Le ministre délégué chargé de l’Europe Benjamin Haddad, le 13 février 2025 sur franceinfo.
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00:001h30 d'échange téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine hier, au cœur de la discussion, évidemment, la fin de la guerre en Ukraine.
00:07Cet échange téléphonique, c'est une bonne nouvelle pour la France, pour l'Union Européenne ?
00:12On s'y attendait. Je vous rappelle que le président Trump s'était aussi entretenu à Paris avec le président de la République et le président Zelensky
00:19en décembre, et le président Zelensky lui-même d'ailleurs
00:23avait dit que l'Ukraine est ouverte à négociations, elle souhaite des négociations.
00:27La question aujourd'hui qui se pose, c'est quand même la réalité du terrain, c'est qu'hier encore, on a vu la Russie
00:33escalader dans sa guerre d'agression contre l'Ukraine, avec une fois de plus des tirs de missiles, on voit la Russie qui continue à garder des buts de guerre
00:41maximalistes, et donc effectivement
00:43la question qui se pose aujourd'hui pour nous tous, c'est comment
00:46aboutir à une négociation qui serait équitable, et donc mettre les Ukrainiens dans un rapport de force favorable, et puis surtout comment garantir
00:53une paix juste et durable, parce que même si demain vous avez une fin des combats, se posera la question de la dissuasion d'une future révolution de la Russie et donc des garanties de sécurité.
01:01Mais d'abord là, le début, les prémices de cette discussion,
01:04c'est donc Trump qui parle à Poutine, si Trump parle à Poutine, est-ce que Macron doit parler à Poutine ?
01:10Vous savez qu'il l'avait fait, et qu'il n'avait jamais exclu de le refaire au moment où ça pourrait être utile,
01:17mais une fois de plus la question c'est
01:19comment
01:21mettre les Ukrainiens dans cette configuration, où on peut avoir après une
01:27stabilité du continent européen et du flanc est de l'Europe. C'est pour ça d'ailleurs que nous avions hier à Paris le ministre des Affaires étrangères
01:33ukrainien, avec un certain nombre d'homologues européens, autour du ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barraud, précisément pour discuter
01:39des conditions, parce que les Ukrainiens se battent toujours, reçoivent toujours des armes, d'ailleurs des États-Unis comme des Européens. Nous avons
01:45récemment finalisé au niveau européen un prêt financé sur les intérêts des avoirs gelés de la Russie, vous savez de la banque centrale
01:52de Russie, qui a été immobilisée en Europe, pour financer justement des nouvelles livraisons d'armes. Donc on continue à soutenir les Ukrainiens, ils continuent à se battre.
02:00Évidemment les conditions auxquelles ils sont prêts eux à cesser les combats sont absolument essentielles, donc c'est de ça dont on discute.
02:06Mais justement, il y a quelques conditions.
02:08C'est précisément de ça dont on discute avec les Ukrainiens.
02:10Est-ce que les ministres qui étaient hier à Paris étaient au courant de cette discussion entre Donald Trump et Vladimir Poutine, avant ? Est-ce qu'ils avaient été mis au courant ?
02:17On échange régulièrement avec nos homologues américains, et une fois de plus, Donald Trump a dit ouvertement qu'il aurait des conversations avec le président russe.
02:26Il l'avait eu d'ailleurs à nombreuses reprises.
02:27Parce que la question est de savoir dans quelle mesure nous sommes à la table pour discuter.
02:31Et Jean-Noël Barraud, si vous posez la question par exemple sur le ministre des Affaires étrangères, s'est entretenu longuement récemment avec Marco Rubio, son homologue, le secrétaire d'État américain.
02:41On avait Jay Devance, le vice-président des États-Unis, qui était à Paris cette semaine pour le sommeil IA, mais qui s'est aussi entretenu avec le président de la République.
02:49Et qui rencontre Zelensky demain à Munich.
02:51On a ces échanges, mais une fois de plus, je vois bien que ces conversations téléphoniques font du bruit, et on en parle, il y a du commentaire.
03:00Mais une fois de plus, ce qui compte, c'est quand même la réalité du terrain.
03:02La réalité du terrain, c'est que la Russie ne cesse en rien son agression,
03:08que les Ukrainiens continuent de se défendre et de résister de façon héroïque,
03:12ils continuent de recevoir des armes, je tiens à le dire, donc les combats n'ont pas cessé.
03:16Que la Russie continue d'avoir des buts de guerre maximalistes, parce qu'on continue à parler par exemple des néo-nazis à Kiev et de renverser le régime.
03:22Et c'est là que les Européens auront vraiment un rôle absolument central et primordial aussi dans le long terme.
03:28C'est précisément pour aider les Ukrainiens à assurer des garanties de sécurité, à assurer une dissuasion durable de l'agression russe, et puis à se reconstruire, à se tourner vers l'Europe.