Elle vient de sortir “choke enough”, son premier album, véritable bijou de production et de magnétisme mais Oklou est en vérité déjà une star.
Des dates prévues en France et aux États-Unis sold-out en quelques heures, Pitchfork qui lui donne l’élogieuse note de 8 pour son nouvel opus, un passage à Coachella, des collaborations avec les plus gros noms de la pop et une communauté de fans hardcore qui ne savent même pas qu’elle est française : Oklou est une nouvelle icône encore mystérieuse.
La bonne nouvelle c’est qu’elle est passé au micro de Processus pour tout nous dire de son parcours, de Poitiers à Los Angeles, et de son processus créatif où l’esprit geek de la productrice et interprète se mêle à son amour illimité pour la culture Internet et à son envie de redéfinir les contours d’une musique sensuelle et puissante, loin des codes de la masculinité.
On est absolument sous le charme et vous le serez aussi.
Dans Processus, Sandra Gomes, cheffe de la rubrique Musique chez Konbini, invite des artistes pour décortique leur parcours et leur processus créatif.
De leurs premiers pas dans la musique, leurs premiers succès, leur quotidien ou encore leurs inspirations : vous découvrirez les rouages qui ont construit musicalement ces derniers.
Processus est diffusé le mardi toutes les deux semaines sur YouTube et sur votre plateforme de podcasts préférée, abonnez vous pour ne rater aucun épisode : https://audmns.com/aCDfpTB
Des dates prévues en France et aux États-Unis sold-out en quelques heures, Pitchfork qui lui donne l’élogieuse note de 8 pour son nouvel opus, un passage à Coachella, des collaborations avec les plus gros noms de la pop et une communauté de fans hardcore qui ne savent même pas qu’elle est française : Oklou est une nouvelle icône encore mystérieuse.
La bonne nouvelle c’est qu’elle est passé au micro de Processus pour tout nous dire de son parcours, de Poitiers à Los Angeles, et de son processus créatif où l’esprit geek de la productrice et interprète se mêle à son amour illimité pour la culture Internet et à son envie de redéfinir les contours d’une musique sensuelle et puissante, loin des codes de la masculinité.
On est absolument sous le charme et vous le serez aussi.
Dans Processus, Sandra Gomes, cheffe de la rubrique Musique chez Konbini, invite des artistes pour décortique leur parcours et leur processus créatif.
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MusiqueTranscription
00:00:00Je ne vais absolument pas me comparer à David Lynch.
00:00:03J'ai cru qu'il fallait que je défende cette capacité à être la boss girl et à pouvoir faire tout toute seule.
00:00:09J'ai grandi dans un environnement où j'avais aucun exemple.
00:00:12Au départ, il y a juste le thrill de me dire, wow, je peux faire des sons moi-même.
00:00:23Salut, je suis Sandra Gomez, chef de la reprise de musique chez Konbini,
00:00:26passionnée par tous ceux qui font vivre cet art
00:00:28et en perpétuelle quête du son de demain.
00:00:30Vous écoutez Processus, votre nouveau podcast musique
00:00:33qui révèle les rouages qui ont amené les artistes invités jusqu'à moi.
00:00:37Au sommaire de cet épisode, on va retracer les débuts dans la musique de mon invité,
00:00:41le moment charnière de sa carrière, à quoi ressemble le quotidien d'un artiste,
00:00:45ses inspirations et quelques surprises au milieu.
00:00:48L'artiste que je reçois aujourd'hui est autrice, compositrice, interprète
00:00:51et elle brille dans toutes ses disciplines.
00:00:54Sa musique est une fusion d'influence entre musique électronique planante,
00:00:58R&B atmosphérique et pop transcendante.
00:01:01Tout un programme pour un son qui donne l'effet d'un voyage multidimensionnel.
00:01:05Elle avait un ordinateur et un rêve et aujourd'hui, elle joue dans presque le monde entier.
00:01:09Devant un public fidèle et envoûté.
00:01:11Salut Okégo, comment ça va ?
00:01:13Ça va super, quelle présentation ?
00:01:15Ça va, ça te va la description ?
00:01:16Ouais, c'est bien.
00:01:18Est-ce que tu es prête à revenir sur tout le Processus qui t'a amené jusqu'ici ?
00:01:21Eh bien j'espère.
00:01:23Eh bien let's go.
00:01:24On va commencer tout de suite avec un premier extrait.
00:01:44Ça te fait un truc de réécouter ça ?
00:01:46Ça fait des années !
00:01:49C'est le morceau de Chris Alice qui est sorti en mars 2014 sur l'EP Avril.
00:01:54C'est ce qui apparaît comme le premier morceau posté sur les plateformes.
00:01:57C'est pour ça que nous on commence d'habitude ce format par ça.
00:02:00Pour revenir sur tes débuts dans la musique.
00:02:04Quand tu sors ce morceau, ça fait combien de temps que tu fais de la musique ?
00:02:09Alors concrètement, ça fait très longtemps parce que j'ai commencé à apprendre à faire de la musique toute petite.
00:02:15Mais le projet solo et l'envie de faire de la musique toute seule et puis la possibilité de le faire surtout,
00:02:21c'est venu à ce moment-là à l'âge de 19-20 ans.
00:02:28Et tu commences comment ? Est-ce que tu évolues dans un environnement qui était propice à ce que tu te lances dans la musique justement ?
00:02:36Comment tu commences à apprendre la musique ?
00:02:38Alors mes premiers pas du coup, ils remontent à mon enfance.
00:02:42Clairement, j'ai un parcours très académique dans l'apprentissage de la musique.
00:02:47Je suis allée passer par des écoles, après par un conservatoire.
00:02:50Et suite au conservatoire, j'ai fait une année d'école un peu spécialisée pour avoir un...
00:02:58Je ne savais pas encore ce que je voulais vraiment faire.
00:03:00Donc j'étais spécialisée dans le jazz et musique actuelle.
00:03:04Et c'est à ce moment-là que j'ai commencé à faire mes premières productions et mes premières expérimentations toute seule.
00:03:11Ok. Donc tu as quand même une partie autodidacte sur la production sur l'ordinateur justement ?
00:03:17Oui, ça c'était autodidacte, ouais.
00:03:19Ok.
00:03:21À ce moment-là, vu que tu as commencé très jeune, tu avais tout de suite l'ambition d'en faire ta carrière, d'en faire ton métier ?
00:03:30Non. En fait, jusqu'à ce que je commence à me rendre compte que c'est possible de faire des choses comme ça tout seul.
00:03:40J'ai quand même évolué et grandi dans un environnement où je n'avais aucun exemple de personne.
00:03:47Moi, j'ai grandi dans une petite ville en France, j'avais un accès à Internet précieux mais limité.
00:03:57Et puis en plus, j'ai passé beaucoup de temps à travailler et à apprendre la musique justement dans ces cadres académiques
00:04:07où on parlait, que ce soit à l'école ou au conservatoire, de débouchés.
00:04:14Et il fallait avoir un métier précis, tu ne peux pas arriver à 17 ans et dire
00:04:20« Oh bah moi je vais faire une carrière dans la musique, dans la pop, j'écris des chansons. »
00:04:24Enfin, c'était pas du tout, ça ne m'a jamais traversé la tête en fait.
00:04:30Moi, je pensais que je pourrais faire par exemple musicienne pour des chanteurs-interprètes par exemple.
00:04:39Parce que j'étais multi-instrumentiste, j'ai joué piano, violoncelle et guitare beaucoup.
00:04:47Donc voilà, je me destinais à être instrumentiste en fait à la base.
00:04:50Et ça vient comment du coup ? C'est à partir de quel moment que tu sens qu'il se passe quelque chose ?
00:04:55Ça commence d'abord par les productions que tu fais toi.
00:04:59Il y a une dimension amateur du coup, il n'y a pas vraiment de vision de carrière ?
00:05:03Au départ non, pas du tout. Au départ il y a juste le thrill de me dire
00:05:09« Wow, je peux faire des sons moi-même, je peux reproduire mes sons brefs que j'entends. »
00:05:16Donc il n'y avait pas de projection aucune pendant un bon moment.
00:05:23De toute façon, je pense que c'est quelque chose que je me suis toujours un peu empêchée d'avoir.
00:05:28Enfin pas empêchée d'avoir, mais naturellement que je ne me suis jamais fixée comme ça des objectifs zinzins.
00:05:34Parce que je préfère un peu voir où est-ce que la vie me mène.
00:05:37J'ai l'impression que c'est un processus qui me convient plus.
00:05:41Après cette EP dont on a écouté un extrait, tu as sorti deux EPs.
00:05:46« For The Beast » en 2017 avec Casey MQ, chanteur et producteur canadien
00:05:51qui est toujours important dans ta musique aujourd'hui.
00:05:54Puis l'EP « The Rite Of May » en 2018 sur le label Nuxe, c'est ça ?
00:06:00Oui.
00:06:01Qui va continuer de faire évoluer ta musique et d'accroître ton public
00:06:04jusqu'au moment déterminant et charnir dans ta carrière selon moi.
00:06:10On va s'écouter un extrait.
00:06:21C'est donc Gaylor, issue du projet éponyme Gaylor, qui est sorti en 2020.
00:06:47Ton premier long.
00:06:49Quand tu postes la cover, tu te dis « j'attends de poster ça depuis 1993 ».
00:06:53C'était ton premier accomplissement ce projet-là ?
00:06:56Tu l'as ressenti comme ça ?
00:06:58Oui, clairement.
00:07:00Je pense que j'ai dit ça parce que j'avais le sentiment d'avoir enfin trouvé
00:07:06une place sonore, une identité qui ne pouvait être propre qu'à moi-même.
00:07:15C'est un sentiment assez puissant.
00:07:17Par exemple, il y a un truc que j'aime bien dire pour figurer ce que j'essaie de dire là,
00:07:27c'est que des fois je fais des musiques, je fais des productions,
00:07:31je me vois donner ces productions à d'autres chanteurs, dans des collaborations,
00:07:39et il y a des morceaux que je fais que je ne pourrais pas donner à qui que ce soit.
00:07:46En qualité de productrice, j'entends.
00:07:50C'est vrai que beaucoup de morceaux d'Angalor, dont ce morceau-là,
00:07:54d'ailleurs j'apprécie cette sélection parce que ce n'a pas forcément été un choix
00:08:00très accrocheur pour tout le monde, mais en l'occurrence c'est un très bon choix
00:08:05parce que c'est le morceau préféré de l'album et c'est pour moi celui qui illustre le plus
00:08:11quelque chose que j'avais vraiment envie de faire à ce moment-là et que j'ai essayé de faire
00:08:18et que j'ai fait, notamment à travers ce morceau d'Angalor.
00:08:22Tu trouves ta patte sur ce projet-là ? Tu trouves ton identité ?
00:08:26Oui.
00:08:27La conception de ce projet-là, il intervient comment ?
00:08:32Ça te prend des années ? C'est quelque chose de plutôt instinctif ? Comment ça se passe ?
00:08:36Non, en fait c'était assez rapide à partir du moment où j'ai su que j'avais envie de faire un LP
00:08:43jusqu'à la fin du processus de mastering.
00:08:50Il s'est passé en fait quelques mois, je pense moins d'un an, ce qui finalement est assez court.
00:08:59Mais voilà, c'est un peu la magie de la vie, il y avait quelque chose qui se passait dans ma vie à cette époque-là
00:09:12qui était extrêmement intense et du coup très inspirant et je pense que ça a été un peu fulgurant.
00:09:18Du coup l'écriture et la conceptualisation du projet dans son entièreté à ce moment-là.
00:09:25Je trouve que c'est un projet qui a quand même un fil rouge tout le long.
00:09:29C'est un projet qui s'appelle Mixtape en fait, je veux en venir là.
00:09:33Et pour moi, instinctivement, je pensais que c'était ton premier album
00:09:36parce que justement il y a cette cohérence qu'on retrouve dans un album.
00:09:39Il y a une aura un peu mystique qui est présente sur tous les morceaux
00:09:43bien que chacun peut prendre une direction un peu différente.
00:09:46Toi, cette réalisation aussi de ce projet-là, c'est un cap dans ta création, dans ta créativité.
00:09:52Est-ce que c'est même dans la réalisation d'un projet,
00:09:54tu as l'impression d'avoir quelque chose de plus abouti qu'auparavant ?
00:09:58Oui, tout à fait. Je pense qu'il y a plein de choses qui se sont réalisées pour moi à la création de ce projet-là.
00:10:04Notamment, en fait, juste avant Galore, juste avant de me dire que j'allais faire Galore,
00:10:12j'ai eu un petit déclic cette année-là où j'ai compris qu'il fallait que je demande de l'aide.
00:10:18Pendant ces années avant, c'était en 2019, que j'ai commencé à écrire Galore.
00:10:26Et toutes les années avant, j'avais un peu cette espèce de truc où j'avais envie de prouver que de toute façon,
00:10:30je pourrais tout faire toute seule et que tatata.
00:10:32Et en plus, il y avait genre presque cette obsession même dans les médias aussi,
00:10:36qui existe certainement encore, mais pour certaines raisons, je ne suis plus trop confrontée.
00:10:42Mais autour de la fille qui fait ces trucs, voilà.
00:10:47Oui, c'était un peu surévalué.
00:10:49Il y avait un... à bon escient aussi, je ne suis pas en train du tout de critiquer ça,
00:10:55mais c'était une réalité et on en parlait beaucoup.
00:10:58C'était beaucoup mis en valeur, peut-être des fois au détriment de gens qui s'entourent d'une équipe créative qui est tout aussi...
00:11:03C'est ça. En fait, moi, je pense que ça m'a même empêché.
00:11:06J'ai cru qu'il fallait que je défende cette capacité à être la boss girl et à pouvoir faire tout toute seule.
00:11:12Alors qu'en fait, quand j'ai compris que j'avais non seulement envie, mais aussi besoin de m'entourer,
00:11:22je l'ai fait comme ça. J'ai demandé à des gens de confiance, à mes amis, à des musiciens que je trouve excellents.
00:11:27Et c'est allé beaucoup plus vite. C'était beaucoup plus...
00:11:30Et l'expérience de la création n'en était pas moins transcendante.
00:11:34Vraiment, c'était une bonne décision.
00:11:37T'as su t'entourer. Et en plus, ça sort à une période qui est compliquée, en tout cas qui était incertaine,
00:11:43parce qu'on est en 2020, l'année où on se retrouve tous confinés.
00:11:48C'était une année étrange, mais à part pour les concerts, je trouve que ça a permis de se prendre aussi les albums différemment.
00:11:56Parce qu'on avait plus le temps aussi d'écouter, on était moins parasités par d'autres choses.
00:12:00Et je trouve que ça n'a pas empêché aux artistes de faire des belles sorties.
00:12:04Et j'ai l'impression que ton public a beaucoup vécu avec ce projet-là, qu'ils se le sont aussi beaucoup approprié,
00:12:11qu'il s'est passé quelque chose, toi, maintenant, cinq ans plus tard.
00:12:15Comment tu ressens la perception de ce projet-là auprès de ton public ?
00:12:22Effectivement, j'ai aussi eu le sentiment que ça a été le projet qui m'a permis de vraiment me présenter.
00:12:32Il y a un lien que je fais naturellement entre le fait que j'ai eu le sentiment d'avoir achevé quelque chose dans ma recherche d'identité sonore
00:12:43et le fait que ça ait eu de la résonance. En tout cas, je le prends un peu comme une preuve de ce truc-là.
00:12:51Effectivement, c'était pendant le Covid. Et comme tu dis, moi, je l'ai très bien vécu, cette période-là, dans le cadre de ma carrière, bien évidemment.
00:13:05Parce que ça a permis à l'album d'exister sous une forme qui n'était pas la forme d'une campagne traditionnelle.
00:13:13Et du coup, elle a pris une forme qui lui était propre, organique, aussi très virtuelle.
00:13:20Et ça, c'est trop bien parce qu'il se passe énormément de choses que tu ne pourrais même pas discuter autour d'une table avec une équipe marketing, stratégie et tout.
00:13:31Et du coup, moi, je l'ai super bien vécu et je pense que les gens qui m'écoutent aussi repoulient.
00:13:42En tout cas, ça a créé une attente jusqu'à aujourd'hui. Après cette période-là, quand tout redevient à peu près normal, tu vas faire beaucoup de concerts.
00:13:52Et notamment après de Caroline Polacek, on va en parler un petit peu. Pour ceux qui ne la connaissent pas, reine-mère de la pop alternative expérimentale, on va dire pour résumer.
00:14:03Je voudrais que tu nous racontes un peu comment ça s'est fait, comment tu vas atterrir dans les sphères de PC Music et comment la rencontre se fait avec elle également.
00:14:12Alors, PC Music, déjà à la base, sans m'étaler trop sur le sujet, c'est une énorme influence dans ma vie.
00:14:21J'ai découvert le travail de AJ Cooke, Sophie et Daniel Arnold, à peu près les trois à la même période. Et d'autres membres aussi du crew, mais qui sont un peu disparus, je pense maintenant.
00:14:32Non, pas du tout. Il y avait Anna Diamond aussi, que j'ai beaucoup écoutée. Donc ça, c'était circa 2013.
00:14:40Et après, j'ai eu la chance de pouvoir le rencontrer une première fois avec son acolyte Easy Fun dans des studios à Londres en 2017.
00:14:50J'étais très timide à cette époque-là. C'était une petite session qui s'est bien passée, mais je n'étais pas très loquace, ni verbalement, ni musicalement.
00:15:01Tu étais impressionnée aussi, j'imagine ?
00:15:03J'étais extrêmement impressionnée. Je me suis encore avec des gens que j'admire, mais j'étais très très impressionnée.
00:15:08C'était mes premières expériences aussi de session, donc en plus avec des gens que je considérais beaucoup.
00:15:14J'ai eu d'autres contacts avec ces personnes de manière plus ou moins profonde, on va dire, dans nos échanges.
00:15:22Pour ce qui est de Caroline Polacek, j'ai beaucoup écouté son album, ça a été une énorme inspiration, ainsi que celui de Rosalia également.
00:15:29En fait, les deux projets, la manière dont ces deux filles ont mené leurs projets, je me suis dit, wow, on peut avoir une identité aussi forte,
00:15:42proposer quelque chose, prendre ce genre de risque-là. Bon, ce n'est pas non plus le risque du siècle, mais quand même.
00:15:51C'est une affirmation qui est totale.
00:15:53J'ai trouvé plein de choix qui étaient super audacieux, autant musicalement que visuellement.
00:15:58Bref, sans mentir, ça m'a vraiment porté ces deux albums qui sont sortis cette année-là.
00:16:03Et ensuite, par la force des choses, après avoir sorti quelques morceaux, j'ai appris que Caroline avait écouté les morceaux et qu'elle avait bien aimé.
00:16:17Elle m'a demandé de faire un remix et puis ensuite, il y a eu cette idée de faire la tournée avec elle.
00:16:22Un immense blessing.
00:16:24Oui, tu en gardes un souvenir incroyable, j'imagine.
00:16:27Une des meilleures expériences de ma vie, clairement.
00:16:31Justement, dans cette nébuleuse-là d'artistes, est-ce qu'il y a des collaborations que tu as faites qui ne sont pas sorties ?
00:16:38Est-ce que tu as eu la chance, par exemple, de fréquenter Sophie, de collaborer avec elle ? J'imagine que c'était une grosse inspiration aussi pour toi.
00:16:44Non, je n'ai jamais eu cette chance. Malheureusement, je ne l'ai rencontrée qu'une fois, mais j'aurais adoré.
00:16:53Il y a des rencontres avec des artistes que j'admire énormément, qui ne se sont pas forcément soldés, où il n'y a pas forcément une preuve sonore.
00:17:02Il y a un truc que je pense depuis vraiment toujours, c'est que ce n'est pas parce que je suis fan de quelqu'un que forcément, dans un studio, il y a une alchimie qui peut se faire.
00:17:14La corrélation n'est pas aussi simple.
00:17:17Évidemment, ça aide d'avoir des goûts en commun, mais ce n'est pas suffisant pour faire de la magie en studio.
00:17:33Est-ce que tu as une routine de travail ? Est-ce que tu es du genre à faire du son tous les jours ?
00:17:38Absolument pas. Non. En fait, il y a vraiment des phases où, pendant plusieurs semaines, je peux ne pas faire de musique.
00:17:45Ça m'arrive assez souvent et d'ailleurs, ça me dérange.
00:17:48C'est un peu un sujet presque de discorde entre moi et moi-même, mais des fois, j'aimerais bien être un peu plus geek de musique en général.
00:18:02Et en même temps, c'est comme ça, je suis quand même quelqu'un qui me laisse beaucoup porter par mes envies de manière générale.
00:18:08Quand tu dis que tu aimerais être plus geek de musique, c'est dans le fait d'en faire, mais le fait d'en écouter, c'est les deux.
00:18:17Je pense que ce sentiment vient du fait qu'il y a peut-être un truc qui ne me correspond pas trop dans l'époque dans laquelle on vit.
00:18:27Quelque chose en rapport avec la vitesse et la productivité et l'abondance.
00:18:34Je pense que j'ai besoin de temps pour, avant même d'écouter les choses, en avoir envie.
00:18:44Je deviens aussi en grandissant, en vieillissant, plus sensible au son.
00:18:57Par exemple, je sais qu'il y a une époque de ma vie, c'est un exemple pour montrer un peu l'évolution de comment mon rapport à la musique d'une manière générale a pu changer,
00:19:10et continuera de changer j'imagine, mais il y a une époque où je ne pouvais pas sortir sans mon casque, sans écouter un truc.
00:19:15Ça dépend aussi, je pense, beaucoup d'un état émotionnel.
00:19:19Et maintenant c'est quasi l'inverse, j'ai besoin de silence à plein de moments, j'ai besoin de faire un peu le vide.
00:19:26Peut-être parce que j'ai passé énormément de temps sur l'album à l'écouter, l'écouter pendant deux ans.
00:19:36Il y a des espaces des fois qui sont trop pleins et ça peut prendre des semaines, des mois, voire des années à retrouver un genre de calme ou de reset.
00:19:55C'est comme ça que je m'explique pour ne pas être trop dure avec moi-même.
00:19:59Ouais, t'as besoin aussi que ça vienne naturellement.
00:20:02Tu ne seras jamais dans une espèce de logique de là je dois aller faire du son et je me mets un peu le pied à l'étrier parce qu'il faut que je tienne une certaine régularité.
00:20:12En fait, cette pensée-là, à partir du moment où tu choisis de faire de la musique ton métier, tu es obligé de l'avoir.
00:20:23Parce que forcément, s'il n'y a pas de production, s'il n'y a pas de comptaine pour parler vulgairement, il n'y a pas de profession, il n'y a pas de métier, il n'y a pas d'argent au bout du compte.
00:20:35Mais j'essaye au maximum de me prémunir de ça.
00:20:41Ouais, de te préserver de ce rush-là dans lequel tu peux être.
00:20:45Et c'est dans quelle phase de création que tu as l'impression de trouver le plus de plaisir entre le moment où tu vas produire, le moment où tu vas écrire, rec ?
00:20:54Ça peut être sur scène aussi. C'est dans quelle phase ?
00:20:57J'aime bien cette question.
00:20:59Alors, il y en a plusieurs. Je pense qu'il y en a trois auxquelles je pense là qui sont mes préférées.
00:21:08La première, c'est quand je commence page blanche, qu'en général j'ai un clavier devant moi, ce que je préfère toujours faire.
00:21:20Et que j'ouvre le logiciel et que j'ai tous ces milliards de sons qui s'offrent à moi.
00:21:27Et là, je vais être dans la recherche. Il y a un super échange que j'adore entre ce que me dit...
00:21:34Je sélectionne un son qui me dit de jouer d'une certaine manière ou l'inverse.
00:21:38C'est-à-dire que je vais trouver un thème qui est cool et il va falloir que le son que je trouve colle à ce thème du mieux possible.
00:21:46Après, c'est sur des critères très techniques de son de synthé ou d'émulation, etc.
00:21:55Sur l'attaque, la release, la résonance du son, tous les effets qu'on peut lui mettre et tout.
00:22:00Donc ça, j'adore. C'est un vrai moment d'amusement pour moi et de plaisir.
00:22:06Ensuite, il y a le moment où, sur ces recherches-là, j'essaie de trouver des mélodies vocales.
00:22:13Ça, c'est pareil. C'est vraiment que du fun. C'est trop rigolo.
00:22:19Et puis, le dernier moment, c'est un moment un peu plus difficile à comprendre.
00:22:25C'est peut-être le truc le plus geek qui me caractérise.
00:22:31C'est de travailler en ultra détail les partitions MIDI de mes synthés.
00:22:41C'est-à-dire que je vais prendre chaque note et en travailler de manière très précise.
00:22:48Je vais beaucoup toucher en particulier à la... Désolée, je suis un peu technique.
00:22:55Mais je m'attaque à leur vélocité.
00:22:58La vélocité, on va dire que c'est la puissance de jeu qu'on va mettre dans une note.
00:23:03Je pense que c'est une bonne définition.
00:23:07La vélocité va créer toutes les micro-nuances dans l'interprétation de l'instrument.
00:23:15La vélocité, quand on joue à un instrument acoustique, c'est quelque chose qui est quasi intrinsèque.
00:23:23On ne peut pas, comme l'ordinateur, jouer toutes les notes sur la même intensité.
00:23:26C'est physiquement impossible.
00:23:28Après...
00:23:31J'ai une guitare, on dirait.
00:23:34Après, c'est tout l'enjeu de conduire une phrase.
00:23:40C'est tout l'enjeu du phrasé et de penser la musique avec ses nuances et ses inflexions,
00:23:46tout comme n'importe quel langage.
00:23:49C'est un truc que je kiffe trop faire sur l'ordinateur.
00:23:53Parce que je trouve que ça apporte vraiment quelque chose de très précieux, en tout cas à mes oreilles.
00:24:02Donc tu passes beaucoup de temps sur chaque morceau ?
00:24:04Énormément de temps.
00:24:06Beaucoup trop, je pense, d'ailleurs.
00:24:08Et tu arrives toujours à l'entendre de la même manière qu'au début ?
00:24:12Parce que des fois, ça peut un peu distordre la vision qu'on a quand on écoute trop un morceau, justement.
00:24:17Est-ce que des fois, ça t'arrive de ne plus aimer un truc au point de tout vouloir changer ?
00:24:22Oui.
00:24:23Ça m'arrive beaucoup.
00:24:27Ce n'est pas que je me mets à ne plus aimer un morceau,
00:24:31c'est que je me mets à trouver qu'il a moins de sens dans le paysage de ce que je suis en train de faire.
00:24:41Il n'y a jamais un truc que je trouve trop génial et après que je trouve plus génial.
00:24:44En général, si il y a un truc que je trouve vraiment bien, c'est un sentiment qui reste.
00:24:52Par contre, il y a une démo que je peux trouver hyper excitante,
00:25:02mais que je n'arrive pas à caler dans le cadre du projet.
00:25:05Ça, ça arrive beaucoup, beaucoup.
00:25:07Et ça, c'est une recherche aussi que j'aime bien faire, d'ailleurs.
00:25:11J'étais plusieurs fois lue ou entendue parler de faire tes devoirs.
00:25:17Et tu disais ça pour les remixes, en l'occurrence.
00:25:21Peut-être que ça a évolué depuis.
00:25:23En tout cas, ça te met un peu dans une position constamment d'étudiante de la musique.
00:25:29Est-ce que tu as l'impression d'être encore dans cette position-là,
00:25:31de devoir faire tes devoirs, apprendre de nouvelles choses ?
00:25:39J'essaie de me rappeler pourquoi j'ai dit ça,
00:25:42mais je pense que c'est un exercice dans lequel j'ai moins confiance.
00:25:49Et puis, je sais pas, il y a un peu un truc...
00:25:53Je touche au travail de quelqu'un d'autre et j'espère y faire honneur.
00:25:59Et en même temps, j'ai l'impression que...
00:26:03Parce que pour moi, le remix, c'est vraiment un exercice
00:26:07où tu montres un peu tes skills de produceur.
00:26:11Vraiment, c'est un exercice qui est fait pour ça.
00:26:14Et j'ai l'impression que, moi, mes qualités en tant que musicienne,
00:26:20elles ne résident pas dans la production, essentiellement.
00:26:25Et c'est d'ailleurs pour ça que je m'entoure d'autres musiciens
00:26:29pour finaliser mes productions.
00:26:31Il y en a très peu que je mène du début à la fin, toute seule.
00:26:35Du coup, c'est pour ça que le remix, c'est un truc que je fais toute seule,
00:26:39parce que je vais pas appeler mes potes pour travailler sur un remix,
00:26:41ça serait un peu chiant.
00:26:43Et c'est un exercice, du coup, pour toi d'aboutir à ce truc-là.
00:26:46Clairement, parce que je suis censée le faire toute seule.
00:26:49Donc, faire tout, finalement, sur des remixes,
00:26:52il y a plus de travail où je suis vraiment, vraiment solo
00:26:55que sur mes propres morceaux, finalement, j'ai l'impression.
00:26:58C'est un truc qui te plaît toujours ?
00:27:00Parce qu'on a fait des très connus qui ont beaucoup plu.
00:27:05Est-ce que tu as toujours envie de continuer cet exercice-là ?
00:27:09Oui, j'ai hâte de m'y remettre avec plaisir.
00:27:14Il y a plein de trucs que j'ai hâte de faire
00:27:18et que je n'ai pas pu faire depuis un petit moment
00:27:20parce que j'étais concentrée sur l'album.
00:27:23Les remixes, ça en fait partie.
00:27:25Après, ce n'est pas non plus mon exercice préféré.
00:27:30Je sais que j'aime bien faire un remix
00:27:33parce que j'ai une grosse envie de le faire, une idée très précise.
00:27:37Mais en général, c'est vrai qu'on ne va pas se mentir,
00:27:40je suis très honnête sur le procédé,
00:27:42mais faire des remixes, à part pour ceux qui kiffent trop faire ça,
00:27:47ça rentre très souvent dans une stratégie aussi de campagne.
00:27:52Bien sûr.
00:27:53Et puis de faire des liens entre des artistes, des trucs comme ça.
00:27:56Oui, mais c'est utile.
00:27:58Oui, clairement.
00:27:59Ça permet aussi de faire découvrir sa musique par une porte accessible.
00:28:05Il y a quelque chose de particulier, on peut dire, dans ta carrière,
00:28:09c'est la portée de ta musique.
00:28:11Tu es écoutée en France, en Angleterre, aux Etats-Unis.
00:28:14Comment tu navigues dans ces différents publics s'ils sont différents ?
00:28:18Est-ce que tu vois des sensibilités peut-être différentes
00:28:22par rapport à comment ta musique est perçue ?
00:28:25Pas vraiment.
00:28:27Je n'ai pas du tout ce sentiment, en fait.
00:28:31J'ai l'impression que les gens, qu'ils soient français ou pas,
00:28:36en l'occurrence, apprécient la musique pour un peu les mêmes raisons.
00:28:41Dans les retours que j'ai, les gens qui sont touchés,
00:28:45je comprends ce qu'ils veulent dire quand ils parlent de choses spécifiques
00:28:49ou de morceaux ou d'émotions spécifiques.
00:28:52Et c'est assez homogène.
00:28:55C'est universel.
00:28:56C'est mon ressenti, oui.
00:28:59Justement, ce qui peut en partie expliquer ça à la portée de la musique,
00:29:03c'est évidemment le choix de la langue qui est pour beaucoup.
00:29:06Pourquoi ce choix ?
00:29:09Est-ce qu'il y a aussi peut-être une quête de raconter des choses intimes ?
00:29:16Je pense que ça peut être aussi plus facile dans une autre langue
00:29:18que sa propre langue, sa langue maternelle.
00:29:20Mais toi, comment tu expliques ce choix-là ?
00:29:23Est-ce que ça en fait partie ?
00:29:26J'ai abordé ce sujet de la pudeur il n'y a pas longtemps
00:29:30au sujet de mes chansons et du fait qu'elles soient en anglais et pas en français.
00:29:34C'est possible que ce soit une des raisons pour lesquelles j'ai fait ce choix.
00:29:40Mais si c'est le cas, je n'en suis pas vraiment consciente.
00:29:45Je dis ça surtout parce que ce qui est sûr,
00:29:49c'est que dans la musique, dans la création des instrumentales
00:29:55pour l'isoler du texte, je ne me sens pas du tout pudique.
00:30:01Après, il y a un truc qui est clair pour moi,
00:30:06c'est que depuis toujours, et de plus en plus,
00:30:10c'est que le langage que je maîtrise en premier,
00:30:12c'est celui de l'écriture de la musique, de la production et de tous ces choix-là.
00:30:18C'est beaucoup plus que celui du texte,
00:30:20qui pour moi est presque un métier de poète que je maîtrise beaucoup moins
00:30:25et sur lequel je me sens beaucoup moins confiante.
00:30:29Le faire en anglais, ça me permet de le faire, tout simplement.
00:30:36Ça me permet de passer le pas, de ne pas avoir trop d'exigences
00:30:41ou de ne pas assumer le choix des mots, etc.
00:30:45Ce qui serait clairement le cas si j'écrivais en français.
00:30:49Il y a trop de...
00:30:52– Subtilité ?
00:30:54– Oui, et puis il y a trop de sens pour moi,
00:30:56parce que c'est ma langue maternelle.
00:31:02J'ai moi-même une appréciation des écrivains,
00:31:07des gens qui écrivent en français, que ce soit de la littérature ou des chansons,
00:31:13qui est assez... je n'ai pas envie de dire aiguë, parce que ce serait faux,
00:31:16mais j'y suis sensible, j'ai des préférences, j'ai des goûts.
00:31:23Et je pense que même aujourd'hui,
00:31:27après un petit peu d'entraînement en anglais et vite fait en français,
00:31:31je pense que ce n'est pas mon langage.
00:31:36Voilà, les mots.
00:31:37Sauf que le problème de ça, c'est qu'à chaque fois que je fais de la musique,
00:31:41j'ai envie de chanter dessus.
00:31:42Et justement, comme je ne peux plus faire la la la,
00:31:44il faut que je place des mots dessus.
00:31:47L'anglais, sans réfléchir, quand j'avais 20 ans,
00:31:51c'est le truc que j'ai fait, aussi par mimétisme,
00:31:54parce que la réalité aussi de mon expérience en tant qu'auditrice,
00:32:00c'est que j'écoutais beaucoup de chansons en anglais, tout simplement.
00:32:05Donc c'est vrai que c'est une langue que j'ai beaucoup entendue,
00:32:11en tout cas en chanson et en texte.
00:32:16Donc voilà, c'est venu un peu naturellement.
00:32:19Et je n'ai jamais passé le cap de le faire en français.
00:32:22Et puis aussi, on ne va pas se mentir,
00:32:24je me suis quand même rendu compte que du coup, les gens m'écoutaient hors France.
00:32:28Et ça, c'est cool.
00:32:29Parce que concrètement, je me disais ça quand j'ai commencé à chanter en anglais.
00:32:35Je me disais peut-être que pour l'export, ce sera plus simple.
00:32:38C'est plus simple.
00:32:39C'est carrément plus simple, c'est clair.
00:32:40C'est avéré.
00:32:41Mais c'est peut-être l'effet inverse.
00:32:43Parce que j'ai l'impression que, je ne vais pas parler de stat,
00:32:46ce n'est pas intéressant,
00:32:47mais peut-être qu'il y a une dimension plus large de ton public en dehors de la France.
00:32:53Je ne sais pas si c'est quelque chose dont tu as conscience.
00:32:56Je n'ai pas les chiffres non plus.
00:32:58Et je crois que ça se vaut quasi quand même.
00:33:01Parce que je pense qu'il y a beaucoup de gens qui m'écoutent en France,
00:33:05mine de rien, surtout à Paris, c'est sûr.
00:33:08Mais je t'avoue, je n'ai pas les chiffres.
00:33:11Mais à mon avis, ce n'est pas...
00:33:13C'est équivalent.
00:33:14Oui.
00:33:15Mais ce qui reste quand même assez notable pour les artistes français,
00:33:19parce que l'export est quand même toujours plus difficile.
00:33:22Donc c'est sûr que la langue peut jouer.
00:33:25Tu parlais de l'écriture tout à l'heure.
00:33:27J'ai l'impression que c'est un peu compliqué pour toi,
00:33:31cette étape-là de l'écriture.
00:33:33Est-ce que c'est un truc où, justement,
00:33:37tu fais toujours dans cet ordre-là la production musicale,
00:33:40puis l'écriture parce que tu es obligé de le faire ?
00:33:42Ou est-ce que des fois, ça t'est arrivé d'avoir de l'inspiration,
00:33:45des choses à raconter d'abord ?
00:33:47Jamais.
00:33:48Jamais.
00:33:49Jamais de mots en premier.
00:33:51Jamais de...
00:33:53Voilà, c'est jamais les mots en premier.
00:33:55C'est la musique ton premier langage.
00:33:57Oui, clairement.
00:33:58OK.
00:33:59Et...
00:34:00Voilà.
00:34:02Mais j'ai eu plein d'expériences différentes
00:34:06liées à l'écriture du texte
00:34:09qui sont hyper diverses.
00:34:13J'ai eu des expériences pareilles, un peu transcendantes,
00:34:16où je me suis vraiment retrouvée dans des mots
00:34:18que j'ai utilisés moi-même.
00:34:19Donc c'est là où j'ai pris conscience aussi,
00:34:21où je me suis dit, bon, je suis capable de le faire.
00:34:23Je suis capable, moi, de m'émouvoir,
00:34:25d'arriver à mettre vraiment des mots
00:34:28avec mes propres émotions.
00:34:32Donc je me suis dit, cool,
00:34:34peut-être que ça va traverser l'air
00:34:39et toucher les autres gens aussi.
00:34:41Et puis, il y a d'autres moments
00:34:44où je n'ai pas du tout réussi à relever le défi.
00:34:47Et voilà, ça fait partie de l'apprentissage.
00:34:49En tout cas, l'écriture des paroles,
00:34:52c'est rarement un exercice que je fais seule.
00:34:54OK.
00:34:55Du coup, en fait.
00:34:57Pour Galore, spécifiquement,
00:35:00c'est un des aspects sur lesquels je me suis dit,
00:35:04en fait, meuf, t'as besoin d'aide.
00:35:07Il faut que tu...
00:35:09Si t'as envie de faire vraiment quelque chose de qualitatif,
00:35:11entoure-toi et c'est ce que j'ai fait.
00:35:14OK, trop bien.
00:35:15Dans cette émission, je le disais dans l'intro,
00:35:17il y a des petites surprises et on a une messagerie.
00:35:20Et quelqu'un a laissé un petit message pour toi.
00:35:23Oh, trop marrant !
00:35:24Je vais te laisser le découvrir.
00:35:28Marilou,
00:35:29petite question cinéma pour toi.
00:35:31Tiens, je te laisse apprendre si tu veux.
00:35:33Est-ce qu'il y aurait trois films
00:35:35qui, selon toi, résonnent avec l'essence de Choconuff ?
00:35:39Et du coup, si oui, lesquels ?
00:35:41Et t'as pas le droit de dire Bambi 1, 2, 3.
00:35:44Lol !
00:35:45Voilà, bisous !
00:35:46Non, j'ai pas le droit de dire Bambi.
00:35:48Qu'est-ce que je vais dire ?
00:35:50C'est compliqué.
00:35:51C'est trop dur !
00:35:52C'est dur.
00:35:53Malibu, tu peux nous la présenter ?
00:35:57Malibu, c'est une amie qui s'appelle Barbara.
00:36:00C'est trop marrant que vous fassiez ce genre de trucs.
00:36:03C'est une amie qui s'appelle Barbara
00:36:05et qui fait de la musique ambiante magnifique.
00:36:11C'est une personne que j'ai rencontrée
00:36:13à une époque très charnière de ma vie
00:36:18où j'ai plongé corps et âme
00:36:20dans Internet
00:36:24et ce qu'il avait à offrir
00:36:28et toutes ses niches, toutes ses scènes,
00:36:30tout l'art d'Internet.
00:36:32Pareil, il y a un peu plus de dix ans maintenant.
00:36:35Et j'ai traversé cette époque,
00:36:39cette période comme ça avec elle un peu.
00:36:42On a eu une période où on était très amies,
00:36:45presque fusionnelles
00:36:47quand on s'est rencontrées
00:36:50et voilà.
00:36:52C'était très intense comme période,
00:36:55mais j'en ai un bon souvenir.
00:36:57C'était très riche.
00:36:59Les gens pourront la découvrir
00:37:01en première partie de tes concerts ?
00:37:03Oui, absolument.
00:37:05Tu peux répondre à cette question ?
00:37:07Oui, je vais essayer.
00:37:09Elle t'a posé une colle ?
00:37:11Ah ouais, de fou.
00:37:13C'est important quand même de parler
00:37:15de cet aspect-là, de la direction artistique
00:37:17parce que c'est important dans ta musique aussi,
00:37:19visuellement.
00:37:20C'est bon, j'ai une idée.
00:37:21Tu as une idée ?
00:37:22Littéralement, c'est un des titres des morceaux.
00:37:24C'est le titre d'un film que j'adore.
00:37:26C'est cool, ouf !
00:37:28J'ai ça.
00:37:30C'est un dessin animé qui s'appelle Plague Dogs
00:37:32qui est sorti, il me semble,
00:37:34dans les années 70,
00:37:36si je ne dis pas de bêtises,
00:37:38du même directeur
00:37:40qui a fait le truc avec les lapins.
00:37:42Je ne me rappelle plus du titre, c'est pas grave.
00:37:44C'est un dessin animé anglais
00:37:47Moi, je suis fan de dessins animés.
00:37:51Et cette oeuvre-là,
00:37:53elle m'a transpercé
00:37:55le cœur il y a quelques années.
00:37:57Dessin magnifique,
00:37:59histoire
00:38:02très dure
00:38:04mais magnifique aussi.
00:38:06Et en fait, il y a une scène en particulier
00:38:08qui m'a beaucoup inspirée,
00:38:10un des titres de l'album.
00:38:12Et voilà.
00:38:14Le film s'appelle Plague Dogs.
00:38:16Tu peux nous pitcher vite fait
00:38:18ce qui se passe ?
00:38:20C'est une histoire
00:38:22avec
00:38:24deux chiens, deux laboratoires
00:38:26qui s'échappent
00:38:28de ce laboratoire.
00:38:30C'est trop dur de faire un résumé
00:38:32d'un film que tu adores parce que j'ai trop envie d'y faire honneur.
00:38:34J'ai trop envie de donner envie de le regarder.
00:38:36Tu fais pas trop de pression, t'inquiète.
00:38:38Il s'échappe de ce laboratoire
00:38:40et en fait,
00:38:42ils se mettent en quête
00:38:44d'une liberté.
00:38:46En fait,
00:38:48c'est des êtres vivants
00:38:50qui sont complètement traumatisés
00:38:52et aussi dans leur chair.
00:38:54Et voilà.
00:38:58Le film raconte
00:39:00une quête de quelque chose.
00:39:02Je pense qu'eux-mêmes, ils savent pas vraiment
00:39:04ce qu'ils recherchent.
00:39:06Mais
00:39:08il y a
00:39:10je pense qu'il y a un peu une recherche
00:39:12de retrouver une liberté
00:39:14sans savoir vraiment ce que ça veut dire.
00:39:16Je comprends le lien
00:39:18avec l'album en tout cas.
00:39:20Ça va, tu m'as donné envie de le regarder.
00:39:22C'est trop magnifique.
00:39:24Trop bien.
00:39:26Justement, il y a tout un univers
00:39:28qu'on visualise quand on écoute un projet.
00:39:30Si t'es déjà présent sur Galore,
00:39:32c'est encore plus présent, je trouve, sur Chuck & Us.
00:39:34Et on sent que tu prends du plaisir
00:39:36aussi à développer cet aspect-là.
00:39:38Qu'est-ce qui t'a
00:39:40inspiré particulièrement sur la direction artistique
00:39:42de ce projet-là ?
00:39:46Visuellement,
00:39:48il y a un fait.
00:39:50Non, il y a une esthétique.
00:39:52Ça peut t'orienter aussi.
00:39:54Ou en tout cas à fond.
00:39:56Oui, clairement.
00:39:58Ce qui fait écho à la manière
00:40:00dont on approche de la musique
00:40:02et les références que tu as dans ta musique.
00:40:04Ça vient d'où ce truc-là ?
00:40:12Je suis sur les réseaux comme tout le monde
00:40:14depuis quelques années.
00:40:18J'ai été sensible
00:40:20au revival du Y2K
00:40:22de manière
00:40:24assez naïve.
00:40:28Et avec grand plaisir, également.
00:40:32C'est vrai que
00:40:34c'est assez agréable
00:40:36en tant que personne
00:40:38née en 1993
00:40:44de pouvoir revivre ces esthétiques-là
00:40:46d'une toute autre manière.
00:40:52J'étais quand même
00:40:54très jeune au début des années 2000.
00:40:56Et du coup, c'est marrant
00:40:58parce qu'il y a des choses qui me touchent maintenant
00:41:00et qui ne me touchaient pas forcément à l'époque.
00:41:02Et inversement.
00:41:06Mais ça n'a pas été un choix.
00:41:08Je ne me suis pas dit au début
00:41:10que je voulais absolument
00:41:12jumper dans le train.
00:41:14C'est cohérent aussi
00:41:16avec les thèmes que tu abordes.
00:41:18Cette quête de liberté,
00:41:20je trouve qu'il y a des questions
00:41:22qui peuvent s'approcher aussi
00:41:24des films coming of age
00:41:26sur les thèmes de l'adolescence.
00:41:28Sur la quête de sens,
00:41:30est-ce que c'est en lien aussi avec
00:41:32cette époque-là ? Moi je comprends ce que tu dis
00:41:34parce que je suis de 1993 aussi, donc je me rappelle
00:41:36exactement ces années 2000
00:41:38quand on était enfant, on découvrait
00:41:40internet aussi. Parce que ce n'est pas du tout la même chose
00:41:42de pratiquer internet aujourd'hui
00:41:44et à l'époque où c'était tout un champ
00:41:46des possibles qui s'ouvrait.
00:41:48J'ai l'impression qu'il y a quand même un lien entre l'esthétique
00:41:50et le propos même que tu racontes
00:41:52sur le projet.
00:41:54Ce lien-là,
00:41:56moi je ne l'ai jamais fait consciemment
00:41:58mais
00:42:00quand
00:42:02tu parlais, je voyais des choses.
00:42:04C'est vrai que
00:42:06je pense que
00:42:08le rapprochement que je vais
00:42:10pouvoir faire, il y a quelque chose
00:42:12de l'ordre de
00:42:14l'effusion un peu.
00:42:20Effectivement,
00:42:22c'était effectivement
00:42:24les débuts d'internet
00:42:26et de tout ce qui va avec, c'est-à-dire
00:42:28un genre d'excitation
00:42:30à pouvoir aller dans
00:42:32plein d'endroits différents
00:42:34en l'occurrence
00:42:36sur la toile.
00:42:38Mais un sens
00:42:40presque de
00:42:44la perdition dans cette
00:42:46nouvelle ère technologique.
00:42:50Un des thèmes de l'album se
00:42:52concentre autour
00:42:54de la perdition beaucoup.
00:42:56De ne pas vraiment savoir
00:42:58quel chemin prendre
00:43:02à plein de niveaux
00:43:04différents, que ce soit
00:43:08des choses que j'ai ressenties dans ma vie
00:43:10bien évidemment, mais
00:43:12ça se répercute
00:43:14beaucoup dans le son.
00:43:16C'est un album qui est
00:43:18à mon sens
00:43:20assez dense
00:43:22en termes de direction,
00:43:24en termes d'idées, en termes de couleurs.
00:43:26Même si
00:43:28visuellement, celle qui domine, c'est
00:43:30le bleu.
00:43:32Je pense que ce choix-là...
00:43:34Le truc, c'est que
00:43:36dans tout le travail que j'ai fait visuellement,
00:43:38il n'y a pas eu de conceptualisation.
00:43:40Non, c'est faux. Il n'y a pas eu de
00:43:42conceptualisation en rapport avec la musique.
00:43:44J'ai eu
00:43:46envie de me libérer
00:43:48de ça,
00:43:50de ce processus.
00:43:52Quand j'ai écrit la musique, ça a été
00:43:54super lourd pour moi d'essayer
00:43:56d'analyser ce que j'étais en train de faire.
00:43:58Je voulais y donner un sens, je voulais connecter
00:44:00les choses entre elles.
00:44:02J'ai moins fait ce travail quand il a fallu
00:44:04passer au visuel, parce que j'ai eu envie de
00:44:06un peu... Relâcher,
00:44:08prendre du plaisir.
00:44:10Avec cette confiance-là, que de toute façon
00:44:12le sens est là, dans la mesure
00:44:14où c'est moi qui fais ces choix.
00:44:16Je comprends.
00:44:18Je suis allée quelque part qui était
00:44:20peut-être très éloignée du début.
00:44:22Je te capte à fond.
00:44:24Petit détail,
00:44:26qui n'en est pas un, moi je porte
00:44:28attention à toutes ces petites choses qui sont faites autour
00:44:30des sorties d'albums. J'ai pris du plaisir
00:44:32à aller sur ton site internet.
00:44:34Ah cool ! Parce qu'on peut se balader
00:44:36dans une chambre d'ado, cliquer un peu partout
00:44:38et il se passe des trucs.
00:44:40Ça me rappelle vraiment l'époque où
00:44:42on essayait d'utiliser internet,
00:44:44tu le disais très bien tout à l'heure,
00:44:46au maximum de ses capacités.
00:44:48Et ça s'est perdu
00:44:50avec les réseaux. J'ai l'impression que
00:44:52parce que les réseaux sociaux sont ultra formatés
00:44:54donc on a moins cette liberté-là.
00:44:56Et c'est très facile, ouais.
00:44:58C'était ton idée aussi de pousser l'expérience
00:45:00à fond, de créer un truc
00:45:02un peu immersif aussi pour l'auditeur ?
00:45:04Pour le site ?
00:45:06Ouais, pour le site et même,
00:45:08j'imagine que c'est peut-être quelque chose que tu
00:45:10as envie de créer pour les concerts,
00:45:12pour les moments où tu vas rencontrer ton public.
00:45:14Alors,
00:45:16je pense que, pareil, j'ai jamais
00:45:18réfléchi à ce que tu viens de dire.
00:45:20Moi je réfléchis beaucoup trop alors.
00:45:22Non mais pas du tout.
00:45:24Non mais c'est hyper intéressant parce que je pense que
00:45:26l'idée du site,
00:45:28l'idée comme ça, j'ai vu un commentaire
00:45:30aujourd'hui il me semble, de quelqu'un qui disait
00:45:32« Oh j'aime trop qu'il y ait
00:45:34plein d'indices comme ça dans les images »
00:45:36parce que c'est vrai qu'il y a plein de détails.
00:45:38Et
00:45:40en fait, dans ce commentaire,
00:45:42la personne disait,
00:45:44elle était excitée de se dire qu'il y avait
00:45:46un sens, je ne sais plus si c'était en anglais
00:45:48ou en français, je crois que c'était en anglais
00:45:50donc il ne va pas comprendre ce que je dis.
00:45:54Mais en fait, ça m'a fait trop plaisir
00:45:56parce que
00:45:58effectivement,
00:46:00sur plein de moments
00:46:04de travail, de conception
00:46:08des designs qu'ils soient
00:46:10pour les press pics ou pour les clips
00:46:12ou
00:46:14pour le stylisme etc.
00:46:16il y a un peu
00:46:18cette attention qui est portée aux objets
00:46:20ou aux écritures ou aux trucs
00:46:24ou aux choses qu'on va mettre sur les murs
00:46:28et moi c'est quelque chose que j'adore faire
00:46:30c'est un lien aussi que je fais parce que c'est des
00:46:32objets qu'on choisit en général
00:46:34pas de manière random, c'est des objets qui ont un sens
00:46:36qui ont une réelle existence
00:46:38et que j'aime bien transposer
00:46:40je pense que moi
00:46:42c'est vraiment
00:46:44aussi simple que j'ai envie
00:46:46de partager
00:46:48ce cocon dans lequel
00:46:50j'ai écrit
00:46:52la musique
00:46:54de partager ces images
00:46:56et ces inspirations
00:46:58honnêtement, ça va
00:47:00pas plus loin
00:47:02il n'y a pas de
00:47:04de chasse au trésor
00:47:06ou de trucs cachés
00:47:08mais par contre, le fait que
00:47:10ça donne cette impression
00:47:12c'est trop cool
00:47:14ça fait un peu
00:47:16je ne vais absolument pas me comparer
00:47:18à David Lynch
00:47:20c'est un truc, moi, de lire les interviews
00:47:22de David Lynch, c'est un truc qui m'a grave libérée
00:47:24sur l'analyse
00:47:28des idées qui sont mises en place
00:47:30lui il dit en gros
00:47:32des fois je rêve de trucs
00:47:34juste je le mets en image
00:47:36et that's it
00:47:38il n'y a pas tout le temps de sens
00:47:40de trucs
00:47:42donc ça c'est cool à savoir
00:47:44quand on fait de l'art
00:47:46c'est une liberté qu'on se donne aussi
00:47:48et c'est pas tous les artistes
00:47:50qui se laissent cet espace là
00:47:52pour juste
00:47:54ça me fait kiffer, je vais le faire
00:47:56parce que c'est dur en fait
00:47:58parce qu'on a l'impression que
00:48:00et moi je l'ai encore à chaque instant de ma vie
00:48:02j'ai l'impression que tout ce qu'il faut que je fasse
00:48:04soit explicable
00:48:06et soit
00:48:08justifiable d'une certaine manière
00:48:10je pense que c'est clairement une erreur
00:48:12mais
00:48:14mais
00:48:16en fait j'ai cette impression là
00:48:18parce que
00:48:20c'est un truc qui est kiffant
00:48:22je pense en tant qu'auditeur
00:48:24ou en tant que spectateur
00:48:26ouais c'est ça, ça crée une interactivité
00:48:28avec l'artiste
00:48:30entre le public et l'artiste
00:48:32oui et puis en plus il faut que
00:48:34quand on est là et qu'on apprécie
00:48:36une oeuvre
00:48:38il faut qu'elle ait un sens
00:48:40en fait
00:48:42qu'on mette des mots dessus ou pas
00:48:44mais
00:48:46je sais pas
00:48:48c'est très humain finalement
00:48:50tu parlais de chasse au trésor
00:48:52je suis peut-être passée pour une zinzin
00:48:54mais j'ai ultra zoomé sur le mur
00:48:56et moi tu fais comme le gars qui a posté un commentaire
00:48:58tu vois j'ai cherché les indices
00:49:00il y a un commentaire je sais pas si
00:49:02tu as une explication à me donner
00:49:04il y a un commentaire YouTube qui est affiché sur le mur
00:49:06qui dit
00:49:08ça fait plaisir de voir la catastrophe en HD
00:49:10franchement 10 sur 10
00:49:12j'ai été médisante il y a une minute
00:49:14en fait
00:49:16tout, comment dire
00:49:18il y a des choses à dire sur chaque image
00:49:20vraiment il y a des choses à
00:49:22il y a des liens à faire avec un peu tout
00:49:24j'adore ce commentaire
00:49:26ça a été
00:49:28un commentaire qui a
00:49:30eu sa place sur mon mur parce que
00:49:32c'était
00:49:34il m'a marqué parce que
00:49:36j'aurais pu écrire ce truc
00:49:40ce commentaire est sur une vidéo
00:49:42d'un
00:49:44d'une dashcam
00:49:46d'une dame qui est en train
00:49:48de fuir une tornade avec ses 5 enfants
00:49:50dans la voiture, c'est un moment de
00:49:52stress ultime, c'est hyper intense
00:49:56c'est magnifique, les images sont d'une beauté
00:49:58la qualité de la dashcam
00:50:00le ciel complètement
00:50:02torturé
00:50:04c'est mieux qu'un film, l'action
00:50:06après il se gare sur un parking et il rentre
00:50:08dans un home depot
00:50:10random pour ne pas
00:50:12mourir littéralement
00:50:14et
00:50:16la première fois que j'ai vu cette vidéo j'ai pleuré
00:50:18parce que j'ai trouvé que
00:50:20c'était dingue
00:50:22c'était des vrais humains qui étaient en train de vivre des vraies choses
00:50:26l'émotion que j'ai ressentie
00:50:28sur cette vidéo, cette espèce de voyeurisme
00:50:30j'ai été touchée par
00:50:32un peu quand même
00:50:34par la souffrance de
00:50:36de vrais gens
00:50:38ça a été
00:50:40un des thèmes
00:50:42il y en a beaucoup dans l'album, mais ça a été un des thèmes
00:50:44à peu près
00:50:46on va dire
00:50:48depuis le début
00:50:52qui m'a beaucoup inspirée
00:50:54je me suis beaucoup posé de questions sur
00:50:56pourquoi ce plaisir à regarder
00:50:58parce que c'est une forme de plaisir
00:51:00je veux dire
00:51:02moi je kiffe pleurer
00:51:04d'émotions, que ce soit triste
00:51:06que ce soit joyeux
00:51:08sauf que
00:51:10ça me met mal à l'aise
00:51:12en même temps
00:51:14je suis une grande consommatrice de
00:51:16de ce genre de contenu
00:51:18et je me pose
00:51:20beaucoup de questions sur pourquoi
00:51:22c'est tout pareil, c'est très
00:51:24compliqué cette sensation qu'on ressent
00:51:26avoir envie à la fois de
00:51:28comprendre plein de choses, comprendre le cerveau
00:51:30de gens qui font
00:51:32des choses étranges, ou de drames
00:51:34et en même temps nous ça nous met dans une position
00:51:36comme tu le disais, de voyeur
00:51:38de fou
00:51:40et en fait je trouve que
00:51:42nous on a l'habitude de ce genre
00:51:44de contenu
00:51:46pour moi un peu
00:51:48il y a une plateforme qui a beaucoup vulgarisé
00:51:50c'est Netflix qui a vraiment fait de ce
00:51:52format de true crime
00:51:54un peu sa figure de pro
00:51:56à une époque j'ai eu l'impression
00:51:58c'est toujours le cas
00:52:00mais
00:52:02j'ai l'impression qu'on a une capacité
00:52:04les gens de notre génération en particulier
00:52:06à avoir cette espèce de distance comme ça
00:52:08alors il y a des trucs
00:52:10que je suis incapable de regarder
00:52:12mais quand il y a un montage
00:52:14documentaire etc
00:52:16c'est ok et je kiffe
00:52:18mais voilà en tout cas
00:52:20dans ce
00:52:22commentaire je l'ai trouvé presque
00:52:24indécent quoi
00:52:26trop bien la catastrophe ça tue
00:52:28j'aime trop quand elle pleure
00:52:30c'est bizarre mais en fait
00:52:32c'est hyper sincère et moi j'étais dans cette émotion
00:52:34là aussi
00:52:36c'est aussi de l'assumer qu'on aime ça
00:52:38oui voilà bon clairement il y avait
00:52:40mais
00:52:42mais voilà top tir commentaire
00:52:46dans cet album tu
00:52:48collabores avec Blady un artiste
00:52:50suédois qui est dans la nébuleuse
00:52:52de Yung Lean pour le résumer
00:52:54simplement qui fait une musique pareille
00:52:56qu'on peut considérer hybride entre
00:52:58hip hop, hyper pop, musique électronique
00:53:00comment elle se fait
00:53:02votre rencontre justement ?
00:53:04et ben en fait figure toi
00:53:06qu'on s'est rencontré il y a
00:53:08quasi dix ans
00:53:10par hasard
00:53:12dans la maison
00:53:14d'une connaissance qu'on
00:53:16avait en commun un autre artiste
00:53:18qui s'appelle
00:53:20Ouliké je sais pas s'il fait encore des choses mais
00:53:22voilà
00:53:24et on s'est
00:53:26rencontré donc à Londres
00:53:28l'espace d'une soirée
00:53:30après on s'est plus jamais revu mais
00:53:32comme je disais tout à l'heure
00:53:34je pense qu'on a toujours gardé
00:53:36contact sur les réseaux
00:53:38et qu'on suit nos travaux
00:53:40respectifs
00:53:42depuis cette époque là
00:53:44on s'était recroisé
00:53:46je sais plus vraiment
00:53:48la collaboration elle est arrivée de manière
00:53:50assez simple
00:53:52ça faisait
00:53:54longtemps qu'on s'était dit
00:53:56qu'on serait content de faire un truc ensemble
00:53:58et pour moi là c'était l'occasion
00:54:00j'avais une démo qui à mon sens
00:54:02s'y prêtait
00:54:04parfaitement
00:54:06je lui ai envoyé
00:54:08et puis voilà quoi
00:54:10ça s'est fait de manière assez naturelle
00:54:12il y a eu 5 ans
00:54:14entre ton précédent projet
00:54:16et ton premier album
00:54:18comment t'as conçu
00:54:20ce projet là
00:54:22la timeline elle s'est faite comment ?
00:54:28déjà il y a une chose c'est que
00:54:30je me suis pas sentie capable
00:54:32de commencer
00:54:34à plonger dans la création
00:54:36d'un nouvel opus
00:54:38sans avoir complètement
00:54:40tourné la page
00:54:42du précédent
00:54:44du coup
00:54:46durant ces 5 ans il y a eu
00:54:48bien
00:54:502 ans et demi de campagne
00:54:52de galore
00:54:54de tournée de galore
00:54:56il y a eu le covid donc c'est un peu retardé aussi
00:54:58tout ce processus
00:55:00et une fois que j'ai vraiment fait
00:55:02le dernier concert je me suis dit
00:55:04ok ça y est maintenant j'ai plus rien à faire avec ce projet
00:55:06enfin je veux dire j'ai plus rien à défendre
00:55:08donc
00:55:10j'ai pu y mettre corps et âme
00:55:12littéralement
00:55:14et 2 ans et demi après
00:55:16je suis arrivée
00:55:18à la finalité en septembre
00:55:20à avoir le projet fini
00:55:24j'ai plein de trucs à raconter
00:55:26sur le process
00:55:28je pense que ce que je pourrais dire
00:55:30c'est que ça a été très long
00:55:34la raison
00:55:36de cette longueur m'échappe
00:55:38je pense en grande majorité
00:55:40mais
00:55:42elle s'explique quand même aussi
00:55:44par ce qui
00:55:46fait la teneur de l'album
00:55:48en lui même
00:55:50c'est à dire que
00:55:52je pense que j'ai été
00:55:54dans une
00:55:56phase un peu
00:55:58de transition dans ma vie
00:56:00à plusieurs
00:56:02niveaux
00:56:04et je me suis
00:56:06posé beaucoup de questions
00:56:08diverses
00:56:10et variées
00:56:12je parlais tout à l'heure de perdition
00:56:14c'est pas que
00:56:16je me suis sentie perdue mais
00:56:18il y a eu des choses que j'ai envie de changer profondément
00:56:20et
00:56:22voilà
00:56:24j'ai préféré un peu ces choses là
00:56:26pendant l'écriture de l'album
00:56:28et du coup c'est comme si
00:56:30l'écriture de l'album
00:56:32elle m'a accompagnée là dedans
00:56:36sans savoir vraiment
00:56:38sans pouvoir
00:56:40vraiment mettre des mots sur quelque chose
00:56:42de très précis, sur une
00:56:44sensation très précise que j'étais en train de vivre
00:56:46parce que ça mélangeait trop de choses
00:56:48trop de choses de ma
00:56:50vraie vie et tout
00:56:52donc
00:56:54je pense que c'est pour ça aussi que ça a mis autant
00:56:56de temps, c'est parce que je suis partie
00:56:58par exemple au tout début
00:57:00du process de création
00:57:02je suis partie de quelques démos
00:57:04que je trouvais très très solides
00:57:06des idées fortes
00:57:08et puis un an et demi
00:57:10en fait j'avais traversé ces trucs
00:57:12et ça faisait moins sens
00:57:14et je me suis rattachée à d'autres démos
00:57:16la track list
00:57:18de l'album comme ça elle a quand même pas mal évolué
00:57:20il y a plein de morceaux
00:57:22que j'adore encore aujourd'hui
00:57:24que j'ai pas pu intégrer parce que
00:57:26ça faisait plus sens, enfin voilà
00:57:28des espèces d'allers-retours comme ça
00:57:30qui étaient, qui résultaient du temps
00:57:32que j'ai pris et qui en plus ont rajouté
00:57:34on top of that du temps
00:57:36au processus
00:57:38donc c'était un peu
00:57:40c'était une conception assez longue quand même
00:57:42de fou, c'était fastidieux
00:57:44et tu te sens comment
00:57:46là on est quelques jours avant la sortie officielle
00:57:48tu te sens comment ?
00:57:50je me sens
00:57:52je me sens super bien, je me sens soulagée
00:57:54ça fait déjà un moment
00:57:56que je me sens soulagée
00:57:58parce que psychologiquement je sais que c'est
00:58:00que c'est
00:58:02que j'ai
00:58:04que j'ai réussi à mettre un point
00:58:06final à tout ce travail
00:58:08de recherche et de
00:58:10composition
00:58:12donc c'est
00:58:14cool et puis là bon bah c'est un peu
00:58:16mis à part le travail du live
00:58:18qui est
00:58:20encore une autre phase créative
00:58:22quand même mais après le reste c'est un peu
00:58:24c'est un peu
00:58:26c'est presque récréatif
00:58:28tout ce qui entoure
00:58:30la campagne c'est
00:58:32comment dire
00:58:34c'est reposant dans le
00:58:36pas nécessairement physiquement mais mentalement
00:58:38en fait
00:58:40tu sais que l'oeuvre est
00:58:42prête à être délivrée
00:58:44il n'y a plus d'enjeux
00:58:46d'un point de vue créatif en tout cas
00:58:48tu peux un peu reposer ton cerveau là-dessus
00:58:50j'ai une autre question pour toi
00:58:52cette fois-ci
00:58:54c'est une vraie surprise, tu connais pas la personne
00:58:56mais c'est un auditeur
00:58:58c'est quelqu'un qui aime beaucoup ta musique
00:59:00qui voulait te poser une question
00:59:02Salut Okelou, c'est Ilias Streamer pour la Zawa Prod
00:59:04en fait je me posais une question
00:59:06en fait t'as envoyé 7 emojis sans contexte
00:59:08à Dany Heraz et pour nous maintenant
00:59:10c'est devenu un running gag, on l'utilise H24
00:59:12ça devient même un problème parfois
00:59:14mais non je voulais savoir c'est à quel sens
00:59:16hormis être fan de Shrek
00:59:18quel sens ça a ?
00:59:20non
00:59:22c'est trop drôle
00:59:24alors cet emoji, il faut que tu nous expliques
00:59:26si ça a du sens parce que les gens
00:59:28cherchent un sens à ça
00:59:30c'est un de mes emojis, bref, parce que
00:59:32merci de l'action
00:59:34d'ailleurs, j'ai déjà oublié son prénom
00:59:36parce que je suis trash nulle en prénom
00:59:38merci Ilias, du temps que tu as consacré
00:59:40et gros bisous
00:59:42à Dany Heraz
00:59:44cet emoji
00:59:46il évoque quand même
00:59:48un univers particulier
00:59:54il y a beaucoup des morceaux que je fais
00:59:56Obvious c'est un exemple
00:59:58qui est dans le nouvel album
01:00:00qui m'évoque ce genre de personnage
01:00:02et moi j'aime trop
01:00:04faire le lien
01:00:06entre des choses
01:00:08que j'aime bien dans ma vie
01:00:10qui n'ont rien à voir
01:00:12mais
01:00:14on va dire que
01:00:16ce que j'aime bien dans Obvious
01:00:18c'est qu'il y a ce côté
01:00:20un peu elfique
01:00:22un peu petit lutin
01:00:24un peu monde fantastique
01:00:26un peu rigolus
01:00:28et en même temps
01:00:30j'aime trop mêler
01:00:32tout cet aspect là
01:00:34qui touche à plein de trucs de ma vie
01:00:36de ma vraie vie
01:00:38l'amour que j'ai pour les dessins animés
01:00:40et pour les musiques de dessins animés du coup
01:00:44et j'ai adoré
01:00:46faire Obvious et y apporter un côté
01:00:48beaucoup plus
01:00:50beaucoup plus aussi
01:00:52une vraie touche
01:00:54de féminité
01:00:56et de sensualité
01:01:02quelque chose de
01:01:04plus tendre, de plus chaleureux
01:01:06c'est un contraste
01:01:08qui m'a toujours un peu
01:01:10titillée
01:01:12je sais que dans God's Chariot
01:01:14qui est un morceau de Galore
01:01:16j'avais eu aussi cette ambition là
01:01:18quand j'avais écrit God's Chariot
01:01:20je regardais
01:01:22des vidéos
01:01:24de danse
01:01:26de filles magnifiques
01:01:28mais
01:01:30issues de dessins animés
01:01:32de personnes de la vraie vie
01:01:34genre la meuf dans
01:01:36le truc Rabbit
01:01:38Roger Rabbit ?
01:01:40comment il s'appelle déjà ? Jessica je crois
01:01:42oui Jessica
01:01:44et ben
01:01:46j'aime bien mêler ces deux mondes
01:01:50et l'emoji
01:01:52l'emoji et l'utin
01:01:54pour moi c'est un petit personnage de dessin animé
01:01:56qui pourrait être caractérisé
01:01:58par toutes ces flûtes que j'utilise
01:02:00je trouve qu'il te va bien
01:02:02entre guillemets
01:02:04c'est drôle à dire mais en tout cas je comprends
01:02:06le rapport avec toi et ta musique
01:02:08on arrive à la fin du coup
01:02:10j'ai une dernière question
01:02:12je t'ai demandé avant l'émission
01:02:14de me donner ton morceau
01:02:16préféré de ta discographie
01:02:18tu m'en as donné deux et c'est avec plaisir
01:02:20qu'on va s'écouter ça
01:02:30Musique
01:02:32Musique
01:02:34Musique
01:02:36Musique
01:02:38Musique
01:02:40Musique
01:02:42Musique
01:02:44Musique
01:02:46pourquoi ce choix du coup ?
01:02:48ben tu vois le petit emoji là
01:02:50ouais on est carrément dedans
01:02:52dans l'univers elfique
01:02:54un peu lyrique
01:02:56complètement
01:02:58alors oui c'est Lurk
01:03:00qui est issu de l'EP For The Beast
01:03:02que j'ai fait avec ACMQ
01:03:06ce morceau là pour moi
01:03:08il est hyper important
01:03:10déjà parce que j'adore l'écouter
01:03:12j'ai touché du doigt
01:03:14avec ce morceau
01:03:16un truc
01:03:18dont j'avais
01:03:20sur lequel j'avais pas réussi encore
01:03:22à mettre de mots
01:03:24mais que j'ai
01:03:26compris quand j'ai fait ce morceau
01:03:28je me suis dit oh
01:03:30tu peux créer un vrai univers
01:03:32avec un seul instrument
01:03:34avec
01:03:36pardon je sais
01:03:38voilà bref
01:03:42avec une seule sonorité
01:03:44et ça c'est
01:03:46pour le coup c'est un genre de jeu
01:03:48qui me plaît de ouf
01:03:50de choisir c'est pour ça que je mets du temps
01:03:52et que je mets un tel
01:03:56effort à choisir un son
01:03:58de synthèse c'est parce que quand il y en a un qui est
01:04:00assez bien
01:04:02que je considère assez bien
01:04:04il peut se suffire
01:04:06à lui même
01:04:08moi je suis vraiment archi fan
01:04:10des morceaux qui n'utilisent qu'un
01:04:12instrument comme ça
01:04:14et voilà
01:04:16Lurk je pense que c'est le premier exercice de ce style
01:04:18que j'ai réussi à mener
01:04:22et voilà
01:04:24j'en suis
01:04:26très heureuse
01:04:28tu en parlais tout à l'heure aussi il y a un autre morceau
01:04:30qu'on va s'écouter tout de suite c'est Off Loose
01:04:53il est présent sur ton premier album
01:04:55qui vient juste de sortir
01:04:57tu en as dit quelques mots tout à l'heure
01:04:59pourquoi c'est celui-là
01:05:01qui ressort le plus ?
01:05:06je pense que je vais avoir du mal
01:05:08à lui faire honneur
01:05:10avec les mots
01:05:14les vrais mots de la vraie langue
01:05:18en fait c'est connecté
01:05:20à ce que je disais tout à l'heure
01:05:22sur ce désir d'avoir envie
01:05:24de proposer
01:05:26une alternative
01:05:30à de la musique que moi je considère
01:05:32comme étant un peu sensuelle
01:05:36parce que j'adore
01:05:38la sensualité
01:05:40mais
01:05:42j'aime bien quand elle est
01:05:46un peu
01:05:50pas évidente
01:05:52un peu malicieuse
01:05:56c'est vrai que j'ai toujours eu
01:05:58cet espèce de fantasme
01:06:00de pouvoir faire
01:06:04des soirées club
01:06:06avec des sons
01:06:08que je considère comme étant des bangers
01:06:10qui me donnent littéralement envie de danser
01:06:12mais avec pas du tout les codes
01:06:14de la club musique
01:06:16qu'on connait d'une manière générale
01:06:18donc des
01:06:20drum sections qui sont hyper
01:06:22présentes
01:06:24quelque chose comme ça de très percussif
01:06:26mais ce que je comprends totalement
01:06:30moi j'aimerais bien faire
01:06:32des soirées où
01:06:34on peut
01:06:36ah mais je sais pourquoi
01:06:38j'ai vu une vidéo qui était dans mes références officielles
01:06:40dans mes inspirations officielles
01:06:42c'est un tiktok qui m'a
01:06:44bouleversée, qui a changé ma vie
01:06:46de gens qui font
01:06:48un mosh pit sur Fireflies
01:06:50de Old City
01:06:52ok, ça t'a inspiré ouais
01:06:54je comprends
01:06:56un life goal quoi, vraiment
01:06:58t'as rien d'y penser, ça m'émeut
01:07:00faudra s'attendre à des
01:07:02pogos sur Obvious peut-être
01:07:04ah j'espère !
01:07:06vous savez ce qu'il vous reste à faire du coup
01:07:08non mais en tout cas voilà
01:07:10j'ai envie de parler
01:07:12de
01:07:14aussi un sens
01:07:18une forme de puissance
01:07:20différente de
01:07:22ce qu'on se fait de l'idée de la puissance
01:07:24d'une manière générale
01:07:26moi j'aime bien
01:07:28essayer
01:07:30d'insuffler de la puissance
01:07:34dans
01:07:36les choses qui sont pas très fortes
01:07:38et c'est un peu antinomique
01:07:40quand je dis pas très forte en volume
01:07:42en nuance
01:07:44en impact, en fréquence
01:07:46assez minimaliste
01:07:48oui et puis de très filtré
01:07:50c'est un truc que j'aime beaucoup
01:07:52mais j'ai envie de prouver qu'on peut être
01:07:54qu'on peut être
01:07:56qu'on peut trouver
01:07:58cette puissance
01:08:00avec d'autres codes
01:08:02que des codes que je trouve
01:08:04super masculins
01:08:06je crois
01:08:08ça serait approprié aussi l'expression de la puissance de la force
01:08:10oui
01:08:12je comprends
01:08:14on arrive à la fin
01:08:16merci beaucoup d'avoir partagé ce moment avec nous
01:08:18merci à toi
01:08:20Chuck Enos est disponible partout
01:08:22écoutez-le absolument
01:08:24tu seras en tournée dans les prochaines semaines
01:08:26en France, en Europe, aux Etats-Unis, à Paris
01:08:28désolé tout est complet
01:08:30déjà, à Paris ?
01:08:32même le dernier ?
01:08:34en vrai je pense que le temps qu'on diffuse cette émission
01:08:36ce sera complet
01:08:38je ne veux pas faire de faux espoirs
01:08:40mais bon, allez jeter un coup d'oeil
01:08:42quant à moi, j'ai confectionné
01:08:44une playlist qui regroupe
01:08:46les essentiels selon moi de Ok Lou
01:08:48et tous les morceaux dont on a parlé dans cette émission
01:08:50que vous pouvez retrouver dès maintenant sur les plateformes d'écoute
01:08:52et c'est ce que je ferai pour chaque épisode
01:08:54c'était Processus
01:08:56le nouveau podcast musique de Konbini
01:08:58disponible sur toutes les plateformes d'écoute et sur Youtube
01:09:00merci de soutenir cette émission
01:09:02abonnez-vous, dites-nous qui on doit absolument inviter
01:09:04je vous écouterai peut-être pas
01:09:06mais ça nous aidera pour le référencement
01:09:08on se retrouve dans 2 semaines pour un nouvel épisode
01:09:10bye
01:09:12et ne partez pas tout de suite
01:09:14cet épisode de Processus est maintenant terminé
01:09:16j'espère que vous avez passé un bon moment avec nous
01:09:18la bonne nouvelle c'est qu'on vous livre un nouvel épisode
01:09:20dans 2 semaines
01:09:22parce que Processus c'est tous les 15 jours
01:09:241 mardi sur 2
01:09:26abonnez-vous et mettez des coeurs en commentaire
01:09:28bye
01:09:30on a un petit rituel à la fin
01:09:32de chaque épisode, on demande à nos invités
01:09:34de nous faire une petite signature
01:09:36ok let's go
01:09:40merci
01:09:42merci beaucoup c'était trop cool
01:09:44franchement tu mènes grave bien
01:09:46bah c'est cool, merci beaucoup
01:09:48j'ai trop aimé le projet en tout cas
01:09:50trop bien, merci