La ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a ouvert la porte ce mardi à la contribution de certains retraités "qui peuvent se le permettre" au financement de la protection sociale.
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00:00Les retraités sont des citoyens qui votent. Que d'autres ne votent pas, c'est leur problème.
00:05En tout cas, les retraités se veulent citoyens, se veulent participer à la vie de la nation,
00:11et c'est la raison pour laquelle ils votent. Donc, merci, M. Jeudy.
00:14— On doit protéger avant tout ceux qui votent. On doit protéger avant tout ceux qui votent.
00:19— Pardon ? — Faut fonctionner de la sorte. Faut protéger avant tout ceux qui se déplacent au jeu.
00:24Je ne suis qu'un retraité modeste. Une petite association de retraités, effectivement.
00:30Je me présente comme étant citoyen, citoyen retraité. Et je ne critique personne d'autre, etc.
00:37Je dis simplement que nous avons à participer. Nous sommes...
00:41— Vous êtes conscient du poids que vous représentez, politiquement, en fait.
00:44— Écoutez, nous sommes conscients... Bien évidemment que nous sommes conscients de ça.
00:47Mais nous sommes également conscients de ce qu'on observe depuis quelque temps,
00:51un espèce de... Comment on peut appeler ça ? Un concours lépine. On a besoin d'argent.
00:56Ça serait peut-être pas mal de trouver un peu d'argent. Alors là, pour le moment,
01:00Mme la ministre a trouvé que ça serait peut-être une bonne idée de demander à ces retraités PESU
01:07de participer s'ils gagnent plus de 2 000 € par mois. — Pourquoi les retraités ?
01:12Car c'est donc que les retraités gagnent 2 000 € ? Pourquoi les retraités ?
01:15— Pourquoi pas les retraités en parallèle d'autres mesures touchant d'autres catégories de la population ?
01:20C'est pourquoi viser les retraités... Moi, j'aurais tendance à dire...
01:23Regardez les journalistes. Ils gagnent plus que 2 000 € par mois.
01:26— Ah non ? — Oui, mais...
01:27— La moyenne du revenu des journalistes n'est pas du tout...
01:29— Ça dépend lesquelles ? Non, non, mais ça dépend lesquelles ?
01:31M. Bourreau, attendez. Pas tous en même temps. Ça dépend lesquelles. C'est comme les retraités.
01:35— Mais on les taxait. — C'est comme les retraités. Oui. Mais pourquoi les retraités ?
01:38Vous n'en voyez pas le caractère discriminatoire de dire une catégorie, les retraités,
01:43parce que ce sont des retraités, on va les faire payer. Donc je dis que c'est là un petit peu le concours lépine.
01:48On a besoin de trouver de l'argent. Alors il y a eu récemment... Mais c'est terminé.
01:52Il y a eu récemment une autre idée qui a été lancée. Vous l'avez connaissée.
01:56C'est cette histoire de 10 % d'abattement fiscal. 10 % d'abattement fiscal.
02:01Alors des éminents personnages... Je vais citer le président du MEDEF, le président du COR.
02:07On dit que ces retraités, ils n'ont pas de frais professionnels, donc ils n'ont pas droit à ça,
02:12alors qu'on devrait savoir, eux, en tout cas, que ce 10 % d'abattement fiscal dont bénéficient les retraités n'a rien à voir.
02:20Rien du tout. Jamais. Avec des frais professionnels. C'était une décision de M. Raymond Barre,
02:27il y a déjà quelques années, le meilleur économiste de France, disait-on, qui constatant...
02:32— Mais alors, justement... Oui, je vous laisse terminer, mais j'aimerais bien vous relancer un moment.
02:36— Je peux terminer ou vous... — Non, mais je me permets de rebondir.
02:39— Vous parlez de Raymond Barre. Précisément, j'allais peut-être vous opposer à l'argument suivant.
02:43Certaines catégories de retraités appartiennent à une génération que d'aucuns considèrent comme une génération dorée,
02:49une génération privilégiée et qui, aujourd'hui, pourrait contribuer un peu plus à la protection sociale...
02:57— Ils en cherchent de l'indépendance. — ...parce que ceux d'aujourd'hui ont une vie plus difficile.
03:01— Vous parlez de l'indépendance. J'aimerais bien qu'on parle aussi de l'indépendance et que je vous donne mon avis sur le sujet.
03:05Répondez-vous à cela. — Pardon ? Écoutez, comme je l'ai dit tout à l'heure, un petit peu sous forme de boutade,
03:10j'avais l'impression de... « Faites entrer l'accusé », hein, et donc c'est un petit peu ce qui se passe ici.
03:15Donc je suis le retraité, le représentant de ces gens qui n'ont jamais rien fait, qui ne sont pas solidaires...
03:21— Non, non, non, non, non. C'est pas ce qui a été dit. — Ils ont de l'argent. Il faut leur piquer leurs pognons.
03:25— C'est pas du tout ce qui a été dit. — On va un petit peu de tous les côtés pour essayer de trouver comment faire.
03:30Et ma question par rapport à ça, c'est pourquoi les retraités ? Et je reviens sur le mot de « dépendance » qui a été utilisé.
03:37« Dépendance », alors certains disent « indépendance ». Bon, ça, c'est sympa, mais c'est les retraités.
03:43Mais en réalité, c'est quoi, la dépendance ? C'est le fait, à un moment, de se trouver avec une délimitation de son autonomie.
03:52Ça arrive comment ? Vous sortez, vous prenez votre voiture, vous êtes renversé par un autobus, vous devenez tétraplégique,
03:59vous êtes handicapé, vous êtes en dépendance. D'accord ? Ce que je veux dire, c'est que la dépendance,
04:05ce n'est pas quelque chose qui est lié au vieux. Ça intervient partout.
04:10Et la dépendance, c'est quelque chose qui doit être pris en charge par l'ensemble de la société.
04:16Et c'est la raison pour laquelle une caisse particulière a été créée.