François Bayrou a promis de soumettre au Parlement un potentiel accord avec les partenaires sociaux sur les retraites, alors que le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a fait de la saisi des deux chambres, quelles que soient les conclusions de la "conférence sociale", une condition pour ne pas voter la motion de censure qui sera examinée jeudi.
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00:00Alors, je n'ai pas encore reçu l'invitation officielle, mais j'ai eu des contacts évidemment avec Matignon, ils m'ont bien précisé que c'était vendredi à 11h.
00:09Et je me rendrai, oui, à cette première réunion de négociation, enfin plutôt une première réunion de mise en place de la commission permanente pour traiter à nouveau le sujet des retraites.
00:21Alors, vous avez entendu cette évolution de François Bayrou, maintenant il dit que même s'il n'y a qu'un accord partiel, mais pas d'accord global entre les partenaires sociaux, le texte retournera au Parlement.
00:31Ça, ça va dans le bon sens selon vous ?
00:33Écoutez, je suis plutôt partagé, parce qu'évidemment que s'il n'y a pas un accord total, mais qu'on arrive à voir quelques avancées, par exemple sur la pénibilité, les carrières longues ou encore l'égalité femmes-hommes,
00:45c'est toujours intéressant à chaque fois qu'il y a une avancée de pouvoir le transcrire dans la loi.
00:50Mais déjà qu'au départ de cette négociation, nous ne démarrons pas à armes égales avec le patronat, puisque nous, nous voulons modifier, changer la loi, abroger la loi précédente pour la remplacer par une autre,
01:02le patronat qui n'est pas demandeur et qui est simplement éventuellement d'accord pour peut-être améliorer un petit peu les questions sur la pénibilité ou sur l'égalité femmes-hommes,
01:13ça leur donne peut-être encore plus l'occasion de ne pas aller jusqu'au bout et jusqu'à un accord total.
01:19Donc j'espère que par rapport au courrier que nous avons signé ensemble il y a quelques semaines en disant qu'on voulait la culture du compromis,
01:27que le patronat viendra dans les mêmes conditions que la CFTC à cette négociation, c'est-à-dire dans l'objectif d'arriver à un véritable accord, un accord total et que le Parlement devra retranscrire dans sa globalité.
01:39On vous sent un peu sceptique. François Bayrou, lui, se dit très optimiste. Il pense qu'un accord est possible en trois mois. En trois mois, est-ce que ce n'est pas trop court ? Vous pensez que vous pouvez y arriver ?
01:49Écoutez, je ne vais pas dire que je suis optimiste, mais en tout cas je suis volontariste. Je pense qu'on doit tout mettre en œuvre pour y arriver.
01:56On a montré dans des négociations précédentes qu'il était loin d'être gagné d'avance. Quand on a négocié avec le patronat sur le partage de la valeur, pas grand monde nous donnait une chance d'aboutir et on a réussi.
02:06Donc je me veux volontariste, je veux y croire. Je pense que c'est possible, même si encore une fois les dés sont un peu pipés au départ parce que nous ne partons pas à égalité avec le patronat.
02:19Mais je pense que c'est possible. Et puis les trois mois, vous savez, ça me paraît assez raisonnable parce que je suis assez habitué à avoir des négociations qui sont très longues et on passe les deux, trois premiers mois à ne pas avancer parce qu'il n'y a que des postures dans les positions.
02:34Là ça nous obligera à être efficaces rapidement et le fait d'avoir des réunions ou des négociations quasi toutes les semaines nous obligera peut-être à avancer un peu plus vite et avoir un peu moins de postures.
02:46Et ça va démarrer par une mission flash de la Cour des comptes pour en quelque sorte donner un rapport avec les chiffres, la situation du système des retraites.
02:54Ça c'est une bonne chose aussi pour que tout le monde parte sur la même ligne ?
02:58Alors c'est vrai qu'on a déjà beaucoup de chiffres, mais le fait que ce soit la Cour des comptes, c'est quand même l'instance qui est le plus offée des déficits du budget, des dépenses de l'État.
03:09Donc ça nous permettra, oui, d'avoir des chiffres précis, d'avoir des chiffres presque quotidiens parce que la Cour des comptes suit ça de près de manière quotidienne.
03:19Et ce n'est pas simplement un organe qui fait des prévisions sur des chiffres potentiels et sur l'avenir.
03:26Donc ça fait une base solide.
03:28Je ne pense pas que la grosse difficulté soit de se mettre d'accord sur les chiffres.
03:32Je ne pense même pas que la grosse difficulté ça va être d'avancer sur certains sujets comme la pénibilité, les carrières longues ou l'égalité femmes-hommes où tout le monde se dit qu'on peut faire des progrès.
03:43Je pense que le principal problème, et c'est ça qui me rend un peu moins optimiste, c'est le fait de se mettre d'accord sur comment on le finance.
03:49Et c'est là où il y aura les désaccords les plus profonds.
03:52En tout cas, on partira avec des positions assez éloignées.
03:55Tout l'objectif, c'est que chacun fasse un pas vers l'autre et qu'on arrive à un compromis.