Le cofondateur du Front national est mort ce mardi 7 janvier 2025, à l'âge de 96 ans. Dans sa quête de pouvoir, ses nombreuses saillies racistes et antisémites ont toujours été un frein à son élection, avant que Marine Le Pen ne prenne la tête du mouvement.
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00:00Bon Guillaume, votre choix ce soir c'est de revenir évidemment sur la mort de Jean-Marie Le Pen et plus précisément sur les réactions à la disparition de Jean-Marie Le Pen.
00:08Vous avez tout épluché, les réactions politiques de cet après-midi, il y en a certaines dans lesquelles vous avez eu des choses troublantes.
00:14D'abord réaction du Premier ministre François Bayrou.
00:16Oui, une réaction et un mot, un terme en particulier Maxime qui fait bondir ou au moins qui étonne dans cette réaction sur le réseau social X.
00:25Au-delà des polémiques qui étaient son arme préférée et des affrontements nécessaires, Jean-Marie Le Pen aura été une figure de la vie politique française.
00:32Qui Maxime a eu l'idée à Matignon d'écrire le mot polémique ? Franchement qui dans le cabinet ?
00:37François Bayrou s'est dit que c'était des polémiques qui avaient marqué la carrière politique de Jean-Marie Le Pen.
00:43Ce n'étaient pas des polémiques, ce sont des choses qui ont été condamnables, qui ont été condamnées parfois.
00:48C'était effectivement de l'antisémitisme et ce n'est évidemment pas passé inaperçu.
00:52François Bayrou est extrêmement critiqué, notamment à gauche.
00:55Il y a le sénateur Yann Brossat communiste qui par exemple juge, je cite, ses propos indignes.
00:59Et il y en a même à gauche qui vont plus loin, qui soupçonnent Maxime le Premier ministre finalement par ses termes d'essayer de préserver ou en tout cas d'affroisser politiquement Marine Le Pen.
01:09Parce que François Bayrou sait bien aussi que comme son prédécesseur Michel Barnier,
01:13la durée de son bail à Matignon est en grande partie liée à la décision à un moment ou non de député du Rassemblement National
01:20de voter une motion de censure contre son gouvernement.
01:22Ce que je peux vous dire ce soir, c'est que du côté de Matignon, on reconnaît, j'ai eu des conseillers de François Bayrou,
01:27à minima, je cite, une maladresse ou un raté de communication.
01:30Il manque des mots à commencer par le terme d'extrême droite.
01:34Il y a tout juste quelques minutes, un très proche de François Bayrou.
01:37Bon, ça ce sont les informations de Guillaume Darré.
01:39Vous avez pluché aussi la réaction du côté de l'Elysée, très intéressant.
01:42Oui, alors c'est moins polémique Maxime, mais c'est très prudent.
01:47qui évoque donc une figure historique de l'extrême droite.
01:50Bon, là, le mot est là.
01:51Un rôle dans la vie publique de notre pays pendant près de 70 ans.
01:54Là, pas de discussion.
01:55Et vous allez voir ensuite qu'il relève donc cette figure désormais du jugement de l'histoire, du jugement de l'histoire.
02:02Ça veut dire quoi, Maxime ?
02:03Ça veut dire que chacun doit se faire son avis, finalement.
02:05Ça veut dire quoi ?
02:06Ça veut dire que c'est suffisamment ambigu pour que certains puissent y voir une condamnation,
02:09d'autres une position de relative neutralité.
02:12Et j'allais dire, le fait même d'ailleurs que la présidence de la République publie un communiqué officiel
02:17à l'occasion de la mort d'un personnage comme Jean-Marie Le Pen, c'est déjà un fait politique.
02:21Il y a moins de gêne chez une partie de la droite.
02:23Une partie.
02:24Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac, comme on dirait.
02:26Mais par exemple, on voit effectivement le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau,
02:30qui souligne effectivement une page de l'histoire française qui se tourne.
02:33Quelle que soit l'opinion que l'on peut avoir de Jean-Marie Le Pen,
02:36il aura incontestablement marqué son époque, écrit-il.
02:39Éric Ciotti, qui est désormais allié de Marine Le Pen à l'Assemblée nationale
02:43lors des dernières élections législatives, lui, est beaucoup plus l'audateur.
02:47En revanche, c'est à noter, par exemple, l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy,
02:52n'a pas réagi à la mort de Jean-Marie Le Pen, lui, qu'il avait combattu,
02:55notamment, rappelez-vous, dans un débat télévisé.
02:57Ça veut dire quoi, tout ça, Maxime ?
02:59Ça montre, à droite, effectivement, que la droite, ça a toujours été compliqué.
03:03La droite n'a jamais su vraiment comment se situer, encore aujourd'hui,
03:06avec le Rassemblement national, le Front national.
03:08Hier, est-ce qu'il faut s'allier ou pas s'allier ?
03:10Et ça montre que, finalement, jusqu'à sa mort,
03:13Jean-Marie Le Pen aura posé un problème de positionnement politique
03:16à l'ensemble des acteurs du monde politique.
03:18Jusqu'au jour de sa mort.
03:19El Javidal, je vous vois griffonner des petites choses sur votre nom.
03:22Qu'est-ce qui vous fait réagir dans ce que vient de dire Guillaume Darré ?
03:25J'anticipe surtout sur les questions des téléspectateurs.
03:28Ah, vous êtes déjà sur les questions des téléspectateurs.
03:30Absolument, parce qu'on a des questions très pertinentes et assez complexes
03:33qui vont nous permettre de voyager, je pense, des États-Unis à la Russie.
03:36Bon, ce sera tout à l'heure, à 20h45, Amélie Rosic.
03:39Alors, moi, ce qui me frappe, effectivement, c'est le jugement de l'histoire.
03:42C'est quoi, le jugement de l'histoire ?
03:43C'est qu'est-ce qu'il y aura écrit dans nos livres d'histoire,
03:46il y a 20, il y a 30 ans ?
03:47Je trouve cette manière, pour les liser, de ne pas se mouiller du tout,
03:52qui est à la fois gênante et à la fois entendable, d'un point de vue humain.
03:57Mais, en tout cas, j'ai été surprise.
03:59J'ai été sincèrement surprise.
04:01À mon tour également de l'être.
04:03J'étais, moi-même, plutôt surprise, pour ne pas le dire, interloquée
04:07quand Jean Garrigue a salué, en fait, cette position de l'Élysée comme étant nécessaire.
04:11Jean Garrigue, historien, qui est avec nous tout à l'heure à 20h.
04:13Comme disant que cette prise de position de l'Élysée était nécessaire.
04:16On pouvait tout aussi bien laisser passer cet événement
04:19et s'en tenir à des condoléances à la famille, dans un registre très privé.
04:22Ça participe tout de même de la légitimation et du rôle de Jean-Marie Le Pen
04:27dans le paysage politique français.
04:28J'ai juste une petite question, Guillaume Darré, question coulisse.
04:30Qui écrit ces réactions ?
04:32Qui écrit les tweets de François Bayrou pour rendre hommage ?
04:36Alors, rendre hommage pour le jour de la disparition de Jean-Marie Le Pen.
04:39Évidemment, toute une équipe de communication, en particulier à l'Élysée, à Matignon,
04:42c'est encore, pour vous donner totalement les coulisses des discussions
04:45que j'ai pu avoir avec des proches de François Bayrou,
04:47la cellule de communication est encore en train de se mettre en place.
04:49Et donc, quand je vous disais qu'il y avait un raté de communication
04:51qui avait été reconnu par l'un des soutiens du président du Modem
04:54et Premier ministre aujourd'hui, il y a aussi cette dimension-là.
04:56Vous voyez bien que c'est, vous allez me dire que la nuance est faible,
04:59c'est un communiqué de la présidence de la République.
05:01Pas d'Emmanuel Macron.
05:02Pas d'Emmanuel Macron.
05:03Et en quelque sorte, c'est l'institution.
05:05Alors, vous allez me dire que c'est peut-être pire,
05:07qui reconnaît finalement et qui apporte aujourd'hui, finalement,
05:11non pas un hommage, mais qui fait cette déclaration
05:13après la mort de Jean-Marie Le Pen.
05:14Mais il y a toute une équipe de communiquants,
05:16et évidemment, Emmanuel Macron valide cela en général.