L'ancien directeur du service d'information du gouvernement Philippe Guibert revient sur la relation France/Algérie : «J'ai toujours peur avec les grandes annonces qu'elles ne soient pas suivies des faits.»
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00:00Soit on a des moyens précis, efficaces, qui touchent vraiment là où ça fait mal et qu'on est sûr de pouvoir appliquer parce qu'on n'a pas les mêmes contraintes juridiques que l'Algérie.
00:12La preuve, c'est que l'Algérie s'assoit complètement sur le droit alimentaire des gens et international.
00:19Donc moi, je veux bien qu'on parte en guerre dans les mots, mais j'aimerais surtout qu'on ait des mesures, qu'on sache dire quelles sont les mesures efficaces, vraiment qui vont permettre d'engager ce bras de fer avec l'Algérie,
00:32parce qu'à l'évidence, on est dans un bras de fer, plutôt que de partir dans les grandes déclarations. J'ai toujours peur avec les grandes déclarations qu'elles ne soient pas suivies des faits.
00:41Vous savez, c'est comme les effets d'annonce. Donc je préfère quelqu'un qui parle un peu moins et qui agit un peu plus.
00:47Parce que vous avez l'impression que depuis sept ans, on a agi un peu plus pour répondre aux attaques et aux offensives du régime algérien.
00:54Et vous notez que je ne parle que du régime algérien et qu'évidemment, je fais la différence entre le peuple algérien et le régime algérien.
01:02Il n'a que faire du droit à l'international, pas tant pour Monsieur Boilem N, mais aussi pour un certain Boilem Sansal, qui est derrière les barreaux depuis plus de 50 jours.
01:13Vous avez entièrement raison.
01:15Je ne pense pas que le problème soit depuis sept ans. Il faut se rappeler qu'il y a deux ans encore, Elisabeth Borne et la moitié de son gouvernement étaient en réunion avec les autorités algériennes.
01:28C'était en 2022 ou en 2023 ?
01:30Elle était en 2022.
01:31Il y a un double phénomène auquel on est confronté. C'est qu'on a un pouvoir algérien qui a toujours été autoritaire et qui a toujours joué de la rente mémoriale,
01:42mais qui est rentré dans une logique complètement parano et délirante. Il y a une évolution du régime algérien.
01:47Deuxièmement, il est évident que la décision, à mon avis parfaitement fondée d'Emmanuel Macron, de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental a complètement accéléré la parano du régime algérien.
02:04Face à ça, il faut qu'on entre dans un bras de fer, c'est l'évidence. Surtout qu'on ne tente pas l'autre jour, évidemment, mais attention de le faire de façon efficace et intelligente.