Regardez L'édito d'Etienne Gernelle du 20 janvier 2025.
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00:00RTL Matin
00:03Et bientôt 7h18 sur RTL, l'édito de RTL Matin avec vous Etienne Gernel, directeur du Point.
00:09Alors que Donald Trump veut donc ressusciter une Amérique triomphale,
00:13l'Europe, elle, semble plus atône que jamais, à tel point que vous vous demandez ce matin, Etienne,
00:19où est passée sa patronne, la patronne de l'Europe, Ursula von der Leyen ?
00:22Oui, c'est une disparition tragique. On cite souvent cette boutade prêtée à Henry Kissinger dans les années 70.
00:27L'Europe, quel numéro de téléphone ? En réalité, il y en a quand même un numéro de téléphone,
00:32celui de la présidente de la Commission Européenne. Mais il faut bien se dire les choses,
00:36il ne sert pas à grand chose aujourd'hui. Ursula von der Leyen ne répond plus.
00:40Alors c'est vrai, c'est vrai, ces dernières semaines, elle a été malade, Ursula von der Leyen.
00:45Une pneumonie sévère, on finit par avouer les services de la Commission,
00:49qui ont eu d'ailleurs bien du mal à reconnaître qu'elle avait été hospitalisée à Novre.
00:54Alors elle n'est certainement pas à blâmer, il ne manquerait plus que ça.
00:57Mais ce manque de transparence est malgré tout le signe d'une Commission non seulement passive,
01:02mais aussi dysfonctionnelle.
01:04Dysfonctionnelle, carrément ?
01:05Et oui, Ursula von der Leyen a été renouvelée à son poste l'an dernier.
01:08Et au passage, elle a eu la peau des fortes personnalités de la Commission,
01:13comme par exemple Thierry Breton. Et puis il faut regarder l'enchevêtrement
01:17hallucinant des attributions entre les différents commissaires.
01:21C'est stupéfiant, personne n'y comprend rien, même les spécialistes.
01:24Résultat, Ursula von der Leyen est au centre de tout, elle contrôle tout.
01:28Et le problème, c'est qu'il ne se passe pas grand-chose.
01:30Vous avez un exemple un peu concret à nous donner ?
01:32Prenez un point, un seul. Le début septembre sortait le fameux rapport de Mario Draghi,
01:36l'ancien patron de la Banque Centrale Européenne,
01:38sur le décrochage économique et technologique de l'Europe face à la Chine et aux Etats-Unis.
01:44Mario Draghi évoquait, je le cite, un défi existentiel pour l'Europe.
01:49Et en général, vous savez, quand on vous explique qu'il y a un sujet existentiel,
01:53eh bien, on se bouge ! Et qu'est-ce qui s'est passé depuis ?
01:56Eh bien, je vais vous dire, rien, ou presque.
01:58En fait, ce que vous nous dites, Étienne, c'est qu'Ursula von der Leyen n'est pas à la hauteur du moment, c'est ça ?
02:02Ah non, pas du tout. Alors là, ça décharge les chefs d'État et de gouvernement non plus.
02:06Olaf Scholz est sur le départ, et le plus allant sur la question de la souveraineté européenne.
02:11Emmanuel Macron est en quelque sorte en exil intérieur.
02:14Mais elle, elle a un rôle particulier à jouer à la perspective d'un retrait du bouclier américain, militaire,
02:20et celle d'une guerre commerciale pousse certains États membres à se précipiter à Washington pour mendier des accords bilatéraux.
02:28Et le rôle d'Ursula von der Leyen, eh bien, c'était de se saisir du flambeau, d'être un capitaine de tempête,
02:34d'éviter la fracturation du continent.
02:37Alors, ce n'est pas bien parti. Elle s'exprimera demain à Davos, en Suisse, au Forum de Davos.
02:42Mais évidemment, ce n'est pas le lieu pour un discours politique.
02:45Et en attendant, c'est à Washington et à Mar-a-Lago que tout le monde se presse.