"Bonjour à tous. Je veux vous parler de quelque chose d’important aujourd’hui, parce qu’il est temps de revenir à nos racines autour de la liberté d’expression sur Facebook et Instagram. J’ai commencé à créer des réseaux sociaux pour permettre aux gens de s’exprimer". Ainsi commence la vidéo de Mark Zuckerberg publiée ce mardi 7 janvier et dans laquelle il annonce un recul majeur de sa politique de modération des contenus. Vidéo dans laquelle le patron de Meta donne une vision bien plus trumpiste qu’auparavant pour le futur de ses plateformes. Alors que Donald Trump prendra ses fonctions le 20 janvier prochain, Mark Zuckerberg multiplie les changements pour le courtiser depuis sa victoire le 5 novembre dernier.
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00:00Elsa Vidal, votre choix ce soir, c'est de nous parler, alors on va reparler de Donald Trump, mais surtout des grands patrons, des géants de la technologie,
00:09les Musk évidemment, Zuckerberg notamment, le patron de Facebook. Est-ce qu'ils sont tous en train de se plier et de se ranger comme un seul homme et comme une armée derrière Donald Trump ?
00:19Oui, ils se joignent à Donald Trump et ils sont effectivement en train de former une armée de patrons de la tech derrière Donald Trump pour livrer une bataille.
00:28Et on va en parler tout de suite puisque aujourd'hui, Mark Zuckerberg a lâché une bombe en déclarant qu'il mettait fin à la modération par vérification des faits,
00:38le fact-checking, qui permet quand même de s'assurer la véracité des informations. Donc sur toutes ces plateformes, que ce soit Insta ou Facebook,
00:49Mark Zuckerberg change complètement de position et il le fait, et c'est là qu'est l'ironie, en argant de la défense de la liberté d'expression.
00:58Il en a parlé largement dans sa vidéo et il a justifié ce choix, notamment par un retour aux racines des réseaux sociaux.
01:06On l'écoute, Mark Zuckerberg ?
01:07On l'écoute, bien sûr.
01:08On l'écoute.
01:10Les dernières élections sont apparues comme un point de bascule culturel qui veut prioriser l'expression.
01:15Donc nous revenons à nos racines et nous nous concentrons sur le fait d'éviter les erreurs, de simplifier nos politiques et de restaurer la liberté d'expression sur nos plateformes.
01:24Plus loin, il invoque aussi la complexité croissante des tâches de vérificateur qui ont créé trop d'erreurs, des erreurs qu'il condamne largement.
01:33Mais Mark Zuckerberg fait un mouvement qui est la ligne sur Elon Musk, celui qui s'est imposé comme le plus grand collaborateur du futur président des États-Unis.
01:44Car c'est Elon Musk qui avait instauré ce principe de modération par la communauté, peu après avoir racheté Twitter en décembre 2022.
01:52Et il va plus loin dans l'imitation d'Elon Musk que Mark Zuckerberg, puisqu'il va délocaliser également dans le Texas, État républicain et conservateur,
02:02les futurs membres de la modération, tout comme l'avait fait le patron de Tesla pendant le Covid.
02:08Et cette décision est un virage à 180 degrés, puisque Mark Zuckerberg avait banni Donald Trump de ses plateformes Facebook et Insta après le 6 janvier 2021.
02:21C'est-à-dire l'attaque du Capitole ?
02:23L'attaque du Capitole, qui lui avait valu des menaces de la part de Donald Trump, des menaces de passer le reste de sa vie en prison.
02:31Et c'est une technique de négociation que nous avons pu voir, même hier, on en a discuté vis-à-vis du monde entier, que Donald Trump pense plutôt efficace.
02:39Et là aussi, on peut écouter le président.
02:44Je pense honnêtement que le groupe méta Facebook a fait beaucoup de progrès.
02:49Pensez-vous qu'il répond directement aux menaces que vous lui avez adressées par le passé ?
02:53Probablement, oui. Probablement.
02:56Alors on pourrait se dire que bon, ça concerne après tout le monde fantasque de la politique américaine,
03:00mais la réalité derrière ce ralliement, c'est que c'est le modèle européen de la modération qui est dans le collimateur.
03:07Ce qui gêne ces patrons-là, c'est le modèle qui impose une responsabilité sur les contenus,
03:13et notamment le Digital Service Act, qui a imposé, par exemple, à Tim Cook, le patron d'Apple, plus de 15 milliards d'euros d'amende.
03:22Il s'en était plein à Donald Trump.
03:24Et Mark Zuckerberg, qui désormais a rejoint l'équipe et qui paiera 1 milliard pour la cérémonie d'inauguration du 20 janvier,
03:32a décidé de travailler avec Donald Trump pour faire pression sur les gouvernements qui s'opposent aux entreprises américaines.
03:39Il a payé 1 million, Zuckerberg, pas 1 milliard.
03:411 million comme les autres.
03:431 million comme Jeff Bezos.
03:45Moi, ce qui me marque, c'est que, déjà, on a vu, ces plateformes sont devenues aujourd'hui des médias politiques au sens même de la campagne.
03:53C'est-à-dire qu'on a vu que la campagne électorale américaine s'est faite en grande partie sur ces réseaux sociaux,
03:59et c'est ces réseaux sociaux qui sont utilisés par les candidats.
04:02Et ça veut dire quoi ? Ça veut dire que s'il n'y a plus de modérateurs, de plus en plus, finalement,
04:05les gens ne vont entendre que des choses de leur camp, parce que c'est ça le principe de l'algorithme.
04:08Et ça pousse encore plus loin la décrédibilisation des médias,
04:12parce que la vérification se faisait par aussi des journalistes chevronnés.
04:15Ça veut dire que l'opinion d'un citoyen lambda est posée au même niveau pour les utilisateurs de réseaux sociaux.