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Une enfant de 11 ans a été retrouvée morte dans la nuit de vendredi à ce samedi 8 février dans un bois, après avoir disparu à la sortie de son collège à Epinay-sur-Orge (Essonne), et une enquête pour meurtre sur mineur a été ouverte. 

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00:00Toute dernière information, le corps d'une jeune fille de 11 ans a été découvert cette nuit vers 2h30 du matin dans un bois de l'Essonne.
00:07Elle était portée disparue depuis hier.
00:09Pauline Rovena-Lachelle du service police-justice de BFMTV est avec nous.
00:12Pauline, qu'est-ce qu'on sait à cette heure de cette disparition qui est donc devenue un meurtre ?
00:18On sait que c'est donc une enfant de 11 ans qui sort de son collège vers 15h.
00:21C'est un collège qui a été épiné sur Orges.
00:23Elle traverse un passage piéton.
00:25Et ensuite, son corps est retrouvé cette nuit entre 2h et 2h30 du matin dans un parc,
00:32le parc des Templiers qui est l'Imitrof, en Essonne, avec épinets et longs jumeaux.
00:39On sait qu'il y a les parents de la jeune fille qui ont alerté les forces de l'ordre,
00:44qu'il y a une enquête pour disparition qui a été ouverte rapidement
00:47et que des moyens de recherche assez importants ont été déployés.
00:50Un hélicoptère, des drones et un chien pisteur.
00:53Le chien pisteur va s'arrêter devant ce parc boisé.
00:58Il va y avoir une battue qui va être organisée
01:01et le corps de cette jeune fille va être retrouvé au milieu de la nuit.
01:04Parallèlement, le parquet d'Evry est saisi.
01:07Il ouvre une enquête pour meurtre sur mineurs.
01:10C'est classique. On nous indique aussi, via le parquet,
01:14qu'il y a deux gardes à vue qui sont en cours.
01:16Un homme et une femme s'accompagnent,
01:19qui sont actuellement entendus par les enquêteurs sous le régime de la garde à vue.
01:22On ne sait pas encore quels liens directs il y a avec cette affaire.
01:26Il faut rester prudent.
01:27Je m'interroge au fur et à mesure que les informations nous parviennent.
01:31Long Jumeau, Épinès-sur-Orge,
01:34ce sont des villes de la région parisienne qui sont souvent équipées de vidéosurveillance.
01:39J'imagine que les enquêteurs ont cette première obsession
01:42d'essayer de retracer le trajet de cette jeune fille depuis son collège
01:46jusqu'à ce parc boisé.
01:47Qu'est-il arrivé ?
01:48Y a-t-il eu des éléments déclencheurs ?
01:50Une mauvaise rencontre ?
01:52L'enquête le dira.
01:53L'autopsie de cette jeune fille va être réalisée cet après-midi
01:56et c'est important parce qu'on va pouvoir,
01:58et je parle sous votre contrôle,
01:59pouvoir avoir des éléments d'explication sur la cause réelle de son décès.
02:03Beaucoup d'informations évidemment dans ce que vous nous donnez.
02:05On va les décrypter pour essayer de comprendre ce qui a pu se passer
02:08et vous apporter les premiers éléments d'informations.
02:10D'abord, Général, reprenons peut-être l'enquête qui a été conduite.
02:13On a d'abord une disparition signalée par les parents.
02:16Il est 15h, sorti du collège.
02:17Comment ça se passe à ce moment-là ?
02:19Immédiatement, les forces de l'ordre, police, gendarmerie,
02:23celles qui sont concernées en bien,
02:26ne se posent même pas la question de savoir si une fugue attendait ou autre.
02:29Non, non.
02:29Il y a trop d'affaires qui sont dramatiques
02:33et c'est mis sur le terrain un dispositif le plus large possible,
02:38c'est-à-dire des unités de patrouille de recherche.
02:41Ensuite, une demande pour avoir des chiens pisteurs
02:45pour essayer de voir si on arrive à suivre une piste ou pas.
02:50Très certainement, des enquêteurs sont déjà déployés,
02:55bien qu'on ne soit encore que dans une phase de recherche
02:58et pas encore d'enquête judiciaire directe.
03:01Le parquet est prévenu dans la foulée, c'est évident,
03:06et peut-être même déjà décide de lancer une enquête
03:11soit pour disparition inquiétante,
03:14dès hier après-midi,
03:17ce qui fait que les enquêteurs peuvent commencer à officier dans ce cadre-là.
03:22Et recherche terrain,
03:25déploiement d'unités sur le terrain,
03:27cynophiles, hélicoptères, quadrillages,
03:31unités qui vont aller dans les centres de supervision urbain des différentes mairies
03:35qui permettent de voir tout un parcours possible de cette petite fille.
03:41Et parallèlement, les enquêteurs s'intéressent à la vie de cette petite fille,
03:46avec ses amis.
03:48Est-ce qu'au point de vue collège, elle a un portable ?
03:50Si oui, est-ce qu'on peut le borner ?
03:54Si elle a un portable, est-ce qu'elle est active ou pas sur les réseaux sociaux ?
03:59Si oui, est-ce qu'elle a fait l'objet de harcèlement ou pas ?
04:01Parce qu'il y a ce phénomène aussi qui touche nos enfants
04:05et qui peut avoir des conséquences.
04:07Et tout ça, en même temps,
04:11de façon à, si possible, la retrouver le plus vite possible.
04:15Et elle a été retrouvée, très vite,
04:17mais hélas, le drame était déjà arrivé.
04:19Ce qui aussi explique le fait que les policiers, les gendarmes,
04:23soient allés très très vite dans l'enquête,
04:24c'est qu'il y a eu un interrogatoire, évidemment, vous le disiez, des proches, des parents.
04:27Et les parents, dans l'appel à témoins même,
04:29qui nous ont lancé en disant « elle a disparu »,
04:31ils disaient « rien n'expliquerait une fugue,
04:35ce n'est pas une jeune fille qui aurait fugué ».
04:37Alors, c'est sûrement ce que peuvent dire des parents,
04:39mais tout de suite, ils ont dit « ce n'est pas ça ».
04:41Et c'est ça aussi qui a peut-être motivé à aller aussi vite dans les dispositifs de recherche.
04:45Et l'âge aussi, pardon.
04:47À 11 ans, on fugue moins facilement qu'à 15 ans.
04:50Vous avez raison.
04:51Et c'est une jeune fille, il faut dire ce qu'il est.
04:54Mais je pense que la situation actuelle, je veux dire,
04:56nos enfants meurent aujourd'hui dans des règlements de compte.
04:59Meurent parce qu'ils n'ont pas donné leur téléphone
05:01ou parce qu'on veut leur racketter leur téléphone portable.
05:04Meurent parce qu'elles rentrent de la maison
05:06et elles doivent traverser un parc, faire 100 mètres pour aller du collège à la maison.
05:10Mais je veux dire, quel sens on donne à ça ?
05:13Comment on fait pour protéger nos enfants ?
05:15Ça dit aussi quelque chose de la violence de ces prédateurs,
05:17de ces criminels qui sont en liberté.
05:19Est-ce qu'on les connaît et qu'ils n'ont pas été suffisamment sanctionnés,
05:23suffisamment mis à l'écart ?
05:26Est-ce qu'on peine encore à comprendre
05:28à quel point les enfants peuvent être des proies de ces prédateurs,
05:32de ces criminels ?
05:33C'est extrêmement inquiétant.
05:35C'est des vies entières qui sont bouleversées.
05:37C'est des générations entières de jeunes et d'adolescentes
05:40qui vivent en se disant qu'en allant au collège ou en sortant du collège,
05:44pour un téléphone ou pour rien,
05:46ou parce qu'on est juste une jeune fille préadolescente,
05:48on peut mourir.
05:50Mais je veux dire, comment on aborde ça ?
05:52Comment on traite ?
05:53Comment on prend en charge ?
05:54C'est extrêmement compliqué.
05:56Ça suscite de la tristesse,
05:57mais moi ça me met très très très en colère.
05:59Il n'y a plus de sens en fait.
06:02Et comme vous le disiez,
06:03ces phénomènes de cyberharcèlement,
06:05on peut mourir de cyberharcèlement.
06:08Il y a des jeunes qui mettent fin à leur jour,
06:10et il y a aussi des jeunes, des agresseurs, des cyberagresseurs,
06:13qui vont jusqu'au passage à l'âge.
06:15Il faut imaginer, malheureusement,
06:17ces camarades retournés en place.
06:19Oui, il y aura probablement d'ailleurs une cellule qui sera ouverte.
06:22Peut-être que j'anticipe un peu,
06:23mais le rectorat va sans doute mettre des éléments en place
06:26pour, on pense au lundi matin,
06:28quand les amis de cette jeune collégienne
06:31vont reprendre le chemin de l'école.
06:32Il va falloir trouver les mots,
06:34les enseignants, les parents,
06:35faire appel à des psychologues aussi
06:36pour poser les bons mots sur ce qui s'est passé.
06:38Moi je voudrais juste insister sur le fait
06:41que l'enquête va très vite puisque on a deux gardes à vue en cours.
06:44Selon nos informations, c'est un homme et sa compagne
06:47qui sont âgés de 23 et 20 ans.
06:48On ne sait pas encore s'il y a un lien direct avec cette affaire.
06:50Mais tout ce qu'on peut dire de manière factuelle,
06:52c'est que les enquêteurs sont sur le pied de guerre
06:54et que ça avance très vite.
06:56Quel est le profil possible ?
06:57Là on attendra évidemment sur les deux personnes en garde à vue,
06:59mais ça veut dire qu'on entend tout le monde.
07:00tout le monde. Pour l'instant, il faut rester prudent sur ces deux gardes à vue, car tout le monde peut être placé en garde à vue dans une attaque comme celle-là.
07:06Tout à fait, tout le monde peut être placé en garde à vue, on va très vite.
07:09C'est peut-être des personnes qui ont été vues à proximité, ou parlant à l'enfant, et puis après on les voit plus,
07:14mais à partir du moment où ils ont parlé à l'enfant, eh bien, ils deviennent automatiquement des personnes d'intérêt.
07:20À partir de ce moment-là, c'est... Alors, il y a les gardes à vue immédiates avec suffisamment d'éléments,
07:27et il y a les personnes que l'on va entendre comme témoins, qui après ne sont pas des gardes à vue, mais après pourront se retrouver en garde à vue.
07:35Pourquoi ? Parce que la garde à vue, on ne peut l'utiliser qu'une fois. C'est-à-dire qu'il y a un nombre d'heures qui est compté par le code de procédure pénale,
07:43et si on les épuise toutes, on ne pourra plus y revenir. Donc il y a une difficulté dans la procédure pour les enquêteurs,
07:51c'est-à-dire que si on se lance dans une garde à vue, c'est qu'il y a des éléments intéressants qui doivent permettre d'arriver à résoudre au moins une partie du cas.
08:01Donc voilà comment ça se passe d'entrée, et il va y en avoir d'autres, très certainement, mais surtout, on a un parallèle,
08:11tout ce qui est la police technique et scientifique, la criminalistique, c'est autour de cette jeune fille, sur ses vêtements,
08:18est-ce qu'on va retrouver des traces d'ADN, est-ce que l'autopsie va encore apporter des éléments complémentaires,
08:29qui vont montrer déjà comment est morte cette petite fille, et si elle a fait l'objet de violences, quelles qu'elles soient.
08:39Donc ça avance en parallèle, à la fois les éléments d'enquête, de voisinage, de témoignage, et les éléments indiciels et matériels
08:49que vont pouvoir apporter la police technique et scientifique et la médecine légale.
08:53Et là probablement que la vidéosurveillance va être d'une grande utilité, on le rappelle, parce qu'elle va peut-être permettre de quadriller le trajet,
09:00en tout cas de retracer et de minuter ce trajet entre la sortie du collège et le parc là où le chien-pisteur s'est arrêté pour la dernière fois.
09:0915h, on est en plein jour, ça veut dire qu'il y a aussi nombre de personnes qui ont pu apparcevoir, parce qu'ils passent faire une course, parce qu'ils passent en voiture...
09:15Mais qu'est-ce qui se passe entre 15h, 15h30 et 2h30 du matin ? C'est toutes les interrogations des enquêteurs, c'est pas forcément rectiligne.
09:22Où est-elle ? Qui rencontre-t-elle ? Fait-elle une mauvaise rencontre ? A-t-elle rendez-vous dans le parc avec une personne que l'on ne connaît pas pour l'instant ?
09:30Que se passe-t-il exactement ? Et comment va se dérouler la soirée ? Ou est-ce que la soirée s'est terminée déjà beaucoup plus tôt pour elle ?
09:36Tout ça, c'est des éléments de datation qui seront probablement déterminés cet après-midi ?
09:40Oui.
09:41Gérald, à ce moment de l'enquête, là, on a retrouvé le corps, il y a évidemment toute la partie, j'imagine que ce bois a déjà été fouillé cette nuit,
09:47mais on a dû attendre aussi qu'il fasse jour ce matin pour pouvoir mener de nouvelles investigations dans ce bois où elle a été retrouvée.
09:53Tout à fait. Là, on est dans la recherche d'indices, d'éléments matériels, tout autour du corps, mais sur les chemins qui ont pu être empruntés.
10:02Et si c'est hors-chemin, c'est quel est le cheminement qu'a emprunté le meurtrier pour déposer le corps ou tuer la petite fille à cet endroit ?
10:17Donc, on voit qu'il y a un gros travail de police technique et scientifique qui va être fait, en parallèle, au même titre que les images de vidéoprotection
10:26sont des images matérielles qui sont de véritables indices qui seront versés au dossier.
10:33On va avoir un très gros travail de relevage des bornages.
10:38Et quand on est dans des villes aussi denses, on imagine les milliers de bornages qui peuvent y avoir.
10:44Et au milieu de ces milliers de bornages, quels sont ceux qui vont être d'intérêt et qui vont déclencher derrière des interpellations ou en tout cas des auditions ?
10:55Et on va aller justement retrouver Kévin Elias, qui se trouve au niveau du parc des Templiers, là où le corps de cette jeune enfant de 11 ans a été retrouvé.
11:03Kévin, évidemment, l'enquête est allée très vite. On le disait, c'est dans ce bois qu'au milieu de la nuit, cette enfant de 11 ans a donc été découverte.
11:13Exactement, vous l'avez dit, c'est aux alentours de 2h du matin que le corps de cette fiette a été retrouvé dans un parc de la commune d'Épinay-sur-Orge,
11:20un parc limitrophe de la commune, avec une commune juste à côté de la commune de Longjumeau.
11:25Ce que l'on sait, c'est que les policiers avaient été mobilisés dès hier suite à la disparition d'une fiette.
11:30En fait, les parents étaient inquiets suite à la disparition de leur fiette de 11 ans.
11:35Elle était partie du collège sans donner signe de vie depuis le début de l'après-midi.
11:39Des moyens ont alors été rapidement engagés par les forces de l'ordre.
11:42Et dans la soirée, un chien de l'équipe cynophile aurait marqué dans ce parc.
11:46Et ensuite, le corps aurait été retrouvé suite à une battue organisée dans ce parc.
11:51Un corps retrouvé donc aux alentours de 2h du matin.
11:53Ce que l'on sait, c'est que le parquet d'Évry a ouvert une enquête pour meurtre sur mineurs,
11:57que deux gardes à vue sont en cours en Essonne, des gardes à vue d'un homme et d'une femme.
12:02On sait aussi que l'autopsie du corps de la fiette aura lieu dans le courant de l'après-midi,
12:06car pour l'instant, les causes de la mort sont inconnues.
12:09Kevin Eliès, dans ce parc, a donc été découvert le corps d'une enfant de 11 ans.
12:14Généralement, cette autopsie, que va-t-elle nous permettre d'apprendre, de comprendre ?
12:19L'autopsie va être déterminante pour comprendre, d'abord, l'heure de la mort au plus près.
12:27Il faut être le plus précis possible.
12:29Ça, on sait très bien le faire avec les experts dont on dispose.
12:34Toutes les enquêtes techniques, c'est vraiment une datation quasiment à l'heure, à la minute.
12:40Tout à fait, d'autant plus que le corps a été retrouvé très peu de temps après sa disparition.
12:45Donc, le médecin légiste va pouvoir donner une fourchette très limitée.
12:50Ça, c'est la première chose.
12:50La deuxième chose, ce sont les causes de la mort.
12:53Comment a-t-elle été tuée ?
12:55Et ce qui va être aussi déterminant, quel acte de violence elle a subi ?
13:00Est-ce que, je vais le dire parce qu'on l'a tous en tête, mais on n'ose pas,
13:06est-ce qu'elle a subi une agression sexuelle également ?
13:10Donc, on voit le nécessaire déroulement de cette expertise médico-légale
13:17et l'implication que ça va avoir dans les actes d'enquête derrière.
13:21Donc, on a un travail très important, très lourd pour le médecin légiste,
13:28mais ils ont là-dessus, c'est leur métier, ils savent le faire.
13:33Mais derrière, ça va orienter encore plus les enquêteurs vers un prédateur,
13:39des prédateurs, parce que ça peut être plusieurs personnes.
13:43On a, hélas, des exemples de couples infernaux qui enlevaient des enfants,
13:49pour ne parler que fournirait Monique Olivier, c'était la façon dont ils agissaient.
13:54Donc, tout est sur la table, mais les réponses qui vont avoir lieu cet après-midi
14:01et en fin de soirée ou demain matinée pour les prélèvements qui seront faits
14:06en matière ADN ou autre, etc.,
14:09eh bien, vont orienter immédiatement les enquêteurs vers une ou plusieurs personnes.
14:14C'est très important que ça aille vite, parce que, Johanna, comme vous le disiez,
14:17à ce stade, toutes les hypothèses sont ouvertes, c'est de garde à vue.
14:20On a bien expliqué à quel point il faut être prudent,
14:21parce qu'il peut s'agir de simples témoins ou de personnes
14:24qui ont découvert le corps et qui n'ont rien à voir avec cette affaire.
14:26Et là, dans la tête de tous les parents qui habitent cette commune et aux alentours,
14:30il y a ce matin une angoisse de ce qu'il y a.
14:32Est-ce qu'il y a un prédateur ?
14:33Est-ce qu'il y a quelqu'un qui s'en prend aux enfants dans ma commune ?
14:37Déjà, et pour réagir à ce que disait le général,
14:39s'ajoute à la complexité de l'enquête technique, la complexité du facteur humain.
14:44Parce qu'à l'autre bout de ce continuum dont parle le général Daoust,
14:48il y a des parents, peut-être une fratrie, peut-être des CPE,
14:52des surveillants du collège, des amis qu'il va falloir interroger.
14:56Et lorsqu'on a une annonce aussi violente, aussi brutale,
15:00d'un événement aussi dramatique, il y a quand même des phénomènes de sidération
15:03qui ne permettent pas forcément aux gens de parler,
15:05de se repérer d'un point de vue spatio-temporel.
15:07Il faut avoir aussi un minimum de dignité et de précaution à prendre avec ces parents
15:14qu'il va falloir maintenir aux côtés, au plus près de l'enquête, mine de rien,
15:18pour avoir des informations, mais aussi des parents qui devront être informés
15:21au fur et à mesure, parce qu'il s'agit de leurs enfants, on leur doit bien ça.
15:25Donc c'est extrêmement compliqué.
15:27Et puis, comme vous disiez, l'onde de choc que ça suscite
15:31chez chacun de nous en tant que frères, sœurs, parents, grands-parents, voisins, amis,
15:37tout ce que vous imaginez.
15:38On a encore une fois un enfant qui disparaît dans des conditions tragiques,
15:43avec des prédateurs qui peuvent rendre ça possible, parfois sans raison,
15:49parfois parce que c'est une jeune fille, on l'évoque à demi-mot,
15:51mais évidemment, on y pense, parfois pour un téléphone portable,
15:54parfois pour du harcèlement, parfois pour des dynamiques de masse, de bandes.
16:00C'est tragique. On passe à côté de la protection de nos enfants.
16:04Nous n'avons pas de réponse et on parle de quotidien.
16:07On parle d'une sortie d'école, on parle vraiment de choses de tous les jours.
16:11On ne peut pas être derrière nos enfants.
16:13On doit à la fois les faire grandir et leur apprendre à vivre dans un monde
16:18où ils doivent explorer, découvrir des choses.
16:20Et à la fois, on se rend compte que ce quotidien peut être un danger mortel
16:24pour eux, extrêmement perturbant.
16:26À 11h45, si vous nous rejoignez, on suit cette enquête en cours
16:29après la découverte du corps d'une jeune enfant de 11 ans seulement dans un bois.
16:34Cette nuit, une enquête pour meurtre a été ouverte.
16:37Pauline Revenant va faire un point sur toutes les informations
16:39que vous nous avez délivrées depuis ce matin sur cette affaire.
16:43Ce corps a été retrouvé aux alentours de 2h du matin dans un parc,
16:46dans un bois, limite roche, entre Épinay-sur-Orge et Longjumeau.
16:51C'est grâce à un chien pisteur qui s'est arrêté à l'entrée de ce bois.
16:55Et il y avait des moyens d'enquête qui avaient été déployés dès hier après-midi,
16:59à la suite du signalement des parents de cette collégienne de 11 ans
17:02qui n'était pas rentrée du collège, qui avait été aperçue traversant un passage piéton.
17:06Puis plus rien, les parents s'en étaient inquiétés auprès des Forces de l'ordre,
17:09qui avaient ouvert une enquête pour disparition inquiétante.
17:12Déployer ces moyens de recherche, hélicoptère, drone, chien pisteur.
17:15Le chien pisteur s'arrête devant ce parc.
17:18Il y a ensuite des recherches qui sont organisées à l'intérieur du parc
17:21jusqu'à cette découverte macabre à 2h du matin.
17:24Parallèlement, le parquet d'Evry ouvre une enquête pour meurtre sur Minard.
17:30Et l'enquête va relativement vite,
17:32puisqu'à l'heure où on se parle, il y a deux gardes à vue en cours,
17:35un homme et sa compagne âgés de 23 et 20 ans.
17:37On ne sait pas quel lien direct il y a avec cette affaire, il faut rester prudent.
17:41Mais les enquêteurs travaillent et vont très vite, ils sont à pied d'œuvre.
17:45Cet après-midi, il y a une autopsie qui va être réalisée sur le corps de cette jeune fille de 11 ans.
17:51Et qui permettra sans doute de dater et d'en savoir un peu plus sur les causes réelles de la mort.
17:57Parallèlement, et je le disais encore tout à l'heure,
18:00ce sont des communes de région parisienne qui sont équipées de vidéosurveillance.
18:03Et ça va être un élément déterminant pour les enquêteurs.
18:05Tenter de retracer le moment où cette jeune fille de 11 ans traverse le passage piéton
18:11à la sortie de son collège et est censée rentrer par chez elle.
18:14Est-ce qu'habituellement elle passait par ce parc ?
18:16Est-ce qu'elle a fait une rencontre extérieure malveillante ?
18:19Est-ce qu'elle s'est attardée dans ce parc pour une raison que l'on ne connaît pas ?
18:22Autant de questions que se posent les enquêteurs.
18:24Et qui sont sans doute en train de poser à ces deux personnes placées en garde à vue.
18:28On a un début de chronologie, on n'a pas la suite.
18:30C'est-à-dire qu'on a général ce 15h, le moment où elle finit les cours,
18:33où elle sort du collège, elle traverse le passage pour piéton et puis elle disparaît.
18:37On peut imaginer qu'il n'y a pas de scène violente.
18:39Parce que ça se serait vu, il y aurait eu des témoins,
18:41on ne peut pas encore de façon vraisemblable, et c'est l'enquête qui le dira.
18:45Et après, on la retrouve à 2h30 dans ce parc.
18:48C'est évidemment sur ce laps de temps que travaillent les enquêteurs.
18:52Savoir où elle a été, ce qu'elle a fait.
18:54On remonte comment cette chronologie ?
18:56Alors justement, les enquêteurs vont faire ce qu'on appelle une frise chronologique.
19:00Qui est absolument déterminante.
19:01Qui à la fois permet de fixer des témoignages,
19:05qui parfois se révéleront faux.
19:08C'est-à-dire que ce n'est pas la volonté, ce n'est pas un faux témoignage,
19:10c'est un témoignage faux.
19:12Parce que tout à l'heure, Johanna parlait de sidération.
19:18Et de perte de repères spatio-temporels.
19:20On peut venir témoigner sincèrement de ce que l'on a vu,
19:23mais ne pas bien le situer dans le temps, ni au bon endroit.
19:27Donc il va falloir le reconstruire.
19:30Donc il y a tous ces témoignages qui sont attendus,
19:32ils vont arriver au fur et à mesure.
19:34Qui vont permettre de remplir cette frise chronologique.
19:39Il y a très certainement la vidéoprotection
19:42qui va aider à suivre un temps cette petite fille.
19:47Et il y aura les conclusions du médecin légiste
19:50qui vont déterminer l'heure de la mort.
19:52Comme ça, on va arriver à remonter un petit peu ce court emploi du temps.
19:57Parce que de 15h au moment de la découverte, à 2h du matin,
20:02il n'y a que 11h entre les deux.
20:04On voit que c'est très court.
20:06Et ça va être une frise chronologique qui va se faire à la minute près.
20:12Ce qui est très difficile dans les premiers interrogatoires,
20:14c'est que quand on est frappé par l'effroi, par l'accélération,
20:17on a ce qu'on appelle un biais de confirmation.
20:19C'est-à-dire n'ayant pas tous ses souvenirs, une confusion cognitive,
20:22cette difficulté à se repérer dans le temps du fait du choc de l'annonce
20:26de la disparition puis de la mort de cette jeune fille.
20:28On va avoir un biais de confirmation qui consiste à aller
20:30dans le sens des enquêteurs parce qu'on veut les aider,
20:32parce qu'on veut servir à quelque chose,
20:34parce qu'on veut apporter des réponses à la famille.
20:37Et donc, en fonction de la façon dont les enquêteurs posent les questions,
20:39mais ils sont habitués, on peut avoir cette tendance à aller dans leur sens.
20:43Il y a des questions qui peuvent induire des réponses, suggérer des réponses.
20:47Comme vous avez bien vu, une voiture foncée ou de telle couleur traversée
20:52à ce moment-là, on va avoir cette tendance à répondre oui,
20:54alors qu'on a vu effectivement une voiture traversée,
20:56mais elle n'était pas forcément de couleur foncée.
20:58Donc voilà, le temps, parfois, il est nécessaire d'aller vite,
21:02mais en même temps, peut venir un peu perturber l'enquête et apporter
21:06des éléments qui peuvent après être réinterrogés.
21:11Dominique, ce qui nous frappe évidemment dans cette affaire,
21:13parce qu'on le disait, une jeune collégienne qui sort du collège à 15 heures,
21:17qui traverse un passage faux piéton, qui va pour rentrer chez elle, qui disparaît.
21:21Il y en a malheureusement beaucoup dans la littérature judiciaire
21:25et dans les annales judiciaires, et c'est toujours des affaires absolument terribles.
21:29J'ai presque envie de vous dire que ça commence toujours comme ça.
21:32Les parents s'inquiètent parce que la jeune fille n'est pas rentrée.
21:35Quand on pose la question aux parents, les parents disent « bah, elle était au collège ».
21:38On ne comprend pas, d'habitude, elle arrive 10 minutes après à la maison.
21:41Elle peut traîner un peu, aller voir une copine.
21:43Donc, on vérifie auprès de la copine en question qui dit « bah non, je suis rentrée,
21:46on s'est séparé au coin de telle rue ».
21:48Soit elle rentre du collège, soit elle rentre du sport,
21:51soit un week-end, elle est partie acheter des couleurs ou faire une petite course.
21:56Et puis, les parents s'inquiètent.
21:58Ça commence toujours comme ça.
22:00Toutes les histoires qu'on a racontées ensemble
22:03et sur lesquelles a enquêté le général Daoust commencent comme ça, des inquiétudes.
22:07Et puis, il arrive, là ça va comme très vite, elle disparaît hier.
22:1215 heures.
22:1315 heures, sortie de l'école, signalement, il y a un message.
22:16La police la cherche partout, police et gendarmerie.
22:19Mais bon, on est en zone police, donc la police la recherche partout.
22:23Moi, j'ai des messages de policiers qui tournaient sur le secteur
22:27et qui m'ont envoyé cet avis tout de suite à 4 heures du matin.
22:30Donc, ça cherchait beaucoup.
22:32Le corps est retrouvé dans la nuit.
22:35Pauline l'a parfaitement expliqué.
22:36Donc, il y a des caméras de vidéosurveillance qui ont peut-être donné quelque chose,
22:39puisqu'on est à peine 24 heures après les faits
22:43et il y a déjà deux personnes qui sont en garde à vue.
22:46Ça veut dire des personnes auxquelles, légitimement,
22:49les enquêteurs de la crime Versailles pensent qu'il faut poser des questions.
22:53Si on les a mis en garde à vue, ce n'est pas par hasard.
22:56Soit ils ont quelque chose qu'ils ne disent pas
22:58sur les circonstances de la disparition de la petite fille et qu'ils savent,
23:03ou alors, ils passaient par là, ou on les a vus sur des caméras et il faut les questionner.
23:07Encore une fois, autopsie, là, 13h30.
23:10Peut-être communiquer du procureur, on est dans les 24 heures.

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