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00:00Mais d'abord, Eugénie Bastiet est avec nous sur Europe 1. Bonjour Eugénie.
00:03Bonjour à tous.
00:03Vous revenez ce matin sur l'histoire de la démission de Philippe Carly, c'est le président du groupe Ebra.
00:09Démission annoncée hier et dont les motifs sont stupéfiants.
00:13Un scalpe de plus pour Mediapart.
00:15Il y a quelques jours, le journal fondé par Edwi Plenel révélait que Philippe Carly,
00:18patron du plus gros groupe de presse régional de France qui possède entre autres
00:21Le Progrès, Le Dauphiné Libéré, L'Est Républicain,
00:24avait aimé sur LinkedIn des publications de l'eurodéputée reconquête Sarah Knafo
00:29Pire encore, il avait osé partager des extraits de l'émission de Pascal Praud sur CNews.
00:35C'est vrai qu'on en a en Bastiet pour moins que ça.
00:37A grand renfort de capture d'écran, Mediapart épinglait chacun des likes en question
00:41comme autant de preuves de péché collectionnées par la Sainte Inquisition.
00:45Aussitôt, la CGT avait réclamé le départ de Monsieur Carly
00:48en raison de sa proximité affichée avec des figures d'extrême droite.
00:52Comme l'a résumé une déléguée syndicale meurtrie,
00:55ce n'était pas possible pour nous de travailler dans des rédactions dont l'indépendance et les valeurs
00:59pourraient être entachées par les prises de position du président du groupe Hébra.
01:03Philippe Carly, lui, s'est excusé, mais ça n'a pas suffi.
01:07Il a été poussé à la démission.
01:08Alors on savait qu'on pouvait être ostracisé pour un dérapage,
01:11que dîner avec Marine Le Pen pouvait vous valoir les larmes du monde,
01:14qu'avoir un livre de Jean Raspail dans votre bibliothèque vous plaçait sur des listes.
01:18Mais désormais, un simple like, vos lettres de cachet,
01:22le crime de l'aise politiquement correcte est désormais sans frontières.
01:26Génie, est-ce qu'il n'est pas normal que des journalistes s'inquiètent de l'indépendance
01:29ou de la neutralité de leurs dirigeants ?
01:32Bien sûr, mais ce qui m'étonne, c'est le deux poids deux mesures
01:34qui continuent de réjanter notre vie médiatique.
01:37Mediapart, par exemple, trouve scandaleux le pouce levé d'un patron sur LinkedIn
01:40en faveur d'une personnalité de droite,
01:42mais trouve tout à fait normal que l'un de ses employés, Tariq Safoui,
01:45sabre une bouteille de champagne Place de la République
01:48pour célébrer la mort de Jean-Marie Le Pen, ce qu'il a fait il y a quelques semaines.
01:52Il y a quelques semaines encore, dans Libération, le millionnaire Mathieu Pigasse
01:55affirmait haut et fort son désir de mettre les médias qu'il contrôle
01:59dans le combat contre l'extrême droite.
02:01L'actionnaire du Monde évoque sur les réseaux sociaux
02:04la stratégie qui doit, selon lui, mener la gauche au pouvoir.
02:07Est-ce que vous avez entendu un seul journaliste des médias qu'il possède
02:10s'inquiéter d'un manque d'indépendance
02:12ou affirmer sa vigilance quant au pluralisme ?
02:14Non, bien évidemment.
02:15Mais alors, qu'est-ce que cet épisode raconte sur la vie médiatique française ?
02:20Eh bien, tout simplement que le terrorisme intellectuel,
02:22comme l'appelle Jean Sébilla, fonctionne encore.
02:24Frôler ce que la gauche appelle extrême droite,
02:26même du bout du pouce sur un réseau virtuel, peut vous coûter cher.
02:30Il y a plein d'autres exemples, vous savez.
02:32Il y a quelques mois, le groupe Bayard renonçait à recruter Alban du Rostu
02:36parce que ce dernier avait travaillé avec Pierre-Édouard Stérin
02:39qui commet le triple crime d'être milliardaire, de droite et catholique.
02:43Le journaliste de France Info, Jean-François Ackilly,
02:45a lui été viré comme un malpropre pour avoir été soupçonné
02:48d'avoir eu l'intention d'écrire un livre avec Jordan Bardella.
02:51Vous ne trouverez jamais de tels exemples pour une collusion avec l'extrême gauche.
02:55La seule question qui demeure est la suivante.
02:58Jusqu'à quand cette intimidation va-t-elle fonctionner ?
03:02Question pour l'heure toujours sans réponse.
03:03Merci beaucoup, Eugénie Bastiais, signature Europe 1.