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Xavier Bertrand, président (LR) de la région Hauts-de-France, était l'invité du Face à Face sur RMC et BFMTV ce mercredi 12 février 2025. Il a évoqué plusieurs sujets dont l'intelligence artificielle, l'immigration et sa position par rapport au RN.

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00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV, bonjour Xavier Bertrand, merci de répondre à mes questions ce matin.
00:06Vous êtes le Président de la région Hauts-de-France, nombreuses questions à vous poser.
00:10Mais avant de parler de politique, je voudrais vous interroger sur cette émission anglaise
00:16qui, à un moment, prend le paysage des bords de mer de Hauts-de-France
00:22en toile de fond. Cette émission, elle s'appelle « Retourne d'où tu viens », « Go back where you came from », c'est une émission de téléréalité
00:29présentée sur la chaîne, tout à fait, une chaîne connue en Angleterre, Channel 4. Et cette émission de téléréalité,
00:36elle prétend faire vivre à six candidats le périple des migrants vers l'Europe.
00:43Et elle suscite une vive polémique. Et dans l'un des épisodes, on voit le candidat, l'un des candidats, qui a 35 ans,
00:50au pied des falaises de Douvres, de l'autre côté de la Manche, qui appelle la navie britannique, je cite, « à bombarder les migrants dans la Manche ».
00:59L'un des défis que devront relever les candidats de cette téléréalité, c'est de s'embarquer dans la simulation d'une traversée de la Manche sur une petite
01:10embarcation. On en est là.
01:11L'émission de Vautour ?
01:14L'émission de Vautour ?
01:15Mais je pensais qu'avec pas mal d'émissions, on avait touché le fond en matière d'ignominie. Ben non, non, les Anglais
01:22sont capables de faire toujours plus en la matière. J'avais dénoncé cette émission. Parce que de quoi on parle ?
01:27On parle de migrants qui
01:30ne veulent pas rester en France, veulent passer en Grande-Bretagne, parce qu'en Grande-Bretagne, avec l'hypocrisie
01:35de très nombreux responsables britanniques, ils savent qu'ils trouveront du boulot. Il n'y a pas de papier d'identité demandé.
01:41Là-bas, même s'ils sont payés qu'un lance-pierre, ils pensent que leur avenir sera meilleur. Et il y a des passeurs qui exploitent ça.
01:46Et si on a autant de migrants, c'est parce que les Anglais continuent à les faire venir.
01:51C'est ça, la réalité. Et après, on va exploiter
01:54cette misère humaine pour en faire une émission de téléréalité. Je vous l'ai dit, j'avais dénoncé cette émission
02:00et j'aimerais bien que les responsables britanniques se fassent entendre également. Il y a des centaines de morts.
02:05Il y a des enfants qui sont morts, noyés, et on en fait une émission.
02:09Non mais attendez, dans quel monde on est, quoi ? Il y a quelqu'un qui va se réveiller aussi un jour et qui va dire « j'espère d'ailleurs
02:15que cette émission s'arrêtera, j'espère qu'il n'y a personne qui va le regarder », parce que les Anglais ont une sacrée responsabilité
02:20dans le drame qui se joue dans le Calaisie, dans le Dunkerquois, sur les côtes des Hauts-de-France
02:25et surtout dans la mer.
02:26Vous auriez parlé, vous, Xavier Bertrand, de submersion migratoire ?
02:29Moi, je l'ai déjà dit. Le sujet, aujourd'hui, c'est que nous devons mettre un vrai coup d'arrêt à l'immigration illégale et on doit réduire
02:37de façon drastique l'immigration légale.
02:40Est-ce que, notamment à Mayotte, ça peut continuer comme ça ? Bien sûr que non.
02:44Est-ce qu'aujourd'hui, on peut continuer à faire comme si de rien n'était, qu'il n'y avait pas de problème ? Bien sûr que non.
02:48Maintenant, je vais être très clair pour répondre très précisément à votre question.
02:52Moi, je combats les responsables du Rassemblement national, je ne me place jamais sur leur terrain, jamais, je n'utilise pas leurs mots
02:59et je sais une chose, c'est que les Français attendent de nous, non pas qu'on utilise des mots forts,
03:03mais ils attendent de nous qu'on règle leurs problèmes.
03:06Voilà pour être très clair.
03:07Est-ce qu'à vos yeux, il faut, comme l'y invite désormais François Bayrou, que le pays débatte
03:13de la question du droit du sol, du droit du sang et de ce qu'est être français ?
03:17C'est quoi pour vous, d'ailleurs, être français ?
03:19Être français, c'est l'adhésion aux valeurs de la République, c'est le respect de la loi,
03:26et pour celles et ceux qui viennent d'autres pays, c'est la pratique de la langue française.
03:32Qui viennent d'autres pays, mais maintenant, je vous pose la question aussi de ceux qui sont nés en France,
03:37parce que c'est au sourd de cette question-là de l'automaticité ou non de la nationalité française.
03:42Le vrai sujet, quand on va nous faire un débat sur c'est quoi être français, alors on va faire quoi ?
03:45Il y a les bons français, il y a les mauvais français, et ensuite, ça va être quoi ?
03:49Ça va être l'origine des parents, depuis combien de temps, et puis on va faire rentrer quoi aussi ?
03:53La morale, peut-être un jour là-dedans.
03:55Le débat qui se pose aujourd'hui, c'est est-ce que le gouvernement est capable d'apporter des solutions
04:01aux problèmes des français, oui ou non ?
04:03Et sur la question du droit du sol, moi, ma position est constante.
04:06Ma position est constante, j'estime que quand on est en France de parents étrangers,
04:10entre 16 et 21 ans, comme ça a été le cas en France et pas voilà quelques siècles,
04:14c'était Charles Pasqua qui l'avait mis en place.
04:17Je veux que les jeunes puissent dire, oui, j'ai bien l'intention, j'ai bien envie d'être français
04:22avec les droits et devoirs afférents.
04:24Mais il faut arrêter aujourd'hui...
04:26Ça veut dire quoi ? Pardon, je m'arrête un instant là-dessus.
04:28Aujourd'hui, on peut demander en effet de manière anticipée la nationalité française
04:32si on est né de parents étrangers mais sur le sol français,
04:35mais à 18 ans, on le devient automatiquement.
04:39Est-ce que vous vous dites, il n'y a plus d'automaticité, il faut cette démarche ?
04:43C'est le droit de la volonté, exactement.
04:45Donc il faut la démarche ?
04:46Exactement, je veux entendre, je veux comprendre que celles et ceux qui sont nés en France,
04:50vous savez qu'il y a une question de résidence pendant 5 ans,
04:53je veux entendre que l'on veut être français avec ce que cela veut dire,
04:57les droits et les devoirs.
04:59Vous mettez fin à l'automaticité du droit du sol ?
05:02Je ne mets pas fin au droit du sol en soi.
05:04Vous voulez que ce droit du sol soit confirmé par une volonté exprimée ?
05:10Exactement, et ce que je vous dis là, c'est aussi d'une certaine façon
05:14que la France puisse ne pas confondre les choses,
05:17parce que dans le débat qui est en train de se produire, on confond tout.
05:20On confond l'immigration avec la question du droit de la nationalité.
05:23Sur l'immigration, je vous l'ai dit pour être très clair et je veux aller plus loin,
05:26c'est une position que je défends depuis des années,
05:28la France doit choisir qui elle accueille sur son territoire
05:32et clairement sur les besoins de l'immigration économique, il faut moins, beaucoup moins.
05:37Les questions de regroupement familial, il nous faut aussi moins de personnes,
05:40nous le savons, et nous savons aussi pertinemment que ce n'est pas la France
05:44de s'adapter aux besoins de l'immigration, c'est l'immigration
05:46de bien s'adapter aux besoins de la France.
05:48C'est la position que je défends.
05:49Vous savez, Apolline de Malher, moi je ne suis pas un énervé.
05:52Ça dépend du moment quand même.
05:54En tout cas, vous aimez bien dire que vous n'êtes pas un énervé.
05:57Non, mais ce n'est pas ça.
05:58Dites-le.
05:59On a le droit de faire preuve de bon sens et d'avoir une colonne vertébrale.
06:02Voilà en politique ce qu'on a le droit de faire ou parfois le devoir d'incarner.
06:06Et donc sur ces questions-là, moi la position que j'ai sur l'immigration,
06:09c'est un peu la position qu'a l'Australie ou le Canada.
06:12Ce sont des pays autoritaires.
06:13Pas du tout.
06:14Ils choisissent qui vient sur leur territoire.
06:16C'est un peu plus facile quand on est en Australie.
06:18Oui, c'est un peu plus facile quand on est en Australie,
06:20mais le Canada, la question se pose également.
06:22Alors, si on choisit ceux qui viennent et ceux qui repartent,
06:24je voudrais vous soumettre deux cas très concrets.
06:26L'un, c'est ce qui se passe à Luire, une commune au pied des Vosges,
06:30et l'autre, c'est ce qui se passe à Béziers avec Robert Ménard
06:33qui est convoqué devant la justice.
06:34Luire, d'abord, commune de 8000 habitants, au pied des Vosges, je le disais.
06:38Et c'est là que se trouve exactement, sur RMC, tout à l'heure,
06:41je recevais le maire de Luire, Éric Houlet,
06:44qui dit qu'aujourd'hui, il demande des solutions et il demande à être entendu.
06:49Il y a sur sa commune aujourd'hui un homme qui s'appelle Karim Mohamed Agad,
06:53qui a 34 ans, qui est le frère de l'un des assaillants du Bataclan,
06:58qui a lui-même été condamné.
07:00Il est fiché S, il s'est rendu en Syrie entre 2013 et 2014.
07:04Il est aujourd'hui déchu de sa nationalité française.
07:08Il a purgé sa peine et il est donc dans cet entre-deux.
07:11Il n'a plus la nationalité française, il doit être expulsé,
07:14mais ni le Maroc ni l'Algérie n'accordent le laisser passer.
07:18Entre-temps, il est logé dans un hôtel de cette petite ville de Luire
07:23depuis 8 mois, d'ailleurs au frais du contribuable,
07:26c'est 3000 euros par mois environ que coûte sa présence sur place.
07:31Il est sous surveillance, il doit pointer trois fois par jour.
07:33On fait quoi ?
07:34On ne le garde pas en France.
07:36Mais on le met où ?
07:37On ne le garde pas en France.
07:38Il y a à la fois un nouveau dialogue qui s'est noué notamment avec le Maroc.
07:42Je pense que l'Algérie, on n'a rien à en attendre,
07:44même si on devrait aujourd'hui être beaucoup plus dur vis-à-vis de l'Algérie qu'on ne l'est.
07:50Quand vous voyez notamment Boilem Sansal, qui aujourd'hui doit être à son 88e jour de détention,
07:54qu'est-ce qu'on attend pour engager des actions beaucoup plus fortes pour que les choses changent pour Boilem Sansal ?
08:00Et d'autre part, ce monsieur, il doit partir.
08:02Donc on discute avec le Maroc pour essayer de trouver cette solution.
08:04Ou alors, on discute avec d'autres pays, comme le font également d'autres pays,
08:08pour savoir s'ils acceptent quelqu'un qui est déchu de la nationalité française,
08:11mais qu'il ne reste pas en France.
08:13Honnêtement, qui accepterait d'accueillir quelqu'un ?
08:16Il y a des pays qui sont prêts à passer les conventions.
08:18Bruno Retailleau a commencé à travailler sur cette question.
08:21Mais très clairement, il ne peut pas rester en France.
08:23Ce que vous décrivez là, ce n'est pas incompréhensible, c'est inacceptable.
08:27Il a été condamné.
08:28Mais ce qui est vrai également, c'est que quand il y a condamnation,
08:31que la peine en plus a été purgée, c'est dehors.
08:34Robert Ménard est convoqué par la justice parce que, comme maire de Béziers,
08:39en 2023, il voit se présenter en mairie un couple.
08:42Une femme de nationalité française, un ressortissant algérien,
08:44qui est sous le coup d'une obligation de quitter le territoire
08:47et qui est par ailleurs connue des services de police pour vol et violence.
08:50Il refuse de les marier.
08:51Moi, Robert Ménard a raison.
08:53C'est aussi simple que ça.
08:54Et le droit doit changer.
08:55Et ce n'est pas le maire qui refuse de célébrer le mariage
08:58qui doit se retrouver devant les tribunaux.
09:00C'est qui, ça veut dire quoi ?
09:01Pour vous, c'est le ressortissant qui doit se retrouver devant les tribunaux ?
09:04S'il a une EQTF, il doit partir.
09:06Donc, s'il a une EQTF...
09:07Et Robert Ménard a raison de ne pas le marier.
09:09D'accord, donc pour vous, c'est clair, net.
09:11Et le fait que la justice, éventuellement, il risque jusqu'à 5 ans de prison,
09:1675 000 euros d'amende et l'inéligibilité.
09:19Ça ne peut pas dire que je sois un proche de Robert Ménard.
09:21Mais il est dans la situation aussi de nombreux maires.
09:23Mais là aussi, pardonnez-moi, c'est quoi ?
09:25C'est une question de bon sens.
09:26C'est une question de bon sens.
09:28Et vous ne pouvez pas aujourd'hui avoir des maires
09:30qui se retrouvent dans une situation comme celle-ci,
09:32alors même que le droit aujourd'hui est devenu...
09:35Vous ne les auriez pas mariés vous-même ?
09:36Pas non plus.
09:37Je ne suis plus maire,
09:38mais si la même situation s'était présentée,
09:40je n'aurais pas procédé au mariage
09:41et je n'aurais pas fait procéder au mariage
09:43par quelqu'un d'autre que moi dans ma mairie.
09:45Xavier Bertrand, je voudrais qu'on parle en points.
09:47Le sommet sur l'intelligence artificielle
09:49vient de se terminer,
09:51plutôt sur un succès,
09:52et notamment en termes d'investissement en France.
09:54Est-ce qu'il y aura des retombées dans votre région ?
09:56Bien sûr.
09:57Le premier datacenter dont on parle aujourd'hui,
10:00c'était l'initiative d'un fonds canadien,
10:02Brookfield, sera dans les Hauts-de-France.
10:04Ce n'est pas le fait du hasard.
10:06Ce n'est pas le fait du hasard
10:07parce que c'est une volonté politique que j'ai
10:09de faire de la région une vallée de l'IA
10:11et une vallée des datacenters.
10:13Les datacenters, aujourd'hui, il faut savoir,
10:15ce ne sont pas des usines d'où sortent des voitures,
10:17d'où sortent des trains.
10:18Pas du tout.
10:19Mais c'est un outil absolument indispensable
10:21pour les entreprises pour prendre le virage
10:23de l'intelligence artificielle.
10:26Ce qu'il faut savoir,
10:27c'est que derrière ces datacenters,
10:28vous avez en moyenne entre 300 et 700 emplois,
10:32des vrais emplois.
10:33Ce qui veut dire que la région des Hauts-de-France
10:35est la première à accueillir ce datacenter,
10:37mais on ne va pas être à accueillir
10:39seulement un datacenter.
10:41Sur les 36 sites français,
10:428 sont dans les Hauts-de-France.
10:43Pourquoi ?
10:44Parce que j'ai cette volonté politique
10:46que la région prenne un temps d'avance
10:47grâce à l'intelligence artificielle.
10:49J'ai des terrains disponibles.
10:51Depuis maintenant plusieurs années,
10:52j'ai voulu constituer des réserves foncières
10:54pour des projets économiques.
10:56On a parlé aussi de la batterie
10:58qui s'est beaucoup développée dans les Hauts-de-France.
11:00Mais je ne voulais pas mettre
11:01tous mes œufs dans le même panier.
11:02Je ne voulais pas seulement être
11:03la vallée européenne de la batterie électrique.
11:05Je voulais aussi avoir d'autres projets.
11:07En termes d'emplois,
11:08vous avez en tête ce que ça représente ?
11:10A terme, ce sera plusieurs milliers d'emplois
11:12dans la région des Hauts-de-France
11:13parce qu'on ne va pas s'arrêter
11:14à ce seul datacenter.
11:15Et la troisième chose qu'il vous faut
11:17pour pouvoir avoir des datacenters,
11:19c'est l'énergie.
11:20Nous avons la centrale de Gravelines.
11:22Ça fait des années que je me battais
11:24pour avoir également les EPR.
11:26Ils seront en Normandie,
11:27mais pas seulement en Normandie,
11:28aussi chez nous.
11:29Et donc, nous pourrons continuer à donner
11:31et du terrain et de l'énergie facilement accessibles.
11:33Ce datacenter dont nous parlons à l'heure actuelle,
11:36il commencera ses travaux
11:38en tout début d'année prochaine
11:40pour une ouverture en 27-28.
11:42C'est-à-dire, vous le voyez,
11:43un temps d'avance.
11:44Mais Apolline de Malherbe,
11:45la région des Hauts-de-France,
11:46on sera passé des mines
11:48à l'intelligence artificielle,
11:50ce qui montre que la transformation est possible.
11:53Il faut que les élus s'engagent,
11:54il faut que les élus s'engagent,
11:55pas tout seul,
11:56l'État est là.
11:57Mais la transformation...
11:58Je veux juste finir là-dessus.
11:59C'est-à-dire que ça a été des souffrances terribles
12:01quand les mines se sont fermées.
12:02Ça a été le fait de dire
12:03qu'il n'y a plus d'avenir pour nous.
12:04Mais on est capable,
12:06quand on se serre les dents,
12:07quand on se retrousse les manches,
12:09quand on se serre les coudes avec tout le monde,
12:10on est capable d'offrir de l'espoir à nouveau.
12:13En même temps,
12:14on entend aussi ArcelorMittal,
12:16quasiment le même jour,
12:17qui, face à la hausse notamment
12:19des droits de douane sur l'acier
12:21qui a été annoncée par Donald Trump,
12:23laisse entendre
12:24qu'il pourrait laisser tomber
12:25l'industrie en France,
12:27délocaliser en Inde.
12:29Est-ce qu'on n'est pas en train de se tromper ?
12:31C'est-à-dire que d'un côté, certes,
12:33il y a beaucoup d'emplois qui sont créés,
12:35mais si dans le même temps,
12:36il y en a beaucoup d'autres qui sont détruits,
12:37est-ce que c'est vraiment une bonne nouvelle ?
12:38Non.
12:39Moi, je ne change pas l'industrie
12:40contre l'intelligence artificielle.
12:41Absolument pas.
12:42Je veux les deux.
12:43On n'est pas en train de laisser tomber l'industrie.
12:45Non, pas du tout.
12:46Mais là, il y a une responsabilité européenne.
12:48Moi, je vais demander à rencontrer
12:49M. Séjourné, le commissaire,
12:50parce que là, très clairement,
12:51ce que nous disent les gens d'ArcelorMittal,
12:53je les connais,
12:54ils sont à Dunkerque,
12:55c'est qu'ils ont besoin de visibilité
12:57pour justement produire de l'acier vert.
12:59Voilà.
13:00Parce que dans les années qui viennent,
13:01les constructeurs automobiles
13:02vont avoir besoin d'acier vert
13:03pour pouvoir justifier
13:05que leurs voitures
13:06ne sont pas seulement
13:07avec des batteries électriques
13:08mais présentent toutes
13:09les caractéristiques environnementales.
13:10OK.
13:11La France, dans son budget,
13:12même si c'est un budget
13:13qui n'est pas évident,
13:14le moins qu'on puisse dire,
13:15c'est qu'on a réussi,
13:16Marc Ferracci,
13:17à préserver justement
13:18les avantages donnés.
13:19Mais il faut l'Europe en plus.
13:20Et là, l'Europe,
13:21elle a besoin absolument
13:22de se réveiller
13:23et de se bouger.
13:24Et que l'Europe
13:25doit être capable aussi
13:26de donner la même visibilité
13:27à ArcelorMittal.
13:28Parce qu'Arcelor,
13:29ils ne sont pas seulement chez moi.
13:30Ils sont à Fos-sur-Mer
13:32et ils sont aussi en Belgique.
13:33Donc encore une fois,
13:34on ne va pas dire à M. Trump
13:37« On va faire la guerre avec vous ».
13:39Par contre, il y a un truc
13:40qu'on sait faire chez nous.
13:41C'est la résistance.
13:42Et il faut être capable
13:43de résister.
13:44Mais encore une fois,
13:45je vous l'ai dit tout à l'heure,
13:46que les élus locaux, régionaux
13:47se bougent, c'est bien.
13:48Que l'État se bouge, c'est bien.
13:49Mais il y a l'Europe
13:50qui ne peut pas être aux abonnés absents.
13:51Et l'Europe doit aussi bouger vite.
13:53Parce qu'on pense
13:54à ce qu'on veut, M. Trump.
13:55Mais il a été élu en novembre,
13:57il prend ses fonctions
13:58début janvier.
14:00Cinq, six semaines.
14:01Mais l'Europe,
14:02la Commission européenne,
14:03a commencé à être désignée
14:04à l'été.
14:05Et là, on est quand même
14:06en début d'année.
14:07Et ils font quoi là ?
14:08Il faut aller vite quand même.
14:09Aujourd'hui, on est dans
14:10une course de vitesse.
14:11Autant la France ne peut pas
14:12se permettre de...
14:13L'Europe n'est pas rentrée
14:14dans le match.
14:15Il faut y aller plus vite
14:16et plus fort.
14:17Et encore une fois,
14:18nous, on peut faire
14:19au niveau national,
14:20mais il nous faut l'Europe
14:21avec nous.
14:22Mais encore une fois,
14:23l'intelligence artificielle
14:24sera au service de l'industrie.
14:26Ce n'est pas de dire
14:27qu'on arrête l'industrie.
14:28Vous l'avez dit vous-même
14:29chez moi.
14:30Il y a les batteries électriques
14:31qui permettent de donner
14:32un avenir à l'industrie automobile.
14:33Mais il y a aussi
14:34l'intelligence artificielle.
14:35Xavier Bertrand,
14:36vous avez failli
14:37être Premier ministre.
14:38Et puis finalement,
14:39semble-t-il,
14:40le RN a eu votre peau.
14:41Vous avez failli
14:42être ministre de la justice.
14:43Là encore,
14:44semble-t-il,
14:45alors que François Bayrou
14:46y était visiblement ouvert,
14:47le RN a eu votre peau.
14:50Vous auriez fait quoi
14:51de différent ?
14:52Mais attendez,
14:53pourquoi ils ont eu ma peau,
14:55comme vous dites ?
14:56Pourquoi ?
14:57C'est une vengeance ?
14:58Pas du tout.
14:59C'est parce que Mme Le Pen
15:00n'a certainement pas envie
15:01que je fasse,
15:02à la tête du gouvernement
15:03ou à la tête d'un ministère,
15:04ce que je fais
15:05dans la région des Hauts-de-France.
15:06Dans la région des Hauts-de-France,
15:07je ne suis pas un magicien.
15:08Les gens ne sont pas amoureux de moi.
15:09Mais ils reconnaissent
15:10que pour un politique,
15:11je me bouge
15:12et que je me bats pour eux
15:13et que je fais
15:14renculer les problèmes.
15:15Mais là, vous auriez fait quoi ?
15:16On va aller jusqu'au bout,
15:17le raisonnement.
15:18Elle ne veut surtout pas
15:19que j'ai la possibilité
15:20au niveau national
15:21de faire ce que je fais.
15:22Entre deux élections régionales,
15:23le Rassemblement national
15:24a reculé de 17 %.
15:25Il n'y a aucune région,
15:26aucune ville
15:27où le Rassemblement national
15:28n'a reculé autant.
15:29Elle était lue chez vous,
15:30tout de même ?
15:31Elle était lue chez moi.
15:32Oui, bien sûr.
15:33Pas à la tête de la région.
15:34Elle est allée à un bon moment
15:35dans un canton.
15:36Vous savez,
15:37entre deux élections régionales,
15:38elle ne s'est pas repointée
15:39la deuxième fois.
15:40Elle a préféré aller
15:41dans un canton facile,
15:42dans le Pas-de-Calais
15:43et n'oubliez pas non plus
15:44qu'au niveau
15:45des élections législatives,
15:46deux de mes proches
15:47ont battu des députés
15:49Rassemblement national
15:50sortant.
15:51Ce qui montre très clairement
15:52que les gens dans ma région
15:53reconnaissent que je me bats
15:54et que je cherche, moi,
15:55des solutions aux problèmes
15:56quand les dirigeants du RN
15:57n'ont qu'un seul intérêt.
15:58Alors, je vous repose la question.
16:00C'est que les choses aillent mal.
16:03Leur intérêt est que ça aille mal ?
16:04Évidemment.
16:05Comment vous voulez
16:06que les extrêmes prospèrent
16:07dans une France qui va bien ?
16:09Eux, ils ont besoin
16:10que ça aille mal
16:11pour dire
16:12écoutez, ça va mal,
16:13choisissez-nous.
16:14Moi, je fais partie
16:15de ceux qui cherchent des solutions.
16:16Xavier Bertrand,
16:17la question de la justice.
16:18Vous voyez, par exemple,
16:19ce matin,
16:20cette proposition de loi
16:21qui émane de Gabriel Attal
16:22qui est soutenue
16:23par le gouvernement
16:24sur la justice des mineurs.
16:25Elle va dans le bon sens.
16:26Vous, ministre de la justice,
16:27vous l'auriez soutenue.
16:28Oui, j'avais même aussi
16:30des idées
16:31sur une feuille de route
16:32que j'avais présentée
16:33à François Bayrou
16:34où il y avait cette part importante
16:35mais c'était aussi
16:36l'ensemble de la chaîne pénale.
16:37La proposition de loi
16:38présentée par Gabriel Attal
16:39va dans le bon sens
16:40mais elle est surtout
16:41sur la question des 16-18 ans
16:42avec la question
16:43de l'excuse de minorité
16:44et puis il revient
16:45et il a raison
16:46sur ce qui s'est passé
16:47avec Mme Belloubet.
16:48C'est-à-dire que maintenant
16:49il y a une forme
16:50de comparution immédiate
16:51pour des mineurs
16:52mais qui reconnaît
16:53la culpabilité
16:54et l'application de la peine
16:55c'est pour plus tard.
16:56Et d'ailleurs,
16:57vous voyez ce qui s'est passé.
16:58Rien ne dit
16:59que le drame
17:00aurait pu être évité
17:01et dans l'Essonne
17:02où justement
17:03les jeunes
17:04qui, pour l'instant,
17:05sont présumés coupables
17:06parce que le jugement
17:07n'est pas intervenu.
17:08Ou présumés innocents.
17:09Effectivement, oui.
17:10Non, parce que là,
17:11la culpabilité
17:12a été déjà établie.
17:13Il y a eu un premier jugement
17:14mais la peine
17:15n'a pas été signalée.
17:16Aujourd'hui,
17:17dans ce qui se passe
17:18depuis Mme Belloubet,
17:19vous avez un premier jugement
17:20qui reconnaît la culpabilité
17:21et vous aurez ensuite
17:22quelques mois plus tard...
17:23Vous parlez du meurtre
17:24de Louise ?
17:25Non, pas de Louise.
17:26Non, oui c'est ça, pardon.
17:27Pour qu'on précise bien
17:28comme il se trouve
17:29que c'est aussi dans l'Essonne,
17:30je voulais juste
17:31que les choses
17:32ne soient pas dans la confusion.
17:33Et donc l'idée de dire
17:34c'est que la comparution
17:35permet d'établir
17:36et la culpabilité
17:37s'il y a lieu
17:38et la peine.
17:39Ce que vous voulez dire
17:40c'est qu'effectivement
17:41et là je pense
17:42que vous faites référence
17:43en réalité au jeune Elias.
17:44Et là, c'est à Paris.
17:45Mais le jeune Elias,
17:46effectivement,
17:47c'est deux...
17:48C'était Paris, pardon.
17:49Non mais j'ai bien compris.
17:50Pas de problème.
17:51En tout cas,
17:52je voudrais juste
17:53qu'on précise les choses.
17:54Le jeune Elias,
17:55lorsqu'il se retrouve
17:56effectivement face
17:57à ces deux
17:58agresseurs meurtriers,
17:59ils sont déjà passés
18:00devant un juge
18:01qui reconnaît la culpabilité
18:02mais la deuxième partie
18:03désormais de cette justice,
18:04de cette manière
18:05de rendre la justice
18:06pour les mineurs
18:07et les agresseurs
18:09c'est-à-dire le moment
18:10où l'on donne la peine
18:11n'était pas encore arrivé.
18:12Moi, j'ajoute
18:13un troisième moment
18:14dans cette justice des mineurs
18:15qui est le moment
18:16de l'application réelle
18:17des peines.
18:18Or,
18:19et c'est ce que vous disent
18:20les magistrats,
18:21il y a en réalité
18:22un vrai problème
18:23d'application
18:24ensuite de la peine
18:25et de nombreuses peines
18:26qui ne sont jamais appliquées.
18:27L'un des sujets
18:28numéro un aujourd'hui
18:29de la justice,
18:30c'est l'exécution
18:31des peines.
18:32L'exécution des peines
18:33qui doit intervenir
18:34très vite
18:35et qui doit aussi permettre
18:36d'avoir la certitude
18:37de la sanction.
18:38Vous savez,
18:39beaucoup de magistrats,
18:40beaucoup de policiers
18:41disent aujourd'hui
18:42on est capable
18:43d'interpeller,
18:44on est capable
18:45d'élucider,
18:46on est capable
18:47de condamner.
18:48Mais quand derrière
18:49il y a un délai
18:50entre la sanction prononcée
18:51et la sanction exécutée,
18:52il y a cette impunité
18:53qui est là
18:54et ce n'est pas possible
18:55mais ça va effectivement
18:56du recouvrement
18:57des amendes
18:58jusqu'à l'application
18:59de la prison
19:00à chaque fois
19:01que c'est effectivement
19:02encouru.
19:03Aujourd'hui,
19:04c'est la certitude
19:05qui cassera l'impunité
19:06et si vous cassez l'impunité
19:07vous aurez davantage
19:08de sécurité.
19:09Et vous voyez notamment
19:10sur la justice des mineurs,
19:11là aujourd'hui,
19:12Gabriel Attal a raison
19:13de faire cette proposition
19:14et derrière,
19:15il faut qu'elle soit votée,
19:16que ça devienne
19:17la loi de la République.
19:18Mais ça ne suffira pas
19:19parce que vous devez penser
19:20à l'ensemble
19:21de la chaîne pénale
19:22des mineurs
19:23parce qu'il y a aussi
19:24quel type d'incarcération
19:25ou quel type aussi
19:26de mode de réinsertion
19:27notamment pour ces jeunes
19:28et ça,
19:29ces débats-là,
19:30j'aimerais qu'ils puissent
19:31avoir lieu le plus vite possible
19:32mais ça sera aussi
19:33des débats importants
19:34au moment
19:35de l'élection présidentielle.
19:36Mais on ne va pas attendre
19:37l'élection présidentielle
19:38pour faire avancer le pays
19:39et faire reculer les problèmes.
19:40– Et vous l'avez d'ailleurs dit,
19:41vous vous y préparez.
19:42Vous avez dit hier à propos
19:43de Bruno Retailleau
19:44qu'il serait un très bon candidat
19:45pour la présidence du parti.
19:46Il ferait même
19:47un très bon président du parti.
19:48Est-ce que c'est parce
19:49que vous préférez
19:50qu'il soit président du parti
19:51que président de la République ?
19:52– Écoutez, je le dis,
19:53il n'y a aucune contradiction
19:54– Ça vous arrangerait, disons.
19:55– entre être ministre
19:56de l'Intérieur
19:57et être président
19:58d'un parti comme LR.
19:59Il y a un précédent
20:01avec Nicolas Sarkozy.
20:02Bon, le sujet aujourd'hui
20:03c'est que je pense
20:04que c'est quelqu'un
20:05qui est dans l'action
20:06et surtout, ce que je vois,
20:07il y a de nombreux électeurs
20:08de droite,
20:09mais il y a aussi
20:10beaucoup d'adhérents,
20:11de militants de LR
20:12qui souhaitent
20:13qu'il soit effectivement
20:14ce candidat.
20:15– Vous le soutiendrez
20:16donc, il est candidat.
20:17– Je vous donne un exemple.
20:18– Non.
20:19– Pourquoi pas ?
20:20– Un tout petit exemple.
20:21– On avait hier
20:22une réunion dans le Pas-de-Calais
20:23où les dernières réunions
20:24il n'y avait quasiment personne.
20:25Là aujourd'hui,
20:26il y a plus de monde
20:27parce qu'ils se disent
20:28que c'est une incarnation.
20:29Vous avez raison,
20:30le choix du président pour LR
20:32ce ne sera pas le choix
20:33pour 2027,
20:34mais je pense qu'aujourd'hui…
20:35– Est-ce que le président d'LR
20:36pourra être candidat pour 2027 ?
20:37– C'est évident,
20:38qu'est-ce qui l'empêcherait ?
20:39Mais il n'y a pas de caractère
20:40automatique ou systématique
20:42et pour cette élection,
20:43je souhaite qu'il soit candidat.
20:44– Il l'est,
20:45il vient de l'annoncer.
20:46Merci en tout cas
20:47Xavier Bertrand,
20:48président de la région Haute-France
20:49d'avoir répondu
20:50à mes questions.
20:51Il est 8h53
20:52sur RNC et BFM TV.

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