Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau
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00:00Brigitte Millieu avec nous, bonjour Brigitte.
00:02Bonjour.
00:02Vous nous parlez ce matin d'une approche expérimentale innovante
00:05qui consiste à utiliser des virus dans la lutte contre le cancer.
00:09Alors expliquez-nous.
00:10D'abord, on le répète, vous l'avez dit, c'est expérimental.
00:14Ça ne fait pas partie des traitements contre le cancer actuellement.
00:17Même si ce sera sûrement une avancée majeure, ce sera une affaire à suivre.
00:21L'idée est quand même géniale, c'est-à-dire on va utiliser un agent pathogène,
00:26un virus, comme outil thérapeutique.
00:28C'est ce qui est fou, c'est ça.
00:30Alors, vous savez que les virus, ce sont des squatteurs.
00:34Un virus ne peut pas vivre tout seul en dehors des cellules.
00:38Il est obligé pour vivre de pénétrer dans une cellule.
00:41Et là, qu'est-ce qu'il fait quand il pénètre dans la cellule ?
00:43Il pique tout, un vrai squatteur quoi.
00:45Il détruit tout, il pique tout et machin, il détourne le matériel énergétique.
00:49Enfin voilà.
00:50Donc ça, c'est les virus en général.
00:52Là, l'idée c'est quoi ?
00:54C'est d'utiliser des virus, des virus qui vont être modifiés
00:58pour aller justement dans les cellules cancéreuses
01:01et pour agir comme des squatteurs, comme tous les virus font.
01:05Donc là, on prend des virus, on les modifie.
01:07Et je vous ai mis les principes de cette technique.
01:11Donc l'idée, c'est d'abord de ne toucher que les cellules cancéreuses.
01:15Évidemment, il faut épargner, on va le voir sur cette image,
01:18il faut épargner les cellules saines.
01:20Donc ça, je vous ai mis le principe de la technique.
01:23On a fait avec les cellules cancéreuses.
01:25Donc il faut trouver des virus qui vont aller directement
01:28dans les cellules cancéreuses.
01:30Il y a des cellules cancéreuses qui repoussent certains virus.
01:32Donc il faut bien choisir le virus.
01:34Il y a plusieurs sortes de virus.
01:36On les modifie.
01:37Après, l'idéal, évidemment, quand la tumeur est accessible,
01:41c'est d'aller l'injecter directement en intratumoral.
01:44Comme ça, il ne passe pas ailleurs, etc.
01:48Pour épargner les cellules saines.
01:50Et après, provoquer la destruction des cellules cancéreuses.
01:53Donc il faut que ce virus, une fois qu'il est dedans,
01:56en général, c'est ce qu'il fait, il détruit tout, il pique tout.
01:59Donc on a à la fois une destruction de la tumeur,
02:02mais surtout, vous savez que les cellules cancéreuses,
02:04si on les appelle malignes, ce n'est pas par hasard.
02:07C'est parce qu'elles sont capables de se faire passer pour des cellules sympas.
02:10C'est pour ça que notre organisme, normalement,
02:12un corps étranger, quelque chose qui n'est pas sympa,
02:14un agent pathogène, il nous en débarrasse.
02:16Notre immunité nous en débarrasse.
02:18Mais comme elles sont très malignes,
02:19elles se font passer pour quelqu'un de sympa.
02:21Ils ont une espèce de cap d'immunité qui les fait passer pour quelqu'un de sympa.
02:25Mais les débris des cellules cancéreuses,
02:27eux, ils n'ont pas cette immunité.
02:29Ils ne se font pas passer pour des cellules sympas.
02:31Donc notre immunité va ensuite...
02:33Donc c'est double effet qui se coule.
02:35D'un côté, ça détruit la cellule cancéreuse.
02:37Et d'un autre côté, les débris vont stimuler l'immunité du patient
02:41et vont venir après...
02:43Je tape sur le micro, je suis désolée.
02:46Après, venir...
02:48C'est gagnant-gagnant. C'est un double effet.
02:50Oui, c'est ça. C'est à la fois détruit sur la cellule,
02:52et ça agit aussi comme un vaccin,
02:54en stimulant l'immunité du patient.
02:56Donc voilà cette piste qui est quand même incroyable.
02:59Je le disais, c'est expérimental.
03:01Ça a été utilisé quand même dans le traitement de certains mélanomes.
03:05Vous savez, les cancers de la peau.
03:06Certains cancers de la plèbre.
03:09Mésothélium, peu importe, c'est la membrane dans le poumon.
03:12Et puis aussi les poumons, les os, etc.
03:15Et là, je vais vous parler de quelque chose,
03:17surtout qu'il ne faut évidemment jamais faire.
03:20C'est de l'auto-expérimentation.
03:23Une cheffe de service de virologie croate,
03:27à 40 ans, cancer du sein, triple négatif,
03:32après tous les traitements, peu d'espoir de guérison, etc.
03:36Elle décide...
03:38Elle est cheffe du service de virologie en Croatie,
03:42et c'est surtout à ne pas faire encore une fois.
03:44Mais elle décide de s'injecter deux virus,
03:47virus de la rougeole et un autre virus d'une stomatite.
03:51Bref, elle se les injecte pendant...
03:53Trois injections par semaine pendant sept semaines.
03:56Tout ça en continuant sa chimiothérapie pendant un an.
03:59Eh bien, ça fait quatre ans qu'elle est en rémission.
04:02Donc, attention, ce n'est pas sur un cas que l'on ne peut dire surtout pas.
04:07Et puis, c'est pas n'importe qui.
04:10La cheffe de service de virologie, elle maîtrise, elle connaît, etc.
04:15Mais ce que je veux dire par là, c'est que c'est une technique
04:18qui est tout de même, d'abord totalement innovante,
04:21et tout de même pleine d'espoir quand même.
04:23Et je trouve que le concept d'utiliser un agent pathogène
04:27comme outil thérapeutique,
04:29de toute façon, tout ce qui est bon contre le cancer, on prend.
04:31Bien sûr.
04:32Donc, vous nous dites ce matin qu'on va dire qu'on tient un début de piste.
04:36Voilà.
04:37On tient un début de piste.
04:38Et puis, je pense que vraiment, de nombreux scientifiques sont dessus et travaillent dessus.
04:43De toute façon, les virus nous réservent bien des surprises.
04:46On en avait parlé aussi contre les bactéries, vous savez.
04:48Donc, ils sont là depuis très longtemps.
04:52Parfois, ils nous embêtent, mais parfois, ils sont utiles.