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Paul Thiéfaine, infirmier en chef pour le Service départemental d’incendie et de secours de l’Aube, est parti en renfort à Mayotte quelques jours après le passage dévastateur du cyclone Chido, le 14 décembre. Il témoigne. Reportage : Mattéo Clochard

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Transcription
00:00On opérait entre 20 et 25 patients par jour sur nos deux salles d'opération.
00:04Paul Thieffen, 48 ans, infirmier en chef au service départemental d'incendie et de secours de l'aube,
00:10est parti en renfort à Mayotte quelques jours après le passage dévastateur du cyclone Chido.
00:15J'ai connu cette île l'année d'avant, j'ai fait trois missions déjà en renfort au niveau du centre hospitalier de Mayotte.
00:22C'est une île qui était très très très belle.
00:25Il faut s'imaginer que sur les villages entiers, il n'y a plus aucun toit, on est quand même dans la saison des pluies,
00:32donc on avait quand même des orages, à peu près un à deux orages par jour.
00:35Passé le choc, il fallait se mettre rapidement en ordre de marche tant les besoins étaient importants sur place.
00:41On opérait entre 20 et 25 patients par jour sur nos deux salles d'opération.
00:46Il a opéré du 22 au 31 décembre au sein du dispositif ESCRIM,
00:50sigle de l'Eléments de Sécurité Civile Rapide d'Intervention Médicale,
00:55infirmier anesthésiste de formation, Paul était affecté au bloc opératoire.
01:00On faisait une consultation d'anesthésie et puis après on pratiquait les actes d'anesthésie pour pouvoir pratiquer la chirurgie derrière,
01:07plus la salle de réveil.
01:09Donc en fait on étalait nos journées de 7h le matin à peu près 22h le soir.
01:13C'était principalement les conditions thermiques qui étaient très compliquées, des températures assez élevées,
01:17on a à peu près 35°C sur l'extérieur.
01:19Dans nos tentes, malgré la climatisation, on montait jusqu'à 40°C à l'intérieur des tentes.
01:24Pour Paul, il s'agissait essentiellement de soigner des abcès liés à la reconstruction,
01:28les personnes se blessaient sur des tôles ou des clous en remontant leurs habitations.
01:32Parfois il s'agissait d'amputer et sur ce point, l'homme retiendra la résilience des habitants de Mayotte.
01:37Ce qui m'a le plus touché c'est principalement les enfants, parce que c'est ce qui nous touche le plus.
01:43C'est des gens qui sont très très résilients, qui nous remercient beaucoup,
01:48qui sont très patients, ils sont capables d'attendre 5-6h sans rien dire.
01:53Pendant leurs 10 jours sur place, personne n'a pris un jour de repos.
01:56J'ai passé le réveillon de Noël, le réveillon de l'an, et puis à la fois mon anniversaire aussi sur place.
02:03On a eu une ambiance assez familiale avec les 90 personnes avec qui j'étais sur cette mission.
02:09Donc c'est ce qui a facilité aussi cette mission.
02:14C'était ce côté très agréable, très familial et une forte envie de travailler de la part de tout le monde.
02:20Si vous avez l'opportunité d'y retourner ?
02:22Je repars, sans aucun problème.
02:25Parce que la mission est à la fois très intéressante, c'est assez exceptionnel ce qui a été fait sur place.
02:34C'est une population qui est justement très résiliente, mais très attachante aussi,
02:40parce qu'on a beaucoup de remerciements de leur part.
02:43Et puis j'aime ce genre de mission, parce qu'on se sent vraiment utile,
02:49et il y a de la reconnaissance derrière par rapport à tous les patients qu'on prend en charge.

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