• il y a 10 heures

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00:00Bonjour à tous et bienvenue ce matin sur CNews, jusqu'à 10h30 sur Europe 1, jusqu'à 9h30.
00:07Que fait votre fils dans la rue ?
00:10Voici ce qu'a écrit le préfet du Bas-Rhin aux parents de mineurs interpellés
00:14dans la nuit du Nouvel An à Strasbourg et ses environs.
00:17Jacques Witkowski est un préfet de qualité mais surtout un homme de bon sens.
00:23Il a repris cette notion de bon père de famille qu'utilisait jadis le code civil.
00:28Que fait votre fils dans la rue ?
00:31Il a pointé la responsabilité des parents.
00:33Il y a des mineurs dans la rue à 23h, écrit-il, avec des bouteilles incendiaires, des mortiers d'artifice.
00:40Le préfet a aussi convoqué des parents étrangers
00:44et il menace de remettre en cause le droit de séjour de ses familles sur le sol de France
00:49si ses parents manquent à leur devoir.
00:52Jacques Witkowski est le préfet du Bas-Rhin depuis novembre 2024.
00:58Il affirme vouloir mettre fin à cette délinquance d'habitude qui brûle des voitures pour s'amuser.
01:05Il est sans doute dommage que l'Etat soit contraint de faire la leçon à des parents défaillants.
01:10Mais bravo à monsieur Witkowski, bravo de penser à ses concitoyens, bravo pour sa réactivité, bravo pour cette lettre.
01:19Un peu d'autorité ne nuit pas.
01:21Et s'il faut agir le bâton pour que cette autorité soit entendue,
01:25nul ne s'en plaindra à Strasbourg comme dans le reste du pays.
01:30Il est 9h01, Chantal Ousto.
01:329h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe.
01:44Bonjour Pascal, bonjour à tous.
01:45Aujourd'hui, nous commémorons les dix ans de l'attaque de l'hypercachère à Paris.
01:49Le 9 janvier 2015, l'islamiste Hamedi Koulibaly tuait quatre personnes dans ce supermarché de la Porte de Vincennes.
01:56Une cérémonie organisée par le CRIF se tiendra sur place à partir de midi.
02:01Plusieurs ministres sont attendus dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin ou encore Manuel Valls.
02:06Une soirée d'hommage commune avec Charlie Hebdo sera ensuite organisée à partir de 19h à la Mutualité de Paris.
02:13Notre sondage exclusif qu'on vous dévoile ce matin.
02:16Près de 9 Français sur 10 estiment que la sécurité doit être une priorité pour le nouveau gouvernement.
02:21C'est ce que révèle notre dernier sondage CSA pour CNews Europe 1 et le JDD.
02:2687% exactement.
02:28Un chiffre qui monte à 95% chez les électeurs de droite, soit la quasi-totalité.
02:32Et qui atteint quand même 74% à gauche.
02:36Et puis aux Etats-Unis, le bilan s'alourdit.
02:38En Californie, au moins cinq personnes sont mortes dans les violents incendies qui continuent de ravager Los Angeles.
02:44Alimentés par des vents forts, les flammes sont très difficiles à contrôler.
02:48Des milliers de personnes ont dû évacuer la zone, notamment le célèbre quartier d'Hollywood.
02:53Et dans ce contexte, Joe Biden a annoncé ce matin annuler son voyage en Italie prévu aujourd'hui.
02:58Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous Pascal.
03:01Merci beaucoup Shana Lausto.
03:03Sabrina Medjeber est avec nous ce matin.
03:05Olivier Dartigold, j'ai une petite surprise pour vous tout à l'heure.
03:08Elle va vous faire plaisir.
03:10Vous allez revoir un homme que vous avez sans doute apprécié, jadis.
03:16Vous voulez un indice ?
03:18Il s'appelle André Lajoigny.
03:20C'est tellement prévisible.
03:23Vous ne savez pas ce que je vais avoir.
03:26Bonjour Olivier Dartigold.
03:30Richard Millet est avec nous, que vous connaissez, qui est écrivain.
03:32Notre ami Thomas Bonnet est là, bien sûr.
03:35Et puis Philippe Bilger, que je salue.
03:38Nous allons parler ce matin, évidemment, des obsèques de Jean-Marie Le Pen
03:43qui sont programmés à la Trinité-sur-Mer.
03:46Et je vous propose de commencer cette émission par ce qu'on attend,
03:52ça me dit précisément, dans le Morbihan, en Bretagne.
03:58C'était son souhait.
04:00L'obsèque de Jean-Marie Le Pen sera inhumée à la Trinité-sur-Mer
04:03dans le caveau familial ce samedi 11 janvier.
04:06Des obsèques qui se feront dans la plus stricte intimité familiale.
04:10Une autre cérémonie religieuse et d'hommage se tiendra à Paris
04:13le jeudi 16 janvier à 11 heures, en l'église Notre-Dame du Val-de-Grâce.
04:18Cette messe, décidée par ses trois filles, sera ouverte au public.
04:22Louis Alliot, le premier vice-président du Rassemblement national,
04:26a estimé que les deux événements devraient rester propices au recueillement.
04:29Le soir de sa mort, des centaines de personnes s'étaient réunies
04:32pour célébrer la disparition de l'ancien président du Front national.
04:36Des scènes de liesse qualifiées de honteuses
04:39par le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
04:44Et on parlera tout à l'heure de ce qui s'est passé à Place de la République,
04:47mais on va revenir sur une ou deux séquences
04:50que je voulais vous montrer de Jean-Marie Le Pen
04:52pour replacer, évidemment, son importance ou son influence historique.
04:56Dans les années 80, la bataille contre le communisme est encore très présente.
05:01L'URSS fait encore peur, disons-le.
05:04Et c'est vrai que le goulag n'est pas toujours dénoncé.
05:08Solzhenitsyn est passé, mais le parti communiste,
05:11c'est Georges Marchais, peut-être, qui est encore secrétaire général,
05:14est quand même très proche de Moscou, toujours très proche,
05:18et n'a pas fait le travail que feront après les successeurs de Georges Marchais.
05:23Et en 1987...
05:25Georges Marchais fait la rupture à peu près en 1976.
05:28Mais bon, allez-y, oui.
05:29Oui, si.
05:30Mais il a parlé du bilan globalement positif.
05:33Oui, enfin, allez-y.
05:34Il y a 50 millions de morts.
05:36Vous êtes très bien lancé.
05:38Et effectivement, il y a une émission en 1987
05:42qui est sur La 5, à l'époque.
05:45C'est Pierre-Luc Séguillon qui a mis face à face André Lajouny, en 1987,
05:51qui se présente pour une élection présidentielle.
05:54De 88.
05:55De 88. Et puis en face, vous avez Jean-Marie Le Pen.
05:58Et effectivement, le thème principal de Jean-Marie Le Pen,
06:02c'est d'accuser les communistes, à l'époque, d'être à la solde de Moscou.
06:05Donc Pierre-Luc Séguillon demande à Jean-Marie Le Pen de se présenter.
06:09Et voyez cette séquence.
06:12M. Le Pen, d'abord, je vous pose la même question,
06:15si vous pouvez vous présenter et sans doute répondre à M. Lajouny.
06:18J'ai eu une crainte tout à l'heure.
06:20Quand j'ai vu Lajouny partir,
06:22je me suis demandé s'il n'avait pas un petit peu peur de ce débat.
06:25Bien qu'il ait fait le tartarin sur toutes les estrades,
06:29ça doit être moins facile maintenant.
06:31Et puis je me suis demandé s'il n'était pas allé prendre directement
06:33les ordres de Gorbatchev au téléphone maintenant,
06:35dans les téléphones modernes.
06:37Peut-être les dernières consignes.
06:39On sait très bien que M. Lajouny n'est pas grand-chose par lui-même.
06:43C'est un apparatchik.
06:45C'est un représentant traditionnel de la nomenklatura,
06:50monté à la force du poignet,
06:52à force d'obéissance et en courbant l'échine.
06:56Parce que M. Lajouny est depuis 40 ans au Parti communiste.
07:00Et il a eu des occasions de le quitter.
07:02Il a eu les occasions de rompre avec ce parti
07:05et avec ce mouvement communiste international,
07:07totalitaire, qui patauge dans le sang depuis 70 ans qu'il existe.
07:13Qui est la représentation de l'idéologie la plus criminelle,
07:16la plus sanglante de l'histoire du monde.
07:19Qui compte en URSS des dizaines de millions de morts.
07:23En Chine, des dizaines de millions de morts.
07:26Au Cambodge, au Nicaragua.
07:28Qui tient sous sa botte la moitié de l'Europe.
07:31Qui a été l'accomplice d'Hitler pendant la guerre, avec Staline.
07:35Et qui est responsable.
07:37Le Pen n'a aucune responsabilité dans les camps de la mort.
07:40Mais les communistes en ont de très lourdes.
07:43Qui, entre 1939 et 1941, ont collaboré avec l'Allemagne nazie.
07:47Qui se sont partagé la Pologne.
07:49Et qui ont livré les juifs à Hitler.
07:52Voilà la réalité.
07:53Alors vous montrez quelques disques.
07:55Des disques que j'ai fait pour gagner ma vie.
07:57Parce que je vais vous dire, vous vous êtes présenté comme un militant communiste.
08:00Moi je me présente comme un homme libre.
08:02Ce qui est intéressant dans cet extrait, c'est qu'il y a quelque chose qui a perduré.
08:07C'est l'indulgence pour l'extrême gauche.
08:10Parce qu'effectivement, ceux qui sont avec la France Insoumise,
08:15parfois, il y a une forme d'indulgence incroyable par rapport aux exactions
08:20qui sont faites au nom de l'idéologie de gauche.
08:24Et en revanche, à droite, cette indulgence n'existe pas
08:28pour ceux qui, en l'occurrence, ont pu collaborer.
08:31En 40.
08:33Non pas avec le régime nazi d'ailleurs.
08:35Mais qui était tout simplement pétainiste sur le sol de France.
08:40C'est parfaitement souvenir de cette émission.
08:42Moi je suis toujours frappé de ça.
08:44Et c'est vrai que c'est intéressant de revoir ça à l'aune.
08:46C'est parfaitement souvenir de la bête médiatique qu'était Jean-Marie Le Pen.
08:50Est-ce qu'il serait possible maintenant de passer à l'écran
08:53l'intervention d'André Lajoigny
08:56qui montre la photo de corps décharné
09:01dans l'univers concentrationnaire nazi
09:05et qui attend une réaction de Jean-Marie Le Pen ?
09:07Est-ce qu'il serait possible de montrer cet extrait
09:09pour que nous puissions avoir un équilibre dans le traitement de cette émission ?
09:13Alors, je vais demander effectivement à Marine, pourquoi pas, de sortir ça.
09:17Mais pour rejoindre ce que vous dites, on va écouter Robert Ménard.
09:20Parce que Robert Ménard était là tout à l'heure
09:22et il a souligné cet antisémitisme de Jean-Marie Le Pen.
09:25Effectivement, il faut le rappeler et tout le monde le rappelle depuis hier
09:28parce qu'au-delà de ce qu'a pu dire Jean-Marie Le Pen
09:32et parfois, effectivement, d'annoncer quelques dangers,
09:37le détail, ce qu'il a dit ce jour-là,
09:41l'a définitivement rangé à l'écart de la vie politique,
09:47j'ai envie de dire classique.
09:48Pour quelques raisons.
09:49Et à juste titre.
09:51Et ce détail qui est ressorti beaucoup ces dernières heures
09:55montre qu'il y a là quelque chose même de tout à fait étonnant,
09:59d'une sorte de suicide en direct.
10:02Et il y a un questionnement.
10:03S'il n'avait pas, de nombreuses reprises, été revenu sur cette question-là,
10:09exprimant, d'après moi, son antisémitisme,
10:11quelle aurait été sa trajectoire ?
10:13Mais vous avez parfaitement raison.
10:14Parce que les gens ont oublié qu'entre 84 et 87,
10:16Catherine Ney le rappelait très justement.
10:18Elle rappelait hier, ce qu'on a parfois oublié,
10:20en 86, lorsqu'il entre à l'Assemblée nationale.
10:23À son député.
10:24Oui, mais surtout, il y a des gens assez respectables.
10:26Il y a Olivier Dormeson, si c'est tel.
10:28Il y a Martinez.
10:29Il y a des gens d'un certain niveau.
10:32Et qu'effectivement, après le détail,
10:33tous ces gens vont se détourner de Jean-Marie Le Pen.
10:37Écoutez ce que disait Robert Ménard ce matin.
10:41Je n'ai jamais voté Jean-Marie Le Pen,
10:42alors que j'ai voté Marine Le Pen.
10:44Je le dis parce que je pense que ceux qui disent c'est la même chose
10:47disent des imbécilités, des imbécilités.
10:50Autant Jean-Marie Le Pen a eu des propos devant moi.
10:53Moi, j'ai travaillé avec lui sur des livres et tout ça.
10:56Autant il a eu des propos antisémites insupportables.
10:59Autant de Marine Le Pen, je n'ai jamais entendu
11:02le quart d'un mot raciste ou antisémite.
11:05Je le dis parce que ça aussi, c'est une facilité.
11:07Tout ça, c'est la même chose, c'est la même famille.
11:09Non, il y a eu une vraie rupture.
11:11La France insoumise qui parle d'antisémitisme.
11:14Et ils sont quoi, la France insoumise ?
11:16Et les propos d'un certain nombre de responsables de la France insoumise,
11:19ils ne sont pas antisémites ? Ils ne sont pas antisémites.
11:22Mais vous vous dites, vous hallucinez, comme disent nos enfants.
11:25Ces gens-là qui viennent vous donner des leçons de morale
11:28et qui viennent dire, ah non, non, on n'est pas comme ça.
11:31Mais ils sont les pires aujourd'hui.
11:33Il y a eu longtemps un antisémitisme d'extrême droite.
11:36Bien sûr, on ne va pas nier ça.
11:37Et il y avait des gens au Rassemblement national
11:39et au Front national qui étaient antisémites, évidemment.
11:41Et Jean-Marie Le Pen l'était.
11:43Mais aujourd'hui, l'antisémitisme, il est porté par qui ?
11:45Évidemment, par la France insoumise.
11:47Enfin, attendez, on ne va pas ici faire la liste de tous les propos
11:51qui ne sont pas sur Israël, qui sont sur les Juifs.
11:54Parce que derrière la mise en cause du sionisme,
11:57il y a de l'antisémitisme et il nourrit ça.
12:00Il y a deux choses dans ce que dit, évidemment, Robert Ménard.
12:02Il y a la première partie et puis il y a la deuxième, effectivement.
12:05L'antisémitisme de Jean-Marie Le Pen, il est sans doute résiduel aujourd'hui.
12:09Il n'existe plus.
12:10C'est un antisémitisme de Drummond qui arrive de l'affaire Dreyfus, etc.
12:13Avec un peu de catholicisme là-dedans, jusqu'à Vatican II, etc.
12:18Et puis, il y a aujourd'hui ce nouvel antisémitisme
12:22qui est effectivement beaucoup plus influvant et beaucoup plus dangereux, disons-le.
12:26Absolument.
12:27Si je peux revenir une seconde, Pascal, sur votre début d'émission,
12:33ce qui a manqué au communisme sanglant, c'est un Nuremberg.
12:37Je veux dire, il aurait été très sain à l'époque
12:41qu'on fasse, évidemment, le même procès international du communisme sanglant
12:46qu'on l'a fait avec le nazisme.
12:48Pour le reste, bien sûr, j'ai été frappé.
12:52C'est Olivier qui a attiré notre attention.
12:54Philippe Bilger.
12:55Parce qu'il précède le point de détail.
12:58En réalité, avant le point de détail,
13:01je dirais, le propos de Jean-Marie Le Pen est encore plus ambigu.
13:06Il n'est pas ambigu, d'ailleurs.
13:07Il dit que je n'ai pas vu des sangs sans magasques,
13:09ce qui est absolument incroyable.
13:11Mais donc, c'est d'une certaine manière,
13:13c'est tout à fait discutable, la phrase sur le point de détail,
13:17mais ce qui précède me semble presque plus scandaleux.
13:21Richard Millet.
13:23Le point de détail a été confirmé un peu plus tard
13:25par le jeu de mots Durafour-Crématoire,
13:28ce qui n'est pas un hasard non plus.
13:30Je voudrais venir un peu sur André Lajoigny,
13:33parce que, bien que je sois anticommuniste virulent et viral,
13:38c'est quand même un Corésien et un fils de paysan.
13:42Et par là même, il m'est sympathique.
13:44Olivier Roland.
13:45Un grand spécialiste des questions.
13:46Richard Millet.
13:47Oui, et puis, il est à son âme, puisqu'aujourd'hui, il est décédé.
13:50Mais c'est vrai que dans les années 80,
13:52le mérite de Jean-Marie Le Pen,
13:54et c'est pour ça que certains, avant le détail,
13:56certains adhèrent, en tout cas l'écoutent,
13:59c'est que, je le disais, l'URSS est présente,
14:02c'est un danger, et il en parle.
14:04Et il y a cette séquence que je voulais vous montrer également,
14:06à l'heure de vérité,
14:08la fameuse heure du vérité du 13 février 1984, exactement,
14:12où il va observer une minute de silence,
14:15précisément pour toutes les victimes du goulag.
14:17Et vous avez Albert Duroy,
14:18peut-être nous écoute-t-il d'ailleurs encore, Albert Duroy,
14:21qui a la juste réaction, qui dit,
14:23moi, je suis journaliste et je continue de poser mes questions.
14:26Et Albert Duroy est un journaliste remarquable,
14:30et qui était dans cette émission avec François-Henri de Viryeux,
14:33avec Alain Duhamel.
14:35Voyez cette séquence, elle a donc 40 ans.
14:39Je voudrais vous dire combien j'ai été personnellement choqué,
14:42de voir que M. Chesson ait cru devoir associer,
14:47en une minute de silence,
14:49les députés européens à la mort de M. Andropov,
14:53chef de l'hégémonie soviétique et de l'URSS.
14:56Et je voudrais, puisque dans ce domaine,
14:58les silences sont souvent plus pesants que les discours,
15:03moi aussi me lever à mon tour,
15:05pour tenir une minute de silence,
15:07ou quelques instants de silence au moins,
15:09pour, en mémoire de tous ceux qui sont tombés,
15:12des dizaines de millions d'hommes tombés dans le monde,
15:15sous la dictature communiste,
15:17et d'avoir une pensée fraternelle à l'égard des millions d'hommes
15:20qui sont dans les camps et au goulag.
15:23Moi, je suis journaliste et je continue à poser mes questions,
15:25si vous le voulez bien.
15:27J'aimerais aborder les thèmes économiques.
15:30Alors, j'aimerais poser une question particulièrement
15:33sur les restructurations industrielles.
15:38Monsieur, je vais vous répondre immédiatement.
15:40Merci, je vous pose ma question.
15:42Il faut bien comprendre le climat de l'époque.
15:44On est en 1984, je me souviens très bien de cette période-là.
15:47Les gens regardent ça, évidemment, comme un match de foot.
15:51C'est-à-dire qu'ils se mettent à 3, 4, 5 devant la télévision.
15:54Bon, il est 20h30, c'est un jeudi soir,
15:56et il y a 3 chaînes.
15:58Il y a peut-être 10 millions de gens ou 15 millions qui regardent ça.
16:01Le lendemain, dans les amphithéâtres, tout le monde ne parle que de ça.
16:03Et effectivement, ce discours anticommuniste,
16:06il trouve un écho.
16:09Parce que le col anticommuniste...
16:12Je vous rappelle que le 10 mai 1981,
16:14il y avait des gens qui pensaient qu'il y avait des chars en place de la Concorde.
16:17Et dit le discours anticommuniste,
16:20et tout de même, pardon de ressasser cette évidence,
16:24par rapport à la génération politique d'aujourd'hui,
16:28avec quel talent il développe l'argumentation anticommuniste.
16:32On a beau dire, même si le fond est exact,
16:36on aurait eu quelqu'un de médiocre dans l'oralité
16:39qui aurait développé les mêmes choses,
16:41ça n'aurait pas eu le même effet.
16:43Eh bien, écoutez, puisque vous parlez de ça, justement, de l'éloquence,
16:46j'avais prévu qu'on l'écoute plus tard.
16:49Mais j'avais envie de faire un parallèle entre Jean-Marie Le Pen
16:52et François Mitterrand.
16:54Et je suis tombé sur les réseaux,
16:56sur un document de François Mitterrand en 1970,
16:59qui parle de sa culture, ça va vous intéresser,
17:02et de son éloquence.
17:04Et je voudrais qu'on écoute ce que dit un futur président de la République
17:07sur sa connaissance en profondeur du latin,
17:10où il va citer je ne sais combien d'auteurs latins,
17:13comme s'il les avait lus, comme vous d'autres citerez Édith Bliton.
17:18Au fond, on apprend le latin presque avant d'apprendre le français.
17:22Je ne m'en plains pas, d'ailleurs.
17:24J'y suis resté très attaché.
17:26Enfin, c'est le latin.
17:28Les auteurs qu'on supporte, sur lesquels on anone,
17:31et puis un peu l'esprit s'éveille,
17:33alors, au contraire, on y prend goût,
17:35on devient évidemment amoureux
17:38de tous ceux qu'on est appelés à connaître de cette manière.
17:43Ce ne sera pas Ovid, ce ne sera pas Lucrèce,
17:45ce ne sera pas Suétone,
17:47ce ne sera pas Juvénal, mais enfin,
17:49ce sera essentiellement Virgile, Horace,
17:51évidemment Titlive,
17:53et puis Tacite.
17:55Tacite, pour moi, ça a été la première approche d'un certain style
17:59et une certaine recherche intellectuelle
18:01à laquelle je suis resté très attaché.
18:04Personnellement, je crois qu'il est très important
18:07de rester aux structures du langage,
18:11de comprendre l'évolution philologique
18:13et la phrase latine, son nombre, son rythme
18:18ont à ce point impressionné le rythme français,
18:22tel qu'il se trouve même aujourd'hui
18:25au stade de son évolution,
18:27qu'il me semble que c'est couper des racines
18:29que de ne pas développer autant qu'il est possible
18:32la connaissance du latin.
18:34Couper des racines, c'est toujours fâcheux.
18:36Alors, surtout lorsqu'elles sont saines.
18:39Enfin, ça c'est une autre affaire
18:41qui nous mènerait évidemment très loin.
18:43Bon, à partir de là, qu'est-ce qu'on trouve dans le collège ?
18:45Les classiques. Enfin, on trouve le XVIe siècle, évidemment,
18:48et puis les classiques.
18:50On aborde très peu, ou très mal, ou très superficiellement, le XVIIIe.
18:53Évidemment, monter ce que... les herbes de la Saint-Jean,
18:57un peu Rousseau, l'aspect rêverie du monde de la solitaire,
19:01mais pas les confessions.
19:03Pas les confessions, un peu Nouvelle-Éloïse quand même,
19:05contrat social, on n'aborde pas.
19:07Quant à Voltaire, mauvaise réputation lui aussi,
19:11écrasons la femme, ça ne se pardonne pas.
19:13Donc, on nous fait connaître que c'est
19:16les pièces de théâtre les plus insipides.
19:18Et puis, les encyclopédistes,
19:21Diderot, non, Diderot qui deviendra
19:23l'une de mes grandes amours plus tard,
19:25je n'ai appris à le connaître qu'autour de la 30e année.
19:28Bon, Richard, mais il faut quand même rassurer,
19:31il y a peut-être des gens qui sont jeunes,
19:32tout le monde ne connaissait pas
19:35Horace et Virgile dans la génération de François Mitterrand.
19:38Mais en revanche, les élites connaissaient.
19:41C'est ça, c'est-à-dire qu'en fait,
19:43aujourd'hui, entre les élites et le peuple,
19:45ça s'est resserré, alors que sans doute à l'époque,
19:48entre les élites et le peuple,
19:51l'écart culturel était plus important.
19:54Oui, mais on peut dire aussi que les élites
19:57aujourd'hui ne connaissent presque rien.
19:59C'est ça la nouveauté.
20:01Absolument.
20:02Non, mais demandez aux élites,
20:03demandez à ceux qui nous gouvernent s'ils ont lu,
20:05s'ils connaissent même le nom de Tacite ou de Suétone,
20:07je pense qu'ils ne le connaissent pas.
20:09Bientôt, on vous dira qui c'était Mitterrand.
20:11Ça va venir, vous verrez.
20:13À savoir, Mitterrand en tant qu'homme lettré,
20:15ce qu'il était, personne ne le sait déjà plus.
20:18Heureusement que vous le rappelez par cet extrait.
20:20Moi, ça me fascine.
20:22Ce qu'il dit de la phrase française,
20:23en fait, est extrêmement intéressant,
20:25qui vient du latin et qui sera modifié par Voltaire,
20:29etc., etc.
20:30Je pourrais dialoguer avec Mitterrand,
20:32outre tombe, beaucoup.
20:34Mais c'est extrêmement intéressant.
20:35C'est extrêmement intéressant parce qu'il y a quelque chose
20:37qui s'est perdu, qu'il dit qu'il fallait maintenir
20:40et qui malheureusement, sous son règne même,
20:42n'a pas été fait.
20:43Oui, c'est ça le paradoxe.
20:45C'est sous son règne parce que celui qui,
20:47effectivement, la grande fracture,
20:49c'est 81 dans plein de domaines.
20:51Mais tout ce qu'il dit est lumineux.
20:56Bien sûr.
20:57Mais je rajouterais, en totale immodestie,
21:01le grec.
21:02Je veux dire, il parle du latin,
21:04mais le grec aborde énormément.
21:07Mais juste un mot.
21:08Je pense qu'il y a des gens qui disent que notre émission
21:10est une émission de gestron.
21:11Non, mais je veux dire...
21:12Moi, je veux bien.
21:13On parle de Suéton, de Ticlis,
21:15mais on parle grec, ancien et latin.
21:17Je salue nos contemporains.
21:20On peut deviner immédiatement,
21:22dans l'expression,
21:24qui a fait les humanités ou non.
21:26Mais les humanités,
21:27les gens ne savent même pas ce que ça veut dire.
21:29Mais je voulais ajouter...
21:31Lire l'humanité, les gens ne comprennent pas.
21:35Mais pourquoi ce que dit François Mitterrand
21:37est tellement important,
21:40c'est que le latin et le grec
21:42sont beaucoup plus que des langues mortes.
21:45C'est que c'est un problème de civilisation.
21:48Les gens qui ont fait les humanités,
21:50aujourd'hui, ont des comportements
21:53civiques, intellectuels, politiques,
21:55qui ne sont pas ce qu'on aime.
21:57Vous savez qu'elle était le poche-marre
21:58des conseillers de François Mitterrand.
22:00C'est de voir retourner une note
22:02avec son stylo Waterman en creux bleu
22:04qui griffait les fautes d'accords,
22:07les mots mal utilisés, mal employés.
22:10C'était terrible pour eux.
22:11Je ne sais pas si ça se passe toujours ainsi à l'Élysée.
22:14Écoutez, aujourd'hui, il y a...
22:16Il doit y avoir l'intelligence artificielle.
22:18Oui, un peu.
22:20Même les professeurs en font.
22:22Écoutons, revenons sur le match
22:24de Jean-Marie Le Pen.
22:25Je voulais qu'on écoute ce qu'il avait dit.
22:26Alors, c'est Jordan Deluxe,
22:27notre camarade Jordan Deluxe,
22:29qui entrera peut-être dans l'histoire,
22:30Jordan Deluxe.
22:31Évidemment, ce n'est pas Suétenne,
22:33ni Tite-Livre.
22:34Et c'est Jordan Deluxe.
22:35Mais en revanche...
22:37Voilà.
22:38Mais c'est lui qui aura fait
22:40la dernière interview de Jean-Marie Le Pen.
22:42C'est la dernière.
22:43Et il parle notamment de la mort.
22:46Je vous propose de l'écouter.
22:48La mort parfaite, selon vous,
22:51c'est mourir dans son sommeil.
22:54C'est sans doute la plus agréable.
22:56En tous les cas, la moins désagréable.
23:01La conscience de la mort,
23:03c'est celle que vivent les condamnés,
23:06qui compte les heures,
23:09puis les minutes,
23:11puis les secondes.
23:13C'est tragique, ça.
23:15C'est dramatique.
23:16Moi, j'espère que ça me sera épargné,
23:18mais après tout,
23:20que la volonté de Dieu soit faite
23:22et non la mienne...
23:23Je ne vous demande pas
23:24quelle serait votre mort idéale,
23:26les uns les autres.
23:27Je peux dire un mot ?
23:28Vous êtes là pour ça.
23:30J'ai lu hier
23:32le dernier livre de Bernard-Henri Lévy,
23:35Nuit Blanche.
23:36C'est formidable.
23:37Qui est remarquable.
23:38Et il dit le contraire.
23:39Et c'est très intéressant.
23:40Il dit...
23:41Beaucoup de gens disent
23:43qu'ils rêveraient de mourir dans leur sommeil
23:45sans savoir en quel...
23:46Lui, le contraire.
23:48Et il dit, je rêve de mourir...
23:50Vous êtes là, mardi prochain ?
23:52Parce qu'on va le recevoir,
23:53je crois que c'est mardi.
23:54Bernard-Henri Lévy.
23:55Le soir ou...
23:56Non, le matin.
23:57Ce matin, je ne suis jamais là, Pascal.
23:59Et pourtant, j'aurais beaucoup aimé le voir.
24:01Le carillon.
24:02Je salue notre ami...
24:03D'abord, je félicite
24:05notre ami Thomas Hill.
24:06Je vous retourne les félicitations.
24:08C'est magnifique.
24:09Là, j'ai vu les audiences.
24:11Vous explosez les plafonds de verre.
24:13Exactement.
24:14Où êtes-vous ?
24:16Je suis à Europa, figurez-vous.
24:18Avec Anissa, bravo.
24:21On est très contents.
24:22Votre émission est formidable.
24:23On est très heureux.
24:24Un travail d'équipe.
24:25Vous allez pouvoir vous acheter
24:26très rapidement un costume ou une chemise.
24:28Parce que vous allez nous négocier
24:29notre augmentation, Pascal.
24:30J'attends l'augmentation, bien sûr.
24:32Ça va tomber, là.
24:33Bravo, parce que
24:34vraiment, c'est ce que vous faites
24:35est formidable.
24:36C'est gentil.
24:37Il y a des invités qui viennent
24:38sur cette grille
24:39et c'est à cette heure-là
24:40qu'on entend à nul autre moment
24:42sur la grille.
24:43Il y a des...
24:44Comment dire ?
24:45Des invités de culture, justement.
24:46On en parle.
24:47Des écrivains.
24:48Des cinéastes.
24:49Des comédiens.
24:50Très bien.
24:51Jean Beigbeder qui arrive
24:52dans un instant.
24:53Et Lagasse.
24:54Qui arrive dans un instant ?
24:55Frédéric Beigbeder.
24:56Vous le connaissez ?
24:57Écoutez, saluez-le.
24:58Bien sûr.
24:59Il vient de notre part.
25:00Ce sera fait.
25:01Merci, vraiment merci.
25:02A tout à l'heure.
25:03Et bravo à toute votre équipe.
25:04Merci, Pascal.

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