambulante par là,
14:25au niveau de la société, on n'est pas un pays de sport et ça se ressent.
14:28On est toujours en réaction parce qu'il y a un événement,
14:31là du coup on réagit, il faut absolument mettre les moyens.
14:34Et on réagit bien en plus, c'est ça le pire, c'est qu'on montre qu'on sait le faire.
14:37Comme il dit Julien, c'est trop tard déjà, ça prend beaucoup plus de temps,
14:41ça prend des décennies pour que ça rentre dans l'éducation,
14:43ça rentre vraiment dans les mœurs sociaux.
14:47Donc c'est vraiment compliqué de changer cette mentalité
14:51et quand on voit les politiciens qui n'arrivent toujours pas à débloquer les fonds
14:54pour qu'importe le sport, on le voit,
14:57du coup on ne peut pas espérer être compétitif face aux grandes nations.
15:00C'est vrai Thiby Yannick, il y a toujours le prisme du football,
15:03on a l'impression qu'il y a énormément d'argent
15:06et qu'à côté beaucoup de fédérations en France souffrent.
15:10Nos grands champions de ski très souvent ne s'entraînent pas en France,
15:14ils sont financés par des structures extérieures à l'étranger.
15:19On a l'exemple de Léon Marchand aussi,
15:21qui a remporté un nombre incalculable de médailles mais qui s'entraîne aux Etats-Unis.
15:25Est-ce que ça te déçoit qu'il n'y ait pas eu cet effet après les Jeux 2024 ?
15:30On nous a dit qu'il y allait y avoir une grande prise de conscience,
15:32les budgets n'ont fait qu'être coupés.
15:34Déjà je trouve ça rassurant de la part de Julien Lizeroud
15:38de concevoir le résultat et la performance comme une conséquence.
15:43C'est-à-dire qu'il y a tout un processus avec les enjeux de santé publique,
15:47avec les enjeux éducatifs et sociaux du sport qui sont très importants
15:52et il a eu tout à fait raison je pense d'insister là-dessus
15:55et de voir ensuite la performance comme une conséquence
15:58une fois que votre sport est implanté culturellement,
16:00qu'on lui donne des moyens, des infrastructures, des éducateurs.
16:03Mais que les bases soient solides en fait, que ça ne soit pas un dopage à court terme.
16:08C'est une politique sur laquelle il faut quoi qu'il en soit se donner des moyens
16:11parce que les éducateurs, quelles que soient les disciplines,
16:15à peu près tous très mal payés, qui n'ont pas forcément les infrastructures,
16:19il faut pouvoir, c'est un effort à faire, c'est un parti pris.
16:22Et je pense effectivement, la réponse elle est limpide,
16:26il n'y a aucun événement qui peut être plus puissant et incitatif
16:29que des Jeux Olympiques à domicile.
16:31Et on a vu ça a été quoi derrière, ça a été baisse des budgets des sports
16:35et puis ça a été des formules aussi un petit peu qui ont laissé perplexe
16:40nos grands sportifs qui se sont émus du manque de continuité
16:45que le pouvoir politique n'a pas apporté.
16:47Il y a un dopage financier qui est court avec des sponsors
16:50mais derrière il n'y a aucune logique d'infrastructure.
16:52On ne le voit pas, je l'avais redit ici,
16:55on ne voit pas le sport comme une réussite sociale en France.
16:58C'est simple et c'est clair et on le voit.
17:00On le fait sur le court terme parce qu'il faut le faire,
17:04parce que c'est une vitrine, etc.
17:06Mais une fois que c'est passé, fin, on revient à des choses
17:10qui pour nous dans notre culture, on veut inciter les enfants
17:13à être des médecins, des avocats, des choses beaucoup plus cérébrales.
17:17Le sport n'est pas un gage de réussite sociale
17:21et on le démontre chaque fois.
17:23Ce qui me frappe, et là où il y a un paradoxe qui est flagrant,
17:29c'est qu'on n'arrête pas de nous bassiner pour nous expliquer
17:31qu'en fait, les Jeux Olympiques, il n'y a rien de politique,
17:33tout est politique et on le voit exactement,
17:35c'est l'exemple même que cet événement est un événement politique.
17:41On l'a vu sur les Jeux 2030 d'hiver aussi,
17:43toute l'ampleur que ça a pris.
17:45Donc en fait, il faut arrêter d'être dans le déni
17:48et essayer de nous faire croire des choses.
17:49Pour les handicapés, c'est pareil, c'est la même structure.
17:52Tout était là, tout était bon, on a fait ce qu'il faut et tout.
17:55Trois jours après, c'était rideau et M. Jérémy
17:58est en train de faire le tour des popotes
18:00parce qu'il veut pousser un coup de gueule.
18:02Il a bien raison, je pense qu'il y en a d'autres
18:04qui ne le font pas assez, mais c'est un événement politique,
18:08politisé, politicien, on peut utiliser tous les termes qu'on veut,
18:11mais on se trompe de débat en fait.
18:13À l'image de Julien Liserou qui vient de le faire,
18:15encore une fois, il a parlé de, il faut qu'on inspire des générations
18:19pour que les jeunes aient envie, pour les jeunes skieurs ou skieuses
18:22aient envie de performer, d'être brillants au jeu.
18:25Il y a de plus en plus de sportifs quand même qui n'hésitent pas
18:28à s'opposer aux politiques en disant que,
18:30moi je me souviens des propos de Teddy Riner et Florent Manoudou
18:33en disant que la France n'est pas un pays de sport.
18:35Alors les politiques peuvent raconter ce qu'ils veulent.
18:37Force est de constater, Tidjani, qu'ils avaient raison quand même,
18:39Florent et Teddy.
18:41Oui, parce qu'en plus, ils ont le vécu,
18:43ils ont leur parcours respectif où ils ont probablement rencontré
18:47des difficultés, alors moins aujourd'hui parce que Teddy Riner,
18:50s'il veut avoir des sponsors, s'il veut avoir des infrastructures,
18:53lui, il est plus le porte-voix.
18:56Mais moi, juste pour revenir sur le ski,
18:58pour moi, il y a quand même une difficulté, c'est que,
19:00malgré tout, ça reste quand même, et je dis ça sans mépris,
19:03c'est quand même toujours un peu un sport de niche.
19:05L'athlétisme, les sports des JO d'été,
19:08c'est des sports qui sont accessibles.
19:10Tu peux générer des vocations et t'y mettre facilement,
19:13on va dire le tennis de table, l'athlétisme.
19:16Le ski alpin, à la base, c'est un sport d'élite.
19:18C'est-à-dire que regarder le ski de fond et le biathlon,
19:21en disant, bon, restez à votre place, nous, on fait du ski alpin,
19:24plus nombre de licenciés, ça envoie les médailles.
19:27Dès qu'en plus, il y a une appétence, justement, pour le biathlon,
19:31et que, enfin, même nous, on fait des chiffres qui sont mirobolants,
19:34moi, tout le monde est à milieu de penser qu'en fait, ça allait marcher.
19:36Mais en fait, tu crées une histoire.
19:38Merci d'ailleurs pour ta fidélité.
19:39Non, mais c'est hallucinant, et même moi, je m'y suis pris.
19:42Tout le monde, dès que t'es dedans, t'es dedans, en fait.
19:44Oui, mais je pense que les difficultés, il faut aussi les mettre peut-être
19:47en perspective avec ce que représentent aujourd'hui les sports d'hiver
19:52en termes d'accessibilité pour une famille,
19:55parce que les vocations, elles se créent comme ça.
19:56T'emmènes tes mômes à la montagne, tu les mets sur des skis, sur une ligne.
20:01C'est un coût, en fait, tout ça est lié.
20:03Les autres pays y arrivent.
20:04Ils n'ont peut-être pas le même pouvoir d'achat qu'en France.
20:06Ça coûte peut-être pas le même prix qu'en France.
20:08La France est moins riche que l'Autriche, que l'Italie, que l'Allemagne, etc.
20:13L'Allemagne peut-être, mais c'est pas le...
20:15En tout cas, ça soulève énormément de questions.
20:18Et encore merci à Julien Liseroux pour son témoignage.
20:21On va parler de cet homme dans quelques instants, Amine Gouiri,
20:25actuellement en grande forme avec l'Olympique de Marseille.
20:28Il ne montrait pas son meilleur visage à Rennes
20:30depuis qu'il est du côté du vélodrome.
20:31Il s'éclate, but magnifique là, face au vert.
20:34On en parle dans quelques instants.
20:36À tout de suite.
20:38Sous-titrage Société Radio-Canada

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