• il y a 7 heures
Marc Lapallus, président de l'association des communes rurale de la Loire, maire de Cuinzier, est l'invité de 7 Minutes Chrono. Il tire la sonnette d'alarme quant aux finances des communes, et au désamour pour la fonction de maire.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Bonjour à tous, bienvenue dans cette minute chrono, chaque jour la parole aux élus du
00:19département de la Loire.
00:20Comment vont les communes rurales en ce début d'année 2025 ? C'est la question que nous
00:23allons poser à Marc Lapalue, le maire de Coinsier, le village du Rouennais, et par ailleurs
00:27président des communes rurales de la Loire.
00:29Marc Lapalue, bonjour.
00:30Bonjour.
00:31Merci de venir nous voir aujourd'hui.
00:32L'association que vous présidez représente 240 communes, on va le dire.
00:36Quel est le gap ? Quelle est la configuration, la strade des communes que vous représentez
00:40?
00:41Alors les communes rurales, ce sont les communes qui sont inférieures à 3 500 habitants.
00:44D'accord.
00:45Voilà.
00:46Donc qui choisissent de s'unir pour faire remonter des problématiques communes.
00:50Voilà, puisqu'effectivement les maires ruraux n'ont pas tout à fait les mêmes prérogatives
00:54que les maires urbains, des grandes villes.
00:57Nous, on n'a pas de service administratif pour nous aider, donc on est souvent confronté
01:03à des problèmes et on a besoin qui sont de moindre importance pour un maire urbain,
01:08si on veut dire, puisqu'il aura les services pour les gérer en amont.
01:11Tandis que nous, on a besoin de s'unir et de s'informer.
01:15Donc on a cette association qui bénéficie depuis quelques temps d'un directeur en charge
01:24de répondre et des contacts avec le service juridique, avec notre avocat ou qui sont
01:31en série.
01:32Il faut vraiment proposer un back-office aux communes rurales.
01:33On se sent isolé quand on est maire d'une commune rurale aujourd'hui ?
01:35Eh bien, on ne se sent pas isolé parce qu'il y a ces structures qui existent, mais effectivement
01:40un maire rural, il est plus seul effectivement dans sa commune que le serait un maire d'une
01:46commune de plus grande importance où il y a des services, il y a la police municipale,
01:51il y a des DGS, il y en a un qui s'occupe aussi de ça.
01:53Il y a des chefs de projet, etc.
01:55Donc nous, on fait tout.
01:57– Il faut une multi-casquette.
01:58On parlera d'un appel, on vous a beaucoup vu, notamment ici chez nos petits copains
02:02de la rédaction.
02:03Un appel, vous tirez la sonnette d'alarme parce qu'il y a à priori une crise de vocation
02:07et 2026 risque d'être une année électorale compliquée dans les communes de la loi.
02:11Si vous le permettez avant, je voudrais que nous parlions d'actualité.
02:13On semble avoir un budget, le projet de loi de finances a été validé, le Premier ministre
02:19n'a pas été censuré.
02:20Est-ce que ce retour à la clarté, à une espèce d'apaisement va améliorer les choses
02:25pour les communes rurales en termes de budget ?
02:26Parce qu'on sait qu'il faut voter le budget avant le mois de mars.
02:29Vous en êtes où ?
02:30– Bien sûr que nous, cette instabilité, c'est stressant pour nous parce que tant
02:35qu'on n'a pas de règles, c'est pour tout le monde, ce n'est pas exclusivement
02:38aux maires ruraux, mais cette période, elle était stressante, déstabilisante.
02:43On ne savait pas à quelle sauce on allait être mangé, qu'est-ce qu'on va avoir
02:48comme subvention, comme aide, l'effort financier qu'il faudrait faire, de combien
02:53il se montrait, etc.
02:54Donc tant qu'on n'a pas… nous, on est en train de préparer notre budget 2025,
03:00mais on n'a pas… on sait ce qui va sortir, on ne sait encore pas ce qui va rentrer.
03:03– Il y a des inquiétudes encore sur la problématique des dotations et les efforts
03:07qu'on risque de demander aux collectivités locales ?
03:08– Bien sûr, tant qu'on n'a pas les chiffres exacts, on est inquiets, et puis bon,
03:12on a des hausses de tout et on nous annonce des baisses d'aides, on a nos collègues
03:18du département qui ont les mêmes soucis que nous, et ils peuvent de moins en moins
03:22nous aider comme ils le faisaient auparavant.
03:24– C'est-à-dire qu'à tous les niveaux, les rentrées d'argent risquent d'arriver
03:26sur la dette fondée.
03:27– Voilà, à tous les strates, on a ce problème.
03:28– Vous venez de dénoncer une problématique liée au SDIS 42, on sait que toutes les communes
03:30doivent abonder au budget du SDIS, donc les pompiers, nous sommes bien d'accord, et
03:34vous avez… voilà, vous êtes élevé contre une augmentation, voilà, plus ou moins justifiée,
03:39des frais, des efforts demandés aux collectivités.
03:41– Oui, effectivement, on ne sait pas si l'augmentation est justifiée, nous c'est
03:45le mode de calcul, alors, il paraîtrait qu'on nous l'aurait dit l'année dernière,
03:49mais bon, est-ce que j'ai mal lu, mal lu, ou mal interprété, je ne sais pas, on nous
03:53parlait d'une augmentation stabilisée à 2,20, bon, le problème, c'est le mode
03:58de… on nous explique que c'est le mode de calcul qui aurait changé, bon, ben ça,
04:03on le voit, mais avant, c'était très simple, c'était temps par habitant, ça nous semblait
04:06relativement logique, d'autant que souvent, on paye des cotisations temps par habitant
04:11et on nous attribue des dotations temps par habitant, puis là, d'un seul coup, on change
04:15les règles du jeu, bon, ok, mais le problème, c'est ce dérèglement que, moi, j'ai été
04:21interrogé par des maires qui ont des augmentations allant jusqu'à 34%, on nous dit que ça
04:26va être étalé sur 5 ans, ce que je demande, est-ce que ça va être 34% sur 5 ans, est-ce
04:31que ça va être… moi, c'est 17% sur ma commune, mon voisin, c'est 19%, et l'autre
04:35voisin, c'est 2,60, on ne sait pas, moi, je ne sais pas, je ne comprends pas, et c'est
04:39les maires qui m'ont interrogé, j'ai dit, je ne comprends pas, d'autres, oui.
04:42– C'est la raison de communiquer, pour avoir de la clarté et des réponses.
04:44– Je veux, j'aimerais avoir un retour clair de ça pour pouvoir l'expliquer à
04:49mes adhérents.
04:50– Marc Lapalut, 2026, nous retournons aux urnes pour choisir de nouveaux maires pour
04:53les villes et villages de la Loire, notamment, cette inquiétude, bon, elle est justifiée
04:57évidemment, puis on le voit, nous, beaucoup de maires s'interrogent aujourd'hui, la
05:00fonction d'élu devient de plus en plus compliquée, on en parlait juste avant, cette demande
05:05du statut d'élu, on en est où, est-ce que vous avez des retours, est-ce que le gouvernement
05:10se penche sur la question de créer un véritable statut pour l'élu qui puisse, ben voilà,
05:14susciter des vocations ?
05:15– Donc, oui, je pense qu'ils vont en reparler, donc ce qu'on ne sait pas c'est si ça
05:19sera acté pour 2026, donc s'ils travaillent suffisamment tôt, peut-être qu'ils y arriveront,
05:27je ne sais pas, toujours est-il qu'effectivement, on a un contact, j'ai eu encore un contact
05:31avec une députée pour remettre au point exactement les propositions qu'on souhaiterait,
05:37certaines ne coûtent rien d'ailleurs, mais pour renforcer notre statut et permettre
05:42de donner envie et de sécuriser les personnes qui viendraient remplacer les maires qui ne
05:48se représenteraient pas.
05:49– Il y a une vraie inquiétude aujourd'hui, on vous appelle en disant, moi je n'y retourne
05:52pas et il n'y a personne pour prendre la main ?
05:53– Tout à fait, moi j'étais en réunion cette semaine-là et j'ai rencontré à
05:58côté de moi, il y avait deux maires qui m'ont dit, une mère et un maire qui m'ont
06:02dit qu'ils ne repartaient pas, qu'ils étaient fatigués, donc la mère m'a dit
06:08s'ils ne trouvent rien, peut-être que…
06:10– Ça risque d'être de la candidature par défaut parce qu'il n'y a pas de successeur.
06:14– Oui, parce que c'est vrai que nous les maires ruraux, on ne veut pas abandonner
06:17le navire si on n'a pas un poulain, ce n'est pas notre conception.
06:22– Sauf que c'est resté, mais pas pour les bonnes raisons.
06:24– Voilà, donc il y a certains, et certains sont déjà restés, le mandat ils achèvent,
06:28le mandat par faute de… donc ils sont encore plus inquiets, puis là ils ont dit, ce coup-là
06:33j'arrête, donc moi je suis régulièrement informé de maires qui arrêtent, alors bien sûr
06:42ils ont quand même fait trois ou quatre mandats, ce n'est pas rien non plus,
06:45mais moi la mère en l'occurrence, elle n'en avait fait qu'un.
06:48– Il y a une inquiétude, c'est inquiétant quand on préside l'association des maires ruraux,
06:51on se dit, c'est un déclassement des villages annoncé.
06:54– Moi j'aime mon village, j'aime la ruralité, et bon j'ai accepté ce poste de président,
06:59donc en plus j'encaisse toutes les inquiétudes des autres,
07:01et c'est vrai que c'est une inquiétude, ils me feront monter leurs inquiétudes,
07:05et bien moi j'en magazine, et il faut bien que ça sorte.
07:09– Merci beaucoup Marc Lapalus, ces sept minutes sont à présent terminées,
07:11je rappelle que vous êtes président de l'association des maires ruraux de la Loire,
07:14par ailleurs maire de Coinsier, on saura, vous n'êtes pas encore décidé sur l'avenir,
07:19votre avenir à la mairie de Coinsier, c'est ça ?
07:21– Voilà, je me donne l'été pour vraiment prendre une décision ferme.
07:25– Merci beaucoup, merci d'être venu nous voir aujourd'hui.
07:27Merci à vous de nous avoir suivis, on se retrouve demain même heure
07:30avec un nouvel élu sur TLC, à demain.
07:32– Sous-titrage ST' 501

Recommandations