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00:00Toujours avec Catherine et Olivier d'Artigolle pour maintenant parler du chapitre politique et Dieu sait qu'il y a des choses à dire.
00:07Commençons par le Premier ministre François Bayrou sur un courrier que révèle Mediapart,
00:14qui dit que François Bayrou avait été directement saisi par une victime de l'école Betaram en mars 2024.
00:23Tout cela s'est déroulé également sous le regard des députés de l'Assemblée nationale.
00:29Écoutez François Bayrou.
00:31Les accusateurs disent qu'ils ne pouvaient pas ignorer.
00:35Alors j'affirme que je n'ai jamais été informé de quoi que ce soit de violences ou de violences à fortiori sexuelles, jamais.
00:45Et j'ai deux preuves pour cela.
00:48La première de ces preuves, c'est que lorsque la première plainte est déposée,
00:53j'ai quitté déjà le ministère de l'éducation nationale,
00:56puisque c'est en décembre 97 et 98 et que j'ai quitté le ministère en mai 97.
01:04Je peux vous assurer que tout est faux et qu'une plainte en diffamation sera évidemment portée.
01:11Ça c'était hier et aujourd'hui voilà ce qui s'est dit à l'Assemblée.
01:14Monsieur le Premier ministre, hier ici vous avez menti.
01:18Vous avez menti devant la représentation nationale, devant tous les Français.
01:23Vous avez menti aux députés pour dissimuler votre connaissance de violences sur des enfants.
01:28Allez-vous, monsieur le Premier ministre, en assumer toutes les conséquences et présenter votre démission.
01:36La parole est à monsieur Gérald Darmanin, garde des Sceaux, ministre de la Justice.
01:41Si la lutte contre la pédophilie et les violences faites à nos enfants,
01:45qui sont insupportables pour la nation, nous la partageons tous,
01:49je regrette la honte qui consiste à utiliser ces faits pour régler vos comptes politiques.
01:55Merci beaucoup, monsieur le ministre, monsieur le député.
01:58Monsieur le Premier ministre, votre silence indique que l'OMERTA règne au sommet de l'État.
02:04Bon, la question c'est, est-ce qu'il y a, Olivier Dartigolles, un Bayrou Gaït ?
02:08Ah, le climat autour de ce dossier, qui est très douloureux en Pyrénées-Atlantique et dans la Nouvelle-Aquitaine,
02:18c'est une institution, l'école Bétharame, Notre-Dame de Bétharame, c'est une véritable institution.
02:26Pour la résumer de manière un peu, les fils de bonnes familles qui travaillaient mal,
02:31on pouvait leur dire, attention, tu vas aller à Bétharame, parce qu'il y avait l'idée que c'était sévère,
02:36une reprise aux mains, c'est au bord du Gave, entre Pau et Lourdes, l'établissement est majestueux,
02:43mais il fait froid dans le dos quand vous êtes jeune adolescent, que vous ne travaillez pas trop bien,
02:46on vous dit, attention, tu vas y aller.
02:49Ce qui a été révélé, c'est véritablement des agressions sur mineurs sexuels nombreuses,
02:57l'affaire est aujourd'hui à l'instruction, la question qui est posée à François Bayrou,
03:04ancien député, ancien ministre de l'éducation, président du conseil général,
03:10était-il au courant, a-t-il été sensibilisé par cette affaire au cours des dernières années ?
03:19Il a eu à répondre à cette question à de nombreuses reprises sur le plan local,
03:23là ça prend en pierre une dimension nationale, et il reste sûr.
03:27C'est des premières déclarations, non, je n'ai été informé de rien.
03:31Catherine, est-ce qu'il est fragilisé ?
03:33Il est fragilisé, ce n'est pas sur ces dossiers-là, sur la pédophilie,
03:37dans des établissements religieux, c'est un sujet évidemment très sensible.
03:41En tous les cas, ces viols ont eu lieu dans les années 50 et se sont arrêtés dans les années 90.
03:51Donc lui, Pau, c'est son fief, ses enfants ont été dans cet établissement,
03:59sa femme faisait le catéchisme, qu'elle n'ait pas entendu de rumeurs,
04:04qu'elle n'ait pas rapporté les rumeurs à son mari,
04:07que lui comme maire de Pau n'ait pas entendu et n'ait pas été au courant,
04:11ça semble bizarre, qu'il les ait couverts sûrement pas,
04:15mais qu'il n'ait pas été au courant, je ne vois pas comment il peut dire qu'il n'a jamais été informé,
04:22ça ce n'est pas possible, puisqu'il y a eu déjà une instruction en cours,
04:26et donc dans la région tout le monde le sait, tout le monde est au courant.
04:29Mais le péché peut être par action et par omission.
04:31Oui, mais là, dans la région, tout le monde est au courant.
04:34Oui, c'est ce que disait Olivier.
04:36Alors c'était la marge ténue entre une éducation sévère et puis après,
04:40les premières victimes ont témoigné, avaient des témoignages très durs,
04:46disant véritablement l'emprise, ce phénomène d'emprise,
04:50notamment quand ça touche à la foi,
04:55et bien sûr que c'est une affaire retentissante.
04:59Donc là, quand il dit non une première fois, hier,
05:03aujourd'hui il se tait, il laisse Gérald Darmanin, ministre de la Justice, répondre à sa place,
05:09et là Paul Vannier de LFI, qui évidemment il y a un calendrier électoral dans tout ça,
05:15est-ce qu'il a raison de laisser Darmanin répondre à sa place ?
05:20Avec une censure déposée par le parti socialiste sur la question de la submersion migratoire,
05:26qui de mémoire sera étudiée le 19,
05:30il ne faudrait pas qu'il y ait un condensé de difficultés qui aillent vers ce 19,
05:36et que la censure dépasse la question dont elle traite.
05:41C'est un condensé de difficultés.
05:43Ça peut servir de prétexte.
05:45Et puis en ce moment on est quand même en révolution, et tout est bon pour couper les têtes de tout le monde.
05:51Ce que je crois deviner, c'est que du fait de son tempérament,
05:55et plus particulièrement sur ce dossier-là,
05:58je ne crois pas que François Bayrou ira vers une forme de se déjugera.
06:04Je ne crois pas que c'est dans son tempérament.
06:07Je pense qu'il assumera crânement ses premières déclarations.