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00:00On évoquait la question des otages avec la situation terrible au Proche-Orient et ce conflit qui s'exporte toujours dans notre pays et notamment dans nos universités.
00:12Après Sciences Po ou la Sorbonne, l'Institut national des langues et civilisations orientales est aujourd'hui le théâtre d'actes antisémites.
00:19Les étudiants du département d'Ebreu subissent aujourd'hui des attaques.
00:23Ils dénoncent une école prise en otage par une minorité mais aussi des tensions et des intimidations à leur rencontre.
00:29On est avec Ivan Lokhoz qui est délégué national de l'Uni, l'union nationale inter-universitaire.
00:35Bonjour, merci d'être avec nous sur Europe 1.
00:37Bonjour Mickaël Dorian.
00:39Que savez-vous de ces discriminations subies par ces étudiants qui, disons-le, refusent de témoigner ?
00:48Ils ont porté plainte mais ils refusent de s'exprimer directement.
00:52Depuis le 7 octobre 2023 au sein de l'INALCO, l'Institut national des langues et civilisations orientales,
00:59on a plusieurs étudiants, nombreux d'ailleurs étudiants, qui subissent des pressions,
01:04soit parce qu'ils apprennent l'ébreu, soit parce qu'ils sont considérés comme étant juifs
01:08ou comme étant en opposition à la ligne mise en place par l'extrême-gauche sur le conflit israélo-palestinien au sein de l'INALCO.
01:15Et donc ces étudiants-là, parce qu'ils ne rentrent pas dans la case souhaitée par ces organisations d'extrême-gauche ou pro-palestinienne,
01:22sont victimes de moqueries, sont victimes de discriminations, sont écartés de différents cercles sociaux,
01:28sont même accusés de soutenir un état dit génocidaire, et on est dans une situation où ils ont peur,
01:35ils n'osent plus s'exprimer, et où il y a même tout un groupe d'étudiants qui apprennent l'ébreu,
01:40qui sont allés voir la direction de l'INALCO pour leur demander de l'aide et leur demander que ça cesse,
01:45parce qu'ils ne peuvent plus le supporter étudiant ces conditions-là.
01:48C'est une situation qui est terrible, qui est évidemment rapportée notamment par Yvenne Lecauze,
01:53donc plusieurs plaintes ont été déposées, aucun étudiant n'a souhaité s'exprimer sur la situation, on imagine la peur.
01:57Et que fait la direction ?
01:59On imagine la peur.
02:00Que fait la direction ? Parce que là, c'est une question qu'on peut se poser.
02:03Yvenne Lecauze, je crois qu'il y a une plainte qui a été déposée notamment par la direction.
02:09Oui, il y a peut-être des exclusions à prononcer, je ne sais pas.
02:11C'est ça, exactement. La direction de l'INALCO vient de porter plainte pour provocation à la haine et violence en raison de l'origine, de l'ethnie ou de la religion.
02:20Mais effectivement, on pense qu'il faut aller plus loin, parce qu'il ne faut pas juste porter plainte,
02:23sachant que souvent, en plus, ça n'aboutit pas.
02:25Il faut également sanctionner en interne les organisations et les étudiants qui participent à ces pressions-là.
02:32Et ça, pour le moment, ce n'est pas fait.
02:34C'est ça, exactement. Pour l'instant, il n'y a aucune sanction qui a été prononcée de ce qu'on fait auprès des étudiants.
02:39Et il faut aussi comprendre que ces étudiants, ils n'agissent pas seuls, ils agissent à travers des organisations-là.
02:44Et ces organisations, c'est souvent des organisations reconnues et parfois même subventionnées au sein des universités,
02:49que ce soit au sein de l'INALCO ou plus largement au sein directement de l'enseignement supérieur.
02:52On sait, par exemple, que depuis le 7 octobre 2023, qu'il y a notamment l'UNEF et l'UNO étudiante,
02:57donc ce sont deux organisations étudiantes allant de la gauche à l'extrême gauche,
03:01subventionnées par le ministère de l'enseignement supérieur à hauteur de plusieurs centaines de milliers d'euros par an,
03:07qui participent activement au blocage, aux occupations et aux discriminations contre des groupes d'étudiants,
03:12parce qu'ils sont considérés comme n'étant pas sur la bonne ligne sur la question du conflit israélo-palestinien.
03:18Et ces organisations-là continuent à être reconnues, continuent à être subventionnées.
03:21Et n'ont fait face à aucune sanction.
03:23Alors même qu'il y a quelques semaines encore, elles font partie des organisations qui ont attaqué Lyon 3.
03:28Je ne sais pas si vous aviez suivi, mais on a eu des centaines de personnes, drapeaux palestiniens à la main,
03:33qui ont attaqué la sécurité au sein de l'université Lyon 3 et qui ont envahi l'école.
03:38On a se fait retrouver avec l'entièreté des étudiants dans les salles de classe,
03:41qui se sont fait confiner avec les portes qui devaient être fermées, comme lorsqu'il y a un attentat terroriste.
03:46Mais ça, c'est arrivé à plusieurs reprises au sein de diverses universités.
03:50Donc ce n'est pas juste une alcool, malheureusement.
03:51Yvan Lecauze, ça veut dire que ces organisations sont, d'une certaine façon, soutenues par les établissements
03:58et par les directions de ces établissements ?
04:01Oui, ces organisations-là sont souvent soutenues.
04:05Alors il faut comprendre que depuis la loi FORE, qui a été mise en place dans les années 80,
04:09les présidents d'universités sont directement élus.
04:12Ce ne sont pas des techniciens, ce sont des personnes élues, comme les représentants étudiants, par exemple.
04:16Et donc, souvent, ça va être élu directement par des conseils de professeurs,
04:20qui sont souvent orientés à gauche ou à l'extrême-gauche.
04:22Et donc, on se retrouve avec des conseils de professeurs, des conseils étudiants,
04:25où la majorité est de gauche et d'extrême-gauche,
04:28qui élisent un président, qui est souvent de gauche ou d'extrême-gauche,
04:31qui va être sur une ligne similaire.
04:33Alors, ce n'est pas tout le temps le cas, il ne faut pas faire la généralité,
04:35mais c'est malheureusement souvent le cas,
04:36qui est sur une ligne similaire à ce qu'on peut retrouver, par exemple, au niveau de la France Insoumise.
04:40Et donc, forcément, quand on a une ligne similaire à celle de la France Insoumise au sein de l'université,
04:46on ne s'oppose pas forcément aux blocages, aux occupations,
04:49ou même à certains propos qui peuvent être considérés comme étant antisémiques.
04:55Vous savez, ce qui est terrible, c'est ce qu'on est en train de dire là,
04:57quand on parle de ces étudiants de l'INALCA, c'est ça ?
05:01C'est le nom de l'INALCO, pardon.
05:03L'INALCO.
05:04Quand on parle de ces étudiants, ce qui est terrible,
05:06c'est qu'en fait, malheureusement, on n'est plus surpris.
05:09C'est-à-dire que depuis le 7 octobre 2023, des affaires comme ça,
05:13on en entend tellement, parce qu'évidemment,
05:15cette situation, elle est vécue par de nombreux étudiants de confession juive
05:18dans plusieurs grandes écoles, que ce soit Sciences Po, la Sorbonne,
05:22l'INALCO aujourd'hui, Sarah Salmane.
05:25Pourquoi aujourd'hui, finalement, on n'est plus choqué par ce qu'on entend ?
05:29Moi, je ne pense pas qu'il y ait plus d'antisémitisme qu'avant,
05:31je pense simplement qu'il s'exprime plus et qu'il est décomplexé.
05:34Toutes les personnes qui, avant, ne se seraient jamais permises d'agir ainsi
05:37depuis le 7 octobre estiment qu'on peut le faire,
05:39puisqu'après tout, il n'y a pas de sanctions.
05:41On est arrivé aussi à la situation lunaire,
05:43où il y a le syllogisme suivant pour certains.
05:45Si vous êtes juif, c'est que vous êtes israélien.
05:48Si vous êtes israélien, vous soutenez Benjamin Netanyahou.
05:50Et par déduction, ils estiment que vous seriez génocidaire.
05:53Maintenant, vous avez des personnes, on ne leur dit plus sale juif,
05:56on leur dit sale génocidaire.
05:57Donc, même dans la sémantique, c'est tout à fait important de le souligner.
06:00Alors que si on remet les choses dans leur contexte,
06:02Israël a été victime d'un pogrom le 7 octobre,
06:05et toute la scène internationale, que ce soit les pays ou les individus,
06:08devrait apporter leur soutien inconditionnel à Israël,
06:12qui a été victime.
06:13Moi, la seule chose que je regarde, c'est ça.
06:15Après, vous avez des personnes qui ont inversé les choses
06:18et qui ont fait une inversion du narratif, si on peut dire,
06:21et ça a infusé dans les esprits les plus vulnérables et les plus faibles.
06:24Et voilà le résultat.
06:25On peut espérer, bien sûr, une réponse pénale ferme,
06:29parce que là, on a des mots qui se transforment ensuite en actes.
06:32Je pense notamment au viol d'une enfant à courbe-voix,
06:35et des faits comme ça, il y en a de plus en plus.
06:37Donc il faut des réponses très fermes.
06:39Parce qu'aujourd'hui, on entend que des plaintes sont déposées par des étudiants.
06:42Oui, regardez Mme Hassan.
06:44Il y a une nouvelle plainte, je crois,
06:46ou une plainte ou une enquête d'ailleurs, qui a été ouverte.
06:48Mais elle débouche sur quoi aujourd'hui, ces plaintes ?
06:50Là, on attend.
06:51Mais Mme Hassan a une immunité parlementaire.
06:53Après, pour les autres personnes,
06:55par exemple, si je prends l'exemple de Jean-Luc Mélenchon,
06:57il reste toujours sur la ligne.
06:58Par exemple, il parlait une fois dans un tweet de Mme Yael Braun-Pivet,
07:01il disait « Elle est partie camper, elle encourage le massacre. »
07:04Et en réalité, tout le monde a compris ce qu'il voulait dire.
07:07Mais il est resté sur la ligne
07:09qui l'empêche de passer de l'autre côté
07:13et d'avoir affaire à la justice.
07:15Nathan Devers.
07:16Oui, écoutez, il y a une augmentation incontestable,
07:19spectaculaire de l'antisémitisme.
07:21Il faut noter une chose...
07:22Des actes antisémites.
07:23Bien sûr, et des paroles.
07:25Oui, mais les paroles se traduisent en actes.
07:27Les paroles se traduisent en actes.
07:29Moi, je rejoins Sarah lorsqu'elle dit qu'il n'y a pas plus d'antisémites
07:34depuis le 7 octobre 2023 qu'il y en avait avant.
07:36Il y a plus d'actes et il est davantage décomplexé.
07:41Peut-être.
07:42Il y a peut-être aussi des gens qui sont tombés là-dedans
07:44depuis le 7 octobre.
07:45Mais à mon avis, il faut noter une chose qui est centrale.
07:47C'est que la montée de l'antisémitisme en Europe
07:50n'a pas commencé avec la guerre menée par Israël à Gaza.
07:54Ça a commencé dès le jour du 7 octobre.
07:57La montée des actes, des paroles et des tweets antisémites,
08:00ça commence à ce moment-là.
08:01Autrement dit, ça n'avait absolument rien à voir,
08:04même d'un point de vue causal, même d'un point de vue indirect,
08:07avec le soutien vis-à-vis des civils palestiniens.
08:11Les premiers actes, les premières paroles
08:13et les premiers actes antisémites qui ont découlé des attaques du 7 octobre
08:17étaient une façon de dire, finalement, de trouver une justification à ces attaques.
08:21Plus que ça, c'était une forme de jubilation.
08:23Il y a des gens qui ont joui de ce qui se passait le 7 octobre.
08:27Moi, vous savez, j'étais à Beyrouth le jour du 7 octobre
08:29et j'ai vu, la plupart des civils libanais, évidemment,
08:31étaient horrifiés par ce qui se passait.
08:33Mais j'ai vu une manifestation du Hezbollah
08:35où les gens se réjouissaient.
08:37Alors, ils distribuaient des bonbons, ils klaxonnaient,
08:39ils faisaient de la musique, ils étaient absolument ravis
08:41de savoir qu'il y avait des civils qui se faisaient massacrer,
08:44des femmes qui se faisaient violer, etc.
08:46Tout le monde se souvient de ce qui s'est passé le 7 octobre.
08:48Évidemment, en France, vous n'avez pas...
08:50Les choses ne sont pas aussi franches, aussi transparentes.
08:53Mais vous avez des gens, clairement, qui ont ressenti,
08:56et on l'a vu, une forme de joie, de plaisir
08:58à apprendre ce qui se passait le 7 octobre
09:00et qui l'ont fait savoir.
09:01Et depuis, en effet, on voit cette montée terrible
09:04de l'antisémitisme partout.
09:06Face à cela, je pense qu'il faut quand même distinguer deux choses.
09:09Il y a des gens qui sont antisémites aujourd'hui,
09:11Sarah a expliqué ce syllogisme-là,
09:13et qui ne se rendent pas compte qu'ils le sont.
09:15Ça veut dire que quand on discute avec eux,
09:17ils vont dire que je ne suis pas antisémite,
09:19je suis juste horrifié par un génocide, etc.
09:22Et ils sont tombés dans une sorte de propagande,
09:25de récit qui est absolument mensonger,
09:27de toile qui est extrêmement bien ficelée
09:30d'un point de vue rhétorique,
09:32pour les emmailloter dans l'obsession antisémite.
09:34Je pense aussi qu'il faut absolument,
09:36encore une fois, comme un peu sur l'islamisme,
09:38il faut casser idéologiquement
09:40la structure discursive
09:42dont s'est habillé l'antisémitisme aujourd'hui.
09:45Avant même de faire des poursuites judiciaires,
09:47et ça doit être aussi le rôle des universités,
09:50le rôle du monde de la culture.
09:52Régis Le Sommier, comment ce conflit,
09:54aujourd'hui, a pu autant envahir l'esprit,
09:58finalement, des jeunes de notre pays,
10:01jusqu'aux plus grandes écoles françaises,
10:03nos plus grandes universités ?
10:05Alors, moi je distinguerais quand même
10:07les universités des jeunes de notre pays,
10:09ou des différentes catégories dans lesquelles,
10:12effectivement...
10:13Même si ce sont des jeunes qu'on retrouve
10:15dans les universités ?
10:16Oui, certains, c'est sûr.
10:17Mais sur la question des universités,
10:19il faut remonter à un historique
10:21qui est bien antérieur au 7 octobre.
10:26Ça fait au moins 20 ou 30 ans
10:29que l'université française est noyautée
10:32véritablement par l'extrême gauche.
10:34Ce serait intéressant d'ailleurs d'avoir
10:36l'avis de la personne de l'Uni,
10:38que vous interviewez tout à l'heure,
10:40pour savoir comment sa scolarité se déroule
10:45en étant déclarée Uni,
10:47dans une université où, si vous voulez,
10:49vous aviez, moi je m'en souviens,
10:51j'étais à Tolbiac en université,
10:53vous aviez quelques syndicats centristes
10:56et toute la palette de l'extrême gauche
10:59qui était représentée.
11:00Et si vous voulez, vous ne pouviez pas
11:02exprimer des positions à droite ou autre
11:06sans être victime d'une forme de harcèlement.
11:10Mais si vous voulez,
11:11ce n'était pas forcément un passage à tabac,
11:13mais c'était...
11:14Vous n'étiez pas dans un climat...
11:16Il y avait de la pression.
11:17Et ça, ça existe depuis très longtemps.
11:19La cause palestinienne est revenue,
11:22au devant de la scène,
11:23à la faveur du 7 octobre.
11:24L'extrême gauche s'en est emparée
11:26et fait régner une véritable terreur
11:28dans les universités.
11:29Mais comme elle l'a fait avant,
11:31sur d'autres thématiques,
11:32empêchant certaines idées
11:35qui, selon elle, sont admisibles,
11:36qui doivent être combattues, etc.,
11:38de pénétrer dans l'université.
11:40On va laisser répondre Ivan Lecoze.
11:41Vous avez entendu la question de Régis Le Saumier,
11:44effectivement, sur votre statut,
11:47votre représentation au sein de l'Uni,
11:50l'Union Nationale Interuniversitaire.
11:53Parce que dire Régis Le Saumier,
11:55c'est tout à fait vrai
11:56qu'on a engagé à droite,
11:57déclaré à droite aujourd'hui
11:58dans l'enseignement supérieur,
11:59mais pas seulement à l'INALCO
12:01ou à Sciences Po.
12:02Moi, par exemple, je suis étudiant
12:03à Sciences Po Grenoble.
12:04On est directement mis à l'écart.
12:06Mis à l'écart parce qu'il y a
12:07une pensée unique qui a été imposée,
12:09pas par la majorité,
12:10mais qui a été vraiment imposée
12:11par une ultraminorité syndicalisée
12:13à gauche et surtout à l'extrême gauche
12:15et qui, aujourd'hui, fait en sorte
12:17qu'on ne puisse pas tenir
12:18un discours différent.
12:20On est obligé d'être
12:21dans une pensée unique
12:22et cette pensée unique,
12:23il faut la respecter
12:24parce que sinon,
12:25on ne pourra pas faire partie
12:26de l'association,
12:27parce que sinon,
12:28on sera menacé,
12:29mais menacé à différents niveaux.
12:32Moi, par exemple,
12:33lors de mon engagement,
12:34j'ai été menacé physiquement,
12:35j'ai été menacé de mort,
12:36j'ai été exclu des différents
12:38cercles sociaux.
12:39Et ça, c'est aujourd'hui ce que vivent.
12:40Ce type de menaces,
12:41vous les avez reçues de qui
12:43et sous quelle forme ?
12:44De l'extrême gauche,
12:46des organisations comme l'UNEF,
12:47comme l'Union étudiante
12:48qui peuvent agir impunément
12:49au sein de l'enseignement supérieur
12:51et c'est fait ouvertement.
12:53C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
12:54on n'est pas dans une forme
12:56de violence cachée.
12:57C'est une violence ouverte
12:59au sein des campus.
13:00On a les étudiantes droites
13:01qui sont menacées,
13:03qui ne sont pas seulement menacées,
13:04mais qui sont même frappées,
13:05qui sont excluées d'association
13:07parce que même si,
13:08par exemple, un BDE n'est pas contrôlé
13:10par forcément quelqu'un
13:11d'extrême gauche,
13:12mais le président du BDE
13:13recevra la visite de membres
13:15de l'UNEF,
13:16de l'Union étudiante
13:17qui l'inviteront à exclure
13:18toute personne de droite de son BDE
13:20si le BDE ne veut pas avoir de problème.
13:23Et ça, c'est mis en place aujourd'hui
13:24dans toutes les universités françaises.
13:26Pour revenir aussi un petit peu
13:28sur le problème du 7 octobre,
13:31je pense que c'est aussi important
13:32de voir que la gauche,
13:33l'extrême gauche,
13:34ils n'ont pas réagi
13:35aux attentats directement.
13:37Le lendemain du 7 octobre,
13:38on n'a eu aucun mot
13:40pour les personnes tuées,
13:41pour les otages français,
13:42pour les 48 français tués par le Hamas.
13:44On n'a eu aucun mot
13:45de la plupart des organisations
13:46de gauche et d'extrême gauche.
13:47On n'a également pas eu de blocage
13:49ou d'occupation
13:50ou de violence exercée
13:51au sein de l'enseignement supérieur
13:53pour d'autres problématiques.
13:55Moi, je pense par exemple au Ouïghour,
13:56je pense aux chrétiens d'Orient,
13:57je pense à plein d'événements
14:00qui arrivent aussi,
14:01qui sont tout aussi graves
14:03que peut être grave
14:06le conflit israélo-palestinien.
14:08Et pour ça, par contre,
14:09on n'a pas de réaction
14:10des organisations de gauche
14:11et d'extrême gauche.
14:12Et ça, c'est juste
14:13la visée communautariste.
14:14C'est parce qu'aujourd'hui,
14:15ils veulent avoir les voix
14:18d'une partie de la communauté musulmane,
14:19notamment la France insoumise.
14:21Et donc, ils vont aller
14:22sur ce sujet-là
14:23qui tient particulièrement
14:24à cœur cette communauté.
14:27Ce qui est beaucoup moins le cas,
14:28par exemple,
14:29le cas des Ouïghours,
14:30des chrétiens d'Orient
14:31qui souvent passent au second plan.
14:32Et il faut comprendre
14:33que c'est une réelle stratégie communautariste
14:34qui est mise en place.
14:35Et d'ailleurs,
14:36notamment Palestine Alcoque,
14:37qui est une organisation
14:38au sein de l'Enalcoque
14:39pro-palestinienne,
14:40cette organisation-là,
14:41par exemple,
14:42n'a pas juste des revendications
14:44pro-palestiniennes,
14:45elle a également
14:46des revendications religieuses
14:48et communautaristes,
14:49notamment la mise en place
14:50de salles de prière
14:51au sein de l'école.
14:52Un mot, Régis,
14:53et après Nathan.
14:54Un mot pour réagir.
14:55Ce que vous décrivez là
14:56est totalement vrai,
14:57mais on dit aujourd'hui.
14:59Mais non, en fait,
15:00moi j'étais étudiant
15:01il y a 30 ans,
15:02c'était déjà le cas.
15:04Ce que vous décrivez là,
15:06je l'ai déjà vécu
15:07à Sciences Po
15:08il y a 30 ans.
15:09Donc, en revanche,
15:10la grande différence,
15:11c'est qu'à l'époque,
15:12vous aviez un encadrement,
15:13vous aviez des profs
15:14qui étaient des vrais pédagogues,
15:15qui pouvaient être de gauche,
15:16mais qui toléraient
15:17un autre esprit.
15:18Il y avait des débats
15:19en classe.
15:20Après, la classe,
15:21c'était totalement différent.
15:23Mais ce que je remarque
15:24aujourd'hui,
15:25c'est par contre
15:26que cette forme d'ordre
15:28qui existait
15:29dans le milieu professoral
15:30a un peu disparu.
15:32Nathan Devers.
15:33Je ne suis pas d'accord
15:34avec ce diagnostic
15:35sur l'université en soi.
15:36D'abord, je pense qu'on ne peut pas
15:37poser l'université
15:38comme une institution unique.
15:39Il y a plein d'universités,
15:40plein de facultés,
15:42l'université n'est pas noyautée
15:44par l'extrême gauche.
15:45Il y a des facultés
15:46où il y a des professeurs
15:47qui sont plus à gauche,
15:48d'autres qui sont extrêmement à droite.
15:49Allez dans une faculté
15:50de l'être classique
15:51et vous n'allez pas trouver
15:52beaucoup de gens
15:53particulièrement à droite,
15:54à gauche.
15:55Et puis surtout,
15:56il y a beaucoup d'universités,
15:57il faut quand même le dire,
15:58et je pense que c'est très important,
15:59où depuis le 7 octobre,
16:00les choses se sont extrêmement bien passées,
16:01où les organisations de gauche,
16:02quand elles se sont exprimées
16:03sur le sujet,
16:04c'était pour appeler à la paix,
16:05pour appeler à une solution
16:06à deux états,
16:07et où il n'y a pas eu
16:08d'instrumentalisation de ce conflit,
16:09ça me paraît aussi important.
16:10Par exemple,
16:11la mienne,
16:12l'université Bordeaux-Montagne,
16:13il n'y a pas eu le moindre problème,
16:14et au contraire.
16:15Mais les principales,
16:16ce n'est pas le cas,
16:17il faut être honnête,
16:18il faut regarder les choses.
16:19C'est vrai que lorsqu'il y a
16:20des principales universités
16:21et des grandes écoles
16:22comme effectivement Sciences Po,
16:23c'est des choses scandaleuses,
16:26le directeur de Sciences Po,
16:27d'ailleurs actuellement,
16:28a réagi tout de suite
16:29quand il a été nommé le nouveau,
16:31et on pourrait les prendre
16:32une par une.
16:33Alors on va devoir marquer la pause,
16:34merci beaucoup Yvan Lecausse
16:35d'avoir été avec nous,
16:37délégué national de l'Uni,
16:39l'union nationale interuniversitaire.