La brigade de sapeurs-pompiers de Paris fait régulièrement face à des situations exceptionnelles, comme l'incendie de la cathédrale Notre-Dame ou les attaques terroristes de 2015. Comment ses officiers supérieurs sont-ils préparés à commander sous pression et à prendre des décisions vitales ? Découvrez, à travers des images inédites, une formation exceptionnelle qui prépare les commandants des opérations de secours et les directeurs des secours médicaux à la gestion des crises de demain.
Immersion au sein des forces armées.
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NewsTranscription
00:00...
00:10...
00:21Toutes ces crises ont un point commun.
00:23...
00:25Décider vite et bien dans un environnement dégradé.
00:29Mais comment penser l'impensable ?
00:31Comment organiser le chaos ?
00:34Comment décider sous pression ?
00:36...
00:38La brigade de sapeurs-pompiers de Paris
00:40a ouvert ses portes à notre équipe.
00:43Un accès unique à la formation
00:44de ces futurs leaders opérationnels de l'armée de terre.
00:48Grâce à des témoignages inédits
00:50et des images brutes d'intervention réelle,
00:53plongée dans l'action des soldats du feu,
00:55là où une décision engage la vie ou la mort.
00:58...
01:04-"Golfe 2, prenez message du sergent-chef Gardelli.
01:07Je demande plan rouge. Bilan approximatif.
01:09Une vingtaine d'urgence absolue, une vingtaine d'urgence relative."
01:13-"A l'heure actuelle, j'ai 10 décédés certifiés,
01:17une vingtaine du A, une vingtaine du R.
01:19Le bilan va augmenter.
01:20On va passer à plus de 50, voire 100.
01:22On va confirmer avec le médecin les axes d'approche des moyens médicaux."
01:26Ces pompiers joutent un scénario sur table
01:28axé sur une catastrophe ferroviaire.
01:31Un entraînement et une prise de décision rapide et efficace
01:34face à l'urgence.
01:36Tous sont officiers supérieurs.
01:38Ils viennent de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris
01:40et du bataillon des marins-pompiers de Marseille,
01:42mais aussi de formations étrangères.
01:45Chacun d'entre eux possède déjà une solide expérience.
01:48Il participe au stage commandant des opérations de secours
01:51et directeur des secours médicaux,
01:53le niveau le plus élevé de formation chez les pompiers de Paris.
01:56Pendant cinq semaines intensives,
01:58ils vont apprendre à gérer des crises de haute intensité.
02:03Aujourd'hui, ce que nous faisons, c'est une méthode de raisonnement tactique
02:07qu'on appelle à notre niveau la méthode de décision opérationnelle tactique.
02:12L'objectif, c'est de faire travailler la chaîne de commandement
02:15sur un cas sur table,
02:17avec une évolution des quatre commandements
02:20et une évolution de l'événement.
02:24L'objectif étant de faire travailler tous les niveaux de commandement,
02:27de travailler la coordination et puis le raisonnement
02:31des futurs chefs que nous serons sur le terrain
02:33dans le cadre du commandement d'une opération majeure.
02:42Le soir même, nos stagiaires sont mis en situation de commandement
02:46dans un exercice grandeur nature.
02:48Je veux que tu prennes la fonction de DSIS.
02:50Ta priorité, les deux gares.
02:52Je veux que tu gardes le lien avec les deux gares
02:53et qu'on ait un bilan en permanence, que j'ai des comptes rendus
02:55sur l'avancée de l'extinction du sinistre en priorité.
02:58OK ?
03:03C'est une séquence très particulière parce qu'on est dans un feu de métro,
03:07de transport en commun en sous-sol,
03:09avec des personnes qui sont à l'intérieur du métro
03:12et qui composaient la majorité des blessés et des intoxiqués par les fumées.
03:16Donc par rapport à cette situation,
03:18il y a un plan rouge qui a été demandé et joué.
03:20Et là, toute la plus-value du stage COSDSM,
03:23c'est de faire jouer le commandant des opérations de secours,
03:25surtout dans une organisation terrain
03:27qui permet de fluidifier toute la chaîne,
03:30l'extinction du métro et l'évacuation au plus rapide des victimes.
03:34Chef d'équipe, pour l'établissement de l'événement,
03:37pour le moment en attente, le point d'attaque sera ici,
03:39la division à l'angle au niveau du matériel,
03:41point d'eau utilisée, notre engin établissé.
03:43S'il faut, tu mets un dévideur au-dessus.
03:44Sur placement d'attaque, on met ici, là, à niveau du point.
03:47Ensuite...
03:56Respirez, monsieur, respirez !
04:04Si c'est irrespirable, on sort.
04:06D'accord ? Là, ils sont en train de mettre le désenfumage.
04:08OK.
04:10Il s'agit, pour eux, en fait, de s'inscrire
04:13dans la gestion d'une crise à un étage humble,
04:17puisqu'on va gérer seulement une partie de la crise,
04:20dans laquelle on va être souvent projetés les premiers
04:22parce qu'on est à proximité immédiate des lieux dessinistes.
04:24En gros, à 10-15 mètres devant, tu distingues de la flamme.
04:28D'abord, on va leur demander de savoir penser la crise autrement,
04:31parce que les interventions sur lesquelles ils vont être projetés
04:34ne peuvent pas être tout à fait prévues à l'avance.
04:37Il y aura toujours des impondérables à gérer
04:38qui peuvent être très importants,
04:40et on développe leur capacité de réaction
04:41et surtout de prise de décision.
04:56Et ensuite, ça va être les confronter directement
04:58à des situations qu'ils vont rencontrer sur intervention.
05:00On part de feux dans les métros, de chutes d'avions,
05:04de feux dans des musées,
05:06dans lesquels il va y avoir un patrimoine national à conserver,
05:09la gestion de nombreuses victimes, que ce soit sur des accidents
05:13ou sur des actions terroristes,
05:15voire des accidents nucléaires, biologiques, chimiques.
05:18En fait, c'est les confronter aux plus de situations possibles,
05:21qui les mettent en position de commandement et de décision
05:24pour les préparer à l'événement futur.
05:32L'enjeu pour ces pompiers,
05:34coordonner les moyens d'action sur le terrain,
05:36déterminer les axes pour les demandes de renforts,
05:39faire remonter vers les autorités le dénombrement des victimes.
05:45À ce stade de l'intervention,
05:47le commandant des secours doit préparer un point de situation.
05:51C'est un élément crucial
05:52afin de s'assurer que son dispositif est en place
05:55et que les évacuations vers les hôpitaux ont bien commencé.
06:01En vue de limiter le bilan humain,
06:03je veux prendre en charge les victimes et impliquer au plus vite.
06:06L'effort, il est sur l'évacuation.
06:09Les évacuations sont en cours.
06:11Elles ont commencé à 3h50.
06:133h50, les victimes d'évacuation.
06:15Le PMA Tournebourg va être rapidement évacué,
06:18puis fermé pour tout concentrer les efforts sur le PMA École militaire.
06:22OK.
06:24La priorité, c'est de confirmer qu'on n'a plus personne.
06:27En coordination avec le DSIS, la reconnaissance totale,
06:30confirmer qu'on n'est plus personne entre les deux gardes.
06:33Et qu'on est bien le nombre définitif de personnes
06:35qui étaient dans cette rame.
06:37Toi, ici, tu dois faire des évacuations.
06:39Ca va être la priorité de tout le monde.
06:41OK ?
06:42Il y a un aspect assez génétique à la brigade de sapeurs-pompiers de Paris
06:46de savoir se préparer au pire.
06:48Même sur des scénarios qui ne sont pas encore arrivés.
06:52Et heureusement, il y a toujours eu cette volonté de préparation
06:56avec ce qu'on appelle chez nous l'anticipation.
06:58En fait, travailler sur...
07:00Qu'est-ce que je veux pas qu'il m'arrive ?
07:02Sur quoi je veux pas qu'il m'arrive ?
07:05Qu'est-ce que je veux pas qu'il m'arrive ?
07:07Sur tous les exercices qu'on leur fait jouer,
07:09il va y avoir ce qu'on appelle des inputs, des incidents,
07:12qui vont les obliger aussi à réagir un peu plus vite,
07:15même sur des choses qu'ils n'avaient pas complètement imaginées.
07:18Personne n'est capable d'imaginer qu'un immeuble va s'effronder
07:22ou qu'un train va brûler avec des personnes dedans.
07:24Et pourtant, il va falloir travailler ces sujets-là.
07:27Quand on observe le poste de commandement travaillé,
07:31on le voit mécaniquement, naturellement,
07:35et ça n'est pas du tout un reproche,
07:37scotché au départ par la quantité d'informations qui remontent,
07:42le nombre de coups de téléphone et d'interlocuteurs qui vont venir.
07:46Notre obsession à tous, c'est sauver les vies.
07:49Sauver les vies, ça veut dire quoi ?
07:51Ça veut dire aller chercher les victimes,
07:54les stabiliser, entre guillemets, rapidement,
07:56et surtout permettre de les placer dans les hôpitaux.
08:01Une crise, c'est, à un moment,
08:05quelque chose d'extraordinaire qui va se produire,
08:07au sens étymologique du terme, qui sort de l'ordinaire,
08:10avec une violence qui va être probablement peu linéaire.
08:14Elle peut être extrêmement élevée à un moment,
08:17beaucoup moins à un autre, puis reprendre.
08:19Il peut y avoir différents degrés dans la violence.
08:21Si on parle d'un attentat,
08:23on voit qu'au moment des attentats de 2015,
08:26il y a une succession de moments extrêmement violents.
08:31Si on parle de la crue de la Seine,
08:33il n'y aura finalement que quelques jours d'épisodes très violents
08:37pour les populations avant qu'on arrive à stabiliser une situation.
08:40Mais à chaque fois, on a bien un contexte,
08:43une durée, des acteurs et une intensité.
08:52Après le sous-sol, les hauteurs.
08:55À la maison de la radio, l'exercice qui débute
08:57a pour objectif de confronter
08:59ses futurs commandants des opérations de secours
09:02à la gestion d'incendies dans un immeuble de grande hauteur.
09:05On est en présence d'un feu qui est au deuxième niveau.
09:09Je ne sais pas combien de têtes de détection sont déclenchées,
09:12mais il y a un manquant à la peine.
09:16C'est ici.
09:17C'est le deuxième étage.
09:19Est-ce qu'au moyen de son courant, on fonctionnait ?
09:21Le compartimentage ?
09:23Le compartimentage a fonctionné.
09:25Les enfumages, ici, ne fonctionnent pas.
09:27Là, ça ne fonctionne pas.
09:29Au 2, il ne fonctionne pas.
09:33L'officier supérieur de garde
09:35doit lui-même prendre connaissance de l'ampleur du sinistre.
09:38On a donc, ici, on reconnaît la fin de la salle,
09:40on a trois fenêtres totalement embrasées
09:43avec un début de propagation fort probable au troisième étage.
09:46C'est au deuxième étage que ça brûle.
09:48Chaussée, premier, deuxième.
09:51L'installation d'une cellule de crise sur place
09:53devient indispensable pour gérer le flux des moyens de secours.
09:58Et le blanc se propage complètement au troisième étage.
10:00Actuellement, j'ai une lance en action sur ce sinistre-là.
10:05Risques de propagation au bureau qui sont juste au 3.
10:08Je pense qu'on a fini par partout.
10:10Je vais prendre le courant des opérations de secours.
10:12Je vous demande de monter au deuxième,
10:15d'augmenter le dispositif hydraulique.
10:18On va évacuer le quatrième.
10:20Parmi les rôles essentiels, le directeur des secours médicaux,
10:24qui assure la gestion des victimes
10:25sous la responsabilité du commandant des opérations de secours.
10:29Tu fais le point avec lui pour les accès de la cafétéria.
10:31C'est le sinistre.
10:32OK, c'est parti, merci.
10:34On occupe de l'ordre du foyer d'hôpitalité.
10:36Là, c'est compartimenté, il n'y a aucun risque de propagation ?
10:40Non.
10:43Il y a huit personnes qui sont en train d'être évacuées.
10:46Informaudées par les fumées,
10:47il n'y a personne qui a l'air d'être nulle.
10:49Ils sont en train de les évacuer.
10:53On a mis en oeuvre le PMA, le poste médical avancé.
10:57C'est un endroit où on réunit les victimes
10:59et où on les trie en blessés graves et les légers.
11:02Ce qui nous permet de demander les moyens médicaux suffisants
11:06pour pouvoir s'occuper de ces gens-là
11:07et de permettre l'évacuation.
11:09On a organisé la chaîne, le lieu où on les prend en charge,
11:12l'évacuation et l'endroit où on les hospitalise.
11:14On a 14 UR et quasiment deux saints impliqués.
11:18J'ai demandé qu'on fasse venir les associatifs pour gérer l'ECI.
11:20Avec le COS, d'emblée, on va se mettre en relation
11:24pour être sûrs qu'on a la même idée de manœuvre à ce niveau-là.
11:27Après, je suis le directeur de la chaîne de secours.
11:31Je lui rends compte régulièrement
11:33et je lui fais part de mes problématiques
11:35pour qu'on puisse résoudre les problèmes ensemble.
11:37On a encore une problématique, semble-t-il,
11:39sur le secteur Delta, au niveau du 10e étage.
11:43J'ai vraiment besoin de rendre compte à ma hiérarchie
11:45de savoir à quel moment, demain matin,
11:48on peut reprendre une activité normale
11:49de façon à mettre, nous, des dispositions
11:52pour pouvoir émettre France Info, France Inter, France Bleu.
11:55Très bien.
11:56C'est quoi votre deadline pour avoir l'information ?
11:58C'est une demi-heure.
12:00Dans une demi-heure, vous devez savoir si on peut...
12:02Je vais être capable de renseigner.
12:04Cette réflexion qui est menée autour du chef,
12:06elle s'articule autour de la prise de décision.
12:08La prise de décision, c'est, je dirais, trois moments.
12:12Le moment du discernement,
12:14le moment de la décision et la conduite de l'action.
12:17La phase active du feu commence à baisser.
12:19Donc, on baisse de concentration.
12:20Donc, je demande aux chefs de secteur
12:22de rester bien concentrés et de redynamiser vos équipes.
12:26Le commandant des opérations de secours
12:27est celui qui va être capable d'apporter une réponse de l'Etat
12:31intégrée avec d'autres services.
12:33Donc, c'est pour ça que, dans ce stage,
12:35on a un certain nombre d'acteurs qui peuvent être différents
12:37de ceux des pompiers.
12:39Elle est fondée, bien sûr, sur les exercices,
12:41la réflexion tactique et les retours d'expérience.
12:46L'intérêt du stage,
12:47c'est aussi de pouvoir bénéficier du témoignage
12:49de ceux qui ont déjà été confrontés à l'exceptionnel.
12:53L'intervention a duré 35 heures et l'opération, 40 heures.
12:56Par contre, c'est très court, l'opération.
12:58Mais je vous avoue qu'on en avait marre
12:59et qu'on a tout fait pour arrêter à 40 heures.
13:01Dans la nuit du 4 au 5 février 2019,
13:04un feu hors norme embrase un immeuble rue Erlanger à Paris.
13:08Durant cette intervention,
13:10les pompiers vont effectuer 64 sauvetages
13:12au péril de leur vie.
13:13Voilà un petit peu la vision globale de l'intervention.
13:16À titre de personnage,
13:17je n'ai jamais vécu quelque chose de cette intensité.
13:21D'ailleurs, aucune personne qui était avec moi
13:24n'avait connu quelque chose de cette intensité.
13:27En fait, c'était le calme total dans la rue.
13:29Et une fois qu'on avait pénétré ce couloir de 18 mètres de long,
13:33on arrivait sur une scène qui était vraiment apocalyptique,
13:37avec des cris, des gens qui se défenestraient,
13:41des flammes à plusieurs niveaux.
13:43C'était un immeuble de 8 étages,
13:46avec l'impossibilité d'aller au-delà du 3e étage.
13:49Donc là, j'ai pas réfléchi, dès que je suis arrivé,
13:51dès qu'on m'a fait le premier point de situation,
13:53sans même avoir fait le tour du feu,
13:55j'avais conscience, en écoutant les messages,
13:57qu'il y avait une gravité extrême.
14:01Et donc, j'ai pris d'emblée le commandement de la personne secours
14:04et j'ai demandé les moyens nécessaires.
14:06Et un peu plus tard, c'est le colonel de garde
14:08qui a pris le commandement sur moi,
14:10afin que je puisse me dédier exclusivement
14:14à la fin des sauvetages
14:16et à l'extinction du cynisme,
14:18qui a duré environ 6 heures.
14:19À droite !
14:20Mettez la lumière là-haut !
14:24Tout le monde, en voyant une situation comme ça,
14:28comme une scène de guerre,
14:31se retrouve peut-être un petit moment plus ou moins long,
14:36un petit peu bloqué,
14:38un effet de sidération qui a été assez court,
14:42puisque, avec l'entraînement,
14:44c'est comme s'il y avait un clic qui se passait dans la tête.
14:47Et en fait, on déroule des automatismes
14:48avant de reprendre le dessus et de réfléchir sur ce qu'on fait.
14:55La difficulté, ce jour-là, c'est que tout devait passer par ce tunnel,
14:59ce couloir très étroit, qui ne faisait pas un mètre de large,
15:02sur 18 mètres de long.
15:03Donc, les tuyaux, les échelles,
15:06les gens qui étaient évacués sur des brancards, sur des civières.
15:10Donc, tout ça devait passer par un unique couloir.
15:14Et c'était ça, vraiment, la difficulté.
15:15Et ensuite, c'était géré environ 320 personnes
15:20lors de la phase active,
15:22à la fois sur cette zone
15:25et à la fois sur la partie gestion des victimes.
15:30On peut très bien réussir une intervention le jour J
15:33et la refaire le lendemain et échouer.
15:36Donc, il faut rester humble.
15:38Je pense que l'humilité dans ce domaine, c'est très important.
15:42Et à tout moment, ça peut basculer
15:43et on peut perdre un sapeur-pompier
15:45ou des personnes après notre arrivée.
15:50L'Hôtel national des Invalides,
15:52son dôme emblématique et son million de visiteurs par an.
15:56La ville lumière regorge de trésors culturels,
15:59ce qui fait de la protection du patrimoine
16:01l'un des enjeux de cette formation.
16:03... pour se confronter un peu en peu
16:06dans la partie muséale de l'Ordre de la Libération.
16:10C'est le type des hôtels de gaz ou quoi ?
16:12C'est les problématiques.
16:14...
16:15Alliant culture et mission sociale,
16:17il est l'un des rares monuments à maintenir sa fonction historique
16:21en tant que centre de soins pour les blessés de guerre.
16:23Un lieu si sensible
16:25qu'un détachement de sapeurs-pompiers de Paris
16:27est affecté directement sur place,
16:29capable d'entrer en action de façon immédiate
16:32et de préparer l'arrivée des renforts.
16:35Une nouvelle fois, le poste de commandement se déploie
16:38pour centraliser tous les moyens d'action.
16:40Un dessinateur opérationnel représente la disposition des lieux.
16:44Ces croquis sont un outil supplémentaire
16:47pour la compréhension du site.
16:49...
16:55Un autre outil essentiel, le drone.
16:57Pour le commandant des opérations de secours,
17:00il offre une aide précieuse à la décision
17:02en étant systématiquement déployé lors d'interventions dimensionnantes.
17:06Cet ensemble de savoir-faire
17:08rend la brigade de sapeurs-pompiers de Paris
17:10reconnue pour son expertise dans le monde entier.
17:13Une délégation des pompiers de la ville de Tokyo
17:16est d'ailleurs venue observer le plan d'urgence de sauvegarde du patrimoine.
17:50Tac. Donc, une mitraillette.
17:53Des bénévoles du comité international du Bouclier bleu
17:56travaillent dans l'urgence aux côtés des pompiers,
17:58agissant comme l'équivalent de la Croix-Rouge culturelle.
18:01On a intégré une nouvelle problématique,
18:04qui est celle de la protection des oeuvres ou des patrimoines.
18:07Dans un exercice qui déjà comportait des victimes,
18:10un problème incendie et une protection des oeuvres à prendre en compte.
18:14Le commandant des opérations de secours sur cette opération
18:17s'est appuyé sur les gens de l'établissement,
18:20plus le Bouclier bleu, pour arriver à mettre en oeuvre
18:23cette évacuation des oeuvres qui doit être menée,
18:25après les victimes, bien sûr,
18:27qui comportent toujours l'urgence de la situation,
18:29mais aussi les évacuer et les mettre en sécurité.
18:35Cette capacité unique à sauvegarder les ressources culturelles
18:38s'appuie sur le vécu de la brigade.
18:41Les images terribles de l'incendie de Notre-Dame
18:44sont gravées dans toutes les mémoires.
18:46Un drame retransmis en direct.
18:51Des milliers de caméras vont s'approcher de Notre-Dame
18:55et vont permettre au monde entier
18:57de regarder ce que le général Gallais appellera par la suite
19:00une tragédie grecque, par son unité de lieu, de temps et d'action.
19:04Mais sur quelques heures, simplement, la cathédrale va-t-elle tenir ?
19:09Et donc, il y a une intensité dramatique
19:11qui rend ce moment absolument extraordinaire.
19:17Pour la symphonie de BO1,
19:18j'ai envie de remonter pour avoir d'autres moyens.
19:21On a tout, le BO1.
19:22Nous avons, en fait, à ce moment précis de la crise,
19:26un nombre de médias qui est extrêmement important
19:29et une présence de décideurs politiques
19:32qui est également extrêmement importante.
19:37Les médias, comme les décideurs politiques,
19:40à un moment, ont un message à faire passer
19:43et ils doivent être, entre guillemets,
19:45alimentés en termes d'informations
19:47pour leur permettre, effectivement, d'apporter une réponse
19:51à l'ensemble de ceux qui regardent,
19:53et ils sont nombreux à ce moment-là,
19:55la crise qui est en train de se dérouler.
19:57Et donc, pour pouvoir répondre à cette double sollicitation,
20:01il y a, à la brigade de sapeurs-pompiers de Paris,
20:03deux chefs, deux généraux,
20:06un qui va, effectivement, conduire la gestion de la crise,
20:10je dirais, dans le domaine de l'incendie,
20:13le cas échéant même dans celui des victimes,
20:15puisque nous anticipons en permanence
20:17ce qui peut se passer par la suite.
20:19Ils ont anticipé, à ce moment-là,
20:21la possibilité d'un effondrement
20:22et donc d'avoir des blessés sur cette intervention.
20:25Et puis, la deuxième opération que nous devons gérer,
20:27c'est une opération de communication,
20:29de pédagogie,
20:31de manière à permettre aux décideurs politiques
20:34d'avoir les éléments de langage dont il a besoin
20:36pour pouvoir répondre, effectivement,
20:37aux journalistes à un moment.
20:44Il y a notre devise, sauver au périr,
20:47qui fait que le commandant des opérations de secours
20:49va accepter de consentir un certain nombre de risques
20:51pour aller sauver une vie humaine.
20:53Mais lorsqu'il n'y a personne à sauver,
20:56l'engagement va être réfléchi différemment.
20:58C'est vrai qu'on pourrait se dire que pour aller sauver un tableau,
21:01on peut risquer une vie.
21:03Pour aller sauver Notre-Dame, on peut risquer une vie.
21:06Et bien sûr, on peut accepter de prendre ces risques.
21:09Mais ces risques sont mesurés différemment.
21:11Ces risques sont mesurés différemment
21:13parce que là, il s'agit d'un patrimoine.
21:16Alors c'est extrêmement important, c'est fondateur,
21:18c'est quelque chose qui nous rassemble,
21:20mais pour autant, ça n'est pas une vie qu'il faut aller sauver.
21:26Cinq ans après le grave incendie qui l'avait endommagée,
21:29la cathédrale de Paris ouvre à nouveau ses portes
21:32et personne n'a oublié le rôle décisif de ses sauveteurs.
21:40La brigade ne recherche pas les honneurs,
21:42elle ne recherche pas la lumière,
21:44elle fait généralement son travail dans l'ombre
21:46et donc elle n'est pas habituée à être mise sous les projecteurs.
21:50Le sentiment que nous pouvons avoir tous,
21:53c'est d'abord un sentiment de très grande reconnaissance.
21:57Un sentiment de très grande reconnaissance
21:58parce que cette opération s'est bien passée,
22:01elle a été bien commandée
22:03et toute la chaîne de l'Etat a répondu présente
22:06à ce moment particulier de notre histoire.
22:09Mais c'est également un sentiment de reconnaissance
22:11pour tous ceux qui ont permis le deuxième sauvetage de Notre-Dame.
22:15Et là, je parle des artisans, des compagnons, des mécènes
22:18et de tous ceux qui oeuvrent depuis cinq ans sur Notre-Dame.
22:28Ultime exercice avant la fin de la formation.
22:31Départ de feu sur un avion de ligne au décollage.
22:34La BSPP intervient ici en renfort des pompiers de l'aéroport de Paris,
22:38prenant en charge la gestion du sinistre.
22:44Un scénario encore plus exigeant,
22:46avec beaucoup plus de paramètres à prendre en compte.
22:51Un influx important d'informations et d'intervenants.
22:54L'objectif est de créer des automatismes
22:56qui permettront de mieux réagir en cas d'une intervention réelle.
22:59Ces militaires appellent cela le drill.
23:02Je vais prendre le cosse.
23:03Moi, ce qui m'intéresse, c'est la priorité, c'est de le ramasser.
23:06Il faut qu'il s'occupe d'elle tout de suite.
23:07Je vais t'envoyer tout de suite les moyens du plan rouge
23:09pour le ramassage et du renfort habitation
23:11pour l'extraction des victimes.
23:13La priorité, c'est de se coordonner avec eux,
23:14d'être prévenus de risques énergétiques
23:16et de faire des repos bien au-delà du premier périmètre de l'avion.
23:20Ce scénario particulier nous permet de nous confronter
23:24à un travail inter-service encore plus poussé,
23:27puisque là, beaucoup de sachants de l'aéroport sont à nos côtés,
23:31sont de réels conseillers techniques et de vraies forces de proposition
23:34pour un commandant des opérations de secours.
23:36Et je pense que c'est vraiment là la plus-value,
23:38c'est de connaître et d'identifier qui sont nos interlocuteurs,
23:42ce qu'on pourrait appeler nos personnes les plus précieuses,
23:44qui vont pouvoir nous orienter sur notre manœuvre
23:47et vont orienter notre idée de manœuvre.
23:49Je prends, pour exemple,
23:50le commandant des opérations aéroportuaires,
23:52qui est un personnel qui est présent sur site, qui est à nos côtés
23:56et qui peut nous guider sur l'accessibilité des engins
23:59pour ne pas retarder l'accès des secours,
24:01qui peut nous guider sur les infrastructures
24:03qui peuvent accueillir des victimes ou des impliqués
24:05ou d'autres moyens de secours disponibles sur la plaque aéroportuaire.
24:11L'activation du plan rouge
24:12permet la prise en charge d'une centaine de personnes.
24:15L'envergure et la sensibilité du site
24:17sont autant de paramètres supplémentaires à prendre en compte
24:21pour le commandant des opérations de secours.
24:23L'objectif ultime,
24:25retour à une exploitation normale de l'aéroport dans les plus brefs délais.
24:30Retour à l'état-major BSPP.
24:32Le grand jour arrive enfin après cinq semaines d'instructions intensives.
24:37Ils sont devenus des leaders opérationnels,
24:39dotés des compétences nécessaires pour faire face aux crises.
24:44Prendre le commandement des opérations de secours,
24:46c'est assumer le résultat d'un engagement.
24:50La chance, c'est le sommet de la compétence.
24:53Ca veut donc dire que vous devez travailler,
24:56et puis vous devez travailler et encore travailler.
24:59Il faut vous préparer pour que lorsque les repères vacillent,
25:03vous soyez en mesure de faire face à l'adversité.
25:06Bien, mon colonel, bravo, félicitations,
25:10bravo pour les engagements que vous avez connus à l'exercice.
25:14Je sais que vous serez donné la même façon le meilleur sur opération...
25:18Au fil de leur parcours professionnel,
25:21ils continueront d'apprendre et de se développer.
25:24Bientôt, ils seront appelés à prendre des décisions déterminantes
25:27et à mobiliser l'ensemble de la chaîne de secours
25:30dans des contextes souvent critiques, mais toujours uniques.
25:34Ces situations futures sont par essence imprévisibles,
25:38mais ils savent que cette formation les a préparés à y faire face.