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00:00Toujours avec Jean-Michel Salvatore et avec Gilles Boutin pour parler de l'actualité et il y a eu un événement assez amusant, enfin amusant je ne sais pas si c'est le terme, ça dépend de quel point de vue on se place.
00:13Mais tout à l'heure Emmanuel Macron a clôturé le sommet de l'intelligence artificielle à Paris au Grand Palais avec beaucoup d'entrepreneurs.
00:22Ursula von der Leyen est venue renchérir puisqu'il s'est agi évidemment de mettre de l'argent dans cette IA, les américains mettaient 500 milliards, les français ont mis 109 milliards ce qui est une prouesse parce que c'est à peu près 500 milliards ramenés à la population américaine.
00:40Et puis madame Ursula von der Leyen a dit nous l'Europe on va mettre 200 milliards donc finalement tout ça prenait une bonne tournure jusqu'à ce que, et ça c'est toujours dans la série, rien ne se passe comme prévu, Emmanuel Macron invite le vice-président américain à prendre la parole pour clôturer le sommet.
00:57Évidemment quand vous êtes invité à dîner, quand vous venez dîner chez moi Jean-Michel et qu'on sert par exemple la blanquette de veau, vous ne dites pas c'est bon la blanquette mais le cheeseburger américain c'est quand même ce qu'il y a de meilleur.
01:10La blanquette vous êtes bien gentil mais nous les américains on a le T-bone steak, c'est quand même 15 fois meilleur que ce que vous me servez là.
01:17Et bien c'est un peu en substance ce qu'a dit JD Vance devant tout le monde comme ça à brûle pour point.
01:23Nous avons besoin de régimes réglementaires qui encouragent la création de la technologie plutôt que des régimes qui l'en empêchent.
01:31Aux Etats-Unis nous sommes à l'avant-garde, ce n'est pas un accident parce que nous favorisons un environnement réglementaire qui permet l'expérimentation.
01:40L'administration Trump pense que les applications seront innombrables dans la création d'emplois, la santé, l'expression libre, la sécurité nationale et autres.
01:52Non mais il lui aurait fait caca dessus, ça aurait été pareil.
01:55Non mais c'est normal.
01:56Non mais il arrive et il dit vous êtes gentil vous les français mais venez plutôt aux Etats-Unis parce que nous on a vraiment beaucoup plus de moyens et beaucoup plus de force que vous.
02:02Moi je ne suis pas étonné, je m'étonne qu'on s'étonne parce que sur le fond ils ne sont absolument pas d'accord.
02:09Macron fait un sommet de l'IA plutôt réussi avec énormément de monde.
02:16Et assez vite en un temps record.
02:18Mais sa religion en matière d'IA c'est de dire il faut aider mais il faut de la régulation.
02:26Et la spécificité européenne ça doit être de réguler au nom des valeurs.
02:31Du RGPD, de plein de choses.
02:33Et finalement il invite le vice-président américain dont on sait très bien qu'il est totalement opposé à toute régulation.
02:41Et c'est d'ailleurs tout le message de l'arrivée d'Elon Musk dans les bagages de Donald Trump.
02:49L'idée véritablement c'est d'empêcher toute régulation et de laisser la liberté totale et de laisser la liberté au marché.
02:55Et donc le vice-président américain il arrive à Paris, il n'a pas l'intention de se laisser instrumentaliser par Emmanuel Macron.
03:04Lui c'est lui et moi c'est moi.
03:05Donc Macron il parle de régulation.
03:07Moi je veux bien venir mais je réaffirme la politique et les engagements de Trump, je ne veux pas de régulation.
03:13Donc ça donne une petite idée de la bataille qui s'engage.
03:15Moyennant quoi, Gilles Boutin, Macron n'aurait jamais dû donner la parole à J.Divens.
03:19D'ailleurs ce n'était pas prévu.
03:20On a l'impression que nos élites politiques françaises et européennes ne se sont toujours pas habitués à la façon de faire.
03:26Et notamment la façon de s'exprimer de Donald Trump et de toutes les personnes qui s'inscrivent dans son sillage.
03:30Or J.Divens c'est un mini-Trump un peu plus sophistiqué dans la réflexion.
03:34Mais ça n'en est que l'émanation.
03:36Donc à quoi s'attendait-il si ce n'est à un discours brut de décoffrage ?
03:41Il a juste atomisé les Français.
03:44Je ne sais pas quel écho en revanche ça a outre-Atlantique.
03:47Mais en tout cas peut-être même que ça ne heurte personne là-bas et que personne n'en entend parler.
03:53Mais nous ça nous renvoie.
03:57Il y a beaucoup d'Américains qui pensent que Paris c'est au Texas.
04:00Ce qui n'est pas tout à fait faux, il y a un Paris c'est au Texas.
04:03C'est pour ça que je lis tous mes chers amis.
04:06Oui j'ai bien compris, comme Berlin aussi.
04:08Mais ça nous renvoie à nos manières policées et au fait que la vieille Europe est totalement dépassée par la rugosité du discours outre-Atlantique.
04:18Et il va falloir continuer de s'habituer pendant quatre ans encore.
04:22Parlons de Donald Trump justement qui met les pieds dans le plat.
04:26Qui annonce qu'un enfer au Hamas si la libération des otages ne se fait pas comme...
04:35Alors c'est une réaction à ce qu'a dit le mouvement terroriste 24 heures plus tôt.
04:40C'est-à-dire le Hamas a dit finalement report inédit de la libération de samedi prochain.
04:46Parce que soi-disant Israël ne respecte pas les règles du cessez-le-feu.
04:50Alors là-dessus Donald Trump dit non mais attendez, si c'est comme ça, ça va être l'enfer.
04:54Et puis surtout je veux une libération totale.
04:56Ce ne sera pas deux ou trois ou un ou deux.
04:58Il y a 17 libérables dans cette première phase, neuf sont encore vivants.
05:04Et encore ce soir Donald Trump alors qu'il recevait le roi de Jordanie disait bon je pense qu'ils ne vont pas tenir parole.
05:10Qu'est-ce que ça peut provoquer ce genre de prise de parole du président américain ?
05:15On ne peut pas rien dire qu'il ne va rien obtenir de bien.
05:17Là on touche aux limites de son système.
05:20Il est toujours persuadé qu'en saisissant d'effroi son interlocuteur, en mettant une pression incroyable, il va obtenir quelque chose.
05:28Ça marche peut-être avec des personnes qui travaillent dans l'immobilier ou alors avec des diplomates bon genre.
05:34Mais là on parle au Hamas qui perpétrait l'attaque du 7 octobre,
05:38qui a pris littéralement en otage sa propre population et a assumé in fine tous les morts.
05:45Il est bien naïf Donald Trump de penser qu'en brandissant de telles menaces,
05:50il va obtenir la libération d'ici samedi comme prévu des otages.
05:55C'est ridicule.
05:56Jean-Michel Salvatore ?
05:57C'est toujours la même technique qu'il utilise, c'est-à-dire qu'il joue à fond le rapport de force.
06:03Parce que ça marche pour tout.
06:05C'est-à-dire qu'il n'obtient pas tout ce qu'il veut, mais il en obtient une partie.
06:09Donc il essaie de prendre l'ascendant psychologique, il met la barre très très haut,
06:13et même si en face de lui on ne lui en donne que la moitié ou un quart,
06:17il considère que c'est déjà ça de pris.
06:19C'est le deal.
06:20C'est le deal, exactement.
06:21Le problème c'est que là c'est des vues humaines.
06:24Il essaie de l'appliquer à l'Egypte et à la Jordanie pour les convaincre de récupérer chez eux des Palestiniens.
06:30Alors déjà c'est effarant, il a un discours effarant sans limite.
06:32C'est-à-dire qu'il n'a aucun surmoi du type, comment dire, moral,
06:36qui le retiendrait d'évoquer le déplacement total de toute la population palestinienne.
06:41Mais là, en revanche, ça sera intéressant de voir comment réagissent l'Egypte et la Jordanie,
06:45qui sont ultra-dépendantes des États-Unis,
06:47mais qui en même temps ont une aversion totale à l'idée qu'une partie de la population palestinienne rentre chez eux.
06:52La Jordanie, parce que ça déstabiliserait trop, ils ont déjà suffisamment de Palestiniens
06:55qui sont eux-mêmes générateurs de troubles en interne.
06:58L'Egypte, elle, ne veut pas des frères musulmans auxquels sont liés le Hamas.
07:02Donc ça, c'est vraiment le moment où on va voir ce qui va en sortir, et ça va être particulièrement intéressant.
07:09Bon, un petit mot de Richard Ferrand.
07:11Je vous propose d'écouter Dominique Chagnolot, professeur de droit constitutionnel.
07:15Il était spéta sur Orpins, et il a donné sa vision du pédigré, en tout cas sur le CV de Richard Ferrand.
07:24Richard Ferrand, il a fait deux études de droit, ce qui a été pas mal de deux années, c'est important.
07:29Il a été journaliste à Automoto.
07:31Bon, c'est très utile d'ailleurs pour les réparations au Conseil.
07:35Mais surtout, il a dirigé les mutuelles de Bretagne avec l'affaire Cologne 5,
07:39qui a été classée, prescrite.
07:41Le procurant général était Mme Malbec, qu'il a nommée au Conseil constitutionnel.
07:45Depuis juillet 2024, il est président du Conseil de surveillance d'un groupe de cliniques privées.
07:50Et il a une société de consulting, qui lui importe.
07:55Je crois qu'il a fait la meurtre, probablement, j'espère, bien sûr.
07:58Donc, il n'a pas de profil, si vous voulez, aucun point de vue.
08:01Donc, c'est vraiment l'arrêt public des copains, et ça nuit beaucoup à l'autorité du Conseil constitutionnel.
08:06Les copains d'abord, Jean-Michel.
08:08Oui, alors ça a toujours été le cas pour le Conseil constitutionnel,
08:10mais c'est vrai qu'en général, on choisissait des copains qui étaient un peu plus capés.
08:16Que ce soit Robert Beninter, Yves Guéna, Pierre Mazot, Fabius.
08:20C'était une autre pointure.
08:22Là, ce qu'on voit bien, c'est que Macron le met là pour,
08:27si Marine Le Pen est élue, ou si Bruno Retailleau est élu président de la République,
08:32ou si Wauquiez est élu président de la République,
08:36il est là pour essayer d'amortir au maximum tout ce qui pourrait être fait,
08:39notamment sur les terrains de l'immigration, comme on l'a vu l'année dernière.
08:43Et je pense que la véritable justification de cette nomination, c'est ça.
08:48C'est-à-dire, je quitterai le pouvoir dans deux ans,
08:51mais le macronisme vivra encore pendant sept ans supplémentaires,
08:54et on empêchera la droite ou l'extrême droite d'appliquer le programme qu'elle a l'intention d'appliquer.
08:59Ça fait partie du leg à chaque fois.
09:01Jacques Chirac avait nommé Jean-Louis Debré pour embêter un peu Nicolas Sarkozy, je pense.
09:05Et d'ailleurs, au registre des nominations, pas forcément au Conseil constituant,
09:10mais toutes les nominations de prestige ont une fonction, remplissent un rôle.
09:13Nicolas Sarkozy avait nommé Dominique Strauss-Kahn au FMI pour l'éloigner.
09:16Tout ça, c'est de la politique.
09:18Et effectivement, je pense que ça montre qu'Emmanuel Macron n'a plus beaucoup de soutien.
09:22Il n'a pas eu beaucoup de choix pour nommer le président du Conseil constitutionnel.
09:30Et par contre, il y a un truc, c'est que les discours complotistes
09:33qui sont diffusés par le PS ou autres pour dire qu'ils pourraient arranger une réélection
09:37ont anticipé d'Emmanuel Macron. Là, par contre, on frise le ridicule.