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Donald Trump a reconnu dimanche matin que les droits de douane qu'il a instaurés la veille avec les principaux partenaires des Etats-Unis, provoquant une guerre commerciale, vont "peut-être" faire souffrir les Américains, mais que cela "vaudra le prix".

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Transcription
00:00Ils sont en pleine confiance, ils ont des primes à la fin, des bonus à la fin, et la société marche encore mieux.
00:05Mais malgré tout, même si votre épouse est fonctionnaire, je ne suis pas sûre que les fonctionnaires qui vous écoutent ce soir soient vraiment rassurés par vos propos.
00:12Mais en tout cas, c'est votre avis, c'est ce que je vous propose.
00:14Mais vous le faites de façon très humaine, madame. Vous le faites de façon très humaine.
00:16Vous faites aussi des privatisations qui peuvent être extrêmement humaines.
00:19Et si nous allons en plein emploi, ce qui est un objectif formidable du président précédent et que j'ai soutenu et promu moi-même,
00:25parce que je pense qu'il faut aller au plein emploi, là, on n'y va plus. Là, c'est sûr qu'on n'y va plus.
00:30Donc là, ça m'inquiète énormément. Le plein emploi va nous permettre de faire quoi ?
00:33Justement de prendre éventuellement des surplus de fonctionnaires qui s'embêtent dans leur fonction publique et qui se retrouvent dans le privé.
00:40Une fonction publique qui est de plus en plus contractualisée. Venez à l'université, je vous y invite.
00:43Franchement, on ne peut pas non plus dire que ce soit le ratio le plus important.
00:47Il faut qu'on avance, Pierre Gattaz. On ouvre ce débat pour très longtemps.
00:50Il faut qu'on avance sur un autre sujet qui va vous passionner, Pierre Gattaz.
00:53C'est évidemment cette guerre commerciale dans laquelle se lance Donald Trump.
00:58C'est votre choix du venteur BFM, Olivier.
01:00Oui, Donald Trump qui a décidé d'augmenter les droits de douane.
01:0425% sur les produits qui viennent du Canada et du Mexique.
01:08Plus 10% sur ceux qui viennent de Chine.
01:11C'est le début d'une guerre, ça ?
01:12Oui, parce qu'il y a déjà la riposte.
01:14Le Canada a dit puisque c'est 25%, nous aussi appartiennent maintenant 25% sur le Made in USA.
01:19Ils réfléchissent même à mettre une taxe à 100% sur les Tesla pour viser Musk, évidemment.
01:24La présidente mexicaine, elle aussi, dit réfléchir à une réponse.
01:28En général, les Etats-Unis taxaient assez peu à l'entrée.
01:312 à 3%, parfois 10% sur les matières premières.
01:34Là, avec 25%, Trump va très très loin.
01:37Il le fait comme jamais ça n'a été fait dans l'histoire des Etats-Unis.
01:42On parle de 1300 milliards de dollars de transactions qui vont être concernées par ces nouvelles taxes.
01:48Il le fait parce que, de facto, les Etats-Unis sont devenus un pays qui consomme ce que le reste du monde est en train de produire.
01:55Si vous regardez cette carte, vous allez voir ce qu'on appelle la balance commerciale.
02:00Pour faire simple, c'est la différence entre ce que vous achetez et ce que vous vendez au reste du monde.
02:05Tous les pays en rouge, c'est les pays qui vendent plus aux Etats-Unis que les Etats-Unis.
02:12Vous voyez que le déséquilibre est très important.
02:16Même les pays d'Amérique du Sud qui sont en bleu, l'avantage américain est extrêmement faible.
02:21C'est ça que Trump veut essayer de corriger.
02:24Si on en parle aussi ce soir, c'est parce que c'est officiel, l'Europe est la prochaine sur la liste.
02:29Oui, les négociations vont sans doute rapidement commencer.
02:33Vous vous souvenez, Trump n'arrête pas de dire qu'on a été maltraité par l'Europe.
02:39Ce à quoi il fait référence, c'est une crise qui a eu lieu en 2018 sur l'acier et l'aluminium.
02:44Les Etats-Unis ont taxé, mais ce qu'a fait Bruxelles en échange, c'est qu'ils ont riposté.
02:50Trump ne s'y attendait sans doute pas et donc on a surtaxé les produits américains.
02:54Depuis, avec Biden, c'est redescendu. Il suffit juste de s'entendre et de discuter.
02:59Mais là, Trump est bien décidé à à nouveau engager le bras de fer pour que l'Europe achète plus de pétrole.
03:05On verra si Bruxelles va riposter.
03:08Vous voyez sur ce graphique, là encore, la différence entre l'Europe qui est en haut et les Etats-Unis qui sont en bas.
03:15Trump sait que ça peut avoir des conséquences néfastes. Il l'a même dit aujourd'hui.
03:19Pourquoi il s'engage sur ce chemin ?
03:21Vous savez, on a tous dans notre imaginaire politique des choses qui nous structurent, qui viennent de l'histoire.
03:26En France, on a pris la Bastille au nom de la liberté.
03:29Aux Etats-Unis, ce qui a été l'étincelle de l'indépendance, c'est une révolte sur le thé qui était importé et qui arrivait à Boston.
03:36Et les taxes étaient trop importantes.
03:39C'est à cause des taxes que les colonies américaines se sont révoltées pour former un pays.
03:45Et en fait, dans la culture politique américaine, le fait de taxer, ça relève aussi.
03:51Et c'est un appannage de souveraineté.
03:53Merci Olivier.
03:54Pierre Gattaz, regardez ce que dit ce soir celui qui est encore Premier ministre du Canada, Justin Trudeau.
04:00Il dit ces mots-là pour réagir à ces décisions de Donald Trump.
04:05Il lance un appel, il dit c'est le moment de choisir des produits fabriqués chez nous au Canada.
04:10Lisez les étiquettes, faisons notre part autant que possible, choisissons le Canada.
04:15Il a raison. Est-ce que vous diriez la même chose vous ce soir si vous étiez encore patron du Medef ?
04:19Oui, je crois qu'il faut réagir très vite et très fort.
04:22Il faut absolument qu'on réagisse. Il y a plusieurs façons de réagir.
04:25Il faut taxer les produits, mettre autant de taxes de l'autre côté sur les produits qui partent vers les États-Unis, etc.
04:33Donc il y a plusieurs méthodes.
04:35Je pense que Trump est un négociateur et c'est un cow-boy qui arrive avec un pistolet chargé,
04:39qui met le pistolet sur la table et puis il y va.
04:42Donc c'est extrêmement violent, c'est extrêmement disruptif.
04:45Et c'est vrai que ça va bousculer le monde.
04:47Alors maintenant, il faut que l'Europe et la France soient très fortes par rapport à ça.
04:50Vous diriez que c'est violent, mais que ça a le mérite d'être efficace ?
04:53Je dirais, si vous voulez, que c'est très violent.
04:55C'est très violent, bien sûr, c'est du protectionnisme.
04:57Alors qu'est-ce qu'il veut faire Trump ?
04:59Il a un déficit de commerce extérieur qui est énorme.
05:01Donc il veut remettre de l'industrie dans son pays et acheter moins à l'extérieur.
05:06Mais surtout, il veut attirer les entreprises par tous les moyens.
05:09Ça a commencé par Biden avec l'Inflation Reduction Act, l'IRA, qui a une force de subvention énorme.
05:15Ce sont des milliards qui ont été déposés pour attirer les entreprises, pour attirer les usines.
05:20Ça part, je dirais, d'un bon sentiment, de dire, tiens, je veux des usines dans mon pays,
05:24et je veux des ingénieurs, et je veux aller sur Mars, etc.
05:26Ça, c'est le côté, je dirais, assez sympathique, la vision positive à travers les entreprises.
05:31Après, tout le reste, ce sont des méthodes, je dirais, extrêmement violentes.
05:35Mais est-ce que les entreprises françaises doivent avoir peur si cette guerre commerciale s'engage, effectivement ?
05:40Je pense, si vous voulez, que les entreprises françaises,
05:42si elles n'ont plus d'autre choix que de se mettre aux Etats-Unis, elles le feront.
05:45Elles iront aux Etats-Unis, pour celles qui le peuvent.
05:47Pourquoi ? Parce que si c'est tout taxé dans tous les sens, et qu'on surenchérit l'exportation,
05:53c'est vrai qu'il y a cette notion d'être attiré par ce marché.
05:59Vous faites confiance à Bruxelles pour réagir ?
06:01Non, mais ce n'est pas une solution durable, parce qu'il ne faut pas qu'on vide nos usines françaises.
06:05C'est ça, la clé de tout ça.
06:08Et donc, pour ne pas vider nos usines françaises, il faut que notre sol soit compétitif en France et en Europe.
06:14Ce que j'espère de la part de Trump et de ses réactions, ce sont des réactions intelligentes de la France et de l'Europe,
06:19pour dire qu'on est face à deux géants, qui s'appellent la Chine et les Etats-Unis,
06:23qui vont aller très vite, très fort, de façon très violente.
06:26Ils vont nous inonder de produits pour les Chinois à très bas coût.
06:29Réagissons par une agilité, ne mettons pas des normes de folie,
06:33car le problème de Bruxelles aujourd'hui, c'est de nouveau la technocratie qui nous impose les normes.
06:37C'est aussi ça qui est dénoncé par de nombreux patrons français.
06:41Pour la France, il faut absolument qu'on ait un environnement business-friendly,
06:45c'est-à-dire de fiscalité tout à fait compétitive et sociale.
06:49Tous les sujets sont liés, finalement.
06:51Dites-moi sincèrement, et après on passera à l'actualité politique de la semaine et économique, le budget,
06:56mais on a vu quand même de nombreux patrons français défiler sur ce plateau,
07:00qui avouaient avoir été séduits par Donald Trump, par ses premiers jours à la tête des Etats-Unis.
07:05D'ailleurs, Bernard Arnault ne cache pas non plus totalement
07:08que lui aussi a passé un beau moment quand il est allé aux Etats-Unis.
07:12Vous faites partie de ces patrons qui sont un peu charmés par le style Trump ?
07:16Il dit quoi ? J'aime l'entreprise, j'aime l'innovation, j'aime les ingénieurs, on va construire le pays.
07:21Voilà, c'est nous, c'est ce qu'on attend, c'est ce qu'on aimerait entendre.
07:25Donc la réponse est oui.
07:26Manuel Valls, quand j'étais président du MEDEF en 2016, dit « j'aime l'entreprise ».
07:31Il avait embarqué tous les patrons dans la salle.
07:33Angela Merkel, que j'ai été voir il y a une dizaine d'années,
07:36avait devant mille patrons « je vous aime, vous êtes les champions », etc.
07:41Ils ne fonctionnent pas tous exactement de la même manière.
07:44Il faut nous parler comme ça.
07:45Plus sentimentaux qu'on l'imagine.
07:46Mais non, c'est un problème de confiance et de motivation.
07:48Si on nous méprise toute la journée, on y va avec les chaussures de plomb.
07:51Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?

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