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00:00Europe 1, 16h18, on marche sur la tête, Mickaël Dorian.
00:0517h33, dernière partie d'on marche sur la tête avec toujours Sarah Salman, Nathan Devers, Régis Le Saumier et Vincent Roy.
00:13On va parler à présent de cette première visite du garde des Sceaux dans la cité phocéenne.
00:19Gérald Darmanin est à Marseille et il souhaite faire du blanchiment d'argent une priorité.
00:24Il faut frapper au portefeuille des narcotrafiquants, dit-il,
00:27mais également alourdir les peines de ceux qui menacent et corrompent les agents de l'État.
00:32Le nouveau garde des Sceaux est donc en visite à Marseille.
00:34Il s'est exprimé tout à l'heure devant le palais de justice de Marseille.
00:38Il s'est également rendu à la prison des Baumettes.
00:41On est avec Grégory Le Gley qui est en ligne avec nous.
00:45Grégory Le Gley, bonjour. Merci d'être en direct avec nous sur Europe 1.
00:49Vous êtes représentant permanent force ouvrière justice aux Baumettes.
00:55Est-ce que vous avez pu échanger avec le garde des Sceaux ?
00:58Est-ce que vous avez pu le rencontrer cet après-midi ?
01:01Oui, bonjour à tout le monde.
01:03Alors, on a vu le garde des Sceaux, oui, mais on ne l'a pas rencontré personnellement.
01:07On a rencontré un de ses conseillers.
01:10D'accord. Que pensez-vous pour le moment de cette première visite de Gérald Darmanin
01:16en tant que ministre de la justice à Marseille ?
01:20D'abord au palais de justice, ensuite à la prison des Baumettes.
01:23Il y a eu beaucoup d'annonces qui ont été faites.
01:25On parle beaucoup de cette arrivée de Gérald Darmanin,
01:29un ministre de la justice sur la même ligne que le ministre de l'Intérieur.
01:33On parle beaucoup de ce duo Gérald Darmanin-Bruno Retailleau.
01:36Est-ce que vous êtes confiant ou est-ce que vous, pour le moment,
01:40évidemment, vous attendez peut-être aussi les actes ?
01:44Écoutez, dans l'espace de très peu de temps, on a vu deux gardes des Sceaux.
01:49L'ancien parti et M. Darmanin à l'heure actuelle.
01:53Oui, les annonces qui ont été faites sur le narco-banditisme.
01:56Didier Migaud qui est paressé longtemps.
01:58Voilà, oui. Mais les annonces sur le narco-banditisme, tout ça, c'est bien.
02:03Mais il faudrait déjà classifier les établissements,
02:06des établissements sécuritaires.
02:08Et pour avoir des établissements sécuritaires, il faut des agents,
02:10il faut du budget, en fait.
02:13Et pour vous, c'est ce qui va coincer ?
02:15C'est la question du budget, la question des moyens ?
02:18Nous, si le budget est revalorisé, oui, on pourra avoir des moyens.
02:22Et on aura les moyens de faire en sorte que les établissements soient sécuritaires.
02:28Là, on a des brouilleurs, ils sont déjà obsolètes à l'heure d'aujourd'hui.
02:32Après, pour ce qui est de frapper au portefeuille des narco-trafiquants,
02:35là, ça ne demande pas de moyens supplémentaires.
02:38Le fait d'alourdir aussi les peines de ceux qui menacent et corrompent les agents de l'État,
02:43ça, ce sont des annonces qui ont été faites cet après-midi.
02:45Qu'est-ce que vous en pensez de ces annonces, Grégory Le Gley ?
02:50Taper dans le portefeuille, oui, mais après, alourdir les peines dans le sens où
02:55il y aura beaucoup plus de monde encore en prison, déjà qu'on est en surpopulation,
02:59on a un record historique.
03:00Il faut des places supplémentaires.
03:01Il faut des places supplémentaires, classifier les établissements,
03:04comme nous le demandons depuis 2018 à FO Justice, et du personnel.
03:09Là, à l'heure actuelle, le personnel, il n'y en a pas des masses non plus.
03:14On va l'écouter, justement, Gérald Darmanin,
03:16qui s'exprimait tout à l'heure depuis le palais de justice de Marseille,
03:19notamment sur ces annonces.
03:20Écoutez.
03:21Il faut taper au portefeuille.
03:24On sait que les peines de prison ne sont pas totalement dissuasives
03:27pour les plus grands délinquants.
03:29Des gens sont parfois condamnés à des dizaines d'années de prison
03:31sans pour autant arrêter leur trafic, ce qui pose la question du nettoyage des prisons
03:35et surtout de la confiscation des biens qui ont été mal acquis.
03:39L'argent, les voitures, les biens immobiliers,
03:43mais aussi cet argent, ces voitures et ces biens immobiliers qui sont à l'étranger.
03:47Voilà pour les mots de Gérald Darmanin.
03:49Tout à l'heure, on est avec Julien également, qui est avocat d'ailleurs à Marseille.
03:53Bonjour, Julien.
03:54Merci d'être avec nous sur Europe 1.
03:57Pour vous, Gérald Darmanin, c'est bien ce qu'il annonce,
03:59mais pour vous, il n'a pas les clés.
04:01C'est ce que vous nous dites.
04:03Exactement, exactement.
04:04Alors, c'est sûr et certain que ce sont des effets d'annonce qui sont intéressants
04:08et que jusqu'à maintenant, le dispositif n'était pas à la hauteur
04:10parce que, comme il le dit lui-même, les peines de prison n'en sont pas
04:15dissuasives du tout, ne le sont pas du tout.
04:19On le voit bien, puisqu'il y a une explosion,
04:22donc ça prouve qu'ils ne sont pas très, très froids d'arrêter.
04:28Et par ailleurs, à part l'annonce elle-même de Gérald Darmanin,
04:34il faut quand même qu'il y ait un changement de mentalité.
04:36Ça, c'est, je pense, la chose la plus importante.
04:38Qu'il y ait une volonté politique.
04:40Tout ce dont on parle actuellement,
04:42c'était des idées qui existaient, d'ailleurs, qui existent aux Etats-Unis.
04:45Avec plus ou moins de succès, ça c'est sûr et certain,
04:47mais il y a une vraie volonté politique.
04:49Oui, c'est-à-dire, Julien, on peut reprocher beaucoup de choses
04:52au nouveau garde des Sceaux,
04:53mais en revanche, la volonté politique, visiblement, il l'a.
04:56Non, ce n'est pas suffisant, ce n'est pas suffisant du tout.
05:00Je prends l'exemple tout simplement du narcotrafic qui existe à Marseille.
05:04Moi, je viens de Marseille, je suis avocat ici,
05:06donc c'est sûr et certain que c'est une réalité, on va dire, quotidienne.
05:11Mais à part ça, vous savez, quand vous rentrez dans certaines,
05:17même pas dans certaines, dans beaucoup, beaucoup, beaucoup de cités,
05:19que vous voyez que les personnes à l'entrée filtrent,
05:22donc ce n'est pas une vue de l'esprit, c'est une réalité,
05:25filtrent les entrées pour savoir si ou non ce sont des flics,
05:28et ça, c'est à l'abus des flics, à l'abus de tout le monde.
05:31Et qu'en fin de compte, ils n'ont peur de rien ni de personne,
05:33ça prouve que l'État, malgré les effets d'annonce, ne fait pas peur.
05:37Ça, c'est le premier point.
05:38Deuxième point, quand vous savez qu'il y a une vraie réalité politique aussi,
05:41celle surtout qui a été exacerbée par Macron,
05:45c'était de ne pas faire de vagues.
05:46Quand il y a eu les émeutes, je ne sais pas si vous avez vu ces images
05:49où les flics étaient à côté, et surtout Marseille était très touchée,
05:54les flics étaient à côté des émeutiers et n'ont rien fait pour ne pas faire de vagues,
05:58pour ne pas avoir encore d'autres émeutes,
06:00comme il y a eu, je crois de mémoire, c'était en 2005.
06:02Par ailleurs, vous savez, au niveau du procureur,
06:05je prends l'exemple aussi actuellement de Rima Hassan,
06:08qui s'est de nombreuses fois illustré par son apologie du terrorisme,
06:13qui est avérée.
06:15Si la justice n'est pas saisie par des citoyens, par des députés,
06:20le procureur ne s'en saisit pas.
06:22Et je pose la question, pourquoi ?
06:24Pourquoi le procureur ne se saisit pas ?
06:26Que ce soit de Rima Hassan ou d'autres,
06:28de tous les fous qui hachent à l'extrême gauche,
06:31que ce soit l'apologie du terrorisme.
06:32On l'a vu encore tout récemment avec un maire qui s'était comparé à Mohamed Merah,
06:38un élu de la République.
06:39Mais je pose la question, pourquoi le procureur...
06:43Mais vous avez raison, Julien.
06:44Alors tout ça, évidemment, ce sont d'autres sujets liés à la justice
06:49qui sont extérieurs à ce que, pour le moment,
06:51aux annonces faites par Gérald Darmanin à Marseille,
06:54puisque ce déplacement est plutôt placé sous le signe du grand banditisme
06:59et du narcotrafic.
07:00Mais vous avez raison, effectivement,
07:01ce sont des questions auxquelles il va falloir répondre.
07:04Sarah Salmane ?
07:05Alors moi, je pense au contraire que la volonté politique, c'est déjà bien.
07:08Parce que quand vous n'avez aucune volonté politique,
07:10vous ne faites absolument rien, c'est un prérequis.
07:12Il l'a, c'est déjà une bonne chose pour avancer.
07:15Pour nettoyer les prisons, pour le paraphraser,
07:17je pense qu'effectivement, c'est une bonne chose
07:18et il n'y a pas besoin de réformes.
07:20Les téléphones portables sont interdits en prison.
07:22Il y a juste à appliquer ce qui existe déjà.
07:24Après, pour tout ce qui est brouilleur, détecteur, oui, c'est une bonne idée.
07:27Et encore une fois, ça demande des moyens.
07:28Ça demande des moyens.
07:29Alors, alourdir les peines, je ne suis pas forcément d'accord
07:31parce qu'en fait, le maximum prévu par le code pénal
07:34n'est déjà pas appliqué la plupart du temps par les magistrats.
07:36Donc, appliquons ce que nous avons plutôt que de réformer sans cesse,
07:40parce qu'on peut augmenter la peine.
07:42Pour autant, s'il n'y a pas de peine planchée,
07:44rien n'oblige les magistrats à prononcer les peines prévues par le code pénal.
07:48Donc voilà, sur ce point, sur l'alourdissement des peines,
07:51je ne suis pas sûre que ce soit pertinent.
07:54Et puis, en plus, encore faut-il avoir une majorité pour faire voter les lois.
07:56On en revient toujours là, en réalité.
07:58Régis Le Sommier ?
07:59Non, moi, je voulais réagir sur Gérald Darmanin.
08:01Il ne faut quand même pas oublier parce que là,
08:03ils nous ont refait le coup de...
08:04Bon, il vient d'être nommé comme en garde des Sceaux.
08:07Donc, il va effectivement prendre à bras le corps
08:10la lutte contre le narcotrafic.
08:12Et depuis qu'il a été nommé, on le voit partout.
08:14Il n'y a pas eu de vacances.
08:16Et c'est ça qui m'inquiète un tout petit peu, Michael.
08:19Parce qu'on le voit partout.
08:21On l'a déjà vu partout à plein de reprises avant.
08:24Il a été nommé, le 6 juillet 2020, ministre de l'Intérieur.
08:29C'était il y a 4 ans.
08:30Donc, il a effectivement, à l'époque, fait des annonces.
08:33Sa première annonce, c'était la lutte contre le démantèlement
08:37des réseaux de narcotrafic en France.
08:39C'était son objectif.
08:41Il voulait faire, justement, s'attaquer aux cités,
08:45aux territoires, justement, contrôlés par les dealers.
08:48Bon, il y a 4 ans de bilan.
08:50Ce n'est pas simplement quelqu'un qui vient d'arriver
08:53et qui, finalement, découvre.
08:55Donc, à l'époque, il faut le dire, il était bien mal attelé
08:58avec M. Dupond-Moretti, qui avait plutôt une philosophie,
09:01on va le dire, qui n'était pas tout à fait dans le même sens.
09:06On verra si, avec Bruno Rotaillot, les choses s'harmonisent.
09:09En tout cas, on peut dire qu'il y a une convergence de vues plus évidente.
09:14Mais Gérald Darmanin, c'est le spécialiste de la communication.
09:18C'est aussi le spécialiste de la statistique tordue.
09:22C'est-à-dire, pour vous faire croire que ça a baissé de 30%,
09:25ça, il est très, très fort.
09:27Là, moi, je dis, attention, ce n'est pas quelqu'un...
09:32Ça fait longtemps qu'il est dans le gouvernement,
09:33ça fait longtemps qu'il est avec Emmanuel Macron.
09:36Jusqu'à présent, c'est un échec.
09:37Donc là, on souhaite...
09:38Vous êtes un peu dur.
09:39Vous avez pointé du doigt le duo Gérald Darmanin-Bruno Rotaillot.
09:45C'est peut-être ce qui peut faire changer les choses.
09:47Mais on espère qu'on va vraiment faire la guerre aux narcotrafiquants.
09:52Et pas simplement constater, comme l'ont fait les magistrats marseillais,
09:55qu'ils sont face à une ville narco, une narco-ville.
10:00Et que progressivement, tout ça, ça s'est fait quand même.
10:04Ça s'est accéléré les dernières années, avec M. Darmanin comme ministre.
10:09On a Samuel qui est en ligne également.
10:11Bonjour Samuel.
10:13Bonjour, comment allez-vous ?
10:14Très bien, on est ravi de vous avoir sur l'antenne.
10:16Samuel, vous êtes auditeur de Bretagne, vous ?
10:20Toujours, toujours.
10:21Où est-ce que vous êtes en Bretagne, Samuel ?
10:23À Fougères.
10:24À Fougères.
10:25Et quel temps fait-il à Fougères aujourd'hui ?
10:27Il pleut, comme tout le temps en Bretagne.
10:32C'est vous qui le dites, ça.
10:33Nous, on n'a rien dit, Samuel.
10:35Samuel, vous, vous êtes plutôt optimiste de ce duo Darmanin-Rotaillot ?
10:40Je pense qu'on ne peut être qu'optimiste, par rapport à tout ce qu'on a eu jusqu'à présent,
10:45d'avoir un duo justice intérieure qui va dans le même sens.
10:48Maintenant, au-delà de la symbolique,
10:52je pense qu'en plus de ce qu'a pu dire Maître Salmane il y a quelques minutes sur les peines planches,
10:59je pense qu'il faut vraiment tout remettre à plat sur la lutte contre le narcotrafic.
11:03Et je pense qu'on doit s'inspirer d'un pays pour lequel j'ai beaucoup de respect,
11:08qu'est le Salvador, avec le président Naïb Boukele,
11:11qu'on a pu le décrire en disant « il est écrasé, droit de l'homme », etc.
11:15Je pense que c'est beaucoup plus fin que ça.
11:17C'est-à-dire qu'il s'est déjà attaqué à la corruption.
11:19Et je pense qu'il y a déjà un énorme chantier entre la corruption et le chantage
11:23qui peut être fait à certains politiciens, leurs juges de spécificité peut-être.
11:29Pour moi, si.
11:30Pour moi, en tout cas par rapport à l'aspect narcotrafic,
11:33pour moi, on ne peut que s'en inspirer.
11:35Je vous dis pourquoi ?
11:37La corruption, je pense qu'il y a déjà un énorme chantier sur ce domaine-là,
11:41sur toutes les strates de la supply chain de distribution de la drogue,
11:45que ce soit au niveau des ports-containers,
11:46au niveau des élus de certaines villes, etc.
11:50Il y a peut-être aussi du chantage qui est fait à certains élus,
11:53puis peut-être, je n'en sais rien, une photo, une vidéo qui est prise en soirée
11:57et à qui on va dire « tu ne dis rien sur notre trafic »
12:00et en échange, on publie la vidéo.
12:03Donc je pense qu'il y a un gros chantier déjà à faire là-dessus.
12:06Maintenant, sur l'aspect purement condamnation,
12:09oui, je pense qu'il faut être beaucoup plus sévère.
12:13C'est là que je dis que l'exemple de Naïb Boukélé ne me semble pas idiot,
12:17c'est-à-dire que ce sont des peines qui sont très lourdes.
12:19C'est du 10, 20, 30, 40 ans ferme avec mandat de dépôt,
12:23donc il n'y a pas de sortie possible.
12:25Il faut reconstruire des prisons.
12:26On pourrait rouvrir Cayenne, je ne serais pas plus choqué que ça.
12:31Ce qui est sûr, c'est qu'on a de la place, si on veut de la place, si on a.
12:34On a suffisamment d'endroits.
12:37Vous avez vu les taux de remplissage qu'on a, Samuel ?
12:39128%.
12:40Ce n'est pas si évident que ça non plus.
12:42Mais en tous les cas, ce qui est sûr, et vous avez raison sur ce sujet,
12:45c'est en tous les cas sur le sujet de la corruption.
12:47Gérald Darmanin semble en tous les cas vraiment y attacher beaucoup d'importance.
12:52Je voudrais juste qu'on redonne la parole à Grégory Leglet,
12:56qui est du syndicat FO Justice aux Beaumettes,
13:01concernant la visite tout à l'heure de Gérald Darmanin à la prison des Beaumettes.
13:05Est-ce que vous avez pu la suivre de loin ?
13:08Qu'est-ce qui s'est passé, M. Leglet, durant cette visite ?
13:13M. Darmanin a fait le circuit déjà programmé, qui était programmé avec ses services.
13:19Il est allé visiter un bâtiment, un centre de contrôle et il est reparti.
13:24C'est clair, on va dire, comme tout ministre qui passe dans l'établissement pénitentiaire.
13:30Mais nous, comme je disais, il nous faudra du budget, des moyens.
13:34Comme j'entends Samuel qui dit de rouvrir Cayenne, pourquoi pas rouvrir le Château-Dyff ?
13:38Aussi, au moins, c'est en plein milieu de la mer et ça ferait des places de prison en plus.
13:44Ça pourrait être une solution, selon vous ?
13:46On peut rouvrir tout, mais si on n'a pas les moyens...
13:49C'est une question de moyens à chaque fois ?
13:51Oui, de moyens. C'est le budget, le budget, le budget.
13:53Si le budget n'est pas conséquent pour l'administration pénitentiaire,
13:56la sécurisation ne pourra pas se faire correctement.
14:00Qu'est-ce qu'il faudrait, selon vous, aujourd'hui ?
14:04Qu'est-ce que vous attendez, vous, en tant que gardien de prison, Grégory Le Gley ?
14:11Des moyens pour pouvoir travailler sécuritairement
14:16et spécifiquement avec telle ou telle population pénale.
14:20J'en reviens aussi sur les établissements spécifiques.
14:24Vraiment s'axer sur ces établissements-là, créer des établissements spécifiques.
14:29Là, on va bientôt finir le plan 15 000, il faudrait déjà repenser un nouveau plan.
14:33On nous demande d'attendre que le plan 15 000 soit terminé pour pouvoir repartir sur un nouveau plan.
14:39Non, on a du retard. La France a du retard sur l'administration pénitentiaire.
14:43Sarah Salman, ce qu'on entend quand même, c'est que Gérald Darmanin va, quoi qu'il arrive,
14:49même s'il semble effectivement afficher une certaine volonté politique,
14:54il semble proposer plein de choses, il va à un moment donné se heurter à la question du budget.
15:00Mais il s'y heurte déjà, ça veut dire qu'il faudrait voir combien Amélie de Montchalin est prête à concéder.
15:04C'est une question de priorité. On vous dit que tout est question de priorité,
15:08que l'hôpital, c'est prioritaire, que la justice, c'est prioritaire, que l'éducation nationale est prioritaire.
15:12En réalité, oui, tout est prioritaire.
15:14Mais la construction de places de prison, on l'a vu, une seule cellule, c'est entre 150 000 et 190 000 euros.
15:21La construction de 15 000 places de prison supplémentaires, c'est pour 2029.
15:26Donc un, on n'a pas de budget, deux, on n'a pas vraiment le temps.
15:29Donc après, quid des courtes peines ? Est-ce que c'est possible ou pas si on n'a pas de budget ?
15:33Donc oui, Gérald Darmanin a plein de bonnes volontés, en plus il a des idées tout à fait pertinentes,
15:37mais il se heurte, et il se heurtera à la question du budget.
15:40Donc il faut voir où sont les priorités.
15:42Mais je crois que la sécurité, les Français l'ont dit dans beaucoup de sondages,
15:46ou plutôt l'insécurité, ça fait partie de leurs priorités.
15:48Vincent Roy.
15:49De deux choses l'une, où M. Darmanin, parce qu'après tout on peut l'imaginer,
15:55fait de la com', occupe l'espace précisément pour pouvoir peser, tordre le bras aux ministres de l'économie
16:07pour pouvoir récupérer du budget, pourquoi pas ?
16:11Après tout, il fait du batage, il s'attire à lui une bonne partie de l'opinion publique quand même,
16:16parce qu'avec toutes les mesures qui sont prises, l'opinion publique sera derrière lui.
16:19Il fait de la com' pour avoir plus de budget, ou alors s'il ne l'obtient pas,
16:25alors là c'est vraiment que de la com', rien que de la com' et tout pour la com'.
16:29Nathan.
16:29Mais quelles que soient ces deux hypothèses, le problème c'est qu'en effet quand on fait de la communication,
16:33on aborde les problèmes à travers leurs symptômes.
16:35C'est-à-dire leur aspect le plus visible, celui qui permet de faire parler de soi, de faire du buzz, etc.
16:40Mais on ne réfléchit pas à la racine des problèmes.
16:43Et en l'occurrence, quand on parle des prisons, quand on parle de la délinquance organisée,
16:47on touche à la question du trafic de drogue.
16:49Et je fais remarquer qu'aucun pays, en ayant la politique que M. Darmanin a soutenue,
16:55soit aujourd'hui, soit quand il était à l'intérieur, n'a réussi à vaincre la consommation de drogue.
17:00Évidemment, tant qu'il y a de la consommation, il y a du trafic de drogue.
17:04Et j'aimerais juste revenir sur la question du Salvador quand même.
17:06D'abord le Salvador, c'est heureusement pas la même situation, même avant Bukele.
17:09Mais Bukele est quelqu'un qui a pratiqué une politique consistant à faire enfermer des gens
17:14à travers des critères extrêmement arbitraires, notamment le port de tatouages,
17:18parce que les tatouages, ça marque l'appartenance à un gang.
17:20Mais en sachant qu'il y avait une marge d'erreur, qu'il reconnaît lui-même, de 10 à 15 à 20%.
17:25Ça veut dire des innocents qui sont emprisonnés dans les pires des conditions,
17:28qui respectent évidemment aucun de leurs droits fondamentaux.
17:31Bukele, par ailleurs, c'est quelqu'un qui a fait des attaques et des intimidations contre ses contre-pouvoirs,
17:36qui s'est pointé une fois armé au Parlement pour faire taire l'opposition.
17:39C'est quelqu'un, par ailleurs, qui a des liens peut-être beaucoup plus complexes d'ailleurs
17:43avec certains gangs de drogue qu'on ne le dit,
17:45puisqu'il a permis à des grands barons de la drogue de s'évader dans des conditions très suspectes et très bizarres.
17:50Donc, si vous voulez tout ça, je ne pense pas que le Salvador soit un modèle pour la France.
17:54On va remercier Grégory Le Gley d'avoir été avec nous,
17:56représentant du syndicat Force Ouvrière Justice à la prison des Baumettes.
17:59Et puis, pour terminer, on va rejoindre notre correspondant Europe 1 à Marseille, Stéphane Burgad.
18:05Bonjour Stéphane.
18:06Alors, est-ce que vous pouvez nous faire un petit résumé, Stéphane, de cette journée ?
18:10Vous avez suivi Gérald Darmanin depuis son arrivée dans la cité Fosséenne.
18:15Exactement. Réunion, qui était beaucoup en huis clos, loin des caméras,
18:20il a voulu surtout rencontrer les personnels, pas les syndicats, mais vraiment les personnels aujourd'hui pour les rassurer.
18:26On sait qu'il y a un contexte assez particulier avec notamment des menaces.
18:32On pense à ce qui s'est passé aux Baumettes le mois dernier.
18:35On rappelle quand même que la directrice ainsi que son adjoint à la détention
18:38ont dû être sortis de leur poste mutés temporairement puisqu'ils avaient été menacés de mort.
18:43Donc, pour ramener un peu de calme, on les a sortis de leur poste.
18:46Donc, il a voulu intervenir déjà auprès de ces personnels dans ce contexte et puis faire des propositions.
18:51Il cherche à arracher des crédits supplémentaires, du budget supplémentaire, redonner du sens à la justice, redonner des moyens.
18:58Il vient de rencontrer également le personnel des Baumettes, faire part aussi de ses propositions.
19:04On a beaucoup parlé de cet encadrement pour les 100 prisonniers, de faire des appartements témoins.
19:09C'est ce qu'il vient de nous dire aujourd'hui.
19:11Les syndicats regardent ça de manière un peu circonspecte parce qu'ils disent
19:15« Oui, ok, tout ça n'est pas faisable en l'état actuel des prisons.
19:20On ne peut pas garantir actuellement d'étanchéité dans les prisons telles qu'elles sont configurées. »
19:25Merci beaucoup Stéphane Burgatte, notre correspondant européen à Marseille.

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