• hier

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:007h47, on s'intéresse à la grippe, Santé Publique France parle de contaminations exceptionnellement
00:11élevées chez nos enfants et petits-enfants.
00:14On va prendre la température, Quentin, à l'hôpital de Nîmes.
00:16Avec oui, le chef du service pédiatrie, bonjour professeur Thuan Tran.
00:20Bonjour.
00:21Et merci d'être avec nous dans les hôpitaux d'Occitanie, donc professeur, un patient sur
00:25cinq touché par la grippe a aujourd'hui moins de 15 ans.
00:28Quel est le profil donc aujourd'hui de ceux qui sont hospitalisés à Nîmes ?
00:33Surtout chez les nourrissons, moins de deux ans.
00:36Pratiquement le service des nourrissons est plein et c'est plein d'enfants qui sont pratiquement
00:42tous grippés.
00:43Avec la grippe A ou la grippe B.
00:45Donc c'est des nourrissons ?
00:46C'est des nourrissons, c'est des petits.
00:48Vous en avez combien à peu près au CHU en ce moment ?
00:51Actuellement, nous on a une vingtaine de lits en pédiatrie nourrisson et ils sont
00:58pratiquement tous pris par les cas de grippe.
01:02Tous pris par les cas de grippe.
01:04Est-ce que c'est plus important ? Est-ce que vous en avez de plus en plus de semaine en
01:07semaine ?
01:08Oui, on a de plus en plus de semaine en semaine.
01:11On a une petite baisse ce week-end, mais c'est très temporaire parce que parfois on a un
01:19petit creux et puis après ça repart.
01:21Et cette année, la grippe s'exprime de façon multiforme.
01:26Ça veut dire que d'habitude la grippe, si vous avez un syndrome grippal avec des douleurs
01:31partout, avec le nez qui coule, cette année il y a beaucoup de détresse respiratoire.
01:36Les enfants ont du mal à respirer.
01:38Il y a aussi des tableaux qui simulent un peu la méningite.
01:42Donc les enfants, ils ont soit une convulse avec de la fièvre, soit ils ont des troubles
01:47au point de vue neurologique qui nous conduisent à faire la ponction lombaire, ou il y en
01:52a beaucoup de cas de diarrhée également.
01:54Donc ce que je comprends, c'est qu'il y a plus de symptômes que d'habitude ?
01:58Oui.
01:59Comment vous l'expliquez ça ?
02:00C'est parce que c'est variable, le virus peut aller partout.
02:05Il peut aller dans le sang, on appelle ça une vérimie, et ça, ça peut donner des montées
02:12de fièvre très importantes et l'enfant n'était pas bien, il ne tolère pas bien cette décharge
02:17virale dans le sang.
02:18Et alors comment vous expliquez que cette année les contaminations soient particulièrement
02:22élevées chez les enfants pour la grippe ?
02:24Alors pour plusieurs raisons.
02:26Je pense que premièrement, la nature a horreur du vide, et cette année avec l'immunisation
02:32du VRS, on a une baisse des...
02:35C'est quoi le VRS ?
02:36C'est le virus respiratoire syncytial qui est responsable de la bronchiolite chez l'enfant.
02:42Et cette année avec l'immunisation, on a une baisse importante du VRS qui a été remplacée
02:48par la grippe.
02:49Et puis ça c'est un.
02:51Et deuxièmement, le taux de vaccination chez les personnes à risque qui doit être à 75%
02:57et actuellement dans le Gard, on est à 43%.
03:0043% oui.
03:0275% c'est la recommandation de l'Organisation Mondiale de la Santé.
03:05C'est ça.
03:06Et comment vous expliquez que la vaccination ne soit pas optimale ?
03:11C'est parce que les gens, ils ont toujours une appréhension vis-à-vis de la vaccination.
03:17Soit ils ont peur des effets secondaires, soit ils ont peur des effets occultes, je
03:23ne sais pas.
03:24Voilà.
03:25Soit ils préfèrent que l'immunité naturelle se fasse tout seul en contact avec le virus.
03:327h50, vous écoutez ici Garlozer, notre invité, le professeur Thuan Tran, chef du service
03:36pédiatrique à l'hôpital de Nîmes pour nous parler de l'épidémie de grippe.
03:39Oui, professeur Tran, on parle de la vaccination contre la grippe, vous nous dites que la couverture
03:43vaccinale n'est pas optimale dans le Gard et c'est la même chose en Lozère, est-ce
03:47que vous pensez que le vaccin contre la grippe est une victime collatérale du vaccin contre
03:51le Covid ?
03:52Oui, tous les vaccins sont victimes collatérales du Covid parce que depuis le Covid, on a un
03:57relâchement également sur les vaccins obligatoires qui sont le DT polio, l'hépatite B et puis
04:06le méningite à méningocoque et le pneumocoque, donc tout ça, il y a une baisse chez l'enfant,
04:13là on est en train de remonter la pente mais c'est sûr que l'épidémie de Covid a fait
04:18des dégâts.
04:19Ce qui est curieux quand même, c'est qu'on a du recul sur le vaccin contre la grippe,
04:23ça fait plusieurs années qu'il existe maintenant et on sait qu'il est efficace.
04:26Oui, mais tout le problème c'est qu'il y a des années où la grippe ne tape pas aussi
04:32fort que cette année, donc les gens peuvent avoir l'impression d'être vaccinés pour
04:37rien et puis parfois les souches vaccinales ne sont pas complètement compatibles avec
04:46la souche qui attaque l'épidémie, tandis que cette année, les souches vaccinales sont
04:52vraiment les souches des virus qui attaquent cette année.
04:55Professeur, que dites-vous par exemple aux parents qui hésiteraient encore aujourd'hui
04:59à faire vacciner leur enfant contre la grippe ?
05:02Alors, moi je pense que le message c'est que tous les enfants qui ont des comorbidités,
05:07ça veut dire qu'ils ont le diabète, l'obésité, qu'ils ont des insuffisances cardiaques ou
05:13qu'ils sont sous traitements immunosuppresseurs ou des traitements qui diminuent leur immunité,
05:19il faut qu'ils soient absolument vaccinés.
05:21Pour les autres, les enfants moins de deux ans sont plus sensibles à des formes graves
05:27donc on peut proposer la vaccination.
05:29Et si on ne l'a pas encore attrapé le virus de la grippe sans forcément se faire vacciner,
05:34qu'est-ce qu'on peut faire pour s'en protéger ?
05:36Eh bien, un lavage de mains et puis porter de masque.
05:39Tous ceux qui approchent les enfants de moins de deux ans et qui ont des signes comme le
05:44nez qui coule et qui ont un peu de fièvre, qui se sent fatigué, etc., il faut qu'ils
05:48portent le masque pour protéger les enfants.
05:50Professeur Tran, je vous remercie beaucoup d'avoir été avec nous ce matin pour avoir
05:55évoqué cette épidémie de grippe qui est particulièrement virulente, on le rappelle,
06:00chez les moins de 15 ans et les nourrissons de moins de 18 mois, c'est ça, vous nous
06:04disiez, sont particulièrement concernés, notamment à l'hôpital de Nîmes.
06:09Je vous remercie beaucoup Professeur Tuan Tran, je le rappelle, chef du service pédiatrie
06:13à l'hôpital de Nîmes.
06:14Merci encore.