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À Ciudad Juarez, cette ville du Mexique tristement célèbre pour son taux de criminalité, plus de 2 600 femmes sont mortes assassinées ces trente dernières années. Le nombre de meurtres toujours non élucidés a poussé une jeune génération de militantes à reprendre le flambeau de la lutte contre ces violences. Jusqu’à inspirer des outils et des méthodes au reste du monde. Pour "Marie Claire" @laurenedaycard et @polvitodeluz sont allées à la rencontre de ces valeureuses. Un reportage à retrouver dans votre magazine Marie Claire , en kiosque actuellement.

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Transcription
00:00Ciudad Juarez est un terrain qui m'a intéressée parce que je travaille sur la question des féminicides depuis près de dix ans,
00:06principalement en France, mais aussi à l'étranger.
00:11Dès qu'on travaille sur la question des féminicides, on entend forcément assez rapidement parler de Ciudad Juarez
00:17comme d'un épicentre de la lutte contre les féminicides.
00:21Pourquoi ? Parce qu'en fait, c'est l'une des premières où il y a eu un mouvement massif de lutte
00:28contre les féminicides et les disparitions forcées.
00:30Cet activisme qui a démarré lorsqu'il y a des familles de victimes qui ont commencé à dénoncer,
00:34à marcher dans les rues, à peindre des graffitis anti-féminicides dans les rues pour dire
00:40« nos filles ont disparu, les autorités doivent enquêter, les autorités doivent nous dire qui a assassiné nos filles ».
00:46Dans le reportage de Marie-Claire, on est allé rencontrer avec Alejandra Aragon,
00:50les familles pionnières de Vocez Sineco, qui est le premier groupe de familles
00:54qui a dénoncé des féminicides, et notamment suite aux féminicides de Maria Sagrario.
00:58On a rencontré Guilhermina, la sœur de Maria Sagrario, qui a inventé ce visuel qu'on connaît,
01:04qui est beaucoup rattaché à cette ville à Juarez, qui est une croix noire sur un fond rose.
01:10C'est des familles de victimes qui, dans les années 90, ont décidé d'imaginer ce visuel
01:15comme un signe de protestation permanente pour rendre visible le fait que leur fille,
01:21leur sœur, avait disparu ou était assassinée.
01:25Et à ces familles de victimes se sont aussi jointes des activistes.
01:29Un aspect qui m'a particulièrement marquée en tant que reporter et autrice,
01:33une fois que je suis dans une ville comme celui d'Adroarez, c'est comment écrire sur la violence
01:37qui concerne cette ville sans pour autant stigmatiser cette ville
01:42et ne la réduire qu'à ses féminicides, qu'à son taux de criminalité qui est certes particulièrement élevé,
01:49mais il faut aussi savoir, et c'est ce que j'essaie de retranscrire dans le reportage,
01:53notamment en racontant le contexte d'Halloween, en l'ouvrant sur une scène de fête avec des jeunes de Juarez,
01:59c'est comment raconter que c'est une ville où il y a de la vie, effectivement,
02:03où il y a des gens qui sont attachés à ce territoire malgré toutes ces difficultés,
02:08malgré la violence aussi, malgré le danger, c'est aussi une ville où on est heureux
02:12et il y a énormément de gens aussi qui sont attachés à Juarez.
02:15J'espère que ça se comprend aussi pour les lecteurs et les lectrices.
02:19Sous-titrage Société Radio-Canada

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