Emmanuel Macron a réalisé plusieurs visites surprises ce jeudi dans l'Aisne, s'arrêtant à Vervins, Saint-Michel-en-Thiérache ou encore Hirson, où le président de la République a bu un café avec les clients d'un bar.
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00:00Vous le savez, Max, il suffit de traverser la rue pour trouver du travail, non, pour trouver le peuple des Français.
00:06Voilà ce qu'a fait Emmanuel Macron. Il veut redevenir président de tous les Français.
00:10Donc, il faut bien en rencontrer quelques-uns. D'ailleurs, il l'a fait le 7 février 2024.
00:15C'était l'an dernier. C'était dans le Doubs. Voyez, les images qu'on a là, c'est pas aujourd'hui.
00:19C'était dans le Doubs, il y a à peu près un an. Donc, vous voyez, il y a quelque chose de là redite.
00:23– Ça, ce sont des images d'aujourd'hui. – Ça, c'est aujourd'hui.
00:25On reconnaît le maire de Hirson qu'on a eu tout à l'heure en duplex.
00:27Il est allé boire un café, moment convivial. Le président a interrogé les clients, le personnel,
00:32sur leur parcours, beaucoup, d'où ils viennent, qu'est-ce qu'ils font.
00:35Et puis, ils ont invoqué divers sujets. Vous les rappeliez tout à l'heure, la guerre en Ukraine,
00:39le coup de gueule de Bernard Arnault. Quel intérêt a ces sorties ?
00:43Eh bien, cet intérêt, premier, c'est d'abord de ne pas être mis en scène.
00:47Pas de caméra de télévision professionnelle, pas de CRS déployée, on n'a pas nettoyé les rues,
00:53pas de manifestants aux alentours pour protester contre tel plan social ou telle loi.
00:57C'est à la fois préservé et c'est censé être spontané.
01:01Et puis, la vraie France peut parler au président de la République.
01:05Par exemple, cette serveuse d'Hirson, on va l'écouter.
01:09– Il est rentré dans le bar, il nous a dit bonjour et puis il a pris un café.
01:14Il a pris le temps de discuter un peu avec nous.
01:16Moi, j'ai discuté un peu, mais il m'a demandé ça faisait combien de temps que j'étais ici.
01:21Et après, il a discuté avec un autre client qui lui a expliqué ce qu'il faisait
01:26ou ce qu'il travaillait.
01:28– Voilà, on rencontre les Français et puis on trouve cette sagesse des bistrots,
01:32cette philosophie des troquets.
01:34Le café du commerce, on dénigre souvent,
01:36mais c'est là que se lie aussi la conversation démocratique.
01:39Plus certainement, il y a un autre intérêt à cette visite,
01:42c'est pour un président qui n'a plus de prise sur la politique nationale
01:45parce qu'il n'a plus de majorité, entre le très loin et l'international,
01:48il faut équilibrer avec le très proche.
01:50Et ça, c'est la fonction de ce genre d'itinérance.
01:53C'est un président aussi qui a théorisé l'absence d'intermédiaires.
01:57Depuis 2017, je n'ai pas besoin de médias,
01:59je n'ai pas besoin de syndicats, je n'ai pas besoin d'élus,
02:01je vais directement vis-à-vis de mon peuple leur parler,
02:04soit physiquement, soit virtuellement par des petites vidéos.
02:07Attention, c'est dangereux.
02:08Rappelez-vous, la vidéo sur le pognon de dingue distribué aux plus pauvres,
02:12c'était tourné à l'Élysée, mis en ligne par l'Élysée,
02:15ce n'était pas un piège du tout.
02:16Donc ce contact direct, il peut être à double tranchant.
02:20Néanmoins, on peut lui faire crédit,
02:21il cherche à recréer un lien avec le peuple qui est abîmé.
02:24Il est à 21% de popularité.
02:26Il n'est pas le premier à faire ça.
02:28Le premier à avoir fait ça, c'est Louis XIV.
02:31Les entrées solennelles dans les villes, les itinérances de Louis XIV,
02:34il a passé en 1652 les deux tiers de l'année hors de Paris.
02:38Et un historien, Olivier Chaline, nous dit pendant ses déplacements,
02:41le royaume est administré au plus près des sujets,
02:44ce qui ne veut pas dire avec les sujets.
02:46Le roi doit être montré au peuple,
02:48loin d'être mis à distance par le cérémonial,
02:51le monarque est sous l'œil de ses sujets.
02:53Ça n'a pas changé de pour Louis XIV,
02:54sauf qu'il y a un smartphone à côté de l'œil.
02:57Chaque président a cherché le moyen de renouer avec les Français.
03:00Par exemple, en 1975,
03:02pour montrer qu'il n'a pas perdu le contact avec le peuple,
03:05Valéry Giscard d'Estaing s'invite chez des Français,
03:08presque comme les autres.
03:09Comment ça se passe ?
03:10Eh bien, on écoute.
03:13Alors, vos impressions sur le président et madame ?
03:16Ce sont des personnes très simples, très agréables
03:21et avec qui la conversation est très aisée.
03:25Avant de les connaître, est-ce que vous les imaginiez ainsi ?
03:29Je les imaginais assez simples dans l'ensemble,
03:32mais je me suis aperçue que c'était très facile
03:36d'être très simple avec eux.
03:38Et comment vous représentiez-vous le président ?
03:41Tel que je l'ai trouvé hier soir.
03:43Je n'ai pas été déçu ni surpris.
03:47On a l'impression que c'est les parents de la serveuse d'Hirson.
03:50Les Français ont moins changé, peut-être,
03:52que les techniques de communication des présidents.
03:54Mitterrand avait employé une autre ruse.
03:56Il avait reçu le 1er janvier 1987, au fort de Brégançon,
03:59des grévistes, cheminots,
04:01pour leur montrer qu'il était de leur côté.
04:03Fonction politique, je suis toujours président malgré la cohabitation
04:06et je viens embêter Jacques Chirac, le Premier ministre de l'époque.
04:10Cette visite des cheminots à Brégançon,
04:12elle a eu une vraie importance dans le bras de fer Chirac-Mitterrand.
04:16Peut-être le plus symbolique de la visite de Macron ce matin sur le terrain.
04:20Là, on voit les images des cheminots accueillis par Mitterrand.
04:22Peut-être que le plus symbolique, le plus éloquent sur ce qu'a fait Macron,
04:26c'est qu'on nous dit qu'il a acheté un ticket de jeu à gratter.
04:31Oui, il a acheté du grattage.
04:32Alors, on voudrait savoir si le président a tiré le gros lot.