Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, est en déplacement au Havre ce lundi 13 janvier pour discuter de la sécurisation du port, principal point d'entrée de la cocaïne en France. Après une saisie récente de 2 tonnes, des syndicats douaniers réclament plus de moyens et de protection pour lutter contre le trafic.
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00:00Et cette nuit, comme vous pouvez le savoir, je pense que l'information est tombée,
00:03plus de 200 kilos ont été saisis, là encore c'est de la cocaïne, par la police nationale.
00:09Je veux simplement dire que lorsqu'on a des produits qui sont très purs,
00:12par exemple comme la saisie des plus de 2 tonnes, ils sont vendus en étant découpés.
00:18Donc les 2 tonnes, il faut les multiplier par 3 ou par 4
00:22comme quantité susceptible d'empoisonner des hommes et des femmes, des jeunes et des moins jeunes.
00:28Et ça, ce sont des très très beaux résultats.
00:31Vous savez qu'aujourd'hui et demain, plus encore, la lutte contre la criminalité organisée,
00:37c'est un combat national, comparable au terrorisme.
00:40Il faut, parce qu'on a une menace qui est désormais existentielle,
00:44cette drogue, la drogue dure, est désormais disponible partout, dans les villes et dans les campagnes,
00:49et tout le temps, pas seulement parce qu'il y a des points de deal,
00:52mais tout le temps parce qu'il y a le phénomène numérique des réseaux sociaux et notamment d'Ubershit.
00:58C'est une menace existentielle parce qu'à travers la corruption notamment,
01:02elle peut gangréner notre démocratie, ébranler nos institutions,
01:06et c'est la cause racine, je le vois moi, sur l'ensemble du territoire,
01:11d'une ultra-violence où on voit que ceux qui sont tués sont de plus en plus jeunes,
01:17ceux qui tuent sont aussi de plus en plus jeunes.
01:20Donc nous allons nous réarmer, comme nous l'avons fait d'ailleurs il y a dix ans,
01:25contre le terrorisme, avec des résultats, et c'est un combat qui doit être un combat national.
01:30Je suis venu ici au Havre parce que le Havre c'est une grande plaque, une grande infrastructure,
01:36en matière de commerce international, et évidemment,
01:39les produits stupéfiants suivent très précisément ces infrastructures.
01:43Le Havre a intensifié notamment les relations commerciales avec le continent sud-américain,
01:51et en intensifiant ces relations, évidemment, il y a des risques de stupéfiants.
01:55Je veux dire qu'on a ici, en matière de prise de saisie,
02:00notamment sur la cocaïne, sur les saisies portuaires,
02:03le Havre c'est 78%, près de 80%, avec là encore des saisies records en 2024, c'est 13 tonnes.
02:12Comme les saisies records au niveau national, 2024 c'est quasiment 50 tonnes,
02:1747 tonnes de saisies de cocaïne, alors qu'un an avant c'était moins de la moitié, c'était 23 tonnes.
02:24Donc ça donne l'idée exponentielle de cette trajectoire de la saisie,
02:29et donc de la fourniture et du déversement de ce poison sur le sol national.
02:35Alors je suis venu ici, non seulement pour féliciter toutes celles et ceux qui concourent
02:39au résultat qu'on a eu et que nous aurons demain,
02:43bien sûr la Gendarmerie nationale, la police nationale, le FAST,
02:47mais aussi les forces qui sont ici, notamment l'organisation sur le port,
02:54bien entendu cet interministériel, le travail des douanes,
02:58et puis évidemment l'autorité judiciaire,
03:01puisque les enquêtes nous les menons sous l'autorité de la procureure générale ou de la procureure du Havre,
03:07c'était le cas d'ailleurs pour la saisie de plus de 2 tonnes de cocaïne du 30 décembre dernier.
03:14Je suis venu annoncer qu'il y aura la création d'une crosse, d'une cellule de renseignement portuaire
03:19dédiée vraiment au port du Havre, avec un renfort en termes de police, un renfort en termes de gendarmerie,
03:25il y a aussi bien entendu les douanes, deux analystes aussi qui seront présents.
03:30J'ai annoncé la nomination au 1er février d'un nouveau patron de l'OFAS au niveau national,
03:36l'office antistupéfiant, qui sera Dimitri Zoulas, qui est un très très bon connaisseur,
03:42il était à la source de ce qu'on appelle le SIRASCO,
03:45qui est un service de renseignement, d'information, d'analyse stratégique sur la douane, il a été sur la drogue,
03:51il a été ensuite à la sous-direction antiterroriste de la direction nationale de la police judiciaire,
03:56il est actuellement dans les Balkans, donc il connaît parfaitement la géopolitique de la drogue,
04:02et il prendra la direction de l'OFAS sous la tutelle de la DNPJ, la direction nationale de la police judiciaire à partir du 1er février.
04:12Enfin, ce que je veux dire, c'est que dans cette lutte, il va y avoir un instrument essentiel qui va être le texte de loi,
04:19le texte sénatorial qui va être examiné à partir du 28 janvier prochain.
04:25C'est un texte qui est fondamental, et avec ce texte, on va faire contre la criminalité organisée,
04:31ce que nous avons fait il y a quelques années contre le terrorisme, avec des succès et avec des résultats.
04:36Il va y avoir une organisation différente, un état-major, par exemple, pour le renseignement,
04:41pour les forces de sécurité intérieures, interministérielles, pour mieux se coordonner,
04:46comme on l'a fait d'ailleurs avec le terrorisme, et bien nous le ferons aussi pour la lutte anti-STUPE.
04:52Il y aura aussi la spécialisation de la chaîne judiciaire, avec la création du PNACO,
04:58d'un parquet national spécialisé anti-criminalité organisée, comme il y a eu jadis le PNAT,
05:04la création d'un parquet national précisément dédié à la lutte anti-terroriste, et puis d'autres instruments.
05:11Contre le blanchiment, contre la corruption, là aussi, avec des techniques spéciales d'enquête.
05:17Bref, on va forger un nouvel arsenal, un arsenal législatif, un nouveau parquet, une nouvelle organisation
05:26pour qu'on puisse se rehausser à la hauteur de cette menace qui, je le rappelle,
05:30est une menace absolument existentielle pour notre pays.
05:34Et je me réjouis que, ministère de l'Intérieur, ministère, là encore, de la Justice et de la Garde des Sceaux,
05:40nous soyons alignés sur ces mêmes objectifs.
05:43Attendez.
05:44— Chirac-Baronnat annonce qu'ils sont sans détenus sur l'arbre de trafic,
05:50sans détenus, ils les mettent presque à l'isolement pour les surveiller.
05:53Qu'est-ce que vous pensez de cette situation ?
05:55— Je n'en pense que du bien. Je n'en pense que du bien.
05:58Au moment où je vous parle, et j'ai en mémoire un certain nombre de faits que je ne peux pas révéler,
06:04mais il y a des trafiquants qui sont des têtes de réseau et qui, depuis leur prison,
06:11depuis leur prison diligente, commandite des crimes,
06:16M. Hamra, qui est aujourd'hui en Kabbal, c'est ce qu'il faisait depuis sa prison,
06:23avec un certain nombre d'outillages numériques, et ça, c'est inacceptable.
06:26Donc je le redis, Gérald Darmanin a parfaitement raison de vouloir isoler
06:31les plus dangereux dans des prisons qui seront dédiées,
06:34parce que malheureusement, souvent, ces établissements pénitentiaires sont des passoires,
06:38et malheureusement, ces têtes de pont, ces têtes de réseau de cette criminalité organisée
06:45continuent leur trafic et leurs crimes depuis la prison. Depuis la prison.
06:50Comment protège-t-on les travailleurs du port, notamment au Havre ?
06:53Comment les protège-t-on de la corruption, par exemple ?
06:55Comment on les protège de la corruption ? Par différents moyens.
06:57D'abord, il faut savoir que cette lutte contre la criminalité organisée,
07:02elle vise d'abord à protéger ceux qui sont en première ligne.
07:05Et ceux qui sont en première ligne, c'est tous les salariés, ceux qui travaillent sur le port,
07:10ils sont dockers, ils sont manutentionnaires,
07:12ce sont des personnels, notamment des transporteurs, etc.
07:16Et nous voulons les protéger. Pour les protéger, on a un certain nombre d'outils.
07:20Il y aura des enquêtes administratives qui doivent être criblées,
07:22qui doivent permettre, là encore, d'apporter une bonne réponse.
07:26Il doit y avoir, là encore, un déport sur la vidéo,
07:29pour que ce qui se passe, par exemple, entre police municipale, police nationale,
07:35puisqu'on a des déports, là encore, de vidéo-protection,
07:38il y a plus de 400 caméras de vidéo-protection qui sont installées sur le port.
07:42Continuer, bien entendu, à ce que tous les éléments de repérage, de traçabilité
07:49soient de plus en plus opératoires, c'est ce qui est encore à gagner.
07:53Il y a eu un certain nombre, vous le savez, avec le scanner mobile,
07:55mais aussi avec le TCT, le code, avec la lutte anti-drone.
07:59C'est un combat qui n'est jamais terminé.
08:01Mais, là encore, si on déploie un nouvel arsenal législatif
08:06contre le blanchiment, contre la corruption,
08:08je pense qu'on aura précisément des outils très puissants pour mieux les protéger.
08:13— Certains experts parlent de sous-la-nuit blanche,
08:14parlent de flux de la cocaïne en France,
08:17et estiment que ces saisies, bien qu'importantes,
08:19ne représentent que 5-10% de la cocaïne diversée en France.
08:23Est-ce que vous reprenez ce terme ?
08:24Est-ce que vous fixez un objectif ?
08:26— C'est une submersion, vous avez raison.
08:28Cette submersion, on peut en prendre la mesure
08:32quand on compare, par exemple, le nombre de prises.
08:35Je vous ai dit, on est passé, en un an, 2023-2024,
08:39d'une prise, d'une saisie pour la cocaïne, de 23 tonnes à 47 tonnes.
08:44Et pour autant, et pour autant, le prix ne bouge quasiment pas.
08:48Qu'est-ce que ça signifie ?
08:50Un prix, c'est une information.
08:51Ça signifie que dans l'offre et la demande, malgré nos prises,
08:55il y a toujours plus de marchandises qui débarquent sur le sol français.
08:59C'est la raison pour laquelle il faut changer de braquet.
09:02Je pense qu'on est arrivé au bout d'un système
09:05où on a des policiers, des gendarmes, des douaniers, etc.,
09:09une justice qui est intransigeante, qui est de plus en plus efficace,
09:12mais qui est totalement submergée, et on ne lutte pas à armes égales.
09:17Et moi, ce que je veux avec le texte du Sénat,
09:20que j'avais un peu initié, puisque j'avais à l'époque déclenché
09:23cette commission d'enquête sur le narcotrafic
09:25quand j'étais président du groupe LR pro Sénat,
09:27ce que je veux avec ce nouvel arsenal,
09:29c'est qu'enfin, il n'y ait plus cette asymétrie de moyens,
09:33qu'on puisse lutter enfin à armes égales avec ces narcotrafiquants.
09:40Vous avez parlé du scanner mobile, une mise en place est active aujourd'hui ?
09:43Il est mis en place, il commence à être actif.
09:45Le directeur des douanes nous en a parlé il y a quelques instants.
09:48Une question pour M. le Président.
09:50Le Premier ministre prépare sa déclaration de politique générale.
09:54Est-ce qu'il doit protéger coûte que coûte
09:56la réforme des retraites qui prévoit l'âge de départ à 64 ans ?
10:00D'abord, je voudrais vous dire que je suis heureux
10:02que Bruno Retailleau soit au Havre,
10:05parce que le sujet de son déplacement est essentiel.
10:08Il a parlé de lutte existentielle, il a raison.
10:11Nous luttons contre des narcotrafiquants.
10:13Ces narcotrafiquants menacent, enlèvent, corrompent, tuent, empoisonnent.
10:22C'est un combat très difficile.
10:24Et moi, je me réjouis que, dans la lignée d'ailleurs de son prédécesseur Gérald Darmanin,
10:27qui avait déjà intensifié avec l'ensemble des services de l'État
10:31la lutte contre ces narcotrafiquants,
10:33nous puissions aujourd'hui passer encore une étape.
10:36– Vous n'en parlez pas ? – Non, je n'en parle qu'en présence
10:40des représentants de l'État.
10:42Et je ne m'exprime en matière de sécurité ici
10:44qu'avec les représentants de l'État, car c'est une lutte conjointe.
10:47Et je ne mets jamais une feuille de papier à cigarette
10:49entre les positions de l'État en matière de sécurité au Havre
10:52et les miennes, jamais.
10:53Donc ce combat, il est absolument essentiel.
10:56Et je suis très heureux que l'État le comprenne,
10:59que le gouvernement le comprenne
11:01et qu'il consacre des moyens supplémentaires à cette lutte.
11:03Je veux remercier Bruno Retailleau de sa détermination
11:06et de sa venue ici.
11:08– Et sur les retraites, Monsieur le Premier ministre ?
11:10– Je le remercierais assez volontiers aussi
11:12sur sa détermination sur les retraites.
11:14Mais enfin, il s'exprimera.
11:16Sur la question, écoutez, c'est très simple.
11:18Je pense que, aussi désagréable cela puisse-t-il être pour tout le monde,
11:23il faut avoir le courage de se dire la vérité.
11:25La vérité, c'est que notre système financier,
11:28notre système budgétaire,
11:30notre situation financière et budgétaire ne sont pas bonnes.
11:34La vérité, c'est qu'une bonne partie de cette situation financière
11:36et budgétaire mauvaise tient au déséquilibre du système des retraites.
11:40La vérité, c'est que partout en Europe, partout,
11:42quels que soient les gouvernements,
11:44lorsqu'il a fallu sauver les systèmes de retraite,
11:46cela s'est traduit par un travail plus long au cours de la vie.
11:50On n'a pas forcément envie de l'entendre,
11:51mais c'est un fait en Italie, en Espagne, partout en Europe.
11:56Et donc, tout ce qui va dans le sens de l'illusion et d'un retour en arrière,
12:02d'une suspension qui ne permettrait pas de gagner du temps,
12:05mais qui conduirait immanquablement à accélérer la crise financière
12:10et la crise budgétaire, me paraît, de mon point de vue, une mauvaise idée.
12:15Je le dis parce que je le pense.
12:18Je ne le dis pas pour exprimer des lignes rouges.
12:20Je le dis pour exprimer des lignes qui sont claires.
12:22Nous devons regarder la réalité en face.
12:24Discuter sur le système de financement des retraites demain, pourquoi pas ?
12:29Ça n'est jamais mauvais de discuter avec l'ensemble des organisations syndicales,
12:32pourquoi pas ?
12:34Mais revenir en arrière, perdre du temps,
12:37placer la France dans une situation financière plus critique,
12:40me paraît une mauvaise idée.
12:41Vous l'avez dit au Premier ministre ?
12:43Écoutez, je suis sûr qu'il écoutera ce que vous aurez à lui dire.
12:45Le Premier ministre, justement, qui prépare sa déclaration de politique générale,
12:48vous avez déjà passé par cet exercice, vous avez un conseil à lui donner ?
12:52Aucun conseil à lui donner.
12:53Le seul conseil que je donne aux gens que j'aime bien, c'est d'être eux-mêmes.
12:59En tout cas, c'est un conseil que j'essaie de m'appliquer à moi-même.
13:01Et depuis que je me l'applique, je me porte mieux.
13:03Et s'agissant du Havre, du coup, c'est vrai que la ville, comme vous l'annonciez,
13:07il y a de plus en plus de trafic de cocaïne.
13:09Ça n'a pas forcément sur les Havrets qui voient leur ville exposée comme ça
13:12au niveau du trafic de cocaïne.
13:13Qu'est-ce que vous avez à dire par rapport à ça ?
13:15On doit lutter.
13:16On doit lutter et on doit le faire avec l'ensemble des autorités portuaires,
13:20l'ensemble des acteurs du monde portuaire.
13:22C'est un combat difficile, mais c'est un combat qu'il faut mener,
13:25auquel il ne faut pas renoncer.
13:26Moi, je sais combien les travailleurs portuaires, les dockers,
13:30sont inquiets de cette situation.
13:31Parce qu'ils sont directement concernés.
13:33Parce qu'ils sont soumis à la pression et aux menaces.
13:35Parce qu'ils le savent.
13:36Ils n'aiment pas en parler, c'est vrai.
13:37Mais ils savent parfaitement qu'ils sont soumis à ces menaces.
13:40Et donc, il faut les accompagner.
13:42Je rejoins tout à fait ce que disait Bruno Rotailleau.
13:44Mettre en place des systèmes, des moyens qui permettent de lutter efficacement
13:48contre les trafics, c'est protéger les travailleurs portuaires.
13:51Vous en discutez avec eux, les travailleurs portuaires et les dockers ?
13:54Bien sûr que je discute avec eux de l'ensemble de ces sujets.
13:56Évidemment, c'est nécessaire, c'est indispensable.
13:59Et j'écoute ce qu'ils ont à me dire.
14:00Et même, il m'arrive d'en faire la transmission et le message
14:05aux autorités de l'État.
14:06Monsieur Rotailleau, je vous soumets à la question.
14:09Vous parlez des drogues dures.
14:10Est-ce que vous pensez que vous arriverez à les avoir traquées en ligne ?
14:13Les drogues, les synthèses, qui sont d'origine différente,
14:16qui sont le retournement de médicaments,
14:18ne va pas compliquer votre tâche ?
14:21Tout est compliqué.
14:23Et on a toujours, malheureusement, un temps de retard
14:27sur ces narcotrafiquants.
14:30Je participais, il y a quelques semaines,
14:33à un G7 des ministres de l'Intérieur.
14:35Il y avait donc le collègue et la collègue,
14:38puisqu'ils sont à deux à tenir le poste aux États-Unis,
14:41qui me disaient la catastrophe que représente
14:44le fentanyl sur les États-Unis.
14:47Je disais à l'instant aussi que,
14:49quand on observe l'espérance de vie aux États-Unis,
14:52la baisse de cette espérance de vie est due,
14:55notamment, à cette espèce d'épidémie.
14:57Le terme est impropre,
14:59mais de plus de 100 000 morts d'overdose,
15:01et notamment de fentanyl.
15:03On a, il y a quelques semaines,
15:05découvert et saisi sur le sol français,
15:08ce type de produit.
15:10Pour l'instant, nous n'en sommes pas à une invasion
15:14comme peut le connaître, par exemple,
15:16le continent américain,
15:18mais on est très précautionneux,
15:20parce qu'on sait parfaitement qu'il y a une mutation
15:22et qu'ils utilisent vraiment toutes les molécules,
15:25tout ce qui est possible et imaginal,
15:27pour empoisonner les gens.
15:29Il faut être très très précautionneux.
15:31Encore une fois, pour rebondir sur ce que disait Édouard Philippe,
15:34on a des résultats, actuellement en France,
15:37je le vois bien, en matière notamment de délinquance,
15:40que lorsqu'on a un continuum de sécurité.
15:42Et demain, on aura des résultats,
15:44que si on est capable d'être tous en ligne,
15:46de monter tous au créneau,
15:48parce que ça nous concerne tous.
15:49Bien sûr, l'État, c'est pas seulement le ministère de l'Intérieur,
15:51c'est aussi la justice,
15:53j'ai parlé d'ailleurs des procureurs de la République,
15:56évidemment, j'ai parlé de Bercy,
15:58avec les douanes,
16:00mais il y a aussi la police municipale,
16:02il y a aussi les autorités portuaires,
16:04il y a aussi les compagnies,
16:06notamment de transport maritime,
16:08c'est en s'alignant tous,
16:10en nous unissant,
16:12en présentant un seul et même front,
16:14que nous aurons une efficacité.
16:16J'en suis absolument convaincu.
16:17Et nous l'aurons, et vous verrez,
16:19il nous faudra du temps,
16:20mais ce combat, nous le gagnerons.
16:22L'OFAS, c'est combien d'argent ou oeuvres maintenant ?
16:25L'OFAS, ça doit être,
16:27le directeur général, une quinzaine,
16:29une grosse vingtaine,
16:31et on va renforcer un petit peu dans le cadre
16:33de la cellule de renseignement,
16:35la crosse portuaire que j'ai annoncée
16:37il y a quelques minutes.
16:39Et l'arrivée des nouveaux douaniers, du coup,
16:41qui avaient été annoncés également...
16:42C'est fait, il y a une quinzaine, je crois,
16:45quinzaine de douaniers, ça ne dépend pas
16:47de mon ministère, pardon,
16:48mais on en a parlé il y a quelques instants
16:50en réunion, bien sûr.
16:51Simplement, on a entendu Jean-Philippe dire
16:53qu'un retour en arrière sur les retraites
16:55ce serait un mauvais signe,
16:56c'est aussi la ligne de Laurent Wauquiez ?
16:58Vous lui poserez la question, alors.
17:01Non, mais il a répondu,
17:03lui aussi il partage son point de vue.
17:05Pour vous, est-ce qu'un retour en arrière
17:06sur les retraites...
17:07Je vais simplement dire deux choses,
17:09très simplement et très clairement.
17:11La première chose,
17:13lorsque le texte sur les retraites
17:15a été débattu au Sénat,
17:16j'étais dans l'opposition.
17:18Et croyez-moi, je l'ai porté.
17:20Je l'ai porté comme si c'était
17:22un gouvernement de ma famille politique
17:24qui présentait ce texte.
17:25Je l'ai porté parce qu'il me semblait
17:27correspondre à ce que je pense être
17:29l'intérêt supérieur des Français
17:31et de la nation.
17:32Je souhaitais qu'on puisse sauver
17:35cette belle solidarité intergénérationnelle
17:38qui est le régime par répartition.
17:40C'est la première chose.
17:41Je me suis battu pour faire en sorte
17:43que les petites retraites,
17:44que les retraites des femmes
17:46puissent être revalorisées.
17:47Deuxième élément, je veux dire que
17:49dans cette réforme,
17:51lorsqu'elle va s'appliquer
17:53dans son plein exercice, si j'ose dire,
17:55en 2030,
17:56en France, nous serons
17:58le seul pays d'Europe
18:00à partir en retraite
18:02sur l'âge légal à 64 ans.
18:04Vous voyez ce que je veux dire.
18:06Je pense qu'il y a des choses
18:08qu'on peut négocier à nouveau.
18:09J'en suis même absolument certain.
18:11Et je pense qu'il y a du grain à mourdre
18:13pour ce dialogue social.
18:15Je vais en citer deux ou trois.
18:16Par exemple, la question de l'usure professionnelle.
18:18Par exemple, parce que dès lors
18:20qu'on recule l'âge,
18:22il y a la question de l'emploi des seigneurs.
18:24Nous avions, au Sénat, fait une proposition
18:26d'un CDI seigneur pour encourager
18:29justement l'emploi des seigneurs.
18:31Le taux d'emploi qui est absolument capital
18:33si on veut gagner en prospérité.
18:35Il y a aussi la question des femmes.
18:37Il y a bien d'autres questions.
18:38Il y a beaucoup de questions.
18:39Et je pense que...
18:41Écoutez, pour l'instant,
18:43je ne sais pas quel sera
18:45le contour de la proposition
18:47qui pourrait être faite.
18:48Simplement, je rappelle ma conviction.
18:50Je rappelle la position
18:52que j'ai toujours eue.
18:54Et je ne suis pas un homme à en changer.