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Une femme est morte dans la nuit du Nouvel An, tuée par son mari. C'est le premier féminicide de l'année. "Déjà un de trop, la détermination du gouvernement est totale pour endiguer ce fléau", réagit la ministre chargée de l'Egalité femmes-hommes Aurore Bergé. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20/l-invite-de-8h20-du-we-du-vendredi-03-janvier-2025-4593990

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00:00C'est la rentrée, pas encore la rentrée scolaire, mais la rentrée politique pour le nouveau gouvernement,
00:04celui de François Bayrou, premier conseil des ministres aujourd'hui.
00:08Et pour en parler, évoquer aussi ce premier féminicide de 2025, les suites du procès Pélico,
00:13l'éducation sexuelle à l'école, grand entretien ce matin avec Aurore Berger,
00:17ministre en charge de l'égalité entre les hommes et les femmes et de la lutte contre les discriminations.
00:21Bonjour Aurore Berger.
00:23Les auditeurs peuvent vous interroger, vous appeler 0145 24 7000 et sur l'appli France Inter.
00:28Alors Aurore Berger, pensez-vous comme ce conseiller cité dans la presse ce matin
00:33que François Bayrou est comme un yaourt qu'il a une date de péremption ?
00:36Je sais qu'on est sous surveillance, sous surveillance des Français,
00:39sous surveillance du Parlement, de l'Assemblée en particulier.
00:42Je sais surtout que la France, elle a besoin d'avancer.
00:44Je crois que les Français sont quand même attachés à l'idée de la stabilité
00:47qui commence à avoir les conséquences de la censure sur des objets du quotidien,
00:51les tickets restaurant qui ne peuvent plus utiliser dans les supermarchés,
00:53des choses très concrètes qui font notre vie au quotidien
00:55et qui font qu'on a besoin d'un budget tout simplement pour avancer.
00:58Alors après, à nous de le construire intelligemment,
01:01en écoutant toutes les forces politiques évidemment et c'est ce qu'on va faire.
01:04Mais je crois que plus que jamais, on a besoin d'unité et de stabilité.
01:09Parce que Jean-Luc Mélenchon, le dirigeant de la France insoumise, il a donné la date.
01:14Pour lui, la date de péremption c'est le 16 janvier,
01:16c'est deux jours après le discours de François Bayrou au Palais Bourbon.
01:19Vous comprenez cette date ?
01:21J'entends surtout que Jean-Luc Mélenchon, quoi qu'il arrive,
01:23quelles que soient les politiques qu'on puisse mener,
01:25quel que soit le Premier ministre qui serait choisi,
01:27de toute façon souhaite le chaos dans le pays.
01:29Ce n'est pas nouveau de la part de Jean-Luc Mélenchon et de la France insoumise.
01:33La question, c'est la gauche.
01:35La question, c'est la gauche française.
01:36Est-ce qu'elle reste définitivement soumise à la France insoumise
01:40ou est-ce qu'à un moment, enfin, elle s'autonomise ?
01:42Ça ne veut pas dire qu'elle va nous soutenir.
01:44Le PS, par exemple, est soumis à la France insoumise aujourd'hui ?
01:46De manière assez évidente.
01:47C'est-à-dire qu'il y a eu une alliance électorale.
01:49Il y a eu franchissement de ligne rouge assez systématique par la France insoumise.
01:53Et j'ai vu le Parti socialiste finalement dénoncer ça à coup de tweet,
01:57mais rester dans cette alliance électorale.
01:59Sur la question de l'antisémitisme,
02:01sur le fait de ne pas reconnaître le Hamas comme une organisation terroriste,
02:04sur la question des violences conjugales, pas tous, loin de là.
02:07Il me semble qu'une députée européenne de la France insoumise
02:09est très très loin de reconnaître que le Hamas est une organisation terroriste,
02:13est très loin de dénoncer malheureusement l'antisémitisme
02:16que beaucoup trop de nos concitoyens vivent dans notre pays en France.
02:19Suite aux attaques terroristes justement du 7 octobre,
02:22j'ai reçu des témoignages tous les jours, tous les jours, sur cette question-là.
02:26Donc oui, je pense qu'il y a des lignes rouges qui ont été franchies.
02:28Ils ont été d'ailleurs régulièrement insultés le Parti socialiste par la France insoumise.
02:32Donc je ne leur demande pas de nous soutenir.
02:34On n'est pas les mêmes, évidemment, ce n'est pas le même projet politique.
02:37Mais je pense qu'on peut malgré tout réussir à porter ensemble un certain nombre de politiques.
02:42Parce que c'est ce qu'a dit Olivier Faure le 19 décembre dernier,
02:45nous n'avons pas une raison de ne pas censurer.
02:47C'est ce qu'il a dit, donc a priori...
02:49Peut-être qu'il peut attendre, attendre le discours de politique générale,
02:52il attendait un geste, lui, sur les retraites, sur la réforme des retraites.
02:55Surtout que le Premier ministre ait le temps de s'exprimer.
02:57Il n'a pas encore pris la parole devant les députés.
03:00Donc peut-être qu'on peut faire les choses dans l'ordre.
03:03Attendre que le Premier ministre s'exprime devant la représentation nationale,
03:06devant l'ensemble des forces politiques de notre pays.
03:09Attendre que toutes les forces politiques de notre pays soient reçues,
03:12notamment sur les enjeux budgétaires.
03:13Parce qu'on sait bien que la première question, il y a l'urgence de Mayotte.
03:16Et on va en parler.
03:16Évidemment, et je pense que là-dessus, il y aura, je l'espère quand même,
03:20un terrain d'entente pour qu'une loi d'urgence pour Mayotte puisse être votée.
03:23Mais on a surtout l'urgence budgétaire.
03:26Et là, encore une fois, c'est toutes les forces politiques qui doivent être
03:28entendues, écoutées, respectées.
03:31Après, il faut aussi que les demandes puissent être raisonnables dans un contexte
03:34qui est extrêmement contraint d'un point de vue budgétaire.
03:37Parce que là, ce que vous me dites, c'est que peut-être François Bayrou pourrait faire un geste
03:40sur la réforme des retraites.
03:41Pour convaincre les socialistes ?
03:42Moi, ce qui m'interpelle, c'est qu'on puisse dire a priori,
03:45sans même que le Premier ministre soit exprimé devant les députés.
03:48En fait, peu importe ce qu'il va dire,
03:49on appuiera sur le bouton de la censure.
03:50C'est-à-dire qu'il a dit aux socialistes qu'à priori,
03:53il n'avait pas l'intention de suspendre la réforme des retraites.
03:55Mais encore une fois, moi, ce que je dis, c'est que je trouve étonnant.
03:58Quand on est député, moi, je suis d'abord député.
04:00J'ai d'abord été élu et réélu deux fois député.
04:03Eh bien, en général, j'attends que l'exécutif se prononce.
04:07Et après, on se positionne.
04:09On soutient ou on soutient pas tel projet de loi.
04:11Et est-ce que, encore une fois, le seul positionnement possible, c'est la censure ?
04:15Est-ce qu'il faut en permanence se dire, allez, tous les trois mois, tous les deux mois, tous les mois,
04:19c'est presque un concours pour savoir si on va durer plus longtemps que Michel Barnier ?
04:23Ma question, elle n'est pas là.
04:24J'ai accepté de revenir au gouvernement pour porter des politiques auxquelles je crois,
04:27sur la lutte contre les violences, sur l'égalité,
04:29sur la lutte contre l'antisémitisme et les discriminations.
04:32Qui, je pense, et je l'espère, peuvent réunir et créer du consensus, justement, à l'Assemblée nationale.
04:37Si, par contre, tous les ministres tombent au bout d'un mois, deux mois, trois mois,
04:41en fait, on ne peut plus faire de politique.
04:43On ne peut plus porter des réformes qui, pourtant, je crois, sont attendues des Français.
04:46Justement, vous comprenez, vous, sur votre cas personnel, Aurore Berger,
04:49vous étiez dans le gouvernement Attal, vous en êtes sortie pour revenir dans le gouvernement Bayrou.
04:53Vous comprenez que les citoyens français ne s'y retrouvent pas, qu'ils soient un peu perdus ?
04:57Oui, je peux comprendre qu'il y ait une forme de confusion, de confusion,
05:00parce qu'après la dissolution, il a fallu trouver d'autres moyens aussi sur la formation du gouvernement,
05:06parce qu'il n'y avait aucune évidence qui se détachait.
05:09Personne ne revendiquait et ne pouvait revendiquer une majorité.
05:12Personne n'a de majorité.
05:14Donc, ça veut dire, à la fin, comment on arrive à constituer une coalition
05:18qui est quand même un peu cohérente politiquement, qui a envie de porter un projet ensemble.
05:21Donc, on essaye d'en porter une avec ce qu'on appelle le bloc central,
05:25c'est-à-dire Renaissance, le Modem, Horizon, la droite républicaine, les centristes et l'UDI.
05:30Et on espère surtout, encore une fois, à la fois nous, être capable de faire des compromis,
05:35mais qu'en face, on ait envie aussi de ces compromis.
05:37En général, il faut être deux.
05:38C'est comme dans une vie personnelle, quand vous faites des compromis dans votre vie de famille,
05:42ça vous coûte.
05:43Ce n'est pas facile de faire des compromis, ce n'est pas facile d'accepter le point de vue de l'autre.
05:47Et ça fonctionne dans les deux sens.
05:48C'est à nous, parce qu'on a en responsabilité de faire cette première démarche,
05:52de proposer du compromis,
05:55mais il faut ensuite, en face, qu'il y ait des gens qui soient capables, encore une fois, de l'accepter.
05:59À ce jour, ce que vous me dites, Aurore Berger,
06:01c'est que vous n'êtes pas sûre que les socialistes vont censurer le gouvernement,
06:04et donc, vous n'êtes pas sûre que le gouvernement est comme le précédent,
06:07dépendant du Rassemblement National ?
06:08Moi, j'espère qu'on n'est dépendant, surtout, évidemment, en aucun cas,
06:12ni du Rassemblement National, ni de la France Insoumise.
06:14Mais pour ne pas dépendre, quelque part, d'eux sur
06:17est-ce qu'ils seront en capacité de censurer ensemble,
06:19ça dépend, en grande partie, en effet, de la position du Parti Socialiste.
06:23Donc, ça dépend de nous deux.
06:25Ça dépend de nous, gouvernement.
06:27Est-ce qu'on est capable et est-ce qu'on démontrera notre capacité
06:30à porter du compromis, encore une fois, dans la méthode qui sera la nôtre,
06:34et puis surtout dans les propositions qu'on formulera ?
06:36Et est-ce qu'en fait, si on nous dit « on va attendre,
06:39on va attendre de voir les propositions avant de censurer »,
06:41parce qu'encore une fois, si on nous dit « quoi que vous proposiez, on censure »,
06:44là, le compromis n'existe pas.
06:46La question sur les mots prononcés par le Président de la République
06:48lors de ses voeux, Aurore Bergé,
06:50« un mais à coulpa » ou presque, en fait, Emmanuel Macron,
06:52qui est revenu sur la dissolution de l'Assemblée Nationale,
06:54qui a engendré, il l'a dit, ce sont ses propres mots,
06:57des divisions, des instabilités,
06:59le chef de l'État aussi appelé au « ressaisissement collectif ».
07:02Vous souscrivez à cette analyse sur la dissolution ?
07:04Je crois qu'il a eu raison de s'exprimer de cette manière-là,
07:07parce que je pense que les Français n'ont pas forcément compris,
07:11aujourd'hui, le bénéfice de cette dissolution.
07:14Je pense qu'il a eu raison de rendre la parole aux Français.
07:16On ne peut quand même pas, en permanence,
07:17reprocher au Président de la République d'être, soi-disant,
07:20« enfermé dans une tour dorée de pas écouter »,
07:24et en même temps le critiquer quand il dit « en fait, on va clarifier
07:27et on va demander aux Français un moment de voter
07:30pour savoir quelle composition de l'Assemblée Nationale ils souhaitent ».
07:32Donc raison de dissoudre.
07:34En tout cas, je trouve que c'est un peu cocasse de lui reprocher
07:37et soi-disant de ne pas entendre, et en même temps de rendre la parole aux Français.
07:39Les deux sont quand même très contradictoires.
07:41Donc les Français se sont réexprimés,
07:44mais ça n'a pas clarifié la situation politique de manière évidente,
07:48puisqu'on voit bien qu'on a une Assemblée Nationale
07:50qui n'a jamais été aussi diverse.
07:52Peut-être que certains considèrent-ils que c'est une bonne chose,
07:54mais ça rend la situation politique quand même d'une très très grande complexité.
07:58Et ce qu'il faut, c'est qu'à un moment on puisse porter,
08:00encore une fois, des projets et des propositions politiques.
08:02Moi, ma question, ce n'est pas de savoir si je vais durer un mois, deux mois, trois mois ou un an.
08:06Honnêtement, je m'en fiche.
08:07La question, c'est est-ce que je vais avoir les moyens budgétaires
08:10et les moyens politiques de porter des réformes auxquelles je crois ?
08:14Et honnêtement, quand moi, sur mes sujets, on démarre l'année
08:17par une première femme qui, au bout de quatre heures,
08:20quatre heures, il aura fallu attendre que quatre heures
08:22pour qu'une première femme soit assassinée sous les coups de son conjoint,
08:26je crois qu'on peut agir, qu'on doit agir.
08:29Mais pour ça, je n'ai pas le temps de le faire en un mois.
08:32On a ce qu'on a déjà fait,
08:33mais il y a d'autres choses qu'on peut améliorer dans la loi,
08:36qu'on peut améliorer dans la pratique et qu'on peut améliorer dans la société.
08:39Juste pour finir sur ces questions institutionnelles et d'instabilité,
08:42dans ses voeux, le président annonce aussi qu'il va demander aux Français
08:45de trancher sur des sujets déterminants.
08:47Est-ce que vous en savez davantage ?
08:48Par exemple, est-ce qu'il parle de référendum ?
08:49Est-ce qu'il parle de convention citoyenne ?
08:50Ça, ce sera la prérogative du président de la République.
08:52Je pense qu'il a annoncé très clairement, en tout cas,
08:54qu'il souhaitait, là encore, que les Français puissent exprimer plus directement
08:59sur des sujets qui les concernent.
09:00Après, vous connaissez le champ du référendum.
09:02Il y a ceux qui disent un peu n'importe quoi sur le champ du référendum.
09:06Non, on ne peut pas abroger une loi par un référendum,
09:09comme on ne peut pas faire un référendum sur la question migratoire aujourd'hui.
09:13Sur vos sujets ?
09:14Mais on peut faire beaucoup sur pourquoi pas ?
09:17Pourquoi pas ?
09:18Moi, je pense que là-dessus, la société, elle est parfois un peu plus en avance
09:23que la vie politique.
09:25Et en tout cas, je pense que sur mes sujets,
09:27si une part essentielle, si ce n'est déterminante de la solution,
09:30elle est sur la prise de conscience par l'ensemble de la société.
09:33La première des responsabilités, c'est celle de l'État.
09:35Ça, c'est une évidence, sur les moyens qu'on déploie,
09:38sur les formations qu'on déploie, sur l'hébergement d'urgence,
09:41sur l'accompagnement qu'on doit aux femmes victimes de violences, évidemment.
09:45Mais c'est aussi un réveil collectif de l'ensemble de la société.
09:48Est-ce que ça passe par une parole plus directe des Français ?
09:53Pourquoi pas ?
09:54Et Amélie de Montchalin, on va parler de votre budget dans un instant,
09:56mais sur le sujet global...
09:59Ah oui, Amélie, pardon.
10:00Elle s'occupe des comptes publics.
10:01Mais oui, justement, j'allais vous parler d'elle, c'est pour ça.
10:03C'est parce que vous la rencontrez tous en ce moment, vous, les ministres.
10:06Oui, évidemment, ce n'est pas pour nos budgets.
10:07Mais oui, Aurore Bergé, donc vous rencontrez Amélie de Montchalin
10:10pour parler de vos budgets, je m'embrouille.
10:13Vous la rencontrez parce que c'est elle qui cadre les budgets de chaque ministère.
10:16Est-ce que vous confirmez ce qui a été dit dans l'opinion, dans le journal L'Opinion,
10:20que la prévision de croissance pourrait être revue à la baisse pour cette année ?
10:24Ça, honnêtement, ce n'est pas à moi de le confirmer,
10:26c'est à Éric Lombard ou à Amélie de Montchalin de le faire.
10:29Ce que je sais, c'est que moi, je me battrais pour mon budget.
10:31Je me bats, évidemment, pour préserver et augmenter le budget du ministère
10:36parce qu'encore une fois, on a une urgence à agir.
10:39Puis c'est le budget de tous les ministères,
10:40parce que c'est la question de la santé des femmes,
10:42c'est la question de la formation des forces de l'ordre, des magistrats,
10:45c'est les moyens supplémentaires d'hébergement d'urgence,
10:47c'est l'accompagnement qu'on doit aux associations.
10:49Donc, c'est tous ces budgets-là qui, sur ces questions spécifiques,
10:53doivent pouvoir être augmentés.
10:54Et justement, sur votre budget spécifiquement,
10:57c'est une grande cause du quinquennat, la lutte contre les violences faites aux femmes.
11:02C'est vrai que le budget consacré à ce sujet, il a augmenté ces dernières années.
11:07Est-ce qu'il ne faut pas faire encore plus ?
11:08Parce que si on regarde le rapport de la Fondation des Femmes,
11:11qui est un rapport relativement récent,
11:12ils estiment qu'il faudrait 2,6 milliards d'euros par an.
11:17On est à moins de 200 millions.
11:19Vous réclamez plus, vous ?
11:20Alors, déjà, il faut bien prendre conscience que sur cette question,
11:24c'est tous les ministères qui sont mobilisés.
11:26C'est ce que je vous disais, quand on forme de manière systématique
11:28les policiers et les gendarmes, c'est le budget du ministère de l'Intérieur.
11:31Quand on sanctuarise des places d'hébergement d'urgence,
11:33et je pense qu'il en faut plus, c'est évidemment le budget du logement.
11:37Quand, évidemment, on accompagne sur le dépôt de plaintes et sur la prise en charge,
11:41parce que ça coûte aussi de l'argent aux femmes que de venir porter plainte
11:45et ensuite l'accompagnement nécessaire,
11:47c'est aussi la question du budget du ministère de la Justice.
11:49Donc, il faut sacraliser et renforcer ces moyens-là.
11:52Et puis, moi, je me suis longuement entretenue hier avec le maire d'Aumont,
11:56qui, malheureusement, a vécu ce premier féminicide.
12:00Cette femme qui s'appelait Isabelle, qui avait 51 ans.
12:04J'ai parlé aussi à son employeur.
12:06Elle était aide à domicile depuis 20 ans dans une association.
12:09Donc, c'était une femme dévouée.
12:10Et les témoignages affluent d'ailleurs pour le confirmer.
12:12Mais c'est important de parler des victimes, de leur vie et des vies qui ont été empêchées.
12:16Elle était aussi maman de deux enfants, plutôt que de parler des auteurs.
12:19Et je rappelle aussi qu'on n'interroge jamais le passé de la victime.
12:22Ce n'est pas ça qui nous importe.
12:24Peu importe son passé, peu importe ce qu'elle ait fait ou ce qu'elle n'ait pas fait.
12:27Ce qui compte, c'est qu'elle a été assassinée.
12:29Ce qui compte, c'est de comprendre comment ça a été rendu possible dans notre société.
12:32Qui a agi ? Qui n'a pas agi ?
12:34Qu'est-ce qu'on peut améliorer ? Qu'est-ce qu'on peut renforcer ?
12:36C'est pour ça que j'y vais à la demande, d'ailleurs, du maire d'Aumont.
12:39Pour comprendre, pour écouter et surtout, surtout pour agir.
12:43Et pour redire aussi une chose très importante, à mon avis, aux auditeurs.
12:47C'est qu'encore une fois, quand on a une femme qui est victime de violence,
12:51quand on a un enfant qui est victime de violence,
12:53appelez la police, appelez la gendarmerie.
12:54Ce n'est pas de la délation.
12:56Ça sauve des vies.
12:57Et donc encore une fois, il y a ce que l'État doit faire et on est les premiers responsables.
13:01Et je le redis très clairement,
13:02mais il y a ce que toute la société doit faire pour se mobiliser sur cette question-là.
13:07– Et quand vous dites qu'on n'interroge jamais le passé de la victime,
13:09vous faites référence à ce que dit le procureur aujourd'hui ?
13:11– Oui, j'ai été interpellée de voir, je le dis très sincèrement,
13:15de voir que dans un communiqué de presse officiel,
13:17on mentionne la vie supposée de la victime.
13:22Et je trouve que ça arrive trop souvent.
13:23– Un adultère, en l'occurrence, qui réfère à ça.
13:24– Je trouve que ça arrive trop souvent.
13:25Combien de fois, les femmes victimes de violences sexuelles,
13:27on vient interroger leur passé ?
13:29Mais ce n'est pas la question qui est posée.
13:30Une femme victime de violences sexuelles,
13:32la question n'est pas de savoir le nombre de partenaires qu'elle a eues.
13:34La question est de savoir si elle a été victime d'une agression sexuelle ou d'un viol.
13:37Donc peu importe son passé, peu importe son présent.
13:40Ce qui compte, c'est l'auteur.
13:41C'est comment, dans notre société en France en 2025,
13:44on a encore des hommes qui passent à l'acte.
13:47C'est-à-dire qui frappent, qui violentent, qui agressent sexuellement.
13:51Comment on peut changer la loi, aussi, pour changer le regard sur cette question-là ?
13:54La question du consentement, évidemment, qui a été posée
13:57sur la question des violences sexuelles.
13:58Et un autre sujet qui me tient beaucoup à cœur,
14:00j'ai posé une proposition de loi qui sera examinée en janvier,
14:03ce qu'on appelle le contrôle coercitif.
14:04Les violences à l'encontre des femmes, ce n'est pas d'abord des coups.
14:07Il n'y a aucune femme qui resterait si, dès le premier jour d'une relation,
14:10elle se faisait tabasser.
14:11Ça ne se passe pas comme ça, ce n'est pas vrai.
14:12Il y a tout le contrôle qu'on met en place.
14:14On va contrôler vos comptes, on va contrôler vos sorties,
14:16on va contrôler votre téléphone, on va contrôler vos fréquentations,
14:19on va vous isoler.
14:20Et cet isolement fait que vous vous retrouvez dans un huis clos,
14:23en fait, dans votre couple, et qu'il n'y a plus que ça qui est possible,
14:25en fait, dans votre vie.
14:26Et là, la violence physique ou la violence sexuelle,
14:29elle a tout le temps, finalement, de s'installer.
14:32Et donc, mieux caractériser les choses, en faire un délit à proprement parler.
14:36Il y a des arrêts qui ont été rendus par des cours d'appel.
14:39Je crois que ça pourrait changer la donne.
14:40On file au Standard, on nous attend Marie.
14:42Bonjour Marie !
14:43Bonjour, bonjour Madame la Ministre.
14:45Vous avez une question pour Aurore Berger.
14:47Voilà, moi j'ai une question très concrète.
14:50Et voilà, la réponse c'est oui ou non.
14:54Dans le cadre du projet de loi de finances,
14:57qui n'a malheureusement pas abouti en raison de la motion de censure,
15:01il y avait une mesure en faveur des femmes qui élèvent seules des enfants,
15:04qui a été portée par des députés, notamment Philippe Rhin,
15:08sur la défiscalisation des pensions alimentaires.
15:11Cette mesure, elle a été votée.
15:14Madame Berger, allez-vous vous battre
15:17pour que cette mesure, dans le prochain projet de loi de finances,
15:19soit maintenue et avec une effectivité immédiate ?
15:24Merci Marie.
15:25Merci, la réponse de la Ministre Aurore Berger.
15:27Alors, à titre personnel, moi j'ai soutenu cette mesure.
15:30Donc je ne vais pas changer d'avis maintenant que je suis au gouvernement.
15:32Je souhaite que cette mesure puisse être maintenue
15:34parce que la question de la précarisation des femmes,
15:37de la pauvreté des femmes, de l'aggravation de cette précarité
15:39dans le cadre des séparations, elle est documentée.
15:42On le sait.
15:43Et donc oui, je crois que ça aurait du sens, évidemment,
15:45que les femmes ne soient plus fiscalisées sur leurs pensions alimentaires
15:49parce que parfois, ça les fait rentrer dans le barème de l'impôt sur le revenu,
15:52ça les fait changer de tranche.
15:54Et donc en fait, elles n'y gagnent pas, elles y perdent.
15:57Et dans le cadre des divorces et des séparations,
15:58les premières qui y perdent, ce sont les femmes.
16:00Et donc le corollaire souvent, ce sont les enfants.
16:02Donc moi, je suis favorable à cette mesure.
16:04Et puis elle a été en effet votée.
16:05Et je crois qu'il y avait un consensus très large à l'Assemblée nationale et au Sénat,
16:10y compris d'ailleurs de députés du Bloc central pour la voter.
16:12Alors, Aurore Bergé, vous dites que tous les moyens seront mobilisés
16:16pour éviter de nouveaux féminicides après la mort à Aumont d'Isabelle,
16:21dont on parlait tout à l'heure, qui avait 51 ans.
16:24Pourquoi est-ce que le nombre de féminicides en France
16:26est quasiment encore quatre fois plus élevé qu'en Espagne, par exemple ?
16:29En Espagne, il y a vraiment eu un avant et un après.
16:31C'est-à-dire que vous avez eu le témoignage bouleversant d'une femme
16:35qui s'est exprimée et qui, peu après s'être exprimée, a été assassinée.
16:40Et ça a été une prise de conscience générale de l'ensemble de la société,
16:43à la fois des pouvoirs publics, évidemment, parce qu'encore une fois,
16:46c'est toujours d'abord la responsabilité des pouvoirs publics.
16:48Et je ne veux en aucun cas me défausser.
16:50Et ça a été un réveil de l'ensemble de la société.
16:52Moi, il y a plusieurs choses que je veux faire.
16:53Je vous l'ai dit, changer la loi, parce que je pense qu'il y a des situations
16:56qui sont mal définies, mal caractérisées.
16:58Et ça veut dire aussi mieux éduquer, parce qu'encore une fois,
17:02expliquer que la violence, ce n'est pas que des coups,
17:04parce que c'est l'image qu'on a.
17:06On se dit « ça commence comme ça ».
17:07Non, encore une fois, ça ne commence pas comme ça.
17:09Les femmes sont très stupides.
17:10Encore une fois, elles partiraient si ça commençait comme ça.
17:13C'est évidemment la question de la formation systématique,
17:15ce qui est le cas aujourd'hui des policiers et des gendarmes.
17:17Mais il y a peut-être encore des choses qui méritent d'être améliorées.
17:19Je veux notamment qu'on ait de manière systématique, partout sur le territoire,
17:23ce qu'on appelle des intervenants sociaux,
17:25et souvent des intervenantes sociales, en gendarmerie, en police,
17:28parce que ce n'est pas le même métier.
17:29C'est très complémentaire.
17:31C'est un accompagnement plus spécifique qu'on peut avoir des victimes
17:34et de leur prise en charge.
17:35Parce que, vous savez, ce qui vous permet de partir
17:38et ce qui vous empêche de partir quand vous êtes une femme victime de violence
17:40sont vos enfants.
17:42Vous ne prenez pas le risque de partir parce que vous vous dites
17:44« Quelle est la vie que je vais pouvoir offrir à mes enfants ?
17:46Quel est le cadre que je vais pouvoir leur offrir ?
17:48Je vais aller vivre où ? Je vais scolariser mes enfants comment ?
17:50Je vais faire comment financièrement ? »
17:52Et puis en fait, ça devient la raison pour laquelle vous partez,
17:54parce que vous réalisez que vos enfants
17:56s'ils ne subissent pas eux-mêmes directement les coups,
17:58en fait, ils ne sont quand même qu'aux victimes
18:00des violences que vous subissez.
18:01Ils les voient, ils les entendent et parfois,
18:02ils en deviennent victimes directement.
18:04Donc, c'est tout cet accompagnement social
18:06qu'on doit évidemment aux femmes pour les préserver, les accompagner.
18:10C'est une formation aussi de l'ensemble de la société.
18:12Moi, je travaille beaucoup avec les élus locaux,
18:14parce qu'en fait, c'est souvent la première porte que vous franchissez
18:17parce que vous pouvez être intimidé par le fait d'aller
18:19dans une gendarmerie ou dans un commissariat.
18:20Il ne faut pas, encore une fois, les gens sont formés,
18:22franchisser la porte de la mairie, par exemple.
18:25Eh bien, il faut qu'il y ait une formation systématique
18:27qui soit délivrée sur les élus locaux,
18:29sur l'ensemble de ceux qui accueillent du public,
18:31parce qu'on n'est pas tous formés.
18:32Moi, la première fois qu'une femme a franchi la porte
18:34de ma permanence parlementaire pour m'expliquer
18:36qu'elle avait été victime de violences,
18:37vous êtes très démunis.
18:39Vous ne savez pas comment faire, comment dire.
18:40Eh bien, il faut qu'en fait, ce soit toute la société
18:43qui soit en capacité d'être alerte, d'être d'accompagner,
18:47d'entendre, d'écouter, de décrypter les signaux faibles
18:50ici, au sein d'une entreprise.
18:51Parce qu'en fait, il n'y a pas un milieu
18:54où ça n'existe pas.
18:55Ce n'est pas parce que ça s'est passé dans le Nord
18:57que ça ne se passe que dans le Nord.
18:58Ça se passe dans tous les milieux sociaux,
19:00dans toutes les géographies,
19:01dans toutes les classes professionnelles.
19:03Donc, ça veut dire que c'est un réveil collectif
19:06de l'ensemble de la société qu'on doit avoir.
19:08C'est l'augmentation des moyens,
19:09c'est le renforcement de la formation.
19:11Ça, je vous le dis aussi très clairement.
19:13– Mais ça fait 7 ans que vous êtes là,
19:14est-ce que les moyens vont augmenter d'un coup ?
19:15– Vous l'avez dit, ils ont été augmentés.
19:16Ils ont été augmentés de manière très significative.
19:18Quand on est arrivé, le 39-19, il n'était pas accessible
19:2124 heures sur 24, 7 jours sur 7, je le redis.
19:2339-19, c'est le numéro d'urgence si vous êtes victime
19:26ou si vous êtes témoin
19:28et que vous vous demandez comment vous pouvez agir.
19:30Ça, c'est un exemple très concret.
19:31Le fait qu'on va avoir des maisons des femmes
19:33dans chacun des départements,
19:34c'est un exemple très concret.
19:36La formation systématique des gendarmes,
19:38des policiers, des magistrats,
19:39ce sont des exemples très concrets.
19:41Mais oui, on doit encore une fois aller plus loin.
19:44– Je voulais vous parler, Aurore Bergé,
19:45du procès de Gisèle Pellicot.
19:47C'est 51 hommes qui ont été condamnés
19:48dans l'affaire des viols de Mazan,
19:50qui ont violé Gisèle Pellicot,
19:51qui avait été soumise chimiquement par son mari.
19:53Il y aura un deuxième procès en fin d'année
19:55parce que 17 des 51 hommes ont fait appel.
19:58– Mais ça en dit long, pardon.
20:00C'est évidemment leur droit.
20:01C'est évidemment totalement leur droit de faire appel.
20:03Mais ça veut dire que même confrontés à des images,
20:07à des images, à des preuves,
20:09à des preuves, il y a encore ce déni.
20:12Le viol, c'est le crime qu'on n'avoue jamais.
20:14On reconnaît avoir cambriolé,
20:16on reconnaît avoir frappé,
20:17on reconnaît jamais avoir violé.
20:19Parce qu'on considère qu'on n'a pas violé,
20:21qu'elle était forcément consentante.
20:22– Et donc c'est la question du consentement.
20:23– Que le corps des femmes nous appartient,
20:24appartient aux hommes.
20:25Et ça, je trouve que le fait que 17 hommes,
20:28encore une fois, et c'est leur droit,
20:29je ne remets pas en cause le fait qu'on puisse faire appel.
20:32Mais qu'il y ait finalement ce caractère un peu systématique
20:35de dire même confrontés aux images,
20:37même confrontés aux preuves,
20:39même confrontés au fait que le premier des accusés
20:41ait expliqué lui-même la démarche qu'il avait entreprise,
20:44eh bien ça ne suffit pas.
20:46Et on ne reconnaît toujours pas le crime,
20:48le crime qu'on a commis.
20:49– Donc vous êtes favorable, comme l'ancien garde des Sceaux
20:51et comme le propose une loi transpartisane,
20:53à l'inscription du consentement dans la loi sur le viol.
20:56– À la fois l'inscription du consentement,
20:57mais aussi la définition de ce que veut dire le consentement.
21:00Ce n'est pas juste se faire plaisir en inscrivant
21:02cette notion dans notre code pénal.
21:04Ce qui est une première étape importante.
21:06Mais c'est surtout bien définir ce que veut dire le consentement
21:08ou l'absence de consentement.
21:10Et ça, c'est tout le débat parlementaire qui doit le permettre.
21:12Marie-Charlotte Garin, Véronique Rioton,
21:14c'est un travail totalement partisan que les députés ont engagé.
21:18Et là encore, je pense qu'on a un vrai sujet,
21:21qui est un sujet de rassemblement à l'Assemblée nationale et au Sénat.
21:24Mais là-dessus, il faut encore une fois que…
21:26On est peut-être plus que trois semaines ou quatre semaines.
21:29On a besoin qu'encore une fois, le code pénal change
21:32pour mieux appréhender certaines situations,
21:34mais surtout que les mentalités par rapport au consentement changent.
21:37Et j'ajoute que c'est pour ça aussi, même si ça fait polémique,
21:40que je maintiens qu'il faut, à l'école, pouvoir éduquer à la vie affective,
21:45éduquer au consentement dès le plus jeune âge.
21:48Si vous voulez lutter contre le fléau des violences sexuelles faites à nos enfants,
21:52à nos propres enfants, qui se passent donc parfois dans nos propres familles,
21:56dans notre intimité, l'inceste, c'est dans la famille que ça se passe,
21:59eh bien ça veut dire qu'il faut, dès tout petit,
22:01expliquer à nos enfants ce qu'on n'a pas le droit de leur faire.
22:03Et ça, c'est très contesté par les plus conservateurs.
22:06En fait, je pense qu'il y a des gens qui très sincèrement se disent
22:08« Oh là là, éducation à la sexualité, qu'est-ce qu'on va mettre dans la tête de mes enfants ? »
22:11« Qu'est-ce que l'école vient faire là-dedans ? C'est du privé ! »
22:14Ben oui, mais en fait, c'est comme la question des violences conjugales,
22:17la question des violences sexuelles, la question de l'inceste.
22:19Ce n'est pas une affaire privée, c'est un fléau qui touche des milliers d'enfants
22:22chaque année dans notre pays.
22:24Vous vous souvenez de cette statistique effroyable ?
22:26Quand vous ouvrez une salle de classe, on a trois enfants qui seraient concernés
22:30par ce fléau de l'inceste.
22:33Si vous ne dites pas à des enfants, des tout-petits,
22:36ce qu'on n'a pas le droit de leur faire, ils considèrent que c'est normal.
22:39Ils considèrent que c'est normal ce qu'on leur fait.
22:41Si vous n'expliquez pas ce que c'est le consentement,
22:43et un enfant de 3-4 ans, désolé, mais il peut comprendre,
22:45tu n'as pas le droit de faire du mal, on n'a pas le droit de te toucher,
22:48on n'a pas le droit de te voir tout nu, autre que dans telle ou telle configuration.
22:52Si jamais quelque chose comme ça t'arrive, tu peux en parler.
22:55Tu peux en parler à l'enseignant, tu peux en parler à l'infirmière,
22:58et ainsi de suite. Je crois que ça, c'est déterminant.
23:01Et puis après, en fonction de la maturité des enfants,
23:02on n'apprend évidemment pas la même chose quand on a 5 ans, 10 ans ou 15 ans.
23:06Mais à 15 ans, je préfère que nos enfants apprennent avec des intervenants formés
23:10ce que veut dire la sexualité, ce que veut dire, encore une fois, le consentement,
23:14le fait de se protéger, plutôt qu'ils fassent leur instruction ailleurs,
23:18et de manière totalement dévoyée, notamment sur la question de la pornographie.
23:21Et en un mot, dans ce contexte politique qui est délicat, on l'a compris,
23:24vous êtes optimiste sur la mise en place de ce programme ?
23:26Mais je pense que c'est une nécessité en fait.
23:28Je pense que c'est une nécessité. Déjà, c'est la loi.
23:31C'est la loi. Moi, je suis d'abord parlementaire, je suis ministre.
23:33Me dire que la loi n'est pas respectée, ça me pose problème.
23:35Me dire que certains refusent que la loi respectée me pose problème.
23:39Après, encore une fois, je pense qu'il faut apaiser, expliquer concrètement ce qu'il y a.
23:43Et puis, je pense qu'il y a un terrain d'entente, je l'espère, dans notre pays,
23:46pour dire qu'il faut lutter contre le fléau des violences sexuelles.
23:48Merci, Aurore Bergé, ministre en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes
23:51et de la lutte contre les discriminations.
23:53Merci beaucoup de nous avoir répondu ce matin sur Inter.

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