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00:00Actu locale, musique et bonne humeur, ici matin.
00:048h moins le quart, ce mercredi matin, Yann Lastenette, c'était un discours très attendu.
00:09Oui, la déclaration de politique générale de François Bayrou, attendue par les Français mais aussi par les chefs d'entreprise.
00:16Bonjour Carelle Henry, vous êtes présidente du Medef de la Sarthe, le mouvement des entreprises de France.
00:21Est-ce que le discours du Premier ministre vous a séduit ?
00:25Comme vous venez de le dire, c'était une politique générale qui nous était présentée dans des grandes lignes,
00:30avec certains aspects qui donnaient plutôt confiance sur ses prémices.
00:36Le premier, c'est le soutien apporté aux entreprises, puisqu'il en appelle à soutenir l'innovation, la production et l'industrie en France.
00:43Donc ça c'est plutôt une bonne nouvelle.
00:45L'autre bonne nouvelle, c'est la non-abrogation de la retraite à ce stade,
00:49et la volonté du gouvernement, du Premier ministre, de renvoyer la balle aux partenaires sociaux
00:55et de nous permettre de nous mettre autour de la table pour essayer d'avancer sur ce sujet.
00:58Alors la réforme des retraites qui n'est pas abrogée, qui n'est pas suspendue,
01:02qu'est-ce qui peut être encore discuté entre partenaires sociaux ?
01:05Parce que pour vous, pour le Medef, pas question de toucher à l'âge légal de départ à 64 ans.
01:10En tout cas pour nous aujourd'hui, il est comme une évidence compte tenu des comptes publics de travailler plus longtemps.
01:16Donc après, encore une fois, il y a une feuille de route qui va nous être donnée,
01:20puisque le Premier ministre a annoncé le besoin de poser sur la table des chiffres,
01:26d'être le plus concret possible par rapport à là où on en est aujourd'hui.
01:29Et plus longtemps, c'est 64 ans, forcément ?
01:31Aujourd'hui, on est sur l'âge pivot.
01:32Maintenant, encore une fois, on va se mettre autour de la table,
01:34annoncer une négociation alors qu'elle n'a pas démarré, je ne vais pas m'engager là-dessus.
01:38Par contre, on partira effectivement de données très concrètes, très factuelles, au travers des chiffres qui nous seront remis.
01:43Pas question de taxer plus les entreprises, dit François Bayrou,
01:46alors que la gauche notamment demande que les entreprises qui font les plus gros profits soient davantage mises à contribution.
01:52C'est une bonne nouvelle aussi ?
01:55Ça va dans votre sens, le fait de ne pas taxer un peu plus, même les entreprises qui font du profit ?
02:00Alors, ça n'a pas été tout à fait dit comme ça.
02:02Ce qui nous a été dit, c'est qu'il fallait faire attention au matraquage fiscal des entreprises,
02:08compte tenu de l'économie d'une économie qui est en berne aujourd'hui.
02:12Et quand on voit les défaillances d'entreprises, je pense qu'effectivement, il faut être très attentif à cela.
02:17Et on est plutôt, nous, en alerte, notamment sur la question de la baisse des allègements de charges sociales.
02:23Donc oui, c'est un sujet, en tout cas, on sera très attentif aux précisions qui seront importées par la suite.
02:28Alors, vous parliez justement de cette hausse des défaillances d'entreprises,
02:33vous l'avez constaté aussi l'année dernière en CERT ?
02:36Oui, en fait, à l'automne 2024, on constatait plus de 22% de défaillances d'entreprises.
02:41Donc de procédures collectives.
02:42Pour quelles raisons ?
02:44En fait, on a une année qui a été plus que compliquée en 2024.
02:47Le bâtiment a amorcé effectivement une baisse significative des carnets de commandes
02:51avec une non politique du logement en France.
02:54S'en est suivi, même en parallèle, l'immobilier et puis d'autres secteurs.
02:58L'industrie, quand on regarde en CERT, la métallurgie et notamment l'automobile.
03:02Au global, sur 2024, on comptabilise 1500 pertes d'emploi.
03:06Donc 1500 familles qui sont impactées aujourd'hui par des procédures de licenciement.
03:13Est-ce le fait d'un ralentissement économique global
03:16ou est-ce que le marasme politique dans lequel est plongé la France
03:19depuis la dissolution, quasiment à l'arrêt,
03:22a un impact aussi sur l'activité de ces entreprises dont vous parlez ?
03:26Tout à fait. On a constaté à la dissolution l'année dernière un arrêt total des investissements,
03:31un gel des recrutements, très clairement.
03:33Et puis le manque de cadres au travers d'un gouvernement qui pose une politique généralière
03:40mais encore une fois qui a besoin de plus de précisions
03:43sur les moyens qui nous sont drenés sur l'année 2025.
03:46Concrètement, en quoi ce manque de visibilité pèse sur les entreprises ?
03:49Qu'est-ce qui les empêche d'avancer ?
03:51Dans quel cadre fiscal vous devez avancer ?
03:54Une entreprise construit son budget généralement à l'automne, sur la fin d'année,
03:59pour l'année suivante.
04:00Aujourd'hui, on ne sait pas.
04:01Investir alors que vous ne savez pas à quelle sauce vous allez être mangé sur le plan fiscal,
04:05c'est très compliqué.
04:06Donc ça empêche, vous l'avez dit, les investissements des entreprises.
04:10Le bâtiment, l'automobile, secteur touché,
04:13est-ce qu'il y a des secteurs en Sarthe qui se portent mieux ?
04:16Oui, on en a.
04:18L'industrie, la métallurgie est très forte en Sarthe, donc très impactée.
04:21On a des secteurs, je pense notamment au secteur agroalimentaire,
04:24on a certains fleurons en Sarthe qui investissent, qui innovent,
04:27et qui démontrent cette capacité à pouvoir notamment créer de l'emploi.
04:31On a des secteurs, j'allais dire, au-delà de l'industrie,
04:35des marchés de niches, on ne le sait pas assez,
04:38mais qui se portent bien.
04:40Donc oui, oui, heureusement, et puis on espère,
04:44on est assez optimiste pour qu'il y ait une reprise des carnets de commandes
04:47très rapidement pour l'ensemble.
04:48On verra si le gouvernement de François Bayrou sera censuré ou pas.
04:53Le gouvernement de Barnier l'avait été.
04:57Si jamais il y avait censure du gouvernement Bayrou,
05:00ce serait une catastrophe pour l'ensemble.
05:02On ne l'espère pas, on a besoin de vous parler effectivement de marasmes politiques.
05:05On sait qu'effectivement, ça influe sur la croissance depuis plusieurs mois.
05:10Ça contribue aussi à la baisse du moral de tous concitoyens, et donc de nos salariés.
05:16Donc on espère effectivement une certaine stabilité
05:19et le meilleur alignement possible au niveau des politiques.
05:23On verra tout ça. Merci beaucoup Carole Henry, présidente du MEDEF de la Sarthe.
05:27Invité dix semaines ce matin. Bonne journée.