L'OQTF de l'influenceur algérien "Doualemn" a été annulée par le tribunal administratif de Melun, a appris BFMTV d'une source judiciaire ce jeudi 6 février. Le 9 janvier, "Doualemn" avait été expulsé vers l'Algérie mais cette dernière l'avait immédiatement renvoyé en France, provoquant une crise diplomatique entre les deux pays. Depuis, il est retenu dans un centre de rétention administrative.
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00:00Moi, ce que je dis, c'est qu'aujourd'hui, quand on commet des crimes ou des délits en France,
00:05quand on a une incitation à la haine, on doit être jugé par les tribunaux.
00:08Et que si on représente une menace, on peut aller éventuellement en prison.
00:12Mais moi, ce que je dis aussi aujourd'hui, c'est que l'autorité judiciaire,
00:15qui a l'ensemble des éléments, n'a pas jugé utile de placer ce monsieur en détention provisoire à ce stade.
00:21Et moi, je respecte infiniment la justice de mon pays.
00:23Et si elle se trompe, dans ce cas, il y a la possibilité de faire appel, il y a des démarches.
00:28Mais oui, la remise en cause de l'État de droit, pour moi, ce n'est pas possible.
00:31Et c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles nous allons déposer dans les prochains jours,
00:34avec mon groupe, une motion de censure contre ce gouvernement.
00:37Parce que nous estimons que ce que disent les proches de M. Retailleau aujourd'hui,
00:42la loi ne fonctionne pas.
00:44C'est un camouflet politique pour le ministre de l'Intérieur,
00:46mais c'est un camouflet politique parce qu'il a voulu faire de la politique plutôt que du droit.
00:49Or, qu'est-ce qui protège nos citoyens ?
00:51Qu'est-ce qui permet à ce que l'État tienne ? C'est l'État de droit.
00:54Et donc aujourd'hui, oui, ces remises en cause permanentes de l'État de droit
00:57ne font qu'une chose, le lit de l'extrême droite.
00:59Et nous en avons eu ce soir, et à l'instant même sur votre plateau, la preuve.
01:02Mais pour vous, il est impensable de modifier certaines règles de cet État de droit ?
01:06Là, on parle d'un monsieur qui, je le rappelle, et on vient de l'évoquer,
01:09est en France depuis plus de 20 ans, qui est la famille des enfants en France.
01:12Et aujourd'hui, pourquoi il y a une convention européenne ?
01:14Ce n'est pas simplement parce qu'il y a l'Europe au-dessus de nous,
01:17c'est parce qu'il y a des droits, en fait, qui sont garantis
01:19et qui sont reconnus comme garantis par l'ensemble des États européens,
01:22qui se fondent, par exemple, sur le droit de mener une vie familiale normale.
01:25Je vous dis, par exemple, que vous avez des enfants derrière,
01:27et le droit des enfants passe avant tout.
01:30C'est-à-dire que des enfants ont le droit de voir leurs parents, par exemple.
01:33Si vous renvoyez ce monsieur en Algérie, est-ce que vous allez renvoyer
01:36ces enfants qui ont théoriquement la nationalité française,
01:39qui ont fait toute leur vie et qui n'ont jamais mis, sans doute pour certains d'entre eux,
01:41un pied en Algérie, et qui sont d'une mère française ?
01:44Et donc la question qui se passe, c'est est-ce que vous allez renvoyer quelqu'un
01:47dans un autre pays où il ne va plus depuis 20 ans,
01:49alors qu'il a des enfants français vivant en France ?
01:52Et ça, ce sujet-là, ça se pose aujourd'hui sur le cas d'Oualem,
01:55mais ça se pose aussi sur un autre sujet dont nous sommes en train de parler
01:59en ce moment même dans l'hémicycle, qui est la question du droit du sol à Mayotte.