Le professeur des universités, Gilles Kepel, était l'invité de BFMTV ce mardi 7 janvier 2025. Il s'est notamment exprimé sur la menace terroriste et la situation politique en Syrie, après la chute de Bachar Al-Assad.
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00:00sur ce qui s'est passé le 7 janvier 2015 dans la rédaction de Charlie Hebdo.
00:03Vous parliez de ce terme, les apostats.
00:06Là, pour le coup, c'est tout ce que les terroristes islamistes exècrent
00:09était visé, c'est-à-dire le blasphème,
00:13même si ce mot en République, il n'y a pas de blasphème,
00:16la liberté d'expression, la liberté de penser, la caricature,
00:20c'est tout ça qui était attaqué ce 7 janvier 2015.
00:22Oui, c'était tout ça, et puis c'était aussi la volonté,
00:25d'une certaine manière, d'accentuer au maximum
00:30les clivages de la société française.
00:33Et en tuant entre les apostats, entre guillemets,
00:36ça voulait dire, attention,
00:39aujourd'hui, tous les musulmans doivent être alignés derrière nous,
00:45tous ceux qui ne le sont pas sont des apostats,
00:47et la France, en fait, est en train de devenir un pays d'extrême droite.
00:53Et du reste, la coïncidence ahurissante, aujourd'hui,
00:56que Jean-Marie Le Pen fasse l'actualité,
00:59et par sa mort, au moment où l'on célèbre,
01:03comme est mort, malheureusement, les attentats de Charlie Hebdo,
01:08est quelque chose qui est extrêmement frappant,
01:10puisque l'une des raisons pour lesquelles l'extrême droite
01:13a pris telle importance en France, c'est justement la réaction,
01:18par-delà d'autres raisons, mais face à un terrorisme islamiste,
01:23qu'une partie de la population croissante a considéré
01:29que l'État n'est plus capable de lui faire face.