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00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h21, Pascal Bellator-Dupin.
00:05Jules Thorez est avec nous, est-ce que ça va mieux depuis hier ?
00:07Je vais beaucoup mieux, mais vous aussi vous allez beaucoup mieux ?
00:09Oui, ça va un peu mieux, nous nous rétablissons.
00:11J'ai encore quelques toux, un petit peu de toux.
00:13C'est vrai ? Vous avez mangé de la galette des grands pas ?
00:15Ben non, c'est demain.
00:16Ah c'est demain, oui, mais certains ont commencé.
00:17Oui, c'est comme les cadeaux de Noël, je suis pour le 25.
00:19Oui, vous êtes d'accord, vous avez raison.
00:21Comment va Véronique Jacqui ? Je suis très contente de vous retrouver.
00:23Très très bien, ravi de vous retrouver, ravi de retrouver les auditeurs d'Europe 1.
00:26Bonne année à tous d'ailleurs, tous mes vœux.
00:28Bonne année, chère Véronique.
00:30J'ai présenté mes vœux hier à Jules aussi et aux auditeurs d'Europe 1, bien entendu.
00:34Il est 19h34, je voudrais qu'on revienne un instant, si vous le permettez, sur ce que vient de dire Éric Delbecq,
00:39l'expert en sécurité intérieure, ancien directeur Sûreté de la rédaction de Charlie Hebdo.
00:43On est allé dans la rue, et je vais vous demander de réagir à ça.
00:46Demandez aux Français que nous avons rencontré ce qui restait de l'esprit.
00:50Charlie, écoutez.
00:52Il y a 10 ans, ça m'a beaucoup frappé, c'était un séisme en fait.
00:56Et après ça a été la descente aux enfers, maintenant on n'a plus le droit de rien dire du tout.
01:00L'esprit Charlie a pratiquement disparu, je suis Charlie à 100%.
01:03Je ne suis pas du genre à me pencher sur les articles de Charlie Hebdo,
01:06par contre je valorise le fait que l'expression devrait rester ouverte.
01:09Par contre je pense que c'est de plus en plus difficile de s'exprimer tel qu'on est,
01:12au travers de son art, en règle générale.
01:14Moi je ne suis pas Charlie, je ne suis pas Charlie.
01:17Ce n'est pas parce que je ne suis pas d'accord avec Charlie,
01:19que je pense que ce qu'il mérite c'est de se faire buter, etc.
01:22Ce n'est pas du tout ça la question.
01:23Mais on ne va pas m'obliger à dire que je suis Charlie.
01:25C'est une tragédie ce qui est arrivé à Charlie,
01:27mais il ne faut pas céder.
01:29Il ne faut pas se coucher.
01:31L'esprit de la France c'est ça.
01:33L'esprit de la France c'est ça.
01:34Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
01:35Que reste-t-il de l'esprit Charlie ?
01:36C'est vrai que c'est assez partagé quand on entend ces Français que nous avons interrogés.
01:40Que reste-t-il aujourd'hui ?
01:42Est-ce qu'on a gagné en liberté ?
01:45Je pense qu'il y a une ambivalence sur la notion de je suis Charlie.
01:49Comme l'a dit un auditeur, je ne suis pas d'accord, on ne peut pas m'obliger à.
01:55Je pense qu'il y a dix ans, quand on disait je suis Charlie,
01:59c'est je défends des valeurs républicaines,
02:03à commencer par la liberté d'expression,
02:06sans pour autant forcément aimer les caricatures de Charlie Hebdo.
02:10Si on résume les choses, c'est ça.
02:12Après, il y a eu un espèce de mantra,
02:14où presque on avait le sentiment qu'on nous obligeait à aimer les caricatures de Charlie Hebdo,
02:19ce qui évidemment n'est pas le cas.
02:20On se rend compte dix ans plus tard,
02:22qu'il n'est pas question finalement de mettre sur la table les caricatures en tant que telles.
02:26Mais c'est bien la liberté d'expression qui est attaquée plus que jamais me semble-t-il.
02:32Puisque votre invité, Pascal-Éric Delbecq,
02:34a très bien raconté que les journalistes de Charlie Hebdo
02:37vivaient en permanence sous protection policière.
02:40D'ailleurs, on ne sait même pas où est leur rédaction,
02:43c'est un endroit ultra secret dans Paris.
02:45Enfin, ils vivent sans vivre,
02:47et on se retrouve donc avec des journalistes
02:49qui non seulement ne peuvent plus débattre à travers leurs caricatures,
02:56mais qu'on interdit presque de parler,
02:58tellement il y a une pression sécuritaire sur leurs épaules qui pèse,
03:02et je trouve qu'ils sont extrêmement courageux de vivre de la sorte.
03:05Mais finalement, ce qu'ils vivent s'adresse un petit peu à tous les journalistes de France,
03:10à savoir, est-ce qu'on a encore le droit de débattre ?
03:12Est-ce qu'on a encore le droit de mettre sur la table certains sujets ?
03:15Que se passe-t-il si on va un petit peu trop loin ?
03:18On le sait, il n'y a pas que les journalistes de Charlie Hebdo
03:21qui sont sous protection policière,
03:22on en connaît tous dans notre entourage.
03:24Oui, c'est vrai.
03:25Jules Torres, l'esprit Charlie ?
03:27Moi, je pense que l'esprit Charlie a complètement disparu,
03:30mais à cause de nos renoncements et de nos lâchetés.
03:32Véronique a raison de le dire,
03:34l'esprit Charlie, ce n'est pas défendre mordicus les caricatures.
03:37Moi, il y a des caricatures de Charlie Hebdo qui ne me font pas rire,
03:41il y en a d'autres qui me font rire,
03:42mais ce n'est pas vraiment le sujet.
03:43Charlie Hebdo, c'est des valeurs,
03:45des valeurs au-delà des valeurs de la République.
03:48Est-ce que vous pensez que LFI descendrait dans la rue pour défendre Charlie Hebdo ?
03:51Non, bien sûr que non.
03:52D'ailleurs, j'allais y venir,
03:54mais on voit bien entre le discours de Jean-Luc Mélenchon
03:57en hommage à son ami Charb, je crois du 15 janvier 2015,
04:01et le Jean-Luc Mélenchon de 2024,
04:03il y a tous ces renoncements et toutes les lâchetés.
04:06C'est-à-dire que l'islamisme et le terrorisme aujourd'hui,
04:10ils carburent grâce à cela.
04:12Ils carburent grâce à tous ceux qui veulent nous baïonner dans notre liberté d'expression,
04:16qui empêchent les journalistes de mener des enquêtes,
04:18qui empêchent les dessinateurs de faire des dessins qui ne leur convient pas.
04:22Il faut voir à quel point les insoumis,
04:25les personnalités de gauche qui sont maintenant en dehors de l'esprit de Charlie,
04:31tentent de baïonner ces dessinateurs, ces journalistes.
04:37Il faut voir avec la violence à laquelle ils s'en prennent,
04:40par exemple à des personnalités comme Sophia Aram,
04:43qui je crois aujourd'hui est l'une des incarnations de cet esprit Charlie.
04:50C'est-à-dire que tous les jours, sur les réseaux sociaux,
04:53elle est vilipendée par ces insoumis-là.
04:55Donc non, je pense qu'il n'en reste pas grand-chose
04:59que les valeurs de la France aujourd'hui,
05:01les valeurs cardinales de liberté d'expression notamment,
05:03elles sont en danger face à un fondamentalisme religieux
05:09qui est de plus en plus présent,
05:11religieux et évidemment islamiste, il faut le dire,
05:14parce que ce ne sont ni les fondamentalistes catholiques
05:19ni les fondamentalistes juifs orthodoxes
05:22qui aujourd'hui menacent la pérennité de nos valeurs.
05:26Donc non, moi je suis très circonspect par rapport à ce qui peut passer,
05:30surtout moi je suis très inquiet,
05:31parce que j'appartiens à une génération,
05:33l'esprit Charlie il s'en fout,
05:35c'est-à-dire que quand vous regardez tous les sondages...
05:37Ça a été oublié, mais c'est ça qui est terrible,
05:39on a l'impression que c'était hier,
05:40mais vous avez raison Gilles Torres,
05:41il y a une génération ça ne leur parle même pas !
05:43Au-delà même de ne pas leur parler,
05:45moi je me souviens exactement d'où j'étais,
05:47de la situation dans laquelle j'étais,
05:49quand j'ai découvert ce qui s'était passé dans la rédaction de Charlie Hebdo,
05:54je peux vous dire qu'à l'époque je ne savais pas vraiment ce que c'était,
05:56mais en tout cas j'ai bien vu...
05:58Vous savez quel âge Gilles Torres ?
06:00Le 7 janvier 2015 ?
06:02À l'époque j'avais 14 ans !
06:04Ah 14 ans quand même !
06:06Vous étiez en âge au moins de comprendre !
06:08Par contre j'ai compris très rapidement
06:10qu'il s'en prenait à la France,
06:13qu'il s'en prenait à ses valeurs,
06:15qu'il s'en prenait à des journalistes,
06:17je ne savais pas tout à fait quelle était la ligne à l'époque de Charlie Hebdo,
06:20mais je voyais bien pourquoi il s'en prenait,
06:22je voyais bien la pression islamiste
06:24qui était celle que connaissait la France,
06:27et puis ensuite, au fur et à mesure de l'année 2015,
06:30on a eu évidemment les attentats de novembre
06:33qui nous ont à nouveau touchés.
06:35Je voulais juste revenir sur la fracture générationnelle,
06:38c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
06:40il y a une très grande majorité de jeunes,
06:43les 18-30 ans,
06:45quand vous regardez dans tous les baromètres d'opinion,
06:47la liberté d'expression, ils veulent qu'elle soit moins large
06:49qu'elle ne l'était il y a 20 ans,
06:51les dessins dans les écoles, ils ne veulent plus les montrer,
06:54et ça ne concerne pas que les jeunes musulmans.
06:56Je vais redire ce que je disais tout à l'heure,
06:58tout à l'heure, la ministre de l'éducation nationale
07:00était à la télévision,
07:02et qu'a-t-elle dit ?
07:03Elle a dit, elle s'est prononcée
07:05pour qu'on montre les caricatures de Mahomet,
07:08la ministre de l'éducation nationale,
07:10Véronique Jacquier.
07:11Écoutez, très sincèrement,
07:13moi je pense qu'il y a quand même d'autres combats à mener
07:15que d'en faire un mantra,
07:17que de montrer des caricatures de Mahomet,
07:19on sait qu'on va offenser un certain public,
07:21mais c'est comme si on montrait des caricatures de Jésus,
07:24on sait qu'on va offenser un autre public,
07:26alors qu'il y a une éducation à faire
07:28quant à la caricature,
07:30quant à la notion même de blasphème,
07:32c'est-à-dire donner des cours de philosophie
07:34qui soient bien fichus,
07:36pour effectivement charpenter des esprits.
07:38Je veux bien, mais là ça ressemble
07:40à une forme de propagande
07:42de la part de la ministre de l'éducation nationale.
07:44Et moi, la première, ça me fait sauter au plafond,
07:46et je comprends ensuite
07:48qu'il y a une radicalité
07:50par rapport à certains élèves musulmans,
07:52mais qu'on leur donne à apprendre la grandeur
07:54de la France, au lieu de vouloir
07:56les titiller avec les caricatures de Mahomet.
07:58Et franchement, quand Elisabeth Borne
08:00parle comme ça, mais c'est un slogan
08:02creux, comme ça l'était déjà
08:04il y a dix ans, puisqu'on sait que derrière
08:06il n'y a pas le courage
08:08pour imposer des valeurs françaises,
08:10pour redire
08:12ce qui fait la grandeur de notre pays.
08:14Et en plus, franchement,
08:16tout le monde se marre dans la lutte
08:18contre l'islamisme et même
08:20le djihadisme d'atmosphère.
08:22On se rend bien compte qu'il gagne des parts de marché
08:24chaque jour. Je vais vous prendre
08:26un exemple très concret.
08:28L'imam de Boquer,
08:30qui a appelé à tuer des juifs
08:32il y a quelques mois, en avril 2024,
08:34il a été condamné à douze mois de prison
08:36avec sursis en appel.
08:38Parce qu'au premier instant, c'était huit mois.
08:40On s'est dit, franchement, il ne prend pas cher.
08:42Douze mois, alors qu'il a appelé
08:44à tuer des juifs.
08:46Mais c'est rien du tout. Interdiction
08:48d'être imam pendant deux ans.
08:50Mais enfin, franchement, on sait qu'il va recommencer
08:52et qu'il va dire la même chose dans un an et demi.
08:54Mais là, avec l'histoire des influenceurs algériens,
08:56on est en train de changer de ton.
08:58Oui, mais il faut espérer. Vous avez vu ce qu'a dit Rick Debeck ?
09:00L'apologie du terrorisme, c'est le grand
09:02danger d'aujourd'hui. Donc, effectivement,
09:04il faut passer à la victime.
09:06Mais Bruno Retailleau les arrête les uns après les autres.
09:08Oui, oui, c'est vrai.
09:10On en parlait hier avec notre invité.
09:12Oui, non, non, le juge des libertés.
09:14Je sais très bien pourquoi vous dites ça.
09:16Vous parlez d'Ima Tintin.
09:18Qui va être jugé demain en comparution immédiate.
09:20Non, ça c'est...
09:22Oui, oui, vous avez raison.
09:24Il va être jugé, mais sauf que...
09:26Ce soir, il ne dormira pas en prison.
09:28Parce que le juge des libertés a estimé qu'il n'allait pas dormir en prison
09:30avant sa comparution immédiate
09:32demain.
09:34C'est très intéressant parce que, en effet,
09:36ce n'est pas le cheval de
09:38bataille de notre éducation aujourd'hui.
09:40Le sujet
09:42aujourd'hui primordial de l'école
09:44est peut-être que si on veut
09:46ressusciter l'esprit
09:48Charlie, c'est d'apprendre
09:50l'histoire de la France, c'est d'apprendre les valeurs
09:52de la France, c'est d'apprendre à nos élèves
09:54à lire et à compter.
09:56Et peut-être qu'à ce moment-là, ils comprendront
09:58ce qu'est une caricature.
10:00L'éducation à la caricature, moi je n'en ai pas eu.
10:02Je n'ai pas eu besoin de ça pour comprendre. En revanche,
10:04via des valeurs,
10:06des cours que j'ai pu avoir, une certaine
10:08compréhension de l'histoire, une certaine compréhension
10:10de qui aujourd'hui sont nos ennemis,
10:12qui aujourd'hui menacent
10:14les intérêts et
10:16l'état de la France, ça je l'ai compris
10:18et ensuite ça m'a permis de comprendre
10:20l'évolution de notre société.
10:22Mais tu crois qu'effectivement, il avait raison Eric Delbecq
10:24et on en parle depuis hier.
10:26Chokib Benzera, qui est lanceur
10:28d'Alerte, il était avec nous
10:30hier, dans Repensoir,
10:32week-end. C'est lui qui a permis
10:34de pointer du doigt ces imams algériens.
10:36Pourquoi ? Parce qu'en fait, il traduisait ses propos,
10:38parce qu'il parle dans un dialecte que tout le monde ne peut pas
10:40comprendre. C'est lui qui traduisait
10:42ses propos, qui a tiré la sonnette d'alarme
10:44et qui a permis effectivement à Bruno Retailleau
10:46d'intervenir et de demander l'interpellation
10:48de ces hommes,
10:50dont celui de Montpellier ce soir. Voilà ce qu'il
10:52dit ce soir dans un tweet, il était avec nous hier soir
10:54entourant de menaces de mort, vise ma personne
10:56depuis que j'ai lancé l'Alerte
10:58sur l'affaire des influenceurs algériens,
11:00des menaces venant en majorité de
11:02France et notamment sur la plateforme
11:04TikTok, allant jusqu'à partager mon
11:06adresse, écoutez bien, à Lyon,
11:08avec des milliers de menaces de mort
11:10dans ma messagerie privée et dans des
11:12vidéos et diffusions en direct.
11:14Voilà, je refuse de me taire ou
11:16d'arrêter ce travail qui est nécessaire.
11:18Je suis menacé depuis plusieurs années, mais ce
11:20que je subis ces dernières heures
11:22est sans commune mesure. Voilà, parce qu'il
11:24était sur notre antenne hier soir,
11:26parce qu'il a fait son devoir de citoyen.
11:28C'est quand même
11:30hallucinant.
11:32Et la question qui
11:34nous amène à nous poser,
11:36c'est-à-dire que là, on a en trois jours
11:38trois personnalités arrêtées, on peut se poser la question
11:40objectivement de l'ombre de l'Algérie
11:42derrière ça et l'autre question qu'on peut poser,
11:44c'est combien il y a de
11:46Imad Tintin en France, combien il y a de
11:48Zazou Youssef en France ? C'est-à-dire qu'ils sont
11:50suivis, Zazou Youssef était suivi par
11:52400 000 personnes sur TikTok, alors c'est très
11:54difficile de savoir combien parmi ces 400 000
11:56résident en France, il peut aussi y avoir par exemple
11:58des Algériens, mais cette question-là,
12:00elle est persistante et elle va devoir nous occuper
12:02pendant des semaines, parce que les personnes
12:04qui suivent ces personnes qui détestent la France,
12:06eh bien elles aussi détestent la France.
12:08Mais ce sont des petits soldats numériques,
12:10disons les choses, ce sont les soldats
12:12d'une armée qui veulent
12:14fracturer la France.
12:16Restez avec nous dans un instant, on sera avec
12:18Christian Konvers, qui est secrétaire général de la coordination
12:20rurale, qui vient de sortir de garde à vue.
12:22Il a été arrêté cet après-midi par les policiers.
12:24Exactement, vous savez que les tracteurs sont
12:26aux portes de Paris, des agriculteurs
12:28vont mal et ils nous cessent de le dire, mais semble-t-il
12:30qu'on ne les entend pas, ou pas assez fort.
12:32Donc Christian Konvers a passé quelques heures
12:34au commissariat, ils sont avec nous dans un tout
12:36petit instant, 19h46 sur
12:38Europe 1.

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