Le cofondateur du Front national est mort ce mardi 7 janvier 2025, à l'âge de 96 ans. Dans sa quête de pouvoir, ses nombreuses saillies racistes et antisémites ont toujours été un frein à son élection, avant que Marine Le Pen ne prenne la tête du mouvement.
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00:00Vous n'aviez pas envie de l'organiser, ce débat ?
00:03Il m'a été imposé par un homme qui n'est plus là, donc inutile d'en parler.
00:08Pourquoi vous étiez contre ?
00:11J'étais contre parce que quand Hervé Bourges, l'ancien président de France Télévisions,
00:18m'avait demandé de présenter le 20h, je lui avais demandé une chose,
00:21c'est de ne jamais être en tête-à-tête avec Jean-Marie Le Pen.
00:24Alors j'animais les soirées électorales et Jean-Marie Le Pen était entourée de contradicteurs,
00:28donc ça ne me posait aucun problème. Je l'ai très souvent interviewé avec d'autres personnalités politiques.
00:34Mais ce débat, je n'en voulais pas pour une raison simple.
00:37Alors je le dis pour la première fois ici, j'avais un contact au ministère de l'Intérieur.
00:42Un ami qui m'avait prévenu, fait attention, ils vont en venir aux mains.
00:47Pour des raisons précises, Bernard Tapie avait des démêlés judiciaires,
00:52Jean-Marie Le Pen était éclipsé par Philippe de Villiers à l'époque.
00:56Ils étaient en difficulté tous les deux.
00:58Et ce débat avait été initié par Matignon, Édouard Balladur,
01:02qui avait demandé à Jean-Pierre Elkabbach de l'organiser.
01:05Donc je savais tout ça, j'étais allé voir Jean-Pierre Elkabbach pour lui demander de...
01:09– Pourquoi ? Quel était l'intérêt d'Édouard Balladur, du Premier ministre de l'époque ?
01:12– De gêner Jacques Chirac. – Ah d'accord.
01:15– Et donc j'avais la certitude, grâce à mon contact, qu'ils allaient en venir aux mains.
01:18Et ces fameux gants, je les ai posés pour les inhiber en quelque sorte,
01:23pour les empêcher de s'approprier, comme vous l'avez dit vous-même,
01:27de grands fauves, ils l'étaient, pour s'approprier, les empêcher...
01:30– Ils étaient complices en fait, ce que vous nous dites, c'était quasiment monté.
01:33– Complètement, comme à Marseille auparavant.
01:35Et donc il y avait une alliance objective entre les deux hommes, je le savais,
01:38j'étais peut-être un peu trop bien informé, d'où l'idée de ces gants
01:42pour les empêcher en quelque sorte de s'approprier ce territoire médiatique
01:45qui s'appelle dans le plateau du 20h.
01:47Et d'ailleurs, tout le monde retient ces gants, vous avez repassé l'image,
01:50mais personne ne retient la qualité du débat, qui a duré une heure.
01:53Et ils étaient d'un calme absolu, inhiber, ligotés en quelque sorte
01:57par la présence de ces gants, et donc de ce point de vue,
01:59j'avais réussi mon pari, je savais qu'après coup...
02:01– Vous vous êtes fait virer après ?
02:02– Non, pas pour les raisons que vous croyez.
02:04– Ah non, c'était parce qu'il y avait de la pub.
02:06– Pas du tout.
02:07– Ah bon ? C'est pas parce que vous voyiez Décathlon, c'était pas pour ça ?
02:10– Pas du tout, pas du tout. J'étais revenu à l'antenne au 20h.
02:14Vous m'avez invité pour parler Jean-Marie Le Pen et vous me faites parler de moi.
02:18– Non mais c'est pour terminer simplement cette histoire.
02:20– Très vite, puisque cette histoire vous intéresse.
02:22Alors je vais aller au bout de l'histoire.
02:24Je reviens à l'antenne trois semaines plus tard.
02:27La rédaction, toute sensibilité confondue, l'avait exigée.
02:30À ce moment-là, elle m'avait demandé de résister aux manigances de M. El-Kabach,
02:35qui soutenait un candidat comme il avait soutenu d'autres candidats auparavant.
02:39Et El-Kabach me convoque le 4 juillet au matin, ça ne s'invente pas,
02:43le jour anniversaire de l'indépendance américaine, donc de la liberté,
02:47et me demande de soutenir ouvertement Edouard Balladur, ce que je refuse.
02:50S'il m'avait demandé de soutenir Jacques Chirac ou Jacques Delors,
02:53j'aurais eu la même réponse.
02:54Et là il me dit, je calcule tes indemnités et je te vire.
02:58Voilà la vraie raison, ne demandez pas.