Un déjeuner partagé avec la députée "La France insoumise" du Puy-de-Dôme, Marianne Maximi, pour parler de la soupe populaire. La soupe Saint-Eustache distribue gratuitement des repas chauds à beaucoup de sans-abri, mais aussi à de plus en plus de travailleurs pauvres. Chaque soir entre le 1er décembre et le 31 mars, l'organisme sert entre 250 et 300 personnes dans le besoin.
Focus également sur la mode des bouillons, ces restaurants qui servent de la cuisine traditionnelle, pot-au-feu, hachis parmentier, crème caramel... à des prix doux.
Valérie Brochard et Jean-Pierre Montanay partagent un repas avec une personnalité : politiques, chefs cuisiniers, artistes.... L'occasion d'aborder un thème d'actualité, autour de reportages et d'un menu élaboré avec des plats typiques de leur région, souvenirs d'enfance ou qu'ils apprécient particulièrement. Comment le contenu de nos assiettes impacte-t-il nos modes de vie ? Tout en parlant gastronomie, c'est l'avenir de notre société et les enjeux de demain qu'ils questionnent.
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#LCP #Politiquesatable
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NewsTranscription
00:00Générique
00:02...
00:18Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Politique à table,
00:21l'émission qui cuisine l'actualité politique et gastronomique.
00:25On vous apporte sur un plateau des reportages saisis à point,
00:28des discussions dorées au four et une invitée qui apprécie la bonne chair.
00:32Bonjour, Marianne Maximi.
00:33Bonjour.
00:34Et bonjour à vous, Jean-Pierre Montaner.
00:35Alors, Marianne Maximi, vous êtes députée La France insoumise
00:38de la première circonscription du Puy-de-Dôme,
00:41des volcans aujourd'hui éteints qui ont pourtant su réveiller en vous
00:44la fibre politique de l'université.
00:46Vous militez auprès de l'Union nationale des étudiants de France.
00:50Vous marchez alors contre la politique de Nicolas Sarkozy
00:52pour les luttes syndicales et la défense des sans-papiers,
00:55des combats que vous porterez jusqu'à la mairie de Clermont-Ferrand.
00:59Depuis 2014, vous êtes conseillère municipale de la capitale Auvergnat.
01:03Connaissances et convictions qui ont fusionné dans un magma
01:07qui bouillonne ici, à l'épicentre de vos engagements,
01:09l'Assemblée nationale.
01:11Élue en 2022 et réélue après la dissolution de l'été dernier,
01:16vous êtes aujourd'hui membre de la commission des finances,
01:18mais également de la commission d'enquête sur les manquements
01:21des politiques publiques de protection de l'enfance,
01:24une mission dans laquelle vous partagez votre expérience
01:26d'éducatrice spécialisée.
01:28Un parcours volcanique qu'on retrouve évidemment
01:31dans le menu du jour, n'est-ce pas, Jean-Pierre ?
01:32Bien sûr, avec de l'auvergne au menu et une truffade
01:35et un peu de Bretagne au dessert avec un phare breton.
01:38Dans le dessous des plats, nous rejoindrons les équipes
01:41de la soupe populaire à l'église Sainte-Eustache à Paris.
01:44Vous le verrez, cette initiative aide les sans-abri, bien sûr,
01:47mais aussi de plus en plus de travailleurs et travailleuses pauvres.
01:51Dans les pieds dans le plat, pot au feu, hachis parmentier,
01:53crème caramel, le chef étoilé Thierry Marc s'est lancé
01:56dans le bouillon pour faire rimer qualité et petit prix.
01:59Voilà, pour le menu maintenant.
02:01On passe à table et je vous propose de nous ouvrir l'appétit
02:04avec Cuisine et Confidence.
02:12Marianne Maximi, avec vos compères de LFI,
02:14vous dénoncez régulièrement, je cite, l'enfumage,
02:17l'entreprise même d'enfumage de François Bayrou
02:20pour faire passer son budget auprès des députés,
02:22notamment des socialistes.
02:24Mais aujourd'hui, je dois le dire,
02:25l'enfumage, il est plutôt de votre côté.
02:28Je m'explique. Enfumer, je rappelle, Valérie,
02:31que ça signifie abuser, tromper par des promesses ou des mensonges.
02:34Alors, cette truffade, parlons-en.
02:36Lorsque j'ai commencé à raconter que j'allais partager une truffade
02:40avec une députée LFI, les railleries ont fusé illico.
02:43Dis donc, elles s'embêtent pas, hein ?
02:45Déguster des truffes au frais de la princesse, c'est chaud.
02:48Et oui, si on n'est pas Auvergnat,
02:50si on n'a jamais goûté une truffade de sa vie,
02:52il faut bien reconnaître que le mot truffade vient de truffe.
02:54Donc, ça paraît assez logique d'imaginer
02:57qu'il s'agit d'une recette forcément truffée.
02:59Étymologiquement, truffade trouve son origine
03:01dans le mot occitan truffada, qui donne en français truffe.
03:05Mais c'est là que ça se complique.
03:07Car truffe, en occitan Auvergnat, ça veut dire pomme de terre.
03:12Bref, patate.
03:14Si ça, c'est pas de l'enfumage, Marianne Maximi,
03:16et oui, avec Valérie, on était persuadés de se taper la cloche
03:19avec une assiette pleine de truffes.
03:20Or, nous voilà devant de vulgaires patates couvertes de fromage filet.
03:23Zéro truffe, quel tromperie, quelle désillusion.
03:26Bref, cette truffade, c'est juste une cousine de l'alligot, c'est ça, non ?
03:30Alors, on peut le voir comme ça.
03:32La truffade, c'est un plat, effectivement, Auvergnat,
03:35mais un plat simple et qui vient d'héberger.
03:37Donc, c'est un plat plutôt des milieux populaires,
03:40avec deux ingrédients principaux.
03:42Donc, c'est plutôt, justement, le contraire de ce qu'on imagine avec la truffe.
03:45C'est plutôt l'inverse, c'est-à-dire une cuisine très simple,
03:48qui se maintient au corps pour travailler en montagne.
03:50Donc, de la pomme de terre et de l'atome fraîche.
03:53Donc, voilà, c'est l'inverse.
03:54Alors, je vous propose, justement, qu'on la goûte.
03:56Cette truffade, elle sent très, très bon.
03:58On remercie d'ailleurs le restaurant Le Bourbon
04:00qui, chaque semaine, nous prépare les plats réclamés,
04:03demandés par les députés.
04:05Est-ce que...
04:07Voilà, est-ce que c'est ce que vous faites à la maison, par exemple ?
04:10Elle est bonne ?
04:11Alors, elle est bonne.
04:12Effectivement, c'est un plat que moi, j'aime bien,
04:14parce qu'il est simple à cuisiner, il n'est pas cher.
04:15Ça représente une cuisine, moi, qui me parle...
04:18En fait, c'est un plat qu'on ne mange pas tous les jours,
04:20qui est calorique, on ne va pas se mentir,
04:21mais qui est quand même un plat assez accessible
04:24avec des produits locaux qu'on trouve très facilement,
04:27même ici à Paris, d'ailleurs.
04:28Et donc, moi, j'aime la cuisiner.
04:31J'en ai mangé beaucoup quand j'étais jeune.
04:33Ça me fait penser à pas mal de choses de mon enfance
04:35et puis de ma ville, en fait, de ma région aussi,
04:37qui est un plat qu'on trouve beaucoup dans les restaurants,
04:39à Clermont-Ferrand aussi.
04:40Vous le disiez à l'instant, c'est assez calorique, c'est riche.
04:44Ça veut dire que vous, vous ne faites absolument pas attention
04:46à votre ligne et même plus généralement à la nutrition,
04:49à ce que vous mangez ?
04:50Ça ne veut pas dire ça, mais ça veut dire que j'aime cuisiner
04:53plein de choses, j'aime manger plein de choses
04:55et donc, effectivement, avoir des fois des plats
04:57qui sont un peu plus caloriques
04:58et puis des fois des choses beaucoup plus simples et plus saines.
05:01Vous équilibrez comme ça ?
05:03J'équilibre plutôt sur la durée, on va dire,
05:05mais j'aime aussi me faire plaisir avec des choses qui sont bonnes,
05:08qui me parlent, qui me rappellent plein de choses
05:11et puis que j'ai envie de transmettre aussi ici,
05:13en fait, à la télé, mais aussi que je transmets à mes enfants,
05:16à mes amis, que j'aime bien faire découvrir
05:18quand, justement, des gens viennent dans ma région.
05:20Je reviens sur la confusion truffes, truffades,
05:22parce que même aux Bourbons, quand on leur a demandé une truffade,
05:24ils se sont dit, tiens, mince, il faut mettre des truffes,
05:26on ne sait pas s'il y en a.
05:27Quand vous invitez des gens qui ne sont pas au Vernia
05:29ou leur servez une truffade, là aussi, ils se sentent bernés ?
05:32Non, enfin, non, je n'ai jamais eu la réflexion.
05:34C'est nous qui sommes des truffes, c'est ce que vous voulez dire.
05:36Je n'irai pas jusque-là, mais...
05:40En revanche, vu qu'il existait une truffade gastronomique...
05:43Donc avec de la truffe ?
05:44Oui, parce qu'il y en a un qui a dû se dire,
05:45tiens, mince, une truffade, ça sent la truffe,
05:47il n'y a pas de truffe, on va en rajouter.
05:48Vous avez déjà goûté une truffade gastronomique ?
05:50Non.
05:51Voilà, donc c'est comme la vôtre,
05:52mais on rajoute soit des lamelles de truffes blanches,
05:54soit des lamelles de truffes,
05:55et à mon avis, ça ne doit pas être mauvais.
05:56Ça fait moins Cucina Povera, mais ça ne doit pas être mauvais.
05:58Je connais peu la truffe, moi.
05:59C'est un plat, vous me dites, si je ne me trompe pas,
06:04avec de la viande, qui peut être accompagnée de saucisses
06:08ou de charcuterie.
06:09Là, en l'occurrence, ce n'est pas le cas,
06:11mais est-ce que, vous, par exemple,
06:13ça vous dérange qu'on mange encore de la charcuterie
06:16ou de la viande avec la truffade ?
06:18Non, ça ne me dérange pas,
06:19mais il y a des plats qui, des fois, se suffisent à eux-mêmes.
06:21Et la truffade, pour le coup, avec une salade,
06:23c'est suffisant, mais ça peut être servi
06:25et tout le monde peut manger, en fait,
06:26comme il le souhaite, cette truffade.
06:28Elle est aussi faite...
06:29Moi, je pense que la cuisine, elle est faite aussi pour évoluer,
06:32pour se mélanger, pour représenter
06:34là où on en est dans la société.
06:36Effectivement, aujourd'hui,
06:37j'essaie de manger moins de viande,
06:38j'en mange encore, mais j'en mange moins.
06:40J'ai fait le choix aussi de manger de la viande de meilleure qualité.
06:43Et donc, c'est aussi parce que mon pouvoir d'achat
06:45en tant que députée a aussi augmenté,
06:46on ne va pas se mentir,
06:47mais de dire qu'il y a des plats
06:49qui ne sont pas nécessairement accompagnés
06:51de protéines animales, en tout cas de viande,
06:53et on peut manger des choses qui sont très bonnes,
06:57avec...
06:58Pour le coup, il y a de la protéine, c'est du fromage,
07:00mais qui sont simples, en fait.
07:02C'est important, mais moi, je peux la servir aussi
07:04avec du jambon cru, d'auvergne,
07:05ça peut se manger avec plein de choses.
07:07Vous êtes flexitarienne, on l'entend beaucoup,
07:08et on a l'impression...
07:09Alors, politique et table, ça tombe bien,
07:10parce que nous, on mêle politique et table,
07:12mais vraiment, on a l'impression que la viande,
07:13c'est un sujet politique,
07:14parce que tous les députés qui viennent ici nous disent
07:16je mange de la viande de meilleure qualité,
07:18mais moins souvent.
07:19On a l'impression qu'on ne peut pas dire autre chose que ça.
07:21Mais parce que c'est aussi une évolution,
07:22et puis moi, c'est raccord avec ce que je pense
07:24sur des questions, une fois, de transition écologique,
07:26parce qu'on sait aussi l'impact de la consommation,
07:28de la production de viande, et donc de sa consommation,
07:31et on sait aussi qu'on a pris des habitudes
07:33de manger beaucoup de viande
07:34qui ne sont pas nécessaires non plus à notre santé,
07:36donc voilà, il y a aussi...
07:37Moi, je ne me définis pas comme flexitarienne,
07:39enfin, voilà, ce n'est pas forcément un mot que j'utilise,
07:41j'évolue juste vers quelque chose qui me semble
07:44en cohérence avec mes idées politiques,
07:46et puis je mangeais peu de viande aussi
07:47quand j'étais plutôt précaire,
07:48enfin, je veux dire, c'est aussi un produit qui est cher.
07:50C'est coûte chère, la viande, hein ?
07:51Voilà, donc c'est aussi...
07:53Les gens, des fois, ne le font pas par choix,
07:55mais parce que, oui, c'est aussi,
07:56en termes de pouvoir d'achat, c'est compliqué.
07:58Moi, je ne suis pas...
07:59Voilà, je ne suis pas végétarienne,
08:00mais effectivement, j'essaye de cuisiner
08:02de plus en plus de recettes sans viande,
08:04notamment les soirs, enfin, voilà,
08:06et après, en manger, quand j'en mange,
08:07j'essaye de manger des bons plats
08:08avec de la viande de qualité,
08:10souvent locale, parce que je pense que c'est important aussi
08:13de... Voilà, de changer notre rapport.
08:15Alors, pas végétarienne,
08:16mais justement, sur ce rapport politique,
08:18vous le savez, le Conseil d'État vient tout juste
08:20d'annuler l'interdiction d'appeler
08:22des produits végétaux
08:24avec des termes de boucherie ou de charcuterie.
08:26Donc maintenant, on a le droit,
08:27on a re-le droit de dire la saucisse végétale,
08:30le steak de soja.
08:31Vous en pensez quoi ?
08:32Parce que c'était une demande des éleveurs.
08:34Effectivement, c'est une demande des éleveurs.
08:35Voilà, pour pas qu'on confonde les choses.
08:36Et en même temps, c'est aussi comment on fait rentrer
08:38dans la vie quotidienne des gens
08:40des plats qui correspondent aussi à une alimentation
08:43qui est équilibrée, qui est différente.
08:45Vous avez déjà goûté, vous, du saucisson de soja ?
08:47Alors, le saucisson, non,
08:48mais il y a des productions qui sont intéressantes,
08:52c'est important de pouvoir aussi compléter...
08:54L'utilisation de ce mot-là, moi, ne me choquais pas.
08:57Après, c'est un vrai débat, j'entends, chez les éleveurs.
09:00Moi, ce que je pense,
09:01ce qui m'intéresse aujourd'hui,
09:02c'est que les gens aient accès à une nourriture de qualité,
09:04produite le plus possible dans des bonnes conditions,
09:07que les éleveurs soient bien rémunérés
09:09pour le travail qu'ils fournissent,
09:10ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
09:11Le débat, pour moi, ne s'y situe pas autour de l'appellation,
09:13mais j'aimerais qu'il y ait des prix planchers
09:15pour que les éleveurs puissent vivre de leur travail,
09:17que les producteurs, en tout cas,
09:20puissent vivre correctement de leur travail.
09:21Je pense que le débat devrait se situer là.
09:22Là, c'est un peu une diversion aussi, je pense,
09:24dans le débat politique qui nous anime.
09:25Oui, mais il y a une chose importante.
09:27C'est vrai que les bouchers sont furieux
09:28parce que, pour eux, un steak de boucher,
09:29c'est un vrai steak, il n'y a pas du soja dedans.
09:31Mais j'ai même interrogé des vegans en leur disant
09:33que c'est débile, c'est schizophrénique.
09:34Vous ne voulez pas manger de viande
09:35et vous voulez que vos aliments s'appellent steak.
09:37Mais il y a quelque chose qui est intéressant,
09:39c'est quand on voit steak végétal ou saucisse végétale,
09:41pour la ménagère, elle sait comment le cuisiner.
09:43Parce qu'elle se dit, tiens, ça se cuisine comme un steak.
09:46Tiens, ça se cuisine comme une saucisse.
09:47Je sais faire.
09:48Voilà, je sais faire.
09:49Parce qu'autrement, elle se retrouve
09:50devant un objet non identifié
09:52et elle ne sait pas quoi en faire.
09:53C'est aussi pour lui donner une direction,
09:55une piste, on lui dit, ça va se préparer comme un steak.
09:57C'est pour ça que ce débat,
09:59comme Valérie l'a dit, on n'a pas arrêté
10:01parce que ça fait au moins quatre fois que ça change.
10:03Et ça va rechanger.
10:04Dans deux mois, on va refaire une émission
10:05pour nous dire que ça a été à nouveau annulé.
10:07Mais c'est parce qu'il y a un vrai débat
10:11entre celles et ceux qui achètent.
10:13Et ceux qui cuisinent aussi.
10:14Oui, voilà, c'est ça.
10:15Et donc, justement, comment vous faites ?
10:17Vous faites vos courses comment ?
10:19Quand je peux, parce que là, c'est pareil,
10:21la vie, elle change quand on doit passer
10:23la moitié de son temps à Paris.
10:24Mais dès que je suis chez moi, je fais mes courses,
10:26j'essaie de faire le marché.
10:28Mais on ne va pas se mentir non plus,
10:29la vie aussi quotidienne fait que des fois,
10:31on va dans les supermarchés,
10:32on achète aussi des produits rapidement
10:34parce que c'est aussi les contraintes
10:36de tout achinclin quand on a une vie de famille,
10:38quand on a du travail,
10:39quand on a beaucoup de choses à faire.
10:41Mais en tout cas, on privilégiait à la maison
10:43plutôt les produits frais sur les marchés.
10:46Justement, aller chez Jean Boucher,
10:49pas aller en grande surface.
10:50Mais des fois, la vie quotidienne fait que aussi,
10:52on est contraint d'aller dans des endroits
10:54qui sont moins en cohérence avec nos idées.
10:56Mais moi, je ne suis pas pour faire la morale aux gens
10:58sur la façon dont ils consomment.
11:00Il faut faciliter effectivement d'autres moyens de consommer,
11:03mais on n'en est pas là encore aujourd'hui.
11:05Pareil pour la cuisine.
11:06Moi, j'aime beaucoup cuisiner,
11:07mais il y a des soirs, effectivement,
11:09quand on est fatigué,
11:09quand on a une grosse journée,
11:10que les enfants sont impatients,
11:11les pâtes 3 minutes, ça dépanne aussi.
11:13C'est aussi la réalité de la vie quotidienne
11:16aujourd'hui des familles.
11:18Et après, quand on a le temps,
11:19c'est important de prendre plaisir à cuisiner,
11:21de prendre plaisir à manger
11:22et à le transmettre aussi avec ses enfants, je pense.
11:25Vous vous définissez comment ?
11:26Gourmette, gourmande, curieuse ?
11:29Je suis très curieuse sur ce qui concerne l'alimentation.
11:32Il y a plein de choses que j'apprends à aimer aussi,
11:35même aujourd'hui.
11:36Par exemple, il y a un an de ça,
11:38les sushis, je n'aimais pas.
11:40J'adore ça, mais c'est pour dire
11:42que les goûts évoluent aussi au fil de la vie.
11:44C'est le poisson cru qui vous rebutait ?
11:45Je n'étais pas très fan.
11:46J'y ai essayé régulièrement.
11:48Maintenant, je trouve ça assez délicieux.
11:50Donc, c'est important de se dire
11:52que c'est aussi une éducation
11:54et que l'éducation se fait tout au long de la vie
11:56et qu'il faut être curieux, effectivement,
11:58aller chercher d'autres inspirations aussi.
12:03Moi, j'aime beaucoup découvrir
12:04plein de cuisines différentes.
12:05Cuisine du monde aussi ?
12:07Cuisine du monde, oui, effectivement.
12:09J'aime beaucoup la cuisine libanaise,
12:11découvrir d'autres façons de manger,
12:13d'autres produits,
12:15mais j'aime aussi partager les produits qui viennent de chez moi.
12:18Nous, on parle beaucoup de créolisation
12:20dans notre programme politique
12:22et je pense que l'alimentation en fait partie aussi.
12:24Je trouve ça vachement intéressant
12:26de pouvoir faire évoluer des plats,
12:28de pouvoir mélanger des cultures.
12:30On a la chance, en France, d'avoir beaucoup d'accès
12:33à d'autres restaurants, à d'autres cultures.
12:35On a un pays qui est riche de son immigration
12:37et du coup, d'un point de vue culinaire,
12:39on peut découvrir beaucoup de choses,
12:41ici à Paris, mais aussi à Clermont-Ferrand.
12:43Je suis plutôt très curieuse de goûter des choses,
12:46découvrir et d'apprendre à aimer de nouvelles choses.
12:48On m'a dit que vous êtes la reine des samosas.
12:50Vous les faites comment ?
12:51Non, je ne suis pas la reine des samosas.
12:53C'est très créolisé chez moi parce que je ne sais pas
12:55si c'est pas du tout académique,
12:58mais souvent, je bricole avec ce que j'ai
13:01et j'aime beaucoup mélanger des choses.
13:03C'est un peu ça, c'est un peu la réalité
13:08qu'il y a des fois, on n'anticipe pas tout,
13:10donc on découvre, on essaye de faire des choses,
13:12mélanger des produits qu'on a
13:14et de faire découvrir de nouvelles saveurs.
13:16Je n'ai pas un plat que je fais...
13:19Il n'y a pas de plat signature chez vous ?
13:21Il n'y a pas de plat. La truffade, la truffade.
13:23Vous venez dire que ce n'est pas très compliqué à faire.
13:25Ça dépend. Il y a plein d'écoles de truffade,
13:28mais ce n'est pas si compliqué.
13:30J'aime beaucoup faire des lasagnes,
13:31j'aime faire ce que mes enfants aiment manger aussi,
13:33faire découvrir des choses qui me plaisent.
13:35Vous parlez de vos enfants et de la transmission.
13:38Vous faites la cuisine avec eux ?
13:40Je ne sais pas quel âge ils ont, mais ils sont en âge de pouvoir...
13:43Oui, ils sont en âge.
13:44Le plus grand à 9 ans et le plus petit à 3 ans,
13:46mais par exemple, le petit dernier,
13:48depuis qu'il est sur ses deux jambes,
13:50il adore regarder la cuisine, participer.
13:52J'ai des légumes, les couper, mélanger.
13:54C'est une passion dévorante chez lui
13:56et je crois que mes enfants aiment manger,
13:58mais parce que nous, on prend plaisir aussi à manger.
14:00C'est important, c'est la base d'une bonne santé aussi,
14:04c'est d'avoir du plaisir à manger et à partager des repas,
14:07parce qu'il y a le fait de cuisiner et de partager ces repas-là
14:10avec des amis, avec de la famille,
14:12même si ce n'est pas toujours évident dans une vie très chargée,
14:15mais de s'asseoir autour d'une table et de passer du temps ensemble,
14:18la nourriture est un bon support pour ça.
14:20Qu'est-ce que vous cuisinez d'autre ?
14:22Vous nous avez parlé des lasagnes, vous avez d'autres plats ?
14:25Plein de choses, c'est difficile.
14:26J'aime bien cuisiner des moussaka.
14:29Quand j'ai le temps, j'aime bien cuisiner des choses qui prennent du temps.
14:32J'ai aussi, des fois, ce que je disais,
14:34des moments où on essaie des choses très rapides,
14:37mais j'aime bien cuisiner, découvrir, essayer des choses,
14:41plutôt dans le salé, mais aussi dans les desserts,
14:44faire des goûters maison.
14:46C'est un peu le défi qu'on s'est fixé aussi,
14:48de ne pas acheter de gâteaux en emballage
14:50et d'essayer de faire des choses,
14:52mais ça, c'est pareil, je le fais quand j'ai le temps.
14:54Il ne faut pas se culpabiliser,
14:56parce que la vie quotidienne est faite de moments
14:58où on n'a pas forcément le temps,
15:00mais quand je peux, je le prends et je prends plaisir à le faire.
15:03C'est au centre de la France,
15:05il n'y a pas plus éloigné que des côtes bretonnes, méditerranéennes.
15:08Vous parlez des sushis, je ne sais pas d'où ils viennent,
15:11mais vous mangez un peu de poisson,
15:13ce n'est pas dans la culture auvergnate.
15:15C'est moins dans la culture auvergnate.
15:17Ma famille paternelle vient de Bretagne,
15:19donc je vois ce que c'est la culture de la pêche,
15:22c'est pour ça qu'il y a un phare breton après,
15:24mais je vois ce que c'est une région où il y a de la pêche,
15:27il y a des produits très frais et très bons.
15:29En Auvergne, il y a des poissonneries qui font des bons produits,
15:33mais il y a moins de culture de produits de la mer,
15:37plutôt de rivière, de pêche d'eau douce.
15:40Je cuisine moins le poisson, effectivement,
15:42mais j'ai une histoire familiale liée avec des recettes en poisson.
15:46Vous parliez de faire vos courses,
15:48et parfois, en effet, en supermarché,
15:50évidemment, ça m'amène à parler de la grande distribution,
15:53avec notamment Auchan,
15:55l'hypermarché de Clermont-Ferrand Nord,
15:57si je ne dis pas de bêtises, et le supermarché d'Auriac,
15:59200 emplois qui vont être supprimés.
16:02Comment vous regardez les choses ?
16:04Et surtout, j'ai cru comprendre que c'était tout un tissu local,
16:07en fait, qui allait disparaître.
16:09Effectivement.
16:10Là, c'est le plan social national d'Auchan,
16:12donc c'est 2500 suppressions d'emplois,
16:14mais sur ma circonscription,
16:15c'est pas loin de 200 emplois qui vont disparaître
16:17avec la fermeture d'un hypermarché.
16:19Alors effectivement, c'est des modèles qu'on peut questionner,
16:21qui sont voués à évoluer.
16:23C'est ce que j'allais vous dire, peut-être que c'est une bonne chose.
16:25Alors, c'est pas une bonne chose d'un point de vue de l'emploi
16:27et quand il n'y a pas de préparation, en fait.
16:29Il n'y a pas de transition.
16:30Il y a zéro transition, il y a zéro anticipation
16:32des modes de consommation, des évolutions des modes de consommation,
16:35aussi de l'inflation, qui a durement impacté le panier des Français.
16:38Et donc, c'est une décision qui est douloureuse,
16:41qui est injuste pour les salariés, parce que c'est leur travail,
16:45c'est leur gain de pain, c'est des familles entières
16:47qui vont être plongées dans la précarité.
16:48Et c'est tout un quartier aussi, un quartier populaire,
16:51où justement, l'accès à des boutiques différentes,
16:53où il y a des modes de consommation un peu différents.
16:55Par exemple, il n'y a pas de marché sur ce quartier-là.
16:57Et donc, c'est le seul lieu pour consommer.
17:00Et ce n'est pas faire la promotion de la grande société de consommation
17:03quand je dis ça, mais c'est aussi, quand je parle de vie quotidienne,
17:05il faut aussi être au niveau de là où on en est.
17:07Et en fait, ces gens qui habitent dans ce quartier populaire
17:10qui est ma circonscription, n'ont pas d'autre lieu, en fait,
17:12pour faire leurs courses.
17:13Et je rappellerai que les hypermarchés,
17:15ce n'est pas que des produits frais,
17:16c'est aussi la vie quotidienne, là aussi,
17:18des produits ménagers dont on a besoin.
17:19Et ça, ça disparaît.
17:21Et surtout, dans des grandes surfaces comme celle-ci,
17:23il y a souvent des galeries commerçantes
17:24où là, il y a des commerces, des pharmacies, des cafés.
17:27Et dans des quartiers où il n'y en a pas d'autres,
17:29en fait, là, c'est la disparition de tout un tissu économique
17:32pour les habitants et les habitantes.
17:34Et pour l'instant, évidemment, il n'y a pas de repreneurs.
17:37Et c'est un plan social qui est très, très violent,
17:40qui ne concerne pas que Clermont-Ferrand,
17:42mais qui, en tout cas, ma circonscription,
17:44incarne vraiment des licenciements économiques
17:47parce que c'est de ça dont il s'agit à Auchan.
17:49Et le fait de voir des quartiers populaires
17:52être complètement relégués encore plus...
17:55Déjà, les services publics, c'est difficile à les maintenir
17:57dans les quartiers populaires.
17:58On le voit bien avec l'austérité.
17:59C'est souvent les endroits où ça disparaît en premier.
18:01Et quand même le privé s'en va,
18:04ça crée des catastrophes aussi sociales
18:06pour les habitants et les habitantes.
18:07Vous suivez ça de près, on le comprend,
18:09mais qu'est-ce qu'aujourd'hui, vous, à votre échelle de député,
18:12vous pouvez faire ?
18:13Vous êtes en discussion avec les autorités locales,
18:16avec peut-être les syndicats aussi présents ?
18:18Bien sûr, je travaille beaucoup avec les syndicats,
18:21avec les associations aussi du quartier
18:23parce qu'elles ont leurs mots à dire,
18:24elles comptent dans ce qui se passe dans leur vie.
18:26Et puis, on essaye aussi de travailler
18:28d'un point de vue législatif.
18:29Par exemple, sur Auchan, c'est le groupe Mulier,
18:31qui est quand même une association familiale mulier
18:34qui tient énormément de grandes enseignes,
18:36mais qui n'est pas un groupe économique en tant que tel.
18:38Et du coup, par exemple, les salariés ne seront pas reclassés
18:41dans d'autres grandes enseignes du groupe,
18:43comme le Roi Merlin ou comme d'autres qui habitent, par exemple,
18:46alors que les dividendes, eux, remontent très facilement
18:49dans l'association familiale mulier.
18:51Donc là, on travaille aussi à essayer de modifier
18:54et de faire en sorte que ces grands groupes,
18:56la famille Mulier, c'est la 7e fortune de France,
18:58aient des contraintes, en fait, dans le reclassement des salariés
19:01quand ils font des choix que je conteste,
19:03mais en tout cas qu'ils font,
19:04et donc de pouvoir reclasser les salariés
19:06pour que l'emploi puisse rester dans nos territoires
19:09et que des familles puissent avoir un travail
19:11parce que les chiffres du chômage sont très mauvais ce trimestre-là
19:13et je pense que plus on va avancer dans les mois qui viennent,
19:16plus on va avoir, évidemment,
19:18une catastrophe économique et sociale qui est devant nous.
19:20On parle beaucoup des grandes entreprises,
19:22mais il y a aussi toutes les petites entreprises à bas bruit
19:24qui sont en train de mettre la clé sous la porte.
19:27Une catastrophe économique et sociale, le chômage n'a jamais été aussi bas,
19:30donc ça va se durcir.
19:31Le chômage a augmenté très fort, là.
19:33Oui, il augmente.
19:34Oui, mais il y a quand même des prévisions de suppression de l'emploi...
19:37Souvenez-vous du chômage, vous étiez sans doute très jeune,
19:39mais qui était beaucoup plus haut que ça en France.
19:41Il faut décrypter le discours aussi aujourd'hui.
19:44On n'est pas dans le plein emploi, ce n'est pas vrai.
19:46Les taux de chômage ont baissé, mais il faut décrypter aussi
19:49comment sont calculées les catégories de chômeurs
19:51quand on fait rentrer l'apprentissage, par exemple.
19:53Dans le travail, oui.
19:54Donc il y a aussi tout ça à regarder très précisément.
19:57En tout cas, ce qu'on voit et ce qui est annoncé,
19:59ce n'est pas nous qui le disons à la France Insoumise,
20:01c'est aujourd'hui un plan de licenciement massif à l'échelle du pays,
20:04que ce soit dans l'industrie automobile.
20:06J'ai mis chien sur ma circonscription, ce n'est pas là où ça ferme,
20:08mais c'est quand même deux usines qui ferment en France,
20:10qui sont délocalisées.
20:11Attention, ce n'est pas juste qu'il n'y a pas de marché,
20:13c'est qu'elles sont délocalisées pour plus de profits.
20:15Et on voit que la grande distribution est touchée
20:17et on voit aussi plein de petites entreprises artisanales
20:20qui sont en difficulté et qui ne le sont pas
20:22parce qu'il y a eu une motion de censure.
20:24Ils le sont parce que c'est dans le temps long
20:26où on voit vraiment une dégradation des indicateurs économiques.
20:29Et donc le chômage, les premiers chiffres qui sont sortis
20:32montrent une remontée importante du taux de chômage
20:34et ce n'est qu'un début.
20:36On va y revenir évidemment plus tard dans l'émission.
20:39Mais revenons à notre assiette et à cette magnifique truffade
20:42parce que ça a l'air simple comme ça,
20:44on se dit qu'on met un peu tout dans la casserole,
20:46mais je crois qu'il faut connaître plusieurs choses pour bien la préparer.
20:48Il faut faire des choix et je parle sous le contrôle de Myriam Aksimi.
20:52D'abord, ne pas se tromper sur les patates.
20:54Ne prenez pas de pommes de terre nouvelles,
20:56optez pour des variétés à chair ferme
20:58comme les princesses amandines, les charlottes ou les belles de Fontenay.
21:02Et alors là, je suis un peu en désaccord avec le bourbon,
21:05même si je les aime beaucoup,
21:07mais on me dit du côté de l'auvergne
21:09qu'il faut plutôt les couper en dés plutôt qu'en rondelles.
21:11Il y a deux écoles, il y a débat.
21:13Pour le fromage, il n'y a pas d'hésitation,
21:16c'est la tomme fraîche qui s'impose
21:18et plus elle est fraîche, plus elle va filer.
21:21Ce fromage qu'on tire, il fait un fil,
21:23c'est pour ça qu'on dit fromage ou pâte à filer.
21:25Alors elle ne va pas partir,
21:27mais un déployé sans ruban de fromage quand on les tire
21:30et il faut la couper en petits morceaux au lieu de la râper.
21:32Là aussi, il y a peut-être un débat auvergnien qui nous échappe.
21:35Il y a plusieurs écoles.
21:36Alors pour la cuisson, il n'y a pas de débat,
21:38c'est oublions l'huile d'olive.
21:39Oui, nous sommes en Auvergne.
21:40Donc huile de tournesol ou encore mieux même,
21:43l'huile de pépins de raisin qui se marie très bien
21:46avec les pommes de terre.
21:47Vous êtes d'accord avec ça ?
21:48Vous prenez des pépins de raisin ?
21:49Oui.
21:50Vous faites comment ?
21:51Pas toujours.
21:52Je vais être décevante là-dessus.
21:53Il y a l'école de la truffade, les puristes
21:56et puis ce que je disais,
21:57il y a ceux qui font évoluer aussi la recette.
22:00Mais effectivement, à la base,
22:01c'est des pommes de terre coupées en carrés.
22:03En rondelles, ça marche aussi.
22:05Et ensuite, la différence peut-être avec celle qui est présentée,
22:08c'est qu'on mélange l'atome dans les pommes de terre
22:12et effectivement, c'est comme ça que ça file.
22:13Pour ce qu'on connaît plus, c'est l'alligot qui file vraiment
22:16et qu'on peut couper.
22:17Je précise, je finis.
22:18Plutôt une poêle en inox
22:19parce que ça va un peu accrocher dans l'inox
22:21et donc les pommes de terre vont un peu croustiller.
22:23Ensuite, à mi-cuisson des pommes de terre,
22:24on rajoute un peu d'ail, un peu de beurre
22:26et ensuite, on rajoute le fromage
22:28et là, il va se mélanger.
22:29Là, il est un peu superposé, il va se mélanger
22:31et il va faire un magma de pommes de terre
22:34et ça s'appelle la truffade et il n'y a pas de truffes.
22:36Exactement.
22:37Et on peut y rajouter du cantal vieux,
22:40d'autres fromages aussi.
22:41Et là, il y a aussi plein d'écoles, plein d'évolutions de la truffade.
22:45Et ça ne se réchauffe pas.
22:46Ce n'est pas super réchauffé.
22:47C'est ce qu'on m'a dit.
22:48Donc il faut la finir.
22:49Comptez sur moi, Jean-Pierre.
22:52Et pour accompagner ce plat typique auvergnat,
22:54vous nous avez apporté également un vin bien de chez vous.
22:57Racontez-nous tout les chemins de l'Arcose.
23:00Oui, alors j'ai ramené un vin Auvergnat.
23:03Alors l'Auvergne, on a souvent, quand on parle de vin,
23:06on nous dit vous n'avez pas de vin.
23:07Mais si, il y a une histoire du vin en Auvergne
23:09et il y a justement des vignerons qui sont en train de retravailler
23:12depuis quelques années à recréer, enfin à refaire sortir
23:15des cépages Auvergnat.
23:16Là, c'est un gamet.
23:17Et donc du coup, on a des bons vins en fait en Auvergne
23:21qu'on voit moins dans les grands salons
23:23mais on a des salons locaux aussi pour remettre justement
23:26sur le devant de la table des productions qui sont locales.
23:30Alors il est très très bon et surtout il est bio,
23:34même fait en biodynamie, je crois.
23:36Et il a le logo Déméter qui est la classification la plus difficile.
23:40Sur la biodynamie, ce n'est pas pour ça que je l'achète.
23:42Ce n'était pas le critère.
23:44Mais c'est dans la logique aussi d'essayer de voir
23:48ce qu'il y a auprès de nous.
23:49Alors ça ne veut pas dire que je n'aime pas d'eau de vin.
23:51J'aime beaucoup d'eau de vin.
23:53Moi, par exemple, quand je fais des événements publics,
23:56je veux travailler avec ce qui existe sur le territoire.
23:58Donc quand on fait une réception pour des vœux,
24:01c'est par exemple à Yvan Bernard que je commande le vin
24:05pour avoir des produits du coin et valoriser aussi ce qui existe,
24:08faire vivre aussi des producteurs.
24:11Ce que vous voulez dire, c'est que c'est plus important pour vous
24:13le côté local que le côté bio ?
24:15Alors, c'est bien important, bien sûr.
24:19Mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a un côté,
24:21il y a des gens avec qui on travaille, on sait comment ils travaillent.
24:23Voilà, c'est ça qui me compte aussi.
24:24Effectivement, quand c'est bio, c'est bien.
24:26Mais voilà, moi, j'aime bien mettre en valeur,
24:28même parce que des fois, les Clermontois ignorent aussi
24:30ce qu'il y a des fois autour de nous.
24:32Enfin, pas que les Clermontois, mais on a du mal des fois
24:34à voir les richesses qu'on a autour de nous.
24:36Et c'est vrai que sur le vin, je le redis,
24:38on n'est pas réputé pour être une terre viticole
24:41et pourtant, il y a des producteurs qui font un travail hyper précieux
24:44pour valoriser justement les terroirs de chez nous.
24:47Un mot juste, la richesse,
24:49vous en avez parlé dans votre introduction, Valérie,
24:51c'est les volcans.
24:52Est-ce qu'il y a des vignobles sur les volcans ?
24:54Oui, il y a des terres volcaniques.
24:56Parce que ça, ça donne un goût particulier,
24:58ça caractérise certains vins.
24:59Il y a des vins de l'Etna, par exemple, qui sont très recherchés.
25:01Est-ce qu'il y a des vins de volcans ?
25:02Alors, sur les volcans, même, il y en a pas loin,
25:04en tout cas, de la chaîne des Puys, autour de Clermont,
25:06qui sont des terres volcaniques.
25:08Là, c'est plutôt du gré, donc on est sur autre chose,
25:10plus qu'alcaire.
25:11Mais je veux dire, oui, il y a une culture aussi.
25:13Et il y avait une culture, en fait,
25:15qui est en train d'être remise au goût du jour
25:17et d'être valorisée.
25:19Il y a de plus en plus de producteurs de vignerons
25:21qui travaillent et qui travaillent bien.
25:23Vous serez gagnant avec le réchauffement climatique,
25:25il y aura de plus en plus de vins en Auvergne.
25:27Il y a pas mal de choses qui vont bouger,
25:29même le goût du fromage peut changer.
25:31C'est vrai.
25:32C'est avec l'estomac bien rempli
25:34et l'esprit ouvert par les chemins de l'Arcose
25:36que l'on passe maintenant au quiz.
25:41Alors, vous êtes née en Normandie
25:43et qui dit Normandie dit beurre
25:45et qui dit beurre dit croissant.
25:47Un raccourci, bien sûr.
25:48Sauriez-vous nous dire si ces affirmations sont vraies ou fausses ?
25:51Dans l'Antiquité,
25:53les Égyptiens confectionnaient des pains en forme de croissant
25:56symbole de la Lune.
25:58Vrai ou faux ?
26:00Je ne sais pas du tout.
26:02Je vais vous dire qu'elle est peut-être vraie.
26:04Oui, vraie, bonne intuition.
26:05La Lune était un objet de vénération
26:07et les Égyptiens offraient des pains aux déesses.
26:10B, au XVIIe siècle,
26:12pour célébrer la capitulation ottomane
26:14aux portes de Vienne, en Autriche,
26:16les boulangers de la ville
26:18inventent une pâtisserie en forme de croissant ottoman.
26:21Vrai ou faux ?
26:23Vraie ?
26:25Oui, bravo.
26:27Ensuite, ce croissant ottoman,
26:29ça deviendra le croissant qu'on retrouve
26:31dans les viennoiseries.
26:33C'est Marie-Antoinette d'Autriche,
26:35épouse de Louis XVI,
26:38qui est à l'origine de l'arrivée
26:40du croissant viennois à Paris.
26:42Faux ou vrai ?
26:44Faux.
26:46Elle y a contribué, parce qu'elle adorait ça,
26:48mais c'est sans doute grâce à Auguste Zang,
26:50ancien officier de Vienne,
26:52qui a ouvert à Paris en 1838
26:54une boulangerie avec des viennoiseries,
26:56donc avec des croissants.
26:58D, le vrai croissant français au beurre
27:00est protégé par une AOP.
27:02Faux ou vrai ?
27:04Faux.
27:06Vraiment, 4 sur 4.
27:08Aucune législation ne protège le croissant.
27:10L'AOP protège des produits,
27:12et non pas des recettes.
27:15Parmi les nombreuses traditions culinaires de votre région,
27:18on n'a pas encore parlé de la potée auvergnate.
27:20J'imagine qu'elle n'a pas de secret pour vous,
27:22mais saurez-vous nous dire si ces affirmations
27:24concernant les autres potées régionales
27:26sont vraies ou fausses ?
27:28La potée alsacienne est appelée boulangère
27:31car la tradition voulait qu'elle cuise longtemps
27:33dans un four à pain de boulanger.
27:35Elle est vraie ?
27:37Vous avez raison.
27:3940 minutes dans une cocotte, suffisamment.
27:41Mais ça vient bien de là.
27:42La potée champenoise,
27:44dite des vendangeurs,
27:46est une recette qui contient du champagne.
27:48C'est faux.
27:50Vous avez raison,
27:52parce qu'on la confond avec la soupe champenoise.
27:55Pour le coup, il y a du champagne dedans.
27:57Dans la potée albigeoise,
27:59il y a 4 sortes de viande.
28:01Est-ce que c'est vrai ou est-ce que c'est faux ?
28:03Je dirais faux.
28:05Vous avez raison encore.
28:07C'est faux, seulement 3,
28:09donc du porc, du bœuf et du canard.
28:11Des plantains, des bananes vertes
28:13et des ignames.
28:15Je ne sais pas du tout.
28:17C'est vrai.
28:19Un sens incroyable.
28:21L'igname, je le découvrais,
28:23c'est une tubercule riche en fibres.
28:25Maintenant qu'on sait tout sur les croissants,
28:27le beurre et les potées,
28:29on va essayer d'en savoir plus sur vous
28:31avec la brève de comptoir.
28:36Quand vous quittez votre circonscription
28:38pour rejoindre le Palais Bourbon,
28:41expliquez-nous.
28:43Pas tout le temps.
28:45Vous allez croire que je suis très localo-localiste.
28:47Effectivement, on a la chance en Auvergne
28:49d'avoir des très beaux fromages.
28:51J'essaie de ramener régulièrement,
28:53pas assez selon plein de collègues,
28:55parce que c'est assez lourd dans une valise,
28:57du fin nectar notamment,
28:59qui est le produit phare de l'Auvergne.
29:01Vous nous en avez ramené.
29:03Il est beau.
29:05C'est un demi-fin nectar.
29:07Vous connaissez le producteur ?
29:09Non, pas vraiment.
29:11On l'a acheté.
29:13Vous connaissez le Fromager Affineur,
29:15qui est une institution à Clermont-Ferrand.
29:17Là, je sais que c'est des producteurs
29:19qui sont du côté du Sensi.
29:21Le fin nectar, c'est un produit, là aussi,
29:23assez phare dans notre région.
29:25Il n'y a pas que ça.
29:27Il y a plein de fromages très bons en Auvergne.
29:29On aime bien se vanter là-dessus.
29:31J'adore le bleu d'Auvergne, par exemple.
29:33Mais le fin nectar a beaucoup de succès
29:35à l'Assemblée nationale,
29:37parce qu'on n'en trouve pas beaucoup
29:39dans les restaurants de l'Assemblée nationale
29:41ni dans le self.
29:43Quand j'en ai ramené,
29:45je sais que ça m'est arrivé
29:47d'en ramener un fin nectar entier.
29:49Il y a du monde pour goûter.
29:51Et c'est transpartisan,
29:53c'est-à-dire que ça dépasse un peu
29:55les clivages politiques, j'ai l'impression.
29:57Bien sûr, le fin nectar attire beaucoup.
29:59Après, j'ai mes lignes rouges dans le partage.
30:02Mais en tout cas, je le fais partager.
30:04J'aime bien faire découvrir.
30:05Et c'est vrai qu'il y a des produits
30:07qu'on peut trouver, par exemple, à Paris,
30:09mais dans des petites épiceries fines,
30:11on trouve du très bon fin nectar.
30:13Mais ce qu'on va trouver dans les supermarchés
30:15ne sera pas aussi qualitatif que ce que je peux ramener.
30:17Je suis intrigué. Vous connaissez peut-être
30:19les rues de Lappe, à Paris,
30:21où il y a des boîtes de nuit, des bars cubains, etc.
30:23Moi, j'y vais.
30:25Et il y a un tout petit et shop produit d'Auvergne.
30:28Vous y avez déjà été ?
30:30Là, ils vendent des fromages
30:32alors qu'il n'y a que des gens qui sortent de boîtes de nuit.
30:35Je pense que ça fonctionne bien.
30:37Produit d'Auvergne, ça m'amuse toujours.
30:39Il y a une histoire des Auvergnats à Paris.
30:41Oui, c'est vrai. Ils tenaient toutes les brasseries.
30:43Oui, c'est certainement lié.
30:45Et puis, oui, des produits Auvergnats,
30:47il y a beaucoup de gens, encore aujourd'hui,
30:49d'Auvergnats qui viennent s'installer à Paris.
30:51Du coup, ces produits-là sont connus et appréciés.
30:55On a la chance, ici, autour de cette table,
30:58de manger chaque jour à notre faim,
31:00et même plus encore, mais malheureusement,
31:02ce n'est pas le cas de tout le monde.
31:04L'organisation qui distribue des repas
31:06voit les rangs de leurs bénéficiaires grossir.
31:08On en parle tout de suite dans le Dessous des plats.
31:16Depuis 40 ans maintenant,
31:18la soupe Saint-Eustache distribue gratuitement des repas chauds.
31:21Chaque soir, entre le 1er décembre et le 31 mars,
31:24l'organisme sert entre 250 et 300 personnes dans le besoin
31:28en plein centre de Paris, beaucoup de sans-abri,
31:31mais de plus en plus de travailleurs et travailleuses pauvres.
31:34L'organisation qui inquiète les 350 bénévoles de l'association
31:37déjà soucieux de relever un défi logistique et nutritionnel.
31:41Le reportage de Mathéo Stéphan et Marion Devauchelle.
31:46C'est une cuisine presque comme les autres,
31:48à une différence près.
31:50Ici, toute la brigade est composée de bénévoles.
31:53Alors là, on est sur un effilochet de bœuf cuisiné.
31:58Donc là, on a rajouté des petites carottes.
32:01Ils sont en train de mijoter tranquillement
32:03un peu de sel, un peu de poivre, des herbes de Provence.
32:06Leur défi quotidien, un repas chaud pour 300 personnes
32:10et avec du goût.
32:11On n'est pas dans un grand restaurant, dans une brasserie
32:13où on a un pléthore de produits,
32:15mais avec le goût, le savoir-faire
32:18et des idées, de l'imagination, ça fonctionne.
32:22Chaque hiver, l'association doit délivrer
32:24près de 30 000 repas chauds.
32:26Les bénévoles s'appuient sur des partenariats
32:28avec la Banque alimentaire d'Ile-de-France,
32:30des commerces du quartier et le mécénat d'entreprise.
32:33La grande difficulté, c'est d'arriver à avoir
32:35ces quantités de viande, de poissons, de dindes,
32:38de volailles en tout genre
32:40et d'être capable d'alimenter tous les soirs
32:42à peu près ces 35 kilos.
32:44Donc il va falloir, pendant 18 semaines,
32:46trouver tous les soirs 35 kilos
32:49à des prix intéressants, où que ce soit donné.
32:51Ça, c'est une difficulté
32:53et ça se renouvelle, je veux dire, chaque année.
32:55C'est la même angoisse et même en milieu de campagne,
32:58c'est la même angoisse.
32:5918h30, c'est l'heure pour la 2e brigade
33:03de prendre le relais
33:05et l'organisation est millimétrée.
33:07Je veux bien que tu me fasses les croutons, ça te va ?
33:10Le café.
33:12Le café ?
33:14Il y a à peu près 22 postes,
33:16que ce soit du service, de l'accueil,
33:19aller collecter dans les boulangeries
33:21avec les charrettes,
33:23des personnes qui servent la soupe,
33:24des personnes qui servent le plat,
33:26des distributions du sac pour le lendemain.
33:27La soupe de Saint-Eustache existe depuis plus de 40 ans.
33:30A son lancement,
33:32les bénéficiaires étaient uniquement des sans-abris.
33:34Mais depuis l'épidémie de Covid,
33:36la sociologie a changé
33:38et les travailleurs pauvres sont de plus en plus nombreux.
33:41Même si aujourd'hui, je vais bien,
33:43même si je ne travaille pas continuellement,
33:45mais je travaille régulièrement,
33:47j'ai ce besoin de revenir,
33:50de les voir, de savoir, de ne pas oublier.
33:53Selon le Secours populaire en 2024,
33:56plus d'un Français sur trois
33:58n'a pas eu accès à trois repas par jour.
34:02Est-ce que vous avez déjà participé
34:04à ce type de distribution ?
34:06Est-ce que c'est aussi un public que vous avez souvent rencontré
34:09quand vous étiez éducatrice spécialisée ?
34:11Effectivement. Venant du travail social,
34:14c'est des personnes que j'ai accompagnées
34:17dans ma carrière professionnelle.
34:19Maintenant, en tant que députée,
34:21j'ai beaucoup eu à coeur de rencontrer
34:23les associations qui oeuvrent au quotidien
34:25et qui font un travail incroyable.
34:27Une grosse suppléance aux défaillants de l'Etat,
34:29parce que c'est de ça dont il s'agit
34:31quand on voit le vôtre sujet,
34:33notamment le fait de voir ce public évoluer.
34:35J'avais fait une journée au Resto du Coeur à Clermont.
34:38Je le savais, mais c'est évidemment criant
34:41de voir des jeunes, beaucoup de jeunes,
34:43des étudiants.
34:44Dans le sujet, on en parlait moins,
34:46mais l'aide alimentaire concerne aujourd'hui
34:48beaucoup de jeunes étudiants,
34:50des travailleurs pauvres,
34:52des personnes en CDI qui n'arrivent pas
34:54à remplir leur frigo, c'est aussi ça qu'on voit,
34:56et des retraités très pauvres aussi,
34:58et des familles aussi qui sont dites sans papier
35:01et qui sont maintenues dans une précarité
35:03parce qu'il n'y a pas de régularisation pour elles et eux,
35:06et qui sont les bénéficiaires de l'aide alimentaire.
35:09C'est un vrai sujet aujourd'hui.
35:12Il n'y a pas de réponse du côté du gouvernement,
35:15parce que nous, on a beaucoup porté cette question,
35:17on en parle beaucoup.
35:18On nous a beaucoup accusés aussi d'être catastrophistes,
35:21mais on le voit, c'est un phénomène qui prend de l'ampleur.
35:24Encore, il y a tous ceux qui ne vont pas faire appel aux associations,
35:27donc il y a aussi tous ceux qui ne comptent pas
35:29dans les bénéficiaires de l'aide alimentaire.
35:31Ils n'osent pas.
35:32Ou qui, des fois, sont trop éloignés,
35:34parce qu'en ruralité, il y a des associations
35:36qui font un travail formidable,
35:38mais se déplacer, par exemple, est très compliqué,
35:40donc on voit que les chiffres sont en dessous
35:43de ce qui se passe réellement dans notre pays.
35:45Vous parlez du manque de réponses.
35:46Là, en l'occurrence, c'était la semaine dernière, le 23 janvier,
35:49dans la niche parlementaire socialiste,
35:51le repas à un euro pour les étudiants
35:53a été voté.
35:55Voilà. Est-ce que c'est une bonne chose ?
35:57Bien sûr, c'est une bonne chose.
35:58C'est une mesure qu'on a portée et soutenue.
36:00Encore faut-il qu'elle aille jusqu'au bout de son chemin
36:02et qu'elle soit appliquée.
36:03Elle ne passera pas au Sénat, pour vous ?
36:04Il y a le Sénat derrière.
36:05Après, il faut aussi des décrets d'application.
36:06On sait aussi que, des fois, les lois votées,
36:08si le gouvernement ne signe pas des décrets,
36:09les lois ne sont pas effectives.
36:10C'est ce que vous craignez ?
36:11C'est ce que je crains souvent.
36:12Moi, je vois les lois régressives, les décrets sont pris très vite.
36:14Les lois qui, moi, me semblent utiles...
36:15Je travaille sur les questions de protection de l'enfance.
36:17On a beaucoup parlé de la loi Taquet de 2022,
36:20où les décrets ne sont pas sortis pendant deux ans.
36:22Donc, vous voyez qu'on a encore...
36:25C'est important de se dire que le chemin législatif est long,
36:27mais on a besoin que ça pousse derrière, effectivement,
36:30de pouvoir en parler,
36:31de pouvoir avoir des émissions qui parlent de ça.
36:33C'est important.
36:34Et donc, il y a d'autres mesures.
36:35Je veux dire, le blocage des prix,
36:36c'était pas une mesure...
36:37Enfin, c'est une mesure importante qui a déjà existé.
36:39C'est pas une mesure qui va mettre en péril le pays.
36:41C'est une mesure qui permet, quand même,
36:43d'avoir accès à un minimum de dignité sur l'alimentation,
36:46parce que c'est de ça...
36:47On bloque les prix sur quels produits ?
36:49Les produits de première nécessité.
36:50Mais la question, elle est balayée comme si c'était pas possible.
36:53Mais si c'est possible à mettre en place,
36:55il faut aussi...
36:56Mais ça pose la question, ce que je disais aussi au début,
36:58c'est comment on rémunère correctement aussi les producteurs.
37:00Enfin, voilà, il y a toute la chaîne, aujourd'hui,
37:02je pense, sur l'alimentation,
37:03de la production à la consommation,
37:05qui est totalement inégalitaire.
37:07Que ce soit du côté de ceux qui produisent,
37:09ceux qui trahissent la terre et qui nous font manger,
37:11mais aussi de ceux qui consomment.
37:13L'accès à la consommation est très inégalitaire.
37:15Et donc, il y a effectivement les associations qui sont là,
37:18qui font un travail, je le redis, formidable.
37:20C'est aussi les gens qui font des dons,
37:22les bénévoles qui s'investissent.
37:23Mais c'est pas satisfaisant d'en être là
37:25et de voir autant de monde, aujourd'hui,
37:27devoir s'investir pour nourrir l'autre, en fait.
37:30C'est ça qui se passe dans notre pays.
37:32Et sur l'équilibre alimentaire,
37:34parce que c'est important aussi d'en parler,
37:36c'est qu'on a des...
37:37Enfin, c'est une question qui est de plus en plus importante,
37:40notamment dans les associations,
37:42c'est de trouver comment équilibrer.
37:44Mais on sait que c'est pas évident, que ça se fait peu,
37:47et que la plupart des produits qui sont distribués
37:49sont aussi des produits transformés.
37:51Et donc, on voit les personnes les plus précaires
37:53ont vraiment des difficultés d'avoir accès à des produits frais,
37:56même si, dans les ramasses, la banque alimentaire
37:58essaye d'avoir le maximum de produits de qualité et frais.
38:01Mais c'est pas le cas.
38:03Et ça a des conséquences de santé publique aussi sur l'obésité.
38:06Et je parlais aussi des personnes sans papier,
38:08parce que ça fait partie des combats que j'ai portés.
38:10Moi, j'ai parrainé une famille, aujourd'hui, régularisée,
38:13avec des enfants qui vivaient cachés, parce qu'ils étaient sans papier,
38:16donc qui mangeaient à l'aide alimentaire
38:18et qui n'avaient pas accès, par exemple, à des cuisines pour cuisiner.
38:21Donc, voilà, on voit...
38:22Et c'est des enfants qui étaient en surpoids,
38:24qui étaient vraiment dans des niveaux santé qui, c'était pas bon,
38:27parce que la précarité conduit à ça.
38:29Et le fait qu'on soit, en plus, en situation irrégulière
38:32accentue ces drames au niveau de la santé des enfants,
38:35notamment, mais aussi des adultes.
38:37Donc, on a vraiment...
38:38C'est un vrai sujet sur lequel, nous, on travaille beaucoup,
38:42mais on n'arrive pas à arracher des mesures et des réponses
38:45à la hauteur de la catastrophe que nous vivons dans notre pays.
38:48Mais c'est un sujet compliqué, puisqu'il y a encore quelques minutes,
38:51on était en train de s'apitoyer en se disant
38:53que c'est dommage qu'au champ ferme à Clermont-Ferrand,
38:55c'est aussi compliqué.
38:56On défendait tout à l'heure la grande distribution.
38:58Est-ce que vous le sentez, que dans les zones rurales,
39:01on voit de plus en plus de gens qui sont un peu démunis
39:03qui vont directement acheter à la ferme ?
39:05Est-ce que ça, ça se développe un petit peu ?
39:07Je ne sais pas.
39:08J'aurais du mal à le quantifier, en fait.
39:10Je sais que ça se développe,
39:11mais je ne suis pas sûre que ce soit les gens les plus démunis
39:13qui aient accès aussi à la vente directe, par exemple.
39:16Moi, ce que je vois, c'est que les gens les plus démunis
39:19mangent moins, sautent des repas.
39:20Enfin, ça, ce n'est pas nous qui le disons non plus,
39:22vous l'avez dit dans votre sujet.
39:23Et ce sont des chiffres...
39:24Anne Aubry avait dit en 2024
39:25que 40 % des Français sautent un repas, je crois.
39:27Mais bien sûr.
39:28Les parents qui se privent de repas
39:30pour pouvoir mettre quelque chose dans l'assiette de leurs enfants,
39:32c'est une réalité aujourd'hui.
39:33Mais c'est la réalité sociale.
39:34Le taux de privation matérielle et sociale a augmenté.
39:36Voilà.
39:37Et l'alimentation, effectivement, a aussi augmenté.
39:39Enfin, le coût de l'alimentation,
39:40parce qu'il y a une crise inflationniste quand même très, très forte.
39:42Des produits essentiels à la vie quotidienne
39:44ont vu leur prix complètement exploser.
39:47Et donc, du coup, quand les salaires stagnent,
39:49l'inflation augmente, le chômage aussi,
39:51parce que c'est la réalité qui arrive notamment en ce moment,
39:54évidemment que l'alimentation, c'est un des postes de dépense
39:57qui fait que les parents se privent,
40:00que des étudiants ne mangent pas à leur faim
40:03et qu'on voit réapparaître le scorbut dans notre pays.
40:06Je pense que c'est un des signaux les plus importants.
40:10Le scorbut, une maladie qu'on pensait disparue,
40:12qui est un manque de produits frais, de carence de vitamines,
40:14la maladie du marin.
40:15Aujourd'hui, des enfants en France souffrent du scorbut.
40:18Quand on a dit ça, on se rend bien compte
40:20qu'on a face à nous un problème extrêmement important
40:23et que moi, en tant que dire que nous,
40:25on serait des gens pas sérieux sur les mesures qu'on propose,
40:28ça me met extrêmement en colère,
40:30parce qu'il s'agit de la santé d'enfants.
40:32Là, c'est des indicateurs qui devraient alerter tout le monde.
40:35Est-ce qu'il y a des pays à l'étranger
40:37qui arrivent à empêcher cette paupérisation
40:40et le scorbut chez les enfants ?
40:42Le scorbut ne réapparaît pas partout.
40:44Bien sûr.
40:45Il n'est pas disparu partout.
40:47Il est en France, mais il y a encore plein de pays
40:49où on mange encore moins bien qu'en France.
40:51Est-ce que vous inspirez de modèles qui fonctionnent à l'étranger
40:54et qui permettent justement de...
40:56Est-ce qu'il peut se passer en Espagne sur l'augmentation des salaires ?
40:59Ça va aussi avec le fait de pouvoir faire ses courses dignement.
41:02L'Espagne l'a fait.
41:03Ca n'a pas écroulé le pays.
41:05Les gens vont plutôt bien.
41:07Il y a effectivement des expériences.
41:09Le blocage des prix de l'énergie quand, nous, on le revendiquait,
41:12la taxation des superprofits, ça a été fait dans des pays européens.
41:15Le monde ne s'est pas écroulé.
41:17C'est aussi des choix politiques qu'ont refusés les différents gouvernements
41:21que je vois depuis 2022 à l'Assemblée nationale.
41:23On voit que la situation continue de se dégrader.
41:25Et c'est ça qui est inquiétant.
41:27On va passer d'une triste tendance à une autre un peu plus réjouissante.
41:31Celles des bouillons.
41:32Ces établissements qui servent des aliments de bonne qualité.
41:35Rapidement, il y a des prix abordables fleurissent un peu partout en France.
41:38A l'origine, l'addition était à moins de 2 francs.
41:41On en parle tout de suite dans les Pieds dans le plat.
41:48Alors surfons justement sur cette mode des bouillons.
41:51Ces restaurants qui servent donc de la cuisine traditionnelle.
41:53On peut parler du poteau-feu, du hachis parmentier, des crèmes caramels, etc.
41:56À des prix très doux.
41:57Le chef étoilé Thierry Marx vient d'ouvrir le sien.
42:00Le Bouillon du Coq, l'été dernier à Saint-Ouen, en proche banlieue.
42:04C'est un reportage de Mathéo Stéphan et de Marion Devauchelle.
42:08Dès que les premiers clients arrivent, tout de suite on donne la carte.
42:11On propose des suggestions, apéritifs.
42:13Et puis on donne un rythme un peu soutenu tout de suite.
42:16Dernier brief pour les équipes du Bouillon du Coq.
42:19Plus de 500 clients sont attendus aujourd'hui.
42:22Ici, pas de réservation, mais une file d'attente dès 11h30.
42:26Combien êtes-vous ?
42:27Malheureusement, je ne vais pas avoir de disponibilité avant 30 à 40 minutes.
42:32Dans le menu élaboré par Thierry Marx, les grands classiques de la bistronomie.
42:36Parmentier de canard, saucisse purée ou bœuf bourguignon.
42:39Ça me rappelle la cuisine de ma grand-mère.
42:41Et ça me rappelle surtout les bistrots et les bistrotiers.
42:43Et la bonne ambiance et la convivialité qui se joignent au bistrot.
42:47C'est très agréable. C'est réconfortant comme nourriture.
42:50À peine débarrassés, les tables sont aussitôt redressées.
42:53Bouillon de chef étoilé, mais les prix restent attractifs.
42:56Aucun plat au-dessus de 19 euros.
42:59Il faut pouvoir aussi se réinventer, se réadapter.
43:02Et là, les bouillons commencent de plus en plus à s'implanter avant le jour.
43:08Parce que justement, les gens ne veulent plus payer 50 euros pour manger dans un restaurant.
43:13Avoir des choses accessibles, des choses de qualité à des prix raisonnables.
43:18On réclame un bœuf, un fish et un parmentier.
43:21Pas de compromis sur la qualité des produits, mais pour faire baisser les factures,
43:25chacun recompte, le secret du chef, les gros volumes.
43:29On cuit quasiment tous les jours 360 œufs.
43:33Avec ces volumes-là, on négocie un prix.
43:36On dit voilà, moi je suis capable de te prendre 200 kilos par semaine
43:41ou une Canadienne par jour, donc 6 Canadiennes d'œufs par semaine.
43:46Ça nous permet de baisser un petit peu les coûts aussi.
43:49Si les bouillons semblent avoir trouvé la bonne recette,
43:51le secteur de la restauration traverse une crise importante.
43:54Selon Thierry Marx, 20 établissements mettraient la clé sous la porte chaque jour.
43:59Pour bien comprendre, Thierry Marx n'est pas seulement propriétaire de ce bouillon,
44:02c'est aussi le président de l'UMI, le syndicat pratonal des hôteliers et des restaurateurs.
44:07C'est un phénomène assez parisien, le bouillon.
44:10Mais le bouillon Clermont vient d'ouvrir dans votre ville fin 2024.
44:13Vous avez découvert les sushis en 2024 et le bouillon en 2024.
44:17Avez-vous déjà poussé la porte de cet établissement ?
44:19Alors, il y a plusieurs bouillons, je crois, à Clermont.
44:21Il y en a un juste à côté de ma permanence, c'est presque mes voisins d'ailleurs.
44:23C'est le bouillon Clermont, c'est celui-là ?
44:24Bouillon Dravel, en tout cas.
44:25Ah, bouillon Dravel.
44:26Il est vraiment juste à côté de ma permanence parlementaire.
44:28Alors moi, effectivement, c'est très parisien.
44:30J'avais découvert ça plutôt à Paris et à Clermont, ça arrive.
44:33C'est un peu, comment dire, un modèle de retour à ce qui se faisait avant aussi.
44:39C'est intéressant et surtout sur la question du petit prix,
44:42effectivement, d'avoir accès à une cuisine simple.
44:44Moi, j'aime beaucoup ce genre de concept.
44:46Un peu tradit aussi.
44:47Tradit, mais en tout cas, oui, une cuisine que l'on connaît,
44:50mais qui peut se mélanger.
44:51C'est là aussi, moi, je pense que c'est intéressant.
44:54Moi, j'aime bien l'idée que dans des villes,
44:56et pas que dans des villes d'ailleurs,
44:57on puisse avoir accès à des produits très locaux,
44:59mais aussi, comme je disais, à des produits de cuisine du monde ailleurs.
45:03C'est la complémentarité de tous ces restaurants qui est intéressante.
45:09Moi, je ne vais pas dire qu'il faut des bouillons partout.
45:11On ne mange que de la cuisine locale.
45:12Ce n'est pas du tout mon projet, moi, de société sur l'alimentation,
45:16mais c'est de se dire, oui, c'est un modèle qui fonctionne.
45:19La question du petit prix, à mon avis, elle est essentielle,
45:21mais il n'y a pas que les bouillons qui font des petits prix.
45:23Il y a d'autres restaurants qui sont encore accessibles,
45:25en tout cas à Clermont-Ferrand.
45:27Et puis, il y a d'autres façons.
45:28Le bouillon, ils arrivent à faire des produits traditionnels
45:30qui, d'habitude, étaient vendus un peu cher, une blanquette de veau,
45:32à des prix doux.
45:33Après, manger trois frites avec un petit morceau de poulet frit,
45:36ça, on peut trouver des prix bas.
45:38Mais là, le truc, c'est l'alchimie,
45:41c'est des plats un peu traditionnels à des prix doux, c'est ça ?
45:44Oui, ça semble fonctionner, en tout cas.
45:46Très bien, à Paris, ça cartonne.
45:48Les files d'attente, même à Clermont-Ferrand,
45:49à côté de ma permanence.
45:51Mais moi, j'aime bien aussi l'idée de développer,
45:53parce qu'on parle beaucoup de tables, de restaurants,
45:56mais par exemple, quelque chose que je trouve que nous manque un peu,
45:59c'est la culture de la cuisine de la rue.
46:01En France, on n'est pas du tout là-dedans.
46:03Ah non, vous ne pouvez pas dire ça, je vous arrête.
46:05Les food trucks et tout ça ?
46:06La street food, la France, c'est l'un des pays...
46:09Non, il n'y a pas de street food,
46:11c'est des hamburgers dans des food trucks.
46:13Oui, mais pas à Clermont, peut-être.
46:15Non, mais je ne sais pas du tout...
46:17Non, mais Marie, je ne sais pas du tout.
46:20Moi, je suis lyonnais, donc...
46:22Non, mais ce n'est peut-être encore pas tout chez tous les territoires.
46:24Mais quand on voit les enquêtes aujourd'hui sur l'état de la restauration,
46:27c'est la street food qui troste tout par rapport aux restaurants traditionnels.
46:31Ce n'est pas ce que vous définissez comme street food, en fait.
46:33Vous allez dans les arrondissements de Paris, 9e, 10e,
46:34il n'y a pas 5 mètres sans avoir un restaurant,
46:36quelqu'un qui vend des nains, quelqu'un qui vend du poulet frit,
46:39quelqu'un qui vend des trucs.
46:40Tous les 5 mètres.
46:41Justement, aujourd'hui,
46:42et on parlera peut-être de la fermeture des restaurations,
46:44il y a une offre qui est trop importante à Paris
46:46à cause de ces petites offres qui se multiplient
46:48et qui font que les gens se détournent.
46:49Aujourd'hui, plus d'un repas sur deux en France
46:51est consommé dans un comptoir et non pas à table au restaurant.
46:54Ça trouve bien quand même...
46:55Non, c'est un peu un trompe-l'œil.
46:57Peut-être que vous souffrez qu'il en manque.
46:59Non, mais c'est quand même des emplois.
47:01Il faut quand même dissocier les deux.
47:03Moi, c'est pour ça qu'il n'y a pas un modèle de restauration,
47:06de façon de manger qui serait dominant.
47:09Vous avez tout à fait raison.
47:11Le plus respectable.
47:12Le plus vertueux.
47:13Je pense qu'il faut...
47:15Par exemple, le temps du repas,
47:17moi, je serais pour qu'on ait le temps de manger tous les jours,
47:19mais la réalité, elle n'est pas comme ça.
47:20Aujourd'hui, on a un temps qui est...
47:22On est dans l'immédiateté, on doit aller vite,
47:24on a peu de pauses repas, la plupart des...
47:27Donc, il faut aussi, effectivement,
47:29trouver des réponses à ça.
47:31Donc, la street food n'est pas...
47:33Pour moi, elle n'est pas la concurrence,
47:35en tout cas, à la restauration plus traditionnelle,
47:38parce que c'est aussi une façon de consommer
47:40qui n'est pas plus dégradante que les autres.
47:42Et les gens qui y travaillent ne sont pas...
47:44Ils ont aussi des emplois.
47:46Et c'est aussi une façon de vivre
47:49et qui doit répondre aussi à des besoins
47:51qu'on a aussi de restauration.
47:53Et je pense que c'est l'équilibre de tout ça
47:55qui doit fonctionner.
47:56Je connais moins bien la situation parisienne, effectivement,
47:59mais je vois clairement, effectivement,
48:01que c'est important qu'on puisse avoir une offre différente
48:04en fonction du temps qu'on a, des envies qu'on a,
48:06des personnes avec qui on a envie de partager ce temps-là ou pas.
48:09Et donc, c'est pour ça que je ne suis pas
48:11pour opposer deux modèles qui me semblent, à mon avis,
48:14tout à fait complémentaires.
48:16Je ne les opposais pas du tout.
48:18Je disais qu'il y avait une vraie offre,
48:20contrairement à ce que vous aviez laissé entendre,
48:22qu'il n'y avait pas beaucoup d'offres de street food.
48:24Il y en a beaucoup dans les grandes villes.
48:26Après, sur les villes plus moyennes...
48:28Et si, pardon, juste pour avancer un tout petit peu,
48:31si ces petits restaurants et ces bouillons s'ouvrent,
48:34c'est parce qu'il y a énormément de défaillances d'entreprises,
48:37notamment depuis la crise du Covid,
48:39et ces grands restaurants sont obligés de fermer de plus en plus.
48:42Est-ce que c'est aussi ce que vous constatez dans votre...
48:45Sur les défaillances, oui.
48:46On constate que sur le marché de restauration, hôtellerie,
48:49évidemment, il y a des défaillances.
48:51Il n'y a plus les prêts garantis par l'Etat.
48:53On voit bien que c'est un moment compliqué,
48:55mais qui est lié aussi à la baisse du pouvoir d'achat
48:58des Français et des Françaises, des gens qui vivent ici,
49:01parce qu'on le disait, les gens se privent de repas chez eux,
49:04consomment moins, mais évidemment qu'ils ont moins les moyens
49:07d'aller aussi consommer en extérieur.
49:09Le bouillon peut être une réponse,
49:11mais aujourd'hui, il faut, pour moi, augmenter les salaires,
49:14permettre aux gens d'avoir de quoi vivre dignement,
49:17de pouvoir choisir leur alimentation, de pouvoir consommer
49:20et de pouvoir être en bonne santé.
49:22Le débat se situe là, surtout, et ça permettrait aussi
49:25aux restaurateurs de pouvoir aussi travailler correctement.
49:28Donc, plus on paupérise une population, effectivement,
49:31plus ceux qui sont là pour proposer une consommation vont en pâtir,
49:35et ça vaut pour les hypermarchés, parce que c'est aussi une réalité.
49:38Si les hypermarchés nous disent qu'il y a moins de consommation
49:42que le panier moyen a baissé,
49:44c'est aussi parce que le niveau de vie moyen a baissé aussi.
49:47Le salaire réel a diminué dans notre pays.
49:49C'est la réalité aujourd'hui.
49:51Tout ça est une réaction en chaîne, on l'a bien compris.
49:53On ne termine jamais un repas dans cette émission
49:55sans une note sucrée.
49:57Nous passons maintenant au péché mignon.
50:02Et voilà un dessert, Valérie, qui va éclairer notre journée.
50:05Un phare totem de la gastronomie bretonne,
50:08mais adoré par la France entière.
50:10Trois siècles qu'il régale la Bretagne à l'origine,
50:12il était composé de farine de sarrazin et salé
50:15pour accompagner plutôt de la viande.
50:17Le pruneau est arrivé plus tard, au XIXe siècle,
50:20lorsque les marins bretons ont troqué leur morue contre le pruneau,
50:24d'agin riche en vitamine C,
50:25ce qui est idéal pour lutter contre le...
50:27Le scorbut.
50:29C'est un petit clin d'oeil.
50:31La maladie des navigateurs qui vient aujourd'hui être la maladie
50:34des pauvres en France.
50:36Comment ce dessert breton s'est émissé dans votre vie,
50:39mais vous avez répondu dans l'émission,
50:41vous avez des origines bretonnes.
50:43La famille paternelle est bretonne.
50:45Ce n'est pas forcément un plat qu'on mangeait beaucoup,
50:48mais j'aime bien les choses assez simples aussi,
50:51promouvoir des produits assez simples.
50:54Le phare breton, c'est une recette qui est plutôt accessible.
50:58Donc vous le faites.
51:00Oui, j'en fais aussi.
51:02Et j'aime bien les choses aussi qui tiennent au corps.
51:05Le phare breton, je pense que c'est un joli combo de produits.
51:08Mais c'est aussi issu de la cuisine d'origine populaire,
51:12celle des travailleurs et des travailleuses,
51:14qu'ils soient des marins ou des bergers
51:16ou des gens qui étaient ouvriers ou ouvrières à l'usine.
51:18Cette histoire-là que j'ai envie de porter aussi
51:20dans mon histoire politique,
51:22c'est de promouvoir aussi des choses qui sont importantes
51:25pour pouvoir tenir une bonne journée,
51:27qui sont des produits simples, des classes populaires.
51:31Chaque région a son histoire avec ses classes populaires
51:34qui redeviennent un peu à la mode aujourd'hui.
51:36Il y avait les farsous plutôt vers Albi,
51:39des mélanges de produits qu'on a de la vie quotidienne
51:42qui ne sont pas chers, qui poussent ici.
51:44Et j'aime bien ce genre de cuisine.
51:46Et des produits sains aussi.
51:47Oui, des produits sains.
51:49Ils sont des fois plus caloriques,
51:51mais c'est important.
51:52Et le fard breton, c'est un dessert que j'aime bien faire,
51:55qui est facile.
51:56On va vous laisser le goûter et surtout nous dire
51:58si il vous rappelle votre enfance
52:00ou s'il est comme vous le faites à la maison.
52:02Oui.
52:03Il est très bon.
52:04Très, très bon, oui.
52:05Moi, j'aurais bien aimé une petite goutte de rhum.
52:07Vous mettez du rhum ?
52:08Je ne mets pas forcément de rhum, mais ça peut, oui.
52:10C'est pareil, c'est l'évolution.
52:11Chacun rajoute ce qu'il lui plaît dans ses goûts.
52:13Est-ce que vous aimez d'autres desserts ?
52:15Est-ce que vous fabriquez d'autres desserts ?
52:17Je ne suis pas très pâtissière,
52:19mais j'aime bien faire des gâteaux assez simples,
52:21ce que je disais.
52:22Pour le goûter, préparer des goûters à l'avance ?
52:24Pour le goûter, mais même des tartes avec les produits d'été.
52:27Des choses qui sont assez familiales, on va dire,
52:30dans l'histoire et dans la façon dont on les partage aussi.
52:33Donc, oui, par exemple le fard breton,
52:35mais des tartes.
52:36J'aime bien faire des crêpes au goûter de mes enfants
52:38parce que c'est aussi toujours du succès.
52:40Et c'est aussi des produits très simples.
52:42Et pour accompagner ce dessert réconfortant
52:45que vous avez choisi,
52:45une musique très, très à l'opposé de la Bretagne,
52:48une chanson qui nous vient d'Italie qu'on écoute tout de suite.
53:05Fischia il vento, pourquoi ?
53:07Pourquoi ce chant révolutionnaire italien ?
53:11C'est un chant antifasciste italien qui est très connu en Italie,
53:14qu'ici, on ne connaît pas.
53:16Ici, on a Bella Ciao beaucoup en référence,
53:18qui a été remis au bout du jour par des artistes d'ailleurs français.
53:21Et par des Iraniennes.
53:23Et par des Iraniennes aussi.
53:24Mais voilà, effectivement, dans les manifestations,
53:26Bella Ciao, c'est un grand classique.
53:28Et évidemment, on est très fiers aussi de l'avoir.
53:30Mais celui-ci est beaucoup plus confidentiel ici.
53:32Et moi, il me parle parce que, d'une part, la mélodie est très belle
53:36et puis parce qu'on l'a remis un peu au bout du jour
53:39justement dans les manifestations contre la réforme des retraites
53:42et aussi pendant la dernière législative,
53:44celle après la dissolution avec le nouveau Front populaire.
53:47On l'a beaucoup écouté, nous, à Clermont.
53:49On l'a beaucoup écouté entre nous.
53:51Et je trouve qu'il est d'actualité, malheureusement.
53:53Et c'est un chant d'espoir aussi
53:55parce que ça raconte l'histoire de quelqu'un
53:58qui va combattre l'extrême droite, le fascisme
54:00et qui revient en ayant gagné pour la liberté.
54:02Et donc, ça nous donne aussi une idée d'espoir
54:04de se dire que, malgré le contexte qui est dur, qui est inquiétant,
54:08la bataille contre l'extrême droite, elle n'est pas perdue.
54:12Et il faut continuer à se mobiliser.
54:14C'est moi aussi mon histoire politique.
54:16Et donc, j'aime bien des fois avoir des références comme ça.
54:18En musique.
54:19Ce n'est pas que ce qu'on écoute à la radio,
54:21mais c'est de remettre aussi dans le débat des chants d'ailleurs
54:24mais aussi qui sont d'actualité.
54:26Pas à la radio, mais en tout cas sur LCP dans Politico-Catale.
54:28Merci beaucoup, Marianne Maximi, d'avoir partagé ce repas avec nous.
54:32Merci beaucoup, Jean-Pierre Montanay.
54:34On en profite aussi pour remercier le Bourbon
54:36qui nous a préparé l'ensemble du repas.
54:39Et on se retrouve la semaine prochaine
54:41pour le prochain numéro de Politique à table.