Me Mourad Battikh : «On se dit peut-être instinctivement que s'ils avaient été en prison, ce drame n'aurait pas eu lieu. Il y a plus de récidives chez les personnes qui vont en détention, que les personnes qui subissent des peines alternatives.»
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00:00Il y a une solution, Laurence, pour avoir une criminalité zéro,
00:04c'est de mettre un policier derrière chaque individu.
00:06Ça, ce n'est pas possible.
00:08Alors, on se dit, pour l'un, il y a eu,
00:10alors on parle du meurtrier de la petite Louise,
00:13un stage de citoyenneté.
00:14Ce n'est pas suffisant pour eux.
00:16Je ne sais plus quel ont été le parcours pénal
00:20et le parcours judiciaire de ces deux jeunes.
00:22Et on se dit, peut-être instinctivement,
00:25vous voyez, c'est un peu l'instinct qui parle,
00:26on se dit, s'ils avaient été en prison,
00:28ce drame n'aurait pas eu lieu.
00:30Ce qu'on regarde, encore une fois,
00:31matériellement, pragmatiquement,
00:32c'est qu'il y a plus de récidives
00:34chez les personnes qui vont en prison,
00:37physiquement, qui sont en détention,
00:38que les personnes qui subissent des pelles alternatives.
00:40Et donc, là encore, c'est une fausse idée
00:42et ce n'est pas moi qui le dis,
00:44parce que moi, intellectuellement,
00:45j'aurais plutôt eu tendance, avant mes lectures,
00:48avant d'approfondir ce domaine
00:51et avant moi-même d'y être confronté au quotidien,
00:53de me dire, un peu comme M. et Mme Tout-le-Monde,
00:54de me dire, quand on va en prison, ça empêche la récidive.
00:57La réalité, c'est que les chiffres disent le contraire.