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00:00Et 7h43, une fois n'est pas coutume, TOH ce matin, un débat au programme.
00:05Oui, débat pour départager deux candidats au poste de député de l'ISER, député de la première circonscription
00:11qui comprend une partie de Grenoble et du Grésivaudan, législative partielle.
00:15Le second tour se joue ce dimanche entre Liès-Loufocq, bonjour.
00:19Bonjour.
00:19Merci d'être avec nous, candidat du Nouveau Front Populaire, arrivé en tête du premier tour.
00:23Un peu plus de 28% des voix en face de vous.
00:26Camille Gaillard-Minier, bonjour.
00:27Bonjour.
00:27Merci également d'être avec nous, candidat d'Ensemble pour la République, le camp présidentiel,
00:31arrivé deuxième du premier tour avec 26,5% des voix.
00:35Pour un débat, vous êtes réunis tous les deux sur ICISR pour un débat de 10 minutes, deux thèmes,
00:40la sécurité et l'accès à la santé.
00:43D'abord, sur la sécurité, très liée à Grenoble au trafic de drogue,
00:47vous dites tous les deux que c'est une priorité, mais qu'est-ce qui vous différencie ?
00:50Liès-Loufocq, d'abord, comment vous comptez agir en la matière ?
00:53La prévention, je crois qu'aujourd'hui, le maître mot, c'est celui-ci.
00:57Et ça a été dit par énormément de responsables politiques,
01:00de plus en plus de jeunes qui sont aujourd'hui dans la délinquance.
01:03Ces jeunes, malheureusement, sont complètement livres à eux-mêmes.
01:06Depuis des années, on assiste à un alentissement total de notre service public de prévention
01:10et de lutte contre la délinquance des mineurs.
01:12Moi, je suis favorable à faire primer l'éducatif, à faire primer le préventif sur le répressif.
01:16Et pour cela, il faut remettre des éducateurs dans nos rues,
01:20renforcer les moyens de la protection judiciaire de la jeunesse.
01:22Je rappelle tout de même qu'en plein cœur de l'été,
01:24alors que le gouvernement était démissionnaire,
01:26il a été pris comme décision
01:28de supprimer 500 postes de contractuels à la protection judiciaire de la jeunesse.
01:35Je trouve que c'est extrêmement incohérent parce qu'on a d'un côté un gouvernement
01:39qui nous dit vouloir faire de la lutte contre la délinquance des mineurs une priorité,
01:42tout en dépouillant parallèlement les moyens alloués à cette administration
01:48qui est justement en charge de cette politique publique.
01:51Le gouvernement que vous soutenez a annoncé le renfort de 28 policiers à Grenoble,
01:55mais a refusé dans le même temps la création d'un commissariat à Échirol.
01:58Est-ce que vous estimez que c'est suffisant les efforts actuels à Grenoble ?
02:03Les efforts doivent toujours être multipliés.
02:06Sur la prévention, c'est une des briques de lutte contre l'insécurité.
02:11L'insécurité, c'est effectivement une difficulté extrêmement importante aujourd'hui
02:14pour le nombre de nos concitoyens, à Grenoble et ailleurs.
02:17Il faut prendre ce sujet à bras-le-corps.
02:19Il en faut évidemment d'autres.
02:21Il faut une mobilisation générale sur ce sujet de tous les acteurs.
02:25Vous avez rappelé l'État.
02:27Il y a 28 policiers de plus à Grenoble.
02:29On peut quand même s'en réjouir.
02:31Mais c'est aussi le rôle d'autres collectivités.
02:34Il y a les élus locaux qui doivent aussi agir sur ce sujet.
02:38Ce sont la justice, la police, l'ensemble de ces acteurs
02:42qui doivent travailler ensemble pour pouvoir avancer sur ce sujet.
02:47Même si les soins sont aussi une des briques de ce problème.
02:51Il y a aussi un problème national.
02:53Le fait de créer demain un parquet national
02:55nous aidera à lutter contre le trafic de drogue.
02:58Il ne faut pas considérer que c'est un problème local.
03:00Malheureusement, c'est un problème qu'on trouve à Grenoble
03:02ou dans les petites, dans les grandes villes.
03:04Il faut ce soir un combat national qu'on mène tous ensemble
03:06pour pouvoir utilement lutter
03:08et prendre la mesure de cette difficulté pour, une fois encore,
03:10le nombre de nos habitants.
03:12Vous avez parlé de la délinquance des mineurs.
03:14Vous dites vouloir travailler sur le sujet
03:16différemment des macronistes. En quoi ?
03:18Aujourd'hui, on est confronté à des discours de plus en plus radicaux
03:22sur le sujet, de plus en plus déshumanisants
03:24à l'égard de la jeunesse.
03:26Je pense notamment...
03:28Vous êtes un militant des enfants de longue date.
03:30Oui, je travaille beaucoup sur ces questions-là.
03:32Je me souviens des propos de Gabriel Attal récemment
03:35qui avait déposé une proposition de loi
03:37pour aménager l'atténuation des peines pour les mineurs.
03:39Revenir sur un principe fondamental
03:41qui consiste à ne pas condamner des enfants
03:43à des peines équivalentes à celles d'adultes.
03:45Je me demande, Madame Camille Gayermier,
03:47si jamais vous remportez cette élection,
03:49vous voterez cette proposition de Gabriel Attal
03:51qui viendrait rogner le peu qu'il nous reste
03:54de la Convention internationale des droits de l'enfant
03:56et qui différencie un enfant d'un adulte
03:59notamment au regard de son développement,
04:01de ses besoins physiologiques, de sa maturité.
04:03Moi, c'est quelque chose qui m'inquiète profondément
04:05parce qu'on a aujourd'hui, à l'extrême droite,
04:07les mêmes revendications.
04:09Je note qu'elles sont reprises par le camp macroniste.
04:11Par ailleurs, je voudrais rappeler, si vous me le permettez,
04:13que la première des insécurités a lieu dans les familles.
04:16Nous avons chaque année 160 000 enfants.
04:18Vous voyez, Mme Camille Gayermier,
04:20et cela aussi, ça peut souvent être une priorité.
04:22Voilà, vous m'avez interpellée sur ce texte.
04:24Ce sujet, je le connais bien, j'ai été avocat pendant 12 ans
04:27et j'ai été, effectivement, avocat de mineurs
04:29et je sais que les mineurs, il faut, effectivement,
04:31aborder la délinquance différemment avec eux.
04:33Il faut leur donner le temps.
04:35Et c'est pour ça qu'il y a une justice des mineurs.
04:37Ce texte, je pense que vous...
04:38En tout cas, moi, je ne l'aborde pas du tout comme vous l'abordez.
04:40Il y a une difficulté.
04:41Aujourd'hui, on voit, malheureusement, qu'il y a des mineurs
04:43qui se retrouvent dans des situations, dans des actes de délinquance graves.
04:46Et ce texte ne concerne pas tous les mineurs.
04:48Il concerne uniquement les mineurs les plus âgés,
04:50de 16 à 17 ans,
04:52et qui sont multi-récidivistes
04:54et pour lesquels, effectivement, il y a une vraie difficulté.
04:56Mais ça veut dire qu'il faut les mêmes peines
04:58pour les jeunes de plus de 16 ans que pour les adultes ?
05:00Ce texte, aujourd'hui, vous savez, il va être mis à l'Assemblée.
05:02On va pouvoir le travailler, on va pouvoir l'amender.
05:04En tout cas, sur la philosophie de ce texte,
05:06qui est de se dire comment on aborde le traitement
05:08de ces mineurs, certes, mais les plus âgés,
05:10une fois encore, 16 à 17 ans,
05:12qui font des multi-récidives,
05:14il faut, effectivement, savoir peut-être changer les choses
05:16à leur égard, mais il faut le faire de façon claire,
05:18de façon nuancée.
05:20Donc, je travaillerai sur ce texte
05:22et s'il aborde un texte équilibré,
05:24je le voterai, évidemment.
05:26C'était, pour la sécurité à Grenoble,
05:28l'une de vos priorités. Vous l'avez bien expliqué.
05:30On va parler de la santé dans un instant.
05:32Il est 7h49 et nous recevons
05:34les deux candidats au second tour
05:36de cette élection, Camille Guélier-Minier
05:38et Eliès Loufocq, qui répondent à vos questions.
05:40Théo H.
05:42Effectivement, avant le second tour, ce dimanche,
05:44dans la première circonscription de l'Isère.
05:46Parlons de la santé. Il y a un exemple criant à Grenoble.
05:48C'est le quartier Gustave Rivet,
05:50où sept médecins sont partis à la retraite
05:52d'un coup, début septembre.
05:54Près de 10 000 personnes se retrouvent sans médecin traitant.
05:56On fait quoi face à cela,
05:58Eliès Loufocq, pour le Nouveau Front Populaire ?
06:00Il y a deux choses.
06:02Il y a la médecine de ville et puis ensuite, il y a la médecine hospitalière.
06:04Il y a les urgences. Moi, je suis assez catastrophé
06:06par l'état de nos urgences,
06:08et notamment ici, au CHU de Grenoble.
06:10J'ai pu rencontrer à diverses reprises
06:12des médecins, des soignants, des infirmières,
06:14des assistants sociaux qui exercent là-bas.
06:16Tous m'ont fait part de leur détresse. Moi-même, je travaille
06:18dans un hôpital public et donc j'y suis confronté
06:20au quotidien. Il faut rappeler tout de même
06:22qu'il y a eu 45 000 lits supprimés
06:24en 20 ans, 5 000 rien que l'année dernière.
06:26Et tout cela est la conséquence des politiques
06:28qui ont été conduites par la
06:30majorité présidentielle, par le camp macroniste.
06:32Donc il y a une forte responsabilité
06:34de votre part dans la situation actuelle.
06:36Nous, ce que l'on propose, c'est évidemment
06:38de renforcer les maisons de santé.
06:40On pense qu'il faut aujourd'hui
06:42revoir complètement le cadre
06:44d'exercice des professionnels de santé.
06:46De plus en plus de médecins demandent aujourd'hui
06:48à pouvoir être salariés,
06:50parce que sociologiquement...
06:52Ils sont aussi très attachés à leur statut libéral.
06:54Ils sont très attachés à leur statut libéral.
06:56C'est vrai, mais on entend, et de plus en plus,
06:58cette demande de pouvoir revoir les cadres
07:00d'exercice, et notamment
07:02d'avoir une stabilité dans l'emploi,
07:04qui leur permettent aussi de se projeter dans l'avenir.
07:06Il faudrait également renforcer
07:08les aides que l'on peut apporter aux étudiants
07:10en médecine. Alors, il est vrai que
07:12le numerus clausus a sauté, et donc on le va
07:14pouvoir former davantage de
07:16professionnels de santé, mais les conditions aujourd'hui
07:18d'études des étudiants en médecine sont assez
07:20déplorables, et rejoignent d'ailleurs
07:22la situation plus générale des étudiants tout courts,
07:24avec, et on le voit, des queues dans les files
07:26d'aides alimentaires. Ils ne sont pas épargnés,
07:28ceux qui sont aujourd'hui dans les écoles de médecine,
07:30et donc, il faut revaloriser les bourses,
07:32il faut garantir des logements,
07:34c'est tout un tas de choses
07:36à mettre en oeuvre.
07:38On va donner la parole à Camille Galli-Arminier.
07:40Vous avez été suppléante d'Olivier Véran, vous avez
07:42siégé à l'Assemblée nationale au moment du
07:44Covid, entre 2020 et 2022.
07:46Qu'est-ce que vous, vous avez fait pour endiguer
07:48la situation ? Alors, je ne veux pas,
07:50on ne va pas nier les difficultés.
07:52Aujourd'hui, la situation est difficile.
07:54Elle a relié uniquement, ces dernières années,
07:56à la situation caricaturale. Malheureusement, c'est une situation
07:58qui est née de plusieurs années.
08:00En tout cas, pas uniquement
08:02le camp présidentiel. En tout cas, cette situation, il ne faut pas
08:04la nier, mais je pense qu'à un moment donné, il faut garder
08:06les difficultés. Il faut surtout trouver des solutions, des solutions
08:08qui soient pratiques pour
08:10nos concitoyens.
08:12Les médecins traitants,
08:14il n'y en a pas assez. Effectivement, il faut davantage former.
08:16Vous l'avez rappelé, on n'a plus de mosclosus, qui était quand même
08:18aujourd'hui une aberration. Ça a été supprimé
08:20par Olivier Véran.
08:22Aujourd'hui, on ne peut plus se former. Mais former, ça prend
08:24du temps. Il faut effectivement engager les facultés.
08:26Il faut assurer les conditions de formation.
08:28Mais quelles sont les solutions, effectivement, maintenant ?
08:30Il y a les assistants médicaux, qu'on peut davantage développer.
08:32Avoir plus d'assistants médicaux dans
08:34les cabinets, ça veut dire aussi pouvoir suivre davantage
08:36de patients. C'est multiplier la filiée active.
08:38Ça, c'est une solution. Il y a déjà
08:40aujourd'hui un traitement et un financement
08:42des assistants médicaux, mais il faut le pérenniser.
08:44En tout cas, il faut travailler avec eux. Il faut travailler avec l'Ordre des médecins
08:46pour voir comment les multiplier.
08:48Il y a l'Ordre des médecins qui existe,
08:50ici, Isère, qu'il fallait un plan Marshall
08:52pour la médecine.
08:54Il faut revaloriser les salaires.
08:56Pour commencer à revaloriser
08:58les salaires, il faut déjà avoir un
09:00nom d'âme qu'on augmente. Et la bonne nouvelle qu'on a eu hier,
09:02de la part de notre Premier ministre,
09:04c'est qu'on a augmenté l'endemme.
09:06Le jeté national de dépenses et l'assurance maladie,
09:08c'est cet objectif qui va pouvoir être augmenté.
09:10C'est le point de départ, vous le savez, pour déterminer le budget
09:12de l'hôpital. Vous le savez très bien parce que vous y travaillez.
09:14Et donc cet objectif,
09:16dont on n'était pas sûr de l'augmentation,
09:18jusqu'au Covid, c'était 1% par an.
09:20Le Covid, compte tenu de l'événement
09:22qui était arrivé, s'est passé à 5%. Et là, on serait à 3,1%.
09:24Ce qui était plus
09:26proposé par le gouvernement Barnier.
09:28Je ne dis pas que c'est suffisant. Je dis que c'est une très bonne nouvelle.
09:30Et qu'en tout cas, on va avoir des moyens supplémentaires
09:32à l'hôpital pour revaloriser.
09:34Et puis, on a quelque chose qui fonctionne.
09:36C'est le SASS, le service d'accès aux soins,
09:38qui travaille avec la régulération de l'hôpital.
09:40Là, il y avait des médecins traitants aujourd'hui qui réservent des créneaux
09:42à la régulation,
09:44qui permet aux 15% de envoyer des personnes
09:46qui n'ont pas de médecin traitant vers eux.
09:48Je veux dire qu'il faut maintenant être concret, pragmatique
09:50et trouver des solutions concrètes pour nos concitoyens.
09:52Je crois surtout que l'hôpital public a besoin
09:54d'une vraie révolution aujourd'hui, notamment en matière
09:56de salaire. On a des salaires extrêmement
09:58bas, avec des professionnels
10:00qui ne trouvent plus de sens dans ce qu'ils font
10:02au quotidien, avec une organisation
10:04du travail qui est extrêmement délétère.
10:06Le pouvoir administ... C'est ce que les soignants
10:08me disaient de l'hôpital de Grenoble. Ils disaient que le pouvoir
10:10administratif, en quelque sorte, avait pris la place
10:12sur le pouvoir médical, et qu'ils se retrouvaient
10:14davantage concentrés à remplir des tableaux Excel
10:16qu'à être auprès de leurs patients.
10:18Et donc, c'est vraiment un ensemble de choses
10:20qu'il nous faut réformer, mais en tout cas, nous ne ferons pas l'économie
10:22d'une augmentation des salaires.
10:24Soit les salaires, c'est une question
10:26qui a été révélée, je vous rappelle qu'il y a eu le Ségur...
10:28Le Ségur n'a pas été compensé, vous avez vu qu'on a des...
10:30On parle de salaire,
10:32M. Le Focq, on parle de la personne qui reçoit sa remunération.
10:34C'est 183 euros par mois...
10:36Qu'avez-vous donné aux collectivités pour leur permettre de financer
10:38le Ségur ? Rien. Moi, j'ai été au Blanc,
10:40j'étais en avance, j'ai eu un planning familial
10:42il y a deux semaines, ils sont en déficit de 180 euros en avance.
10:44Est-ce que vous pouvez me laisser parler, M. Le Focq ?
10:46Quand il y a un échange,
10:48il y a un échange, il y a celui qui parle et celui qui écoute aussi,
10:50et je le fais quand vous parlez.
10:52Donc, en tout cas, sur les salaires, une fois encore,
10:54il y a une prise de conscience importante, et 183 euros
10:56par mois, net, par mois,
10:58avec le texte Ségur,
11:00c'était effectivement un effort important.
11:02Il faut l'augmenter, il faut créer de l'attractivité
11:04sur l'ensemble de ces métiers,
11:06que ce soit les médecins, que ce soit les infirmiers,
11:08que ce soit les aides-soignantes. Il faut absolument, effectivement,
11:10aller plus loin, et une fois encore, l'ondamne
11:12et l'augmentation de l'ondamne est une très bonne nouvelle.
11:14Merci, très rapidement.
11:16Je crois surtout qu'il faut pouvoir renforcer les moyens
11:18que l'on attribue aux collectivités, parce que, en effet,
11:20il y a eu la prime Ségur, beaucoup ne la perçoivent pas
11:22aujourd'hui, faute d'avoir été compensée
11:24financièrement par l'État. Merci à tous les deux,
11:26Liesse Le Focq, d'un côté, pour le
11:28Nouveau Front Populaire, merci Camille Galliard-Migné
11:30pour le camp présidentiel, les électeurs
11:32de la première circonscription lisère
11:34vont vous départager ce dimanche second tour.