Le contreténor Philippe Jaroussky chante et présente "A Chloris" de Reynaldo Hahn, une pièce qui l'accompagne depuis de longues années.
"La première fois que j'ai entendu cette pièce, je ne connaissais pas vraiment Reynaldo Hahn, mais j'ai senti, comme avec Vivaldi, une connexion. C'est un compositeur solaire, léger".
"A Chloris" est l'une des chansons les plus populaires du compositeur français d’origine vénézuélienne Reynaldo Hahn, avec "l’Heure exquise". Il s’inspire du poème de Théophile de Viau, écrit en 1620 :
"S'il est vrai, Chloris, que tu m'aimes,
Mais j'entends, que tu m'aimes bien,
Je ne crois point que les rois mêmes
Aient un bonheur pareil au mien."
Pour Philippe Jaroussky, l'interprétation de cette pièce est d'autant plus difficile qu'elle l'est en français : "Ce n'est pas facile de chanter 'que tu m'aimes' en français, pour moi c'est plus facile de chanter 'Ti amo', 'Ich Liebe dich', mais pour chanter 'Je t'aime'... il faut franchir une certaine forme de pudeur."
#Jaroussky #AChloris #acappella #ReynaldoHahn #cultureprime #opera
"La première fois que j'ai entendu cette pièce, je ne connaissais pas vraiment Reynaldo Hahn, mais j'ai senti, comme avec Vivaldi, une connexion. C'est un compositeur solaire, léger".
"A Chloris" est l'une des chansons les plus populaires du compositeur français d’origine vénézuélienne Reynaldo Hahn, avec "l’Heure exquise". Il s’inspire du poème de Théophile de Viau, écrit en 1620 :
"S'il est vrai, Chloris, que tu m'aimes,
Mais j'entends, que tu m'aimes bien,
Je ne crois point que les rois mêmes
Aient un bonheur pareil au mien."
Pour Philippe Jaroussky, l'interprétation de cette pièce est d'autant plus difficile qu'elle l'est en français : "Ce n'est pas facile de chanter 'que tu m'aimes' en français, pour moi c'est plus facile de chanter 'Ti amo', 'Ich Liebe dich', mais pour chanter 'Je t'aime'... il faut franchir une certaine forme de pudeur."
#Jaroussky #AChloris #acappella #ReynaldoHahn #cultureprime #opera
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MusiqueTranscription
00:00C'est pas facile de dire que tu m'aimes, de chanter que tu m'aimes quand on est français.
00:15Pour moi, c'est plus facile de chanter ti amo, ich liebe dich, te quiero, mais de dire
00:21je t'aime et de le chanter, il faut franchir une certaine forme de pudeur.
00:26Mais j'entends que tu m'aimes bien.
00:36J'ai choisi cette pièce à Chloris de Reynaldo Hahn.
00:39Elle a une très grande douceur, elle a ce texte qui est très beau, qui exprime tout
00:45l'amour qu'on peut avoir pour quelqu'un, mais avec une certaine pudeur.
00:48Et c'est tout ce que j'aime dans la mélodie française, c'est ces sentiments qui sont
00:54un peu pastels, un peu pas trop caricaturaux et qui sont une grande douceur, une grande
00:59poésie évidemment.
01:00On a vraiment l'impression que c'est une pièce baroque, il y a des petits ornements
01:11baroques dans le chant.
01:12La première fois que j'ai entendu cette pièce, c'était dans un album de la mezzo-soprano
01:30Susan Graham qui avait dédié un disque entier à Reynaldo Hahn, un compositeur que je ne
01:35connaissais pas vraiment.
01:36C'est un compositeur où j'ai senti un petit peu d'ailleurs comme Vivaldi qui avait une
01:39connexion, c'est-à-dire que c'est un compositeur un peu solaire, un peu léger.
01:44C'est une pièce que j'ai enregistrée il y a presque plus de dix ans en tout cas.
01:47J'aime bien y revenir parce qu'il y a quelque chose de tellement simple au début notamment
01:52dans la ligne que ça permet vraiment de faire un point intéressant sur sa couleur de voix
01:56actuelle.
01:57C'est là aussi qu'on se rend compte de l'évolution de sa voix, qu'est-ce qui a changé.
02:01Que la mort serait opportune Que la mort serait opportune
02:17A venir changer ma fortune Pour la félicité des cieux
02:35Chanter français, c'est une bonne question.
02:37Est-ce que c'est dur ? Oui, même pour un français.
02:40C'est aussi pour ça que j'ai abordé ce répertoire parce qu'il y a très peu de
02:42choses pour moi en baroque français, mais à un moment je pense que c'est fondamental
02:46pour construire une technique de chanteur de chanter évidemment dans sa langue natale
02:51et d'essayer de faire résonner le plus simplement possible les mots.
02:55Tout ce qu'on dit de l'amboisir Ne touche pas ma fantaisie
03:13Au prix des grâces de tes yeux
03:24C'est vrai que ça fait bientôt 25 ans que je chante.
03:28Évidemment, j'ai chanté des rôles d'opéra un peu dramatiques, des choses comme ça,
03:33mais les pièces que j'ai l'impression que le public préfère de moi, ce sont des pièces
03:39avec ce type de douceur.
03:40Je peux être d'une grande douceur, mais pas que.
03:50Mais je crois que c'est effectivement les pièces où je me sens le mieux et je me sens
03:56le plus à la maison et le plus connecté à ce que je suis peut-être.
03:59Les plus belles récompenses, ce sont les quelques secondes de silence après.
04:10Je crois que quand on est un artiste, moi je sais que j'aime beaucoup quand le public
04:14monte son enthousiasme rapidement, mais les quelques secondes de silence après une pièce
04:19comme celle-ci, c'est un très beau cadeau du public.