Frédéric Ploquin, journaliste, spécialiste du narcotrafic, à propos de l'insécurité à Grenoble : «Nous ne sommes pas loin de ce narcoterrorisme».
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00:00C'est vrai que les faits sont un petit peu stupéfiants, si j'ose dire.
00:04C'est-à-dire qu'on a, il faut le rappeler aux téléspectateurs,
00:07donc on a un soir à Grenoble, des gens qui se rassemblent dans un bar associatif
00:15pour à priori regarder un match de la Ligue des Champions à la télévision.
00:20Et sur ce, un individu qui se balade dans la rue,
00:25donc dans ce quartier de Grenoble, ceinturé d'une Kalachnikov,
00:31donc d'une arme de guerre, et une grenade qui est à priori une arme militaire,
00:41on va dire, qu'il décide de balancer comme ça dans les pattes des clients de ce bar.
00:47La scène elle-même me fait davantage penser au terrorisme ou à un acte de guerre
00:55qu'à un règlement de compte classique.
00:58Moi ça me rappelle à la fois, vous savez, le temps de l'OAS et de la guerre d'Algérie,
01:04où des grenades de cette façon-là étaient lancées parmi les clients des bars,
01:11notamment tenus par le FN indépendantiste algérien.
01:16Ça rappelle un peu des actes qui ne sont pas classiques, on va dire, en temps de paix.
01:20Absolument pas.
01:22Tout de suite, le mot qui me vient, ce n'est pas du terrorisme,
01:27disent les magistrats au sens classique du terme,
01:29il n'y a pas de revendication terroriste, etc.
01:31Mais ça s'apparente dans la mesure où c'est un acte visant à terroriser
01:36au moins le patron de ce bar, peut-être un client qui s'y trouvait également à ce moment-là.
01:42On n'est pas loin de ce narcoterrorisme dont on a parlé récemment à Marseille.
01:49Donc ça fait penser, c'est nouveau effectivement, ce type d'actes.
01:53Mais je trouve que c'est dans le prolongement de certains actes
01:57qu'on voit ces derniers temps dans la région marseillaise,
02:01notamment autour de cette désette mafia qui sort un peu de son carcan,
02:05des points de deal pour aller raqueter des bars, des boîtes de nuit.
02:11De cette façon un petit peu, disons, nouvelle,
02:15dans la mesure où on arrose la clientèle d'une boîte de nuit, par exemple,
02:20quand le patron se refuse un racket.
02:25Donc voilà, on est dans ce genre de fait, d'acte qui aujourd'hui est assez…
02:35Je comprends que la population locale soit elle aussi, entre guillemets, terrorisée.
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