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MEDI1TV Afrique : "Le 4ème livre", l'art vu du ciel, "Les miennes", "Samory Touré, l'intraitable chef" - 18/01/2025

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00:00And it is with great pleasure that we meet you on Mediantv for this new cultural stop
00:15in the heart of Africa.
00:17In a few moments we will talk art with Mamadou Sissé, we will also talk theater with a
00:23little stop on the side of Abidjan, but first of all, place to our guest of the day.
00:28And today, well, we have the immense pleasure of welcoming an author, his name is Murtad
00:41Chawi and he is with us today to talk to us, in particular, about his latest novel,
00:47the fourth book, so a very speaking title, if I dare say hello.
00:53Bonjour, bonjour et merci pour l'invitation.
00:58C'est avec un grand plaisir, donc voilà, votre quatrième livre, non pas le quatrième
01:05en tout cas, le quatrième livre, votre roman que vous venez de peaufiner, alors pour nos
01:13spectateurs, est-ce que vous pouvez nous parler un peu de la genèse de ce roman, d'où vous
01:19avez obtenu l'idée et comment s'est passé également le processus d'écriture ?
01:24D'accord, alors encore une fois, merci pour l'invitation, mais en fait, ce quatrième
01:32roman, il s'intitule quatrième, mais en fait il est le neuvième, mais le quatrième
01:38roman répond tout simplement à la thématique abordée dans l'histoire et c'est un roman
01:45qui s'est imposé de lui-même, puisqu'en fait c'est une sorte de continuité d'un roman
01:52précédent, que je peux vous montrer, qui s'intitulait L'Amour et Paradis, et dans
01:58L'Amour et Paradis, il y a un personnage un peu spécial qui s'appelle Mehdi, qui
02:02est un morshid, donc un guide d'une Zahouia, et j'ai voulu tout simplement lui donner
02:09un destin à ce personnage, j'ai voulu lui donner de l'ampleur, et j'ai créé tout
02:14simplement toute une histoire autour de lui, avec des idées qu'on peut qualifier d'idées
02:20progressistes, puisque étant donné qu'il est un morshid, il va essayer tout simplement
02:25de changer certaines choses qui sont considérées comme des tabous, et ce qu'il va faire va
02:31être considéré comme un blasphème, et donc c'est une histoire qui tourne globalement
02:37autour des gens de la Zahouia, du sophisme, mais aussi de ces gens qui ont, je ne sais
02:43pas si on peut qualifier ça de courage ou de lâcheté, mais en tout cas qui ont, moi
02:48j'appelle ça le courage, de pouvoir questionner en fait les questions taboues et surtout qui
02:55ont un rapport avec la religion. Et donc la genèse de ce livre en fait, comme je viens
03:00de le dire, s'est imposée d'elle-même parce qu'il y avait déjà un précédent,
03:04le personnage était déjà là, mais on l'a trouvé, on l'a retrouvé, on l'a découvert
03:10si vous voulez, dans L'Amour et le Paradis à 40 ans, et je voulais lui donner justement,
03:16comme je viens de lire Indestin, donc j'ai parlé de son enfance, je lui ai créé une
03:21famille, des amis, et à la fin bien entendu une Zahouia, dont il va être le morshid,
03:26le maître, et à travers laquelle il va essayer de faire passer ses idées, comme je viens
03:32de dire, non simplement progressistes, mais pour certains blasphématoires. Voilà grosso
03:37modo, bien entendu, l'idée ou l'intrigue ou l'histoire de ce roman. Bien entendu,
03:45l'objectif n'était pas de critiquer les religions ou la religion, mais principalement
03:51de critiquer les hommes, ou les femmes en tout cas, les personnes qui font de la religion
03:56leur fond de commerce. J'insiste sur ça, j'insiste sur le fait en fait que ce livre
04:01a été écrit, a été conçu, a été élaboré pour tout simplement dénoncer ces commerçants
04:08de la religion qui, par des moyens comme nous connaissons tous, deviennent riches et jouent
04:15un peu trop sur la spiritualité. Voilà grosso modo. Bien entendu, il y a d'autres événements,
04:20d'autres personnages, etc., mais grosso modo, l'idée tourne autour de ça.
04:25Et en tant qu'écrivain, voilà, à mon avis, on ne peut pas être écrivain sans avoir
04:31un oeil de sociologue. En tout cas, le don d'observer, un peu de scanner les gens,
04:37ce qu'ils ressentent, ce qu'ils pensent, mais au-delà de ça aussi, avoir ce recul
04:41sur une dite société. Et vous, comment vous voyez le métier d'auteur actuellement
04:52en 2025 ? Quel est votre regard sur ce métier ?
04:58Eh bien, quelle question ! Vraiment, c'est une très très belle question parce qu'on
05:03commence vraiment à se poser la question s'il est encore utile de continuer à écrire.
05:08Pour plusieurs raisons. La première, c'est que j'ai l'impression que tout le monde
05:14a commencé à écrire, et ça c'est une bonne chose. Je ne dis pas qu'il faut interdire
05:19l'écriture à tel ou un tel. Tout simplement, il faudrait laisser le temps au temps.
05:24C'est-à-dire que c'est la postérité qui va plus ou moins choisir parmi les bons
05:29et les mauvais. Mais le véritable danger pour moi en 2025 pour un écrivain,
05:33et surtout pour un romancier, c'est ce qu'on appelle l'intelligence artificielle.
05:37Il me semble que de plus en plus, les gens, je dirais, s'appuient sur l'intelligence
05:43artificielle pour trouver des intrigues, pour trouver des histoires, pour trouver
05:47des personnages, et pour écrire. Moi, je me rappelle d'un cas que vous connaissez
05:52sûrement, le cas d'une Japonaise qui a eu l'équivalent du prix Goncourt au Japon.
05:57Et lorsqu'il a eu le prix, il a avoué, peut-être par naïveté, que pratiquement
06:03une partie de son roman a été écrit grâce à l'intelligence artificielle.
06:07Et donc on lui a retiré le prix. Tout cela pour dire en fait qu'on est face
06:11à une écriture qui va être de plus en plus artificielle et que la différence
06:17qu'il va y avoir entre un vrai écrivain et un écrivain qui repose sur l'intelligence
06:21artificielle, c'est peut-être ces émotions que, heureusement encore,
06:25l'intelligence artificielle n'arrive pas à formuler. Je pense que ce qui reste
06:30dans l'écriture maintenant, ce qui reste de pur, d'intègre, de sincère dans
06:35l'écriture, c'est tout simplement lorsqu'on ressent que ce qu'on est en train
06:39de lire sort des tripes de l'écrivain. Et je pense que, j'espère en tout cas,
06:44que l'intelligence artificielle n'arrivera jamais à atteindre ces tripes-là,
06:47ces émotions-là, ces sentiments-là, et qu'ils vont rester éternellement
06:51humaines. Parce que si on arrive à déceler la substance de ces émotions
06:58et qu'on l'intègre dans l'intelligence artificielle, alors on peut parler
07:02de la fin du monde, en tout cas de la fin de l'humanité. Voilà.
07:06Je voudrais savoir également, en tant qu'auteur, quelles sont les thématiques
07:10qui vous parlent le plus ? Parce que moi, ça me fascine entre l'idée d'un livre
07:16ou même d'un scénario, d'un film dans tous les arts, d'une partition de musique.
07:20Comment on passe de cette idée au fait qu'elle soit palpable ? Comment vous
07:25lui donnez corps ? Est-ce qu'il y a un temps vraiment où vous la laissez
07:29mûrir ou c'est directement vous écrivez ? Comment ça se passe chez vous ?
07:34En fait, je parlerai d'un processus d'écriture, qui est le mien,
07:41qui passe toujours par trois phases. Je pourrais dire que la première phase
07:45est une phase de réflexion, c'est-à-dire il n'y a pas de rédaction,
07:49il y a simplement la réflexion sur un thème qui m'habite, parce qu'on est traversé
07:53par plusieurs thèmes. Comme vous venez de dire tout à l'heure, il faut être
07:57un bon observateur de sa société, de son entourage. Donc il y a sûrement
08:01un fait qui vous marque, plusieurs faits qui vous marquent, plusieurs situations
08:05qui vous marquent, mais il y a une qui va vous habiter pendant longtemps.
08:09Et donc vous vous dites, ça, c'est sur ça que je voudrais écrire.
08:13Et donc je commence à réfléchir sur la chose, c'est-à-dire à vivre
08:17avec la chose pendant un certain temps, ça peut durer des mois et des mois.
08:21Et bien entendu, je construis comme un film. Moi, je suis très filmique
08:26dans ma façon d'écrire, en fait. Je ne peux pas commencer à rédiger
08:30une histoire sans qu'il y ait tout simplement le personnage,
08:34l'espace, les costumes et tout ce que vous voulez dans ma tête.
08:38Je vois dans ma tête d'abord les personnages, comment ils parlent, comment ils gesticulent,
08:42comment ils se déplacent, etc. Et après, j'essaie autant faire ce que
08:46de retranscrire ça avec des mots. Ça, c'est la première phase.
08:50Donc, phase de réflexion. Après, phase de rédaction, ce que j'appelle moi
08:54le premier jet. Et dans un premier jet, je me laisse entraîner
08:58par les mots et par les phrases, c'est-à-dire je ne me donne pas de limites.
09:02Je ne pense pas à la structure, je ne pense pas au style, etc.
09:06Et la phase de rédaction, c'est la phase la plus courte, c'est-à-dire je passe
09:10beaucoup de temps à réfléchir sur le sujet, moins de temps à rédiger
09:14et encore beaucoup, beaucoup trop de temps à retravailler le trait.
09:18Et ça, c'est la troisième phase, c'est-à-dire une fois que j'ai terminé le premier jet,
09:21la plupart du temps, je le mets dans mon tiroir, je l'oublie pendant des mois,
09:25ça peut être des années. Et après, je le reprends, mais je le reprends en tant que lecteur.
09:29C'est-à-dire que j'ai besoin de créer une distance critique
09:33entre ce que j'écris moi-même et celui qui va relire le texte.
09:38Et cette fois-ci, je donne de l'importance au style, à la structure du texte.
09:42Et cette phase-là peut durer, je dirais, plusieurs années.
09:46C'est-à-dire, pour résumer, je peux écrire un livre en deux, trois mois
09:50et il me faut peut-être une année ou deux pour le retravailler.
09:54Voilà les trois phases par lesquelles je passe et qui finissent par donner,
09:58justement, le produit livre que le lecteur va recevoir.
10:04D'ailleurs, votre dernier, le quatrième livre autour.
10:08Dernier, donc, roman.
10:10Merci beaucoup, Moussa Chaoui, d'avoir été avec nous.
10:12C'était un plaisir de vous recevoir.
10:13Merci à vous.
10:20Et après avoir parlé littérature dans l'Afrique en culture,
10:23nous parlons art avec cet autodidacte Mamadou Sissé
10:27qui arrive en France à tout juste 18 ans.
10:30Il y exerce différents corps de métier tout en pratiquant le dessin.
10:34Et à partir de 2001, il prend les fonctions d'agent de sécurité.
10:38Ce changement, on amène un autre dans sa pratique du dessin.
10:42Il entreprend de représenter des ensembles urbains vus du ciel.
10:46Ses veilles nocturnes lui permettent justement de réaliser des ensembles
10:50caléidoscopiques soignées, des mégalopoles de plus en plus précises
10:54à l'aide du crayon, du stylobis et du feutre.
10:57Ses vues témoignent du souci qu'a Mamadou Sissé de vouloir faire vivre
11:01tout le monde dans de grands projets architecturaux.
11:04Imaginé dans un savant jeu de perspectives, cet artiste urbaniste utopiste
11:08imagine des environnements architecturaux aux murs colorés
11:12afin justement d'apporter la joie et la gaieté aux habitants.
11:16Il peuple ses villes d'immeubles aux multiples fenêtres, de gratte-ciel
11:20le long desquels glissent axes autoroutiers et ports fluviaux.
11:24Notre regard doit aller au-delà, bien sûr, de ce foisonnement
11:27et pénétrer dans le réseau des rues afin de comprendre les principes
11:31d'organisation urbanistique qui régissent le travail de Mamadou Sissé.
11:35On regarde tout de suite.
11:37J'ai toujours pratiqué le dessin comme tout petit Africain.
11:40C'est soit on est sculpteur, soit on dessine.
11:47Je suis né dans un petit village qu'on appelle Banganga
11:53qui est à 8 kilomètres de Jiguinçor, qui est la capitale du sud du Sénégal.
11:58Quand je suis arrivé à Paris, je suis arrivé à 18 ans,
12:03je n'ai pas eu la chance de voir des écoles.
12:07J'ai essayé de faire des cours par correspondance
12:13mais comme la famille était financée et le tonton avait trop d'enfants,
12:19je suis obligé à un moment donné de chercher du boulot.
12:24J'ai fait plein de petits boulots.
12:26J'ai fait de la tapisserie-décoration,
12:28j'ai travaillé un peu dans l'industrie du jean.
12:31Après ça, je suis rentré en boulangerie
12:35où je suis resté longtemps, pendant presque 19 ans.
12:41Mais bien avant ça, j'avais arrêté complètement de dessiner.
12:44Deux mille ans, c'est le déclic.
12:46Après la boulangerie, c'est mon premier métier d'agent de sécurité.
12:51J'ai commencé à dessiner, c'était le seul moyen pour rester éveillé.
12:58Il faut savoir qu'avant tout, Mamadou Sissé est un grand voyageur.
13:01Ses vues de New York, Paris, Moscou, Le Caire, Londres
13:04sont autant d'hommages à la vie moderne avant tout
13:07et s'exposent régulièrement depuis 2010,
13:10créant de véritables ensembles urbains vus du ciel.
13:13Les œuvres de Mamadou Sissé s'articulent autour des axes de circulation de la ville
13:18dans un savant jeu de perspectives.
13:20Les yeux de cet artiste urbaniste s'élèvent vers les hauteurs,
13:24vers ces espaces que l'homme a peu à peu conquis.
13:28Ses dessins exécutés au moyen de stylos et de feutres colorés
13:31deviennent des manifestations de villes rêvées.
13:34Comme il le dit au départ, je dessinais pour ne pas dormir
13:37après avoir essayé la lecture et les mots croisés.
13:40C'est devenu si présent que je ne peux plus m'en passer.
13:44J'ai commencé par Le Pont de Normandie, qui m'a fasciné.
13:49J'adore les grandes œuvres.
13:53J'adore le défi des humains sur la nature.
13:59Quand on regarde des choses comme ça, on se dit que c'est impossible.
14:04Et pourtant, ils le font.
14:08J'essaie de symboliser la ville.
14:10Je regarde un monument comme Paris et la Tour Eiffel.
14:14Je mets la Tour Eiffel et après ça, je commence à évoluer.
14:20Tout autour, mais je n'aime pas faire le copier-coller.
14:25Je m'inspire d'une carte et j'essaie de tout changer.
14:29Je suis toujours projeté 20 ans après.
14:33Je vois toujours le futur.
14:35Je me dis que peut-être que ce sera comme ça.
14:37Comme je l'ai toujours dit, je zoom souvent les villes.
14:40Et tout autour, c'est de l'habillage.
14:42Je suis tellement curieux de rentrer dans les villes.
14:46Chaque fois, j'acquère un peu d'expérience.
14:50C'est tout un process que j'ai trouvé qui me permet de travailler à l'aise.
14:55Savant quadrillage d'immeubles vus du ciel et inspirés des villes américaines.
15:00Perspective imprenable élargée en étoiles partant d'un arc de triomphe central.
15:05Cité aux mille visages dans lesquels se cachent autant de symboles.
15:09Les tableaux de Mamadou Sissé ressemblent au mégalopole actuel,
15:13transfiguré et ensoleillé par un as de la couleur.
15:16Il le dit, je commence souvent chez moi par ce que j'appelle le grillage,
15:20l'ébauche de la structure.
15:22Puis, je m'amuse avec le relief partant de monuments anciens
15:26qui symbolisent la ville et leur ajoutant des immeubles modernes,
15:30des ponts, des axes routiers.
15:32Après, j'habille à ma façon.
15:34Voilà ce que dit Mamadou Sissé,
15:36qui fut tour à tour boulanger, couturier, restaurateur de meubles
15:39et qui travaille aujourd'hui comme agent de sécurité et gardien.
15:43Donc la nuit dans un vaste entrepôt de logistique à Prennes,
15:46ces villes dont certaines font penser à des mandalas,
15:50des supports graphiques et sphériques colorés
15:52servant à la méditation, sont toujours réalisés au feutre multicolore.
15:57Moi, c'est ça qui m'intéresse le plus,
16:00c'est-à-dire mettre plus de monde dans moins de places.
16:06Pour moi, Paris, les villes européennes, c'est des villes musées.
16:11Ce que je veux plus tard, c'est nos villes en Afrique,
16:16puisque nous, on n'est pas encore arrivés à l'état de Paris.
16:21Alors, on devrait commencer à gérer bien nos villes.
16:26Moi, je veux qu'il y ait des espaces entre les villes,
16:30comme à l'ancien temps, de village en village.
16:35C'est moi, personnellement, les villes,
16:38j'essaie de représenter ça.
16:40Pour moi, il y a de l'espoir, il y a plein de choses,
16:44puisque je suis très optimiste.
16:46Pour moi, je vois le monde, on a un cycle un peu négatif,
16:50et après ça, ça va être un cycle positif.
16:53Ainsi de suite, mon parcours, franchement, je suis très content.
17:03Et tout de suite, nous parlons cinéma dans l'Afrique en culture
17:06avec l'émienne Sini Semira Mozribati,
17:08qui propose un premier film documentaire intime.
17:11Un voyage introspectif entre la Belgique et le rift marocain
17:15où elle dresse le portrait complexe de sa mère et de ses quatre sœurs.
17:19Une œuvre très personnelle, courageuse et teintée de réflexion universelle.
17:24Cinq sœurs, un vrai clan, qui a exclu au fur et à mesure du temps la mère.
17:28Mais pour quelles sombres raisons la mère est-elle mise au banc de la famille ?
17:32On regarde tout de suite un extrait de la bande-annonce.
17:37Bonjour.
17:39Je t'appelle, je t'appelle.
17:42Je t'appelle, je t'appelle.
17:44Je t'appelle, je t'appelle.
17:46Je t'appelle, je t'appelle.
17:48Je t'appelle, je t'appelle.
17:50Je t'appelle, je t'appelle.
17:52Je t'appelle, je t'appelle.
17:54Je t'appelle, je t'appelle.
17:56La famille c'est le cadre.
18:20Avec mes sœurs, on a toujours appelé Yuma
18:23Your mother, as if she were no longer ours.
18:34Yemma,
18:36how do you feel when you see your daughter sleeping?
18:43I'm going to cry.
18:48I don't know her story.
18:53I was...
18:57She had...
18:59She had a problem.
19:06I read that a person had come to see the Prophet
19:09and asked him
19:12who is the person who deserves our company the most.
19:17He replied,
19:19Your mother.
19:23And who else?
19:26Your mother.
19:29And who else?
19:33Your mother.
19:46Your mother.
19:48Your mother.
19:50Your mother.
19:52Your mother.
19:54Your mother.
19:56Your mother.
19:58Your mother.
20:01Director Amiral Mouseri-Batti
20:03and the last of her five sisters and her documentary,
20:06Les Miennes, explores the reasons for this rejection of their mother,
20:10but also the taboos, the divisions,
20:12the taboos that characterize her family,
20:15but also the generations of Moroccan women before her.
20:19In this first documentary film,
20:21she explores first of all the intimacy of her family,
20:24with a lot of respect and sensitivity,
20:26and by showing sensitive moments,
20:28others funny, playing with emotions,
20:30to feed a narrative that allows her to illustrate her words as best as possible.
20:35Taken from the best editing,
20:37the brief Les Miennes is a vibrant story
20:39about a family of two generations.
20:42Samira shows how her mother,
20:44a pious woman in pure tradition,
20:46silently struggles to find a more progressive husband.
20:50There are girls who want to live their lives as they see fit.
20:53One of them will divorce after a forced marriage.
20:56And it is this silence, it is said,
20:58that caused the exclusion of the mother.
21:00And this film acts on this,
21:02as if it were a general catharsis.
21:06Before we leave, let's talk about theater,
21:09with Samory Touré, the untreatable chief.
21:12The tragedy of the sofa of Bernard Zadizaourou,
21:15who is reinterpreted.
21:17So, Samory Touré, the untreatable chief.
21:20The play traces the great hours of this historical character
21:24and his horse empire on Mali, Guinea and the Ivory Coast.
21:29He will resist for 17 years at the Colón.
21:32For 17 years at the Colón, yes, Samory Touré
21:35is quickly noticed for his abilities
21:38in the handling of weapons, orchestra,
21:41the actress of this play.
21:44At the center of the tragedy, an opposition.
21:46On the one hand, the war chief,
21:48supported to the end by his people.
21:50On the other, his son, the partisan prince of peace with the French.
21:54A topical topic for Dr. Charles Boguito,
21:57who produces the show with the NGO Y,
22:00we see in Samory Touré, a historical character
22:03who showed resistance at a time of dignity, of sovereignty.
22:07It is this message that we want to show,
22:10to be able to take charge,
22:12which is an important notion that must be understood
22:15to this youth also at the same time.
22:17The image of Samory Touré was negative in the Ivory Coast.
22:2150 years ago, according to the researcher Elara Berto,
22:24it is a character considered extremely cruel,
22:27since he ravaged the north of the Ivory Coast
22:29with the tactic of the burnt earth.
22:31For this specialist of comparative literature,
22:34the play of Bernard Zadi Zahourou is even criticized.
22:38There is relatively little empathy.
22:40The father is shown as quite cruel.
22:42We see that there is a presentation in the 1970s
22:45in the Ivory Coast, which is much more nuanced than today,
22:49where today Samory Touré is more shown
22:52as a resistant to colonization,
22:54or even as an African character.
22:56And we come to the end of Africa en Culture.
22:58Thank you for being with us.
23:00We will meet again next week.
23:02Until then, take care.