Pierre de Vilno reçoit Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les Femmes et les Hommes et de la Lutte contre les discriminations, dans #LeGrandRDV, en partenariat avec Europe 1 et Les Echos
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00:00Bonjour, bonjour à tous et meilleurs vœux pour cette année 2025 au nom de la rédaction du Grand Rendez-vous Europe Insight News Les Echos.
00:09Bonjour, Aurent Berger.
00:10Bonjour à vous.
00:11Merci de faire ce premier Grand Rendez-vous de l'année avec nous.
00:14Vous intégrez le huitième gouvernement sous la présidence d'Emmanuel Macron.
00:18C'est la troisième fois que vous êtes ministre et vous retrouvez un ministère que vous aviez laissé à un duo composé d'Otman Nassrou et de Salim Assa.
00:27La lutte contre les discriminations et l'égalité femmes-hommes.
00:30De l'autre côté, avec vous ce matin, nous allons aborder les deux thématiques qui concernent en premier lieu les Français, leur argent et leur sécurité.
00:38Dans une France où on doit voter un budget sans quoi l'économie sera à la dérive.
00:42Dans une France où la violence est quotidiennement sur la table.
00:46Encore ce week-end avec ses influenceurs algériens sous OQTF en garde à vue et en détention provisoire pour avoir appelé à commettre des attentats et des viols en France.
00:55Nous parlerons aussi de François Bayrou, d'Emmanuel Macron, de son mea culpa sur la dissolution de l'idée d'un référendum et de l'affaire des gangs pakistanais en Angleterre.
01:05Pour vous interroger ce matin, bonjour et meilleur vœu à mes deux camarades Stéphane Dupond-Deséco, bonjour Stéphane.
01:10Bonjour.
01:11Et Mathieu Beaucoté, bonjour.
01:12Mathieu.
01:13Bonjour.
01:14Nous commençons tout juste l'année hors berger et nous apprenons donc que deux Algériens sous OQTF ont été arrêtés pour avoir appelé à commettre des attentats et des viols en masse
01:23sur le territoire français. Bruno Retailleau avait réagi, l'influenceur algérien Imad Tintin est en garde à vue.
01:30Lui aussi devra répondre des ignobles propos tenus sur TikTok devant la justice.
01:34Ne rien laisser passer.
01:36L'un d'eux sera jugé le 24 février à Brest.
01:39Mais question, ces deux individus sont sous OQTF.
01:44Donc avant même de se poser la question de savoir s'il faut ou pas les juger, que font-ils en France ?
01:50Je comprends que la question soit posée parce qu'elle est évidemment légitime sur la nécessité de l'exécution des obligations de quitter le territoire français, c'est-à-dire les OQTF.
01:59Est-ce qu'on a changé quand même dans la loi immigration ?
02:02Je pense que c'est très important de rappeler aussi ce qu'on a permis, ce que cette loi a permis parce qu'elle a été par certains beaucoup décriée.
02:07Elle a notamment permis que ceux qui sont arrivés mineurs sur le territoire français puissent être expulsés s'ils commettent des délits et des crimes en étant majeurs
02:14parce qu'avant ils étaient protégés du fait de leur arrivée sur le sol en tant que mineurs.
02:19Ça, la loi a été changée.
02:21Raison pour laquelle je pense qu'il ne faut pas toucher à cette loi immigration dont certains continuent à demander malheureusement l'abrogation.
02:27Vous voyez bien une grande partie de la gauche, notamment de la France insoumise évidemment, qui demande cela.
02:32Ce sont des mesures de protection tout simplement pour les Français qui ont été opposés.
02:37Et puis après, on a ce défi majeur qui est un défi diplomatique, et on le sait bien, sur la question des laissés-passer de manière à garantir encore une fois l'exécution des OQTF.
02:46Et là, on a l'impression qu'il n'y a pas de solution.
02:48En tout cas, il n'y a pas de solution miracle.
02:50C'est-à-dire que ceux qui viendraient sur votre plateau pour dire que c'est simple, on va faire un charter avec tous ceux qui sont sous OQTF et puis on les renvoie comme ça.
02:58Si on n'a pas le droit d'arriver sur le sol d'un autre pays, ça ne peut pas fonctionner.
03:02Donc ça veut dire qu'on doit continuer, et c'est ce que le Président de la République a fait, c'est ce que le Quai d'Orsay doit faire, sous le contrôle évidemment du Président de la République,
03:09de garantir encore une fois que ces relations diplomatiques permettent un retour effectif.
03:15Parce que je pense qu'il n'y a aucun Français qui...
03:17Il n'y a eu aucun progrès ces dernières années ou même ces derniers mois malgré les déclarations des différents ministres qui se sont succédés.
03:24On pense à Bruno Rotailleau qui a dit quand il a pris ses fonctions qu'il fallait expulser massivement les gens sur les laissés-passer consulaires
03:31avec les pays notamment du Maghreb. Rien ne bouge.
03:34Il a aussi dit qu'on allait revoir les accords post-accord des viants, les accords de 1968 entre la France et l'Algérie,
03:40qui ont plus ou moins été amendés en 2001, mais rien n'a changé. Il ne se passe rien sur ce sujet.
03:45Non, il ne se passe pas rien. Par contre, c'est vrai que c'est difficile et c'est vrai que c'est même extraordinairement frustrant et compliqué.
03:51Mais ça veut dire que les relations diplomatiques que nous avons, les relations diplomatiques dont vous savez par exemple qu'elles sont largement fortifiées avec le Maroc,
03:58qui permettent aussi justement...
04:00Au détriment des Algériens.
04:01Non, mais la question ne se pose pas comme ça. On ne fait pas des relations diplomatiques affermies avec le Maroc au détriment d'un autre pays.
04:07On a des relations diplomatiques fortes avec le Maroc parce qu'elles sont absolument légitimes,
04:12notamment ce que le président de la République a dit sur la reconnaissance du Sahara.
04:15Donc je crois qu'il ne faut pas mélanger les sujets. Par contre, il faut assumer que ce sont des sujets complexes,
04:20que ce n'est pas juste un propos de tribune ou d'estrade qu'on peut avoir sur cette question-là.
04:25Je crois qu'il y a une détermination très claire du ministre de l'Intérieur qui n'est pas là depuis très longtemps.
04:30On peut peut-être lui laisser le temps justement de travailler en espérant que nous ne soyons pas censurés toutes les semaines,
04:35ce qui nous laisse le temps aussi de mener des politiques concrètes pour avancer sur ces questions-là.
04:39Et oui, on a un enjeu diplomatique majeur. Il y a ce que la loi peut, il y a la loi que nous avons changé et il y a la fermeté.
04:46Ce que je note, et ce qui est quand même très important, c'est l'action immédiate que nous avons entreprise du gouvernement
04:51à l'encontre de ces deux individus qui vont pouvoir être jugés et dont les Français pourront être protégés.
04:58Mais vous dites que c'est une question complexe. Je vous demanderais à quel point.
05:01C'est vrai.
05:02Je m'explique. M. Dupond-Moretti avait dit en d'autres circonstances il y a quelques années,
05:05il avait dit « naturellement, toutes les OQTF n'ont pas vocation à être exécutées ».
05:09Or, est-ce qu'on ne pourrait pas dire que naturellement, toutes les OQTF n'ont pas vocation à être exécutées ?
05:12Elles ont vocation à être exécutées, bien sûr.
05:14Et est-ce qu'il n'y a pas une question de principe à l'idée que quelqu'un qui est ici en invité,
05:17et qui par ailleurs crache sur le pays qui l'accueille,
05:19est-ce que la vocation première de cette personne n'est pas de décamper le plus rapidement possible ?
05:22Mais on est bien d'accord. Je suis totalement d'accord avec vous.
05:25À partir du moment où un individu, parce qu'on considère qu'il est dangereux pour notre pays,
05:29parce qu'il a enfreint nos valeurs républicaines, parce qu'il a proféré des menaces…
05:32Mais ça ne va pas au-delà de l'ingratitude totale ? Quelqu'un arrive dans ce pays et crache sur le pays qui l'accueille ?
05:35Oui, mais c'est même au-delà de l'ingratitude. C'est-à-dire qu'on a des valeurs pour notre pays.
05:39On a des valeurs, on a une histoire.
05:41Donc à partir du moment où vous venez dans un pays qui vous accueille
05:44et vous enfreignez les valeurs de ce pays qui vous a accueilli, qui vous a accordé l'hospitalité,
05:49vous n'avez pas vocation à rester si vous les enfreignez.
05:51Et encore plus évidemment si vous commettez un délit, voire même un crime,
05:55puisque là on parle d'incitation à la haine, on parle de volonté de commettre des attentats,
05:59on parle de volonté de commettre des viols à l'encontre des femmes.
06:02Et sur un réseau social particulier qui est TikTok, qui va, j'allais dire, pour utiliser cette image,
06:06dans le cerveau des jeunes. C'est-à-dire qu'aujourd'hui on sait que malheureusement
06:10toute une classe de population regarde ces réseaux.
06:13Et ces influenceurs ont décidé de pénétrer le cerveau des jeunes en disant
06:17voilà tu vas commettre des attentats et des viols en masse en France.
06:20C'est extrêmement grave.
06:21C'est grave et ce qui est grave c'est que ces gens aient de l'influence surtout.
06:24Ces individus ne devraient pas avoir une quelconque influence sur nous.
06:27Et les modérateurs alors, les modérateurs des réseaux sociaux.
06:29Mais écoutez c'est pour ça aussi qu'on plaide pour une majorité numérique à 15 ans.
06:32C'était la proposition du Président de la République et je crois qu'il a raison de le porter.
06:35On a un enjeu de responsabilisation de ces plateformes.
06:38Comment à un moment ces propos peuvent continuer à être tenus,
06:41à un moment la responsabilité, c'est aussi la responsabilité de celles et ceux
06:44qui laissent encore une fois ces plateformes pouvoir continuer à ce que ces contenus
06:50en soi le réceptacle et surtout une caisse de résonance et d'amplification absolument spectaculaire.
06:55Donc quand on parle de majorité numérique à 15 ans, ce n'est pas un gadget,
06:58c'est aussi un outil de protection, de protection contre le harcèlement,
07:01le cyber harcèlement, la lutte contre la pornographie.
07:04Malheureusement on en voit les conséquences très concrètes,
07:06là encore sur le cerveau de nos enfants et ensuite sur les attitudes qu'ils pourraient avoir
07:11et aussi sur des modalités qui sont des modalités un peu de recrutement,
07:15aussi quelque part sur l'islamisme ou sur carrément la volonté là de commettre des attentats.
07:20Justement Aurore Berger, ces événements arrivent juste au moment où on va commémorer,
07:27on ne va pas dire fêter, commémorer les 10 ans des attentats contre Charlie Hebdo.
07:32Et l'hyper cachère.
07:33Et l'hyper cachère.
07:34Et Montrouge, la policière de Montrouge.
07:37Qu'est-ce qui a changé en 10 ans en France sur cette question du fanatisme islamisme ?
07:42Alors déjà moi je me souviens quand je suis devenue députée en 2017
07:46et qu'on a immédiatement pris des mesures d'urgence sur la lutte contre le terrorisme.
07:50Immédiatement.
07:51Et je me souviens de la violence des critiques que nous avions reçues
07:54au moment de la loi justement dédiée à la lutte contre le terrorisme.
07:57On a accepté quoi ?
07:58On a dit qu'il y avait des mesures d'urgence exceptionnelles qui avaient été mises en place
08:02pendant que la France avait été victime de ces attentats.
08:05Et on s'est dit ben en fait malheureusement, comme le risque est très important,
08:08le risque pèse au quotidien sur notre pays,
08:11on va les transposer dans notre droit pour qu'au quotidien notre pays soit mieux protégé.
08:16Je me souviens aussi des critiques que nous avons reçues au moment de la loi
08:19sur la lutte contre le séparatisme.
08:21Notamment le séparatisme islamiste.
08:23Eh bien nous avons réussi grâce à cette loi à permettre justement
08:27que des lieux qui sont des lieux où se propage la haine,
08:30où se propage le terrorisme islamiste puissent être fermés.
08:33On parle de lieux qui ont pu être fermés.
08:35Et puis il y a l'action au quotidien, et je vais rendre évidemment hommage
08:38de nos services.
08:39Tous les attentats qui sont déjoués, près d'une cinquantaine d'attentats déjoués
08:43grâce à l'action exemplaire de nos services.
08:46Et là encore ça ne vient pas de nulle part.
08:47C'est des agents supplémentaires qui ont été recrutés,
08:491000 agents supplémentaires qui ont été recrutés
08:52pour garantir la protection des Français.
08:54Donc il y a tout ça, il y a tout ça qui a changé.
08:56Mais cette haine reste partout, là on le voit.
08:58C'est-à-dire que depuis 10 ans, notamment, c'est la loi qui a été changée.
09:03Ce sont des recrutements supplémentaires qui ont été réalisés.
09:06Ce sont des attentats supplémentaires qui chaque jour participent
09:10à être déjoués par nos forces de sécurité antérieures.
09:13Et les services de renseignement sont sur les dents.
09:15Parce que 10 ans plus tard, je vous poserai la question très clairement.
09:18Regardez les différentes rédactions.
09:20Aujourd'hui plus personne n'oserait publier les fameuses caricatures de Mahomet.
09:26C'est une question imposée aux rédactions elles-mêmes.
09:29Vous allez comprendre l'esprit de ma question.
09:31Quand on leur pose la question, ils répondent.
09:34Ce n'est pas parce qu'on ne croit pas qu'on devrait.
09:36C'est parce qu'on a la trouille, parce qu'on est persuadé.
09:38Et on les comprend. On aurait tous la même peur.
09:40Est-ce qu'on n'a pas intériorisé en France l'idée que les islamistes
09:43ont réclamé le droit d'appliquer la peine de mort à ceux qui font de telles caricatures
09:46et se permettent de l'exécuter.
09:48Dès lors, 10 ans plus tard, la liberté d'expression a reculé en France sur ces questions.
09:52Je n'espère pas, sincèrement.
09:54Mais ce qui est vrai, c'est que certains placent des cibles dans le dos
09:57de celles et ceux qui font preuve désormais de courage.
10:00Parce que maintenant, ça ne devient une preuve de courage
10:02qu'en effet de publier des caricatures.
10:05Ça fait partie de notre identité.
10:07Le droit au blasphème, ça fait partie de notre identité.
10:11La capacité que nous avons à critiquer et même à moquer des religions.
10:15Et c'est là où vous voyez, et c'est peut-être ça qui a le plus changé en 10 ans
10:17et qui m'inquiète le plus, c'est le décalage qu'il y a entre les générations.
10:21Et c'est ça qui devrait nous interpeller.
10:23C'est-à-dire que moi, j'appartiens à une génération où tout cela était normal.
10:26C'était normal de pouvoir aller acheter Charlie.
10:29C'était naturel d'aller dès le soir des attentats,
10:32manifester notre solidarité envers des journalistes et des dessinateurs
10:36qui avaient été assassinés.
10:38Et on disait tous, je suis Charlie.
10:40Et on disait, je suis Charlie.
10:42C'était un slogan qui nous paraissait absolument naturel.
10:44A l'époque, il y avait des millions de gens dans la rue après Charlie.
10:47Est-ce qu'il y aurait des millions de gens dans la rue aujourd'hui ?
10:49C'est-à-dire qu'on n'a pas à revivre ces événements absolument dramatiques.
10:53Et notre travail, c'est d'éviter de tels événements pour se reproduire.
10:56Mais je crois vraiment que moi, en tout cas, ce qui m'interpelle le plus,
10:59c'est un enjeu éducatif absolument déterminant,
11:02c'est ce schisme générationnel qui est en train de se creuser.
11:06Cet écart générationnel qui est en train de se creuser
11:09où des gens de 20 ans au moins considèrent...
11:11Générationnel et culturel peut-être ?
11:13Peut-être, oui.
11:14Considèrent qu'on ne peut pas tous permettre,
11:16qu'on ne peut pas moquer la religion, qu'on ne peut pas la critiquer.
11:18Alors oui, que ça ne mérite pas de mourir,
11:20mais qu'après tout, il aurait mieux fallu l'éviter.
11:22Non.
11:23Il y a une liberté dans notre pays absolue
11:26de droit à la caricature, de droit aux blasphèmes.
11:29Et ça, ça fait partie justement des valeurs qui sont les nôtres
11:32et qui sont une singularité pour notre pays.
11:34Aurore Bergé, ministre de l'Égalité Femmes-Hommes et de la lutte contre les discriminations
11:39est notre invité dans un instant.
11:41On parlera de l'antisémitisme en France
11:43et de votre chantier, justement,
11:45les Assises contre l'antisémitisme.
11:47A tout de suite.
11:51La ministre de l'Égalité Femmes-Hommes et de la lutte contre les discriminations,
11:56Aurore Bergé, est avec nous.
11:57Vous aviez, avant la dissolution, lancé les Assises contre l'antisémitisme.
12:01Où en est ce chantier et a-t-on une date ?
12:04Alors je vais évidemment le reprendre.
12:05J'allais dire malheureusement,
12:06parce que je préférais qu'on n'ait pas besoin
12:08d'avoir des Assises de lutte contre l'antisémitisme.
12:10Et on voit malheureusement que l'augmentation des faits d'antisémitisme
12:14est assez spectaculaire.
12:16Et ce que je veux absolument...
12:18Plus de 192% au premier semestre.
12:20Au premier semestre.
12:21On n'a pas encore les chiffres, je crois.
12:22On va être quasiment équivalent à ce qu'il y a eu déjà en 2023.
12:26On va être équivalent au second semestre.
12:28En tout cas, aujourd'hui, les chiffres que j'ai au 30 novembre,
12:31on était à près de 1500 faits d'antisémitisme.
12:34Et donc le ministre de l'Intérieur annoncera les chiffres de l'année complète.
12:38Mais vous voyez qu'on est sur des chiffres extrêmement importants.
12:40Ce qui est le plus significatif aussi,
12:42c'est que la plupart de ces faits,
12:44ce n'est pas juste du registre de l'insulte,
12:46ce sont des faits d'atteinte directement aux personnes.
12:48C'est-à-dire qu'on s'en prend directement aux personnes.
12:51Soit parce qu'elles sont juives, soit parce qu'on pense qu'elles le sont.
12:53Parce que maintenant, le simple fait de défendre des positions claires, républicaines,
12:58de rappeler que le 7 octobre, ce sont d'abord des attentats terroristes
13:01perpétrés par le Hamas,
13:03de soutenir tout simplement les familles d'otages.
13:06On a encore deux de nos compatriotes qui sont retenus en otage par le Hamas.
13:10Eh bien, ça fait de vous une cible potentielle d'attaque antisémite.
13:14Je vois même maintenant sur les réseaux sociaux des gens parler d'autosémite.
13:18C'est-à-dire comme si les Juifs de France s'inventaient et inventaient l'antisémitisme
13:23et se plaisaient à vivre avec alors qu'ils en sont les principales victimes et victimes au quotidien.
13:28Et moi, je pense qu'on a un chantier prioritaire qui est la question éducative
13:32et surtout la question de l'université.
13:34Les faits qui me remontent, les témoignages qui me remontent quasiment quotidien
13:38dans des universités ou dans des grandes écoles sont absolument intolérables et insupportables.
13:42J'entends qu'ils puissent être comptabilisés.
13:44Aujourd'hui, on n'a pas de remontées systématiques.
13:46Mais sanctionnés ? Est-ce qu'ils sont sanctionnés ?
13:48Vous pouvez préciser ces faits qui vous remontent ?
13:50Les faits qui me remontent, c'est des insultes, c'est des tentatives d'intimidation,
13:53c'est des étudiants qui sont empêchés d'aller en cours,
13:55c'est des étudiants qui passent un examen et qui vont entendre scander juste à côté d'eux
13:59des slogans absolument insupportables.
14:01C'est le sentiment de solitude absolue.
14:04D'étudiants qui me disent que quand ils arrivent en amphi,
14:06personne ne se met à côté d'eux parce qu'ils sont juifs.
14:10Donc c'est un manque de courage aussi.
14:12C'est un manque de courage de la part des autres étudiants.
14:14Moi, ça ne me serait pas venu à l'idée.
14:16Enfin, je ne sais pas, il y a quand même quelque chose qui devrait interpeller collectivement.
14:19Depuis quand, parce qu'on est juif, on aurait une cible dans le dos ?
14:22On oublie quand même que le point de départ...
14:24Depuis quelques années en fait.
14:25Oui, mais on oublie que le point de départ, ce sont des attentats commis à l'encontre des juifs.
14:28Bien sûr.
14:29Et le pire, c'est que ça n'a pas commencé le 7 octobre.
14:32Malheureusement, je ne le découvre pas.
14:34Et aujourd'hui, il a changé de visage.
14:36Ce qui est le plus spectaculaire, c'est deux choses.
14:38Un, c'est-à-dire qu'après des attentats terribles le 7 octobre dernier,
14:43au lieu d'avoir une vague de soutien, on a eu une vague d'antisémitisme.
14:46Mais si je peux me permettre, il y a eu les deux en fait.
14:49On a eu un pays qui s'est mobilisé, qui a manifesté.
14:53Et ensuite, je reprends des formules qui ne sont pas de moi,
14:56dans certaines communautés en particulier, l'antisémitisme n'est pas généralement diffusé en France.
15:00Il est marqué sur le mode communautaire.
15:02Il est porté par les islamistes aujourd'hui.
15:04Ne pas nommer cette dimension, c'est passer à côté du problème.
15:07Moi, je n'ai aucun problème à le nommer.
15:08Moi, je veux même qu'on change la loi.
15:10Vous savez, j'ai déposé une proposition de loi avec Caroline Yadan
15:12à plus d'une centaine de députés.
15:13D'ailleurs, même l'ancien président de la République, François Hollande,
15:15l'a co-signé avec nous.
15:16Justement, parce que je pense qu'aujourd'hui,
15:18on caractérise mal ce qu'est devenu l'antisémitisme.
15:21Et on voit bien qu'il y a évidemment la question de ce qu'on appelle l'antisionisme.
15:25L'antisémitisme, c'est fini.
15:26Maintenant, il y a un antisémitisme qui est islamiste.
15:29Un antisémitisme islamiste et un antisémitisme qui est de l'antisionisme.
15:33C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on met une cible dans le dos à chaque Français juif.
15:36Pourquoi ? Parce qu'on considère qu'il serait co-responsable de la situation humanitaire à Gaza.
15:40Depuis quand on essentialise les gens ?
15:42Depuis quand on les ramène à leur identité réelle ou supposée ?
15:45Vous imaginez si on devait faire ça sur chaque acte qui se produit dans notre pays ?
15:49Si quand on avait un attentat,
15:51on devait immédiatement essentialiser les Français de telle ou telle confession ?
15:54Ce serait absolument invivable et insupportable.
15:56Donc oui, relance des assises de lutte contre l'antisémitisme dans les prochains jours.
16:00Travail qui doit aller bien au-delà de la communauté juive
16:03pour que l'ensemble des Français se sentent co-responsables de la situation.
16:07Travail spécifique à l'université, dans les grandes écoles.
16:10Mais votre question, ça répond à ce que vous connaissez, l'historien Georges Ben Soussan,
16:12qui parle par exemple de l'antisémitisme, j'espère de ne pas me tromper en le citant,
16:15qui parle de l'antisémitisme d'importation.
16:17C'est-à-dire que ce n'est pas un antisémitisme qui est lié à l'histoire profonde française,
16:20c'est un antisémitisme importé.
16:21Est-ce que vous partagez son diagnostic ?
16:23Il y a les deux. Il y a eu pendant longtemps un antisémitisme, malheureusement,
16:26qui existait dans notre pays.
16:29Et puis oui, d'importation, parce que tentative d'importation, encore une fois,
16:33du conflit qui existe au Proche-Orient.
16:36Et on peut évidemment trouver absolument insupportables les images
16:40et la situation humanitaire à Gaza.
16:42Mais il n'y a pas un seul de nos compatriotes juifs
16:44qui soit responsable de la situation humanitaire.
16:46Les premiers responsables étant d'abord le Hamas,
16:49et étant d'abord les attentats qui ont été perpétrés le 7 octobre dernier.
16:52En tout cas, je note, Aurore Bergé, c'est une information que vous nous divulguez ce matin,
16:55au 30 novembre, les chiffres que vous avez, c'est 1500 actes antisémites.
16:59Oui, presque 1500 actes antisémites.
17:01Et malheureusement, deux tiers des faits qui concernent les atteintes
17:03sont faits directement aux personnes.
17:05Pour l'année 2024, avant de parler du gouvernement Bayrou,
17:07la coordination rurale se mobilise cet après-midi à Paris.
17:11Manifestation pas autorisée par la préfecture,
17:13la CR qui se désolidarise des jeunes agriculteurs et de la FNSEA pour protester.
17:17Qu'est-ce que vous leur dites, qu'est-ce que vous leur répondez ce matin ?
17:20Je leur dis que malheureusement, ils soutiennent aussi des gens
17:23qui ont voté une censure et qui ne nous ont pas permis
17:26de travailler rapidement en soutien des agriculteurs.
17:29Parce qu'il faut aussi dire les choses...
17:31Quand vous dites soutiennent des gens, vous pensez au Rassemblement National ?
17:33Ils le disent eux-mêmes, ils le disent eux-mêmes.
17:34Et d'ailleurs, ils ont le droit, je veux dire, c'est totalement libre,
17:36ils ont le droit de penser ce qu'ils veulent.
17:38Moi, je suis très attachée au monde agricole.
17:39Je suis élue d'abord d'un territoire qui est un territoire agricole.
17:42Et je sais la difficulté de ce métier,
17:44et je sais aussi ce que nous avons fait pour garantir
17:46la rémunération des agriculteurs.
17:48Et le fait que nous devions évidemment continuer à aller plus loin.
17:50Mais aller plus loin, c'est permettre de voter la loi d'orientation agricole.
17:54Et donc, ça veut dire permettre que le gouvernement puisse travailler,
17:56que le Parlement puisse fonctionner.
17:58La censure a empêché ça.
18:00Il y avait aussi des mesures qui étaient contenues
18:02dans le projet de loi de financement sur la question des retraites agricoles,
18:05par exemple, de facto, qui n'ont pas pu aller au bout.
18:08Donc, je le dis aussi, je sais qu'il y a des élections
18:11sur les chambres d'agriculture ce mois-ci.
18:14Donc, je pense qu'il ne faut pas tout mélanger.
18:16La coordination rurale se place tout en soutenant des mouvements politiques
18:20comme le Rassemblement national.
18:22Moi, je pense qu'il ne faut pas tout mélanger.
18:23Je pense qu'on a des agriculteurs qui sont en souffrance.
18:25Vous avez dit qu'ils soutenaient certains qui ont voté la censure.
18:27Oui, mais c'est pour ça.
18:28Chacun doit prendre ses responsabilités.
18:30Le Rassemblement national ne peut pas dire matin, midi et soir
18:33qu'il est l'ami des agriculteurs,
18:35alors qu'à la fin, il a empêché que des mesures immédiates
18:37puissent être mises en œuvre.
18:38La loi d'orientation agricole, elle est attendue,
18:40elle est espérée.
18:41Elle doit venir en débat au Parlement
18:43et le plus rapidement possible.
18:44Le Premier ministre d'ailleurs...
18:45Le contexte est plus large, vous en conviendrez.
18:46Prenons l'exemple du Mercosur,
18:47dont on a beaucoup parlé il y a quelques semaines.
18:49Vous avez vu la position très claire du Président de la République
18:51qui cherche à trouver des alliés dans tous les pays européens
18:54pour garantir que ça ne soit pas...
18:55Mais vous aurez noté qu'en dernier temps,
18:56la France peut se faire imposer le Mercosur
18:57si une majorité se dégage.
18:58La France n'est plus maîtresse de sa politique étrangère
19:00sur une question aussi vitale pour les agriculteurs.
19:02Non, mais moi, ce que je sais,
19:03c'est que le Président de la République
19:05a réaffirmé une position très claire,
19:08très claire d'opposition au Mercosur.
19:10Pourquoi ?
19:11Justement parce qu'on considère que ce sera un accord défavorable
19:13pour une partie du monde agricole.
19:14Et qu'il cherche des accords diplomatiques
19:17pays par pays au sein de l'Union européenne.
19:19J'aimerais que les amis de Marine Le Pen, par exemple,
19:22qui dirige un certain nombre de ces pays,
19:24de ces gouvernements,
19:25nous rejoignent dans ce combat.
19:26Qu'elles nous aident dans ces cas-là.
19:28Vous pensez à Madame Belloni, la Première ministre italienne ?
19:31L'Italie, vous avez vu que le travail diplomatique a évolué.
19:34La Pologne, la position a évolué.
19:36Ça, c'est un enjeu majeur.
19:38On ne peut pas être amis des agriculteurs en France
19:40et puis avoir des alliés qui, eux,
19:42ne cherchent pas à les aider, à les soutenir.
19:45Je crois que c'est un combat collectif
19:46que nous devons mener au profit de nos agriculteurs,
19:49de notre souveraineté alimentaire
19:50et de la rémunération de nos agriculteurs.
19:52Pour faire suite aux questions d'avant la pause,
19:54il y a un duo sur lequel tout le monde porte son regard.
19:57C'est le duo Rotaio-Darmanin.
20:00Est-ce que ça va fonctionner mieux que le duo Rotaio-Migo ?
20:05Le duo Rotaio-Migo n'a pas eu beaucoup le temps
20:07de trouver un mode de fonctionnement.
20:09Je vous pose la question parce que vous connaissez
20:11en l'occurrence très bien Gérald Darmanin.
20:12Je connais très bien Gérald Darmanin et Bruno Rotaio.
20:14Ce qui est très important, c'est qu'on ait une ligne commune
20:18sur la question de l'autorité,
20:20sur la question de l'exécution des peines,
20:22sur la question de la protection des Français.
20:25Tous les chantiers qui sont les miens,
20:26de protection des femmes, des plus fragiles,
20:28de la lutte contre les violences,
20:29de la lutte contre l'antisémitisme.
20:31La lutte contre l'antisémitisme, vous n'avez pas annoncé
20:33de date pour le chantier.
20:35Dans les prochains jours, c'est vraiment le chantier prioritaire
20:37que j'ai ouvert avec la question de la lutte
20:39contre les violences faites aux femmes.
20:40Les deux, pour moi, sont des combats de société
20:42qu'on doit évidemment mener et pour lesquels
20:44on doit embarquer l'ensemble de la société.
20:46Pour ces combats, j'ai besoin d'une ligne de front commune
20:49entre le ministère de la Justice et le ministère de l'Intérieur.
20:52Je crois que c'est le cas, et tant mieux
20:54avec des personnalités fortes.
20:55Disiez-vous que c'est le cas maintenant
20:56et que ce ne l'était pas il y a quelques semaines ?
20:58En tout cas, je suis ministre aujourd'hui.
21:00Je ne l'étais pas au moment du précédent couple.
21:03Je le suis aujourd'hui, et je suis heureuse
21:05de l'être dans cette configuration-là,
21:07avec des personnalités fortes, engagées,
21:09et dont je sais qu'elles sont pleinement en soutien
21:11des combats que j'entends mener et que je mène.
21:13Qu'est-ce que ce gouvernement va tenir plus longtemps
21:16que celui d'avant, sachant qu'il y a une donnée
21:19qui ne change pas, c'est le fait que Marine Le Pen
21:22a toujours le doigt sur la gâchette ?
21:24Mais ça, ce n'est pas à moi qu'il faut poser la question.
21:26Parce que ce n'est pas moi qui décide si et quand
21:29des proupes d'opposition appuient sur la censure.
21:32Vous noterez que le premier rendez-vous
21:34entre Marine Le Pen et François Bayrou a,
21:36d'après ce qu'on comprend, mieux fonctionné
21:38que le premier rendez-vous entre Marine Le Pen
21:40et Michel Barnier.
21:41Est-ce que, partant de là…
21:42Moi, ce que je sais, c'est que je ne sais pas
21:44si les Français souhaitent ou pas tel ou tel gouvernement.
21:47Je pense qu'ils attendent quand même
21:49un minimum d'unité, un minimum de stabilité
21:51et surtout de l'action.
21:52Tous les sujets qu'on aborde ce matin
21:54nécessitent qu'on ait un gouvernement qui travaille
21:57et qui travaille en ayant plus que quelques jours
21:59ou quelques semaines durée de vie.
22:01C'est l'impression que ça vous a donnée
22:02au premier conseil des ministres, vendredi matin ?
22:03En tout cas, je sais qu'on est au travail.
22:05Et je sais que si on a accepté de revenir…
22:07On répète ça à chaque conseil des ministres.
22:08Mais quand François Bayrou a été nommé
22:10Madame Berger, il nous a expliqué qu'il allait faire
22:12un large rassemblement, une force de compromis,
22:14qu'on allait trouver des accords avec la droite, la gauche.
22:17Au final, on se retrouve avec un gouvernement
22:19qui a une assise aussi faible que celui de Michel Barnier
22:21et qui est sous la menace…
22:22Qui a l'assise la plus large possible à partir du moment
22:24où vous avez aujourd'hui, malheureusement,
22:26un parti socialiste qui est sous la tutelle
22:27de la France insoumise.
22:28Vous savez, c'est compliqué de leur parler.
22:30Donc moi, je ne désespère pas parce que je crois
22:32et je sais qu'il y a des gens qui sont raisonnables,
22:34qui sont responsables, qui appartiennent
22:35à une gauche républicaine, à une gauche laïque.
22:38Et à eux, évidemment, je leur tends la main.
22:40Et je leur dis, mais libérez-vous.
22:41Libérez-vous de la tutelle de la France insoumise.
22:43Regardez les sujets qu'on évoque.
22:45L'antisémitisme, c'est une ligne rouge.
22:47Ce n'est pas un sujet sur lequel on peut ensuite
22:49établir des compromis ou des alliances électorales.
22:51À partir du moment où on franchit des lignes rouges,
22:54on assume que l'accord électoral doit être rompu.
22:57Alors, je leur dis de se libérer de cette tutelle,
22:59ça ne veut pas dire nous soutenir.
23:01J'entends qu'il y a des différences et des divergences
23:03et je les respecte évidemment.
23:05Mais je pense que oui, il y a des sujets
23:07qui méritent un rassemblement large
23:09et qui méritent qu'on ait le temps de travailler
23:11et d'avancer pour les Français, tout simplement.
23:13Vous avez noté que Marine Le Pen est la première femme
23:16préférée des Français dans le sondage
23:18dans le JDD ce matin
23:20et la onzième personnalité préférée des Français.
23:24Oui, je l'ai noté.
23:26Et c'est vrai que ça en fait politique,
23:27je ne peux pas dire le contraire.
23:28Est-ce que les Français qui portent ici leur rédaction
23:30sur Marine Le Pen sont antirépublicains ?
23:31Après, vous savez que les sondages de popularité
23:33n'ont jamais fait une élection.
23:35Ça a toujours été différent.
23:37Sinon, il y a bien des hommes et des femmes politiques
23:39qui seraient devenus présidents de la République.
23:41Donc, le sujet n'est pas la popularité.
23:43Le sujet, c'est la capacité qu'on a
23:45à projeter telle ou telle personnalité
23:47sur les plus hautes responsabilités dans notre pays.
23:49Et moi, c'est ça qui m'intéresse.
23:51C'est qu'aujourd'hui, c'est nous qui sommes en responsabilité.
23:53C'est nous qui devons obtenir des résultats.
23:55Une nouvelle pause et on revient dans un instant
23:56dans Le Grand Rendez-Vous.
23:57Europe 1, CNews, Les Echos, à tout de suite.
24:03Aurore Berger, invitée du Grand Rendez-Vous
24:05ce matin sur CNews et sur Europe 1
24:07en partenariat avec Les Echos.
24:09On a tous suivi Aurore Berger attentivement
24:11à l'allocution présidentielle
24:13du jour de l'an
24:15qui a été fait le 31 au soir.
24:17Une forme de mea culpa
24:19lors de cette allocution.
24:21La dissolution a apporté
24:23pour le moment davantage de divisions
24:25à l'Assemblée que de solutions
24:27pour les Français et produit
24:29plus d'instabilité
24:31et que de sérénité.
24:33Et en même temps, vous avez ce sondage Odoxa
24:35pour Le Figaro qui montre que
24:3761% des Français
24:39sont pour la démission
24:41du Président de la République.
24:43Comment est-ce que ça vous fait réagir ?
24:45Je pense que le Président de la République a eu raison
24:47d'avoir les paroles qu'il a eues
24:49lors de son allocution.
24:50Vous lui avez soufflé ?
24:52On a parlé et on a échangé.
24:54Heureusement que j'échange avec le Président de la République.
24:55C'est lui aussi qui m'a nommée ministre de son gouvernement.
24:57Ce n'est pas trop tard, 6 mois après la dissolution.
24:59Il n'était pas dans une forme de déni
25:01le Président de la République ?
25:02Non, je ne pense pas que ce soit une forme de déni.
25:03Je pense qu'il est totalement informé
25:05au fait évidemment de ce qui se passe.
25:07On aurait pu collectivement espérer
25:09que ce soit un moment de clarification.
25:11Il y a une forme de clarification.
25:13Une forme de clarification
25:15du fait que la droite est acceptée
25:17de travailler main dans la main
25:19avec le Bloc central dans ce moment politique
25:21très particulier.
25:22Il y a une autre forme de clarification
25:24quand malheureusement le Parti Socialiste
25:25reste sous la tutelle de la France insoumise.
25:27J'aurais espéré sincèrement
25:29que les choses puissent être différentes.
25:31Notre enjeu, c'est ça.
25:32Notre enjeu, c'est un enjeu de stabilité.
25:34C'est un enjeu d'unité.
25:35C'est un enjeu d'action.
25:36Pour l'instant, ça n'a pas pu être le cas
25:38parce que la censure a provoqué
25:40de l'instabilité et de l'incapacité
25:42à mener des actions sur un moyen long terme.
25:44Maintenant, notre sujet, ce n'est pas tant
25:46notre durée de vie que pendant le temps
25:48où nous sommes là, quel que soit ce temps,
25:50que nous puissions garantir d'agir
25:52au service des Français.
25:53Est-ce que vous pensez qu'Emmanuel Macron
25:54regrette la dissolution ?
25:56De toute façon, la décision a été prise.
25:58La question n'est pas de regretter.
26:00Je pense qu'on n'a pas à regretter
26:01le fait d'avoir donné la parole aux Français.
26:03On ne peut pas tout reprocher
26:04au président de la République.
26:05C'est-à-dire que le matin, il n'écoute pas assez
26:06et l'après-midi, il n'aurait pas dû demander
26:08aux Français leur avis.
26:09C'est quand même très paradoxal,
26:11vous voyez, comme accusation.
26:12Donc, il ne l'aurait pas dissous,
26:14on aurait dit qu'il est sourd.
26:15Il le dissout, on dit qu'il crée de l'instabilité.
26:17À la fin, il perd toujours.
26:18Je pense qu'il a eu raison, à un moment,
26:20de dire ce qu'il a dit le 31 décembre
26:22aux Français, en étant extrêmement franc
26:25et honnête sur la situation qui est la nôtre.
26:27Et il est pleinement président de la République
26:30et il restera pleinement président de la République.
26:32Je suis moins sûr que vous sur le côté...
26:34Moi, j'en suis totalement sûre.
26:35S'il n'avait pas dissout,
26:36on aurait dit qu'il était sourd.
26:37Je suis persuadée que j'aurais eu la question sur votre plateau.
26:40Quand la dissolution a été annoncée,
26:41et nous étions ici, même, dans ce studio
26:43avec Laurence Ferrari,
26:44pour l'émission spéciale sur, justement,
26:46les législatives,
26:47on a tous été surpris par cette dissolution.
26:49Mais c'est autre chose.
26:50Que vous ayez été surpris et pris de court,
26:52c'est autre chose que vous m'auriez dit
26:54s'il ne l'avait pas fait.
26:55Je pense que, notamment, les interlocuteurs
26:57que j'avais en face de moi,
26:58du Rassemblement national,
26:59voire de la France insoumise,
27:00m'auraient dit, vous voyez,
27:01il y a une défaite pour le Bloc central,
27:04sévèrement déseuropéenne.
27:05Vous en tirez quoi comme conclusion ?
27:06Rien, puisqu'on le dit souvent.
27:08Tout ça, c'est réversible.
27:10Si on ne sait pas ça,
27:11on ne va pas refaire l'histoire.
27:12La dissolution a été prononcée.
27:13Et puis, il y a eu un autre acte politique...
27:15Je ne suis pas d'accord avec vous.
27:16Je pense qu'on va refaire l'histoire plusieurs fois
27:17sur beaucoup de plateaux de télévision.
27:18Vous aimez beaucoup refaire l'histoire.
27:19Mais moi, j'ai envie de la faire.
27:20Vous ne voyez pas de la refaire.
27:21J'ai envie de pouvoir agir.
27:22Le fait, aujourd'hui, madame Berger,
27:24c'est que le Français juge
27:25le président de la République
27:26responsable de cette instabilité.
27:28Puisqu'il y en a,
27:29Pierre vient de le rappeler,
27:30six Français sur dix
27:31qui veulent qu'il quitte l'Elysée.
27:32Que ça ne vous interpelle pas ?
27:34Attendez,
27:35qui a mis ça dans l'air du moment ?
27:37Quand vous avez la plupart
27:38des responsables politiques d'opposition,
27:40de manière très claire
27:41avec la France insoumise,
27:42de manière plus insidieuse
27:43avec le Rassemblement national,
27:45qui appellent le président de la République
27:46à ne pas finir son mandat
27:47ou qui prédisent
27:48qu'il ne pourra pas finir son mandat,
27:49à un moment,
27:50ça infuse dans l'air
27:51qu'à un moment,
27:52oui, le président de la République
27:53pourrait partir.
27:54Non.
27:55Le président de la République,
27:56il est légitime.
27:57Il l'a redit.
27:58Et il a été réélu par les Français.
27:59Et c'est le garant aussi
28:00de la stabilité,
28:01justement,
28:02de nos institutions.
28:03Regardez les sujets
28:04dont nous avons parlé
28:05au début du plateau.
28:06La question de la lutte
28:07contre le terrorisme.
28:08Vous ne croyez pas
28:09qu'elle se nourrit aussi profondément
28:10de ces enjeux d'instabilité majeurs
28:11qui pourraient exister ?
28:12Vous croyez que la réponse
28:13serait,
28:14pour ce président de la République
28:15comme pour demain,
28:16le prochain,
28:17que s'il est contesté,
28:18il s'en aille ?
28:19Non, ça ne se passe pas comme ça.
28:20Il y a des élections
28:21et c'est cette légitimité démocratique
28:22qui l'a.
28:23Mais personne ici n'en appelle
28:24à la démission
28:25du président de la République.
28:26Ici, on a le souci minimal
28:27de l'histoire.
28:28On se rappelle
28:29que dans la Ve République,
28:30son auguste fondateur,
28:31le général de Gaulle,
28:32a cru un jour
28:33qu'il devait quitter
28:34lorsqu'il se sentait désavoué
28:35par les Français.
28:36On n'est pas dans la même
28:37situation aujourd'hui
28:38mais ce n'est pas
28:39un scénario farfelu
28:40que de lancer ça
28:41quand on a une conscience
28:42historique minimale.
28:43Je pense avoir une conscience
28:44historique minimale également.
28:45Ce n'est pas absurde
28:46que les gens n'appellent
28:47parce qu'ils font de la politique
28:48et ils ont évidemment
28:49le droit de le faire.
28:50Ce sont des responsables politiques.
28:51Moi, je considère
28:52que c'est irresponsable
28:53d'en appeler à cela
28:54au regard des défis
28:55qui sont les nôtres.
28:56Quand vous avez
28:57le retour de la guerre
28:58sur le continent européen,
28:59quand vous avez
29:00la déstabilisation
29:01qui est la nôtre au Proche
29:02et au Moyen-Orient,
29:03quand vous avez besoin
29:04d'avoir une stabilité mondiale.
29:05Est-ce que c'est irresponsable
29:06ou est-ce que c'est impossible ?
29:07Je pense les deux.
29:08Je pense les deux.
29:09Pas de démission possible.
29:10Mais pourquoi démissionnerait-il ?
29:11Je vous pose la question.
29:12Pourquoi ?
29:13Et ça réglerait quoi ?
29:15Est-ce que ça changerait
29:16la configuration
29:17de l'Assemblée nationale ?
29:18Non ?
29:19Est-ce que d'autre façon,
29:20une nouvelle dissolution
29:21ne saurait pas être prononcée
29:22dédiéement ?
29:23Est-ce que l'appel
29:24à la démission du président
29:25de la République,
29:26ce n'est pas l'envers
29:27du décret antirépublicain
29:28qui est frappé sur deux partis,
29:29l'LFI d'un côté
29:30et l'ERN de l'autre côté ?
29:31On leur explique régulièrement
29:32qu'ils sont illégitimes
29:33et antirépublicains.
29:34Est-ce que l'envers de ça,
29:35ce n'est pas l'appel à la démission ?
29:36Moi, je n'ai jamais parlé
29:37d'illégitimité.
29:38Mais antirépublicains,
29:39vous l'utilisez.
29:40On est 577 députés,
29:41donc on a tous la même
29:42légitimité démocratique
29:43liée à l'élection,
29:44mais de la même manière
29:45que le président de la République
29:46a la même légitimité démocratique
29:48liée à l'élection.
29:49Si vous commencez
29:50à remettre ça en cause,
29:51alors plus rien ne tient.
29:52Et dans ces cas-là,
29:53ben oui, je coupe le compte.
29:54Ce n'est pas ce que je dis,
29:55je dis qu'est-ce que
29:56le système n'est pas fragilisé
29:57quand on décrète
29:58que deux des partis
29:59qui sont le plus représentatifs
30:00des Français
30:01sont antirépublicains ?
30:02Je ne sais pas
30:03si c'est les deux
30:04les plus représentatifs
30:08C'est-à-dire qu'à un moment
30:09vous avez une coalition politique
30:12qui a pu naître.
30:13Aujourd'hui,
30:14qui d'autre est en mesure
30:15d'avoir une coalition politique
30:16aussi large que la nôtre ?
30:17Je ne dis pas que c'est idéal.
30:18C'est compliqué
30:19tous les jours,
30:20toutes les heures.
30:21Mais personne n'a
30:22une coalition plus large
30:23que la nôtre aujourd'hui.
30:24Je dis que la vie politique
30:25ne serait-elle pas plus apaisée ?
30:26Donc les appels à la démission
30:27moins nombreux,
30:28si on en finissait
30:29avec cette idée
30:30de frapper d'antirépublicanisme
30:31ceux avec qui vous avez
30:32des désaccords de fond ?
30:33Mais la question,
30:34ce n'est pas juste
30:35les désaccords de fond,
30:37Vous n'avez pas le monopole
30:38de la République ?
30:39Non, absolument pas.
30:40Mais je n'ai jamais
30:41prétendu l'avoir,
30:42vous me le reconnaîtrez.
30:43Mais souvenez-vous
30:44des élections législatives
30:45où le président même
30:46du parti du RN
30:47a dû exclure des candidats
30:48qu'il avait investis
30:49quelques jours plus tôt
30:50parce qu'il considérait
30:51qu'ils étaient antirépublicains,
30:52parce qu'ils avaient tenu
30:53des propos insupportables,
30:54racistes ou antisémites.
30:55Ce n'est pas moi qui le dis,
30:56c'est le président
30:57du RN.
30:58Il les a purgés
30:59mais il les a d'abord investis.
31:00Vous voyez,
31:01ce n'est pas une grande loterie.
31:02Nous, quand on investit
31:03des candidats,
31:04on ne dit pas
31:05qui je vais pouvoir piocher
31:06dans tel département
31:07parce que je n'ai personne
31:08sous la main.
31:09Ah, manque de bol,
31:10il était antisémite ou raciste,
31:11du coup, on va l'exclure
31:12trois jours après.
31:13Au final,
31:1411 millions de Français
31:15ont jugé que c'était
31:16suffisamment républicain.
31:17Vous voyez bien qu'à un moment,
31:18ce n'est pas moi
31:19qui les mets en dehors
31:20voyés d'un arc républicain,
31:21c'est eux-mêmes
31:22en investissant des candidats
31:23qui ne l'étaient pas.
31:24Quant à la France insoumise,
31:25vous le dites vous-même
31:26qu'ils ne le sont pas.
31:27Non, je n'utilise pas
31:28ces critères-là.
31:34en dehors de l'arc républicain
31:35et c'est ce que fait
31:36la France insoumise
31:37malheureusement bien trop régulièrement
31:38en mettant des cibles
31:39dans le dos d'un certain nombre
31:40de nos compatriotes.
31:41Donc oui, je l'assume,
31:42je respecte
31:43leur légitimité démocratique,
31:44je respecte moi
31:45en tant que ministre
31:46de m'adresser
31:47à l'ensemble des parlementaires
31:48et je reçois
31:49tous les parlementaires.
31:50Je n'ai jamais dit
31:51que je ne recevrai pas les autres
31:52et j'ai toujours fait
31:53en tant que ministre
31:54de recevoir tous les parlementaires
31:55et d'être républicaine
31:56avec chacun d'entre eux.
31:57Je sais par contre
31:58pourquoi je combats
31:59et le Rassemblement national
32:00et la France insoumise
32:01et vous me reconnaîtrez
32:02que moi au moment
32:03des élections législatives
32:04j'ai d'ailleurs dit
32:05de manière très claire
32:06qu'aucune voix
32:07ne devait aller
32:08ni au Rassemblement national
32:09ni à la France insoumise
32:10ni à la France insoumise.
32:11Mathieu, vous étiez tout à l'heure
32:12utilisé à citer
32:13le général de Gaulle
32:14qui est le fondateur
32:15de cette cinquième République
32:16ici et je répète
32:17ce que dit Mathieu
32:18et très justement
32:19personne ici
32:20ne souhaite la démission
32:21du président de la République
32:22que je sache
32:23autour de cette table
32:24mais lorsque Emmanuel Macron
32:25a dit
32:26qu'il n'y avait pas
32:27d'opposition à la France insoumise
32:28mais lorsque Emmanuel Macron
32:30dans son allocution du 31
32:32parle de référendum
32:33on ne peut pas
32:34ne pas se souvenir
32:35qu'effectivement de Gaulle
32:36avait utilisé le référendum
32:37Même perdu
32:38n'ont pas entraîné
32:39la démission des présidents
32:40de la République.
32:41Mais je ne sais pas.
32:42Sinon il y a peut-être
32:43beaucoup moins de présidents
32:44qui l'emploieraient aussi
32:45c'est-à-dire que si maintenant
32:46un référendum perdu
32:47entraîne de manière automatique
32:48la démission du président
32:49de la République
32:50je pense que plus présidents
32:51ont intérêt à l'exercice
32:52puisque justement
32:53cette question-là
32:54a été avancée
32:55assez prudemment
32:56mais elle a été avancée
32:57et c'est ce que j'en pensais
32:58de cette question du référendum
32:59de comment dirais-je
33:00consulter les citoyens
33:01plus souvent
33:02sur des sujets importants.
33:03Je pense que c'est attendu.
33:04Je pense que c'est attendu
33:05des Français qui ont envie
33:06de se prononcer
33:07sur des grands enjeux
33:08qui les concernent.
33:09Après vous savez
33:10quel est le champ aujourd'hui
33:11qui est possible
33:12en termes de référendum
33:13par exemple ce que dit
33:14le Rassemblement National
33:15est faux.
33:16Vous savez bien
33:17qu'on ne peut pas
33:18faire une consultation
33:19sur les questions migratoires
33:20dans le champ référendaire
33:21tel qu'il existe aujourd'hui.
33:22Par contre il y a bien
33:23d'autres sujets.
33:25Mais ça fait 7 ans
33:26que Emmanuel Macron
33:27depuis qu'il est élu
33:28nous dit qu'il va organiser
33:29des référendums.
33:30Il en a fait plusieurs.
33:31Il a fait des consultations
33:32populaires avec le GSE.
33:33Il a eu des conventions.
33:34On a eu plusieurs
33:35conventions citoyennes.
33:36Mais les référendums
33:37rien du tout.
33:38Il n'y a pas eu de référendum
33:39et est-ce que vous pensez
33:40qu'il va en faire
33:41dans les 2 ans et demi
33:42qu'il lui reste ?
33:43Je pense que le président
33:44de la République
33:45ne s'est pas exprimé au hasard
33:46le 31 décembre.
33:47Donc s'il s'est exprimé
33:48en ce sens-là
33:49c'est qu'il entend évidemment
33:50pouvoir consulter
33:51les Français.
33:52Il y a beaucoup de sujets
33:53sur lesquels ça pourrait
33:54avoir du sens.
33:55Regardez les sujets
33:56que je porte.
33:57Si on a envie d'embarquer
33:58toute la société
33:59sur ces questions-là
34:00notamment la question
34:01de la lutte contre les violences
34:02faites aux femmes
34:03et peut-être que ce sont
34:04des sujets de rassemblement.
34:05La question numérique
34:06qui est totalement déterminante
34:07aujourd'hui dans nos vies
34:08sur ce qu'elle provoque.
34:09La question de la majorité numérique
34:10par exemple.
34:11Mais comment on pose
34:12une question sur ce genre
34:13de sujet ?
34:14Parce qu'un référendum
34:15c'est une question simple
34:16avec une réponse oui ou non.
34:17Il y a une manière aussi
34:18avec laquelle vous coordonnez
34:19le débat.
34:20Quand vous avez posé
34:21la question sur la ratification
34:22de la constitution européenne
34:23c'était une question
34:24quand même très complexe
34:25au-delà de la réponse
34:26par oui ou par non.
34:27Donc on peut poser
34:28des questions totalement complexes
34:29même en y apportant
34:30une réponse
34:31à un moment binaire
34:32de oui ou non.
34:33Mais est-ce qu'il n'y a pas
34:34de contradiction
34:35dans d'un côté dire
34:36oui le référendum peut être utile
34:37et peut-être même nécessaire
34:38et de l'autre dire
34:39soit la question principale
34:40sur laquelle les Français
34:41appellent le référendum
34:42globalement l'immigration
34:43à ça il n'y en aura pas ?
34:44Tout en considérant
34:45que moi je respecte
34:46la constitution.
34:47Je rajouterais les retraites
34:48ou la réforme des retraites.
34:50On ne peut pas
34:51dans un référendum
34:52abroger une loi.
34:53On peut interroger
34:54sur de nouvelles questions.
34:55Mais moi je ne peux pas
34:56mentir aux Français.
34:57Je veux bien que certains
34:58viennent ici et mentent
34:59en disant
35:00c'est pas grave
35:01on peut faire un référendum
35:02pour abroger une réforme.
35:03En fait on ne peut pas.
35:04On ne peut pas.
35:05Ou alors en effet
35:06on fait une vraie réforme
35:07constitutionnelle
35:08et on change en effet
35:09le champ du référendum.
35:10Je ne suis pas certaine
35:11qu'il y ait unanimité
35:12à l'Assemblée
35:13et au Sénat aujourd'hui
35:14pour permettre
35:15de telles réformes
35:16ni que ce soit absolument prioritaire.
35:17Par contre
35:18je pense que c'est
35:19pertinent
35:20et utile
35:21si ce n'est même nécessaire
35:22que les Français
35:23puissent se prononcer
35:24sur des enjeux
35:25qui les concernent
35:26très directement.
35:27On va dans quelques instants
35:28aborder les sujets
35:29que vous portez
35:30Amélie de Montchalin.
35:31Pour cela il faut
35:32défendre...
35:33Amélie de Montchalin
35:34elle s'occupe
35:35des comptes publics.
35:36Amélie de Montchalin
35:37pourquoi est-ce que
35:38j'en parle ?
35:39Parce que c'est elle
35:40qui tient les cordons
35:41du budget
35:42et que pour votre ministère
35:43Aurore Berger
35:44il faut 2 milliards 6
35:45On en reparlera.
35:46Selon la fondation
35:47des femmes
35:48est-ce que
35:49vous avez un budget
35:50suffisant
35:51vous pour votre ministère
35:52et pour porter
35:53les sujets aussi importants ?
35:54Déjà si j'ai accepté
35:55de revenir au gouvernement
35:56c'est parce que
35:57j'ai des assurances claires
35:58sur les questions budgétaires.
35:59Déjà je pense que
36:00c'est très important
36:01et le budget
36:02il a augmenté
36:03de manière constante
36:04depuis 2017
36:05sur la question
36:06de la lutte
36:07contre les violences
36:08faites aux femmes.
36:09Et ce budget
36:10il est très interministériel.
36:11C'est le budget
36:12du ministère de la Justice
36:13c'est le budget
36:14du ministère de l'Intérieur
36:15sur la question
36:16du dépôt de plainte
36:17c'est la question
36:18du logement
36:19le réhébergement
36:20en urgence
36:21on n'a jamais autant
36:22consacré de place
36:23malheureusement là encore
36:24j'allais dire
36:25sur la question
36:26de l'hébergement d'urgence
36:27des femmes victimes de violences.
36:28Donc vous vous êtes mis d'accord
36:29avant pour avoir
36:30les fonds suffisants ?
36:31Moi je ne reviendrai pas
36:32par hasard.
36:33Il n'y aura pas de coupe
36:34dans votre budget
36:35pour participer
36:36à l'effort d'économie
36:37qu'on doit effectuer
36:38pour réduire le déficit ?
36:39Je pense que c'est compliqué
36:40de faire un effort
36:41sur des femmes victimes
36:42de violences
36:43qui auraient besoin
36:44d'une aide d'urgence
36:45pour les femmes victimes
36:46de violences.
36:47On ne va pas dire
36:48à une femme supplémentaire
36:49qui se présente
36:50les budgets sont stoppés
36:51tant pis pour vous
36:52vous êtes arrivés trop tard.
36:53De la même manière
36:54sur la lutte
36:55contre l'antisémitisme
36:56ce n'est pas maintenant
36:57alors qu'on a une explosion
36:58des faits d'antisémitisme
36:59qu'on va couper les budgets.
37:00Donc je ne crois pas
37:01parce que je pense
37:02que c'est une conviction sincère
37:03qu'on porte avec l'ensemble
37:04des membres du gouvernement.
37:05Justement on va parler
37:06de ces sujets
37:07que vous portez
37:08Aurore Bergé
37:09ministre de l'égalité
37:10femmes hommes
37:11et de lutte contre
37:12les discriminations
37:13juste après
37:15Dernière partie
37:16du grand rendez-vous
37:17Europe 1C News
37:18Les Echos
37:19avec Aurore Bergé
37:202025 vient à peine
37:21de commencer
37:22on déplore déjà
37:23une victime
37:24de violences conjugales
37:25elle s'appelait Isabelle
37:26elle avait 51 ans
37:27elle vivait dans
37:28la commune d'Aumont
37:29en 2023
37:3096 femmes
37:31ont été victimes
37:32de féminicides conjugales
37:33comment est-ce qu'on fait
37:35Aurore Bergé
37:36pour mieux prévenir
37:37ces violences
37:38et surtout les éviter ?
37:39Alors déjà évidemment
37:40je me rendrai à Aumont
37:41à l'invitation du maire
37:42il y aura un hommage
37:43qui lui sera rendu
37:44mercredi prochain
37:45donc j'y serai
37:46dès mercredi prochain
37:47et j'y passerai une
37:48grande partie de la journée
37:49aussi du jeudi
37:50pour entendre déjà
37:51toutes celles et ceux
37:52qui ont pu être
37:53au contact de la victime
37:54ou au contact de victime
37:55sur place
37:56pour comprendre
37:57s'il y a eu
37:58des dysfonctionnements
37:59parce que moi je crois
38:00à la nécessité d'avoir
38:01ce qu'on appelle un retexte
38:02c'est-à-dire que
38:03dès qu'il y a
38:04un fait aussi grave
38:05c'est-à-dire une femme
38:06qui meurt
38:07sous les coups de son compagnon
38:08ou ex-compagnon
38:09il faut se rendre sur place
38:10il faut comprendre
38:11et il faut que toutes
38:12les personnes
38:13en capacité
38:14de participer
38:15à cette chaîne
38:16de réponses
38:17qu'elles soient judiciaires
38:18qu'elles soient sécuritaires
38:19puissent évidemment
38:20être entendues
38:21et puis évidemment
38:22continuer à agir
38:23pour prévenir
38:24et là-dessus
38:25il y a beaucoup
38:26de sujets
38:27qui m'interpellent
38:28moi cette nuit encore
38:29j'ai changé avec une femme
38:30victime de violence
38:31qui a du mal
38:32évidemment
38:33à dormir la nuit
38:34parce que
38:35son ex-compagnon
38:36avait été condamné
38:37à 4 ans d'emprisonnement
38:38il a été libéré
38:39au bout de seulement
38:40un an
38:41donc ça pose une question
38:42majeure
38:43de non-exécution
38:44des peines
38:45parce qu'il s'est bien
38:46comporté en prison
38:47parce qu'il s'est bien
38:48comporté en prison
38:49qui n'est pas le sujet
38:50moi ce qui m'interpelle
38:51c'est que je me fiche
38:52qu'il se comporte bien
38:53en prison
38:54s'il se comporte mal
38:55que ce soit retenu
38:56contre lui
38:57mais s'il se comporte bien
38:58ce n'est pas la question
38:59la prison
39:00c'est une réparation
39:01qu'on doit
39:02à la victime d'abord
39:03et qu'on doit
39:04à la société
39:05toute entière
39:06et donc il y en a
39:07un enjeu majeur
39:08qu'on doit porter
39:09et qu'on portera
39:10sur la question
39:11de l'exécution
39:12des peines
39:13j'ajoute que cette victime
39:14malheureusement
39:15elle a découvert
39:16que celui qui avait été
39:17son bourreau
39:18avait été libéré
39:19sans qu'elle ait été
39:20prévenue au préalable
39:21vous vous imaginez
39:22dans quel état
39:23elle vit aujourd'hui
39:24d'hyper-vigilance
39:25de regarder par-dessus
39:26son épaule en permanence
39:27si jamais il n'est pas
39:28après elle
39:29de peur aussi
39:30pour ses enfants
39:31parce qu'il a aussi
39:32été condamné
39:33pour des faits de violence
39:34vis-à-vis de ses enfants
39:35donc ça
39:36c'est un premier sujet
39:37et un premier chantier
39:38majeur sur la question
39:39de l'acte de réparation
39:40qu'on doit évidemment
39:41vis-à-vis des victimes
39:42et puis il y a
39:43une interpellation
39:44que je veux adresser
39:45évidemment
39:46à l'ensemble de la société
39:47parce que
39:48c'est d'abord
39:49la responsabilité de l'Etat
39:50et jamais je me défausserais
39:51jamais je dirais
39:52c'est d'abord les autres
39:53non
39:54mais c'est nous tous
39:55nous sommes
39:56toutes et tous
39:57potentiellement
39:58des témoins
39:59nous pouvons tous
40:00à un moment
40:01accueillir une parole
40:02entendre
40:03voir des signaux faibles
40:04dans nos propres familles
40:05dans nos environnements
40:06professionnels
40:07auprès de nos voisins
40:08c'est le réseau
40:09de voisins vigilants
40:10qui existe aujourd'hui
40:11pour prévenir des cambriolages
40:12peut-être qu'on peut avoir
40:13et être tous
40:14des voisins vigilants
40:15pour prévenir aussi
40:16ces violences
40:17qui existent
40:18vous voulez dire
40:19qu'on met trop
40:20dans la sphère privée
40:21en fait on considère
40:22que c'est une affaire privée
40:23je pense que c'est
40:24tellement insupportable
40:25tellement insupportable
40:26de se dire
40:27qu'une femme peut
40:28aujourd'hui encore
40:29en 2025
40:30mourir sous les coups
40:31de son compagnon
40:32ou ex-compagnon
40:33la question des violences sexuelles
40:34qu'on a envie de le mettre
40:35à distance
40:36c'est pas chez nous
40:37c'est pas le cas
40:38malheureusement
40:39c'est aussi le cas
40:40comment est-ce qu'on fait
40:41changer les mentalités
40:42les comportements des gens
40:43c'est malheureusement
40:44ce qu'il y a de plus difficile
40:45mais c'est un enjeu éducatif
40:46dès le plus jeune âge
40:47sur la question évidemment
40:48de la prévention
40:49des violences
40:50que ce soit
40:51des violences physiques
40:52que ce soit
40:53des violences sexuelles
40:54le changement de la loi
40:55aussi que je demande
40:56parce que vous savez
40:57les violences conjugales
40:58les violences intrafamiliales
40:59ça commence pas en général
41:00par des coups
41:01si une femme
41:02se mettait en couple
41:03et que dès le premier jour
41:04de son couple
41:05elle se faisait tabasser
41:06elle partirait
41:07c'est pas comme ça
41:08que ça se met en place
41:09c'est beaucoup plus insidieux
41:10c'est de l'isolement
41:11c'est du contrôle
41:12on va vérifier vos comptes
41:13c'est de l'emprise
41:14c'est contrôler vos comptes
41:15contrôler vos fréquentations
41:16et ainsi de suite
41:17et comme ça se met en place
41:18autour de vous
41:19à la fin
41:20les coups eux
41:21peuvent arriver
41:22les violences sexuelles
41:23aussi
41:24peuvent se nourrir
41:25c'est ce qu'on appelle
41:26le contrôle coercitif
41:27c'est pour ça que j'avais
41:28déposé une proposition de loi
41:29elle sera examinée
41:30dans quelques jours
41:31le 29 janvier précisément
41:32et j'espère
41:33qu'elle recueillera
41:34un soutien très large
41:36au sein du Parlement
41:37parce que je crois
41:38que c'est très attendu
41:39et surtout très nécessaire
41:40de mieux considérer
41:41ce que sont les violences
41:42qui encore une fois
41:43ne commencent pas
41:44en général
41:45par des coups
41:46mais qui malheureusement
41:47peuvent se terminer
41:48par des coups
41:49voire par le décès
41:50d'une femme
41:51et en général
41:52le moment le plus dangereux
41:53pour une femme
41:54c'est le moment
41:55où elle part
41:56c'est le moment
41:57où elle veut partir
41:58et se libérer de ces violences
41:59un mot pour Gisèle Pellicot
42:00bien sûr
42:01hors berger
42:02ce procès historique
42:03a ému la France
42:04j'allais dire le monde entier
42:05c'est un film
42:06de télévision
42:07du monde entier
42:08est-ce que
42:09ce procès
42:10peut permettre
42:11d'inscrire
42:12comme vous le souhaitez
42:13dans le code pénal
42:14la notion de consentement
42:15notion qui a été
42:16au coeur du procès
42:17déjà ce procès
42:18il a été historique
42:19grâce à elle
42:20parce que
42:21je pense qu'elle
42:22n'avait pas prévu
42:23de devenir une icône
42:24mais elle a accepté
42:25de s'exposer
42:26aux yeux du monde entier
42:27en permettant
42:28que ce procès
42:29ne soit pas un procès
42:30à huis clos
42:31et je pense que
42:32pour cela déjà
42:33il faut lui dire merci
42:34parce que c'est
42:35des condamnations
42:36extrêmement claires
42:37qui ont été rendues
42:38vis-à-vis
42:39de l'ensemble
42:40de ceux
42:41qui l'ont
42:42violenté
42:43violé
42:44agressé
42:45au premier rang
42:46desquels
42:47son mari
42:48parce que c'est ça
42:49qu'il ne faut pas oublier
42:50c'est que les violences sexuelles
42:51dans 9 cas sur 10
42:52on connaît son agresseur
42:53on connaît son agresseur
42:54c'est son mari
42:55c'est son ex-compagnon
42:56c'est un collègue
42:57c'est un prétendu ami
42:58et c'est ça
42:59qui encore une fois
43:00est le plus terrible
43:01donc évidemment
43:02vous posez la bonne question
43:03évidemment ça pose
43:04la question du consentement
43:05parce que exprimer
43:06ou ne pas exprimer
43:07son consentement
43:08n'est pas la même chose
43:09évidemment
43:10quand vous êtes
43:11dans une relation
43:12depuis 10 ans
43:13depuis 15 ans
43:14depuis 20 ans
43:15avec quelqu'un
43:16quand c'est votre
43:17supérieur hiérarchique
43:18quand c'était un ami
43:19que vous fréquentiez
43:20donc évidemment oui
43:21que la question
43:22c'est changer la loi
43:23pour mieux caractériser
43:24mieux appréhender
43:25ce que veut dire
43:26le consentement
43:27éduquer nos enfants
43:28encore une fois
43:29sur ces enjeux-là
43:3017 des personnes
43:31qui ont été condamnées
43:32c'est quand même
43:33un peu de travail à faire
43:34oui alors je sais
43:35que j'ai été critiquée
43:36parce que j'ai dit
43:37que ça m'interpellait
43:38alors évidemment
43:39que c'est un droit absolu
43:40le fait de pouvoir faire appel
43:41mais ça veut dire quand même
43:42que confronter à des images
43:43c'est très très rare
43:44dans un procès pour viol
43:45qu'il y ait des preuves
43:46physiques
43:47qu'il y ait carrément
43:48des images
43:49des vidéos
43:50des vidéos
43:51et bien même
43:52confronter aux preuves
43:53et à l'évidence
43:54et bien ils font
43:55quand même appel
43:56autre affaire
43:57Mathieu Bocquete
43:58oui la question
43:59des violences sexuelles
44:00prend un autre visage
44:01c'est que la violence
44:02sexuelle
44:03qui est en cours ici
44:04remonte à la surface
44:05au Royaume-Uni
44:06une histoire dont on avait
44:07entendu parler d'abord
44:08en 2017
44:09à Telford
44:10une histoire qui s'étale
44:11sur plusieurs décennies
44:12je la résume en une formule
44:13des gangs
44:14j'utilise les termes
44:15britanniques
44:16des gangs pakistanais
44:17pour l'essentiel
44:18qui organisait
44:19la mise en esclavage sexuel
44:20de jeunes britanniques
44:21de la classe ouvrière blanche
44:22ce sont des termes
44:23que j'emprunte
44:24ce ne sont pas les miens
44:25système d'exploitation
44:26généralisé
44:27ethniquement codé
44:28qu'est-ce que ça vous inspire
44:29ces nouvelles qui traversent
44:30le monde
44:31quand on parle aujourd'hui
44:32partout dans le monde
44:33des jeunes très jeunes
44:34déjà un profond dégoût
44:35évidemment
44:36je pense comme femme
44:37comme citoyenne
44:38un profond dégoût
44:39et ce qui m'interpelle
44:40c'est ce qu'on découvre
44:41c'est-à-dire que
44:42vraisemblablement
44:43tout cela était connu
44:44et que cela n'a pas été
44:45rendu public
44:46par ce qu'on créait
44:47à l'univers
44:48d'alimenter le racisme
44:49si on dénonçait
44:50les agresseurs
44:51et donc
44:52sur la question
44:53des violences sexuelles
44:54quel que soit l'agresseur
44:55quel que soit l'agresseur
44:56qu'il soit
44:57dans 9 cas sur 10
44:58connu
45:00qu'il soit un inconnu
45:01étranger
45:02peu importe
45:03la question c'est l'auteur
45:04mais je me permets de revenir
45:05sur le feu et les portes
45:06peut-être pas
45:07parce que quand la raison
45:08pour laquelle on n'en parlait pas
45:09on craignait d'alimenter le racisme
45:10c'est pour ça que je le dis
45:11c'est-à-dire que
45:12encore une fois
45:13la question c'est toujours
45:14de révéler
45:15les violences sexuelles
45:16qui sont commises
45:17c'est de les combattre
45:18parce que c'est ce qu'on doit
45:19aux victimes
45:20c'est ce qu'on doit
45:21aux victimes
45:22et vraisemblablement
45:23elles ont été
45:24de manière spectaculaire
45:25extrêmement nombreuses
45:26extrêmement nombreuses
45:27dans l'affaire
45:28dites des gangs
45:29pakistanais
45:30dont vous parlez
45:31ce sont des filles de 13 ans
45:32qu'on demandait
45:33qu'on prostituait
45:34et on disait
45:35et on disait à ces filles-là
45:36si tu en parles
45:37on menace de tuer
45:38ton petit frère
45:39c'est-à-dire
45:40c'était une emprise
45:41terrible
45:42et ce que dit
45:43Mathieu Léjus
45:44c'est-à-dire que
45:45c'est pas peu importe
45:46l'agresseur
45:47ça en devient
45:48une affaire politique
45:49je dis ça dans le sens
45:50où certains ont considéré
45:51qu'au regard
45:52de qui étaient les agresseurs
45:53il ne fallait pas en parler
45:54moi je dis que la question
45:55n'est jamais
45:56cette question-là
45:57on ne peut pas
45:58évidemment en parler
45:59parce que c'est la réparation
46:00qu'on doit aux victimes
46:01mais rappelez-vous
46:02il y a une forme de constante
46:03si je peux me permettre
46:04colonne 2016
46:05rappelez-vous les événements
46:06au début on nie
46:07parce qu'on ne veut pas
46:08justement alimenter
46:09la rage contre les migrants
46:10rappelez-vous ce discours
46:11c'était la police même
46:12à ce moment-là
46:13qui le disait en Allemagne
46:14pensez à l'histoire
46:15de Philippine
46:16tout récemment
46:17en France
46:18quand on rappelle
46:19qu'elle est victime
46:20de l'OQTF
46:21on dit rappeler
46:22qu'elle est victime
46:23de l'OQTF
46:24c'est participer à la xénophobie
46:25en maintenant
46:26on ne devrait pas avoir
46:27de malaise
46:28surtout qu'en Grande-Bretagne
46:29vous avez noté
46:30qu'on accuse les gens
46:31qui parlent de ça
46:32d'être d'extrême droite
46:33ce n'est pas être extrême droite
46:34que de dire les faits
46:35peut-être quelquefois
46:36mais la Grande-Bretagne
46:37depuis des années
46:38montre que le modèle
46:39multiculturaliste
46:40fonctionne
46:41moi je suis pour un modèle
46:42français universaliste
46:43là en l'occurrence
46:44vous voyez bien
46:45que c'est terrible
46:46mais la question
46:47encore une fois
46:48c'est de chercher
46:49les responsabilités
46:50c'est ça
46:51à mon avis
46:52ce à quoi la Grande-Bretagne
46:53va devoir s'attaquer aujourd'hui
46:54c'est comment ça a pu
46:55durer si longtemps
46:56comment tant de femmes
46:57et d'enfants
46:58parce qu'à 12-13 ans
46:59vous n'êtes pas une femme
47:00vous êtes un enfant
47:01et dans le droit français
47:02le code pénal français
47:03avant 15 ans
47:04il n'y a pas de consentement possible
47:05on a clairement
47:06édicté cette règle
47:07dans notre pays
47:08pour rappeler
47:09qu'il y a un interdit
47:10absolu
47:11donc encore une fois
47:12cette question
47:13elle dépasse nos frontières
47:14elle dépasse en fait
47:15la nationalité
47:16des uns et des autres
47:17la seule question
47:18qu'on doit se poser
47:19c'est comment on éradique
47:20le fléau des violences sexuelles
47:21et comment on considère
47:22que c'est un acte abominable
47:23qui mérite des condamnations
47:24qui mérite des condamnations
47:25extrêmement claires
47:26qui mérite que les peines
47:27soient exécutées
47:28jusqu'à leur terme
47:29là encore
47:30parce que sur la question
47:31des violences sexuelles
47:32ça n'est pas toujours le cas
47:33et c'est une difficulté majeure
47:34Merci beaucoup
47:35Aurore Berger
47:36d'avoir été notre
47:37première invitée
47:38du Grand Rendez-vous
47:39en 2025
47:40très bon dimanche
47:41sur nos deux antennes