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Dans la première partie dans l'émission, Caroline de Camaret s'entretient avec Hadja Lahbib, Commissaire européenne en charge de l'Anticipation et la Gestion des Crise et de l'égalité.
En seconde partie, Caroline de Camaret et Alexandre Poussart reçoivent l'eurodéputé socialiste français Pierre Jouvet et Markus Buchheit, eurodéputé allemand de l'AFD pour un débat consacré à Elon Musk, milliardaire américain et propriétaire du réseau social X, qui soutient activement la campagne du parti d'extrême droite AFD pour les prochaines élections allemandes et au défi de la régulation du numérique en Europe.

Ici, l'Europe
Chaque semaine, LCP Assemblée nationale, Public Sénat et France24 vous plongent au coeur des questions qui secouent l'Europe : Covid-19, questions migratoires, « Green deal », Brexit ou encore souveraineté digitale. Quel avenir pour l'Union et ses 450 millions d'habitants ? Une demi-heure d'information pour mieux comprendre les enjeux européens.

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Transcription
00:00France 24 LCP. Public Sénat présente.
00:05Musique.
00:25Bonjour à tous et merci de nous rejoindre pour Ici l'Europe.
00:28C'est à Bruxelles dans les studios de la Commission Européenne que nous avons le plaisir de recevoir la nouvelle Commissaire Européenne Belge, Adja Labib.
00:37Bonjour. Vous êtes en charge de deux thématiques au cœur de l'actualité.
00:41Anticipation et gestion des crises.
00:43Ça inclut les crises humanitaires dans le Club des 27, mais aussi notre aide à l'extérieur, à travers le monde.
00:49Et puis deuxième intitulé, égalité.
00:51Égalité entre les citoyens européens, les hommes et les femmes.
00:55Bien sûr, non-discrimination à l'encontre des minorités ou des personnes handicapées.
00:59Très vaste portefeuille, Madame Labib.
01:01Vous apportez à ce portefeuille une expérience d'ancienne journaliste, reporter pour la télévision publique belge.
01:09Et puis de ministre des Affaires étrangères aussi, pour le mouvement réformateur, qui est un parti libéral belge,
01:16qui correspond au groupe Renew Centriste sur la scène européenne.
01:20Alors, on commence sur votre premier voyage en Ukraine.
01:24Vous avez annoncé là-bas l'attribution d'une aide humanitaire de 140 millions d'euros,
01:29alors que les températures, il faut le dire, commencent à descendre jusqu'à moins 20 degrés.
01:35Et l'Ukraine s'enfonce dans l'hiver et la crise humanitaire.
01:39La situation est effectivement très grave.
01:42Je me suis rendue à deux heures plus ou moins de Kiev.
01:47Et j'ai pu visiter des projets que nous soutenons, des écoles que nous avons pu réaffecter, des cliniques ambulantes.
01:57Et à chaque fois, à chaque étape, nous avons fait à peu près 4-5 étapes.
02:02Nous étions évidemment assez près de la frontière.
02:05Nous avons commencé nos visites en nous rendant dans des abris parce qu'il y avait des alertes à la bombe.
02:11Et donc, vous percevez véritablement la menace.
02:15La situation est tout à fait différente à Kiev.
02:18Et ce qui frappe d'abord, c'est évidemment le froid.
02:22Le froid parce qu'il faut bien dire aussi que les infrastructures ont été touchées quand même par les Russes.
02:27Il manque d'électricité.
02:29En violation totale du droit international humanitaire.
02:34Et là, quand on dit violation du droit international humanitaire, on a les conséquences.
02:38Et donc, les conséquences, c'est que les enfants, les femmes sont les premières victimes, les personnes handicapées
02:44qui sont déplacées à des kilomètres parfois de chez eux, sans électricité, sans abri, sans maison.
02:54Tout est détruit.
02:55Et donc, il faut les reloger dans des universités, dans des écoles qui sont évidemment délabrées et qu'il faut chauffer.
03:02Et donc, une grande partie de notre aide humanitaire, en fait, consiste à répondre aux besoins de première nécessité.
03:09On a un programme qui s'appelle Winterization.
03:12En fait, je ne sais pas comment le traduire en français, qui tient compte en fait de ce cœur de l'hiver dans lequel nous nous trouvons aujourd'hui.
03:19Oui, action dans l'hiver.
03:20Et qui permet aux gens simplement parfois d'acheter du bois pour se chauffer.
03:25Et voilà, j'ai parlé à une dame, Héléna, qui me disait, vous savez, ça c'est six mois de travail, de salaire pour acheter du bois pour se chauffer.
03:34Un mois seulement.
03:35Et donc, ça montre la précarité.
03:37On supporte énormément de projets qui sont extrêmement concrets dans l'aide grâce à une localisation de notre aide avec des partenaires locaux.
03:48D'ailleurs, il y a aussi 8 millions dédiés à la Moldavie voisine parce que la Transnistrie, qui est un territoire séparatiste pro-russe de Moldavie, connaît l'arrêt des livraisons du gaz russe.
03:58Et se trouve dans une situation de crise énergétique et donc humanitaire tragique.
04:02Oui, et donc, c'est toute la région en réalité qui est touchée par cette guerre.
04:07Et nous-mêmes d'ailleurs.
04:08On peut parler des attaques hybrides, de la désinformation, etc.
04:12Mais donc, cette guerre ne s'arrête pas à l'Ukraine.
04:15Et pour notre opinion publique qui pourrait penser en quoi cette guerre nous concerne parce que certains pourraient se dire fatigués, même s'ils la voient à distance.
04:25En fait, on en subit déjà toutes les conséquences en termes de cyberattaques, de désinformation, de câbles qui sont cassés ici et là dans la mer Baltique, de manque d'approvisionnement énergétique.
04:38Tout ça est extrêmement grave.
04:41Et si l'Ukraine ne gagne pas cette guerre, elle ne s'arrêtera pas effectivement à ces frontières-là.
04:47Et nous risquons alors d'être physiquement en danger aussi.
04:50Parlons de l'autre conflit qui préoccupe beaucoup l'Union européenne dans son voisinage sud.
04:55Bien sûr, cette fois-ci, le conflit israélo-palestinien éclaircit du côté de Gaza avec une trêve tant attendue.
05:01Mais la situation humanitaire reste tragique.
05:04L'Europe peut-elle accéder à Gaza, être une force de reconstruction ?
05:10Effectivement, il y a là peut-être une éclaircie qui s'annonce avec l'échange d'otages, de prisonniers, un cessez-le-feu que nous appelons depuis le début du conflit.
05:23Là aussi, nous sommes en pleine violation du droit international humanitaire qui demande de ne pas prendre les populations civiles ni en otage et de ne pas viser non plus les infrastructures comme on le voit.
05:34Alors Gaza est démoli à plus de 80%.
05:37Les derniers hôpitaux qui étaient en état de fonctionner ont été sévèrement touchés aussi.
05:42Ce sont principalement des femmes, des enfants.
05:45Maintenant, on parle d'un nombre de 60 000 personnes.
05:48Et l'accessibilité, l'accessibilité de l'aide humanitaire est sans doute la chose la plus difficile.
05:54Et vous savez que le Parlement israélien a voté une loi qui risque de bannir toutes les activités de l'UNRWA alors qu'on sait, toutes les études le montrent, les experts disent que rien...
06:06Les Nations unies.
06:07Les Nations unies, l'Union européenne aussi.
06:09Rien ne peut remplacer l'UNRWA.
06:11Les services qui sont donnés, prodigués par l'UNRWA, que ce soit au niveau éducatif, que ce soit au niveau psychosocial, parce qu'il n'y a pas que l'aide humanitaire proprement dite, médical, sanitaire, sont énormes.
06:24Et donc nous allons là vers une véritable tragédie si cette loi est appliquée.
06:30Et nous en discuterons effectivement au Conseil affaires étrangères où je prendrai la parole d'ailleurs pour faire un état des lieux au niveau humanitaire.
06:37Alors sur un autre terrain mouvant, celui de la Syrie, l'Union européenne pourrait progressivement assouplir les sanctions en cas de projet tangible des nouvelles autorités emmenées par la formation radicale islamiste HTS.
06:50Les sanctions qui entravent l'accès à l'aide humanitaire, en effet.
06:55Est-ce que ces aides humanitaires peuvent être conditionnées au bon respect de la diversité des cultes et de la liberté des femmes ? C'est votre autre portefeuille, l'égalité.
07:03Alors l'aide humanitaire a une spécificité, elle est inconditionnelle.
07:08Elle est basée sur les besoins d'une population quelle qu'elle soit.
07:13Elle est impartiale, neutre et inconditionnelle.
07:17Et donc ce n'est pas politique.
07:19Et en fait, l'Union européenne, si elle est partie en 2011 lors de la crise, l'aide humanitaire que nous avons prodiguée au niveau de la Syrie n'a jamais quitté la Syrie.
07:33Donc depuis 2011, nous avons attribué beaucoup d'aides humanitaires, y compris d'ailleurs avec les autorités de facto actuelles.
07:40Nous avons été présents dans toutes les provinces et en particulier à Idlib où nous avons fonctionné en bonne intelligence, en respectant nos principes de neutralité et en prodiguant de l'aide partout où elle était nécessaire.
07:54Et donc ce que nous attendons aujourd'hui, c'est une Syrie inclusive, une Syrie qui permet à tous les Syriens d'exister avec leurs différences.
08:07Y compris évidemment dans le respect du droit humanitaire, des droits de l'homme, mais surtout aussi des droits des femmes, des minorités religieuses, etc.
08:14Et donc ça, on va juger les autorités sur les faits, sur ce qu'elles feront dans leurs actes dans les prochaines semaines.
08:22Parce que ce qu'il faut maintenant, c'est permettre à la Syrie de se reconstruire pleinement.
08:26Vous avez, en tant qu'ancienne journaliste effectivement, bien connu et visité l'Afghanistan, consacré un documentaire en 2008, un livre à ce pays où 16 millions d'Afghans sur 38 millions ont besoin d'assistance.
08:41Bruxelles est le seul acteur politique occidental présent à Kaboul. En juin, on a débloqué 150 millions d'euros sur la réserve d'aide d'urgence.
08:53Quelle aide humanitaire pour ce pays aux mains des talibans ?
08:57Une aide humanitaire qui est là depuis 1994. Et donc tous les aides dites par les talibans qui empêchent par exemple les femmes de travailler dans les ONG, etc. n'ont pas vraiment été appliquées.
09:10Et ont permis à notre aide humanitaire d'être maintenue sur place. Nous sommes présents dans 34 provinces.
09:17Paris, par exemple, s'oppose à une forme d'aide au développement en faveur de Kaboul à cause de justement son traitement des femmes.
09:25Écoutez, j'entends. Mais ce que nous demandent les femmes afghanes est à nos yeux plus important. Et ce qu'elles nous demandent, c'est de rester.
09:32Parce qu'elles ont besoin de notre aide, parce qu'elles sont les premières à bénéficier aussi de notre aide avec leurs enfants.
09:39Et donc nous resterons tant que nous pouvons travailler et faire parvenir notre soutien humanitaire à toutes les femmes.
09:47Parlons de l'aide humanitaire à l'intérieur du club européen dont vous êtes aussi en charge.
09:52En réponse à la demande d'assistance de la France à Mayotte, la Belgique, l'Allemagne, l'Italie, la Suède ont proposé des abris, d'autres articles,
10:00à travers ce fameux mécanisme de protection civile de l'Union européenne et les stocks Rescue.io.
10:05De quoi s'agit-il exactement ? Comment expliquer qu'un pays riche ait besoin de l'aide européenne ?
10:10Ce n'est pas parce qu'on est riche qu'on sait faire face à une catastrophe aussi vaste qu'un cyclone ou à une pandémie.
10:17Et c'était une des leçons apprises de la pandémie. On ne peut pas faire face à des catastrophes de telle ampleur seul dans son coin.
10:27Qu'est-ce que c'est que le mécanisme de solidarité et de protection civile ?
10:31En réalité, c'est le résultat de la contribution de tous les États membres, les 27 et plus largement, d'ailleurs parce qu'en fait il y a 37.
10:41Les 27 plus 10 États qui ont une perspective européenne, qui bénéficient d'un système où on met ensemble ce que nous avons pour répondre
10:52tant aux crises provoquées par le changement climatique, par les guerres, les attaques terroristes, des éventuelles attaques chimiques, radiologiques
11:03dont nous avons donc des capacités de stockage qui sont réparties dans 34 bureaux stratégiques.
11:10Ce qui est important, c'est qu'on soit tous conscients qu'on est plus forts ensemble.
11:14L'Union fait la force, comme dit le proverbe qui est en fait à la base de la création de la Belgique, mais c'est aussi l'Union européenne à son meilleur.
11:23Ce sont des notions de solidarité, de prospérité, de paix. Et comment répondre finalement à ce paysage sans cesse évolutif de catastrophes, de guerres,
11:38de ce monde qui est en crise, qu'ensemble ? Et donc il faudrait presque changer complètement la procédure et que les États membres tout de suite réagissent.
11:48Et là d'ailleurs la France a agi assez vite puisqu'elle a demandé très vite aux satellites, à nos capacités satellitaires, le satellite Copernicus,
11:56de donner en fait des cartes pour permettre d'évaluer les besoins, la catastrophe et y répondre avec la contribution de plusieurs États membres
12:06qui ont donné des capacités d'abri essentiellement pour les personnes qui ont perdu leur logement et des moyens de communication aussi.
12:15Alors Adjala Bip, deuxième corps de Ravota, arquent la défense de l'égalité, l'égalité homme-femme au sein de l'Union européenne.
12:22Elle semble progresser assez lentement quand même, y compris d'ailleurs au sein de votre commission, Ursula von der Leyen II, moins paritaire que la précédente.
12:32Est-ce qu'en période de crise, c'est le retour en force des hommes, j'ai envie de dire ?
12:35Vous savez, j'ai envie de citer Simone de Beauvoir qui a écrit « Il suffira d'une crise religieuse, économique, politique pour que les progrès en matière
12:47de droit des femmes soient mis en danger et qu'il nous faudra donc rester vigilantes à chaque instant ». Et c'est ce qui se produit.
12:54Nous vivons dans un monde polarisé, confronté à de multiples crises, on vient de le voir avec Mayotte.
13:00Et il y a un repli, il y a un repli général des droits humains et en particulier des droits des minorités, bien que les femmes ne soient pas une minorité
13:11et au contraire même une majorité. Alors vous dites que la commission est un petit peu en recul pour ce qui est de l'équilibre genre.
13:18Heureusement qu'Ursula von der Leyen a insisté, madame la présidente de la commission, pour qu'il y ait des pays qui proposent des femmes,
13:25sinon peut-être même que je ne serai pas là en face de vous. Le Parlement est aussi moins féminin que le précédent.
13:31Donc c'est un mouvement général, c'est pour ça qu'on doit être vigilants et je suis très heureuse d'avoir ce portefeuille qui est construit finalement
13:38autour de valeurs, de diversité, d'inclusivité et de principes de solidarité et d'humanité.
13:45Alors lors de votre audition d'ailleurs devant le Parlement européen, vous avez dû répondre à des questions assez difficiles sur les droits à l'avortement,
13:55la prévention des violences conjugales qui sont des enjeux maintenant de civilisation, des enjeux politiques très forts.
14:02Le corps des femmes est devenu un champ de bataille, avez-vous dit ?
14:05Je pense qu'on a ce qu'on appelle en anglais un backlash, effectivement, une régression, une polarisation.
14:13C'est peut-être aussi le reflet des réseaux sociaux, c'est blanc, c'est noir. On parle de compétitivité par exemple.
14:19Comment assurer la compétitivité de l'Union européenne en maintenant cette chape qui maintient les femmes dans des métiers mal payés ?
14:33Comment parler de compétitivité quand on sait que la violence à l'encontre des femmes sur un an dans l'ensemble de l'Union européenne coûte à notre Union 290 milliards ?
14:45J'ai bien dit milliards en termes de médicaments, d'absentéisme au travail, de gestion psychologique des enfants, de pauvreté aussi.
14:57Vous savez, le fossé de pension pour une femme, entre une femme et un homme, est de 25% à peu près.
15:04Donc tout cela, en fait, nous maintient aussi, empêche notre compétitivité d'avancer.
15:10Au-delà des valeurs qui me tiennent à cœur, évidemment, il y a aussi un impact que vous payez tous les jours.
15:18Vous avez commencé à parler effectivement des réseaux sociaux.
15:22Madame la Commissaire, vous êtes aussi en charge du cyberharcèlement.
15:27Elon Musk se fait depuis des années le défenseur d'un conservatisme assumé, multipliant les sorties misogynes, sexistes.
15:35Il faut viriliser les réseaux sociaux, estiment certains d'ailleurs.
15:40Est-ce que ça aussi, il faut réussir à y mettre bon ordre et surtout à pouvoir l'encadrer pour que ça n'affecte pas trop les femmes et les minorités sexuelles européennes ?
15:52Cela affecte déjà les femmes et les minorités.
15:55Nous savons que les femmes et les minorités sont les premières victimes du cyberharcèlement,
16:00qui est une violence aussi forte que la violence physique et qui mène à des drames,
16:07entre autres chez les adolescents, parfois des suicides.
16:10Nous avons pris des directives pour obliger les plateformes à repérer quand il y a du cyberharcèlement,
16:19quand il y a de la désinformation massive, quand l'intelligence artificielle est utilisée aussi pour nuire.
16:25Ce sont des directives qui vont être mises en place.
16:28On a adopté beaucoup de directives, de législations européennes très révolutionnaires lors du mandat précédent.
16:36Maintenant, il s'agit de les mettre en œuvre.
16:39C'est le pari, ça va être mon pari, dans les deux ans, d'avoir véritablement un contrôle de toute cette nuisance
16:50qui a un impact sur notre vivre ensemble et sur notre épanouissement à tous.
16:56Adja Lhabib, commissaire en charge de la gestion des crises et de l'égalité.
17:01Merci d'avoir été en notre compagnie aujourd'hui.
17:04Merci à vous de nous avoir suivis.
17:06Restez avec nous, on poursuit sur la question d'Elon Musk contre l'Union européenne.
17:12Faut-il mieux réguler les plateformes et ce matgardère en particulier ?
17:17C'est notre débat au Parlement européen.
17:25Merci de nous rejoindre à Bruxelles au Parlement européen pour un débat consacré à un homme.
17:30Un homme qui déstabilise l'Europe en ce début d'année 2025.
17:33Le milliardaire Elon Musk, patron du réseau social X et homme fort du gouvernement de Donald Trump
17:39qui entre en fonction le 20 janvier.
17:41En effet, Elon Musk a décidé de soutenir haut et fort lors des élections allemandes qui auront lieu le 23 février.
17:46Il a décidé de soutenir le parti d'extrême droite AFD, ce qui pose des problèmes d'ingérence et de démocratie.
17:52On va écouter la réaction de plusieurs dirigeants européens.
17:58Elon Musk a soutenu certains partis d'extrême droite et comme vous pouvez le voir,
18:02il n'agit pas seulement de cette manière dans ce pays, c'est quelque chose que nous n'approuvons pas.
18:08Je rejette cela.
18:12Voilà 10 ans, si on nous avait dit que le propriétaire d'un des plus grands réseaux sociaux du monde
18:16soutiendrait une nouvelle internationale réactionnaire et interviendrait directement dans les élections,
18:20y compris en Allemagne, qui l'aurait imaginé ?
18:25L'internationale d'ultra droite, ce que nous dénonçons depuis des années en Espagne,
18:29dirigée en l'occurrence par l'homme le plus riche de la planète,
18:32attaque ouvertement nos institutions, attise la haine
18:35et appelle ouvertement à soutenir les héritiers du nazisme en Allemagne.
18:42Voilà, alors globalement, Elon Musk soutient toute la droite radicale européenne,
18:47à commencer par le hongrois pro-russe Viktor Orban
18:50ou l'italienne Giorgia Melloni qui s'apprête à passer un contrat de cybersécurité
18:55à un plus de 1 milliard d'euros avec SpaceX.
18:58Or l'Union Européenne reproche à Elon Musk de participer à la propagation de fausses nouvelles
19:04sur les réseaux sociaux, copiées en cela d'ailleurs par d'autres géants du numérique américain,
19:09comme le patron de Facebook qui a renoncé au fact-checking.
19:12Alors que fait l'Europe ?
19:14Eh bien nous allons poser la question à nos deux eurodéputés invités sur ce plateau aujourd'hui.
19:19Pierre Jouvet, bonjour.
19:20Bonjour.
19:21Vous êtes eurodéputé français, membre du Parti Socialiste en France
19:24et du groupe des sociodémocrates ici au Parlement Européen.
19:27Et nous accueillons également sur ce plateau Marcus Boerheit, bonjour.
19:30Bonjour.
19:31Vous êtes eurodéputé allemand, membre de l'AFD en Allemagne
19:34et ici au Parlement Européen vous êtes membre du groupe de l'Europe
19:37des nations souveraines à l'extrême droite de l'hémicycle européen.
19:40Alors quand le réseau X, donc X Twitter, bien sûr qui compte 100 millions d'utilisateurs en Europe,
19:47est aux mains d'un milliardaire américain bientôt dans l'administration Trump
19:52et soutient activement la campagne d'un parti en Allemagne
19:55avec un entretien exclusif avec sa dirigeante, donc la dirigeante de l'AFD Alice Weidel,
20:01est-ce que cela vous choque et pour quelle raison d'ailleurs ?
20:04Ce qui me choque c'est en vérité pas les positions de Monsieur Musk.
20:08Monsieur Musk en lui-même est un citoyen, qu'il prenne les positions qui sont les siennes, il a le droit.
20:14Ce qui me choque c'est qu'il se serve de son réseau social pour influer sur le cours de nos démocraties.
20:21Ce qui me choque en réalité c'est que non seulement il se serve de son réseau social
20:26mais qu'il impose par les algorithmes de son réseau social le fait de faire passer des informations
20:34que les gens peuvent prendre soit comme des vérités, soit qu'ils le prennent sans filtre
20:39et sans possibilité même de les contourner.
20:42C'est ça le problème de fond.
20:44Le problème de fond il est à quoi aujourd'hui sont mis à disposition les réseaux sociaux.
20:50Et aujourd'hui il est clair que Monsieur Musk met à disposition sa puissance financière,
20:56la puissance de son réseau social pour déstabiliser nos démocraties
21:01et faire gagner l'extrême droite en Europe et partout dans le monde.
21:05D'ailleurs Elon Musk est en train de booster la visibilité de votre parti, l'AFD, Marcus Boerheit,
21:10sur son réseau social X. Est-ce qu'il est en train de manipuler l'élection allemande ?
21:15Pour commencer avec je ne pense pas que Monsieur Musk est vraiment déstabilisant l'Europe maintenant
21:22ou l'Allemagne en concrète.
21:24Mais je pense bien sûr que c'est bon pour nous d'avoir un peu plus de visibilité
21:28comme normalement on n'apparaît pas trop souvent dans les discussions dans les médias allemands.
21:34Alors pour nous c'est quelque chose de bien.
21:36Mais en même temps je pense que Musk ce n'est pas vraiment l'élément essentiel pour nous comme parti politique.
21:44Ce sont les problèmes dans le pays par exemple qui nous aident, si vous voulez,
21:48qui nous poussent dans la direction des parlements maintenant.
21:51Est-ce qu'Elon Musk finance votre campagne, l'AFD ?
21:54Non, ça je ne vois pas maintenant.
21:58Mais il n'a interviewé que votre...
22:01Ni les informations, ni la Commission européenne.
22:03C'est maintenant s'il y a vraiment un changement des algorithmes de Twitter.
22:08Il a interviewé comme précédemment Donald Trump,
22:11il n'a interviewé sur Twitter que votre dirigeante de parti, pas les autres.
22:15Je précise quand même.
22:17Alors justement il y a un autre cas en Europe qui est quand même assez flagrant.
22:21En Roumanie la cour constitutionnelle a dû annuler l'élection présidentielle
22:25faussée par la propagande pro-russe de TikTok.
22:29Est-ce qu'il risque de se passer des choses similaires bientôt,
22:35le 23 février dans la première démocratie qu'est l'Allemagne ?
22:38Je ne le souhaite pas.
22:40Nous sommes dans ce continent européen avec l'une des plus grandes démocraties
22:44qui est la démocratie allemande.
22:46Et moi ce que je souhaite c'est que le débat démocratique allemand puisse avoir lieu
22:51de manière sereine, que ce débat puisse se faire,
22:54que chacun puisse exprimer son opinion.
22:56Moi vous savez je vais vous dire très clairement les choses.
22:58Je combats sur le fond les idées qui sont portées par l'AFD
23:02comme en France par le Rassemblement national ou comme Reconquête.
23:06Mais moi je veux que le débat puisse s'exprimer.
23:09Je veux que nos concitoyens de manière éclairée puissent voir les positions
23:13qui sont différentes entre nous et les choix et les orientations
23:16que nous voulons pour nos pays et pour le continent européen.
23:19Mais la difficulté, et c'est ce qui s'est passé en Roumanie,
23:21c'est qu'en fait ce sont des puissances étrangères
23:24qui par le biais de plateformes de réseaux sociaux comme ça a été le cas avec TikTok,
23:28parce qu'en fait c'est un lien en réalité entre la Russie et la Chine
23:32pour déstabiliser l'Europe avec la Roumanie,
23:35viennent totalement fausser le résultat.
23:37Parce que rendons-nous compte de ce qu'il se passe tout de même.
23:40Vous avez un candidat qui n'était pas présent sur le réseau social TikTok,
23:44qui en quelques mois devient la personnalité politique la plus suivie,
23:48dont les postes, dont les publications sont boostés à tel point
23:52que ça génère des millions de vues,
23:54et qu'en vérité l'algorithme est fait pour nous créer de l'addiction.
23:58Quand on est sur nos réseaux sociaux,
24:00qu'on prend notre téléphone et qu'on regarde TikTok, X, Instagram, Facebook,
24:05on a de l'addiction qui est créée.
24:07Pendant des années, c'était avec la publicité,
24:09sur quels produits faut-il acheter, qu'est-ce qu'il faut regarder à la télé,
24:12et aujourd'hui, des milliardaires,
24:14qui sont derrière, financés par des puissances
24:17qui peuvent être des puissances qui veulent nous déstabiliser
24:19d'un point de vue géopolitique,
24:21veulent contrôler nos votes et notre démocratie.
24:23C'est ça, la difficulté aujourd'hui, et le risque majeur.
24:25Marcus Boheit, quel est le projet politique d'Elon Musk ?
24:28C'est de créer une internationale réactionnaire d'extrême droite,
24:30comme le dit Emmanuel Macron, c'est ça qu'il veut mettre en place en Europe ?
24:33Je dois commencer avec quelque chose d'autre,
24:36parce que pour moi, c'est comme Noël aujourd'hui.
24:38J'ai finalement trouvé un collègue de la gauche
24:40qui est avec moi contre le cordon sanitaire.
24:42Si je l'ai bien compris, hein ?
24:45Oui ?
24:46Vous êtes avec moi contre le cordon sanitaire, ici au Parlement ?
24:50Moi, je suis pour le débat démocratique.
24:52Super, finalement.
24:53C'est pour ça que je débat d'ailleurs avec vous.
24:55Oui, sans difficulté.
24:56Non, je ne sais pas, je ne suis pas Elon Musk,
25:00je ne connais pas ses plans,
25:02mais je peux vous dire que nous,
25:04on était toujours contre l'électromobilité, maintenant, non ?
25:08Vous le savez bien, le but de terminer avec les voitures classiques jusqu'en 2035,
25:15et ça, on ne va pas changer.
25:17On ne va pas changer notre programme comme parti politique,
25:19maintenant seulement parce qu'il y a Elon Musk, là.
25:23Alors, je ne sais pas s'il y a vraiment un but à part d'un but économique,
25:29ce qu'il est, sans doute, parce qu'il est entrepreneur,
25:32mais jusqu'à maintenant, c'est ça.
25:35Il défend certaines valeurs dans plusieurs pays d'Europe.
25:38Oui, il y a Antti Woh qui l'a dit pour le virilisme.
25:41Contre l'immigration.
25:42L'expression d'opinion, par exemple.
25:45Ça, c'est une valeur, non ?
25:47Oui, il défend la liberté d'expression,
25:49mais également contre l'immigration.
25:51Exactement, contre les problèmes qui sont maintenant au courant en Allemagne,
25:55comme l'immigration, par exemple.
25:57Mais surtout, il se défend contre toute régulation européenne
26:00qui encadrerait les fameuses plateformes du numérique,
26:03parce qu'on pourrait ouvrir aussi, peut-être,
26:06s'il y a lieu une enquête sur l'ingérence dans la campagne allemande.
26:09Pour l'instant, on a constaté, d'ailleurs,
26:11qu'il n'y avait pas beaucoup de réaction de la patronne de la commission,
26:13Ursula von der Leyen, dans cette affaire Musk.
26:15Or, la commission a maintenant des moyens.
26:18On l'a dit, deux directives qui se sont passées
26:20pour mener des enquêtes contre X,
26:23avec des possibles amendes jusqu'à 6% du chiffre d'affaires.
26:26Qu'attendez-vous par rapport à Elon Musk de l'Union européenne ?
26:29Vous savez, moi, j'attends, d'une manière générale,
26:32que l'Europe se réveille,
26:34que madame von der Leyen se réveille,
26:37que, enfin, nous arrêtions d'être les grands naïfs du monde.
26:41Nous votons ici, nous sommes des députés,
26:44nous votons des règlements, nous votons des lois,
26:46nous avons des débats qui sont parfois des débats passionnés.
26:49Et aujourd'hui, nous avons des règles,
26:51des SA, des MA, qui permettent, justement,
26:54à la fois et ces régulations et ces contrôles,
26:57et qui ont une puissance financière,
26:59notamment, vous l'avez rappelé,
27:01avec 6% du chiffre d'affaires au niveau mondial
27:03en cas de détournement du réseau.
27:05Mais que ces règles soient mises en oeuvre.
27:07Aujourd'hui, nous sommes silencieux.
27:09Mais on a peur de le faire, parce qu'on ne veut pas
27:11avoir une guerre commerciale avec Donald Trump.
27:13Mais parce qu'on a peur, parce que, justement,
27:15vous voyez bien le mélange des genres,
27:17entre l'homme le plus puissant financièrement au monde,
27:20qui est Elon Musk, qui va faire des investissements
27:23partout dans le monde, en Europe, en Allemagne, en France,
27:26et où, donc, on a des dirigeants qui ne veulent rien faire.
27:28Rendez-vous compte qu'Emmanuel Macron,
27:30après les propos qu'on a vus tout à l'heure dans votre reportage,
27:33va recevoir encore dans quelques semaines
27:35M. Musk en France pour le salon de l'intelligence artificielle.
27:38Et donc, on déroule le tapis rouge
27:40à quelqu'un qu'on fait croire de dénoncer politiquement.
27:43Eh bien, moi, je le dis, nous devons, aujourd'hui,
27:45en Europe, avoir enfin le courage
27:47de ce que nous avons fait voter et réguler,
27:50enfin, ces grands services du numérique.
27:52Marcus Borac, vous êtes d'accord ?
27:53Est-ce qu'il faut, enfin, appliquer nos règlements européens
27:56sur le numérique, contre la désinformation,
27:58y compris s'il faut aller au bras de fer
28:00avec un milliardaire puissant comme Elon Musk ?
28:02Il faut appliquer ces règles.
28:03Le problème, ici, c'est pas qu'Elon Musk a dit quelque chose.
28:07S'il y a une ingérence, je ne vois pas l'ingérence là,
28:09parce qu'il n'y avait pas d'ingérence avant,
28:11avec M. Soros, il n'y avait pas d'ingérence
28:14avec M. Steinmeier, là, en France,
28:16avec d'autres, Bill Gates, par exemple, avec les ONG.
28:19Et alors, s'il y a des faits nous sur X,
28:21est-ce qu'il faut sanctionner Elon Musk ?
28:23Pourquoi ça ? Parce que Elon Musk n'est pas de gauche.
28:25Tous les autres, ils sont des filles à soi.
28:27Non, parce qu'il est à la tête d'un réseau social.
28:29C'est parce qu'il est à la tête d'un réseau social,
28:31sur lequel des millions de gens sont.
28:32Non, mais on n'a pas encore des preuves
28:33qu'il y avait des manipulations.
28:35Qu'il ait d'extrême droite, si, on le sait.
28:37Très bien, mais on ne sait pas encore
28:39s'il y avait des manipulations sur CX, par exemple.
28:41Et vous le dites simplement, il y avait 150
28:44des administratives, comment dire ?
28:47Des fonctionnaires, c'est ça le mot,
28:51à la Commission européenne.
28:54On verra, on verra ce qu'il se passe.
28:56S'il y a des règles, et s'il y avait une inflexion des règles,
28:59voilà, on va faire quelque chose.
29:01Mais pour l'instant, j'aurais besoin des preuves, s'il vous plaît.
29:04Il y a quand même un problème, justement,
29:06on le disait, de course à l'échalote
29:08pour aller rencontrer Donald Trump, Elon Musk.
29:11Et ça a été le cas d'ailleurs pour Georgia Melloni,
29:13qui s'est précipitée aux Etats-Unis la première.
29:16La présidente du Conseil italien de la droite radicale,
29:19qui est en train de signer un contrat de cybersécurité
29:22avec SpaceX.
29:24Très décriée en Italie, 1 milliard d'euros
29:26sur la table pour les contribuables italiens.
29:28Est-ce qu'elle est en train aussi d'acheter
29:31la capacité de murmurer à l'oreille de Musk et de Trump ?
29:34Mais évidemment, et on le voit bien,
29:36et Pedro Sanchez le disait à juste titre
29:38dans votre reportage,
29:40c'est l'international d'extrême droite
29:42qui est en train de s'organiser.
29:44Et à travers ça, un mélange des genres généralisés
29:47entre business, démocratie et déstabilisation politique.
29:51Parce que quand on voit ce que fait Mme Melloni,
29:54elle va effectivement négocier par des accords commerciaux
29:58la possibilité de murmurer à l'oreille de Donald Trump
30:01et d'avoir les bonnes faveurs d'Elon Musk.
30:04Et donc aujourd'hui, on a face à nous des gens
30:07qui décident de piétiner toutes les règles
30:09du fonctionnement démocratique classique,
30:11qui décident de mettre la puissance financière
30:13au service d'une idéologie politique
30:15que moi je combats profondément,
30:17et nous ne faisons rien.
30:19C'est le moment, je le crois,
30:21si nous voulons éviter encore une fois en Europe
30:23de nous réveiller trop tard,
30:25de nous réveiller et de nous saisir,
30:27et d'aller enfin en face affronter ces problématiques
30:29sur le fond, dans le débat politique
30:31de manière cohérente.
30:33Il y a conflit d'intérêts ? Mélange des genres ?
30:36La seule chose que moi je vois, c'est une coalition.
30:39Finalement, la droite a aussi une internationale,
30:41c'est pas mal, une internationale
30:43qui s'occupe de l'expression d'opinion,
30:46et qui voit les mêmes problèmes,
30:48et qui est fatiguée de ne pas parler des problèmes
30:50qui occupent les gens d'ici.
30:52Les géants du numérique américain
30:54ont une position monopolistique,
30:56donc tous les réseaux sociaux sont détenus
30:59par des géants du numérique américain.
31:01Ça ne vous pose pas de problème ?
31:03Les médias en Allemagne sont payés par l'État,
31:05et les socialistes en Allemagne
31:07sont payés par les journalistes.
31:10Il y avait aussi un monopole,
31:12au moins un oligopole.
31:14Oui, mais à la télé et dans les journaux,
31:16là, par exemple, on fait un débat
31:18avec des journalistes qui représentent
31:20des chaînes de télé.
31:22Si là, dans le débat,
31:24nous disons quelque chose qui est faux,
31:26ils viendront nous dire que c'est une contre-vérité,
31:28c'est une fake news,
31:30ils viendront informer leurs téléspectateurs.
31:32C'est pas le problème maintenant
31:34de pourquoi nous discutons,
31:36il y avait un monopole de gauche avant dans les médias,
31:38et maintenant, il n'y a plus un monopole de gauche.
31:40C'est votre opinion qu'il y avait un monopole de gauche
31:42dans les médias. Maintenant, la question de la modération
31:44est une bonne question quand même.
31:46Effectivement, quand on voit que le patron du réseau social
31:48méta de Facebook, Mark Zuckerberg,
31:50annonce qu'il va abandonner la modération,
31:52le fact-checking pour faire plaisir
31:54à Donald Trump, est-ce que ce sont
31:56les réseaux sociaux que vous rêvez ?
31:58Pour faire plaisir à Donald Trump, c'était ça la motivation ?
32:00On sait qu'il était en conflit
32:02avec Donald Trump.
32:04Il va, selon mes informations,
32:06remplacer ces mesures
32:08par d'autres mesures,
32:10non ?
32:12Pour l'instant, non.
32:14Il est en tout cas dans une volonté de faire...
32:16Pour l'instant, c'est pas encore même changé, non ?
32:18Globalement, il dit qu'il y aura moins de fact-checking.
32:20Voilà, il y a les fact-checkers
32:22et l'autre système communique qui s'appelle comment ?
32:24On va remplacer les deux méthodes, non ?
32:26Il y aura
32:28un système de fact-checking,
32:30mais pas groupe, je pense.
32:32Il est licencié de 10%,
32:34quand même,
32:36et donc, la totalité de ces fact-checkers,
32:38pas encore en Europe.
32:40Qu'est-ce qu'on doit faire, d'ailleurs, du point de vue de l'Europe ?
32:42Est-ce qu'on doit avoir le courage politique
32:44de donner des signaux forts ?
32:46Couper un réseau social comme X,
32:48c'est possible ?
32:50Moi, aujourd'hui, je suis sur une ligne
32:52qui est très claire. Soit nous appliquons
32:54nos règles, soit les grands géants du numérique
32:56acceptent les règles
32:58qui sont votées par les parlementaires européens,
33:00soit si les règles ne sont
33:02pas respectées, alors nous
33:04devons, de manière temporaire,
33:06couper ces réseaux sociaux.
33:08Il n'est pas possible aujourd'hui, je le répète,
33:10mais je crois que c'est central pour nos téléspectateurs,
33:12de laisser totalement
33:14le débat être floué.
33:16Vous avez aujourd'hui, pour en revenir à
33:18M.Musk et à X,
33:20M.Musk est l'homme qui a le plus
33:22de followers sur X.
33:24Même si vous ne le suivez pas
33:26sur votre compte X,
33:28votre algorithme fera que
33:30vous voyez M.Musk et ce qu'il dit.
33:32On voit toutes ses contre-vérités.
33:34Il a été pris en permanence
33:36sur des mensonges, sur des fake news,
33:38où il a accusé, y compris des dirigeants
33:40européens. Maintenant,
33:42la puissance politique doit reprendre
33:44sa règle centrale. Ce n'est pas
33:46un homme, aussi riche qu'il soit,
33:48avec les investissements qu'il fait,
33:50qui peut diriger nos démocraties
33:52ni en Europe ni dans le monde.
33:54Merci à tous les deux d'avoir
33:56participé à ce débat sur M.Musk.
33:58Merci à vous de nous avoir suivis
34:00sur France 24 et sur
34:02les chaînes parlementaires. A très bientôt.

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