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Le Premier ministre a jugé ce lundi que la France "approche" d'un "sentiment de submersion" en matière d'immigration. Interrogée par BFMTV, Marine Le Pen a réagi aux propos de François Bayrou.

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Transcription
00:00Ce que l'on attend de lui, ce sont des actes qui suivent les constats.
00:04Pour l'instant, on a beaucoup de constats et très peu d'actes.
00:07Mais le fait qu'ils n'ont pas vos termes...
00:13Réaction à minima de Marine Le Pen après cette expression utilisée hier soir par le Premier ministre,
00:20qui ne veut pas d'un référendum sur l'immigration, mais qui a eu cette formule
00:23un certain nombre de villes ou de régions ont le sentiment d'une submersion.
00:28Charles Sapin est avec nous, journaliste politique au point.
00:31C'est vrai qu'il avait commencé dans son discours de politique générale, le Premier ministre,
00:36à évoquer cette formule, qui en fait réagir plus d'un ce matin.
00:40On attend notamment la présidente de l'Assemblée nationale qui, sur BFM TV, dit
00:43« Moi, je n'aurais jamais dit ça. Ce n'est pas mon vocabulaire. Je suis gênée. »
00:47Ça peut paraître étonnant, mais si vous voulez...
00:51Pourquoi ça peut paraître étonnant ? Parce que ce terme est associé au Rassemblement national.
00:56C'est ce que dit Marine Le Pen. « Ce sont mes mots. »
00:58Exactement. Ce qui n'est pas tout à fait exact.
01:00C'est vrai que nous ne sommes plus dans les années 70, et depuis longtemps,
01:03le FN, devenu RN, a perdu son monopole de la dénonciation de l'immigration
01:08et de ce que ça peut charrier selon les forces politiques.
01:11Et finalement, ce que l'on voit, c'est que c'est un terme...
01:16François Bayrou a dit « le sentiment de submersion ».
01:19Le terme « submersion migratoire », de mémoire, a été employé par tous les candidats
01:23à la présidentielle de droite depuis au moins 10 ans.
01:25Droite qui fait partie de la majorité gouvernementale aujourd'hui.
01:28Oui, mais François Bayrou n'est pas de droite.
01:30Oui, mais vous voyez bien que la situation politique délicate dans laquelle est François Bayrou,
01:34qui est en fait de parfaire le « en même temps » et de donner de la main gauche à la gauche
01:38et de donner de la main droite à la droite.
01:41Et si vous voulez, c'est là où le discours du Premier ministre peut questionner.
01:46Dans le sens où on le voit, et on l'a vu hier soir chez nos confrères,
01:50d'un côté, il va dans ce sens en employant ce terme de « sentiment de submersion migratoire »
01:57et tout de suite après, il va donner le point et reprendre dans ses mots
02:00le constat fait par son ministre de l'Économie, Eric Lombard,
02:03qui ce week-end disait que la France avait besoin d'une migration de travail.
02:06En termes de main d'œuvre.
02:07Qui revient, si vous voulez, à une incitation à l'immigration.
02:10Donc, on est encore dans le « en même temps » et on s'y perd un petit peu, si vous voulez.
02:14Et c'est finalement toute la difficulté du Premier ministre qui va,
02:18que ce soit pour le budget, mais même pour les textes qui viennent,
02:21devoir s'assurer une majorité en donnant des gages d'un côté à une partie de l'échiquier politique
02:26au risque de perdre des gages de l'autre côté.
02:28À chaque fois qu'il donne d'un côté, c'est le risque de froisser de l'autre.
02:30Parce que là, les réactions de toute la gauche après cette formule de submersion migratoire, c'est très négatif.
02:37C'est là où c'est intéressant aussi.
02:38Vous avez une réaction des cadres politiques à gauche,
02:41mais il faut aussi dépasser ce qui est un débat qui est purement politique.
02:46Pourquoi ? Parce que, si vous voulez, ce constat de submersion migratoire,
02:51quand on regarde le détail des sondages, il est partagé par près de 7 Français sur 10.
02:56Et quand vous regardez même dans le détail, c'est-à-dire qu'évidemment,
02:59des élus de la France insoumise, du Parti socialiste, des écologies,
03:02dénoncent ce terme et ce constat.
03:04Vous regardez dans le détail, vous avez un sondage BVA pour l'Institut Jean Jaurès,
03:08qui date d'avril 2023, qui montrait que 51% des électeurs de la France insoumise
03:13étaient plus ou moins d'accord avec ce constat.
03:15Ça provoque qu'il y avait trop d'étrangers en France.
03:17C'est toute la difficulté aussi de François Bayrou, c'est que là,
03:19il doit négocier avec des forces politiques, donc faire attention à ne pas les brusquer,
03:24mais il doit aussi se rappeler de ce pourquoi il est là,
03:27c'est-à-dire répondre aux attentes des Français,
03:29en sachant que les principaux moteurs de vote lors des dernières législatives,
03:31ça a été souligné par toutes les études d'opinion,
03:33c'est pouvoir d'achat, immigration, insécurité.

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