Emmanuel Grégoire, député et conseiller de Paris , invité d'ici Paris Île-de-France, le 11 février 2025.
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00:008h16, journée de grève dans les écoles parisiennes contre les suppressions de classe à la rentrée.
00:05Qu'en pensez-vous ? Est-on en train d'affaiblir l'école publique ?
00:08On attend vos réactions. Appelez-nous au 01 42 30 10 10.
00:11Et pour en parler ce matin, on reçoit le député et conseiller de Paris, Emmanuel Grégoire.
00:15Bonjour Emmanuel Grégoire.
00:17Avant d'en venir à la campagne des municipales, un mot donc sur cette mobilisation des parents d'élèves et des enseignants.
00:22Vous allez d'ailleurs les rejoindre à la fin de l'interview ?
00:24Oui, il y a une mobilisation devant le rectorat.
00:27C'est vrai que le traitement qui est fait à l'école publique parisienne n'est pas juste.
00:32Il n'est pas juste.
00:33L'effort de suppression de postes et de fermeture de classe est sans commune mesure
00:38avec le poids démographique des étudiants et des écoliers parisiens.
00:43Et c'est une mauvaise manière qui est un affaiblissement profond.
00:46Et cela après plusieurs années de l'école publique.
00:49Et donc, oui, on va aller se mobiliser.
00:51J'ai moi-même avec ma collègue Céline Hervieux saisi le recteur que nous rencontrerons prochainement.
00:55Il n'est pas normal qu'il soit imposé un tel signal à l'école publique.
00:58Ça n'a aucune cohérence.
01:00183 classes menacées pour la rentrée prochaine.
01:03Le risque, c'est quoi ? C'est la fuite vers le privé ?
01:05Oui, c'est d'abord une dégradation des conditions d'accueil à l'école publique.
01:10Et évidemment, ça peut tenter certains parents de se détourner de l'école publique.
01:15Je sais que des parents vont dans l'école privée parce qu'ils considèrent que ça ne fonctionne pas bien
01:19avec des non-remplacements.
01:20On a près de 10% des postes qui ne sont pas remplacés.
01:24Et donc, cette dégradation, c'est mettre en danger l'un des piliers de la République.
01:29L'un des lieux de mixité, de rencontres, d'épanouissement, de découverte de la citoyenneté.
01:34Donc, c'est grave pour, évidemment, les chances d'enseignement et d'apprentissage de nos enfants.
01:40Mais c'est surtout vraiment mettre en danger un pilier de ce qui est le socle de notre vie commune.
01:45Emmanuel Grégoire, ce qui inquiète aussi les parents, ce sont ces drames.
01:48Alors, il y a le meurtre de Louise, bien sûr, mais aussi ces rixes.
01:51Enfin, dernière mort en date, Elias, dans le 14e.
01:54Il y a eu aussi l'adolescent tué près d'un lycée dans le 13e.
01:56Est-ce que c'est autant d'échecs pour la mairie de Paris ?
01:59C'est une échec pour tout le monde.
02:01Pour, d'abord, la communauté nationale.
02:03Quand on a des enfants qui meurent dans des conditions, d'abord aussi dramatiques, très différentes,
02:07de la petite Louise et du jeune Elias,
02:10il y a une forme de banalisation de la violence chez les petits.
02:15Avec notamment, on le voit fréquemment, des ports d'armes qui sont considérés comme banals,
02:21mais en réalité qui sont des armes par destination quand on est confronté à des rixes.
02:26Ça doit mobiliser tout le monde, ça doit mobiliser la communauté éducative, les parents, la police, la justice.
02:32Un gros travail est fait sur la prévention des rixes,
02:35qui fonctionne plutôt bien la plupart du temps en prévenant les bagarres, les confrontations de bandes,
02:41avec le constat qu'ils sont de plus en plus jeunes,
02:45et donc on doit évidemment continuer à se mobiliser.
02:47Il n'est pas tolérable qu'un enfant de 14 ans soit poignardé en sortant du foot.
02:50Vous êtes ancien premier adjoint à Danny Dalgo,
02:53se pose quand même la question de la police municipale,
02:56sa lenteur, son absence, elle est très critiquée ?
02:59Je ne vois pas pourquoi elle est critiquée, en l'occurrence sur le cas que vous évoquez.
03:02Tout le monde est concerné.
03:04Quand un jeune se fait poignarder, ce n'est pas le monopole d'un agent public plus que d'un autre,
03:08c'est le cas de tout le monde.
03:09Elle n'est pas critiquée, la police municipale, elle est très attendue,
03:11et elle a beaucoup augmenté, et je rappelle qu'en quelques années seulement,
03:15elle est devenue la plus grande police municipale de France.
03:18On parle de centaines et de centaines de recrutements.
03:21Donc elle monte en puissance, elle a été créée depuis simplement quelques années maintenant.
03:27Elle doit travailler avec la police nationale pour bien répartir les missions,
03:32mais je la crois plus attendue que critiquée.
03:34Il y a quand même des critiques des Parisiens sur l'insécurité.
03:37Vous êtes candidat à la primaire socialiste pour la mairie de Paris.
03:40Est-ce que vous avez conscience, Emmanuel Grégoire,
03:42que dans un an, la mairie de Paris peut basculer à droite ?
03:45Ce serait du jamais vu depuis un quart de siècle.
03:47Oui, enfin, j'espère que ce n'est pas le seul sujet qui s'installera dans la campagne.
03:50Il n'y a pas de critiques sur la sécurité, pardon de ne pas partager cet avis.
03:54Il y a des inquiétudes sur la sécurité, je les partage,
03:56et je suis évidemment très à l'écoute des sollicitations
04:00qui concernent des choses qui n'ont rien à voir,
04:02à la fois la lutte contre l'insécurité, la lutte contre le grand banditisme,
04:05contre les trafics, etc.
04:08Et puis, il y a la tranquillité du quotidien.
04:10Ce ne sont pas les mêmes outils, pas les mêmes agents et pas les mêmes compétences.
04:14Oui, il y a une demande de sécurité.
04:16Elle est normale, elle est même fondamentale en République.
04:19Et donc, nous essayons d'y répondre et nous continuerons à y répondre.
04:22Il y a un gros travail qui est mené avec la police nationale,
04:25parce que je le rappelle qu'à Paris, la compétence de sécurité
04:28est d'abord exercée par la police nationale
04:31et par le préfet de police sur l'autorité de l'État.
04:34Mais nous souhaitons travailler avec elle main dans la main
04:36pour améliorer les choses.
04:37Notre ville est une ville immense, qui bouge beaucoup, qui accueille le monde.
04:41Évidemment, ça a des inconvénients.
04:44Et oui, on ne restera pas sourds à la sécurité.
04:47Mais non, je ne crois pas que la droite gagnera sur ce point.
04:498h21 sur votre radio locale Ici Paris, Ile-de-France.
04:52Emmanuel Grégoire, député de Paris, est notre invité ce matin.
04:54N'hésitez pas à appeler et à réagir au 01 42 30 10 10.
04:57Emmanuel Grégoire, vous dites que la droite ne gagnera pas dans un an à Paris.
05:02Est-ce que Rachid Dati vous fait peur quand même ?
05:03On sent qu'elle rassemble à droite quand même.
05:06Il y a assez peu de voix dissonantes,
05:07alors que la gauche paraît assez éclatée dans la course municipale.
05:10Alors non, je ne partage pas cet avis,
05:12puisqu'à droite, il y a beaucoup d'autres candidats.
05:14Il y a Pierre-Yves Bournazel, il y a le Francis Spiner.
05:17On voit que du côté des macronistes, on s'interroge.
05:21Donc en réalité, on est dans un moment où Perse,
05:23les choses ne sont pas encore stabilisées.
05:25C'est bien normal dans cette phase de pré-campagne.
05:28On va d'abord dialoguer avec les Parisiennes et les Parisiens.
05:31Est-ce que ce sera une confrontation difficile avec la droite et avec Rachid Dati ?
05:34La réponse est oui, je le pense.
05:36Et ce sera, comme toutes les élections municipales à Paris,
05:38une élection exigeante dans laquelle il va falloir argumenter,
05:43confronter des visions de transformation de Paris.
05:47Quelle est la vision que moi, je veux proposer et installer ?
05:50Nous devons protéger Paris contre ce qui pèse au quotidien
05:54comme menace sur la vie de tous les jours.
05:57C'est-à-dire la question du logement, la question de la pression du marché,
06:00parfois le sur-tourisme, la question des logements vacants.
06:04Ce n'est pas tolérable qu'il y ait autant de logements vides à Paris.
06:07C'est la question évidemment de la tranquillité du quotidien au sens large,
06:11dans lequel il y a des sujets de régulation,
06:13des conflits d'usage dans l'espace public,
06:15les vélos, les voitures, les piétons, etc.
06:18C'est une ville qui bouge.
06:19Il faut pouvoir corriger ce qui parfois crée des frustrations
06:23et parfois un sentiment d'insatisfaction dans la régulation du quotidien.
06:29Mais je crois que les Parisiens sont aussi sensibles au fait qu'il faut préparer l'avenir.
06:33Préparer l'avenir, c'est la transition écologique de la ville,
06:36c'est accompagner la transformation de la façon dont on se déplace,
06:40c'est lutter pour développer le logement et protéger la mixité sociale à Paris,
06:43c'est protéger les quartiers populaires.
06:45Et ça, je crois que les Parisiens savent que c'est la gauche qui le protège,
06:49ce n'est pas la droite.
06:50Emmanuel Grégoire, une date pour la primaire socialiste ?
06:52On la disait en mars, elle est décalée.
06:53Vous avez en face, on le rappelle, Rémi Féraud.
06:55Oui, c'est un adversaire.
06:57J'en aurais peut-être d'autres d'ailleurs,
06:58puisque c'est le droit de tout le monde d'être candidat.
07:00On attend la circulaire nationale, mais ça devrait intervenir début avril.
07:04Il y a Yannick Jadot éventuellement,
07:06en tout cas qui s'est dit disponible du côté des écologistes.
07:09Je ne sais pas si vous-même vous êtes disponible,
07:10mais le fait de se déclarer disponible ne suffit pas à s'imposer comme candidat.
07:13Bien sûr, mais son nom a émergé.
07:15Est-ce qu'à gauche, il faudrait une candidature unique ?
07:17Est-ce que c'est encore possible ?
07:18Est-ce que c'est encore envisageable ?
07:19Oui, c'est possible.
07:20D'abord, je pense que dans le moment d'importance pour le pays,
07:25pour la gauche, pour Paris, il ne faut refuser aucun dialogue.
07:28Il faudra dialoguer d'abord avec des partenaires prioritaires.
07:31Ça pourrait être le parti communiste, ça pourrait être la place publique.
07:34La France Insoumise ?
07:35Non, en aucune façon, la France Insoumise.
07:38Je pense que désormais, ce sujet est derrière nous, on l'a dit.
07:40Vous êtes député du NFP, le groupe populaire.
07:42Vous avez peut-être entendu les mots de Jean-Luc Mélenchon à mon endroit la semaine dernière.
07:47Cette question n'existe plus.
07:49Elle n'a jamais existé dans ma tête et elle n'existe plus dans la leur non plus.
07:52Donc voilà, c'est très bien.
07:54Pourquoi ? Parce que ce ne sont pas du tout les mêmes enjeux.
07:56À Paris, il n'y a pas de menace du rassemblement national en tant que capacité à gagner.
08:00Et donc, nous souhaitons engager un rassemblement au périmètre de la majorité municipale.
08:06La question, c'est avec les écologistes, je crois qu'ils seraient irresponsables de ne pas l'explorer.
08:11Donc on va discuter, mais ça suppose, pour faire une liste commune,
08:14qu'on se mette d'accord sur un projet.
08:16Est-ce qu'on est d'accord sur un projet de premier tour ?
08:18Si on n'est pas d'accord, ce sera aux Parisiens de le trancher au premier tour
08:21et on travaillera ensemble au deuxième tour.
08:22Donc on a encore du travail à mener.
08:24C'est pour ça qu'il faut que les socialistes s'organisent vite
08:27pour qu'on puisse se projeter vers la chose la plus importante,
08:30c'est-à-dire dialoguer avec les Parisiennes, les Parisiens,
08:33sur le projet, sur ce qu'ils souhaitent, sur ce qu'ils souhaitent approfondir,
08:35ce qu'ils souhaitent qu'on rajoute, qu'on augmente
08:38en termes de qualité de service, de protection du service public.
08:42Et c'est ce débat-là que j'attends ardemment.
08:44Merci beaucoup Emmanuel Grégoire d'avoir été l'invité d'ici Paris-Ile-de-France.
08:48Ce matin, vous êtes député conseiller de Paris et candidat donc pour la primaire socialiste
08:51en vue des municipales.