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Du lundi au jeudi, passez la soirée avec Lara et son équipe sur FUN Radio !

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Amusant
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00:00Du lundi au jeudi 20h-23h, c'est Larabel Rose & Friends sur Fun Radio.
00:06Toujours en compagnie de notre invité du jour, Alexandre Beyer, alcoologue,
00:10ancienne alcoolique, nouvel alcoologue. Depuis combien d'années tu es alcoologue maintenant ?
00:16Je suis alcoologue depuis deux ans et avant j'étais pérédant et je vais juste rectifier
00:22ta petite phrase mais c'est quelque chose qui semble logique dans le vocabulaire de tout le
00:27monde. Je sais ce que tu vas dire, ancienne alcoolique. Qu'est-ce que j'aurais dû dire,
00:31alcoolique ? Tu es alcoolique abstinent. Malheureusement et comme Kevin l'a rappelé
00:38il y a quelques minutes, l'alcoolisme est une maladie qui se soigne en ne touchant pas au
00:42premier verre. Mais je suis quasiment sûr et certain à 100%, moi j'ai arrêté de boire il y a
00:47dix ans, que si la semaine prochaine je reprends un verre, la semaine d'après j'en reprendrai trois
00:53ou cinq et c'est reparti dans un mois je suis à nouveau dans le caniveau. Donc c'est le fait de
00:58savoir qu'on n'est jamais guéri donc on n'est jamais quelque part ancienne alcoolique. Certaines
01:04personnes qui pinaillent un peu, il y a moyen de débattre bien sûr mais en tout cas c'est
01:09l'ancienne alcoolique, on est un ancienne alcoolique une fois qu'on est mort. Mais c'est
01:15vrai c'est intéressant ce que tu dis c'est que pour être dans l'abstinence on va dire c'est
01:19toujours se considérer comme alcoolique c'est un combat qui continue jusqu'à la fin. Je comprends
01:24bien, merci d'avoir précisé ça. On fera attention la prochaine fois même quand on s'adresse à nos
01:30amis c'est vrai de rappeler parce que ça garde quelque part la problématique réelle, centrale
01:35et toujours importante c'est à dire qu'on n'est pas guéri, on se guérit à chaque décision qu'on
01:40prend à chaque fois qu'on est confronté à un verre d'alcool, à une canette et qu'on dit non.
01:45C'est le mot, on n'est pas guéri, on se soigne. Je dois rassurer quand même pas mal d'auditeurs
01:52et d'auditrices c'est qu'il y a un moment où ça devient facile et il y a un moment où ça devient
01:57même plus un problème. Heureusement moi après dix ans si c'était encore compliqué je pense que je
02:03me serais remis à boire mais très vite j'ai compris que dans mon équation de vie l'alcool n'avait plus
02:08sa place et j'ai essayé suffisamment de fois de reboire un tout petit peu ou encore un petit peu
02:12ou en cachette pour chaque fois me prendre les pieds dans le paillasson et à un moment donné
02:16c'est bon on passe à autre chose. Kevin tu es toujours à l'antenne avec nous. Oui c'est pareil
02:25pour toi ? C'est un petit peu pareil. On arrête pendant un petit moment et puis on se dit ça va
02:32et non ça va pas. C'est exactement comme il a dit, ça se passe, on en boit une, ça passe, j'ai bu une
02:41bière parce qu'après on rentre sur une campagne, on sent, mais après si on en a bu une ou deux
02:47ça sent toujours la même chose et le lendemain on fait deux, trois et ça repart. On pense que
02:54personne ne voit et qu'on peut repartir dans notre confort de mal-être. En étant en contrôle,
03:05quelque part c'est aussi une question de se dire non je contrôle, je suis toujours là et je suis
03:10capable là de prendre un verre même si je sais que j'ai eu des problèmes avec ça, ça ne sera
03:17qu'un verre et je saurais m'arrêter. Mais en fait comme tu dis Alexandre et toi voilà Kevin en fait
03:22quand on est déjà de l'autre côté, ça a déjà été problématique et que quelque part tu le dis
03:28Alexandre, c'est ton corps aussi qui le réclame. C'est à dire que quand on est dans ce stade là
03:33où ton corps a été habitué à avoir une dose, ton esprit, ton cerveau en fait fonctionnent
03:37sous alcool et quand tu n'as plus d'alcool... Encore, encore, encore, encore, il s'est dit à mon
03:45avis il reçoit un peu d'alcool. Je reconnais ce truc, donne-moi encore. Pour schématiser un peu,
03:59il y a aussi énormément de profils qui boivent un verre de temps en temps. Quand on boit un verre
04:05un peu d'alcool de temps en temps, c'est comme pas mal de choses, c'est comme regarder une vidéo
04:09humoristique de 30 secondes, on actionne et on active ce qu'on appelle le circuit de la récompense.
04:14On s'envoie une sorte de petit shot de dopamine mais dans le temps ce shot de dopamine doit,
04:21pour avoir les mêmes conséquences et les mêmes effets, nécessiter qu'on boive un peu plus d'alcool
04:27ou qu'on regarde une vidéo un peu plus drôle et un peu plus longue et c'est le cercle habituel.
04:35De la dépendance, de l'addiction qui se crée. On a toujours besoin de plus pour avoir le même
04:40effet et ressentir le même effet. Certaines personnes, la quasi intégralité de la population,
04:45on est aux alentours de 85%, ne montent pas dans les tours pour se procurer le même shot de dopamine
04:51mais les personnes qui, comme moi, ont la maladie alcoolique bien ancrée en eux dès la naissance,
04:57c'est un autre débat, auront besoin toujours de plus et finalement on se retrouve enfermé dans
05:03un piège et très souvent à partir du moment où on se pose la question de qui suis-je dans
05:07ce piège, c'est qu'on y est déjà depuis un bon bout de temps. Quand on se pose la question c'est
05:12que sans doute le problème est là. Il s'est déjà refermé. Quand il y a un doute, il n'y a pas de
05:16doute. Petite question ou grande question pour toi Alexandre, qui va peut-être aider Kevin et
05:23peut-être les personnes qui sont à l'écoute, qui sont là dans ce combat quotidien pour se dire
05:27cette bouteille est là devant moi, ce verre est là devant moi, c'est un verre, pourquoi ? Allez,
05:31je le prends. Est-ce qu'il y a une petite phrase que tu t'édites ou qui se dit de manière générale
05:38peut-être dans les réunions d'alcooliques anonymes ? Qu'est-ce qu'on peut se dire justement pour ne
05:43pas prendre ce premier verre ? Il y a un moyen, une mnémotechnie, quelque chose qui est général
05:48ou c'est très personnel ? Pour ne pas prendre ce premier verre ? Oui. Alors déjà dans un premier
05:54temps, si on y est confronté et qu'on a un besoin que ce soit de par la justice ou que ce soit de
06:01par sa santé physique ou sa santé mentale, parfois c'est dans le couple que le compagnon ou la compagne
06:06dit si tu continues à boire, je me barre. Donc c'est à ce moment-là qu'il faut commencer à y
06:10faire attention. Alors déjà dans les premiers moments, il faut faire en sorte qu'il n'y ait pas
06:15d'alcool à la maison. Parce qu'à partir du moment où on a une proximité physique, si on a ce qu'on
06:21appelle un craving qui est une envie irrépressible de consommer de l'alcool ou de la drogue ou des
06:27médicaments, si on a cet alcool à disposition à deux mètres ou cinq mètres du salon, il est très
06:36facile de se le procurer au moment où on en a envie. On conscientise peut-être un peu moins le fait que
06:42si on devait sortir de la maison, prendre la voiture, aller chercher au magasin, etc. C'est
06:45vraiment à portée de... A partir du moment où on a envie de boire, on boit. Logiquement,
06:52même une autoroute de 100 kilomètres ne va pas nous dissuader d'aller acheter de la consommation.
06:57C'est plus fort que ce soit. Toi Kevin, tu as de l'alcool chez toi ?
06:59Jamais, jamais, jamais. Je n'ai jamais d'alcool chez moi. Et en fait, c'est ça le problème. Je peux
07:09passer le matin au boulot et je vois certains messieurs en train de picoler. Je repasse le soir
07:18et je me dis mais c'est toujours les mêmes messieurs qui passent leur journée ici. On les
07:23juge mais la seule différence entre lui et moi, c'est que je ne bois pas à l'intérieur, je ne m'expose
07:29pas. Tu fais ça où en fait ? Ta consommation elle est où ?
07:33En fait, je consomme dans ma voiture avant de rentrer chez moi parce que je suis au chaud,
07:42je fume une cigarette et je fume par l'intérieur chez moi. Mais je n'ai jamais d'alcool chez moi
07:48parce que je sais très bien que c'est inutile en fait. Je ne vais pas acheter une bouteille d'alcool
07:54en sachant pertinemment que je ne vais pas pouvoir m'empêcher de dire je vais prendre un verre
08:03aujourd'hui. Non, ce n'est pas un verre aujourd'hui. Si je prends un verre, je sais très bien qu'il y
08:07a la demie de la bouteille qui va partir sur une soirée. Pourquoi ? J'en sais rien. Juste parce
08:12que on ressent le besoin. Donc chez moi, je n'ai jamais d'alcool. C'est déjà une bonne chose.
08:19Mais c'est bien. C'est bien et ce n'est pas bien parce que si je consomme, je suis sur les routes.
08:24Ah oui, excuse-moi, tu conduis. C'est bien et ce n'est pas bien.
08:30Je n'avais pas fait le lien. Oui, parce qu'on va en parler dans quelques minutes. Évidemment,
08:36là, on se concentre simplement sur la consommation. À quel moment est-ce qu'on
08:41est dans le trop ? Ah oui, évidemment, la conduite alcoolisée. Après, je suis à côté de chez moi,
08:49mais quand même. Je n'ai absolument pas d'alcool chez moi. Je n'achète jamais d'alcool pour dire
08:59je mettrai une bouteille à la maison. Qu'est-ce qu'on peut faire d'autre, Alexandre ? Ne pas
09:07avoir d'alcool chez soi ? Qu'est-ce qui pourrait aider par exemple Kevin à faire un pas de plus
09:14vers la sobriété ? J'ai déjà deux phrases qui me passent par la tête maintenant. On dit qu'un verre,
09:21c'est de trop, dix, pas assez. Donc, c'est le premier verre qui déclenche le processus de j'en
09:27veux un deuxième et j'en veux un troisième. Donc, on dit très souvent, il ne faut pas toucher au
09:32premier verre. Ce n'est pas le septième qui nous met dedans, c'est le premier. Si on ne touche pas
09:35à ce premier, on n'aura pas envie du deuxième ni du troisième. C'est facile à dire comme ça,
09:40mais dans la pratique, c'est ne pas avoir d'alcool à la maison. Très souvent, c'est ne pas aller faire
09:46les courses soi-même, surtout au Colreuil, parce que quand on rentre dans un Colreuil, il y a de
09:50l'alcool. Avant d'entrer dans n'importe quel rayon, on passe par le rayon alcool. Ah oui,
09:54ça commence par ça ? Bien sûr, c'est vraiment mettre plein de choses en place pour qu'on soit
09:59le moins possible confronté à l'alcool. Je connais des personnes qui arrêtent de boire de l'alcool et
10:04qui, la première semaine, sont en bistrot pour aller se tester. Parfois, j'allais me tester,
10:10mais un copain m'a proposé un verre. Comme sa femme venait d'avoir un cancer, on a pris un verre
10:15à sa santé pour qu'elle aille mieux. Finalement, on trouve aussi toujours des excuses. Il y a
10:20toujours une bonne excuse de fêter quelque part. Il y a un sens d'aller en se détendant. Allez,
10:25je vais bien travailler. Allez, c'est vendredi. C'est un rituel. J'avais une petite amie qui me
10:34disait à l'époque, c'est bien chez toi. C'était au tout début de la relation. Elle était venue
10:44chez moi et elle m'a dit, c'est bien, il n'y a pas d'alcool chez toi. Moi, je sors d'une relation
10:49où c'était un vrai alcoolique. Il y avait plein d'alcool dans ses bars, dans son frigo. En fait,
10:55ce qu'elle ne savait pas, c'est que si il n'y avait pas d'alcool chez moi, c'est que j'avais
10:57tout bu. Je disais, oui, j'essaie de conscientiser par rapport à ça, mais je n'avais pas d'alcool
11:02chez moi parce que dès que j'allais l'acheter au supermarché, il ne passait pas les 24 heures.
11:06Et donc, j'allais quotidiennement acheter mes consommations. Mais ce n'est pas parce que j'étais
11:11attentif. Elle m'a très vite remis son C4. Oui, on arrive aussi à cacher. En fait, quelque part,
11:22Kévin aussi, c'est ce dont tu parles. Et toi aussi, Alexandre. Il y a plein de gens où on ne voit
11:28pas qu'ils ont eu un problème avec l'alcool. Est-ce que ça se passe à des moments où on ne se rend
11:33pas compte ? Il y a des gens pour qui c'est visible. On sait, notre copain là ou notre copine là,
11:37elle boit trop et c'est tout le temps ça. Mais il y en a d'autres, c'est insidieux.
11:41C'est parfois difficile aussi de faire passer le message. Moi, je me rends compte que même
11:45dans mon cercle, pas dans mon cercle d'amis, mais dans mon entourage, dans les gens de mon âge qui
11:50sont assez jeunes, dans la vingtaine, il y a des gens qui ont une consommation anormale.
11:57Mais voilà, on a déjà essayé de leur dire, de leur faire comprendre, mais c'est souvent mal reçu.
12:04Ou souvent, en fait, si tu l'acceptes, tant que tu ne l'as pas accepté toi-même, c'est difficile
12:11de comprendre que ce que les autres te veulent, entre guillemets, c'est juste ton bien.
12:14Puis le curseur aussi, c'est-à-dire que quand tu bois, tu as l'impression que tous les autres
12:19autour boivent aussi. Quand tu es saoul, quand tu es ivre et que tu danses, tu as l'impression que
12:23tous les autres sont dans le même état que toi, alors que non, c'est réel. Il y en a toujours un
12:27qui est plus que les autres, et puis les autres, en fait, tu es dans une soirée tout à fait normale
12:30où tout le monde a pris un verre et il y en a un qui pense que tout le monde est WOUH, tu vois,
12:33mais en fait, non, c'est vrai. Donc, on se dit mais non, mais tout le monde boit, tout le monde
12:40s'amuse, regarde, tout le monde est là avec un verre à la main, sauf qu'en fait, les personnes
12:44ont peut-être leur premier ou leur deuxième et puis cette personne-là a déjà enchaîné plusieurs
12:48verres. Et puis, il y a certaines personnes aussi qui atteignent l'ivresse plus vite que d'autres.
12:52Je ne sais pas comment est-ce que c'est. Donc, quand on a une consommation alcoolique très
12:55importante, on doit consommer plus, évidemment, pour arriver... Enfin, c'est comme toutes les
13:00drogues. Il y a certaines personnes qui ont un métabolisme ridicule et qui fait en sorte qu'après
13:05deux verres, ces personnes sont complètement bourrées, même après dix ans. Pourquoi tu dis
13:08ridicule ? Non, non, voilà, super mal foutu, donc elles ne gèrent pas du tout leur consommation
13:15d'alcool. Au niveau de leur santé physique, c'est quelque part, ça va peut-être leur sauver la vie,
13:19parce qu'elles ne vont pas rentrer dans une dépendance où elles devront boire une bouteille
13:23et deux pour retrouver cette même euphorie du début. Parce qu'en général, quand on est alcoolique,
13:28on cherche justement l'état un peu débrillé. Oui, c'est une bonne question. D'être un peu
13:32pompette, d'être un peu tipsy. Et c'est pour ça que les bières sans alcool et les bouteilles de
13:38vin sans alcool et tout ça ont un peu de succès, mais pas du tout pour les dépendants parce qu'on
13:42ne sait pas du tout le goût qu'on cherche. Ça n'a aucun intérêt. C'est les faits. Et quand on
13:45nous retire les faits, ça peut aider, je pense. Oui, bien sûr que ça peut aider. Certainement pas
13:53un abstinent qui débute son abstinence, surtout pas même, mais pour plein de profils qui ont
13:59tendance à boire de temps en temps un peu trop, de se dire, si j'ai peut-être une bière à la maison,
14:03une bière sans alcool, ou lors d'une soirée, si je viens avec quatre bières sans alcool,
14:07j'en boirai quatre et quatre sans alcool. Apprendre à faire des petits mix et de se dire,
14:12cette opportunité existe aussi. Je me rends compte que ma consommation est un petit peu
14:15déraisonnable. Je vais y mettre du mien. Et à ce moment-là, c'est une bonne initiative.
14:21Est-ce que le risque, quand on essaie justement d'arrêter, ce n'est pas de sombrer dans d'autres
14:28drogues qui pourraient nous faire avoir le même effet que celui qu'on cherche ?
14:32Alors on appelle ça changer de comptoir. Et c'est vrai qu'on arrête de boire de l'alcool et on passe
14:38au cannabis, ou on passe à d'autres drogues, ou on passe à une consommation surprenante de
14:46médicaments qu'on n'avait pas. C'est parce que finalement, on va chercher dans d'autres produits
14:53une sorte de réconfort qu'on n'a pas dans la vie de tous les jours, qui n'est pas spécialement
14:57évidente pour le commun des mortels, pour l'entièreté. Vivre, se lever le matin, aller se
15:02coucher le soir, entre ce qui se passe entre le lever et le coucher, ce n'est pas facile pour
15:08quiconque. Même pour les personnes pour qui c'est simple, ce n'est pas simple. Il faut déjouer les
15:12pièges, il faut klaxonner, il faut s'arrêter au feu rouge, il faut répondre à son patron, il faut
15:17envoyer des SMS parce qu'on n'est pas content de ceci. Donc forcément, on passe des journées
15:22compliquées. Et forcément, ce petit côté sucré qu'on a, et ce petit côté doux et réconfortant
15:27qu'on trouve dans l'alcool, il nous rend la vie un peu plus rose le temps d'une heure, une heure et
15:31demie, deux heures. Et donc c'est difficile quand on arrête de se retrouver sans cette carapace.
15:36Face à soi-même, face aux difficultés de la vie. Et donc on va la chercher dans un médicament alors,
15:41si on quitte l'alcool. Kevin, toi de ton côté, est-ce que par exemple la bière sans alcool c'est
15:47quelque chose que tu as déjà essayé ? Bien sûr, mais je pense que, c'est complètement stupide un
15:55petit peu ce que je vais dire, mais je pense que si moi je bois de l'alcool consciemment en me disant
15:59bon voilà, j'ai trop bu, je sais qu'il va y avoir un problème. Je vais la boire, je vais la boire
16:08comme si je buvais un verre d'eau. La bière sans alcool ? Oui, et l'air de dire bon ça va je l'ai
16:15bu, maintenant donne-moi une bière. Ah oui, c'est plus un passe-droit. Je l'ai déjà fait, je l'ai déjà
16:22fait. Honnêtement et j'avoue que maintenant, je suis entièrement ouvert au placebo que si je suis
16:31au comptoir et qu'on me sert une sangle d'alcool et que j'ai demandé une bière, et que je la bois,
16:38je suis persuadé que mon cerveau va dire ben t'as bu de la bière. Je suis sûr que si je suis à un bar
16:47et qu'on me dit voilà je demande une bière et on me sert une sangle d'alcool, ça va passer. Mais si
16:54moi à la maison je bois une sangle d'alcool, je sais que j'ai bu une sangle d'alcool. Oui, t'en
16:58as plus conscience. Et ça va plutôt ouvrir l'appétit on va dire. Disons qu'une bière sans
17:05alcool, elle en a la couleur, elle en a l'odeur, elle en a le goût, elle en a la bouteille, la
17:11bière, mais pas l'effet qu'on va chercher. Donc il y a une frustration. On boit pour se saouler.
17:16Si on ne le sait pas, je ne sais pas si ça passe. Au niveau de l'effet placebo, ils ont fait des
17:25tests et notamment dans les universités à Louvain-la-Neuve et au-delà de trois ou quatre
17:30bières sans alcool, les participants commençaient à se dire ben il n'y a rien. En tout cas une bonne
17:35partie. Mais c'est vrai qu'à la première et à la deuxième, c'est normal. D'accord, après trois ou
17:42quatre, la première ou la deuxième bière sans alcool peut aider quelque part à faire une
17:50transition. Désolé, je t'ai interrompu. Mais non, on discute comme à la maison. La bière sans
18:01alcool, pour quelqu'un qui doit arrêter de boire de l'alcool, c'est déconseillé à 1000%. Parce
18:07que c'est vraiment un leurre, c'est entretenir, c'est jouer avec le produit, c'est quelque part
18:11ne pas quitter la bière. Ça reste de la bière. Elle est sans alcool, mais il y a eu de l'alcool
18:16à un moment. Des fois, il y a des 0, quelque chose. Derrière, il y a quand même une petite
18:20partie d'alcool homéopathique. Disons qu'en Belgique, on peut écrire sur les bouteilles
18:25sans alcool lorsque c'est moins de 0,5 ou jusqu'à 0,5. En France, ça va jusqu'à 1,2.
18:30Mais non, c'est pas possible. Mais il doit être écrit le degré, le taux exact. J'imagine en tout
18:38petit caractère. Donc, quelque part, on joue encore un petit peu. Moi, je m'octroie de temps
18:45en temps des bières sans alcool, du vin sans alcool. Ça ne représente plus rien. Comme dit une amie,
18:51l'alcool n'est plus un problème dans ma vie. Donc, je trouve ça subtil. J'aime bien. J'ai
18:56un Pinot Grigio que j'ai goûté hier et j'aime bien. Ça me fait plaisir de découvrir d'autres
19:01boissons. Mais en début d'abstinence, c'est même pas un rêve. On pense à autre chose. Il y a des
19:07bons softs, il y a de l'eau, il y a du coca, il y a de plus en plus d'alternatives dans les
19:11supermarchés. Donc, il y a de quoi se faire plaisir, mais on n'aura pas la petite... Donc,
19:16il faut mettre en place des choses parce que ne pas boire de l'alcool, ce n'est pas uniquement
19:19ne pas boire de l'alcool. Ne pas boire de l'alcool, c'est mettre des choses en place telles que
19:24aller faire du sport, rencontrer des autres, se lancer dans une activité artistique, faire de la
19:31peinture, du théâtre. Quelque chose qui prend la place, en fait. Quelque chose qui prend ton
19:35esprit, qui te passionne, qui te permet de découvrir d'autres choses. D'autres personnes
19:41et d'autres amis qui vont t'emmener dans des endroits dans lesquels il y aura beaucoup moins
19:46d'alcool. Parce que quand on boit beaucoup sur du long terme, comme par hasard, c'est une sorte
19:51d'entonnoir. On se retrouve avec des personnes qui boivent aussi comme nous. Et donc, à la fin,
19:56quand on se rend compte qu'on a intérêt à arrêter parce que notre santé commence à partir en vrille,
20:00on a tendance à dire « oui, mais tout le monde boit comme nous ». Mais non, en fait, c'est ton
20:05cercle de 20 amis qui boit comme toi. Les autres ne veulent plus te voir. Ah oui, non, mais c'est
20:11hyper important ce que tu dis. C'est la même chose pour la consommation de drogue. C'est des
20:14milieux en fait. C'est vrai, c'est vrai. Tu as tous tes amis qui fument du cannabis. Voilà,
20:19mais toutes les soirées, ça fume. Tu prends de la cocaïne, c'est la même chose. Quelque part,
20:23il y a un groupe autour qui cultive cet art de vivre. L'entourage est super important pour
20:27essayer de s'en sortir. Et j'imagine que dans les étapes de ta guérison, si tu allais à des dîners,
20:34etc., il fallait vraiment que l'entourage t'accompagne dans la démarche et ne te propose
20:37pas de vin ou même ne mette pas de vin à table ou des choses comme ça. Parce que sinon,
20:40c'était tellement facilement tenté. On va parler de ça justement, des personnes autour et de
20:45comment est-ce qu'on peut aider notre entourage justement à passer ce cap. Ce n'est pas facile
20:50quand dans un couple, par exemple, il y en a un qui a un problème alcoolique et que l'autre a une
20:53consommation normale, mais qu'il ne veut pas nécessairement arrêter. C'est compliqué,
20:57les groupes d'amis. Ce qui est encore pire, c'est quand les deux ont un problème d'alcool.
21:00Oui, ça c'est très compliqué. Là, il n'y en a pas un pour ramener l'autre à la raison. Et quand
21:04il y en a un qui se dit bon, allez, je vais y mettre du mien, l'autre ne suit pas et c'est la
21:10quasi seule issue, c'est la séparation. Malheureusement, désolé si c'est votre cas
21:13actuellement, mais sachez que c'est généralement comme ça que ça va. Sauf si vous avez déjà un
21:18âge avancé, c'est la mort. Et donc, je suis assez cynique en disant ça, mais c'est vrai. Quand les
21:23deux ont un problème d'alcool, une énorme consommation dans le couple, soit ça se sépare
21:27et l'un se rétablit. C'est rare que les deux aient la volonté au même moment de vraiment s'en sortir.
21:33Ça peut arriver. Écoutez, on va continuer la discussion tous ensemble. Ça se passe sur
21:38WhatsApp pour venir discuter avec nous. 0478 425 425. C'est complètement gratuit, c'est WhatsApp.
21:44Vous nous écrivez en message. Vous pouvez aussi nous envoyer des notes vocales. Si vous voulez
21:47qu'on ne dise pas votre nom, on peut tout à fait le lire sans préciser qui vous êtes, d'où vous
21:53êtes, de sorte à partager, à faire circuler cette parole, évidemment, parce que je pense
21:59qu'il y a des personnes qui nous écoutent qui ont été sensibilisées par ton témoignage, par tous
22:05tes mots que tu donnes, Alexandre. Merci, Kévin, en tout cas, bravo pour mettre des mots sur des
22:10ressentis. Comment est-ce qu'on peut faire, Alexandre ? Est-ce qu'on peut te contacter,
22:18par exemple, pour avoir de l'aide ? Kévin, est-ce qu'il peut venir sur ton site et essayer d'avoir
22:23des conseils ? Pas Kévin ! Kévin essaie déjà de faire tout seul, tu vas t'en sortir. On est avec toi,
22:30Kévin, vraiment, on pense très très fort à toi. On va t'envoyer les coordonnées, justement,
22:35d'Alexandre. Sur mon site, via mon site, sans aucun souci, mais pour apporter un peu de légèreté,
22:41ça fait plus ou moins 30 ans que je fais de la radio, mais sur des autres radios, et tu es mon
22:47premier Kévin. Ah, c'est vrai ? Je suis ému, tu es mon premier Kévin. C'est avec honneur qu'on va vous
22:56mettre en contact. Alexandre Beyer, qui est notre invité, B-E-H-I-E-R, si vous voulez retrouver ses
23:03coordonnées sur internet, évidemment. Kévin, on t'embrasse très fort, force à toi, vraiment. On
23:10va tous penser à toi très très fort, ce soir et dans les jours prochains, pour que tu puisses
23:14trouver ton déclic à toi, la force de pouvoir, voilà. Si tu le souhaites arriver vraiment au zéro
23:19absolu d'alcool dans ta vie, et qu'à chaque fois que tu es confronté à la première, que tu puisses
23:26t'en détourner en te disant que voilà, une c'est dix, et puis voilà, pour tes filles, pour toi,
23:31pour tout ce que tu nous as raconté, que tu trouveras ton chemin dans ça. On t'embrasse très
23:36fort. Merci, à vous aussi. Bonne soirée. Bisous Kévin, tchao tchao. 0478-425-425 sur
23:46Whatsapp pour venir discuter avec nous. A tout de suite. C'est Larabelle Rose & Friends sur Fun
23:53Radio. Voilà, toujours en pleine discussion autour de notre consommation alcoolique, et oui, parce
23:57qu'on en a tous une, où on connaît tous quelqu'un qui consomme de l'alcool. Dans le cadre de la
24:02tournée minérale qui a débuté ce 1er février. 1er février, ça fait six jours, comment ça se
24:08passe de votre côté ? Est-ce que vous la faites, cette tournée minérale ? Est-ce que c'est quelque
24:11chose d'important pour vous ? Est-ce que ça vous passe complètement à côté, parce que vous,
24:14vous ne buvez pas, pas du tout, pas souvent, vous arrivez à vous contrôler ? Ou est-ce que la tournée
24:21minérale, vous n'arrivez pas à la faire, parce que c'est impossible, parce que vous avez une
24:26consommation quotidienne d'alcool ? Et quelles sont les conséquences justement sur vos vies ? On
24:30en parle via le WhatsApp de notre émission, c'est complètement gratuit, ça se passe sur le 0478 425
24:36425, pour évidemment débattre, parler de ce sujet passionnant qui nous concerne tous. On a Alexandre
24:41Beyer, alcoologue, qui est là avec nous. Alexandre, merci vraiment d'être avec nous et de partager ta
24:45connaissance qui est réelle, puisque tu as été, j'allais le redire, puisque tu es un alcoolique
24:54abstinent. On va le dire ensemble, puisque tu es un alcoolique abstinent. Merci de la rectification.
25:01Mais oui, tu n'es pas un ancien alcoolique. La fois dernière, tu as précisé ça, et c'est très
25:08important. Alcoolique abstinent, ad vitam aeternam. Et pour la petite amélioration de ton langage
25:16encore plus détaillé, on ne parle plus maintenant, ou de moins en moins d'alcoolisme, on parle de
25:23troubles de l'usage de l'alcool. D'accord, je comprends. C'est important, je vois ce que tu veux dire,
25:28parce que alcoolique, ça définit une personne. Ça stigmatise, ça fait peur d'endosser cette
25:35casquette et de se dire je suis alcoolique, donc ça sous-entend tout de suite, je ne vais plus
25:38pouvoir toucher à une goutte d'alcool. Et donc maintenant, surtout dans les consultations au
25:43début, quand on dit ça à certaines personnes, vous êtes peut-être alcoolique, ou alcoolique non,
25:48surtout pas. Par contre, vous avez un trouble de l'usage de l'alcool ? Il y a un rejet qui est
25:53moins fort. Je comprends, c'est moins stigmatisant. Ça englobe tout le monde, le trouble de l'usage
25:58de l'alcool, ça englobe toutes les personnes qui ont un petit souci avec l'alcool. Et ce petit
26:01souci, il peut être un tout petit souci, ou il peut être un énorme souci. Et donc, je suis dans
26:06ce sac là, on verra bien où je me définirai, et où je me situerai par la suite, mais en tout cas,
26:10je ne suis pas alcoolique. Moi, j'aime bien le mot, je l'endosse, mais je comprends que ça puisse
26:16ne pas plaire à tout le monde. On va en parler justement avec un de nos auditeurs, Cédric,
26:21tu es avec nous ? Allo Cédric ? Bonsoir Cédric, tu nous entends bien ? Bonsoir. Alors Cédric,
26:30tu as réagi à l'émission, tu veux parler, je ne sais pas même si tu as envoyé un message sur
26:37WhatsApp, non, tu as appelé l'antenne. Donc là, on fait connaissance. Cédric,
26:43quelle est ton histoire avec l'alcool ? Bon ben écoutez, moi j'ai eu une jeunesse très fétarde,
26:51donc c'était dans les années 90, boîte de nuit, etc. Tout le monde connaît un peu l'histoire,
27:00donc c'était des nouveaux hippies. Donc voilà, la consommation était plus ou moins occasionnelle,
27:11elle était plus concentrée, avec d'autres substances. Bon, ensuite j'ai calmé tout ça,
27:20et je me suis construit par moi-même, donc au niveau études, etc. Au niveau d'heures ? Au niveau
27:28d'études. Ah, des études. Des études, voilà. D'accord. Et donc, je voulais rebondir sur un
27:37point. Donc, il y a dans votre, parmi vos invités en alcoologue, qui a émis un point de vue sur le
27:47fait de naître avec, je ne sais pas, le syndrome alcoolique, ou voilà. Donc voilà, moi j'ai un
27:57frère humain que je n'avais pas vu depuis 20 ans, un peu plus que 20 ans. Et en fait, quand je l'ai
28:09revu, je l'ai revu tout simplement parce que son ménage a brutement déglingué, il s'est séparé de
28:18son épouse, et donc il est venu voir après m'avoir, enfin voilà. Donc on avait coupé les liens, et je
28:29me suis rendu compte que les problèmes d'alcool, lui, donc avec des vies complètement séparées,
28:37on a vu les mêmes. Ah oui. Totalement. Donc, je pense qu'il y a un lien quand même génétique,
28:46ou voilà, de naissance, avec ce problème d'alcool. Mais écoute, Cédric, c'est marrant parce que je
28:59ne savais pas que tu allais parler de ça, ça allait être ma prochaine question, parce que là,
29:02tout à l'heure, Alexandre Beyer, qui est notre invité, tu nous as dit « je suis né ». C'est
29:08quoi l'expression que tu as dite ? « Je suis tombé dedans quand j'étais petit » ? Je suis tombé
29:12dedans quand j'étais petit, mais moi, j'ai effectivement, je cochais toutes les cases à
29:18la naissance pour le devenir moi-même. Pourquoi ? Explique-nous. Effectivement, Cédric, tu as raison.
29:23Alors, quand tout à l'heure j'ai dit que c'était de naissance, j'ai stipulé qu'il y avait matière
29:31à discussion, mais en tout cas au niveau de la génétique et du poids de la génétique, maintenant
29:35ce n'est plus à prouver. Quand on a des antécédents familiaux, des parents, des grands-parents,
29:39qui ont eux-mêmes été confrontés soit à l'alcool, soit à l'alcoolisme, soit à un trouble de l'usage
29:45de l'alcool conséquent, on a déjà plus de chances de soi-même développer une dépendance à l'alcool.
29:52Il y a d'autres caractéristiques qui font en sorte que... Mais la deuxième raison pour laquelle je
29:59disais que c'était de naissance, c'est que moi j'ai fréquenté des groupes de parole et je fréquente
30:02toujours ces groupes de parole, et on nous dit très vite, dès le début, ne cherche pas ou n'essaye
30:08pas de chercher pourquoi tu bois, mais essaye en tout cas de chercher à ne plus boire. Et considère
30:13que tu as chopé cette maladie à la naissance, comme ça tu t'y intéresseras plus tard si jamais
30:19tu en as envie. Mais ne commence pas ton combat en essayant de chercher absolument les racines du mal.
30:27C'est trop compliqué en fait, parce que finalement c'est ouvrir un couvercle avec tellement de choses
30:32à régler, que ça ne va pas régler le problème d'alcool. Et on risque de remuer dans des mauvaises
30:38directions et de ressasser le passé qui n'est pas toujours très agréable. Donc on dit considère que
30:43c'est de naissance. Mais maintenant effectivement, le poids de la génétique, il y a encore 15 ans, on avait
30:48encore des doutes, maintenant c'est plus du tout remis en cause. Le poids de la génétique, on va
30:54dire qu'il y a une part d'hérédité, et il y a même parfois une part de ce qu'on appelle, ça peut être
30:58un néologisme, de l'héréditabilité, dans le sens où on reproduit un comportement qu'on a déjà vu
31:05d'un père, d'un grand-père. Ce n'est pas que physiologique, c'est aussi dans l'éducation, dans ce qu'on a vu, c'est culturel.
31:14Et s'il y avait beaucoup d'alcool à la maison, et dans un foyer dans lequel il y avait beaucoup d'humour...
31:19Et toi, c'était pas comme ça, c'est drôle ?
31:21Ah non, non, non, il n'y avait jamais de problème d'alcool, ni d'excès flagrant.
31:31C'était plutôt strict alors ?
31:34Ah oui, c'était strict, oui. Et voilà, mais moi je sais d'où ça vient. Mon problème que j'ai eu il y a 15 ans, c'était par rapport à une mauvaise nouvelle au niveau familial.
31:52Et puis voilà, c'était une façon de me calmer, etc.
31:58Il y a eu un choc, peut-être ?
32:01Oui, oui, voilà, un choc, une question de calmer l'aîné, etc.
32:06Bon, j'étais en même temps très sportif, donc ce qui faisait balancer en fait la... ce qui faisait balance.
32:14Donc voilà, maintenant, après les problèmes de santé sont arrivés,
32:19Et évidemment, on bascule, comme un de vos intervenants l'a dit, vers des médicaments style bain de désépine pour ne plus consommer.
32:33Et voilà, donc...
32:36C'est ton cas encore maintenant ? Tu consommes encore des médicaments pour ne pas consommer de l'alcool ?
32:43Je consomme encore des médicaments à très moindre dose que par rapport à avant, mais pour le calme, pas pour ne pas consommer.
32:56OK. Ma question était peut-être un peu abrupte, peut-être intrusive, pour ne pas consommer de l'alcool, je ne sais pas.
33:01Peut-être que tu consommes encore de l'alcool, je ne sais pas. Tu n'es pas obligé de...
33:06Oui, oui, oui. Tout à fait. Et en fait, je suis en pleine adéquation avec les réflexions qui ont été faites, quoi que ce soit par l'intervenant d'avant, comment il s'appelait ? Kevin peut-être ?
33:18Kevin, oui. Tout à fait.
33:20Kevin, oui. L'alcool, c'est en ligne. J'ai aussi des périodes où je peux me passer pendant 2-3 semaines, il n'y a pas de problème.
33:34Si j'ai vraiment des grosses... Pas crises, mais des stress, j'ai des médicaments genre diazépam, etc. L'alcool, je m'en passe.
33:49Mais par contre, ce qui est tout à fait ludique, c'est le premier verre. C'est ça, en fait. C'est vraiment ça.
33:57Donc, au premier verre, on se dit, c'est tranquille. Pas de problème, une soirée, un verre, et c'est le premier verre. Parce qu'après, il y a une espèce de...
34:09Comme l'alcool désinhibe, fatalement, c'est deux verres, trois verres, et puis voilà, c'est parti, quoi. Même pour une soirée.
34:20Avec toujours ce sentiment, je veux gérer.
34:24On s'est vraiment conscients.
34:26Et après, peut-être des comportements à risque aussi, conduire en état d'ivresse.
34:31Mettre sa vie et la vie des autres en danger.
34:33Ah non, ça, jamais, non.
34:34Ça t'arrive jamais ?
34:35Non.
34:36Ça c'est bien, ok.
34:37Non, non, non, non, non, non, non, non.
34:40C'est intéressant, oui.
34:41C'est la bonne question.
34:42Ah oui, ok. D'accord. Même à l'époque, tu disais que tu faisais beaucoup la fête dans les années 90 et tout, t'as toujours été consciencieux sur ça ?
34:48Oui, c'était il y a très longtemps, ça.
34:52C'était il y a très longtemps, oui.
34:54J'ai effectivement conduit sous influence il y a très, très, très longtemps.
35:00Heureusement, je n'ai pas eu d'accident grave.
35:03Ils n'ont plus blessé qui fait ça.
35:07Maintenant, ça fait très longtemps.
35:10Maintenant, jamais, je ne conduis sous influence de quoi que ce soit.
35:16Ni de médicaments.
35:18C'est bien, c'est remarquable, bravo.
35:21C'est remarquable.
35:24Écoutez, c'est le mime.
35:27Ah oui, mais ce n'est pas évident.
35:30Ce n'est vraiment pas évident, Cédric, parce que beaucoup de personnes, beaucoup de profils qui ont tendance à boire un petit verre en dehors de la maison se disent très souvent
35:40je vais en boire juste un petit ou aller à la limite deux.
35:43Et après, je prendrai la voiture et dans le pire des cas, je devrais souffler et j'aurai une amende.
35:47Mais de toute façon, il y a tellement peu de contrôle que ça devrait passer crème.
35:51Mais le problème, c'est que le premier se transforme en deuxième et en troisième.
35:55Et après, on se sent et on se considère comme étant un as du volant.
35:59Et de toute façon, ça va bien se passer.
36:02Il suffit de voir en fin de soirée, surtout les hommes, un peu moins les femmes quand même,
36:07qui, avec trois grammes dans le sang en train de titiper, disent mais il y a du verre.
36:12Oui, et qui reprennent le voisin.
36:14Et on a plein, plein, malheureusement.
36:17Et qui parfois conduisent avec, enfin pas tout seul, parce que c'est une chose de mettre sa vie en danger.
36:23Fatalement, tu mets celle des autres aussi quand tu prends le volant.
36:25Mais je pense qu'il y a aussi même des pères de famille qui conduisent avec leurs enfants ou avec des amis.
36:34Mais moi, je suis père de famille.
36:36Et c'est pour ça que je refuse, évidemment, totalement de mettre quoi qu'il soit en danger.
36:44Maintenant, j'ai bien conscience que quand j'étais jeune,
36:48je pense qu'il y a bon nombre de personnes qui m'ont sauvé la vie.
36:53Tout simplement...
36:55En t'interdisant de prendre la route ?
36:57Ah oui, oui.
36:59C'est toujours compliqué.
37:02On se bat des fois avec des gens, je vous assure, des êtres chers, des amis.
37:07C'est très, très compliqué.
37:09Parce qu'il y en a certains qui acceptent, et d'autres qui n'acceptent pas.
37:12Ah non, non, non.
37:14Moi, je n'accepte pas.
37:16Comment voulez-vous faire entendre à quelqu'un qui a 2 grammes dans 100 ou je ne sais pas combien,
37:24ne conduit pas ?
37:26Alors, comme monsieur vient de le dire, il se croit en pleine possession de ses moyens et en âge de la route.
37:34Oui, c'est difficile, puis ça vient toucher à l'égo aussi.
37:37Non, ça ne se fait pas par la violence ou la contrainte,
37:43mais en tout cas, quand vous voyez une personne...
37:48Alcoolisée, oui.
37:51... affectée de manière visible par l'alcool ou que vous avez bu boire,
37:56on le maintient, on lui prend ses clés.
38:00Oui, c'est fort ce que tu dis.
38:03Oui, mais ça nous est arrivé plein de fois.
38:06Évidemment, il y a la question de l'égo et tout ça, mais il y a la question pratique.
38:10La personne dit, non, je vais rentrer chez moi, je ne vais pas dormir là.
38:13Oui, il faut aussi relativiser en se disant que ce n'est jamais dramatique de rentrer chez soi le lendemain
38:19ou d'appeler ses parents, etc.
38:21Oui, mais il y a toujours une excuse, c'est juste à côté, je connais par cœur, je ne sais pas quoi.
38:24Et puis au final, tu stresses toute la nuit d'avoir le message du lendemain.
38:28Ça va, t'es bien rentrée ? Oui, ça va.
38:30C'est d'ailleurs souvent sur les trajets les plus courts, parce que justement on connaît la route,
38:34qu'il y a des accidents, parce qu'on fait moins attention, étant donné qu'on se sent vraiment en position tranquille.
38:41Connaissez-vous quelqu'un qui...
38:44Pardon, c'est la désinibation.
38:51C'est quoi la désinibation ?
38:52Être désinibé.
38:53Oui, pardon, mais je n'ai pas entendu la fin de la phrase ou le fond de la pensée, je n'ai pas compris.
38:59C'est la désinibation, ok, c'est tout.
39:01C'est le simple fait d'être désinibé qui fait qu'on a des comportements...
39:05Et qu'on n'a pas envie de remettre les clés aux autres.
39:08Je connaissais quelqu'un qui envoyait des sms quand il était arrivé,
39:14et c'était le deal qu'il avait donné à la personne avec qui il discutait.
39:17Chez qui il était, oui, tu rentres, je te donne les clés de la voiture,
39:21mais tu m'envoies un sms pour me dire que t'es bien arrivée.
39:24Et ce soir-là, il était tellement bourré qu'il a oublié d'envoyer un sms.
39:27J'ai cru que tu allais dire qu'il n'est jamais arrivé.
39:30Non, il est arrivé, il s'est endormi, il a oublié d'envoyer un sms,
39:34et les autres étaient tellement stressés qu'ils se sont dit
39:38qu'ils allaient voir s'il était bien arrivé.
39:40Et eux ont fait un accident.
39:41Mortel ou pas ?
39:42Non, pas mortel, j'en parlerai pas avec autant de légèreté.
39:45Non, ils ont fait un accident, ils ont dû souffler.
39:50Donc on met des choses en place, mais c'est vraiment les deals de bourré à 3h du matin.
39:55Parce que même en n'étant pas bourré, je suis déjà rentrée chez moi avec le taxi
40:00en me disant que je veux aussi envoyer un sms à un tel ou un tel,
40:03et t'oublies parce que t'es fatiguée, parce que d'abord tu te démaquilles,
40:06tu fais un truc et tu tombes.
40:08T'as oublié que t'as dit que même eux, ils ont oublié.
40:10Oui, c'est ça.
40:11Vous savez, j'ai eu un jeune homme en consultation il y a un peu plus d'un an,
40:15il s'appelle Clément, et il me disait
40:17chaque fois que je picole, je fais de la merde.
40:19Mes potes m'appellent Clémerde.
40:21Et en fait, quand on picole, à partir d'un certain degré,
40:25pendant la nuit, il n'y a plus rien de valable.
40:28On fait de la merde, on fait des bêtises, on raconte n'importe quoi.
40:32Il n'y a pas de conséquences.
40:34Il y a des rapports sexuels non désirés,
40:37des accidents de voiture, des vols, des mensonges.
40:41Et très souvent, on ne se rappelle même pas de la moitié du cas.
40:43Des bagarres.
40:44C'est vrai que...
40:46J'allais dire particulièrement les hommes,
40:48j'ai l'impression qu'on devient vraiment très très cons.
40:51Après, c'est peut-être parce que je fréquente...
40:53Des cons ?
40:54Des cons ou des hommes qui boivent plus que...
40:57Non mais tu peux totalement te transformer,
40:59et c'est vrai qu'à certains moments, quand les personnes ont bu,
41:01en fait, il n'y a plus rien.
41:03Il n'y a plus rien.
41:04Et si la personne se voyait dans l'état...
41:07Tu t'es vue quand t'as bu.
41:08C'est ça l'expression.
41:09Et d'ailleurs, c'est ce qui est arrivé,
41:11je ne sais pas si vous vous souvenez,
41:12David Hasselhoff, le gars de Alerta Malibu,
41:14l'acteur,
41:15est alcoolique,
41:17en trouble de...
41:18Trouble de l'usage de l'alcool.
41:20Trouble de l'usage de l'alcool sévère.
41:22Et en fait, sa fille,
41:24sa fille qui était adolescente,
41:25l'adolescente,
41:26la filmait à la maison quand il était au sol,
41:29en train de la bave,
41:31en train de manger un burger comme ça,
41:33n'importe comment,
41:34et pour lui donner un électrochoc de
41:36regarde comment tu es quand t'as bu.
41:38Et c'est vrai que si on était filmé,
41:40si on entendait ce qu'on dit,
41:42en fait, c'est n'importe quoi.
41:44L'alcool fait vraiment quand même...
41:46Quand c'est trop, quand c'est de l'autre côté.
41:48Et c'est très compliqué parce que
41:50à quel moment est-ce qu'on dépasse,
41:53et à quel moment est-ce que ça devient récurrent
41:55de dépasser ?
41:56C'est ça la difficulté.
41:58Est-ce que la question, c'est de se dire
42:00il faut totalement interdire l'alcool
42:03comme dans certains pays.
42:04Il y a des pays où c'est totalement interdit.
42:06Il n'y a que dans, comme on discutait aux rentaines,
42:08dans certains hôtels de luxe, etc.
42:10où on peut trouver un verre d'alcool,
42:11mais que dans les rues, dans les magasins,
42:12il n'y a pas d'alcool.
42:13Est-ce que ça veut dire que les gens ne consomment pas d'alcool ?
42:15Ça, la question se pose,
42:16parce que ce n'est pas parce qu'on est dans un pays
42:18où culturellement on ne peut pas boire d'alcool
42:21que les gens ne boivent pas d'alcool.
42:23Mais est-ce qu'il faut en arriver là ?
42:25Si c'était illégal,
42:26ce serait plus difficile de s'en procurer,
42:28et donc certainement qu'il y aurait
42:29quand même une baisse de la consommation.
42:30Il y a eu la prohibition aux Etats-Unis,
42:32ça n'a pas empêché la contrebande.
42:33Ça n'a pas changé grand-chose.
42:34Ah non !
42:35Peut-être même que ça encourage,
42:36parce que quelque part, il y a ce côté.
42:37Et puis, même chez les adolescents en particulier,
42:40il me semble qu'à une certaine époque,
42:42acheter de la bière, etc.
42:43ce n'était pas interdit.
42:44On pouvait aller en tant qu'enfant ou ado
42:45chercher de la bière pour ses parents,
42:47même des cigarettes à l'époque.
42:48Moi, quand j'étais petite,
42:49je pouvais aller acheter des cigarettes
42:50à 8 ans pour mon père.
42:52Enfin, on ne me posait pas de questions.
42:53Et peut-être que le fait d'interdire ça...
42:54Ah oui, et en plus...
42:55Oui ?
42:56Oui, Cédric ?
42:57Et en plus, étant enfant,
43:00quand on allait en colline de vacances,
43:04sur la table,
43:06même quand on avait 8 ans, 9 ans,
43:08il y avait de la bière pied de bœuf.
43:10Oui, de la bière brune.
43:11Ah, les enfants buvaient de la bière à l'école,
43:13c'est vrai.
43:14C'est vrai, c'est vrai.
43:15On servait de la bière, absolument.
43:16Désolé, mais ce n'est pas sans alcool.
43:19Oui, il y a un 1.5.
43:22On disait même aux femmes qui allaitent
43:23que donner un verre de bière,
43:26c'est bon pour l'allaitement.
43:29Est-ce que la consommation, à ce moment-là,
43:31était moindre, justement ?
43:32Est-ce que les gens arrivaient à se réguler
43:34de manière plus naturelle, personnelle ?
43:36On va en parler dans quelques minutes,
43:37parce que c'est vrai que le côté interdit,
43:39est-ce que ça ouvre justement la tentation ?
43:42C'est vrai que c'est une question
43:43qu'il faut se poser.
43:44Sur certaines choses comme la drogue...
43:47Oui, Cédric ?
43:50Oui.
43:51La drogue, c'est encore difficile.
43:53L'alcool, c'est une drogue.
43:55Absolument.
43:58Comme tout ce qui est médicament,
44:00tout ce qui est autre substance,
44:03il ne faut pas tout mélanger,
44:05mais en tout cas tout ce qui a un effet
44:08sur le cerveau,
44:10qui monte depuis la chimie du cerveau,
44:14c'est une drogue qui a un potentiel.
44:16Un potentiel addictif,
44:19mais au sens médical du terme.
44:21Ça veut dire que,
44:23quand l'intervenant, tout à l'heure,
44:25parlait de craving, etc.,
44:29même un alcoolique,
44:31on dirait ça comme ça,
44:33qui consomme beaucoup,
44:35qui arrive à se passer
44:37pendant deux, trois jours,
44:40une semaine, deux semaines,
44:42et puis va faire le plein
44:45à la pompe à essence.
44:47On parlait des plus grands dealers
44:50de drogue.
44:52Ce sont les pompes à essence,
44:54mais la personne dont le cerveau
44:57est habitué à prendre de l'alcool,
45:00il va faire son plein,
45:02il passe à côté du réunion à l'école,
45:04et il va prendre une bouteille.
45:08Les tentations sont parties.
45:11Sinon, t'as pas pris la résolution
45:15de zéro consommation,
45:17il va prendre une bouteille,
45:19en se disant,
45:21ça doit durer deux, trois jours.
45:23Voilà, j'en prends un petit peu.
45:29Peut-être que le fait,
45:31c'est peut-être sur une génération ou deux,
45:33mais cette question de l'interdiction
45:35elle se pose sur certaines substances,
45:37en particulier parce qu'on parle d'alcool
45:39et de toutes les substances
45:41qui nous rendent addicts.
45:43On sollicite l'attrait dès le plus jeune âge
45:45parce que c'est bravé l'interdit.
45:47Peut-être qu'en ouvrant ça,
45:49c'est toi et ton libre-arbitre,
45:51est-ce que tu veux vraiment consommer,
45:53parce que tu peux,
45:55vas-y fume,
45:57t'as dix ans, vas-y fume un paquet de cigarettes
45:59devant nous,
46:01tu vas le fumer,
46:03c'est dégueulasse, je vais pas le fumer.
46:05Si tu peux, tu fais un choix réel
46:07qui n'est pas un choix de révolte.
46:09Peut-être que sur une ou deux générations,
46:11ça pourrait, ou plus,
46:13ça pourrait régler certains problèmes.
46:15On va en parler en détail.
46:17Cédric, tu restes encore un peu avec nous ?
46:19Combien de temps, s'il vous plaît ?
46:21Ecoute, je vais te dire, tu sais quoi,
46:23on va te prendre en rentaine,
46:25soit je te dis au revoir déjà là, au cas où,
46:27sinon on se prend en rentaine et on se retrouve juste après.
46:29On va s'écouter Cyril et Marie-Jo,
46:31et puis on va aussi offrir les deux places
46:33pour aller voir Naza en concert
46:35prochainement à la Madeleine, le 28 février.
46:37Cédric, on t'embrasse, tu sais quoi,
46:39merci d'avoir été avec nous,
46:41et on continue la conversation,
46:43toi et moi, juste hors antenne.
46:45Salut Cédric.
46:47Au revoir.
46:49Je vous rappelle quand même le numéro pour venir discuter avec nous.
46:510478 425 425 sur WhatsApp.
46:53A tout de suite.

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