Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Dans ce studio, Gabrielle Cluzel, Nathan Devers, bonsoir, et Régis Saumier qui nous fait l'amitié d'être la grand reporter et auteur de l'ouvrage
00:07qui est le diable, l'autre ou l'Occident, qui vient de sortir le 16 janvier. C'est tout récent, c'était il y a quelques jours.
00:14Merci d'être avec moi dans ce studio. Avant de vous entendre, je voudrais qu'on aille à Washington.
00:21Si vous le permettez, nous sommes avec Sarah Knafo, eurodéputée reconquête. Bonsoir Sarah Knafo.
00:27Bonsoir, bonjour pour moi. Bonsoir à tous.
00:30Bonjour pour vous, exactement. Il y a un petit décalage horaire. Merci en tout cas d'être avec nous en direct sur Europe 1.
00:35Vous êtes sur la liste très sélective des invités de Donald Trump pour son investiture demain, évidemment.
00:44On va en parler avec vous, mais peut-être d'abord, je voudrais peut-être une réaction sur ces trois premiers otages,
00:49ces trois femmes qui ont été libérées par le Ramas aujourd'hui, conformément à l'accord de cesser le feu entre Israël et le Ramas.
00:56C'est quand même une victoire de Donald Trump, peut-être, avant son investiture. Qu'en pensez-vous ?
01:01C'est évidemment une très bonne nouvelle. On ne peut qu'espérer que d'autres otages arrivent en vie.
01:09Je pense que ce que ça signifie aussi, c'est que c'est toujours la fermeté qui ramène l'ordre et jamais la faiblesse.
01:15On a souvent présenté Donald Trump comme un personnage sulfureux, guerrier, et pourtant on s'aperçoit que quatre ans avec lui,
01:22c'était zéro guerre, alors que huit ans avec Obama, on ne compte pas le nombre de guerres que les États-Unis ont déclenchées.
01:29On voit aussi que quand il arrive, on signe des cessez-le-feu. On espère peut-être demain également un cessez-le-feu sur le front de l'Est du continent européen.
01:38Mais quoi qu'il en soit, ça donne, je crois, une belle leçon de stratégie, même de stratégie militaire, de stratégie géopolitique.
01:44C'est-à-dire, c'est avec la fermeté que les autres se tiennent à carreau, si on peut parler de manière familière.
01:50Et quand on donne une image de faiblesse, comme Joe Biden l'a donné aux États-Unis, mais comme on le voit malheureusement beaucoup chez nous,
01:57quand on donne une image de faiblesse, on excite le plus souvent la barbarie.
02:00Un mot sur Donald Trump. Je crois que vous avez déjà été invité par Donald Trump lors de la cérémonie du 7 octobre en Floride.
02:08Est-ce que vous l'avez rencontré ? Vous avez pu échanger avec lui ?
02:11Je l'ai rencontré à cette occasion. C'était, comme vous l'avez dit, une invitation à Miami, à Doral, son hôtel, c'est une propriété de Donald Trump.
02:19J'avais été invité à ce moment-là pour la cérémonie des 1 an du 7 octobre.
02:23C'était un hommage aux victimes. On avait d'ailleurs beaucoup parlé des otages.
02:26Je suis contente de voir qu'il y a des concrétisations avant même qu'il ne devienne officiellement le président des États-Unis.
02:31À cette occasion, j'avais pu le saluer. On avait échangé deux mots sur la France.
02:35J'ai pu remarquer à quel point il était francophile. Il parle français. En tout cas, il dit quelques mots en français.
02:41Mais la conversation la plus longue qu'on ait pu avoir chez Reconquête, c'était Éric Zemmour qui l'avait eue pendant la campagne présidentielle.
02:48Ça avait été une longue conversation qui avait duré une demi-heure. C'était en février 2022.
02:52Et alors là, ce qu'il y avait eu de vraiment passionnant, c'est qu'à ce moment-là, Donald Trump était vraiment donné pour mort politiquement.
02:59Tout le monde l'enterrait. Les gens se disaient qu'il ne gagnerait jamais, qu'il ne remporterait même pas la primaire des Républicains.
03:05Et à ce moment-là, il avait dit à Éric Zemmour, vous verrez dans une vie politique, surtout quand vous êtes nouveau en politique, comme il l'est,
03:12comme Donald Trump et Éric Zemmour le sont tous les deux, vous verrez qu'on vous reprochera votre brutalité, votre radicalité, parce que vous voulez dire la vérité.
03:20Et il lui avait-il dit, si j'ai un seul conseil à vous donner, c'est de rester vous-même, de ne jamais tenter de plaire au système médiatique,
03:26parce que de toute façon, vous ne leur plairez pas. Restez vous-même, continuez et ça marchera.
03:30Il lui avait dit ça. On connaît la suite de l'histoire pour Donald Trump. Moi, je suis pressée de voir la suite de l'histoire pour Éric Zemmour.
03:35Vous prédisez un avenir radieux pour Éric Zemmour, c'est ce que Donald Trump vous disait, c'est une source d'inspiration pour le conquête, Donald Trump ?
03:43La source d'inspiration, c'est de voir ce retour en politique réussi par le simple fait de se dire, on va rester droit dans la tempête.
03:52Je pense qu'en politique, il y a très très très peu de personnes qui ont ce tempérament.
03:56Beaucoup font de la politique en regardant exclusivement les sondages, les enquêtes d'opinion.
04:00Ils prennent leurs décisions en se demandant que va en dire France Inter.
04:05Et je pense que chez Reconquête, notre marque de fabrique, c'est de ne pas du tout nous en soucier.
04:08Alors parfois, on prend des coups, c'est comme ça, mais je pense qu'à long terme, le peuple français attend ça.
04:14Les médias pensent que c'est une faiblesse, je crois que le peuple pense que c'est une force.
04:18Sarah Knafo, juste un mot, effectivement, Donald Trump à la tête des États-Unis, pour la France, c'est peut-être pas forcément une bonne nouvelle.
04:26C'est America First, on se le dit.
04:28On le sait, ça ne va pas être simple pour nous, quand même.
04:31Ça ne va pas être simple, alors voilà, je pense qu'il ne faut pas avoir de naïveté.
04:35C'est-à-dire qu'évidemment, qu'en matière commerciale, en matière de défense, en matière numérique,
04:41on a des intérêts qui sont souvent divergents avec les États-Unis.
04:44Là où Donald Trump va nous pousser à devenir adultes, c'est qu'en réalité, ces intérêts divergents existent depuis des décennies.
04:50Si vous voulez, Piagucci, qui était le cadre de Sheldon, a été enfermé sous les geôles américaines, sous Barack Obama.
04:56L'extraterritorialité du droit américain, ça date de décennies.
05:00Le fait que les GAFAM viennent empiéter sur nos terrains, prendre nos données, etc., là encore, ça date de plus de 20 ans.
05:06Donc si vous voulez, la seule différence entre Obama, les démocrates et Donald Trump, c'est que Donald Trump l'assume.
05:11Donc il va nous pousser à la fin de l'immaturité, à la fin de la naïveté vis-à-vis des États-Unis.
05:17Il dit l'Amérique d'abord et nous, nous devons dire la France d'abord.
05:20Il ne faut pas être naïf, il va défendre férocement les intérêts américains.
05:23Et j'espère qu'enfin, les Européens, et en particulier les Français, vont se dire que nous aussi, nous devons défendre bec et ongle nos seuls intérêts.
05:31Je voudrais aussi qu'on dise un mot et je voudrais avoir votre regard, Sarah Knafo, eurodéputée reconquête.
05:36Vous êtes à Washington en direct avec nous sur l'affaire TikTok et les départs chez nous de X.
05:44Donald Trump, donc, il va compter sur Elon Musk, le dossier TikTok qui est sur la table.
05:50Alors TikTok a été interdit, puis finalement Donald Trump dit, attendez, avec un décret, on va discuter ensemble,
05:56afin que les États-Unis prennent une part de TikTok pour que ça ne soit pas que dans le camp des Chinois.
06:03Je fais extrêmement simple quand je résume ça.
06:05Est-ce que vous pensez qu'il faudrait faire la même chose en France et que nous aussi, on prenne le contrôle de ces réseaux sociaux, en tout cas qu'on les modère ?
06:14Alors, quand j'entends le mot modération, ça me fait peur, parce que modération en Europe, ça signifie censure.
06:21Attention, quand les États-Unis font ça, ils disent, nous, on a le premier amendement de notre Constitution qui protège la liberté d'expression des Américains.
06:28Et ils disent, TikTok, ce n'est pas un Américain, c'est une plateforme chinoise.
06:31Et on ne veut pas avoir toute notre jeunesse soumise à l'ingérence chinoise.
06:35Quand vous regardez TikTok aux États-Unis, il y a beaucoup de tentatives d'influence du régime chinois.
06:41Donc, eux, ils essayent de lutter contre une ingérence étrangère.
06:43Nous, quand on regarde Twitter, et la manière dont surtout la gauche veut censurer Twitter, c'est un tout autre débat.
06:50Eux, c'est un débat sur la liberté d'expression classique et pas forcément sur l'ingérence étrangère.
06:54Ils essayent de l'habiller comme ça en parlant d'Elon Musk, mais en réalité, on voit que ce qui les dérange, et depuis longtemps,
06:59c'est qu'à chaque fois que la droite s'exprime, il faut essayer de la faire taire.
07:03Et d'ailleurs, pas seulement sur les réseaux sociaux.
07:05Vous avez remarqué, et sur Europe 1, on ne vous l'apprend pas,
07:08mais que l'Arkham, du jour au lendemain, décide d'interdire une fréquence.
07:11Puis, le lendemain, décide qu'il va falloir lister les journalistes et les intervenants selon leurs opinions.
07:18Donc, c'est une pente liberticide en France.
07:20Il ne s'agit pas seulement de lutter contre l'ingérence chinoise, et d'ailleurs, même pas du tout,
07:25mais de lutter contre la diffusion des idées de droite par une certaine gauche,
07:30qui pourtant a déjà, elle, la main mise sur l'université, sur l'école, par les entrées des associations dans l'école,
07:37sur les cours de justice avec le syndicat de la magistrature,
07:40sur les médias, sur le service public de l'audiovisuel,
07:43mais qui essaye, à chaque fois que la droite trouve une parcelle de liberté, de venir l'en empêcher.
07:48Donc, pente liberticide gravissime.
07:50On a entendu Thierry Breton lorsqu'il était chez Apolline de Balerbe.
07:53Alors, justement, il vous a répondu, figurez-vous, Thierry Breton, parce que vous l'avez alpagué.
07:57Il m'a répondu avec une réponse comique, d'ailleurs.
07:59Oui, tout à fait. En fait, que dit Thierry Breton ?
08:02Thierry Breton nous dit, chez Apolline de Balerbe, je cite,
08:06« On a réussi à annuler l'élection en Roumanie, on fera la même chose en Allemagne. »
08:12Vous savez, il y avait cette phrase connue qui disait « quand le peuple vote contre les intérêts des élites, il faut disoudre le peuple. »
08:19Pour que les auditeurs d'Europe en comprennent bien de quoi on parle, on va écouter les mots de Thierry Breton.
08:23C'est pour assister à trois réunions par an. Je demande évidemment à la Commission européenne si j'ai le droit de le faire.
08:30Son comité d'éthique est saisi, dit évidemment.
08:32Et comme ces trois réunions d'experts par an, on se réunit pour parler de l'économie.
08:37Par exemple, en France, il y a déjà M. Maurice Lévy qui en fait partie.
08:40Que je sache, M. Maurice Lévy n'a pas déserté Publicis et n'est pas désormais maintenant salarié de Banque afro-américaine.
08:47Je suis allé un petit peu vite sur les mots de Thierry Breton.
08:50Il devait intégrer le conseil consultatif international de la Banque afro-américaine après avoir quitté ses activités de commissaire européen.
08:58C'est là que vous étiez monté au créneau. Je parle sous votre contrôle.
09:01Ce que l'on vient d'entendre, c'est Thierry Breton qui a réagi ce matin.
09:06Vous venez d'entendre sa réaction. C'était sur Europe 1, CNews et Les Echos.
09:11Est-ce que vous avez un mot à lui dire ? Vous avez entendu son explication à Thierry Breton ?
09:16Rappelons quand même que M. Thierry Breton, qui a passé sa semaine, c'est son mois même sur les médias,
09:21on ne l'a plus démaquillé tellement il était à la télévision, qui a passé son temps à parler de l'ingérence américaine.
09:26Et on découvre avant-hier que M. était dans le même temps en train de négocier son pantouflage à la Banque of America.
09:34Alors qu'il était en train de culpabiliser de pauvres gens qui sont derrière leur ordinateur
09:38et qui ont une seule parcelle de liberté sur Twitter.
09:41Il était en train de leur dire qu'il participait à l'ingérence américaine,
09:44alors que lui-même était en train de pantoufler dans une banque américaine.
09:47Et ça, c'est quelque chose qui n'est absolument plus tolérable.
09:50Nous, on ne fait aucunement partie d'un quelconque projet d'ingérence
09:55quand on a le simple malheur de se dire qu'on a trouvé enfin sur Twitter un espace de liberté.
10:00J'ajoute d'ailleurs, puisqu'ils veulent tous accuser Elon Musk, parce qu'Elon Musk soutient Donald Trump,
10:04que même Mark Zuckerberg, qui est quand même le symbole du démocrate progressiste de Californie,
10:11que lui-même en vient à dire qu'il faut protéger la liberté d'expression,
10:15que lui-même a fait des révélations fracassantes pour dire que sur le groupe qu'il dirige,
10:19donc Facebook, Instagram, tout le groupe méta,
10:21que sur le groupe qu'il dirige, le gouvernement américain de Joe Biden
10:24lui avait demandé de cacher des informations, notamment sur les scandales du fils de Joe Biden.
10:29Donc, on nous apprend qu'il y avait une véritable censure d'État, ce qui est gravissime.
10:33Et une fois qu'on a ces informations qui sortent, moi, le sentiment que j'ai,
10:36c'est qu'on a en France comme un vent de panique des censeurs en chef
10:40qui veulent venir refermer la chape de plomb,
10:42culpabiliser les gens qui ont pour seul souhait, en fait, de pouvoir s'exprimer, de pouvoir débattre.
10:47Puisque si vous regardez, typiquement, on peut prendre l'exemple de Twitter,
10:51la gauche si à droite citée, quand vous regardez le compte de Kamala Harris,
10:54je crois qu'elle a 21 millions d'abonnés. C'est quand même colossal.
10:57Alors si vraiment Elon Musk voulait privilégier la droite,
11:00je ne pense pas qu'ils auraient laissé parler à ce point le principal adversaire de Donald Trump.
11:04D'autant plus qu'on a le droit de critiquer Elon Musk sur le réseau social X sans être sanctionné.
11:08Nathan Devers, je voulais vous poser une question, Sarah Knafo.
11:11Oui, bonsoir, je voulais vous poser une question.
11:13Alors moi, je ne suis pas en train de négocier mon pantouflage à la Bank of America, je vous rassure.
11:18Mais quand je vous entends parler de liberté d'expression sur Twitter,
11:21j'aurai plusieurs désaccords sur lesquels je serai intéressé d'avoir votre avis.
11:25Le premier, c'est que je crois qu'avant même le rachat d'Elon Musk,
11:28il y a deux problèmes qui sont intrinsèquement liés à Twitter et aux réseaux sociaux.
11:32Le premier, c'est que Twitter, c'est une agora, c'est un forum,
11:35donc c'est un lieu qui est central dans la structuration de l'espace public démocratique
11:40et que c'est en même temps une entreprise privée.
11:42Avant même que Elon Musk ne rachète Twitter, d'ailleurs quand même,
11:45le compte de Donald Trump avait été suspendu à la fin de son mandat.
11:51Pourquoi à ce moment-là ? Pourquoi pas avant ?
11:52Vous voyez, je pense qu'il y a un problème à ce qu'un endroit qui a une telle importance politique
11:57soit géré avec des causes qui soient d'entreprise.
12:02Et la deuxième chose, c'est quand vous parlez de liberté d'expression,
12:06pour désigner des phénomènes aussi qui s'appellent la haine en ligne,
12:09qui s'appellent l'incitation à la haine, qui s'appellent l'injure publique sur Internet,
12:13est-ce que vous ne pensez pas que là, on est dans une logique
12:15qui ne relève pas du tout de la liberté d'expression ?
12:18Alors, je vais répondre d'abord à la première.
12:21Je vous entends dire que le problème, c'est que cette agora,
12:23qui a pris énormément d'importance dans notre débat public,
12:25vous avez parfaitement raison, je vous entends dire que le problème,
12:28c'est que c'est une entreprise privée.
12:30Alors dites-moi, est-ce que vous voudriez que ce soit l'État français
12:33qui, demain, crée une forme d'agora pour permettre le débat public ?
12:37Si vous me répondez oui, je vais vous dire que ça existe déjà.
12:39Ça existe déjà et ça s'appelle le service public de l'audiovisuel.
12:42Et alors là, si on veut regarder l'algorithme du service public de l'audiovisuel,
12:47on s'apercevra à quel point il penche à gauche.
12:49Ça, pour le coup, c'est vraiment démontré.
12:51Vous regardez le nombre d'heures passées de la gauche sur le service public,
12:54vous regardez le nombre d'heures passées par la droite sur le service public
12:57et vous comprenez le biais idéologique qui est celui du service public,
13:00mais qui, à mon avis, n'est plus à démontrer.
13:02Premier élément, que ce soit géré par le public,
13:05je ne pense pas que ce soit beaucoup plus rassurant.
13:07Un dernier élément sur ce point-là, quand il y a quelques années,
13:11on avait effectivement la censure de comptes de droite,
13:14d'influenceurs de droite sur les réseaux sociaux,
13:16la gauche nous disait que les plateformes sont libres de leur modération.
13:19Ce sont des entreprises privées, elles font ce qu'elles veulent,
13:21c'est elles qui modèrent.
13:22Et puis, soudain, quand ce sont des gens de droite qui rachatent ces réseaux
13:26ou des gens qui, soudain, sont favorables à la liberté d'expression
13:29pour des gens de droite, on nous dit,
13:31alors là, attention, c'est du privé, il faut de la régulation, il faut du public.
13:35Il y a quand même un paradoxe à se dire que
13:37la liberté, c'est bien quand c'est la gauche,
13:39mais dès que ça commence à être la liberté pour tout le monde,
13:41alors là, ça ne va plus du tout.
13:42Ça, c'est le paradoxe.
13:43Ensuite, vous me parlez de la liberté d'expression.
13:45Est-ce qu'on parle encore de liberté d'expression
13:48quand on parle de haine en ligne ?
13:50Mais qu'est-ce que c'est, la haine en ligne ?
13:52Où est-ce que ça s'arrête ?
13:53Quand vous regardez les motifs de plaintes,
13:56par exemple, d'associations comme SOS Racisme,
13:58qui qualifient tout de haine,
14:00où est-ce que ça s'arrête ?
14:02À quel moment est-ce qu'on se dit
14:04que la liberté d'expression s'arrête ?
14:06Vous voyez ce que je veux dire ?
14:07Il y a une telle judiciarisation des propos,
14:10on est allé tellement loin dans la judiciarisation du débat public
14:14que ça donne envie, oui, d'un vent de liberté,
14:16de pouvoir se dire, on a le droit de parler,
14:19on a le droit de lire des propos choquants,
14:21on a le droit de lire des propos
14:23avec lesquels on est en désaccord,
14:24on a le droit de lire des propos
14:26qu'on peut juger, selon sa conscience, immoraux.
14:29Tant qu'il n'y a pas de diffamation
14:31et d'appel à la violence,
14:32on devrait avoir le droit de lire tout ça.
14:34On est un peuple adulte.
14:35Il ne faut pas avoir peur
14:37de laisser des opinions en liberté
14:39parce que, de toute façon,
14:40même quand vous interdisez leur expression,
14:42vous n'interdisez pas leur existence.
14:44C'est vrai qu'il nous faut une toute dernière question
14:46et on va vous laisser vacquer vos occupations,
14:47elles sont nombreuses.
14:49Vous avez juste,
14:50à la veille de cette cérémonie d'investiture,
14:52comment ça va se passer ?
14:53Vous avez prévu, je ne sais pas, une tenue ?
14:55Racontez aux auditeurs d'Europe les coulisses.
14:57On va venir vous chercher,
14:58vous y allez toutes seules.
14:59Est-ce que vous avez un cadeau ?
15:01Me dites-t-on, pour Donald Trump.
15:03Comment ça se passe ?
15:04Juste les coulisses, un peu de glam.
15:06Je vous raconte brièvement.
15:08Alors, en gros,
15:09les États-Unis sont un vieux pays décentralisé.
15:11Ce qui fait que vous avez les élites du pays
15:14qui vivent dans tous les États des États-Unis
15:16et qui, historiquement, depuis deux siècles,
15:18ne se retrouvent dans la capitale à Washington
15:20que tous les quatre ans
15:21pour l'investiture d'un nouveau président.
15:23Ce qui fait que chaque secteur économique,
15:25chaque journal,
15:26chaque grosse entreprise
15:28organise son propre bal,
15:29sa propre cérémonie.
15:31Moi, par exemple,
15:32vendredi, j'ai commencé avec le bal des crypto-monnaies.
15:34Hier, j'étais à une autre soirée.
15:36Aujourd'hui, pendant que je vous parle,
15:37je suis à un brunch dans Singtang
15:39qui s'appelle le 21st Century Institute.
15:41Ah oui, c'est très mondant !
15:44Oui, c'est ça.
15:45En fait, pendant toute une semaine,
15:46ils profitent de l'investiture du président
15:48pour que les élites de tout le pays,
15:49pour que les secteurs économiques de tout le pays
15:51se rencontrent.
15:52Donc, pendant une semaine,
15:54c'est toute une série de bals, de cérémonies.
15:57On ne va pas rester toute la semaine.
15:58On rentre mercredi.
15:59On a quand même beaucoup de travail en France.
16:01Mais c'est aussi l'occasion de voir
16:04comment ça marche.
16:06C'est ça ?
16:07Oui, c'est des smoking et des robes longues, c'est ça.
16:10Smoking, robes longues !
16:11Faire froid, couvrez-vous,
16:12parce que je crois qu'on nous a dit moins 5
16:14pour la cérémonie d'investiture.
16:16Bon, c'est à l'intérieur.
16:17Merci infiniment Sarah Knafo
16:18d'avoir répondu à nos questions ce soir sur Europe 1.
16:21Merci beaucoup.
16:22Il est 20h28.